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charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞

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MessageSujet: charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ EmptyMar 7 Aoû - 0:04

charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ Tumblr_m4pzag1uYS1rsw8iyo1_500
Allongée sur mon lit, je regardais le plafond, dans le vide. J'étais vide, sans envie, sans cœur. Cœur de pierre, pierre froide, gelée. Depuis que j'avais mis les pieds chez Edwin, j'évitais les anciens quartiers que j'avais fréquenté pendant le mois que j'avais dans la rue, seule. Seulement aujourd'hui, je devais y retourner, voir ce qu'il se passait là haut, voir si les gens que j'avais connu et qui m'avaient aidé été toujours là, dans la misère que j'avais connu. Aucun d'entre eux, ou presque, n'aurait la chance que j'avais eu, celle de trouver un toit. J'avais vécu quelques jours chez Charles et cela m'avait tellement aidé, aidé à me remettre sur pieds pour affronter ce qui allait arriver. J'étais repartie, de mon plein gré, sans prévenir. Le matin, j'étais sous la douche, le soir il y avait un mot sur la table de la cuisine. J'avais été faible, lâche, mais le fait de me rapprocher d'Omisha m'avait fait péter les plombs. S'attacher était la pire des choses puisque dès qu'on s'attache, il y a une chance sur deux pour se faire lâcher et abandonner en moins de deux. J'avais vécu l'abandon bien des fois et ne comptais pas le revivre de si tôt. Doucement mais surement, je quitta mon pyjama gris pour l'une de mes robe. J'achetais – petit à petit et à bas prix – de nombreuses tenues, pour pouvoir me changer comme je le voulais, pour quitter les jeans et haut que j'avais porté lors de mon passage dans la rue. Je voulais en finir avec ce temps, avec ces souvenirs d'un monde sous terrain, d'un monde de souffrance et de drogues. J'en avais vu des vertes et des pas mûres et cela m'avait vite fait comprendre que la vie que je vivais à Londres était le paradis sur terre. Il fallait le voir par soi même pour le comprendre et je le compris rapidement. Ballerines aux pieds, robe noire sur le dos, j'attrapai un stylo et une feuille et laissa un mot à Edwin. J'étais sortie et rentrerais pas trop tard puisque je devais aller travailler ce soir. Mon nouveau job me prenait pas mal de temps et je n'aimais pas trop cela. Surtout qu'il fallait avouer que de travailler dans un bar, de soirée, n'était pas quelque chose qui me plaisait énormément. Il y avait des tas d'ivrognes, de gens qui me draguaient et me prenaient littéralement pour de la viande fraiche. Je détestais cela et rien que d'y penser j'avais envie d'appeler mon employeur et de lui dire que j'arrêtais ça maintenant, tout de suite et que, de toute façon, j'allais devoir arrêter à la rentrée scolaire. La faculté de droit de New York ouvrait ses portes dans un petit mois et cela allait me changer, totalement. J'aimais beaucoup l'école mais j'avais peur de ne pas m'intégrer, de ne pas réussir à me fondre dans la masse avec mon accent anglais. On allait me voir arriver de loin et n'étant pas la plus sociable des jeunes filles, je voyais déjà le carnage arriver à des kilomètres à la ronde. Avançant en direction du métro, j'écoutais la musique, écouteur sur les oreilles pour me déstresser. Était-ce une bonne chose de retourner là bas ? Était-ce un bonne chose de retourner voir les gens avec qui j'avais vécu, ceux avec qui j'avais souffert et m'étais battue pour une bouchée de pain ? J'en doutais mais je devais le faire pour avoir la conscience tranquille. Je me sentais mal de les avoir abandonnée mais je savais que la plus part – ou presque – serait heureux pour moi. Après tout, sortir de cette merde c'était ce que l'on souhaitait à tout le monde. Marchant, tête baissée, je fonça dans un jeune homme et en levant la tête, je fis un pas en arrière. Merde. C'était Charles et la dernière fois que je l'avais vu remontait à deux ou trois semaines. Paniquée, je fis un pas en arrière et commença à tourner les talons lorsque je sentis sa main sur mon bras. J'inspirai profondément et retira mes écouteurs. Il voulait que je lui explique ce qui c'était passé ? C'était simple, j'avais pris peur de m'attacher, de dépendre de quelqu'un comme j'avais dépendu de mes parents pendant si longtemps et étais partie. Simple comme bonjour. Haussant les épaules pour que sa main glisse de mon bras, je me tourna et regarda Charles. J'avais une boule dans la gorge et pas des moindres. Je me sentais mal, vraiment mal mais je ne voulais rien dire, rien laisser paraître. Muette devant lui, je décida d'ouvrir la bouche « Je.. Je comptais rendre visite à mes anciens camarades de rue, j'aimerai bien passer s'il te plait » Je me faisais presque effrontée mais je n'étais pas prête pour une nouvelle confrontation. J'avais déjà du affronter Olivia l'autre jour, je n'étais pas prête à m'expliquer une nouvelle fois. Pourquoi est-ce que personne ne comprenait que j'avais besoin de temps seule avec moi même ? Bonne question. Je regardais partout autour de moi, comment m'échapper d'ici mais avec toute cette foule, c'était vraiment mal partie. Moi qui était une professionnelle de la fuite, voilà que deux semaines sous un toit et je ne savais plus rien faire. Croisant mes bras au niveau de ma poitrine, je tentais de garder la tête haute et de rester de marbre alors que je tremblais comme une feuille, comme une petite fille prise la main dans le sac de bonbon alors qu'elle avait du diabète. Je me sentais mal, tellement mal et pourtant, il ne me voulait que du bien et c'était peut être ça le plus déroutant après tout. Je ne savais guère quoi faire ni quoi dire, j'étais perdue, plus que cela même.
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MessageSujet: Re: charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ EmptyVen 10 Aoû - 11:51

❝ Maëlle & Charles ❞




Ce qu’il faisait là ? Du bénévolat … c’était son moyen à lui d’oublier cette nouvelle qui le rongeait depuis plusieurs jours et qui le hantait jusque dans ses rêves. De nouveau, il ne parvenait plus à dormir, pourtant ce n’était pas la fatigue qui manquait, cependant à chaque fois qu’il se risquait à fermer les yeux c’était toujours les mêmes images qui venaient l’assaillir. Depuis qu’il avait reçu cette lettre de l’armée lui annonçant qu’au mois d’octobre il serait dans l’obligation de repartir au front, les cauchemars étaient d’autant plus présents. Chaque nuit il se réveillait en sursaut – et bien heureux de ne pas hurler, ce qui aurait pu effrayer Omisha. A chaque réveil il refusait de fermer de nouveau les yeux et envoyait balader Morphée. Ces images il ne les appréciait que peu et il savait que c’était son angoisse qui les faisait remonter. Bientôt, il allait de nouveau être confronté à cette horreur et même s’il aurait pu refuser et démissionner, Charles ne comptait pas le faire. L’armée faisait partie de lui et quelque part il y était drogué. Ces expériences étaient peut-être traumatisantes, toutefois il avait toujours ce besoin d’y retourner, pas parce qu’il était masochiste, mais bien parce que son altruisme l’y poussait. Il avait besoin d’aider son prochain et ce besoin était à la fois comblé par son poste d’infirmier au Lenox Hill et celui de Major au sein de l’armée. Plusieurs Américains tombaient là-bas, certes il n’était pas le seul médecin gradé de l’armée, mais cette dernière avait toujours besoin d’un peu plus d’hommes et de femmes capables de s’occuper des blessés, de sauver ceux qui pouvaient l’être.

Le risque de tomber sur une nouvelle embuscade une fois là-bas lui retournait l’estomac et il avait cessé de compter le nombre de fois où il s’était levé avec précipitation pour vomir alors qu’il n’avait plus rien dans l’estomac. Cette histoire le bouffait de l’intérieur et pourtant il ne laissait rien paraitre. Ce n’était pas par fierté, mais bien par inquiétude vis-à-vis de Misha. La jeune fille était déjà bien assez retournée par cette nouvelle, elle n’avait pas en plus besoin de voir son tuteur s’effondrer un peu plus chaque jour. Alors il continuait d’être le même que d’habitude sans jamais laisser soupçonner le fait qu’il avait peur de partir, peur de l’abandonner. Tout ce qu’il ne voulait pas c’était la laisser même s’il savait que, contrairement à lui, elle ne courait aucun risque, mais de tout de même. Charles était protecteur, peut-être un peu trop d’ailleurs, cependant il savait que trop bien ce qu’était de perdre un proche et même si pour Misha il s’agissait d’un père et non pas d’une sœur, au fond le sentiment restait le même. Chaque jour il se promettait de trouver une solution à ce problème qui n’impliquerait pas le fait de devoir quitter l’armée, mais avec la fatigue qui ne cessait de s’accumuler, son cerveau refusait de l’aider dans cette tâche. Travailler au Lenox Hill lui permettait de souffler un peu, même si courir dans les couloirs de l’hôpital n’était pas ce qu’il y avait de plus reposant. Là-bas, il pouvait faire ce qu’il aimait et aider les gens qui en avaient besoin, discuter avec quelques patients et en rassurer d’autres.

Néanmoins, c’était également là-bas que sa fatigue et son inquiétude étaient le plus remarqués. On lui avait proposé de prendre quelques jours, mais Charles avait catégoriquement refusé, en plus de devoir payer son loyer toutes les semaines, il avait besoin de ça pour ne pas totalement perdre pieds et ne pas se laisser couler au fond de l’eau. Toutefois, son supérieur semblait vouloir tenir au fait de l’éloigner de l’hôpital quelques heures histoire qu’il prenne l’air et l’avait envoyé avec une autre infirmière dans l’Upper West Side pour s’occuper de vacciner quelques sans-abris et ce gratuitement. C’était pour cette raison qu’il se trouvait par là aujourd’hui à une heure où, habituellement, il était censé se trouver à l’hôpital. Si les deux premières heures, Callie et lui étaient restés ensemble, ils avaient finalement décidé que séparément ils pourraient couvrir un plus large rayon et aller, de ce fait, bien plus vite. Charles marchait donc tranquillement à la recherche du prochain coin de sans-abris, perdu dans ses pensées et tâchant de faire taire l’angoisse qui venait l’assaillir à nouveau à chaque fois qu’il était seul lorsqu’il rentra de plein fouet dans une jeune demoiselle. Le jeune homme n’aurait pas même eu besoin de voir son visage pour la reconnaitre. Doté d’une excellente mémoire photographique, cette chevelure blonde et cette demoiselle de petite taille – du moins comparé à lui – il la connaissait très bien. Maëlle. Cette adolescente et future étudiante, il l’avait hébergé chez lui avec Omisha quelques jours pour l’aider à se remettre sur pieds, puis du jour au lendemain elle était partie sans que Charles ne parvienne à la retrouver.

Apparemment, elle aurait préféré qu’il en soit ainsi pour un long moment. Tout chez elle laissait à croire qu’elle n’était pas spécialement ravie de le voir ici, mais l’infirmier préféra ne pas relever. « Je.. Je comptais rendre visite à mes anciens camarades de rue, j'aimerai bien passer s'il te plait. ». Charles se contenta d’agiter la tête d’avant en arrière et fut heureux de n’avoir qu’une sacoche remplie de vaccins et de seringues, lui permettant ainsi de croiser à son tour les bras contre son torse. Le jeune homme resta silencieux, le regard posé sur Maëlle. Il n’était pas en colère contre elle, juste … inquiet, comme toujours d’ailleurs. Vraiment, elle ne semblait pas ravie de le voir ici et pourtant son expression corporelle laissait deviner un certain malaise qu’il tenta de dissiper par un très léger sourire. « Moi aussi je suis ravi de te revoir Maëlle … et je suis content de voir que tu vas bien. ». Il resta devant elle pour lui bloquer le passage. Certes, il espérait une explication sur le fait qu’elle ait fui comme une voleuse, mais il ne comptait pas la forcer à tout déballer, là, maintenant, il savait être plus subtil et surtout mettre les gens en confiance. « Tu peux y aller … ». Charles, fit un pas sur le côté et d’un geste de la main lui montra la route qu’elle semblait vouloir prendre pour lui faire comprendre de passer juste avant de reprendre. « Mais je t’y accompagne, non pas que je m’inquiète pour toi seulement j’ai un travail à faire. ». L’infirmier tapota doucement sa sacoche même si la jeune fille ne pouvait pas deviner par ce simple geste ce qu’elle contenait, mais le plus important dans ces mots était le fait qu’il ne la laissait pas y aller seule, qu’elle le veuille ou non.


Dernière édition par Charles L. Sutherland le Ven 14 Sep - 14:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ EmptyVen 10 Aoû - 21:20

charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ Tumblr_m6szg15toV1qhayed
J'écoutais Charles parler, je le laissais me dire qu'il était content de voir que j'allais bien et mon cœur se serrait à chacun de mes mots. Comment avais-je pu quitter le domicile de cet homme ? Comment avais-je pu lui faire du mal comme je l'avais fait alors qu'il n'avait cherché qu'à m'aider. J'avais été un monstre, je n'avais pensé qu'à moi même et aujourd'hui je m'en voulais. Je m'en voulais d'avoir agis de cette façon. Un jour il me laissait entrer chez lui, le lendemain je partais en laissant un vulgaire mot sur la table de la cuisine. J'étais ignoble, voilà ce que j'étais. Mon regard fuyait celui du jeune homme, je n'osais pas le regarder dans les yeux de peur qu'il comprenne ce qui se passait. J'étais déboussolée, perdue et regrettais presque d'être venue jusqu'ici pour voir mes anciens 'colocataires'. Si je n'étais pas venue, si je n'avais pas voulu avoir des nouvelles des gens avec qui j'avais partagé bien des choses, je ne serais pas tombée sur lui, jamais. Une question me traversait la tête mais je ne voulais pas lui poser. Comment allait Omisha ? Je m'étais attachée rapidement à la jeune femme étant donné notre âge et je l'avais trahis, elle aussi. Une boule dans le ventre, j'étais toujours devant Charles, muette. « Tu peux y aller … » je le regarda quelques secondes et décroisa les bras. Il n'allait pas me questionner plus longtemps et c'était un soulagement pour moi. Les explications n'étaient vraiment pas mon fort et pourtant, en ce moment, j'étais devenue miss explication. J'avais du m'expliquer avec Edwin puis Olivia, ainsi qu'Elisa que j'avais retrouvé il y a peu de temps, sans compter Mattie, mon ami d'enfance. Je m'étais confondue en excuse, en explication. J'agissais comme cela parce que c'était quelque chose de logique pour moi. Fuir était devenue ma nature. J'avais fuis de Londres, j'avais fuis lorsque j'avais vu ma sœur arriver, je fuyais dès que je le pouvais. Passant une main dans mes cheveux, je dis « Je ne vais pas t'empêcher de faire ton travail, ce serait vraiment mal venu de ma part » Il m'avait plus ou moins sauvé et je savais qu'il voulait juste aider d'autres jeunes comme moi. L'Etat américain pouvait être critiqué sous tous les points mais en ce qui concernait l'aide aux sans abris, il y avait bien des points positifs. S'il y avait une chose que j'avais compris dans la rue, c'était qu'il fallait aider son prochain. Bien entendu, ça je le savais depuis bien des années puisque j'avais écoutais bien des sermons à l'église mais si nous n'étions pas confronté à la pauvreté, on ne voyait pas les choses du même œil. Avançant en direction de mon ancien quartier, je ne parlais pas. J'étais tel un robot, vide de toute parole. Je ne savais même pas quoi dire. Par où commencer ? Telle était la question. M'arrêtant à quelques mètres de là où se trouvait mes anciens 'quartiers', je regarda Charles et dis « Je suis désolée Charles. Pour toi, pour Omisha mais je ne pouvais plus rester avec vous, je devais revenir là. » Je lui montra les quelques SDF, assis sur le sol, de la main. Mes amis avaient été là pendant quelques jours et profiter de l'hospitalité du militaire avait été comme profiter de lui et de sa gentillesse. Je n'étais pas la jeune femme qui était la plus en besoin à ce moment là. Certains étaient là depuis des mois, des années et moi, à côté d'eux, je n'y avais vécu que cinq à six semaines. Mais qu'est-ce qu'était six semaines dans une vie ? Telle était la question. Continuant d'avancer, je salua quelques têtes connues qui semblaient tellement surpris de me voir ici, en pleine forme, toute propre et bien nourrie. Mes petites joues creusent avaient disparu pour laisser place à deux jolies pommettes. J'avais changé en quinze jours, cela faisait peur à voir mais je savais qu'ils étaient tous contents et heureux pour moi, j'en étais persuadée. Regardant Charles, je dis « Fais ce que tu as à faire avec eux, si tu veux des explications sur.... sur mon comportement, je pourrais tenter de t'en donner, après » Après, oui parce que là, ils étaient en besoin et non moi. Quittant le médecin, je me dirigea un peu plus loin sous les ponts et fis quelques sourires. Je me dirigeais vers un lieu tout particulier où je savais qu'une jeune femme avec un enfant en bas âge se trouvait. M'abaissant à son niveau, je baragouina quelque chose dans sa langue maternelle – l'espagnol – et lui tendis deux trois petites choses à manger. Depuis que j'avais quitté la rue, de temps à autre j'emmenais de quoi manger, pour le maximum de personne. Bien entendu, ce n'était pas du chocolat Milka ou je ne sais quoi mais je faisais mon maximum pour dépenser utilement mon argent, l'optimiser au maximum. Posant mes fesses sur un bout de carton qui traînait par là, je voyais les derniers 'vaccinés' venir vers moi. Être ici me faisait tellement de mal. Pourquoi est-ce que moi j'avais réussi à m'en sortir et pas eux ? Pourquoi j'étais dans cette robe et eux dans ces tissus souillés par le sang, la poussière et tout ce qui allait avec. J'étais mal, j'avais mal et je sentais les larmes monter. Voyant Charles arriver, je me releva et essuya la poussière sur ma robe. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui dire ? Comment allais-je lui expliquer que l'attachement était la chose qui me faisait le plus peur au monde et qu'avec Mischa et lui, j'avais pris peur comme jamais ? Me mordant la langue, je tenta de sourire un minimum et dis, avec un voix légèrement tremblotante « On peut y aller ? » Aujourd'hui était une journée fatigante et douloureuse pour moi. En temps normal, je venais ici seule, je n'étais pas sous pression comme en ce moment. Je savais que la discussion sérieuse arrivait... et je n'attendais absolument pas ce moment avec excitation et tout ce qui allait avec. « Si je reste ici, je vais m'en vouloir de vivre au chaud. » Au moins, il comprendrait peut être plus facilement mon malaise.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ EmptySam 18 Aoû - 0:30

Chaque jour il se sentait obligé de venir en aide à quelqu’un et lorsque personne ne venait à lui, c’est lui qui venait à eux. C’était à croire que depuis toutes ces années il s’efforçait encore et toujours de se faire pardonner quelque chose. Il avait laissé derrière lui le petit garçon turbulent qui n’en faisait qu’à sa tête le jour où ses parents avaient divorcé. Même si avec le temps il avait compris qu’il n’était pas responsable de cette séparation, ça ne changeait pas le fait que pendant plusieurs années il s’était senti coupable de voir son père et son frère aîné s’éloigner. Adolescent il était devenu plus fermé et préférait de loin se plonger corps et âme dans ses cours et dans les livres qu’il dévorait plutôt que de s’ouvrir aux autres. Toutefois, il avait toujours fait des efforts pour sa petite sœur, mais lorsque cette dernière s’était mise à avoir de mauvaises fréquentations il n’avait rien vu ou peut-être n’avait-il rien voulu voir ? Encore aujourd’hui il ignorait la réponse à cette question. Perdre Bethany l’avait forcé à changer une nouvelle fois, à tenter de s’améliorer pour ne pas avoir à commettre les mêmes erreurs. Au fond, il savait que c’était pour cela qu’il se battait autant pour les autres, qu’il se mettait régulièrement de côté pour pouvoir aider pleinement les personnes en besoin. Inconsciemment, il devait avoir la sensation que de là-haut sa petite sœur le surveillait et qu’il devait faire l’effort d’aider les autres pour qu’elle le pardonne de ne pas avoir été assez là pour elle, de ne pas avoir remarqué que ses fréquentations étaient une sorte de signal de l’alarme, d’appel à l’aide. Même après plus de dix ans Charles continuait de se torturer avec cette histoire bien qu’on n’ait eu de cesse de lui répéter qu’il n’y était pour rien et qu’il n’était pas le seul à n’avoir rien remarqué, seulement ça ne lui avait jamais suffi.

Il avait toujours été la personne dont sa sœur était le plus proche, la première personne vers qui elle se tournait lorsqu’elle allait mal, mais cette fois-là il n’avait rien vu et l’infirmier était incapable de se le pardonner même s’il n’en montrait. Toutefois, à travers son métier il parvenait à faire ce qu’il considérait comme étant la demande d’un pardon qu’il n’obtiendrait jamais de vive voix. L’armée comme la médecine lui permettaient d’aider les autres, de sauver des vies de personnes inconnues à défaut de pouvoir sauver les personnes qui lui étaient proches. Néanmoins, il refusait que les mêmes choses se reproduisent et il refusait de perdre un proche de plus, il avait assez donné avec sa petite sœur et son meilleur ami. A présent, Charles s’efforçait d’être aussi prévenant que possible avec Omisha, de s’assurer que sa petite protégée avait tout ce dont elle avait besoin même si la nouvelle concernant son déploiement dans les mois à venir avait brisé quelque chose entre eux par peur de se perdre. Cependant, il n’y avait pas qu’Omisha … il y avait aussi Maëlle, parce que quelque part elle lui rappelait Bethany autant physiquement que psychologiquement. Le jeune homme n’avait pas eu besoin de beaucoup pour se persuader qu’il devait lui venir en aide et c’était le plus naturellement du monde qu’il lui avait offert un toit, de quoi manger et une douche – ce qui n’était pas négligeable – mais elle était partie, sans qu’il ne parvienne à en comprendre la ou les raisons. Mais voilà qu’aujourd’hui, alors qu’il se devait de vacciner quelques sans-abris il retombait sur elle non loin du quartier où ils s’étaient rencontrés pour la première fois. Toutefois, à en croire les couleurs qu’elle avait pris ainsi que le poids qui lui manquait et à en voir les vêtements qu’elle portait, Maëlle ne vivait plus dans la rue ce qui ne put que le rassurer. « Je ne vais pas t'empêcher de faire ton travail, ce serait vraiment mal venu de ma part. ». Charles se contenta d’acquiescer et laissa la demoiselle passer devant lui.

Pour l’instant, elle ne semblait pas vouloir s’étaler sur la raison – ou les raisons – qui l’avait poussé à partir du jour au lendemain sans de véritables excuses et l’infirmier ne comptait pas l’y forcer. Tous les deux firent quelques mètres en direction du quartier où avait vécu la jeune femme et où Charles savait qu’il trouverait des personnes à vacciner lorsque Maëlle tourna la tête vers lui sans qu’il ne s’y attende. « Je suis désolée Charles. Pour toi, pour Omisha mais je ne pouvais plus rester avec vous, je devais revenir là. ». Le jeune homme fronça ses sourcils bruns tout en continuant d’avancer. Son regard quitta finalement la demoiselle pour se poser sur cette partie de l’Upper West Side où plusieurs sans-abris vivaient. Il ne pouvait pas dire qu’il comprenait ce sentiment. Il n’avait jamais connu la misère étant né dans une bonne famille écossaise où même en temps de crise l’argent ne manquait pas, mais il parvenait tout de même à avoir une petite idée de ce qu’elle pouvait ressentir. Elle avait vécu là quelques semaines dès son arrivée à New York, évidemment elle avait quelques attaches envers ces personnes et ça, en revanche, Charles le comprenait tout à fait. Il s’apprêtait à lui assurer qu’elle aurait tout le temps pour les excuses plus tard, mais la demoiselle le devança lorsqu’ils furent arrivés à destination. « Fais ce que tu as à faire avec eux, si tu veux des explications sur.... sur mon comportement, je pourrais tenter de t'en donner, après. ». Silencieux, Charles regarda Maëlle s’éloigner quelques instants puis redescendit sur terre et s’étala à la tâche. S’occuper des sans-abris était quelque chose qu’il aimait faire. Il aimait ce contact avec les personnes les plus défavorisées puisque les aider lui donnait l’impression de leur redonner un peu d’espoir.

Il était d’un naturel sociable et Charles savait qu’il parvenait à mettre les gens en confiance sans la moindre difficulté et donner des vaccins à ces personnes était donc loin d’être difficile d’autant plus que les enfants semblaient déjà l’avoir adopté grâce à aux sucettes qui leur donna après les avoir soigné. Son travail terminé, il les salua en toute politesse, rangea ses affaires et rejoignit Maëlle pour donner les derniers vaccins qu’il avait à la jeune femme auprès de qui elle se trouvait, la rassurant à l’aide des quelques mots d’espagnol qu’il connaissait … une chance pour lui que ces mots se rapprochaient de l’italien, langue qu’il parlait couramment. « On peut y aller ? ». Charles se redressa et posa un regard curieux sur Maëlle, surpris par ce besoin soudain de vouloir partir alors que lorsqu’il était tombé sur la demoiselle elle avait semblé si impatiente de se retrouver ici. « Si je reste ici, je vais m'en vouloir de vivre au chaud. ». Voilà qui expliquait tout. Petit sourire aux lèvres qui indiquait qu’il comprenait, Charles fit un rapide mouvement de la tête avant de lever la main en direction du chemin qu’ils avaient pris pour venir jusque-là. Le jeune homme ne prononça pas un seul mot tandis qu’ils s’éloignaient du quartier où ils s’étaient trouvés. Ce ne fut qu’une fois dans le coin le moins défavorisé de l’Upper West Side qu’il sortit de sa léthargie, regardant l’heure sur sa montre avant de poser les yeux sur Maëlle. « J’ai une bonne heure avant de reprendre mon service, on va aller manger quelque chose … refuse et je t’y traîne de force. ». Préférant prendre les devants, Charles posa un regard tout ce qu’il avait de sérieux sur la jeune fille et ne lui laissa pas le temps de répondre que déjà il prenait la route d’un petit restaurant italien du coin dans lequel il appréciait se rendre – non pas pour les prix, mais parce qu’il était selon lui le meilleur de la ville. Assis non loin de l’entrée, Charles salua le patron des lieux en italien et posa ensuite son regard sur Maëlle sans pour autant prononcer le moindre mot.
Mais si, c'était très bien t'inquiète pas et désolée pour le pavé o.O
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MessageSujet: Re: charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ EmptyLun 27 Aoû - 0:02

charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ Tumblr_louy48yFR61qglno0o1_500
Ici, dans ce quartier, j'avais l'impression de retourner dans mon passé douloureux, aussi bien ces quelques semaines dans la rue que les dix huit ans que j'avais passé chez mes parents à Londres. Bien entendu, ce n'était pas la même chose puisque j'avais toujours vécu dans des conditions plus que parfaites mais une chose me ramenait chez moi, à plusieurs milliers de kilomètres d'ici : l'entraide. Depuis mon plus jeune âge, j'avais été traînée de maison en maison, d'église en église et d'associations en associations pour aider les plus démunis, pour aider les gens qui vivaient et dormaient dans la rue. L'enseignement religieux que j'avais reçu à la maison me ramenait ici. Je ne pouvais plus entendre un seul son de cloche, je ne pouvais plus supporter les psaumes que j'avais tellement entendu pendant dix huit longues années et pourtant, je respectais encore une seule des choses que j'avais appris là haut : aider son prochain. Venir ici me tenait à cœur, j'avais l'impression d'avoir une importance que je n'avais nul part ailleurs. Je ne venais pas seulement pour me sentir bien mais il fallait avouer que cela jouait quand même un peu. Je me sentais tellement mal d'être parti, de m'être installé chez mon frère alors qu'ils étaient tous à la rue depuis tellement longtemps. Certains étaient là depuis des dizaines d'années et j'avais abandonné ce mode de vie au bout de six semaines. J'avais choisis la fidélité et même s'ils me félicitaient tous – ou presque – de la rapidité dans laquelle j'étais retournée dans le système, je m'en voulais. Chaque minute passait avec eux semblait tellement étrange. Je n'étais plus qu'une de ces jeunes femmes que j'avais critiqué avec eux, une de ses blondes qui se pavanait dans les quartiers pauvres pour montrer qu'elle avait un toit et de quoi manger. Bien entendu, ce n'était absolument pas mon intention mais c'était pourtant ce à quoi tout cela ressemblait. Rester longtemps avec eux m'était impossible, j'avais l'impression de les narguer avec ma nouvelle vie alors que je faisais tout mon maximum pour ne pas en parler. J'avais un toit, bien mais ce n'était pas moi le centre du monde, il y avait plus jeune que moi ici et plus inquiétant que mon cas de petite blonde au chaud. Je m'en voulais tellement et ça, rien ni personne ne pourrait y faire quelque chose. Il me faudrait du temps pour réussir à accepter mon choix, que je savais le meilleur pour moi et pourtant. Il fallait que je parte d'ici, il fallait que je quitte ce lieu avant de fuguer un nouvelle fois et me mettre Edwin à dos. Il était désormais mon tuteur et allait me lapider s'il me retrouvait ici. J'expliquai rapidement la raison de ma soudaine envie de ficher le camp d'ici et Charles me sourit. Il n'avait jamais été très bavard lorsqu'il était mal à l'aise et je l'avais vite compris une fois chez lui. Il attendait que la personne en face se sente plus à l'aise et tout allait comme sur des roulettes. Seulement là, j'allais avoir bien du mal à me déstresser. J'étais vraiment mal, perdue, le cul entre deux chaises. Comment allais-je lui expliquer que j'étais partie parce que j'avais peur de m'attacher et d'être abandonnée par la suite ? Il allait mal prendre le fait que je ne lui ai pas fait confiance à cent pour cent et pourtant... Il était militaire et je savais qu'un militaire pouvait toujours être appelé sur le terrain tant qu'il n'avait pas définitivement pris 'sa retraite'. Il était donc susceptible de quitter les États Unis à chaque moment de la journée et me détacher de lui m'avait permis de ne pas trop m'attacher. Fuir et faire souffrir avant de faire souffrir semblait être ma spécialité. L'écoutant parler d'un restaurant, je soufflais légèrement et dis « C'est bien parce que je n'ai pas envie de faire d'esclandre... Mais tu sais qu'avec moi la force, ça ne fonctionne pas toujours. » Cela avait le don de me braquer et pour me faire parler, c'était comme mission impossible. Je lui fis un léger sourire et le suivi, silencieusement, jusqu'au restaurant italien. Cela faisait une éternité que je n'avais pas langé de gnocchis à la carbonara et j'en bavais d'avance. Assise à une table, Charles en face de moi, je le regarda droit dans les yeux avant de baisser le regard. J'attrapais une mèche et commençais à la faire tourner autour de mon index, faisant naître quelques petits nœuds par ci par là. Relevant la tête, j'inspirais une grande bouffée d'oxygène et dis « Je suis désolée Charles, totalement désolée. Tu dois m'en vouloir comme pas possible. Je me demande même comment tu arrives à me regarder dans les yeux et à vouloir me parler. Mes parents ne se sont pas inquiétés lorsque j'ai quitté Londres, tu ne devrais pas t'inquiéter non plus, ça donne les cheveux gris » concluais-je avec un léger rire. L'humour n'était surement pas ma qualité première mais je n'avais rien trouvé de mieux pour détendre l'atmosphère. Carte entre les mains, je demanda un verre de coca au serveur et regarda Charles droit dans les yeux « Je ne comprends pas tout ce qui se passe dans ma tête tu sais... J'ai peur de souffrir alors je fuis mais je fais du mal aux autres alors j'ai mal mais ils se sentent désolés pour moi alors je fais comme si tout allait bien. Et quand tout va bien, je cherche les complications. Regarde moi, qui a besoin d'aller voir ses anciens colocataires à part pour leur foutre à la tête que pour moi tout va bien ? Je suis une abomination » J'y allais un peu fort mais il y avait tellement de colère en moi que cela en devenait presque insupportable... J'allais exploser, comme une bouilloire.
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MessageSujet: Re: charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ EmptySam 1 Sep - 15:19

« C'est bien parce que je n'ai pas envie de faire d'esclandre... Mais tu sais qu'avec moi la force, ça ne fonctionne pas toujours. ». Charles lui adressa un sourire et pouffa. Il le savait. Le peu de temps qu’elle avait passé avec Omisha et lui avait permis au jeune homme de parvenir à la cerner un tant soit peu même s’il n’avait pas réussi à comprendre la raison qui l’avait poussé à partir du jour au lendemain. Pendant quelques jours l’écossais n’avait eu de cesse de se demander ce qu’il avait pu faire de travers avant de finalement se concentrer sur autre chose pour éviter de se prendre la tête plus qu’il ne pouvait le faire tous les jours. Si Maëlle était partie c’est qu’elle avait probablement une raison et le jeune homme n’avait, de toute manière, pas d’autres choix que de respecter sa volonté et ne pas chercher à tout prix à la garder chez lui si elle ne souhaitait pas y rester et ce même si les filles semblaient s’être tout de même pas mal rapprochées. Pourtant, la retrouver près de l’endroit où elle avait vécu plusieurs semaines n’était pas une surprise et si Charles avait véritablement voulu la ramener sous son toit c’était probablement par là qu’il aurait commencé suivant une logique que lui-même était incapable d’expliquer. La revoir en forme le rassurait même s’il ne voulait pas la laisser filer sans avoir eu une explication bien que Charles tenait avant tout à s’assurer un peu plus qu’elle allait bien. Si Maëlle ne tenait pas à lui énoncer ce qui avait bien pu lui passer par la tête, l’infirmier ne comptait pas insister car après tout il s’agissait de sa vie, elle faisait ce que bon lui semblait et lui n’avait été qu’une aide ayant croisé sa route, en aucun cas il avait le droit de la forcer à dire ou faire quoi que ce soit.

S’il donnait l’impression de la forcer à venir manger avec lui ce n’était pas le cas et si la jeune fille avait véritablement tenu à ne pas le suivre il aurait accepté et il serait probablement retourné à l’hôpital en avance pour manger à la cafétéria en compagnie de ses collègues, mais ce ne fut pas le cas et il ne put cacher le fait qu’il était ravi par ce choix. Le petit restaurant italien qu’il avait choisi était de loin le plus convivial de la ville, mais aussi le moins connu et n’aimant que très peu manger dans un brouhaha, Charles fut ravi de remarquer que les seuls clients qui se trouvaient déjà sur place étaient des habitués que lui-même connaissait. « Je suis désolée Charles, totalement désolée. Tu dois m'en vouloir comme pas possible. Je me demande même comment tu arrives à me regarder dans les yeux et à vouloir me parler. Mes parents ne se sont pas inquiétés lorsque j'ai quitté Londres, tu ne devrais pas t'inquiéter non plus, ça donne les cheveux gris. ». Son regard bleu se posa sur la petite tête blonde devant lui, sourcils bruns froncés jusqu’à ce qu’elle développe un peu plus le fond de sa pensée. L’écossais l’écouta silencieusement sans même chercher à l’interrompre pour la rassurer, elle semblait avoir besoin de parler et il la laissa faire. « Je ne comprends pas tout ce qui se passe dans ma tête tu sais... J'ai peur de souffrir alors je fuis mais je fais du mal aux autres alors j'ai mal mais ils se sentent désolés pour moi alors je fais comme si tout allait bien. Et quand tout va bien, je cherche les complications. Regarde-moi, qui a besoin d'aller voir ses anciens colocataires à part pour leur foutre à la tête que pour moi tout va bien ? Je suis une abomination. ». Charles s’enfonça dans sa chaise bien appuyé contre le dossier de cette dernière, les bras se croisant ensuite contre de son torse.

Son regard ne quittait pas Maëlle face à lui, pas même lorsque l’un des serveurs vint leur apporter leur boisson et lui annonça en italien que les plats allaient mettre un peu plus de temps à venir – même s’il lui répondit le plus poliment du monde. « Je ne suis pas tes parents tu sais … je ne les juge pas mais s’ils ont décidé de ne pas s’inquiéter pour toi ce n’est pas mon cas, ni celui de Misha. ». Ce n’était pas un reproche, loin de là. Le jeune homme voulait simplement lui faire comprendre que lui avait continué de s’inquiéter pour elle pour s’être attachée à la petite tête blonde qu’elle était. Finalement, il se redressa et vint prendre appuie sur la table et planta son regard dans celui de Maëlle avant de poursuivre. « Tu es perdue et c’est normal surtout si tu as souffert par le passé. Par contre tu ne devrais pas avoir peur de t’attacher comme tu le fais, même si ce n’est pas facile. Il y a des gens autour de toi pour qui tu comptes et les fuir pourraient les vexer. Et tu es loin d’être une abomination, tu es une personne attentive et altruiste qui s’inquiète pour les autres. Ce n’est pas parce que tu t’en sors qu’ils vont t’en vouloir ou que tu dois te haïr, tu devrais même en être fière de ça et de les aider comme tu le fais. ». Un petit sourire rassurant appuya ses paroles. Il n’était pas prêt de la considérer comme une quelconque abomination ou autre chose dans ce genre. A ses yeux Maëlle était une demoiselle qui avait véritablement le cœur sur la main et qui s’inquiétait peut-être un peu trop de ce que pouvaient penser les autres au lieu de se focaliser sur elle-même. En réalité, il lui semblait même que la demoiselle avait un peu trop l’habitude de s’effacer pour mettre en avant les autres.
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MessageSujet: Re: charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ EmptyDim 2 Sep - 20:12

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Assise en face de Charles, je tentais de tout faire sortir, il fallait que je crève l’abcès, que je lui donne des réponses sur mes agissements, sur le pourquoi du comment j'avais pris la poudre d'escampette alors qu'il était au travail. J'avais tellement mal agis et je le savais. Ses mots me touchaient mais j'avais du mal, beaucoup de mal. Bien entendu qu'il n'était ni ma mère, ni mon père mais il avait fait plus pour moi qu'eux en avaient fait lors de leur séjour à New York. J'étais fatiguée d'avoir de telles figures parentales et mon envie de fuir venait de là. Comment voulez vous être posée et calme avec des parents qui ne s'intéressent qu'à une de vos sœurs ? Olivia ne savait rien mais depuis qu'elle était partie, le sujet favori des parents était elle et sûrement pas moi, qui avait décroché mon diplôme avec brio. Aujourd'hui, je comprenais que j'avais reproduis le schéma que j'avais vécu à la maison chez le jeune Sutherland. Il représentait la figure parentale et Omischa, quant à elle, représentait la sœur. J'avais vu faux sur toute la ligne, absolument tout faux puisque jamais Omischa n'aurait fait quoi que ce soit pour me mettre de côté ou me sentir rejetée, loin de là même. Ils avaient tous les deux étaient si doux et cléments avec moi que j'avais eu l'impression de profiter d'eux et je ne me cachais pas de le dire, encore et toujours. Peut être qu'en le disant à voix haute, j'arriverais à ma convaincre que tout cela pouvait rester derrière moi et que je pouvais enfin avancer. Cet événement me bloquait et en parler avec le principal intéressé ne pouvait que m'aider. Je devrais aussi expliquer tout ça à Omischa, lui expliquer que tout cela n'était pas contre elle mais bien contre moi. À trop avoir souffert, on évite l'attachement et la souffrance. « Tu es perdue et c’est normal surtout si tu as souffert par le passé. Par contre tu ne devrais pas avoir peur de t’attacher comme tu le fais, même si ce n’est pas facile. Il y a des gens autour de toi pour qui tu comptes et les fuir pourraient les vexer. Et tu es loin d’être une abomination, tu es une personne attentive et altruiste qui s’inquiète pour les autres. Ce n’est pas parce que tu t’en sors qu’ils vont t’en vouloir ou que tu dois te haïr, tu devrais même en être fière de ça et de les aider comme tu le fais. » Je l'écoutais, j'écoutais chacun de ses mots comme si c'était le président des Etats-Unis. Tout ce qu'il pouvait me dire m'allait droit au cœur et me faisait un bien fou même si je doutais de certaines de ses paroles. Comment ne pas s'en vouloir d'aller exposer sa réussite à des gens qui souffraient tous les jours ? Je me sentais tellement mal et pourtant... C'était humain de prendre des nouvelles, de distribuer quelques rations alimentaires même si les barres céréales ne nourrissaient pas vraiment... Une chose était claire et nette pour moi, j'allais aider ces gens d'une façon ou d'une autre. Personne ne voulait d'eux et bien je serai la différence. J'admirais Charles pour cela et si j'avais accepté – à contre cœur au début – de le suivre chez lui, c'était parce que j'avais eu confiance en lui. Lorsque l'on vit dans la rue, la confiance est primordiale pour ne pas finir mort, mangé par les rats. Il y avait des binômes et même si quand il s'agissait de nourriture, tout le monde était plus ou moins égoïstes, il y avait toujours une certaine aide. Buvant une gorgée de ma boisson, je regarda Charles et dis « C'est gentil Charles mais ça ne change pas que je vous ai fais du mal à toi et Omischa... Vous m'avez ouvert vos bras et vos cœurs et j'ai pris la poudre d'escampette. Qui fait ça, sérieusement ? » Personne, absolument personne. Une larme glissa le long de ma joue et je l'essuya rapidement, d'un revers de main plutôt fort, c'était limite si je ne me giflais pas en même temps. Soufflant légèrement, je releva la tête et m'installa plus confortablement sur la chaise. J'avais toujours cette foutue habitude d'être assise sur le bout de la chaise, légèrement de travers, prête à détaler à la première menace. Assise au fond de la chaise, je croisa les jambes avant de dire, dans un souffle « Tu as raison, je devrais arrêter d'être aussi.. méfiante. Ça n'apporte jamais rien de bon » Mais être trop cool et naïve n'arrangerait rien non plus. Je devais trouver un juste milieu que je n'arriverai sûrement pas à trouver seule. Je bus une gorgée de ma boisson et pensais à tout ce qu'il avait pu penser de moi lorsque j'étais partie. Garce. Profiteuse. Voilà les mots qui passaient dans ma tête alors que je posais le verre sur la table. Et pourtant, même après tout cela, il arrivait à me trouver des excuses et des qualités que je détenais depuis ma plus tendre enfance. Vivre 'avec' Dieu avait donc un point positif : aider les gens coulaient de sources pour moi et je n'avais pas choisis mes études pour rien. Jouant avec les couverts qui étaient à ma droite, je dis « Je sais que c'est étrange comme question mais... J'aimerai beaucoup aider les gens dans le besoin, dès que je le peux. Faire du bénévolat mais je ne sais pas où aller... Certaines organisations me connaissent et je n'ai pas envie de me tourner vers eux... Tu ne connaîtrais pas quelque chose ? » Mes joues prenaient un teint un peu plus foncé. Voilà que j'avais honte de lui demander de l'aide après tout ce que j'avais fais. Un vrai monstre sur pattes. Il pouvait penser et dire ce qu'il voulait, je me trouvais odieuse et vraiment ridicule.


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MessageSujet: Re: charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ charles&maëlle;; ❝ sometime you just have to let go ❞ EmptyVen 14 Sep - 14:26

Charles s'était mis à jouer avec le contour de son verre encore parfaitement plein. Il l'écoutait attentivement et son regard ne déviait pas. Voir des personnes être aussi mal à l'aise que pouvait l'être Maëlle ne lui plaisait pas, mais il continuait sur la voie qu'il s'était promis de suivre et l'écossais refusait de la brusquer en quoi que ce soit. Il savait être patient lorsqu'il le fallait et actuellement c'était bien de sa patience dont la jeune fille avait besoin. Si elle devait parler, elle le ferait et la jeune anglaise avait d'ailleurs bien commencé à se lancer sur cette voie, poussant Charles à la rassurer au maximum comme il savait si bien le faire. Bien sûr l'infirmier ne saisissait pas encore totalement ce qui avait pu la pousser à partir. Peut-être ne s'était-elle pas sentie à sa place avec Omisha et lui ? Pourtant, il était persuadé d'avoir bien fait les choses et que les deux adolescentes s'entendaient plutôt bien. Il ne lui en voulait pas malgré son incompréhension. Chacun menait sa vie comme il l'entendait après tout, mais ce n'était pas pour autant que sa curiosité ne s'était pas réveillée lorsqu'il avait vu Maëlle un peu plus tôt. Charles aurait aimé avoir le droit à plus que quelques petits mots sur un bout de papier alors qu'il rentrait de sa garde.

Il ne s'attendait pas non plus à un long discours sur le pourquoi du comment de son départ, mais tout de même. Ce n'était pas qu'il considérait avoir le droit à ça étant donné qu'il l'avait hébergé - après tout il l'avait fait par bonté et rien d'autre - cependant il aurait aimé savoir et la demoiselle semblait essayer de comprendre elle-même afin de lui donner une explication digne de ce nom cette fois. Le visage tout à fait neutre, l'écossais la regardait tout de même de manière rassurante afin de lui faire comprendre silencieusement qu'elle n'avait pas à s'en vouloir, qu'il ne lui en tenait pas rigueur et que surtout à ses yeux elle était loin d'être l'abomination qu'elle pensait être. « C'est gentil Charles mais ça ne change pas que je vous ai fait du mal à toi et Omisha... Vous m'avez ouvert vos bras et vos cœurs et j'ai pris la poudre d'escampette. Qui fait ça, sérieusement ? ». L'un de ses sourcils se haussa. Charles cessa de jouer avec son verre dont il vida le contenu d'une gorgé. Le regard toujours posé sur la jeune anglaise, il laissa le silence planer un peu plus longtemps autour d'eux - bien que brisé par les bruits alentours - avant de prendre à son tour la parole. « Une personne qui a peur de s'attacher. Tu sais c'est assez compréhensible lorsqu'on connait un tant soit peu ton passé Maëlle. Tu n'as pas à t'en vouloir, c'est vrai que Misha et moi aurions bien aimé plus d'explications, mais tu ne nous dois rien. ».

Un petit sourire sincère apparu au coin de ses lèvres. Redressé sur sa chaise, Charles continuait d'être aussi sincère et rassurant que possible. Il ne supportait pas de voir les gens ronger par une culpabilité qui n'avait pas lieu d'être. Maëlle avait le droit de vivre, elle était plus ou moins en âge de faire ses propres choix sans avoir à donner d'explications en retour, du moins pas à lui et c'était ce que l'infirmier essayait de lui faire comprendre. « Tu as raison, je devrais arrêter d'être aussi.. méfiante. Ça n'apporte jamais rien de bon ». Cette fois ce fut un sourire entendu qui prit place sur ses lèvres et il alla de nouveau s'appuyer contre le dossier de sa chaise et opina du chef. La méfiance pouvait parfois être un atout, mais si elle se réveillait sans cesse Charles voyait surtout ça comme un défaut et une barrière empêchant de faire confiance aux bonnes personnes. « Je sais que c'est étrange comme question mais... J'aimerai beaucoup aider les gens dans le besoin, dès que je le peux. Faire du bénévolat mais je ne sais pas où aller... Certaines organisations me connaissent et je n'ai pas envie de me tourner vers eux... Tu ne connaîtrais pas quelque chose ? ». Charles s'humecta puis se pinça les lèvres tandis qu'il réfléchissait à la demande de la jeune fille.

Il connaissait plusieurs organisations grâce à son poste au Lenox Hill, mais il doutait sincèrement que Maëlle s'y sente à sa place, il ne savait pas pourquoi il avait cette certitude, mais l'infirmer préférait tout de même suivre son instinct cette fois-ci. Continuant donc de réfléchir en silence, il posa son regard ailleurs et vit leur serveur du jour s'approcher de leur table pour déposer devant chacun d'eux les plats qu'ils avaient commandé, de quoi lui mettre rapidement l'eau à la bouche, d'autant plus qu'il put se rendre compte du fait qu'il avait sacrément faim d'un coup. Toutefois, avant de se jeter sur le contenu de son assiette - et le serveur partit - son attention se porta une nouvelle fois vers Maëlle. « Si tu veux éviter toutes organisations, tu peux venir faire du bénévolat à l'hôpital. Tu aiderais les infirmiers et infirmières selon tes horaires, enfin je peux m'arranger avec le chef pour que tu rejoignes la branche qui t'intéresse le plus et faire en sorte que l'emploi du temps colle avec celui de tes études. ». Charles ne prétendait pas avoir une quelconque influence au sein du Lenox Hill, néanmoins il s'entendait assez bien avec le chef de l'hôpital - pas de là à le qualifier d'ami, mais tout de même - et il savait que ce dernier serait probablement ravi de compter Maëlle dans ses effectifs puisqu'une paire de mains n'était jamais de refus parmi les infirmiers.
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