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jayme & téo - fly me to the moon

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MessageSujet: jayme & téo - fly me to the moon jayme & téo - fly me to the moon EmptyDim 22 Mar - 22:58



fly me to the moon
Je venais de remarquer un truc, tiens. C’était comme si toutes mes phrases commençaient par «Jayme». Prenez aujourd’hui, par exemple. Il y avait eu « Jayme... Jayme, réveille-toi, allez. » ce matin, à l’aube, après que je l’eue laissé dormir le plus tard possible. J’avais même fait son sac sans qu’il ne se réveille. Pourtant, j’étais pas des plus discrètes, hein, balançant des fringues au hasard dans le large sac de cuir ouvert sur le matelas, à quelques centimètres, à peine, de l’endormi. Et puis il y avait eu « Jayme, s’il te plait. C’est bon. » lorsqu’il s’en était prit au chauffeur de taxi qui nous prenait pour des cons. Ok, il avait rallongé la route de quelques  détours mais, était-ce bien grave ? Parce que, franchement, les prises de tête dès le matin, c’était un peu trop pour moi. J’avais pas mon quota de sommeil, ni le bon volume en mètre cube de café dans le sang, alors il me fallait de l’amour et de la joie de vivre, là, pas des insultes et des grognements... Bien que ce soit légèrement incompatible avec toute confrontation de Jayme et du reste du monde. À croire qu’il était né révolté. Ou encore « Jayme, non ! Noooon ! Fais pas ça, déconne pas ! » lorsqu’il avait agité mon donut bien gras au-dessus d’une poubelle de JFK. « T’as pas le droit de me laisser mourir de faim sous prétexte que c’est pas du quatre étoiles au Michelin. On est dans un aéroport, enfin ! Évidemment que c’est pas de la haute gastronomie ! »  Mes suppliques n’y avait rien changé, mes 3$ de petit déjeuné avaient fini avec les détritus. J’avais fini par agoniser sur le charriot à bagages. On en avait pas besoin, nous n’avions que deux sacs, mais la faim m’avait terrassée, je ne pouvais plus marcher, il devait me pousser. J’en avais même profiter pour poursuivre un peu ma nuit, l’avion accusant du retard. Après ça, il y eut encore mon fameux « Jaymeeeee... » d’un ton réprobateur, tandis que j’ouvrais un oeil pour le surprendre en plein baratinage de l’hôtesse enregistrant les bagages. On avait même pas de bagages. De toute façon, en baissant le yeux pour voir par-delà son comptoir, et me découvrir, blasée, parmi les sacs, elle avait vite retrouvé son ton professionnel. Youpi. Et pour finir, il y avait eu un dernier « Jayme ! » celui qui m’avait fait réaliser, d’ailleurs, que toutes mes phrases commençaient comme ça, alors qu’il me précédait dans l’allée en arrivant à nos places. « J’prends le hublot ! » j’avais affirmé en l’attrapant par le bras pour l’empêcher de me devancer. Le hublot, c’était pour moi, grande grande fan de hublot. « J’te le laisserais au retour. » je promettais, comme à chaque fois, quelque chose que je ne tiendrais pas, tout en le dépassant, à force de contorsions vue l'exiguïté des allées, pour rejoindre la place qui me revenait de droit. Ravie. Il ne me restait plus qu’à m’installer comme il se doit, à savoir en tailleur, tablette ouverte, et contenu du sac qui se déversait sur cette dernière. MacBook, lunettes, livres, cartes, et mon vieux carnet, le même depuis des années. Nous n’avions que quelques heures de vol, mais c’était suffisant pour que je me mette au boulot. De toute façon, j’avais jamais besoin de me pousser, mon boulot c’était ma passion, plus je m’y adonnais, plus j’étais heureuse. Lunettes sur le nez, je me tournais vers mon compagnon d’infortune -rentrer à Chicago, même pour un week-end était une véritable infortune- « Jay ? T’as remarqué que depuis ce matin, toutes mes phrases commencent avec ton prénom ? Genre t’es une ouverture de guillemet pour moi. Ou une majuscule. Voire une enluminure si on était au XVème siècle, mais on est pas au XVème siècle. Ou la couverture d’un livre si mes phrases étaient très très longues, ce qui est un peu le cas, là, j’m’en rends compte. J’vais me taire, d’accord, mais, avant de me taire, et après promis j’arrête... T’aurais pas un truc à manger dans ton sac ? » Non, parce que j’avais vraiment super faim, là, et que je savais d’avance que le petit déjeuné qui serait servit par l'hôtesse ne conviendrait pas à monsieur. Il avait prévu le coup, pas vrai ? Il nous avait préparé un petit quelque chose pour la route ? Genre homard thermidor, omelette norvégienne, fondant au chocolat et son coeur onctueux ou encore un cheesecake et son coulis de fruits rouges ? Des donuts ? Des cupcakes ? D’accord, il n’y avait peut-être pas que le manque de sucre en cause de mon état survolté. Il y avait aussi cette forme d’appréhension comme à chaque fois qu’on rentrait à la maison. Enfin, ce qu’ils appelaient la maison, mais qui n’était plus vraiment la notre. Peut-être que ça ne l’avait jamais été ? J’étais bien à New York, j’étais bien partout dans le monde. Mais dès que je passais les portes de 1201 Roosevelt Road, j’avais à nouveau treize ans, un appareil dentaire, la coiffure approximative et la confiance en moi au ras des pâquerettes. Qui plus est, je savais que le week-end serait ponctué des prises de bec entre le père et le fils, et que malgré l’injustice, malgré mon envie de balancer des horreurs à la tête du père, je me contenterais de jouer les sas de décompression, ne prenant jamais officiellement partie, même si, évidemment, j’étais absolument du côté de Jayme. Il fallait être aveugle et borné pour ne pas prendre conscience de sa valeur, et rester braqué sur le fait qu’il n’avait pas choisi la voie qu’on voulait pour lui. Mais puisqu’on vivait, en partie, sur l’argent qu’il me versait, encore, pour mes études, il était de bon ton de ménager la chèvre et le chou. « Même un tout petit truc de rien du tout, je serais brave, j’m’en contenterais... Tu bossais pas sur une pièce montée, la dernière fois ? » Oui, bien sûr, il avait une pièce montée planqué dans un sac que j’avais moi-même préparé. Non, mais peut-être des chutes ? Des p’tites chutes ?      


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MessageSujet: Re: jayme & téo - fly me to the moon jayme & téo - fly me to the moon EmptyDim 29 Mar - 22:45

Il détestait y aller. Honnêtement, s'il avait juste été question de retourner dans sa ville natale, reprendre contact avec de vieux amis, ce genre de choses, il aurait pu apprécier le voyage. Le problème demeurait cependant toujours le même : son père. Moins il le voyait, mieux il se portait. Il était presque énervé d'avance, anticipant déjà les disputes qui finissaient toujours par éclater avec lui. Seule la présence de Téo arrivait à l'apaiser un peu. Heureusement qu'elle était là. Sans elle il ne serait même pas dans l'avion. Il aurait probablement trouvé une excuse, n'importe laquelle, pour ne pas venir. Elle le traînait de force, il faisait même exprès d'en rajouter parfois, juste pour l'embêter. Mais il finissait toujours par venir. Parce qu'elle était là, et que la perspective d'un week-end dans la maisons familiale semblait plus supportable. Ne serait-ce qu'à l'idée de se moquer d'elle en regardant les photos d'eux enfants. Ou d'utiliser la cuisine immaculée de la maison et voir la tête de son père quand il rentrait... Il le provoquait ouvertement. Il avait appris à ne plus cacher sa passion depuis longtemps. Il n'avait plus peur de la réaction de son père. Il était juste énervé. Révolté dans un sens. Que son père ne puisse pas voir qu'il était doué. C'était peut-être stupide d'attendre encore son approbation. Il n'y croyait plus vraiment, il continuait juste à le provoquer comme lorsqu'il était plus jeune. « J’prends le hublot ! J’te le laisserais au retour. » Jayme se décala légèrement pour la laisser passer tout en faisant remarquer : « Tu sais que je te laisse le hublot juste parce que c'est toi. » Il n'était pas aussi conciliant avec tout le monde. Le jeune homme prit place à côté d'elle et se passa une main dans les cheveux. « Aucune chance pour qu'on s'échappe avant le décollage ? Tu pourrais simuler un malaise ? » Il ne manquait pas d'idées pour fuir, et ce jusqu'au dernier moment. Mais Téo s'installait déjà, déballant tout son petit bazar. Jayme n'avait rien pris pour s'occuper. Il s'était contenté de s'habiller et de prendre le sac qu'avait préparé Téo. « Jay ? T’as remarqué que depuis ce matin, toutes mes phrases commencent avec ton prénom ? Genre t’es une ouverture de guillemet pour moi. Ou une majuscule. Voire une enluminure si on était au XVème siècle, mais on est pas au XVème siècle. Ou la couverture d’un livre si mes phrases étaient très très longues, ce qui est un peu le cas, là, j’m’en rends compte. J’vais me taire, d’accord, mais, avant de me taire, et après promis j’arrête... T’aurais pas un truc à manger dans ton sac ? » Jayme eut un petit sourire en coin. Téo s'emballait souvent. Et si chez n'importe qui d'autres il n'y aurait pas prêté attention, aurait même pu dire de la fermer, avec elle, il était habitué et demeurait calme. Mais attention ça lui avait demandé des années de pratique, ce n'était pas à la portée de n'importe qui ! « Même un tout petit truc de rien du tout, je serais brave, j’m’en contenterais... Tu bossais pas sur une pièce montée, la dernière fois ? » Oui bien sûr. « Laisse moi la sortir de ma poche. » Il la plongea vraiment, faisant semblant de chercher avant de ressortir sa main, ouverte, paume vers le haut, et évidemment vide. « Mince, j'ai dû la laisser dans mon autre pantalon, dit-il pince-sans-rire. » Son regard fut attiré un instant par l'hôtesse de l'air qui passa pour refermer tous les compartiments à bagage avant de se reporter sur sa voisine. « Désolé, tu m'as forcé à venir ici, tu ne mérites pas vraiment que je te donne à manger... » Il prit une expression faussement désolée, haussant même les épaules. Il était trop tard pour s'échapper en plus, l'avion commençait à avancer. Il aurait aimé que le trajet soit plus long jusqu'à Chicago. Mais il savait que dans un peu moins de deux heures et demi, il n'aurait pas d'autres choix que d'aller chez lui. « Tu comptes vraiment travailler pendant le vol ? » Elle pouvait toujours essayer. Mais il n'avait pas l'intention de rester assis à imaginer ce qu'allait lui sortir son père cette fois-ci. Il se pencha pour attraper son sac à dos sous son siège. Tout doucement, il sortit un sandwich d'une poche hermétique. Il y en avait un deuxième évidemment mais il le laissa là. Il se redressa et mordit dans son sandwich, laissa échapper un petit « Mmh. » pour la provoquer, et regarda Téo, attendant sa réponse, sourire en coin en bonus.
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MessageSujet: Re: jayme & téo - fly me to the moon jayme & téo - fly me to the moon EmptyLun 30 Mar - 5:25



fly me to the moon
« Tu sais que je te laisse le hublot juste parce que c'est toi. » Evidemment que je le savais, c’était même l’un des rares avantages que j’avais là. C’est d’ailleurs pourquoi il n’avait jamais droit au hublot. Je ne faisais que promettre de lui laisser au retour puis faisais mine d’être aux prises d’une amnésie partielle et rétrograde quarante-huit heures plus tard. Mais puisqu’il me laissait faire, c’était sa faute à lui. Il n’avait qu’à grogner et réclamer son dû comme il le faisait si bien avec d’autres. Je ne l’aurais pas bien vécu, c’est certain, mais au moins je lui aurais laissé le hublot une fois dans sa vie. Sauf qu’il ne le faisait pas. Jamais. Enfin pas jamais-jamais, il lui était déjà arrivé d’hausser la voix, mais c’était tellement rare qu’à chaque fois je savais que j’étais en tort, absolument, totalement et indiscutablement. Le reste du temps, il faisait preuve d’une patience légendaire. Une patience qui lui ressemblait si peu qu’elle étonnait tous les observateurs. On s’engueulait, parfois, mais c’était de la chamaillerie, de celle qui faisait dire à ces autres que nous avions tout les inconvénients du couple sans les avantages. En gros, on s’envoyait pas en l’air. Pour tout le reste, on fleurait bon le vieux couple marié depuis quatre décennies. « Aucune chance pour qu'on s'échappe avant le décollage ? Tu pourrais simuler un malaise ? » Il était stressé, je le voyais en plus de le savoir. Il se décrirait, lui-même, comme énervé, agacé, voire révolté d’être encore obligé de se rendre chez les parents à vingt-cinq ans passés, mais moi je savais qu’il était surtout stressé. Parce que, malgré tout, malgré les années, les frustrations, les coups bas et autres réflexions désobligeantes, il avait encore ce besoin de prouver quelque chose à son père. Il voulait voir la fierté dans son regard. Ça n’arriverait probablement jamais, mais chaque fois, c’était pareil, il stressait à l’idée de ce qui allait encore être dit ou fait. Parce qu’il espérait toujours tellement. « Pourquoi c’est toujours moi qui dois simuler le malaise ? Est-ce que tu demanderais à Lara Croft de simuler à malaise ? » Non, j’crois pas, non. Oui, parce que dans ma tête, j’étais Lara Croft. Enfin, mon métier c’était d’être Lara Croft, le glamour et les bastons en moins. Mais tout de même ! C’est pas parce que j’avais des ovaires que je devais toujours revêtir le rôle de la pauvre femme en détresse. « T’as qu’à simuler un petit rhume, toi, à chaque fois on a l’impression que t’es en fin de vie. » Le moindre mal de crâne et c’était l’agonie, les râles de douleur, les palpitations cardiaques, la respiration qui diminue, la lumière vers laquelle il était attiré... Bref, un mec, quoi. Malgré tout, j’attrapais sa main pour la serrer dans la mienne un instant, avant d’installer tout mon bordel sur la tablette. Les chamailleries c’était la partie visible de l’iceberg. Sous l’eau, c’était son stress, sa trouille que je voyais. Ça ne passerait pas avec une main qu’on serre, mais ça ne pouvait pas faire de mal. Ce ne fut qu’après avoir vidé la quasi intégralité de mon sac sur la tablette, que je réalisais un truc... Enfin deux. Le premier c’était que je commençais chaque phrase par son prénom. Et le deuxième, c’est que j’avais faim. Trop faim pour survivre le temps du vol. En gros, s’il me laissait pas manger quelque chose, j’allais atterrir à Chicago en l’état de squelette. Je ne serais plus qu’os et cheveux. Je le relançais même sur la pièce montée sur laquelle il travaillait quand j’étais venue squatter la veille. C’était comme ça à chaque fois qu’on devait décoller le lendemain matin, j’établissais un campement dans son salon et interdisais l’accès à toutes autres femmes que moi. Sinon, je le connaissais, il était capable d’utiliser cette excuse pour pas venir. Genre «j’veux pas la réveiller, tu comprends ?» pour la première fois de sa vie. « Laisse moi la sortir de ma poche. » La pièce montée ? Des choux ? Ouai, non, il allait me sortir son majeur brandit de sa poche, n’est-ce pas ? C’est que je commençais à le connaître après quatre décennies de mariage, hein. Ha non, au temps pour moi, il n’en ressortait que sa paume vide. Ha ha ha, hilarant. D’ailleurs, j’étais en plein fou-rire intérieur. « Mince, j'ai dû la laisser dans mon autre pantalon. » trouvait-il le temps d’ajouter avant de lorgner sur l’hôtesse s’étirant pour refermer les compartiments au-dessus de nos têtes. Même hôtesse qui me fit signe de relever ma tablette avant le décollage. Ha bah ouai, malin ! Maintenant que j’avais tout installé. « Désolé, tu m'as forcé à venir ici, tu ne mérites pas vraiment que je te donne à manger... » Faux ! Je ne le forçais jamais. C’était juste établi comme ça, et puis il savait très bien que je n’irais pas sans lui. Et j’avais besoin de voir ma mère. Même si elle n’avait rien du modèle à suivre, même si elle était plus jeune dans son esprit que moi sur ma carte d’identité, c’était ma mère. « Ca, ça veut dire que t’as quelque chose à manger. » je jubilais de soulagement. Sinon, il ne ferait pas dans la provoc. Je le connaissais vraiment bien. « Tu comptes vraiment travailler pendant le vol ? » « Tu comptes vraiment reluquer l’hôtesse pendant tout le vol ? » C’était sortit tout seul, pendant que je répartissais l’intégralité de mes affaires sur ses genoux et les miens, juste à temps pour relever la tablette au nouveau passage de l’hôtesse. Je lui lançais même mon plus beau sourire innocent, le perdant immédiatement dès qu’elle eut le dos tourné. J’étais pas jalouse, non, c’était pas le terme, c’était juste que... Merde ! J’étais là, quoi ! Il pouvait pas faire semblant de ne pas penser avec son pénis juste le temps du trajet ? De toute façon, il en avait rien à secouer de ce que j’étais en train de dire, plié en deux sur son siège, il fouillait sous celui du voisin pour tirer un truc de son sac. Un sandwich ?! Un super over appétissant sandwich ? Dans lequel il mordait comme un scélérat ?« Mmh. » En plus ? « Aha ! Je l’savais ! J’avais raison ! » Oui, c’était ce qui avait pris le pas sur ma faim tenace ou encore mon indignation face à sa provocation, ma fierté d’avoir vu juste. Enfin, ça, c’était avant de lui dérober le sandwich des lèvres, pour y mordre à mon tour. « Mmh, c’est vrai. » je confirmais, d’ailleurs, avant d’ajouter rapidement « J’aurais le droit à un croc du deuxième, parce que tu m’as escroqué une bouchée de celui-là. » Il croyait quoi ? J’avais promis d’être brave, pas totalement idiote non plus. Enfin, en partant du postulat qu’il avait réellement un deuxième sandwich, bien sûr. De tout façon, mon bien volé coincé entre les lèvres, je m’employais à tout remettre en place sur la tablette après un décollage dont j’avais à peine eu conscience. « Tu veux que je te montre mon prochain projet ? » Peu importe, en fait, j’avais déjà ouvert et allumé mon mac pour lancer le document en question. « Regarde, tu vois, là ? C’est un nouveau site de fouilles basé sur les théorie de Moshe Kochavi. Sa théorie de topographie de la Jerusalem du Christ était très novatrice, tellement qu’il n’a jamais trouvé d’oreille attentive. Mais les récentes découvertes, notamment celle du mur d’enceinte près de la porte Shushan tendant à lui donner raison, qu’en est-il de ses autres hypothèses ? » de l’index, entre deux bouchées, j’utilisais un vieux plan théorique de Jérusalem, avant d’y transposer un plus récent, de la Jérusalem actuelle. « Il suggérait que l’Aron ha'Edout aurait pu ne jamais quitter le premier Temple, et que Ron Wyatt n’aurait été qu’un usurpateur, mais ça, entre nous, j’suis assez d’accord avec cette dernière évidence. Un archéologue amateur qui entend la voix de Dieu dans un jardin, et décide de creuser là pour découvrir, dans un premier temps, le trou qu’aurait fait la croix du Christ dans le sol, puis, en dessous, l’Aron ha’Edout recouvert d’une poudre étrange qui, après analyses de sa part, s’avérait être du sang de composition anormal, soit selon lui, toujours, le sang du Christ... Oui, j’y crois pas des masses. C’est un peu facile de prendre des photos qui ressortent brouillées au développement, et de prétendre qu’il s’agit de l’oeuvre de Dieu refusant la photographie. » Je m'emballais, comme toujours lorsqu’il était question d’archéologie ou de nourriture, et il me fallait un petit moment pour m’en apercevoir, comme toujours aussi. C’était le cas, à présent, et quittant l’écran des yeux je me retournais vers lui, un coin de lèvre coincé entre mes dents. « Ouai, je te soule, pas vrai ? En plus j’avais promis de plus parler, mais... C’est juste que ça m’excite beaucoup beaucoup. » J’avais hâte de repartir. Au point de le souler avec un projet auquel il ne comprenait probablement rien, tout à fait.


with: Jayme | date: 20/03/15
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MessageSujet: Re: jayme & téo - fly me to the moon jayme & téo - fly me to the moon EmptyJeu 16 Avr - 10:50

« Pourquoi c’est toujours moi qui dois simuler le malaise ? Est-ce que tu demanderais à Lara Croft de simuler à malaise ? » Il ne put s'empêcher de la dévisager au moment où elle prononça « Lara Croft ». Il était difficile d'imaginer la jeune femme se battre avec qui que ce soit. Ou ne serait-ce que se promener avec des armes. « T’as qu’à simuler un petit rhume, toi, à chaque fois on a l’impression que t’es en fin de vie. » Ce n'était pas vrai d'abord. Puis ça ne pourrait pas marcher. « James Bond n'attrape jamais le rhume. Dit-il arrangeant le col d'une chemise imaginaire sur son t-shirt. » Si elle était Lara Croft, pourquoi ne pouvait-il pas être 007 ? D'ailleurs... « Et Lara Croft n'aurait jamais à simuler avec moi. » Il lui adressa un petit clin d’œil amusé, échappant même un petit ricanement. De toute manière c'était trop tard pour tenter quoique ce soit. Les portes étaient fermées et l'engin commençait à bouger. Il n'avait plus d'autres choix que d'aller à Chicago. Il pourrait toujours trouver une excuse une fois arrivée là bas. Mais il savait qu'il n'allait pas pouvoir y échapper. Après que Téo ait fait le constat qu'elle commençait toutes ses phrases par son prénom, la jeune femme demanda s'il avait quelque chose à manger. Qu'est ce qu'elle croyait ? Il n'avait peut-être pas pensé à grand chose avant de monter dans l'avion mais la nourriture, ça, il n'oubliait jamais. Sauf qu'il se garda bien de lui dire. Elle était celle qui l'avait traîné jusqu'ici – même si vraiment ce n'était pas de sa faute s'ils devaient retourner là bas, il devait bien la rejeter sur quelqu'un. « Ca, ça veut dire que t’as quelque chose à manger. » Ses sourcils se haussèrent d'un air qui se voulait mystérieux avant de lui demander si elle comptait travailler pendant tout le vol. Prendre l'avion pouvait paraître ennuyeux pour certains, il n'y avait pas grand chose à faire – surtout quand on ne prenait rien comme Jayme – mais avec Téo à ses côtés, il savait qu'il ne pourrait pas s'ennuyer. Il aurait même préféré que le vol dur plus longtemps, mais ça, c'était surtout à cause de leur destination... « Tu comptes vraiment reluquer l’hôtesse pendant tout le vol ? » Il haussa ses épaules l'air de dire « pourquoi pas ». C'était de la pure tentation ces petites jupes moulantes qu'ils faisaient porter aux hôtesses. « James Bond se doit toujours d'avoir une James Bond Girl à ses côtés. Répliqua-t-il. » Même plusieurs, c'était mieux. Il n'avait jamais les mêmes suivant les films, alors pourquoi pas lui ? Le jeune homme entreprit ensuite de sortir un sandwich de son sac, et de le savourer sous les yeux de Téo, l'air de rien. « Aha ! Je l’savais ! J’avais raison ! » Pas besoin d'être devin. Il allait en croquer un autre bout sauf que la jeune femme fut plus rapide en lui prenant des mains pour mordre dedans à son tour. « Mmh, c’est vrai. J’aurais le droit à un croc du deuxième, parce que tu m’as escroqué une bouchée de celui-là. » Jayme se mit à rire, comme si ce qu'elle venait de dire était très drôle. « Y a pas écrit bouffon sur mon front. J'ai besoin de plus de forces que toi. » Il avait besoin d'énergie, surtout en vue du week end qui l'attendait. Il sortit d'ailleurs le deuxième sandwich pour l'entamer, ne comptant pas regarder Téhora dévorer le sien.. « Tu veux que je te montre mon prochain projet ? » Il avait le choix ? Mais il fit un petit hochement de tête pour montrer qu'il était intéressé, il était juste présentement occupé à ne faire qu'une bouchée de son sandwich. « Regarde, tu vois, là ? C’est un nouveau site de fouilles basé sur les théorie de Moshe Kochavi. Sa théorie de topographie de la Jerusalem du Christ était très novatrice, tellement qu’il n’a jamais trouvé d’oreille attentive. Mais les récentes découvertes, notamment celle du mur d’enceinte près de la porte Shushan tendant à lui donner raison, qu’en est-il de ses autres hypothèses ? » Oui qu'en était-il des autres hypothèses ? C'était exactement la question qu'était en train de se poser Jayme. Enfin... Il n'y comprenait pas grand chose. Il était surtout fasciné par la manière dont la jeune femme semblait s'éclairer, à chaque fois qu'elle parlait de son travail. Il quitta d'ailleurs des yeux l'écran pour la regarder elle, quand elle continua ses explications – qu'il ne comprit pas plus que le début. Surtout qu'elle enchaînait les idées et les explications, c'était un peu compliqué de la suivre. Mais il aimait bien écouter la jeune femme. Même s'il ne suivait pas toujours pour être honnête... « Ouai, je te soule, pas vrai ? En plus j’avais promis de plus parler, mais... C’est juste que ça m’excite beaucoup beaucoup. » Il l'avait remarqué. Il avala la bouchée qu'il avait en bouche avant de dire : « Non non c'est bien continue, j'étais à deux doigts de m'endormir. » Sauf qu'il lui donna un petit coup de coude pour signifier qu'il plaisantait. Elle était passionnée, et il savait ce que c'était. Puis ce qu'elle racontait semblait réellement fascinant, quand c'était elle qui expliquait. Venant de quelqu'un d'autre, il n'aurait certainement pas prêté une oreille aussi attentive... « Et du coup, il y aurait quoi dans ce nouveau site ? Un trésor oublié ? » Un trésor ça pouvait être cool. Mais il savait aussi qu'on trouvait parfois aussi... « Un tombeau ? Avec un trésor ? » Bon, d'accord le trésor revenait souvent. « Tu vas aller là bas ? » La question pouvait sembler anodine mais en fait, il n'aimait pas vraiment quand elle devait partir pour aller explorer un nouveau lieu, sans lui. Il ne pouvait pas se permettre de quitter son travail. Il était son propre chef et les revenus qu'il recevait dépendait uniquement de la quantité de travail qu'il pouvait fournir. Surtout que son affaire commençait tout juste à se faire connaître, le bouche à oreille fonctionnant plutôt bien. Et il pouvait difficilement se passer de sa goûteuse officielle.
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MessageSujet: Re: jayme & téo - fly me to the moon jayme & téo - fly me to the moon EmptyJeu 16 Avr - 22:32



fly me to the moon
« James Bond n'attrape jamais le rhume. » James Bond ? Carrément ? Et dire qu’il s’était moqué de mon Lara Croft. Moi, au moins, j’avais des choses en commun avec la bombesque pilleuse de tombes. Essentiellement le pillage de tombes, d’accord, mais quand même. Lui, il était même pas anglais. Et concernant le fait de n’attraper jamais de rhume, mon sourire asymétrique traduisait parfaitement mon sentiment à ce propos. James Bond... Sérieusement ? « Et Lara Croft n'aurait jamais à simuler avec moi. » jugea-t-il bon d’ajouter, le tout accompagné d’un clin d’oeil et de la panoplie complète du ‘perdons un peu plus Téo’. Parce que oui, ce genre de réparties faisait, toujours, naître en moi, suite et série d’interrogations à base de ‘pourquoi il a dit ça ? Qu’est-ce qu’il entendait par là ? Est-ce qu’il s’agissait d’une perche ? Devais-je comprendre ce que je comprenais devoir comprendre ?’ « Ca, t’en sais rien. » je me trouvais à répondre, bravement, avant de détourner visage et regard pour reporter le tout -courageusement, oui, oui- vers les consignes de sécurité. Pas celles de la dame très moulée dans son uniforme, mais celles contenues dans le papier plastifiée coincé dans la poche du siège de devant. Et j’étais super concentrée, hein, à croire que je les lisais pour la première fois. Sauf que dans ma tête, c’était pas masque à oxygène et gilet de sauvetage, c’était plutôt : mais puisque je viens de dire que j’étais Lara Croft, s’il prétend que Lara Croft ne simulerait pas avec lui, ça veut dire que JE ne simulerais pas avec lui, et que donc... À moins qu’il ait songé à la vraie Lara Croft, et pas du tout à moi, auquel cas... Et zut ! J’avais faim, en plus. D’où ma demande larmoyante pour obtenir quelque chose de sa part, ma faim surpassant absolument tout, mes pensées, ma gêne provisoire, et même mes kilo-tonnes de boulot attendant sagement sur ma tablette. D’ailleurs, il m’engueulait, ou du moins se montrait grognon face à la perspective de me voir bosser pendant tout le vol. Et moi de même, face à la perspective de le surprendre reluquer l’hôtesse toute les deux secondes. « James Bond se doit toujours d'avoir une James Bond Girl à ses côtés. » Et moi, j’suis quoi ? Miss Moneypenny ? Question que je me gardais bien de lui poser en me rappelant que j’étais Lara Croft. « Le vrai James Bond aurait su apprécier la seule compagnie de Lara Croft. Tu sais pas c’qu’est bon, toi. » Oui, parce que c’était un peu le deal tacite, et pas vraiment effectif finalement, quand j’étais là, j’avais pas envie de le voir draguer ses conquêtes express, tout comme lorsqu’il était là, il n’y avait que lui. Ça m’aurait gêné de me faire aborder sous ses yeux. Sauf que ça ne se produisait jamais. Personne ne m’approchait lorsqu’il était avec moi, bizarrement. Et c’était assez injuste, d’ailleurs, parce que la réciproque n’était pas vraie. Mais bon, je lui pardonnais tout, encore plus lorsqu’il sortait un sandwich de taille colossale pour me narguer avec croquer dedans. Rien à faire, je n’étais pas à ça près, et ses miasmes avaient quelque chose d’acceptable dès qu’ils étaient sur l’une de ses préparations. Je lui arrachais le tout des mains, et réclamais même une bouchée sur le deuxième sandwich en compensation. « Y a pas écrit bouffon sur mon front. J'ai besoin de plus de forces que toi. » « Hm Hm ! » je ripostais, la bouche pleine, en me contentant de secouer la tête en avalant. « J’dois te supporter, t’as pas idée de nombre de calories que ça bouffe comme activité. Sans compter que je suis la seule à pouvoir le faire, ça mérite bien un petit traitement de faveur, non ? » Si on partait du postulat que me nourrir h-24 n’était, déjà pas, un traitement de faveur en soi, évidemment. Mais c’était de sa faute, c’est lui qui m’avait mal habitué, me faisant tester toutes ses créations, pour finir, quelques années plus tard, à jeter toute nourriture qui ne serait pas sienne, s’approchant de mes lèvres. Je vivais un véritable enfer. « D’ailleurs, je tiens à mettre les choses au clair dès maintenant, le jour où je serais définitivement si obèse que personne ne voudra plus de moi, ce sera à toi de prendre soin de mon gros corps qui ne passera plus les portes. » Deal ? Je n’attendais pas sa réponse pour trinquer avec mon sandwich contre son sandwich. Parce que, finalement, c’était pas une proposition, c’était un ordre. Lorsque je serais immonde, ce sera tout de sa faute. En attendant, j’avais encore -heureusement- un métier qui me permettait de dépenser tout le gras qu’il me faisait avaler depuis des années. Et j’avais, justement, un nouveau projet que je voulais lui montrer. Un projet à Jérusalem que je lui détaillais en long, en large, en travers, en diagonale profonde. Bref, un nouveau projet avec lequel je le soulais, ce dont je ne prenais conscience qu’après un monologue de cinq jours et deux nuits. Ça va, il était pas mort ? « Non non c'est bien continue, j'étais à deux doigts de m'endormir. » Ha. Ha. Ha. Pour la forme, je lui offrais un léger coup de poing dans l’épaule, sans parvenir à retenir un rire. C’était mérité, je m’emballais toujours trop, voulant absolument lui faire partager ce qui me passionnait autant, oubliant qu’il ne s’agissait pas de son domaine. Cela dit, il se montrait toujours attentif, à condition que je n’explose pas les limites de temps. Il posait même des questions. « Et du coup, il y aurait quoi dans ce nouveau site ? Un trésor oublié ? » demanda-t-il, justement. « Un tombeau ? Avec un trésor ? » Voilà, je savais bien qu’à l’obliger à regarder Lara Croft et Indiana Jones avec moi, il aurait une vision très romancée de mon métier. Cela dit... « Ca dépend, est-ce qu’un coffre recouvert d’or massif et contenant une relique si précieuse qu’elle pourrait déclencher la fin de tout ce qu’on connait, correspond à ta définition de trésor ? » Je lui avais déjà dit ce que j’allais chercher là-bas, mais peut-être l’avais-je dit en hébreux ? C’était le risque quand je m’emballais, justement. « C’est l’arche d’Alliance, que je cherche. l’Aron ha’Edout. T’imagines si on la retrouve enfin ? » On l’avait cherché absolument partout, jusqu’en Ethiopie même, mais personne n’avait pensé à fouiller là, juste là, sous le Dôme du Rocher. « Tu vas aller là bas ? » Quoi ? Evidemment que j’allais aller là bas ! Et plutôt deux fois qu’une ! « Non, non, j’vais rester à Manhattan et envoyer sur place mon corps astral... Evidemment que je vais aller là-bas, Jayme ! Tu te rends compte ? Pour la première fois quelqu’un s’intéresse à mes travaux, à mes théories. Quelqu’un s’y intéresse suffisamment pour commander des fouilles et m’en offrir la direction adjointe. » Et j’étais pas peu fière. Intimidée, certes, avec la trouille viscérale de faire perdre son temps au directeur de fouilles et à tous les étudiants, comme moi, qui viendraient nous aider, mais fière et excitée. « Si on trouve l’arche d’Alliance, si j’ai raison, ça figurera partout, jusque dans les livres d’Histoire des cinq prochains siècles ! Et y aura mon nom ! Téhora Rozenfeld, l’obèse qui, lorsqu’elle était encore mobile, a redécouvert l’Arche d’Alliance ! J’vais être immortelle ! » Bon, ok, dans mon excitation, j’avais manqué lui foutre un coup en agitant les bras, mais... L’immortalité, quoi. Je ne pouvais pas passer à côté de ça, même s’il n’y avait qu’une très faible chance que je puisse avoir raison. « Et puis, c’est à côté de chez mon père, en plus. » j’ajoutais, à nouveau calme, dans un haussement d’épaules, avant de reprendre ma dégustation. Qui valait presque autant que l’Aron ha’Edout.


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MessageSujet: Re: jayme & téo - fly me to the moon jayme & téo - fly me to the moon EmptyMer 22 Avr - 13:17

« Ca, t’en sais rien. » Jayme lui adressa un regard en coin, malicieux, et haussa brièvement ses sourcils. Il était plutôt sûr concernant ses capacités... Mais ça ferait un peu bizarre d'insister auprès de Téo. Parce que c'était Téo. Il n'avait pas envie de rentrer dans ce genre de détails... Ça ne le dérangeait pas en revanche de regarder ouvertement l'hôtesse de l'air qui passait entre les rangs. S'il était James Bond, il avait le droit, non ? Même s'il n'avait pas besoin de prétendre être un agent secret pour draguer tout ce qui bouge... Sauf qu'en l'occurrence il se contentait de regarder, il n'y avait rien de mal à ça. « Le vrai James Bond aurait su apprécier la seule compagnie de Lara Croft. Tu sais pas c’qu’est bon, toi. » Oui c'est vrai... « Mais si je peux avoir Lara Croft et les autres ? Répliqua-t-il, insistant sur le 'et'. » Il avait le droit d'en profiter non ? Puis c'était Téo, pas réellement Lara Croft. Et Téo, elle serait toujours là, c'était différent. Les autres, c'était toujours des « autres », elles ne restaient jamais. Jayme se lassait rapidement. Mais pas de Téo. Même quand elle osait lui voler son sandwich – qui était en réalité pour la jeune femme depuis le début. Elle se mettait cependant le doigt dans l’œil si elle pensait pouvoir avoir un morceau du sien pour compenser. Elle avait beau tester quasiment tout ce que préparait le jeune homme, elle était pas bien épaisse. Alors que Jayme lui avait besoin de sa ration quotidienne et tout le monde savait que s'il ne l'avait pas, son humeur se dégradait rapidement. Déjà qu'elle n'était pas au beau fixe avec la destination vers laquelle ils se dirigeaient... « Hm Hm ! J’dois te supporter, t’as pas idée de nombre de calories que ça bouffe comme activité. Sans compter que je suis la seule à pouvoir le faire, ça mérite bien un petit traitement de faveur, non ? » Il fit mine de réfléchir une seconde, comme s'il songeait réellement à la question avant de dire avec un sourire forcé : « Non. » Puis il avait lui aussi besoin d'énergie pour la supporter... « D’ailleurs, je tiens à mettre les choses au clair dès maintenant, le jour où je serais définitivement si obèse que personne ne voudra plus de moi, ce sera à toi de prendre soin de mon gros corps qui ne passera plus les portes. » Elle cogna son sandwich contre le sien pour sceller le deal alors que Jayme rigolait. « Bien sûr. Je te mettrais dans une pièce et continuerai à te nourrir plusieurs fois par jour. Je laisserais les gens venir te voir et te prendre en photo... Comme dans un zoo. » Il arbora un sourire ouvertement moqueur avant d'ajouter, plus sérieux, lui pinçant le bras en même temps : « T'inquiètes pas, j'arrêterai de te nourrir avant que t'en arrives là. » Même si ça semblait peu crédible honnêtement. Ils ne vivaient pas dans le même appartement mais passaient autant de temps dans l'un que dans l'autre. Et si Jayme partageait sa passion avec elle au quotidien, Téo ne manquait pas d'en faire de même. Même s'il ne comprenait pas toujours tout, il écoutait. Et il rêvait aussi un peu. Parce que s'il savait dans le fond que des trésors, ça ne devait pas être si courant, il ne pouvait malgré tout pas s'empêcher de demander. « Ca dépend, est-ce qu’un coffre recouvert d’or massif et contenant une relique si précieuse qu’elle pourrait déclencher la fin de tout ce qu’on connait, correspond à ta définition de trésor ? » Oui ça pouvait le faire. Il hocha d'ailleurs la tête pour confirmer. « C’est l’arche d’Alliance, que je cherche. l’Aron ha’Edout. T’imagines si on la retrouve enfin ? » Euh. « Ouaaais j'imagine... » Il avait juste l'air un peu perdu. Il ne savait pas du tout ce que ça représentait en réalité. Mais il essayait d'être enthousiaste. En quelque sorte... Ce qui l'intéressait aussi, c'était de savoir si elle allait devoir partir – encore. « Non, non, j’vais rester à Manhattan et envoyer sur place mon corps astral... Evidemment que je vais aller là-bas, Jayme ! Tu te rends compte ? Pour la première fois quelqu’un s’intéresse à mes travaux, à mes théories. Quelqu’un s’y intéresse suffisamment pour commander des fouilles et m’en offrir la direction adjointe. » Il essaya de sourire avec toute la sincérité possible. « C'est super, oui ! S'exclama-t-il même. » Bon peut-être que la joie ne le transcendait pas mais il était content pour elle, vraiment. Avec un métier comme celui de Téo, c'était un peu obligé de voyager et les découvertes étaient tellement rares ! Il était réellement content mais il aurait juste aimé pouvoir venir lui aussi. « Si on trouve l’arche d’Alliance, si j’ai raison, ça figurera partout, jusque dans les livres d’Histoire des cinq prochains siècles ! Et y aura mon nom ! Téhora Rozenfeld, l’obèse qui, lorsqu’elle était encore mobile, a redécouvert l’Arche d’Alliance ! J’vais être immortelle ! » Cette fois-ci, le jeune homme se mit à rire face à l'excitation de Téo – il fallait savoir esquiver dans ce genre de situation... « Oui mais n'oublie pas de préciser que sans moi tu n'en serais jamais arrivé là. Je veux être immortel aussi. » Il ne l'aidait pas dans toutes ses recherches – et ne serait jamais d'aucune aide – mais pour la partie obésité il voulait avoir tout le crédit qu'il méritait. « Et puis, c’est à côté de chez mon père, en plus. » Le visage de Jayme s'adoucit. Il comprenait d'autant plus l'excitation de la jeune femme alors. Elle n'avait pas souvent l'occasion de le voir. Il poussa un long soupir. « J'ai besoin d'une cigarette. Lâcha-t-il avant de prendre un gros bout de son sandwich. » Mais d'un autre côté il ne lui tardait vraiment pas d'atterrir. « Ça va durer combien de temps, ton voyage ? » Information capitale. « Il faut que tu penses à tous les bons sandwichs que tu vas manquer... » Et tous les bons plats !
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MessageSujet: Re: jayme & téo - fly me to the moon jayme & téo - fly me to the moon EmptyMer 22 Avr - 21:33



fly me to the moon
« Mais si je peux avoir Lara Croft et les autres ? » C’était une question ? Non, ça n’avait pas l’air d’être une question, plutôt une incompréhension de sa part et, quelque part, une contrariété de la mienne. Je n’y pouvais rien, c’était comme ça. J’avais beau me le mettre en tête, me le répéter, obtenir douze milliards de confirmations, il y avait toujours un part de moi qui souffrait de ce rapport inégal entre nous. Avait-il au moins conscience de l’emprise qu’il avait sur moi ? Probablement pas. Je savais qu’il me trouvait jolie, qu’il pensait que je pouvais avoir n’importe quel mec, et j’aurais du en être flattée, mais... Pourquoi pas lui ? Si j’étais si jolie que ça, si je plaisais comme il le disait lui-même, pourquoi pas lui ? Pourquoi ne s’était-il jamais intéressé à moi ? Ne m’avait-il jamais envisagé de la sorte ? Oui, je sais, j’étais comme une soeur pour lui, mais... Les Lannister, eux, ils étaient vraiment frère et soeur, et ça n’avait rien empêché. Moi, j’avais passé mon adolescence à comparer chaque garçon à lui avec l’éternel et similaire conclusion qu’aucun ne lui arrivait à la cheville. Et puis j’avais grandit, je m’étais faite une raison mais ça revenait, quand même, parfois. Souvent. Et ça faisait mal, ça me faisait me sentir parfaitement idiote. « Non ! » je rétorquais, décidant qu’il s’agissait d’une question, en lui envoyant un revers de main dans l’épaule. « Quand t’es avec Lara, t’es avec personne d’autre. Est-ce que moi, j’vais draguer Batman sous ton nez ? » Oui, Batman, parce que pour rivaliser avec James Bond, il fallait au moins ça. Et aussi parce que, dans ma tête, Jayme n’était pas James Bond, il était aussi chiant et taciturne que Batman. J’aurais pas du me plaindre, je savais que la seule constante dans sa vie, c’était moi, et que toutes les autres ne faisaient qu’un passage éclair, mais... À force, il allait bien finir par trouver celle qui resterait plus d’une nuit. Et alors, il me resterait quoi, à moi ? Je ne serais plus que la soeur pas vraiment soeur, la voisine encombrante, la pseudo rivale qu’on évince... Parce que oui, j’avais beau n’être pas grand chose, j’étais toujours trop aux yeux des autres, de toutes les autres. Beaucoup trop. Parce qu’il me faisait à manger, parce qu’il me souriait, me parlait, parce qu’il m’ouvrait toujours la porte -il n’avait pas le choix, en même temps, sinon je passais par la fenêtre- parce qu’il répondait à mes textos, parce que son compte instagram comptait autant de clichés de moi que de bouffe, parce qu’il me considérait comme sa soeur mais que je n’étais pas sa soeur. Et ça, les filles de ses nuits, elles le savaient bien. Il était le seul à ne pas le comprendre. Idiot. J’étais la seule à le supporter -et à ce titre, je réclamais, à l’instant, un traitement de faveur- parce que j’étais la seule avec qui il soit supportable. « Non. » Non, je n’aurais pas de traitement de faveur, visiblement. Ok, soit, mais j’exigeais qu’il s’occupe de moi lorsque je serais obèse par sa faute. Bon deal ? « Bien sûr. Je te mettrais dans une pièce et continuerai à te nourrir plusieurs fois par jour. Je laisserais les gens venir te voir et te prendre en photo... Comme dans un zoo. » Et ça le faisait marrer en plus. J’aurais pu me vexer, mais c’était pas trop mon style. C’était pas trop notre style, en fait. « Ok, mais j’exige un pourcentage. N’espère pas te faire du fric sur mon dos, escroc ! » j’accusais, avant de recevoir un pincement sur le bras, et de tirer une grimace de douleur exagérée. « T'inquiètes pas, j'arrêterai de te nourrir avant que t'en arrives là. » Faux ! Il était incapable de s’arrêter, d’autant plus que j’étais sa testeuse-goûteuse officielle. Pour arrêter de me nourrir, il aurait fallu qu’il arrête de cuisiner. Impossible. Heureusement, il y avait mes périodes de fouilles, lorsque je disparaissais à l’autre bout du monde pendant un ou plusieurs mois, et où, loin des talents culinaires de Jayme, je pouvais retrouver une forme presque humaine. D’ailleurs, en parlant de fouilles, j’évoquais la prochaine, celle qui me conduirait à Jérusalem, à nouveau. Un concept qui, malgré les années, semblait encore un peu étranger à mon voisin. C’était pas de sa faute, il essayait, je voyais bien qu’il essayait, même si l’arche d’alliance ne lui parlait pas vraiment. « Ouaaais j'imagine... » avait-il répondu, l’air complètement perdu, lorsque j’avais évoqué cette dernière. Un air tellement mignon que j’en attrapais son menton en une caresse furtive. « Indiana Jones, tu te souviens, celui avec la blonde qui parle allemand, et qui se tape le père et le fils. » Oui, la blonde, ça, ça allait lui parler. « Le père joué par Sean Connery, en plus. C’est l’arche d’Alliance qu’ils cherchent, le coffre ayant contenu, et contenant encore, je l’espère, les tables de la loi. » J’en rêvais. En réalité, c’était le rêve ultime de tout archéologue. Peut-être n’étais-je pas très objective mais, je ne voyais aucune autre découverte capable de rivaliser avec ça. Sauf que ce n’était pas ce qui intéressait le plus Jayme. Lui, ce qu’il voulait savoir c’est si j’allais partir là-bas. Un peu plus et j’aurais pu penser qu’il s’inquiétait. Évidemment que j’allais partir. Je n’avais que vingt-cinq ans et pourtant, le sentiment qu’il s’agissait du rêve de toute une vie. C’était inimaginable. « C'est super, oui ! » C’était quoi ce sourire de traviole ? Il me croyait encore assez dupe pour ne pas voir quand le coeur n’y était pas totalement ? Alors, j’essayais de le convaincre. Je faisais ça à chaque fois, sans trop savoir pourquoi ni comment. Je le noyais sous mon enthousiasme débordant, lui dépeignant un monde où je serais aussi célèbre que Jean-François Champollion. Mais si, vous savez, le type qui a traduit la pierre de Rosette ? Un monde où je serais citée dans tous les livres d’Histoire, et où mon nom aura atteint l’immortalité. « Oui mais n'oublie pas de préciser que sans moi tu n'en serais jamais arrivé là. Je veux être immortel aussi. » Pourquoi j’étais attendrie ? Bordel, pourquoi j’étais attendrie ? « Evidemment que tu seras immortel ! Après ça, il faudra que je publie mes mémoires dans lesquelles je parlerais de toi à chaque page de chaque chapitre de chaque tome - y en aura quinze, quinze tomes ça me semble correct. Et puis, ils feront un musée, le Musée Rozenfeld-Kesley, où on trouvera, tu sais, ces mannequins de cire à l’effigie du personnage célèbre ? Bah en 2415, les enfants iront au musée Rozenfeld-Kesley où ils trouveront nos deux statues. Bien sûr, ils se moqueront de nos tenues trop pas zwig - zwig ce sera le nouveau mot pour swag -, mais les adolescentes du futur pourront baver sur ta statue, en regrettant, quand même, que tu n’aies pas les cheveux bleus, évidemment. » Oui, j’avais une vision du futur un peu cliché, mais et alors ? Et pour achever de le rassurer, j’évoquais la présence de mon père sur les lieux. Après tout, c’était à Jérusalem que j’allais fouiller, pas en Cisjordanie, comme je l’avais déjà fait auparavant. Ce dernier argument acheva, semble-t-il, de le convaincre à en croire le regard qu’il coulait sur moi. Mais la trêve ne fut que de courte durée, puisque le soupir qu’il poussa ensuite ne laissa rien présager de bon. « J'ai besoin d'une cigarette. » Evidemment ! On était en l’air depuis moins d’un quart d’heure et il avait besoin d’une clope. Prévisible. « Ça va durer combien de temps, ton voyage ? » 2h20, pourquoi ? Il le savait déjà. Oh, MON voyage ? Avec l’histoire de la clope, j’avais cru qu’il évoquait le vol dans lequel nous nous trouvions. Et je relevais le nez du sac que j’étais en train de fouiller, pour lui donner cette information. « Minimum un mois. Mais sûrement plus. Le chantier est monumental, mes recherches ne m’ont pas permis d’établir un point de fouille très précis. » j’expliquais, les deux mains dans les profondeurs de ma besace, avant d’en sortir le saint des saints : un carré d’aluminium tout fin que je déchirais pour en extraire un patch transparent. « Il faut que tu penses à tous les bons sandwichs que tu vas manquer... » Un patch que je lui collais dans le cou sans ménagement et avec le sourire. Voilà, il l’avait sa dose de nicotine. « C’est à toi que je vais manquer, en fait. » J’avais beau aimer sa cuisine, je pouvais parfaitement supporter un ou deux mois sans rien avaler qui ne soit de sa préparation. « De quoi tu te plains ? Tu vas pouvoir te taper toutes les James Bond Girls que tu veux sans m’avoir sur le dos. Ça va être le paradis pour toi, une nouvelle fille chaque heure et pas de Lara Croft pour râler. Et puis... Si ça s’trouve, j’vais enfin croiser Batman, moi. » Oui, ça j’y croyais moyennement, mais fallait bien que je donne un peu le change, qu’il ne s’imagine pas que j’étais exactement ce que j’étais : dans l’attente de ce qui n’arriverait jamais. « Et puis c’est de ta faute aussi ! » Brusquement, je venais de passer de la légèreté aux reproches, sans transition. « Si tu pouvais prendre des vacances ou exercer ailleurs, tu sais bien que je t’emmènerais avec moi. » Je ne rêvais que de ça, en fait. « Je pourrais te montrer Jérusalem, on pourrait aller se perdre dans les ruelles, je pourrais t’expliquer tout ce qu’il y a de magique à propos de cette ville... » et je pourrais te présenter mon père. Rien de très formel ou officiel... Disons que, ça faisait partie des choses dont je rêvais, que les deux hommes les plus importants de ma vie puissent un jour poser un visage sur des prénoms respectifs. Mais ça, ça je ne le lui disais pas.  


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MessageSujet: Re: jayme & téo - fly me to the moon jayme & téo - fly me to the moon EmptySam 25 Avr - 22:32

Jayme se faisait maltraiter. Du moins c'est ce qu'il pensa quand Téo exprima son désaccord tout en lui donnant un coup sur l'épaule. Le jeune homme lâcha un « aïe » avec une grimace exagérée, juste pour la forme. « Quand t’es avec Lara, t’es avec personne d’autre. Est-ce que moi, j’vais draguer Batman sous ton nez ? » Non elle ne draguait jamais personne sous son nez. Mais... « Tu pourrais. C'est un bon parti. Et il est très riche. » Lara Croft aussi à vrai dire. Mais ce n'était pas comme si Batman était réellement là. Ou qu'il était vraiment un agent secret. L'idée n'était pas déplaisante. Surtout les James Bond Girls. Mais le reste n'était pas vraiment pour lui. Il préférait encore rester derrière ses fourneaux, et en faire profiter Téo. Qui finirait peut-être par finir obèse à cause de lui. Mais honnêtement il en doutait. Sauf quand il faisait dans la pâtisserie, ses plats étaient généralement assez équilibrés. Il n'était pas trop pour la malbouffe. Il préférait faire ses pizzas lui même par exemple. Mais là n'était pas la question, et il était évident qu'il s'occuperait de la jeune femme si elle devenait si grosse qu'elle ne pouvait plus bouger. Il trouverait même un moyen d'en tirer profit. « Ok, mais j’exige un pourcentage. N’espère pas te faire du fric sur mon dos, escroc ! » « 30%, pas plus, dit-il en levant un doigt dans sa direction. » Il était celui qui préparait les plats. C'était son œuvre. Mais il préférait encore éviter qu'elle en arrive jusque là. Il arrêterait de la nourrir s'il le fallait. C'était pour sa santé et son bien-être physique. Rien de plus. Le plaisir des yeux, c'était une autre chose. Différente. Très différente. Et uniquement parce qu'il n'avait pas envie qu'elle finisse seule avec des chats. Mais il garda ses pensées pour lui et écouta plutôt la jeune femme, qui lui expliquait ses nouvelles recherches. Il ne comprenait pas tout mais s'enthousiasmait du mieux qu'il pouvait. C'était juste un monde très différent du sien, et même si depuis le temps il avait l'habitude d'écouter Téo en parler, il était encore loin d'y être vraiment familier. « Indiana Jones, tu te souviens, celui avec la blonde qui parle allemand, et qui se tape le père et le fils. » Il hocha de la tête. « Je me rappelle de la blonde, dit-il avec un petit sourire. » Elle ne l'avait pas tant marqué que ça à vrai dire. « Le père joué par Sean Connery, en plus. C’est l’arche d’Alliance qu’ils cherchent, le coffre ayant contenu, et contenant encore, je l’espère, les tables de la loi. » Ah bah voilà. De suite c'était plus clair. « Si t'avais commencé par ça, j'aurais de suite tout compris. » Peut-être pas. Mais il comprenait de quoi elle parlait au moins. Il était un peu moins fan en revanche de sa future expédition. Il savait qu'elle était obligée de partir. Il était difficile de faire des recherches à distance. Et il était vraiment heureux pour elle, que quelqu'un s'intéresse à son travail mais... qui serait là pour goûter ses plats ? Commenter les émissions à la télé ? L'écouter se plaindre de ses clients ? Mais Jayme n'avait pas vraiment son mot à dire. Et il ne la retiendrait pas de toute manière. Mais il n'avait pas non plus envie qu'elle devienne célèbre ou immortelle sans lui. Il estimait avoir sa part de mérite. Sans ses petits plats elle n'aurait sûrement pas eu l'énergie de faire toutes ses découvertes. « Evidemment que tu seras immortel ! Après ça, il faudra que je publie mes mémoires dans lesquelles je parlerais de toi à chaque page de chaque chapitre de chaque tome - y en aura quinze, quinze tomes ça me semble correct. Et puis, ils feront un musée, le Musée Rozenfeld-Kesley, où on trouvera, tu sais, ces mannequins de cire à l’effigie du personnage célèbre ? Bah en 2415, les enfants iront au musée Rozenfeld-Kesley où ils trouveront nos deux statues. Bien sûr, ils se moqueront de nos tenues trop pas zwig - zwig ce sera le nouveau mot pour swag -, mais les adolescentes du futur pourront baver sur ta statue, en regrettant, quand même, que tu n’aies pas les cheveux bleus, évidemment. » Un rire secoua le jeune homme qui surenchérit : « Il y aura aussi des films bien entendu. Le titre pourra être quelque chose comme... Chef Jayme et cette fille là qui avait l'air intelligente. » Il lui adressa un petit sourire arrogant. Mais qui ne tarda pas à s'effacer. Il essayait d'être content pour elle. Encore plus si elle avait l'occasion de voir son père là bas. Elle lui en avait tellement parlé. Et il avait envie que son travail aboutisse. Mais il aurait bien aimé être là lui aussi... Avoir sa dose de nicotine. Et savoir combien de temps elle comptait partir au juste. « Minimum un mois. Mais sûrement plus. Le chantier est monumental, mes recherches ne m’ont pas permis d’établir un point de fouille très précis. » Minimum un mois. Quatre semaines et plus. C'était jouable non ? Non ? Il songeait à la question en la regardant fouiller dans son sac. Il ne put s'empêcher de lui faire remarquer tous les sandwichs qu'elle allait manquer... « C’est à toi que je vais manquer, en fait. »  Elle lui colla un patch dans le cou et Jayme passe une main dessus d'un geste machinal. « Bien sûr que tu vas me manquer. Avoua-t-il. J'espère que tu vas capter à ton Aro... A ton arche. » Histoire de savoir si elle était en vie. Et qu'elle mangeait bien. Il se faisait juste un peu peur parfois, d'avoir ce genre de pensée... « De quoi tu te plains ? Tu vas pouvoir te taper toutes les James Bond Girls que tu veux sans m’avoir sur le dos. Ça va être le paradis pour toi, une nouvelle fille chaque heure et pas de Lara Croft pour râler. Et puis... Si ça s’trouve, j’vais enfin croiser Batman, moi. » Un sourire se forma automatiquement sur le visage du jeune homme, qui secouait la tête. « Tant que tu me négocies un tour en batmobile... » Peut-être que cette idée le consolerait. Mais pas vraiment. « Et puis c’est de ta faute aussi ! » Forcément.  « Si tu pouvais prendre des vacances ou exercer ailleurs, tu sais bien que je t’emmènerais avec moi. Je pourrais te montrer Jérusalem, on pourrait aller se perdre dans les ruelles, je pourrais t’expliquer tout ce qu’il y a de magique à propos de cette ville... » Jayme poussa cette fois-ci un soupir. Bien sûr que s'il pouvait, il irait avec elle. Mais il avait son travail et il ne pouvait pas se permettre de partir maintenant qu'il commençait à se faire connaître. Il tourna la tête vers elle pour répondre : « Tu me montreras un jour. Mais en attendant je veux des photos... Des – j'insiste sur le des –  cadeaux souvenirs... Et... Toi. » Il esquissa un petit sourire malicieux avant d'ajouter : « Et par toi, j'entends, toi qui revient en vie, parce que je doute toujours de ta capacité à te débrouiller toute seule. Avec la chance que t'as, quelqu'un va te kidnapper et je vais devoir négocier pour te récupérer. Deux chamelles, tu crois que ça va suffire ? » Il plaisantait, mais l'inquiétude était réellement là. C'était Téo. Sa Téo. Et il était naturel pour lui d'avoir envie de la protéger. Et de se moquer d'elle aussi.  
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MessageSujet: Re: jayme & téo - fly me to the moon jayme & téo - fly me to the moon EmptyDim 26 Avr - 3:14



fly me to the moon
« Tu pourrais. C'est un bon parti. Et il est très riche. » Je crois que j’aurais préféré n’importe quelle autre réponse plutôt que celle-là. Certes, je ne cherchais à le rendre jaloux en évoquant le fait de draguer un autre sous son nez, mais aurait-ce été trop demander qu’une légère pointe de contrariété ? D’après ce que j’en savais, même les vrais frères supportaient mal de voir leur vraie soeur fréquenter le sexe opposé. Alors de la part d’un faux frère, j’attendais un peu autre chose que ça, ce total désintérêt, comme si me voir avec un autre ne lui faisait ni chaud, ni froid. Et j’avais beau essayer de contrôler tout le reste, ça, ça faisait encore mal. D’accord, Batman étant un personnage imaginaire, y avait peu de risque qu’il croise ma route, mais tout de même, le message sous-jacent était bel et bien présent. Alors, je ne répondais rien. Pas parce que je boudais, non, simplement je n’avais rien d’intelligent à répondre, et j’avais pas vraiment envie de poursuivre sur ce sujet qui n’amènerait jamais rien de plaisant à l’oreille. À la place, je préférais évoquer ma future obésité et le soin tout particulier qu’il devrait prendre avec moi. Oui, finalement, je troquais Batman contre un avenir moins reluisant, dans lequel je ne pourrais plus quitter mon appartement, mais où Jayme serait avec moi. C’était inconscient, évidemment, mais pathétique tout de même, je vous l’accorde. Et naturellement, il espérait se faire du fric sur le dos de mes proportions gigantesque, et je réclamais un pourcentage. C’était la moindre des choses, c’était moi la grosse. « 30%, pas plus. » J’allais lui répondre que j’en exigeais 70 - ce à quoi il aurait répondu 35, moi 65, lui 40, moi 60, lui 45, moi 55, lui 50, puis deal- mais il tua dans l’oeuf nos négociations prévisibles -puisque déjà vécu mille cinq cent fois- en affirmant qu’il arrêterait de me nourrir avant d’en arriver là. Bah voilà ! Comment il voulait qu’on devienne riche, aussi, s’il s’opposait à toutes nos idées brillantes ? J’allais devoir travailler deux fois plus, maintenant. À commencer par la découverte de l’arche d’alliance, qui me rendrait riche et célèbre en un instant. Une arche d’alliance que je lui expliquais en évoquant le deuxième ou troisième volet de la saga Indiana Jones. « Je me rappelle de la blonde. » Evidemment. Une blonde Nazi qui voulait récupérer l’Arche d’Alliance pour le compte d’Hitler. « Si t'avais commencé par ça, j'aurais de suite tout compris. » Je roulais des yeux sans retenir, pour autant, un sourire. « Promis, quand je me lancerais à la recherche du Saint Graal, on regardera Da Vinci Code, avant. » je me moquais. Oui, je me moquais parce qu’il avait beau jouer les idiots, il était loin de l’être. Son domaine était peut-être la cuisine, mais sa culture générale allait bien au-delà. Seulement, il fallait l’intéresser pour capter son attention. Si le sujet ne l’excitait pas un minimum, il passait à autre chose. C’était, d’ailleurs, une des raisons pour lesquelles son père et lui ne parvenaient pas à s’entendre. Jayme ne rêvait que de cuisine, là où son père rêvait de le voir faire médecine. Et puisque ce ne fut pas le cas, il décréta que son fils n’était pas assez brillant, les sous-estimant et se trompant lourdement. Un jour, Jayme aurait son propre restaurant et une renommée à la hauteur de son talent, et lorsqu’on dirait Kesley, ce sera pour faire référence au Chef de talent, et non à son père, simple chirurgien. Et ce jour-là, je voulais être là pour voir les remords dans le regard de mon beau-père. En attendant, question immortalité, je serais la première à l’obtenir, mais je voulais bien partager mon futur musée avec lui. Parce que c’était important de pas être toute seule au sommet, sinon on s’ennuie, voyez-vous. J’avais même tout en tête, jusqu’à nos statues de cire parfaitement exécutées et de toute beauté. Et je les voyais, ces futurs gamins, s’arrêter devant nos représentations grandeur nature pour admirer et critiquer. « Il y aura aussi des films bien entendu. Le titre pourra être quelque chose comme... Chef Jayme et cette fille là qui avait l'air intelligente. » A mon tour de laisser échapper un éclat de rire. La fille qui avait l’air intelligente ? C’est comme lorsqu’il prenait son faux air renfrogné en me disant « Chuuuteuh. » lorsque j’étais en pleine quinte de toux après avoir bu de travers, je devais être particulièrement bon public, mais ça me faisait toujours rire. C’est ce qui s’appelait l’amour vache, je crois. Mais pas trop vache quand même. « Oh, et il y aura une boutique aussi, où on trouvera plein d’objets à notre effigie, évidemment, mais aussi l’arche d’alliance déclinée façon vaisselier. Genre la soupière en forme d’Arche d’Alliance. Ce sera d’un goût très douteux, voire carrément abjecte, mais les gens achèteront quand même. On sera les Pierre et Marie Curie version 2.0. Jayme Curry et Téo Curvy. » Forcément, puisque je serais obèse. Il avait beau rire, sa bonne humeur le déserta rapidement. Oh, il cru probablement donner le change avec son sourire de façade, mais ça ne remontait pas jusqu’à ses yeux, ce qui ne présageait rien de bon. Et puis, il réclamait une cigarette aussi, autre signe avant-coureur de sa contrariété. Quel était son problème ? Moi. Enfin la moi envoyée au loin pour une durée indéterminée. Un mois, peut-être plus, surement plus d’ailleurs. À l’autre bout du monde. Il n’était jamais très loquace à ce sujet, mais j’avais appris à décrypter plus ou moins bien ses réactions. Là, par exemple, j’en déduisais, à tort ou à raison, que j’allais lui manquer. « Bien sûr que tu vas me manquer. » Oh ? Calme-toi, ma cage thoracique ! Et il me disait ça avec une telle décontraction... Tandis que moi, de mon côté, j’évitais ce type de réflexion qui, de ma part, voudrait dire tellement plus que ses mots à lui. « J'espère que tu vas capter à ton Aro... A ton arche. » A mon arche ? « T’es conscient que c’est pas de l’arche de Noé que je te parle ? J’vais pas faire un tour en bateau. Je serais en plein Jérusalem, avec l’électricité, l’eau courante, et même la 4G de partout. Tu pourras me joindre normalement, faudra juste faire gaffe au décalage horaire, c’est tout. » Et puis de quoi il se plaignait, franchement ? Pendant tout le temps où je serais ailleurs, il n’aurait plus à m’accorder toute son attention et pourrait draguer autant qu’il le souhaitait. Pas que ça me réjouisse, et ça devait, d’ailleurs, se sentir un peu dans le ton de ma voix. Voilà pourquoi je nuançais le tout en évoquant Batman, encore une fois. Il allait bien m’offrir un petit soupir, au moins, non ? « Tant que tu me négocies un tour en batmobile... » Non. Même qu’il souriait en plus. De quoi me rendre dingue. À croire qu’il ne rêvait que de ça, me voir caser une bonne fois pour toutes. C’était blessant, mais j’étais la seule fautive. Je projetais sur lui mes ressentis à moi, mon comportement, mes envies. Alors que c’était moi l’anormale. Moi, l’idiote qui croyait contrôler jusqu’à ce qu’il utilise un mot, une phrase, un regard qui me ferait sombrer à nouveau. La faute à mon égo. J’avais tellement envie d’y croire, c’était si simple de s’en convaincre, de manipuler les termes, les attitudes, les souvenirs pour se laisser croire qu’on était pas toute seule dans cette drôle de relation bizarre. Et unilatérale. Lui, évidemment, il ne me voyait pas comme ça, et lorsque j’évoquais toutes les choses qu’on pourrait faire ensemble à Jérusalem, il ne percevait pas plus loin que ça, que cette complicité toute fraternelle. Cela dit, il soupirait quand même, preuve que, malgré tout, lui aussi aurait aimé me suivre. C’était déjà ça, il aurait pu ne rien en avoir à secouer outre le fait de ne pas m’avoir à portée de main. « Tu me montreras un jour. Mais en attendant je veux des photos... Des – j'insiste sur le des –  cadeaux souvenirs... Et... Toi. » Non, t’emballe pas, Téo, ne t’emballe pas, ne t’emba.... Trop tard. Et je le fixais comme une idiote, consciente que ça ne voulait pas dire ce que je voulais que ça veuille dire, mais... Incapable, cependant, de contrôler mon coeur de gamine. Oui, parce que j’avais deux coeurs, forcément, puisque je n’étais pas normale. J’avais mon coeur d’adulte, blasé et résigné, raisonnable et conscient, et j’avais mon coeur de gamine, impétueux et candide, faible et aveuglé. C’était celui qui venait de se mettre en route. À toute vitesse, avant que... « Et par toi, j'entends, toi qui revient en vie, parce que je doute toujours de ta capacité à te débrouiller toute seule. » Forcément, il avait fallu qu’il précise. Tant mieux, jugeait mon coeur d’adulte. Pourquoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii hurlait mon coeur de gamine. « Avec la chance que t'as, quelqu'un va te kidnapper et je vais devoir négocier pour te récupérer. Deux chamelles, tu crois que ça va suffire ? » Il me fallut un dixième de secondes pour me remettre de cet ascenseur émotionnel. C’était le seul avantage à vivre ça depuis des années, j’avais appris à buguer moins longtemps. « Et tu les trouverais où, tes chamelles ? » je demandais dans un soulèvement de sourcils sarcastique. « Et puis, je serais un très mauvais choix de kidnapping. Mes ravisseurs se ruineraient en bouffe avec moi. Non, vraiment, t’as pas de souci à te faire, je rentrerais saine et sauve. » Essentiellement parce que j’étais une juive en terre colonisée par d’autres juifs. J’avais beau ne pas partager les idéaux d’une communauté supposément mienne, je ne craignais rien grâce à mon père et ma nationalité. « Par contre, toi... » Lui... « Fais-moi plaisir, montre-toi plus judicieux dans tes choix de partenaires nocturnes, j’ai pas envie de rentrer et de te trouver séquestré dans ton pieu par une tarée hystérique. » Comment faisait-il pour toujours tomber sur des cas sociaux ? C’était un véritable don, chez lui. Cela dit, je ne pouvais pas m’empêcher d’appréhender le jour où il rencontrerait une fille normale, une fille bien. Tant qu’elles étaient folles, elles giclaient très vite. Mais une fille bien ? « T’es sûr que t’auras beaucoup de boulot cet été ? Les gens seront en vacances, non ? Y a peu être moyen que tu t’autorises une petite semaine de vacances ? » Une toute petite semaine, trois fois rien, mais déjà beaucoup. J’avais demandé ça en me tournant vers lui, pivotant carrément sur mon grand siège, la tempe contre l’appui-tête, et le regard plein d’espoir. L’espoir, j’en avais jamais manqué. J’en avais même sûrement trop. C’était idiot, en cet instant, j’avais le sentiment que je ne supporterais pas cette trop longue séparation. Pourtant, lorsque j’avais accepté, et même lorsque j’avais commencé à lui en parler, je n’avais eu aucune forme d’appréhension. Je savais d’avance qu’une fois sur place, il ne me manquerait pas. Enfin si, bien sûr, mais pas comme ça, pas à m’en rendre malade. J’aurais une vie là-bas, une vie riche et belle, je m’amuserais, je m’enthousiasmerais, je ne passerais pas mon temps à me morfondre en comptant les jours. Oui, mais voilà, il avait dit que j’allais lui manquer, il avait même l’air de celui à qui j’allais vraiment manquer. Et sur l’instant, ça changeait tout.  


with: Jayme | date: 20/03/15
cassie at atf.
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jayme & téo - fly me to the moon

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