Une nouvelle vie commençait pour moi. Du moins c’est ainsi que je voyais les choses depuis que j’avais ouvert les yeux sur mentor. Je mangeais à ma faim –et j’avais repris une bonne partie de mes kilos perdus ce qui faisait que je n’avais plus l’allure d’une asperge maigrichonne mais d’une bonne petite courgette ; je dormais la plupart du temps soit chez Wayne soit chez Neige bien que mon petit flocon était bien plus préoccupée par son nouveau petit-ami que par autre chose et enfin, j’avais repris mes études. Heureusement je m’étais toujours montré brillante si bien que ce n’était pas trop difficile de prendre le rythme mais j’avais eu une longue conversation avec ma mère qui m’avait laissé plus sur le carreau qu’autre chose. Elle s’inquiétait pour moi et s’en voulait énormément de n’avoir rien vu durant ces derniers longs moi mais j’ignorais comment la rassurer. Non, le seul point négatif était que je me sentais épiée voire menacée à chaque fois que je sortais dehors et je finis par réduire mes sorties au strict nécessaire faisant toujours en sorte d’être accompagnée par Wayne. C’était peut-être que de la parano mais je sais pas, c’est comme si j’avais une sorte d’alarme interne. Aujourd’hui, elle était particulièrement bruyante et je hâtais le pas, me désolant une nouvelle fois de ne pas trouver le courage de retourner voir mon petit-ami. Chris alias sexy doc. Ce n’était pas l’envie qui m’en manquait mais j’avais peur tellement peur de mon ombre que je redoutais de mettre un pied dehors. Alors qu’est-ce que je faisais dehors ? Le besoin de le voir avait été trop fort. J’aurais très certainement pu l’appeler seulement, je n’aimais pas les conversations téléphoniques. Sait-on jamais, comme la voix changeait souvent, je pouvais très certainement parlé à une personne différente et puis je voulais un câlin. Un immense.

Soudain, je fus propulsée contre le mur de la ruelle que je traversais, ma tête heurtant violement le mur. « Ouch » marmonnais-je en portant ma main à mon front où déjà le sang perlait. « Willow, Willow » chuchota une voix à mon oreille. C’était Matthew, l’homme de main de mentor du moins, c’est ainsi que je commençais à voir les choses. « Tu m’as fait mal espèce de macaque atrophié des fesses ! » grognais-je en me tournant vers lui mais à peine l’avais-je fait qu’il me plaquait à nouveau contre le mur, sa main sur ma gorge, m’empêchant de respirer convenablement. J’empoignais son bras de mes deux mains mais rien n’y faisait, je n’arrivais pas à lui faire lâcher prise « Arrête… Tu me fais mal ! » pleurnichais-je à moitié en commençant à paniquer ce qui rajoutait à ma suffocation. « Tu n’as toujours pas appris tes leçons, je t’avais donné une seconde chose la dernière fois mais il semblerait que tu ne veuilles pas comprendre. Mentor n’aime pas quand ses enfants s’éloignent.. Non non, seule la mort peut les séparer de lui » me répondit-il, menaçant et je me débattis du mieux que je pouvais jusqu’à ce qu’une voix l’interpelle. C’était Chris ! Mon Spike. « Dégage, c’est pas tes affaires ! Va jouer les héros plus loin » fut la seule réponse que décrocha Matthew en resserant sa prise sous ma gorge. « Chris..aide moi » réussis-je à articuler en sentant le manque d’oxygène se faire inquiétant avant qu'il ne le frappe d'un puissant coup de poing, me libérant dans un même temps. Dieu que cela faisait du bien de respirer pensais-je en me frottant la gorge.

« Non ça va pas du tout ! » pleurais-je après avoir repris ma respiration. Ça n’allait même carrément pas et ce n’était pas parce que j’avais mal à la tête ou que ma gorge était en feu, c’était tout simplement l’idée que je ne serais jamais tranquille ni même en sécurité qui me tracassait le plus. Chris se tourna vers Matthew pour lui demander de dégager et ce dernier me lança un regard noir et lourd de menaces avant de déguerpir tandis que mon petit-ami m’aidait à me relever, posant sa veste sur mes épaules. N’y tenant plus, je me réfugiais contre son torse, l’entourant de mes bras pour laisser libre court à mes larmes. « Ils me laisseront jamais en paix parce que je suis qu’une idiote » me lamentais-je tandis que ma crise de larme commençait à s’appauvrir du fait que je me sentais en sécurité, blottie tout contre lui. « J’ai peur Chris, vraiment peur mais pas quand je suis près de toi » lui confessais-je sans pudeur aucune. Je ne savais pas cacher les choses, exprimant toujours le fond de ma pensée. C’était un trait de ma personnalité qui me donnait en quelque sorte ce grain de folie que tous ceux qui me fréquentaient, subissaient ou adoraient. « Si je te dis que j’ai été assez bête pour me faire enrôler dans une secte et que maintenant, je veux en sortir parce que ce n’est pas bien et que je suis fatiguée d’être à la rue et de devoir voler pour vivre ? Mais ils ne veulent pas me laisser tranquilles, il a dit que je n’avais pas le droit de quitter mentor et que si je le faisais c’est parce que je serais morte. Je veux pas mourir, je suis trop jeune pour cela et puis on a même pas couché ensemble tous les deux même si tu veux boire ton café avant et que j’aime pas le café mais si après je peux avoir du sexe avec toi alors je veux bien le boire quand même » débitais-je avant de soupirer. « Je ne veux pas aller à l’hôpital mais j’ai mal à la tête… Dis, je peux rester avec toi aujourd’hui ? Je me sens si bien quand t’es là et puis tu me manquais » avouais-je sans rougir. Pourquoi rougir du fait qu’une personne vous manque ?! Je ne voyais pas l’intérêt !

« Bien sûr. Reste chez moi autant qu’tu veux, et écoute moi : Tu ne va pas mourir ! J’te le promets ! Par contre... Tu devrais portais plainte à la police pour les menaces de mort. Je viens avec toi si tu veux. » Me proposa mon Chris, mon Spike, mon nouveau chéri. En même temps, comme il n’y avait pas eu d’ancien, je ne pense pas que le terme nouveau s’applique beaucoup à son statut mais peu importe, je me sentais protégée et cela m’allait. Par contre, je ne pus m’empêcher de m’exclamer : « Non pas la police !!! Je ne veux pas aller voir la police s’il te plait, je veux juste oublier au moins pour quelques heures que l’on veut me faire la peau hein ?! Je veux aller chez toi, te squatter même !! Dis, cela te dérange si on passe chez ma mère ? Mon flocon a commencé son nouveau travail et j’ai confié Ketchup et Duchesse à ma mère et on ne peut pas dire qu’elle les aime beaucoup. Enfin elle est pas cruelle avec eux sinon jamais je lui aurais confié mes enfants à poil mais je sais qu’elle n’est pas à l’aise et puis, les animaux, ça le ressent et Duchesse a tendance à jouer avec les pieds de ma mère pour la faire hurler donc bon… » M’arrêtais-je là dans mon long monologue avant de le regarder avec un petit sourire, me haussant sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Je ne me laissais pas de ses lèvres, j’en devenais même accro. « J’aime tes lèvres, elles ont un petit goût sucré ! » Par contre, il ne semblait vraiment pas être intéressé par le sexe car j’avais beau faire des allusions plus que douteuses, il ne mordait pas à l’hameçon. « Je peux dormir sur ton canapé tu sais, ça me gêne pas par contre je dors nue alors faudra t’y faire enfin quand j’étais à la rue, je dormais habillée mais je n’aimais pas trop mais les nuits sont fraiches donc c’était préférable et puis c’était un coup à ce que je me fasse violer ! T’imagine l’horreur déjà qu’on veut me tuer mais alors me faire violer quoique je m’en fiche un peu, j’ai toujours été déconnectée pendant l’acte ! Je te rassure, ça sera pas le cas quand on aura du sexe toi et moi… Je parle trop hein ? » Demandais-je d’une petite voix en me mordillant la lèvre inférieure. J’étais tellement stressée il faut dire que j’allais finir par vraiment me ridiculiser.

Après avoir rapidement expliqué que flocon était ma meilleure amie Neige et que d’après son prénom, il était normal que je l’appelle mon petit flocon, je rigolais de sa réponse. « Promis, j’essayerai de ne pas croquer alors » plaisantais-je à mon tour, inconsciente de son lapsus et totalement à l’ouest concernant son amnésie. Assurément, si je l’avais entendu m’appeler par un autre prénom, je lui aurais fait la tête car une sucette, ça ne se partage pas dans tous les sens du terme –même le plus pervers ; quoi qu’il en soit, je l’informais que je voulais bien dormir sur son canapé mais qu’il allait devoir faire avec ma nudité car il était hors de question que je dorme habillée. C’est alors qu’il me fit THE réponse qui m’émoustilla tellement que je sautais dans ses bras en pleine ruelle, entourant sa taille de mes jambes et l’embrassais passionnément. Je me fichais bien du fait que l’on se donnait en spectacle car là, il avait allumé mon petit cœur et tous les papillons de mon ventre se déchainaient. « J’ai envie de faire l’amour avec toi ! » partageais-je mon envie du moment avant de l’embrasser à nouveau « On va chez toi et tu me feras visiter ton appartement en commençant par ta chambre car c’est tout ce qui m’importe pour le moment. Après, on ira chercher mes enfants. Si notre relation évolue correctement et bien tu pourras les adopter mais dans un premier temps, il vaut mieux que je te présente comme simplement mon petit-ami. Duchesse s’attache très vite et puis j’ai peur que Ketchup soit un peu jaloux » haussais-je les épaules avec un grand sourire avant de reprendre ses lèvres et de consentir à descendre de mon perchoir. « Alors, on va chez toi ?! » m’exclamais-je avec impatience avant de me souvenir d’un détail. « Oh bouge surtout pas !! » criais-je mais j’étais déjà partie en courant. Je ne revins que cinq minutes plus tard, avec deux cafés à emporter dont je lui en tendis un : « Tiens, tu voulais qu’on boive un café avant alors j’ai pris à emporter comme ça, je prends le volant de ta voiture, tu le bois et une fois arrivée, on pourra passer à l’étape qui m’intéresse le plus » éclatais-je soudainement de rire avant de claquer une petite main sur ses fesses, très contente de ma bêtise.

Il avait rigolé à ma bêtise alors ça voulait dire qu’il m’aimait bien ?! C’était la question que je n’avais de cesse de me poser alors que je conduisais sa voiture. Peut-être aurait-il fallu que je lui dise que je ne possédais pas le permis mais c’était si facile de conduire pourquoi diable je passerai un examen ? En plus, les questions étaient bien trop faciles que je m’ennuyais trop rapidement, décrochant à chaque fois. Ma mère se désespérait de me voir ne serait-ce qu’un jour, ne pas être renvoyée de l’auto-école tout simplement parce que je me serais amusée à démonter l’ordinateur pour en booster ses capacités. « Oh… Et tu as peur de moi ? Je peux attendre encore un peu pour faire l’amour avec toi tu sais. Cela ne me gêne pas, c’est que c’est la première fois que j’ai des papillons dans le ventre et que j’en ai envie. C’est nouveau et quand y a un truc nouveau dans ma vie, je dois le comprendre et surtout essayer » souriais-je avec innocence « je peux essayer aussi de t’exciter, il parait que je suis très bonne dans les fellations » lâchais-je de but en blanc comme si je lui aurais dit que le ciel était magnifique. Je n’avais tout simplement aucune limite et si personne ne m’apprenait le concept de la vie privée, je risquerais de toujours parler à tort et à travers. Chris se sentirait de taille à devenir mon professeur dans ce domaine ? Cela pourrait être amusant. Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes à son appartement où il me laissa entrer après avoir ouvert la porte. Un sourire amusé grandit sur mes lèvres tandis que je m’approchais de lui pour l’embrasser tendrement avant de le regarder avec une petite moue canaille. « Tu me portes ? » lui demandais-je avec un petit rire cristallin, bien envie de le taquiner et de l’embêter un peu. D’ailleurs, je ne résistais pas à l’envie de venir frotter quelque peu mon bassin contre lui en reprenant ses lèvres comme pour lui montrer tout ce qu’il gagnerait à se laisser aller, à oublier sa peur de la grande méchante louve. « Dis mon Chris, tu as connu une Drusilla ou tu es vierge ? » demandais-je brusquement car peut-être qu’il était encore vierge et c’est pour ça qu’il était si… coincé ?! « Tu sais, cela ne me gênerait pas du tout, je saurais être patiente et douce ! »

Amnésique ? Il était amnésique ? Je fronçais les sourcils sous l’incrédulité mais je ne voyais pas Chris me mentir et puis, s’il le voulait de moi, qu’importe Drusilla après tout. Je n’étais pas du genre à me poser des questions existentielles de ce genre, je prenais la vie comme elle venait sans faire de plan sur la comète pour la simple et unique raison : je changeais toujours d’avis. Simple, je ne pouvais pas rester en place une seule seconde, mon cerveau avait besoin d’être nourri constamment et si je ne lui donnais pas de nourriture intellectuelle, je m’ennuyais, je me lassais pour au final passer à autre chose. Aussi, ce fut avec un sourire mutin que je le suivais dans sa chambre, entrelaçant nos doigts ensemble. A peine dans la pièce, je l’embrassais avec passion pour mieux me reculer et m’effeuiller jusqu’à me présenter à lui dans ma tenue d’Eve. J’aimais son regard sur moi, cela mettait la rumba dans les papillons. J’avais limite l’impression qu’ils faisaient tous la danse de ce coréen : gangnam style tant j’étais heureuse de partager cet instant avec lui. C’est pourquoi je ne perdis pas de temps pour m’allonger sur le lit, en position étoile de mer. « Voilà, je suis prête on peut coucher ensemble ! » m’exclamais-je déjà impatiente de franchir le pas avec lui. Bien sûr, si j’étais tout à fait honnête avec moi-même et prenais du recul, je verrais bien mon inexpérience dans le domaine. Pour coucher, oh oui j’avais couché avec une trentaine de partenaires différents mais aucun ne m’avait donné envie. C’était simplement un acte primitif me permettant d’avoir des petits bonus dans ma vie. Or, pour la première fois de ma vie, j’avais envie de faire l’amour, de partager cet acte charnel avec quelqu’un sauf que j’ignorais que dans la pratique, faire l’étoile de mer n’était pas très bien vu. Pour ma part, c’était la seule chose que je connaissais de l’acte : être une poupée gonflable grandeur naturel et bien en chaire. Chris avait du pain sur la planche pour me faire comprendre les choses s’il le désirait car après tout, il pouvait aussi simplement me prendre pour une poupée gonflable. Pour l’heure, mes pensées ne portaient véritablement sur la chose ni même la manière –puisque j’étais persuadée de faire bien les choses ; mais plutôt sur l’envie de partager quelque chose avec cet homme qui faisait battre mon petit cœur. « Tu ne te déshabilles pas pour coucher ? Cela me dérange pas si t’aimes pas te déshabiller mais le frottement du jean a tendance à m’irriter la peau » boudais-je car j’aurais bien aimé le voir nu. 
 

Nue comme au premier jour de ma naissance, j’attendais, bras et jambes écartés que Chris couche avec moi. J’étais loin de me douter qu’il attendait quelque chose d’autre voire qu’il y avait quelque chose d’autres. Je n’avais jamais fait autrement et personne ne s’était plaint à moi. En général, je jouais rapidement avec leur bâton –ou leur branche indépendamment des hommes ; puis, je m’allongeais et les laissais faire. Mon petit-ami ne semblait pas d’accord sur le procédé et je le regardais avec des yeux totalement perdus. « Participer ? Je croyais que le fait de simuler des cris de plaisir était une contribution honnête dans le procédé sexuel » marmonnais-je en me redressant sur mes coudes pour le toiser avec incompréhension. « Je dois me toucher ? Je ne comprends pas » repris-je sans savoir que je devais le caresser et le toucher lui. J’étais totalement novice dans les rapports amoureux et cela incluait le sexe de façon la plus romantique qui soit. Toutefois, cela ne m’empêcha pas de ressentir de l’excitation quand il se débarrassa de son haut. « Tu m’excites encore plus ainsi » lui fis-je remarquer avant de froncer les sourcils en le voyant s’allonger sur le dos à côté de moi mais le summum fut atteint quand il me demanda de grimper sur lui. Poussée par la curiosité, j’obtempérai. Autant dire que son compliment associé à ses caresses me fit pour la première fois de ma vie : rougir. Je me sentais vulnérable sous son regard, comme mise à nue et malgré moi, je me mis à trembler d’émotion. « Je me sens toute chose » murmurais-je essayant de placer des mots ou même un théorème scientifique quelconque dessus sauf que rien ne me venait. Sans trop savoir comment m’y prendre, je commençais maladroitement à caresser son torse musclé, redessinant du bout des doigts, les contours de ses muscles avant de me pencher vers lui pour l’embrasser langoureusement, glissant mes lèvres sur sa peau chaude et masculine. « J’aime quand tu me caresses, ça me fait frissonner » murmurais-je au creux de son oreille que je mordillais avant de me redresser « Que dois-je faire maintenant ? Je dois te déshabiller ? Et te toucher ? Je peux te faire une fellation aussi, les hommes aiment bien en général » prononçais-je avec la plus belle des candeurs tant mon inexpérience remontait à la surface. Le problème, c’est que j’avais réellement à cœur l’envie et le besoin de lui plaire et de le satisfaire.