es journées étaient longues depuis qu'il avait quitté sa base afghane. La rééducation avançait lentement, bien plus lentement qu'il ne l'aurait souhaité, tout comme la cicatrisation de ses nombreuses blessures. Au moins, n'avait-il plus à souffrir des démangeaisons désagréables que lui provoquaient les greffes de peau pratiquées sur son dos. Par moment, il avait l'impression d'être la créature de Frankestein, un homme qu'on aurait découpé et rapiécé de toute part. Dire que son pied avait été arraché de son corps pendant quelques heures .... Cette simple pensée lui soulevait le coeur. Une chance qu'il puisse toujours s'en servir. Assis sur son lit, jogging noir et tee-shirt blanc, du moins c'est ce que lui avait dit l'infirmière quand il lui avait demandé à quoi ressemblait les vêtements qu'il avait sorti de son armoire ce matin, il étend sa jambe. Les tendons sont toujours douloureux dans sa jambe gauche, celle qui boite. Ses orteils bougent doucement même si il n'est pas encore capable de reproduire les mouvements nécessaires à une marche normale. Il lui était même arrivé de souhaiter dans ses nuits les plus sombres qu'on ait pas retrouvé son pied et qu'il puisse éviter toutes ses souffrances qui lui semblaient inutiles maintenant qu'il savait avec certitude qu'il ne retrouverait plus jamais toute sa mobilité. Condamné à être un boiteux à tout juste la vingtaine, triste destin pour un homme qui aurait voulu être un héros. - Monsieur Hamilton, votre amie vous attend dans le hall. Il hoche de la tête avant de renfiler sa basket sur son pied endolori. Dans sa chambre, aucune affaire ne traîne même si elle sera nettoyée dès son départ. Vieux réflexe de ses années à avoir servi sa patrie. Et tout ça pour quoi ? On lui promettait une retraite confortable de vétéran mais ce ne serait de toute façon jamais suffisant pour vivre et ça ne rembourserait jamais la perte de sa mobilité, la perte de sa vue, les cicatrices qui courraient sur tout son corps. Il jette son sac de sport sur son épaule après avoir enfilé un sweat et rabattu la capuche sur sa tête. Pas la peine de l'effrayer plus que ça en lui offrant la vue de sa peau abîmée jusqu'au niveau du cou. Ses pas sont lents, traînants. Heureusement qu'avec les semaines, il a pris ses repères dans l'hôpital new yorkais. A l'aide de sa cane, il s'évite de tomber, se guidant par les rampes tout au long des couloirs. Et enfin le hall, facilement reconnaissable par ses bruits pressés et par la forte résonance de chaque syllabe, chaque pas. La retrouver est impossible et il le sait alors qu'il s'arrête au comptoir de réception de l'hôpital, le regard baissé pour que personne ne soit tenté de rencontrer ses iris clairs dépourvus de toute présence et réactivité. Si on était pas au courant de son handicap actuel, il n'était pas difficile de penser qu'il avait un sérieux problème à vous regarder dans les yeux. Se défaire du réflexe de chercher du regard l'origine d'un son avait été long, ne serait-ce qu'en cas de présence d'un tiers. - Bonjour il y a quelqu'un qui doit me cherche. Mademoiselle Waldorf ... je crois. Parce qu'après tout, elle pouvait très bien être mariée, avoir changé de nom .... On lui tend des formulaires à signer et il s'exécute sans un mot, se demandant bien à quoi pouvait ressembler les gribouillis qu'il venait de faire sur la feuille de sortie. Ne restait plus qu'à attendre que quelqu'un se manifeste à son attention.
Sujet: Re: i have loved you for a thousand years X Charlie Jeu 31 Jan - 17:32
Il y avait eu cet appel, Charlie avait vraiment du mal à le croire, Gabriel était de retour. Lorsqu’elle avait raccroché après lui avait parlé, la jeune femme avait eu du mal à croire qu’elle venait de parler à son ancien petit ami. Son coeur battait la chamade rien que de repenser à lui. Un coeur qui se serait aussi en pensant à la blessure qu’il lui avait infligé en la quittant. Gabriel était partit parce qu’il ne supportait plus la vie à Belville, si au début Charlie avait eu du mal à accepter son départ, le temps avait son travail et elle avait apprit à lui pardonner. Ils n’avaient pourtant pas garder contact mais dans le coeur de la petite brune, une place avait été réservé à Gabriel, ne conservant que les meilleurs moments de leur relation passé. Charlie avait été amoureuse du jeune homme, il avait été son premier amour. Lorsque leur relation c’était terminée, Charlie avait cru qu’elle ne retomberait jamais plus amoureuse de sa vie puis il y avait eu Liam.
Liam était un acteur de cinéma, quelqu’un de connue qui en avait mis plein la vue à la jeune femme. Elle était tombée amoureuse de lui bien malgré elle, leur relation avait durée quelques mois mais le manque de confiance de la jeune femme ainsi que la vie tumultueuse de Liam avait eu raison de leur couple. Charlie essayait depuis quelques semaines de se remettre de cette rupture pour le moins difficile. heureusement pour elle Roméo, son frère de soeur, ainsi que Sora sa colocataire avaient été là pour elle.
Charlie avait donc eu des nouvelles de Gabriel quelques jours après sa séparation avec Liam, elle n’en revenait pas de ce coup du destin. La jeune homme lui avait expliqué qu’il était blessé et qu’il avait besoin d’elle. Pour beaucoup de gens, la réaction la plus normale aurait été de refuser d’héberger un ex petit ami fuyard et briseur de coeur mais c’était sans compter sur la grande gentillesse de la jeune femme. Charlie était le genre de personne qui donner le bon dieu sans confession, Gabriel aurait pu lui faire la pire des crases, elle l’aurait tout de même aider.
Comme convenue Charlie était allé à l'hôpital chercher Gabriel, elle était arrivée un peu en avance. Le stresse l’avait habité depuis son départ de la maison. Charlie avait toujours sa vieille voiture qu’elle trainait depuis ses 16 ans, une voiture offerte par son père et qui avait appartenu à sa mère. La voiture tombait en panne régulièrement et c’était souvent l’objet de vannerie entre Gabriel et elle. Dû au grand manque de moyens de la jeune femme, elle n’avait pas la chance de s’offrir quelque chose de neuf, c’était le seul moyen u’elle avait trouvé pour ramener Gabriel chez elle sans qu’il fasse d’effort. Assise dans la salle d’attente, perdue dans ses pensées, elle ne vit pas arriver Gabriel ce n’est qu’en entendant son nom qu’elle leva les yeux et le vit.
Pendant quelques instants elle sentit le temps s’arrêter, elle le détailla, il n’avait pas l’air en forme mais pour elle il n’avait pas changé, il était toujours Gabriel son meilleur ami, son premier amour. le coeur battant, elle se leva « Gabriel ...» dit-elle pour attirer son attention. Arrivé devant lui, Charlie avait déjà les larmes aux yeux, elle n’osa pas faire un geste de peur de le blesser pourtant elle mourrait d’envie de se fondre de nouveau dans ses bras.
Sujet: Re: i have loved you for a thousand years X Charlie Jeu 7 Fév - 22:41
Les battements de son coeur se font irréguliers quand il entend des bruits de pas arrivés dans sa direction. Ca pourrait être elle comme ça pourrait être tout aussi bien un simple visiteur de l'hôpital dont il aurait mal interpréter la trajectoire. Mais si il avait pu apprendre quelque chose de sa cécité, c'est bien qu'il fallait parfois faire confiance à son instinct. Et la voix familière, légèrement tremblante, qui prononce son prénom ne fait qu'accentuer sa tachycardie naissante. Il l'aurait reconnu dans une conversation de plus de vingt personnes les yeux fermés -même si là, il n'avait pas trop le choix de les avoir. "Charlie". L'émotion est aussi forte de son côté même si ses lèvres esquissent un léger sourire. Lentement, il tend son bras qui n'est pas occupé à soutenir son corps à l'aide de la canne et le dirige droit devant lui avant d'effleurer l'épaule de la jeune femme. Tant d'années s'étaient écoulés et il avait du mal à croire qu'elle était réellement là, qu'elle avait accepté de l'héberger chez elle, de lui redonner une chance, ne serait-ce qu'en tant qu'amis, après tout le mal qu'il avait pu lui faire. Ses doigts effleurent ses cheveux plus courts que quand ils étaient deux adolescents. Elle doit être tellement changée maintenant et la frustration d'avoir perdu la vue n'est que plus grande.
Sans trop réfléchir, il passe son bras dans le dos de la jeune femme et l'attire contre lui. La sentir contre son coeur l'apaise momentanément, comme si toutes les horreurs qu'il avait pu vivre arrêtaient de tourner en boucle, comme si enfin, il retrouvait le chemin de la maison, d'un terrain familier. Les larmes humidifient ses yeux vides de toute expression, toujours un peu hagard, à la recherche d'un point où se fixer sans jamais le trouver. Il essuie ses paupières d'un mouvement rapide de la main comme si il tentait de dégager une poussière de ses yeux, virilité oblige avant de se redresser et de laisser échapper un long soupir. Son sourire ne tarde pas à revenir étirer ses lèvres. -On y va ? Tant qu'elle parle ou qu'elle ne marche pas trop vite, il devrait réussir à la suivre sans devoir s'accrocher à son bras, signe évident d'un handicap qu'il refuse de reconnaître. Le jeune homme attrape son sac et le pose sur son épaule, prêt à parcourir le long hall d'hôpital qui les mènera vers la sortie.
Le temps est sec et froid, bien plus que ce à quoi il était habitué en Afghanistan. D'ailleurs il grelotte à présent avec son pauvre sweat à capuche. Si il avait su, il aurait fait en sorte de trouver une doudoune ou quelque chose d'approchant. Mais son sourire ne le quitte plus. Le sentiment de bien-être qu'elle a su lui apporter en quelques secondes est trop précieux pour se laisser abattre comme ça. -Alors, t'as toujours ton vieux tacot ? Allusion à cette vieille voiture dans laquelle ils ont échangé de nombreux baisers durant leur adolescence, porteuse de souvenirs de leur histoire commune. Il avait toujours aimé la taquiner, lui répétant sans cesse qu'il pourrait lui en construire une plus convenable avec une boîte d'allumettes. Sa main rencontre enfin la portière un peu cabossée. Apparemment, il n'avait pas tort, c'était toujours le même tas de ferraille qu'elle se traînait. Mais il s'arrête, baissant les yeux à défaut de pouvoir croiser son regard. -Merci Charlie. Pour ce que tu fais pour moi. Sa voix se perd presque dans un murmure. Reconnaître qu'on a besoin de quelqu'un n'est jamais simple quand on a passé des années à s'occuper de soi, encore moins quand la personne en question avait une place si particulière dans notre coeur.
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by lizzou