Save Save Save me I can't face this life alone .

Je n’en pouvais plus, hier a été la soirée de trop. J’ai déjà bien failli aller à l’hôpital une bonne fois pour toutes. Pourquoi. ? Parce que mon cher mari avait encore une fois avalé un verre de trop, et comme toujours j’arrive à me trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Je sais que j’y laisserais très certainement ma vie, si je ne réagissais pas un jour, mais au fond, pourquoi réagir je n’avais rien qui me tenait à la vie. Vraiment ? une pensée sournoise s’insinua dans ma petite tête, et cette pensée s’appelait Gabriel. Je savais bien qu’il pourrait m’aider, qu’il pourrait m’apporter des éléments solides pour mon divorce, mais le fait de le revoir était, comment dire, assez effrayant... Je m’étais toujours promis de ne jamais le recontacter et de même ne jamais le revoir. Je sais que je ne tirerais jamais un trait définitif sur notre histoire, pour la simple et bonne raison que ça été mon véritable premier amour. Et qu’un premier amour ça ne s’oublie pas, même s’il a été compliqué, tumultueux, mais terriblement passionnel. Mais c’était aussi le seul à pouvoir m’aider sans que ça ne s’ébruite. Alors après avoir tergiversé pendant plusieurs jours, et après l’épisode d’hier, j’avais décidé de reprendre ma vie en main.
Comment ? Tout simplement en divorçant, mais je sais que je ne pourrais pas vivre tranquillement en sachant que mon mari me menacer quotidiennement de me retrouver et de me faire la peau si j’osais partir. J’avais une peur viscérale de cet homme, ce qui m’avait empêché de partir, jusqu’à la dernière semaine où j’ai appris que j’étais stérile à cause de ses coups. Je crois que s’il voulait me détruire, il a trouvé le bon moyen... J’avais, alors qu’il était parti travailler, réussi à joindre Gabriel, lui demandant de me rejoindre dans ce bar le plus rapidement possible, j’avais besoin de son talent de détective. M’habillant afin de cacher mes bleus, mon mari ne s’efforçait même plus de ne pas me laisser de marque, j’arrive dans le bar, bondé. Au moins, j’avais peu de chances de me faire repérer ici. Mais je n’en menais pas marge, je n’appréciais pas le monde, c’était quelque chose d’angoissant, alors pour éviter de trop angoisser, je guettais avec une certaine impatience l’arrivée de Gabriel.

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Je commençais sérieusement à me demander ce que je faisais dans ce fichu bar, et pourquoi j’avais contactais Gabriel. Je sais que je devais sortir de cette spirale infernale, mais était-ce une bonne chose que d’avoir contacté Gabriel pour cette histoire de divorce. Je voulais rester discrète sur ma vie, je n’avais pas franchement envie qu’elle se retrouve exposée à qui que ce soit et de ce côté-là, Gabriel était parfait pour sa discrétion. Mais, en même temps, je n’avais pas envie qu’il connaisse l’horreur de ma vie intime. Il doit certainement savoir que je me suis remariée rapidement après notre séparation définitive. J’ai d’ailleurs même pas réfléchis lorsqu’il m’a dis qu’il allait arriver le plus rapidement possible. Mais maintenant que je me suis posée et que je l’attends, je me dis que c’est peut-être une erreur d’avoir fait appel à lui, mais que je n’avais pas le choix. Je devais m’en sortir, je tenais bien trop à la vie pour la gâcher. Et je devais continuer d’espérer que tout s’arrangerait. Ce qui relevait plutôt de l’inaccessible pour ma part. Le seul moyen pour que j’en sois protéger, c’est qu’il soit en prison, ou qu’il soit mort je sais qu’une simple injonction d’éloignement ne servira strictement à rien. Je sais qu’il est prêt à tout pour me faire vivre l’enfer, surtout quand il a bu.

Bon maintenant que j’étais dans ce bar, il n’y avait aucune raison pour que je fasse demi-tour. Même si, subitement, j’en avais envie. Mais si je ne me confiais pas à lui, à qui je pourrais bien me confier ? Je n’aimais guère parler de moi, de mon passé. Bon je l’avais fais une fois, et ça n’avais pas servi à grand chose, à part me sentir encore plus coupable de n’avoir pas réagi avant... Mais comme on le dit, quand cela arrive aux autres, on a toujours les solutions, mais quand ça arrive à soi, c’est tout autre chose. D’autant plus que dans le passé, j’avais déjà eu à faire à un alcoolique violent. Mais, encore une fois, j’avais été trop naïve, et il avait réussi à m’avoir dans une période où j’étais un peu plus fragile. Et donc plus influençable. J’aurais du le savoir, voir les gestes annonciateurs, mais comme une idiote, j’avais pensé que je ne tomberais pas de nouveau dans ce piège, et lors de la première dispute avec mon mari, je m’étais dis que ça lui passerait, qu’il ne recommencerait jamais, comme il me l’avait promis. Mais, il avait recommencé encore et encore... Pour en arriver là où j’en étais aujourd’hui. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Je ne réagissais même plus aux provocations de mon mari, il m’avait totalement à sa merci. La seule chose qui m’avait faite bouger et réagir, était l’annonce de me stérilité. Même si mon quotidien n’était pas des plus heureux, j’avais toujours espéré que j’aurais un enfant. Mais même ça, il me l’avait retiré, et c’était la goutte de trop. Dans le désarroi dans lequel j’étais, la première solution qui me vint à l’esprit c’est Gab’. C’est d’ailleurs pour cela u’il se retrouve ainsi devant moi. Relevant mes yeux, je hoche simplement l tête pour le saluer. C’était... étrange, bizarre, de le revoir après tout ce temps. Je me contenta de simplement baisser mes yeux à sa remarque. D’habitude j’aurais tempêté... Mais c’était le genre de rabaissement que j’entendais au quotidien. Alors un de plus, ou un de moins... À quoi bon réagir ? C’est peut-être la vérité après tout...

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M’étant promis de ne jamais le revoir, je n’arrive même pas à tenir cette fichue promesse. Non, il fallait que je fasse appel à lui pour la pire chose qui soit. C’était dénigrant de parler du fait que l’on était une femme battue. Moi qui avait l’habitude de protester, d’être jamais réellement heureuse de quelque chose, qui ne pouvait s’empêcher de tempêter contre tout et n’importe quoi, face à un homme instable, j’étais vite devenue une femme soumise, qui ne disait pas un mot plus haut que l’autre, et qui ne disait surtout pas le fond de sa pensée, au risque d’avoir quelques bleus. Et c’était ce qui se passait actuellement. Et je n’étais pas très fière, de toute façon je commençait à penser sérieusement que je méritais ce qui m’arrivait. La seule période où j’avais été sincèrement heureuse est celle où j’étais avec Gab... Triste constat, car même si notre relation était loin d’être platonique mais plutôt sulfureuse, il s’était comporté en vrai gentleman et m’avait toujours respecté, je m’étais enfin sentie femme dans ses bras. Mais ce bonheur n’avait été qu’éphémère. Peut-être fallait-il que je goûte au bonheur pour savoir ce que je perds réellement et pour savoir ce qui m’étais interdit. Le voyant ainsi de nouveau devant moi, tout me revient dans la figure, nos joies de couples, nos disputes, nos étreintes plus que passionnées après ces disputes, je revoyais ce bonheur qui m’était interdit. Il était toujours aussi...beau que dans mes souvenirs, si ce n’est plus.

Mais son regard instigateur ne présageait rien de bon. Bon il faut dire que ma tenue vestimentaire n’était pas du tout dans mes habitudes, j’étais plutôt le genre de femme à m’habiller en robe qui mettait mes formes en valeur, et je détestais sortir en pantalon, laissant ça aux journées farniente à la maison. C’était comme cela que m’avait connu Gaby, et comme cela qu’il m’avait quitté, pas comme maintenant, un femme qui ne songeait même plus à son apparence. Alors, sans même que j’ai le temps de protester, il attrapât mon bras et remonta ma manche, je n’avais même pas la force d’essayer de me dégager, de toute façon il avait plus de force que moi. Je vois dans ses yeux la seule chose que je ne voulais pas voir : de la pitié. Mais c’était assez furtif, son regard redevint rapidement impassible, froid. Je soupire, passant mes mains sur mon visage, rassemblant mon courage pour lui parler, lui avouer les pires choses. Ce que j’avais vécu avec mon premier mari n’était rien comparer aux horreurs que celui-ci me faisait subir. « Je... Je ne sais même pas par où commencer.... » Relevant mon visage pour le fusiller des yeux, ce n’était vraiment pas le moment. « Arrête, s’il-te-plaît, accorde-moi cette faveur... Juste pour ce moment » Je n’avais vraiment pas le coeur à subir ses sarcasme à longueur de temps, c’était déjà bien assez difficile comme ça. Triturant mes mains, signe de nervosité extrême. Je me mords la lèvre avant de reprendre la parole, sachant sans doute que ça risque de le mettre hors de lui. « Je l’ai rencontré il y a environ 10 mois... On s’est marié il y a six mois... Au début tout allait bien... » Je hausse les épaules, assez fataliste. « C’était le mari tendre, attentionné... Qui faisait tout pour me combler... » Je soupire profondément, rien que de repenser à ce moment, ça me donnait la nausée. J’avais été bien naïve. Et je ne trouvais même plus la force de continuer, je sens qu’il se doute que la suite sera loin d’être aussi rose, ou même guimauve.

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Je sais que je lui offrais très certainement un spectacle plus que lamentable, mais en même temps, ce n’était que pire quand j’étais seule, là j’essayais au moins de faire bonne figure, c’était plus difficile que je ne l’imaginais, mais je n’avais pas le choix, je n’étais pas du genre à me laisser aller. Je sais que c’était risqué de tout lui raconter, mais je sais qu’il ne l’ébruitera pas, ce que je recherchais après tout, je n’avais pas envie, que comme la première fois, ça va me poursuivre durant plusieurs années, et encore cela s’est arrêté parce que j’ai rencontré Gabriel à ce moment-là. D’autant pus qu’une accusation de meurtre avait pesé sur ma personne, je veux bien croire que je ne suis pas la plus innocente, mais de là à croire que je suis une meurtrière, il y a un océan entre les deux. Mais heureusement la vérité s’est rétablie assez rapidement, nous permettant, à Gabriel et à moi de vivre une sacré histoire, qui s’est terminée rapidement, bien trop rapidement même. Cela avait été difficile de rompre avec lui, parce que je l’aimais sincèrement, et c’était le seul homme que j’avais réellement aimé, et qui m’avait totalement respectée. Bien sûr, mon sale caractère de chieuse de première classe comme j’aimais me définir, et son sacré caractère ensemble, ça faisait un peu beaucoup d’étincelles, mais il y avait un véritable amour entre nous, et c’était ce qu’il y avait de plus important pour moi. Mais maintenant c’était fini, et il allait falloir que je l’accepte vraiment. Je soupire, lui lançant un regard noir. « Aucun des deux, contentes-toi de faire ton boulot. » Le ton était froid, distant. C’était volontaire, je voulais mettre intentionnellement de la distance pour ne pas me laisser submerger par mes sentiments, sous peine de craquer devant lui, alors que c’était la dernière chose que je voulais faire devant lui.

Je vis rapidement son tique, je sais ce qu’il pensait, pour autant je ne voulais pas lui cacher la vérité, ça ne servait à rien. La seule chose que je ne lui avais pas dis c’était que j’avais rencontré cet homme simplement pour me forcer à l’oublier parce qu’il hantait mes pensées constamment. Mais j’avais ma fierté qui m’empêchait de lui avouer. Je ne sais même pas si j’ai vraiment été amoureuse de cette homme un jour. Je m’étais plutôt engagée avec lui en pensant que je coulerais une vie tranquille, et que ça m’aiderait à oublier Gabriel... Mais cela avait été un leurre. Je ne l’avais jamais totalement ôté de l’esprit, au pire je l’avais caché dans un coin de mon esprit. Je le comprenais seulement maintenant, alors que la force de mes sentiments me frappait de plein fouet, je ne pus que baisser la tête à ses paroles, j’avais, une nouvelle fois, foncée la tête baissée « Je crois que je me suis voilais la face, par nécessité ». Encore une fois j’avais été idiote, complètement. Mais bon, on ne se refait pas après tout. Et puis, je commencer sérieusement à croire que ma destinée était de suivre le chemin que ma mère avait déjà tout tracé pour moi. Même si on était très différentes, elle semblait croire que j’étais vouée au même chemin qu’elle, a enchaîné les conquêtes. Mais je ne voulais pas lui ressembler, et Gabriel était comme ma bouée de sauvetage. Ma mère le détestait cordialement et moi, je me sentais libre quand j’étais avec lui. « Sur peu de choses, ça a commencé avec des menaces, avant es coups, puis du chantage... C’est comme ça qu’il me tient... » C’était un résumé, mais c’était tout à fait ça, je n’avais pas le coeur à parler des détails, pas encore... Je déglutis difficilement avant de baisser la tête nerveusement alors qu’il aborde le viol... Parce que ce n’est pas une ou deux fois... Non, si je ne couchais pas avec lui, les coups pleuvaient, encore et encore, jusqu’à ce qu’il s’épuise... C’était mon bagne, ma croix, que je devrais porter certainement à vie...

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J’avais bien conscience que je lui demandais l’impossible, en même temps si je voulais qu’on ne fasse que son boulot, ce n’est pas lui que je serais aller voir. J’y avais d’ailleurs pensé mais j’avais vite rayé cette possibilité. Je n’étais pas du genre à fissurer cette apparence de femme heureuse, comblée. Pour les autres je devais m’estimer heureuse, j’avais l’argent, et comme beaucoup croyaient que l’argent faisait le bonheur, je n’avais rien à dire. Oui seulement si en apparence je semblais heureuse, en vérité c’était tout autre chose. et je faisais totalement confiance en Gab’ pour cela. Tout cela pour dire que tout ce que je lui demandais, c’est de pas formuler ses pensées à voix haute. C’était assez difficile, j’en conviens, surtout que l’on ne se cachait rien auparavant, mais là, je n’étais pas certaine d’arriver à tenir s’il continue avec ses remarques sarcastiques. Je n’avais même plus la force de lui répondre. D’ailleurs je le remerciais silencieusement de ne pas me demander de précisions par rapport à ce que je subi, je sais très bien qu’il a de quoi se faire une idée avec les marques qu’il a aperçu, et encore, il n’avait pas forcément insisté à ces endroits-là comparé à d’autres. Mais je me garderais bien de lui montrer. Je ne voulais pas encore lui rajouter à la douleur qu’il devait déjà avoir à me voir, et à voir les traces qu’il avait aperçu. Si c’était le dernier que je voulais revoir, je me rendais compte que je m’étais, encore une fois, voilée la face. Il m’avait manqué, vraiment. Je m’en rendais compte maintenant que j’avais posé mon regard sur lui. C’était le seul que j’avais aimé, vraiment, et que j’aimerais toujours. Mais j’étais possessive, un de mes plus grand défauts. Et je n’avais jamais accepté qu’il préfère sa meilleure amie à moi, j’avais toujours cette impression douloureuse qu’il l’avait certainement plus aimé que moi. Je ne sais même pas ce qu’elle est devenue et je me garderais bien d’en savoir quelque chose. Mais je dois bien avouer que le fait de le revoir rallume quelque chose que je ne pensais plus ressentir, c’est la sensation du bonheur, de la joie, c’était faible mais bien présent.

Rien que le geste qu’il a à la fin de mon discours m’en dis beaucoup quand à son état d’esprit. Mon hypothétique mari allait certainement passé un très mauvais moment s’il venait à le croiser, et quelque part ça me réjouissait. Mais je savais que lui aussi risquerait beaucoup, connaissant mon mari il ne se laisserait pas faire, et Gabriel risquerait d’être amoché, ce que je ne voulais pas, et je m’en voudrais d’ailleurs. Je relève mon regard et souffle doucement «  Fais attention à toi... » Je me mordais la lèvre inférieure, je devais surveiller ce que je disais, j’étais en train de lui dire à demi-mot que je tenais toujours à lui, et pourtant il sait que d’habitude je me fous de ce qui peut arriver aux autres, les seuls qui me préoccupent sont ceux qui ont une certaine importance sentimentale pour moi. Je lui souris tristement « Il m’aura retrouvé bien avant, tu sais... » Je ne doutais même pas qu’à un moment donné mon ’’mari’’ apprenne que j’ai fais appel à un détective, mais je ne pouvais plus vivre comme cela. Reposant mes deux mains sur la table, elles tremblaient encore, mais beaucoup moins. Laissant mon regard baissé sur mon café je pousse un long soupir de résignations. « Que tu protèges ma mère... Je sais ce que tu en penses, mais c’est ma mère, je ne pourrais pas accepter qu’il s’en prenne à elle. J’ai déjà essayer de partir, mais je le sais capable de mettre en oeuvre ses menaces... » J’en avais même fais les frais, ma stérilité était la punition pour avoir divorcé, mais j’étais bien motivée à réellement divorcer. « Je.. Je veux que tu m’aides à divorcer, et à ce qu’il ne fasse plus de mal à quiconque. Je dois être la seule à avoir subi ces horreurs... » Je sais que je peux faire confiance en Gab’, il n’a pas peur du scandale, car c’était ce qui se dessinait très certainement. « Je.. Je veux oublier que je... J’ai cherchais à t’oublier avec cet homme. Après, si tu ne veux plus entendre parler de moi, je te promets que je respecterais ta demande... »

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Je ne cherchais même plus à comprendre comment fonctionnait les hommes, et pourquoi je tombais pratiquement que sur des ordures de première classe. Gabriel avait été la plus belle exception que j’ai pu connaître. Après tout je commençais sérieusement à me résigner, à me dire que je méritais très certainement tout cela. Ma vie n’avait été faite que de violence, d’abandon.. Comment avoir une vie parfaitement équilibrée alors qu’on n’a même pas vécu une enfance saine et sereine un minimum. Gabriel avait été mon ancre, mon équilibre dans la vie, et je n’avais même pas su le garder. C’est aussi celui qui a réussi à percer ma carapace, à me rendre aussi plus vivante, à laisser mes sentiments parler, avec lui je ne contrôler plus la totalité de ma vie, ce qui m’angoissait terriblement. Mais cela avait au moins le mérite de me faire sentir vivante. Même si pour les autres j’étais très certainement une garce finie, incapable de ressentir quoique ce soit, Gabriel avait vu derrière cela, il m’avait vu telle que j’étais vraiment. Je hausse un sourcil « Bien sûr !! Ce..Ce n’est pas parce que l’on n’est plus ensemble que... Que je vais arrêter de m’inquiéter... Surtout que je sais de quoi il est capable... » Soupirant, ça ne sert à rien de lui cacher la vérité, de toute façon je suis complètement incapable de lui mentir, et il le sait rapidement. Je soupire doucement une nouvelle fois, il ne faut pas que je me laisse aller non plus, je n’ai pas le droit de craquer, pas maintenant. De une parce que je ne veux pas le mettre encore plus en danger, et de deux parce que je suis certaine qu’il doit actuellement être avec sa meilleure amie. « Non.. Mais.. Mais je ne souhaite pas la mort de quelqu’un c’est ce que je me suis toujours dis, aussi violent, ignoble soit-il... » Et je tenais ça de lui, de ma première accusation. Il m’avait beaucoup écouté, et avait su me remettre sur les roues.

Je sursauta vivement à son ton, je sais que je lui demandais bien l’impensable, mais je ne peux cependant pas empêcher la peur de s’insinuer dans la totalité de mon corps. Généralement lorsque le poing s’abattait sur la table, cela annonçait la suite et surtout les coups qui allaient pleuvoir. Mais voilà, même si ma mère était loin d’être la personne qui m’aimait le plus, et qui a manifesté le moindre intérêt pour moi, cela reste néanmoins ma mère. Je hausse les épaules pour simple réponse, à qui d’autres puis-je demander ça ? Même si je sais qu’elle se fera un plaisir de lui lancer des piques, je sais qu’il saura y répondre. « Je sais, mais ça reste ma mère Gab’. Quoiqu’elle est fait, elle ne mérite pas que mon...mari.. s’en prenne à elle. » Je soupire, je sais que ce ne serait pas une partie de plaisir, mais je ne voulais pas non plus lui donner ce plaisir de lui faire des reproches. Je fais une moue... « Juste.. La faire surveiller.. Je ne te demande pas de la coller aux basques, tu peux même demander ça à un de tes... collègues... » Tout en sachant que le plus gros de l’affaire résidait dans le fait de s’en prendre à la personne concernée. Et à l’entendre, ce ne serait pas chose aisée. Mais je pensais qu’il m’aiderait plus facilement, en tout cas, il n’avait jamais eu froid aux yeux... Contrairement à auparavant. Je fronce es sourcils, je sais que beaucoup de choses ont changés, mais je ne pensais pas à ce point. Pas au point de tenir le même discours que ces collègues. Ses paroles me découragèrent, après tout, j’avais encore eu une fois tord en essayant de me sauver la mise. Attrapant ma tasse, j’avale rapidement mon café. « Ne te donnes pas cette peine. J’ai compris. » Après tout, je n’avais pas changé, je formulais toujours aussi rapidement les conclusions. Me levant de table, je déglutis difficilement. Baissant la tête, je ne peux cependant pas empêcher de répliquer « Et merci de me rappeler que ça été ma plus grosse erreur ! » De le quitter, j’entends bien évidemment. Enfilant ma veste, je balance la monnaie de mon café sur la table, ui envoyant un dernier regard. « Merci quand même. De m’avoir écouté... »

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Je crois que je serais tout bonnement incapable de ne plus m’inquiéter pour sa personne, même si on était en si mauvais termes que l’on se détesterais, de toute façon je crois que le détester est impossible pour moi. Pareillement pour l’ignorer, j’en étais incapable, je me demandais même comment j’y étais arrivé pendant l’année passée. Bon, je ne l’avais pas croiser, ce qui avait bien aidé, je pense, car je ne suis pas certaine de m’être tenue aussi éloignée si j’avais croisé Gab dans la rue ou ailleurs. Mais, même en un an je n’avais pas tellement changée, je pensais toujours que chaque personne méritait de vivre, même le pire des hommes. Et je tenais ça de Gab, pas que j’y pensais avant, juste c’était ce qui nous avait rapproché. C’était grâce à lui que j’ai réussi à me relever de l’accusation de meurtre qui avait posé sur ma personne quand mon premier mari a été assassiné. Je hausse simplement les épaules à ses dires, il le méritait très certainement, mais je ne voulais pas me rabaisser à cela, et je sais que ça ferait trop plaisir à mon mari actuel. « Peut-être, mais cela lui ferait trop plaisir si je le pensais, et je ne lui donnerais pas cette joie. » Je fronce les sourcils, j’avais la mystérieuse impression de le connaître et en même temps de faire face à un inconnu. Quelque chose en moi me dis qu’il a beaucoup changé et qu’il y a eu pas mal de changement dans sa vie. Mais je n’arrive pas à savoir et je ne sais même pas si j’ai vraiment envie de savoir ce que c’est. Je n’ai pas envie de me prendre la tête alors que je viens seulement de le retrouver. Et puis, s’il a envie d’en parler, il en parlera de lui-même, le forcer n’a jamais amené de bonnes choses entre nous, et je n’ai jamais obtenu quelque chose malgré mon entêtement. Il était bien le seul à parvenir à me résister de ce côté-là. Je ne fus donc pas si surprise que cela quand il s’offusqua de ma demande. Après tour je ne pouvais que le comprendre.

Je ne pus cependant m’empêcher de pouffer à ses paroles « Faut croire que non.. En tout cas pas à ma connaissance, mais ça ne saurais tarder, tu l’as connais. » Ce n’étais pas le grand amour avec ma mère, de ce côté-là, rien n’avait changé, mais pour autant, ça restait ma mère et s’il lui arrivait quelque chose par ma faute, je ne me le pardonnerais pas. Mais ce n’est pas pour autant que la relation est meilleure. Je sais qu’à cause d’elle, je suis une femme insensible, froide et surtout assez manipulatrice. Même si Gab me disait que j’avais un bon fond, il était très certainement le seul à le voir ainsi. Mais moi, je ne me leurrer pas, j’étais en train de devenir comme ma génitrice. Mais même si c’était ma première demande, je cherchais surtout à cacher la vraie raison de notre rencontre. Je cherchais à me rassurer avant tout, il avait été celui qui me permettait de ne pas être totalement comme ma mère. Mais, au vu de ses dernières paroles, je commençais sérieusement à douter qu’il veuille me venir en aide. Pourtant j’avais juré qu’il accepterait, au moins au nom de notre histoire. Alors autant partir de suite, ça m’évitera les déceptions. Me préparant à partir, je me fais néanmoins attraper par Gabriel par mon poignet. Je me raidis instinctivement, j’avais de plus en plus de mal à accepter le contact humain, et plus particulièrement avec les hommes, ce qui était compréhensible. Mais heureusement, il desserra rapidement et me tire pour me rasseoir, à ses côtés. M’asseyant, je reprends rapidement mon poignet. « Je pensais.. Et je comprendrais... » Soupirant, je préfère regarder mes mains que le regarder. Caressant mes poignets « Oh, je le sais, il est mesquin et intelligent, il fera tout pour me garder par n’importe quel moyen. Je... Je ne veux plus qu’il fasse du mal à qui que ce soit. Pour moi, le mal est déjà fait, mais je ne veux qu’aucune femme est à passer entre ses mains, sans qu’elle sache à quoi s’attendre. Mais... Mais je ne sais pas si j’aurais la force seule de me battre. J’ai.. J’ai peur Gab, j’ai peur d’échouer et que ça empire... » Je laisse une larme couler le long de ma joue, il était bien trop rare que je laisse mes sentiments parler. Et ce que je voulais dire, à demi-mot, que j’avais besoin de lui, besoin qui soit dans mes parages.

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Beaucoup de mes convictions, à défaut de venir de ma mère, provenait de Gabriel. Il avait su faire de moi une personne respectable, du moins beaucoup moins hautaine que je ne l’étais avant notre rencontre. Il m’avait rendu plus humaine, plus compréhensive des autres. Je lui devais beaucoup et j’en étais encore reconnaissante. Mais, j’avais cette infime impression qu’il était différent, qu’il n’était plus tout à fait le même que j’ai connu. Mais, je n’ai pas, pour une fois, envie de fouiner dans son passé de cette année pour savoir ce qui s’est passé. D’habitude je suis une vraie fouineuse, mais bizarrement je n’avais jamais fouiner dans la vie de Gabriel, il y avait comme cette impression que si je franchissais la barrière de ce de quoi il se protégeait, il ne me le pardonnerait jamais. Et s’il y avait bien une chose, cette année passée, que j’avais respectée du mieux que je pouvais c’était bien ça. Même si parfois ma curiosité avait tendance à prendre le dessus, même si parfois, lorsque ça concernait sa meilleure amie, cela tournait en dispute. J’avais toujours eu du mal à comprendre leur relation, elle était très ambiguë, et surtout je ne trouvais pas ma place dans leur duo. J’avais toujours cette douloureuse impression qu’il l’aimait plus que moi, qu’elle avait cette place qui était normalement la mienne. Alors oui, voyant que les choses ne changeraient jamais, j’avais décidé de partir. Malgré le fait que je l’aimais, et que je l’aime toujours aujourd’hui. Le dernier mariage avait été une erreur, sur tous les points, je n’avais toujours pas réussi à l’oublier, et en plus je m’étais foutue dans un merdier pas possible. Et encore une fois, il n’y avais que Gab qui pourrait parvenir à me sauver. Comme toujours. Il était celui qui me ramènerait toujours dans le droit chemin, celui pour qui je serais certainement capable de me battre bec et ongle pour redevenir celle qu’il avait aimé. C’est comme ça que, cherchant quelqu’un susceptible de pouvoir m’aider, j’étais tombé sur lui. Signe du destin ou un hasard ? Je ne sais pas, mais c’était comme si il était toujours là quand j’en avais besoin. Dérivant sur le sujet de la protection de ma mère, je ne peux m’empêcher de sourire, tout simplement parce qu’il avait raison. J’avais toujours été plus ou moins lucide sur ce qui concernait ma mère. « Oh je dirais même plutôt le numéro 50.... » J’étais réaliste, et ma peur était de finir comme elle, et j’en prenais sérieusement le chemin. Sauf quand Gab était dans les parages, mais je ne devais pas me leurrer, il ne le sera jamais éternellement.

Têtue, bornée, je démarrais toujours au quart de tour, ça, ça n’avait pas disparu. Et c’était bien une des choses qui persistaient encore. Parce que mon mari avait réussi à faire de moi une femme soumise, incapable maintenant de m’opposer à celui-ci. Mais on dit que le naturel revient au galop. Et, face à Gab’ je n’avais pas tout perdu. Et de toute façon, il y a bien une chose que j’étais incapable de faire avec lui, c’était de m’écraser totalement, mais aussi de le manipuler. Non, il me cernait parfaitement et savait comment je fonctionnait, il était impossible de cacher quoique ce soit à Gab’ puisqu’il me connaissait parfaitement. « Je ne l’ai jamais pensé... » Et je ne le penserais jamais «  Juste tu aurais pu refusé de m’aider... Après tout ça... » Je ne voulais pas mettre de mot sur notre séparation, cela l’a rendait beaucoup moins réelle, et même imaginaire, pourtant la réalité était là. Mais, étonnament, là où je penserais que Gab aurait plus de fierté, et aurait refusé de m’aider alors qu’un an plus tôt j’ai étais incapable de moi-même le soutenir ou même l’aider avec sa meilleure amie. Y a pas à dire, si l’on devait qualifier quelqu’un de monstre, ce serait plutôt moi. Mais, pour l’instant, je ne pensais pas à cela. Au contraire, j’étais plutôt aveuglée sur la façon dont j’allais bien pouvoir me sortir de cette situation sans non plus mettre Gab dans une merde monumentale. Et pour une première fois, je craque devant lui. Ma fierté avait disparu depuis longtemps, alors qu’un an auparavant, je n’aurais jamais pleuré face à lui. Essayant de lui expliquer, j’en perdis rapidement la cohérence de mes propos, je lui balançais presque pèle mêle mes peurs, ce que je ne voulais plus... Mais, alors que je ne m’y attendais aucunement, je me retrouve dans ses bras, la tête sur son épaule. Même si les premières secondes, je me raidis de manière perceptible, je finis par me détendre, je sais que jamais il ne me ferais le moindre mal, mais on peut dire que cette relation laissera encore des séquelles pour un certain temps. Je soupire de contentement à ses mots « J’aurais toujours besoin de toi... » Ce n’était qu’une simple constatation, mais tellement véridique. « Mais.. Mais je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose ... Je ne me le pardonnerais jamais sinon... » Déjà que je ne me pardonnerais pas ce qui s’est passé il y a un an alors.... Je lève le regard avant d’hocher la tête. « Je te promet du faire du mieux que je pense, et de ne plus épouser personne. Et je ne choisis pas toujours les enfoirés de première... » Je posais un regard qui en disait long sur sa personne. Je n’aimais pas qu’il se considère ainsi. Parce qu’il était beaucoup mieux que ça.

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Entre ma mère qui me disais que je n’étais plus moi-même, et Gab qui lui, au contraire, me disait que je n’ai jamais été autant moi-même qu’à la fin de notre relation, je ne savais plus sur quel pied danser. Même si j’avais plus tendance à croire celui que j’aime que ma mère. Il m’avait changé, m’avait fait découvrir que la vie n’était pas aussi vache que je le pensais. Au contraire, qu’elle pouvait même être bienveillante. Grâce à Gab je n’avais définitivement pas imité ma mère, à son plus grand désespoir. Elle avait toujours espéré que je fasse comme elle, que je ne travaille pas et que je vive sur les revenus de mes chers maris. Et que je gagne de l’argent lors de mes divorces. Elle m’avait enseigné cela dès l’âge de mes 12 ans, comment voulez-vous croire en l’amour avec cette éducation ? Moi j’avais fini par ne même pas savoir ce que c’était. Mais ma rencontre avec Gab avait tout bouleversé, j’avais appris ce qu’était l’amour avec lui, et surtout l’amour réciproque. Moi qui avait toujours cru que l’amour était une faiblesse, celui-là m’avait au contraire renforcé. Mais, lors de mon départ, tout s’était effondré, et ma mère s’était fait un malin plaisir d’en profiter, de s’insinuer dans la faille que la rupture avec Gab avait provoqué. J’étais encore plus influençable qu’avant. J’étais devenue encore plus froide, plus manipulatrice, plus antipathique. Mais ce n’était que les apparences, j’avais besoin de les sauver pour cacher l’horreur qu’il y avait dès que la porte de mon appartement était fermée. Ma mère allait réussir à me transformer comme elle, mais à quel prix ? Devrais-je sacrifier tout bonheur, toute dignité ? c’est ce qu’elle semblait me dire à chaque fois. Et comme elle savait où appuyer, je finissais par la croire. « Ca ne s’arrêtera jamais je pense... » Je pousse un long soupire à en fendre l’âme, je me résignais, j’aimerais bien avoir la force de couper les ponts avec elle, mais je ne voulais pas me retrouver seule. Je ne supportais pas la solitude, alors je la fuyais pas tous les moyens, quitte à mettre en danger ma propre vie. Après tout, qu’est-ce que j’avais à perdre ? J’avais déjà perdu ce qui m’était le plus précieux...

Je n’arrivais même pas à prononcer le mot rupture, cela rendait la chose bien trop réelle. Et j’avais encore envie de l’oublier, de ne plus y penser. Pourtant il fallait bien voir les choses en face : on est séparé et on le restera sûrement, lui avait du trouver le bonheur avec sa meilleure amie. Moi de mon côté, je n’avais pas réussi grand chose. À vrai dire je pouvais même dire rien du tout. Il y a des fois, souvent même, je regrettais d’être partie définitivement, d’avoir trop de fierté pour ne serait-ce que prendre des nouvelles. Et pourtant je suis en train de penser que j’aurais du le faire, que j’avis eu l’ignorance de croire qu’il ne me manquerait pas que je saurais tourner la page. Parce que le fait de le revoir avait fait remonté beaucoup de choses, et pas que des mauvaises comme j’avais cru en le contactant. Etant dans ses bras, il m’assure que je n’ai besoin de personne.. « C’est totalement faux... regarde où j’en suis aujourd’hui... » Parce que franchement, on ne peut pas dire que je fais les bons choix lorsque je suis seule, en tout cas seule entre les griffes de la personne qui me sert de mère. « J’espère, vraiment... Je ne me le pardonnerais pas sinon. » Il m’avait peut-être fais la pire des choses, c’est-à-dire déserter le jour de mon mariage. Ca, évidemment je ne lui avait toujours pas pardonné, et je ne pense pas arriver à lui pardonner un jour. Mais, avec le recul, je me dis que moi aussi j’avais des choses à me reprocher. Je n’ai jamais cherché à réellement comprendre ce qu’il pouvait ressentir quand il avait retrouvé sa meilleure amie, surtout qu’il ne vivait pratiquement que pour ça, à mon plus grand désarroi parfois. Mais, avec le recul, je me dis que j’aurais fais la même chose si les rôles avaient été inversé. Alors même si je ne lui pardonnerais jamais, je pouvais au moins essayer d’être un peu plus compréhensive. Toujours est-il que je me rends compte que cette séparation n’a vraiment rien amené de constructif. La preuve, me retrouver dans ses bras était quelque chose que je n’avais pas espéré retrouver. Et j’espérais y rester encore pour quelques temps. Je hausse simplement les épaules. « L’un dans l’autre c’est la même chose, de toute façon je suis incapable de bien choisir.... » Je soupire, après tout je ne faisais que dire la vérité. Alors qu’il me demanda si j’avais un hébergement ailleurs que chez mon mari je secoue négativement la tête. « Non, et je pense y retourner. Je ne veux pas qu’il ne se doute que quoique ce soit.... » Je ne réponds même pas à sa proposition, parce que ce ne serait pas franchement une bonne idée... Mais je ne peux pour autant pas m’empêcher de faire une remarque. « Chez toi?! Euh, ce n’est pas que ça me dérange, mais je ne suis pas certaine que ta ‘meilleur amie’ soit ravie de me voir revenir.» Je grimace quelque peu, non c’était de loin la pire idée qu’il ait pu avoir.

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Tête de mule, qu’est-ce que je l’entendais souvent. Bon, ce n’était pas faux, mais je ne changerais jamais. Peu de gens pouvaient me faire entendre raison. Le seul qui parvenait peut-être à me remettre en question, c’était Gab. Oh, souvent nous n’étions pas sur la même longueur d’onde, souvent, mais à chaque fois, même si c’était explosif, j’avançais doucement, et allant même parfois jusqu’à reconnaître que Gab avait raison. Mais il ne faut pas exagéré, cela restait une exception. Mais, actuellement, je n’avais plus personne pour me pousser, pour me dire que je pouvais faire encore mieux si seulement j’avais un peu confiance en moi. Que j’étais plus forte que je ne le disais. Au contraire, on me balançait plutôt le contraire, que je n’étais bonne qu’à faire une épouse silencieuse, qui n’était là que pour faire tapisserie, et qui, surtout, était incapable de penser, d’être un minimum intelligente. « J’ai toujours eu besoin de quelqu’un Gab, toujours. Je suis incapable de faire un choix judicieux si je ne suis pas guidée. » Et sur ça, je le pensais vraiment, après tout il n’y a qu’à regarder mon passé pour voir combien c’était vrai. Les seuls choix judicieux que j’avais fais, c’était alors que Gab était dans les parages. Il était ce socle de sécurité dont j’avais besoin pour mon propre bien. Quand il était dans mon entourage, je pouvais me laisser aller à libérer un peu plus de choses qui étaient enfouies en moi, à laisser passer un peu plus d’émotion... Mais parce que jamais Gab ne s’en servirait contre moi, ce qui, aujourd’hui, n’était pas le cas. Si jamais j’avais le malheur de laisser paraître ne serait-ce que la peur, il s’en servait contre moi. Alors j’avais appris, de nouveau, à ne rien laisser paraître. C’était mon meilleur moyen de protection. « Je m’en ferais toujours pour toi. » C’était une constatation, plus véridique que jamais. Je n’avais strictement rien à faire des autres, je ne m’en inquiétais même pas, que ce soit des amis éloignés, cela ne m’inquiétait même pas. Mais Gab avait toujours était l’exception qui confirmait la règle. Contrairement à ce que pensait ma mère, il n’était pas ma faiblesse, mais plutôt ma force.

Bon, je peux réellement dire que choisir mes maris, ça ne m’avait jamais porté chance. Même si je n’en ai vraiment choisi que deux, les choix se sont révélés lamentables. Gabriel avait été, encore une fois, cette exception. Je ne peux pas dire que je l’ai choisi, non, notre relation s’était révélé comme si c’était quelque chose de naturel, notre premier baiser, on ne l’avait ni calculé, ni même attendu... Toute notre relation avait été faite ainsi, elle était naturelle, intuitive.. « Je me suis déjà laissée porter par mes sentiments... Une seule fois... » Mais je ne peux m’empêcher de sourire, il était toujours aussi piètre conseiller « Tu n’as pas changé.... » Et, ça me rassurait. Il n’avait peut-être pas tant changé que ça finalement. J’avais toujours adoré cette faiblesse qu’il avait, cette appréhension à parler des relations humains, et plus particulièrement amoureuses. Je trouvais même cela attendrissant. De toute façon, je savais qu’il était ma faiblesse comme ma force, je sais que je n’allais pas résister bien longtemps face à lui, mais pour l’instant je voulais vraiment le tenir éloigner de tout ce merdier le plus possible. Et le fait d’aller me cacher chez lui n’était vraiment pas une bonne idée. Je connaissais mon mari, et son influence, je prenais déjà un énorme risque, rien qu’en étant installée à ses côtés. « Je le sais, mais je n’ai pas vraiment trop le choix... Si je veux éviter un carnage » Bon, en fait je ne voyais pas d’autres solutions, je ne voulais pas fuir, enfin je ne le pensais pas encore. « Je vais essayer de faire de mon mieux pour ne pas le mettre en colère, même si ça va être difficile. » Il ne faut pas se leurrer, parfois il suffisait juste que j’ouvre la bouche pour que ça le mette en colère. « Merci, pour tout cela... » Parce qu’il aurait très bien pu refuser, ça aurait pu être trop difficile pour lui. Mais pensant à sa meilleure amie, je lui indiqua que celle-ci serait certainement pas très ravie de me voir. Mais, mais je ne pensais pas qu’il allait me faire cette révélation. Le voyant détourner le regard, je ne compris pas de suite avant d’entendre ses mots. « Oh mon Dieu.... » Je n’avais peut-être jamais compris leur attachement, je n’avais peut-être jamais accepté le fait qu’il m’est abandonné le jour de mon mariage, mais ce n’était pas une raison pour ne pas être bouleversé par la mort de sa meilleure amie. Glissant ma main dans la sienne, je me sentais coupable, coupable de n’avoir pas été là pour l’aider à surmonter tout cela. « Je.. Je suis désolée... » Je ne savais pas quoi dire d’autres, de toute façon, qu’est-ce que je pourrais dire d’autre.

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Ma mère avait toujours eu une forte influence sur ma personne, sauf quand je me suis mise en couple avec Gabriel. Elle avait pu tempêté, hurler comme un ours mal léché que je n’en avais rien à faire. Je goutais, à ce moment-là, au bonheur et je n’avais pas envie d’y renoncer parce que je n’obéissais pas à ses règle. Mais j’en avais la force grâce à Gabriel, qui à force de disputes, d’entêtement avait réussi à me faire avancer de quelques pas. N’ayant jamais eu de compliments durant mon enfance, j’avais toujours eu cette peur de toujours mal faire. Et cela me poursuivait depuis le plus jeune âge. Et je sais que ce sera loin de disparaître. Ca sera toujours ancré dans un coin de ma tête. Comme quelque chose d’indélébile de ma tête. J’avais toujours eu cette quête de reconnaissance en moi. Gab n’avait pas franchement tord en disant que c’était ma mère qui avait provoqué cela. Et au fond de moi, je sais qu’elle s’en délecte, qu’elle prend plaisir à creuser cette brèche que j’avais en moi. Parce que plus elle me blessait et plus je cherchais à avoir sa reconnaissance, et donc plus je lui ressemblais, devenant une femme vide de tout sentiment et incapable de se positionner. Parfois je pensais que j’étais plus un meuble de décoration qu’un humain, du moins pour ma mère et pour mon mari, enfin pour lui c’était plus de l’ordre d’un punching-ball. «  Ca a du être le seul choix que j’ai fais seule et en pleine connaissance de cause. Et j’avoue que je referais le choix sans une once d’hésitation » J’opine de la tête, j’étais tout aussi sérieuse que lui. Avec lui, j’ai toujours eu cette sensation de liberté, d’être libre de tout mouvement. Et, il n’y a qu’avec lui que je pouvais me rebeller, dire ce que je pensais réellement. Bien sûr c’était explosif entre nous, mais, je sais que parfois Gab cherchait pertinemment à me mettre hors de moi. Et à chaque fois je tombais dans son panneau, pour son plus grand plaisir. Et parfois ça me manquait nos disputes, ça pouvait paraître étrange mais autant les moments tendres me manquait cruellement, les disputes elles aussi, parce que je me sentais enfin pleinement moi.

Je ne pouvais décemment pas aller chez lui, non, parce que ça serait encore plus difficile pour moi de me contrôler, de ne pas espérer quelque chose. Non, ce serait beaucoup trop difficile, et surtout je n’étais pas encore prête. Je sais bien que ça ne devait pas le botter énormément de me laisser, mais avait-on vraiment le choix ? Je tentais, sans trop de succès, de le rassurer. Mais je voyais bien qu’il me croyait pas beaucoup, cela se remarquait dans ses yeux, je voyais sa peur, sa crainte de.. me perdre ? C’était assez étonnant somme toute. Au vu de la fin de notre relation, je ne pensais pas qu’il ressentirais encore de la peur pour moi, qu’il continuerait de s’en faire pour moi. Bon, le contraire était tout aussi étonnant, parce qu’il n’était pas le seul détective privé qui existe, non, il y en avait même des centaines dans tout New-York, mais pourtant c’est lui que j’avais choisi. Quelque part, j’avais besoin de le voir, de savoir qu’il serait toujours derrière moi pour me sauver le jour où j’en aurais réellement besoin. Et je ne m’étais pas trompé. Il était là, maintenant, alors que j’avais besoin plus que tout de lui. Je lui souris doucement, reconnaissante que cette fois-ci, il ne cherche même pas à tergiverser sur ma décision. « Merci, vraiment. » Je n’allais pas continuer à discuter, à envenimer la chose, au risque que cela se retourne contre moi.
Ayant bifurquer sur le sujet d’Annie, je n’avais pas mesurer combien le sujet allait être sensible. Je fus, pendant les premières secondes, limite choquée sur comment il m’avait annoncé cela. Je veux bien dire que je ne la porte pas dans mon coeur, mais ce n’est pas une raison pour rester indifférente au drame dont il a été le témoin. Je sais que ça a du être tellement difficile pour lui. Je sais combien ce combat était important pour lui. La meilleure preuve était notre mariage, qu’il avait considéré comme moins important que sa meilleure amie. Alors oui, j’avais voué une haine contre sa meilleure amie, parce que j’avais l’impression qu’elle me volait ma place. et aujourd’hui, je me rends compte que tout cela était tellement futile. Quand il retire sa main de la mienne, je comprends rapidement qu’il ne me croit pas forcément. Je soupire, je ne sais pas quoi lui dire pour lui dire que j’étais sincèrement désolée. « Je m’en doute, mais n’empêche que ça du être difficile. » Je ferme les yeux, savoir qu’il a eu des enfants avec elle, parce que c’est ce que je comprenais, me faisait un véritable mal de chien, car moi je ne pouvais pas en avoir, et je ne pourrais jamais en avoir. « Tu sais, ça fait un an... Et j’ai eu le temps de réfléchir pendant cette année. Je me rends compte que l’on a fait pas mal d’erreur tous les deux. Et il y en a certaines que je regrette vraiment... »

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J’avais toujours formé une image de moi que je devais montrer à tout le monde. Cette femme insensible, qui ne ressentait rien à part de l’indifférence. C’était ce que tout le monde voyait de moi.Une femme manipulatrice comme pas possible et surtout incapable de ressentir de l’empathie pour les autres. sauf que c’était ainsi que l’on m’a forgé durant toute mon enfance. C’était une solide carapace que j’avais forgé tout au long des années, pensant que ça pourrait me protéger. Mais Gab était arrivé, sa colère, son entêtement sont entrés dans mon quotidien comme une tornade. Il avait tout bouleversé, tout dérangé dans me petite vie misérable de femme au foyer. Il me bousculait, me cherchait. Il m’agaçait au plus haut point mais je ne pouvais pas m’empêcher de l’aimer. Pas un jour passait sans qu’une dispute naisse entre nous. Parfois c’tait volontaire et futile, d’autres fois plus important. Mais on se réconciliait toujours, sur l’oreiller. C’était du je t’aime moi non plus. Des étreintes, il y en avait toujours, aussi passionnées les unes que les autres. Tous nos griefs disparaissaient entre nos deux corps imbriqués l’un dans l’autre. Les plus torrides passions lorsque la dispute était explosive. C’était peut-être bizarre, mais c’était ainsi. Plus on s’engueulait plus on s’aimait. Mais jamais, je n’aurais cru vivre une telle histoire d’amour. Elle était passionnelle, et surtout, elle m’avait démontré que le vrai amour, celui auquel je n’avais jamais cru avoir le droit un jour. Après tout je n’étais que la fille d’une manipulatrice finie, pourquoi terminerais-je autrement après tout ?

Je ne devais surtout pas éveiller les soupçons, sinon je sais que ça terminera mal, vraiment très mal. Je connaissais mon mari, il serait capable de tout s’il ne me voyait pas revenir. Et je ne veux pas, pas encore, à vrai dire je n’en ai pas encore la force !! J’avais besoin de me préparer encore psychologiquement. Pour être assez forte pour le contrer, pour réussir à m’imposer face à son charisme, sa force. En fait pour faire face à tout ce que moi je n’avais pas. Je ne suis pas dupe, je vois bien dans le regard que Gab s’inquiète, et j’en aurais fais tout autant à sa place. Ce qui m’étonnait le plus à vrai dire, c’est le fait qu’il ne me tienne pas tête aussi longtemps. Normalement, cela aurait créé une dispute, mais pas là. Notre relation avait-elle changé à ce point ? Bon, je m’en contentais actuellement je n’avais plus de force pour une joute verbale avec lui. Et puis ce n’était pas franchement le moment, il faut bien l’avouer. Lorsque j’ai appris pour la mort de sa meilleure amie, je voyais bien à quel point cela l’affectait. Et j’avais le pressentiment que ce n’était pas encore le temps d’en parler. Je ne sais pas si un jour il en aura le courage, de surmonter cette difficulté. C’était totalement compréhensible. « Et qui ne devraient pas arriver... » Je penche ma tête sur le côté tout en l’observant. Maintenant que je connaissais le fin mot de cette histoire, je comprenais mieux ce qui a pu changé chez lui, ce qu’il avait pu vivre. Parlant sans même trop réfléchir, je me retrouve à lui confier certaines choses, et notamment le fit que je regrette certaines choses. Et comme on le dit... Ce n’est pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Et je n’avais plus trop le choix, il venait de me mettre au pied du mur. Je baisse la tête et prend une profonde inspiration. « Je regrette que je ne t’ai même pas laisser une chance de t’expliquer... Ni même de te faire pardonner. Et le pire de t’avoir quitter alors que je t’aime encore. » Je ne l’avais pas regardé une seule fois, bien consciente que tout cela ne servait strictement à rien.

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Des âmes-soeurs, c’est ce que nous étions. Enfin, je ne l’interprétais comme cela. Nous n’avions rien prémédité, ni même contrôlé. C’était comme une évidence entre nous. De toute façon, comme on le dit les contraires s’attirent. Et on ne peut pas dire que, s’il n’y avait pas eu ce ‘coup de foudre’, cette attirance dès les premiers jours, l’on se serait très certainement détesté. Mais heureusement cela n’était pas arrivé, et tout se passait pour le mieux malgré nos éternelles disputes, désaccords et autres. Pour dire, entre nous il n’y a eu aucun rendez-vous, enfin pas avant de passer l’étape couple. On les avait fait durant notre histoire. Mais nous n’avions vraiment pas besoin de cela, la passion perdurait, et était même plus fort chaque jour passant. À chaque fois que je pensais que je ne pouvais pas aimer plus, voilà que le contraire m’était encore démontré. à chaque fois que j’avais posé mon regard sur lui, je ne pouvais m’empêcher de le trouver magnifique, parfait. Personne ne pourra égaler Gab’, je le sais pertinemment. Il avait, pour ainsi dire, dégeler mon coeur, mes émotions. Grâce à lui j’ai pu en faire une force et non plus une faiblesse. J’avais vraiment connu avec lui tous les aspects de ce qu’on appelait un couple, et je ne pouvais, et ne voulais, pas trouver cela ailleurs, dans les bras d’un autre homme. Mais au moins, j’avais eu cette chance de connaître le vrai amour. Mais, avec lui je connu également la douleur que provoquer la séparation, cette douloureuse sensation que le coeur se brisait en milles morceaux quand on perdait quelqu’un que l’on aimait vraiment. Je l’avait vécu avec lui, et il n’y aurait que lui à qui appartiendrait cette douleur si unique. Parce que c’est le seul à avoir lu en moi.

J’avais lâché un éléphant dans la mare, je n’avais plus le choix que de continuer sur cette voie, je ne pouvais plus le laissais dans l’ignorance, comme j’avais fais durant toute cette année, où au lieu de me reconstruire, j’avais plutôt ressassé encore et encore notre séparation, m’apportant rien de bon. Alors peut-être qu’en mettant les choses à plat, en lui disant clairement ce que je regrettais, peut-être qu’à l’avenir je pourrais me reconstruire. Enfin, il allait falloir que j’arrête de me voiler la face, si je voulais pleinement me reconstruire, je devais faire de nouveau entrer dans ma vie Gab. Il est le seul à pouvoir m’empêcher de sombrer. Et bizarrement cette idée ne me paraît plus aussi insensée qu’il y a un an. au contraire, elle était plutôt même rassurante. Et je n’étais pas totalement prête, mais assez pour l’avouer, que oui je l’aimerais encore et toujours. « Je ne crois pas pouvoir être en mesure d’arrêter de t’aimer un jour... » Je souris timidement, je n’aimais pas trop dire ces choses-là, j’étais plutôt dans les gestes, mais avec Gab, cela me paraissait tellement évident... De là à savoir pourquoi je faisais cela, ça restait encore flou... « Je sais pas, je crois que j’en avais besoin, j’me rends compte que je t’ai menti, et je me suis menti aussi par la même occasion.... Et puis peut-être que si...’Fin... Si toi tu..as encore des...Sentiments ? » Je commençais à devenir rouge pivoine, décidément ce n’était pas du tout ma tasse de thé que de parler de mes sentiments amoureux. Mais, j’avais de nouveau ce coeur qui voulait sortir de ma poitrine tellement il battait fort, les mains qui devenaient moites. Et surtout j’avais chaud, très chaud soudainement.