Il était seize heures lorsque je sortis de la cuisine. Cela faisait deux longues heures que j'avais commencé à préparer le dîner de ce soir : du hachis parmentier maison. Je savais que Logan et Cara allaient se régaler alors j'avais épluché mes pommes de terre, je les avais cuites puis écrasées avec amour – ou plutôt rage et colère – puis j'avais fait le hachis et tout ce qui allait avec. Pendant ce temps là, les trois enfants de la maison dormaient comme des bébés. Après tout, à eux trois, ils n'avaient même pas dix ans, c'était pour dire. Me posant sur le canapé, je savais que d'ici une petite demi heure, Cara allait se lever, suivie de près par Logan, qu'ils allaient réclamer leur biberon et en voyant le soleil à travers la baie vitrée de l'appartement, ils allaient vouloir sortir. Ces derniers temps, j'avais énormément de mal à sortir de chez moi. Cara était en deuxième année de maternelle, Logan entrait en première et Sasha passait beaucoup de temps à dormir. Par conséquence, je flânais les trois quart de ma journée devant mon écran de télévision en ruminant et mangeant de la glace. Comment allais-je pouvoir continuer la vie sans Nattéo ? C'était une sacré question et j'avais du mal à y répondre... Plus les jours avançaient et plus j'avais du mal à me lever mais je me forçais. J'avais trois enfants à ma charge et je ne devais pas me laisser dépérir. À chaque fois que j'ouvrais les yeux, je me répétais que, sans moi, ces trois bouts de choux allaient se retrouver dans des familles d'accueils. Il était hors de question que ma dépression touche les enfants. De plus, il fallait avouer que ma grossesse n'arrangeait rien. J'avais commencé un dénis de grossesse – cinq longs mois – et à la mort de Nattéo, mon corps avait décidé de me donner un signe, de me donner une raison de me battre. Je me souvenais encore de ce malaise. J'avais perdu énormément de sang et les médecins avaient réussi à me stabiliser en une vitesse record. Aujourd'hui, j'étais enceinte de cinq mois de deux petites filles mais pourtant, je me sentais seule, extrêmement seule et me refermait chaque jour un peu plus. Passant une main sur mon visage, j'entendis du bruit dans les escaliers qui séparaient les chambres et la salle de bain du rez-de-chaussée. Inspirant doucement, je cachais mon masque de jeune veuve pour un léger sourire rieur. Je ne voulais pas montrer ma colère et mon mental plus qu'affaibli aux enfants. J'avais bien vu que depuis la mort de son père, Logan tentait de tout prendre en mains, quoi que ça puisse lui couter. Pourquoi agissait-il comme cela ? Je n'en savais pas grand chose mais je remarquais aussi qu'il était de plus en plus stressé et s'énervait tout seul lorsque – par mésaventures – il urinait pendant la nuit. Me levant, je vis Cara et Logan, comme à leur habitude, main dans la main pour descendre les quelques marches. Souriant, je me dirigea vers la cuisine pour leur préparer leur biberon. Assis devant la télévision, biberon en bouche, je lança « D'ici un petit quart d'heure vingt minutes, on va aller au parc ça vous dis ? » Tétine en bouche, les deux bambins secouaient la tête et je me dirigea rapidement à l'étage chercher Sasha – une grosse dormeuse – et les vêtements des deux enfants.

Il était dix sept heures lorsque, poussant une poussette double, je posa mes fesses sur un banc. Le soleil tapait toujours et les deux aînés ne mirent pas longtemps à courir jouer ensemble. Sasha, quant à elle, restait dans sa poussette à tourner les pages de son livre en mousse. Alors que je surveillais Cara et Logan d'un œil, je vis une belle brune arriver et lui fis un petit signe de la main. Inès avançait, souriante comme toujours, vers moi. Elle était ma cousine et cela faisait un bail que je ne l'avais pas vu. Nous étions partis en Europe pour le mois de juillet et le mois d'août et début septembre, Nattéo nous avait quitté, ainsi qu'Esmeralda. Par conséquence, je me retrouvais seule et n'avais appelé et pris de nouvelles de personnes. J'étais moi même injoignable, je m'étais coupée du monde et de ma bulle sociale quelques temps. Me levant légèrement pour lui faire la bise, je me laissa tomber comme un gros sac sur le banc. « Comment vas-tu Inès ? » Je m'attendais déjà à quelques petits reproches comme, pas de nouvelles bonne nouvelles mais là, ce dicton n'était pas le bon, pas du tout même.

Regardant les enfants jouer au loin, je me demandais ce que serait la vie avec Cara et Sasha en compagnie de Nattéo. Je le voyais déjà courir partout, jouer avec les enfants comme si les deux fillettes étaient les siennes alors que pas du tout. Il avait toujours aimé les enfants et fais son maximum pour qu'ils se sentent bien avec lui. Aujourd'hui, tout était différent et j'étais seule, seule au monde à élever trois enfants dont l'âge se suivait. Sans compter les jumelles qui arrivaient. Il y avait de quoi hurler et s'arracher les cheveux mais je préférais tenter de trouver une solution agréable pour tout le monde. La dépression ne devait pas me gagner et prendre l'air nous faisait du bien, à tous. En effet, jouer et courir fatiguait les deux aînés et la petite dernière ne bronchait jamais alors partant de là... le psychologue m'avait dit que les filles – ainsi que Logan – risquaient d'être tristes, colériques mais depuis qu'elles vivaient sous mon toit, je n'avais rien vu. Elles étaient toujours pareilles, souriantes et câlines alors que mon fils devenait distant et tentait de jouer au père de famille. Du haut de ses trois ans, il cherchait à me secourir, à calmer ses cousines, à faire tout bien tout propre pour me ménager mais j'avais du mal à l'accepter ; il n'était qu'un enfant et avait besoin de jouer. C'était pour cela que j'évitais toute allusion au meurtre de Nattéo devant lui. Moins il en savait, mieux il s'en porterait. Sortant de mes rêveries, je vis ma cousine et la salua. Cela faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu et j'appréhendais presque ce moment. Inès et moi même n'étions pas les cousines les plus proches qu'il puisse exister mais nous nous entendions bien et la relation qui la liait à Logan m'avait toujours plu. Cependant, elle ne savait rien de tout ce qui c'était passé dans ma vie récemment et ça, c'était bien plus douloureux. Je me voyais mal lui annoncer que mon mari était mort d'une balle dans le crâne, qu'il en était de même pour ma cousine et que, du coup, j'avais la garde de ses deux filles. Léger sourire aux lèvres, je dis « On fait aller. Logan va bien, il est avec sa cousine au niveau des toboggans là bas » Levant la main, je fis un signe à mon fils qui rappliqua en courant, couvert de sable de la tête aux pieds. Une chose était sûre avec Logan, il ne fallait jamais lui donner un bain avant de sortir, il trouvait toujours le moyen de se salir. Un bisou à Inès plus tard, le jeune garçonnet repartit jouer et je me tourna vers ma cousine. Oh si elle savait... Serrant les points, je commença « Je suis enceinte de quatre mois et demi, de jumelles mais je ne l'ai appris qu'il y a dix jours, le jour de la mort de Nattéo » Ma voix trembla légèrement. Raclant ma gorge, je dis « Ma cousine Esmeralda est morte et ses deux filles se sont retrouvées orphelines. Plutôt que de les envoyer en maison d'accueil, j'ai eu leur garde et donc voilà... On se retrouve à quatre à la maison... » Je ferma les yeux quelques secondes pour souffler et les rouvrit rapidement. Inès semblait abasourdie par tout ce que je venais de lui dire, comment pouvait-il en être autrement après tout ? Lâchant un soupir, je dis « Et toi ? Quoi de beau dans ta vie ? Tu as fini par trouvé un job ? » Je savais qu'elle était en stage il y a encore quelques mois mais ce qu'il en était maintenant, toute une question...

La réaction d'Inès ne m'étonnait que très peu. Depuis que je la connaissais, elle n'avait pas tant changé que cela et c'était agréable. Elle ne comprenait pas grand chose à ma vie et c'était plus que normal, même moi j'avais du mal à m'y retrouver. Avec tout ce qui se passait depuis quelques jours, j'étais plus que dépassée. Et encore, être dépassée était une piètre expression pour parler de ma vie. C'était le bordel, le foutoire et je n'arrivais pas vraiment à y remettre de l'ordre. Il fallait que je fasse le deuil de mon mari et d'Esmeralda, ce qui était difficile, plus que difficile. Ces cinq dernières années, j'avais vécu avec Nattéo et avait construit ma vie avec lui. Autant dire que me retrouver seule n'était pas agréable et plus qu'imprévue. Je ne savais plus rien faire toute seule, tenter d'avancer me semblait impossible mais j'avais trois têtes blondes à ma charge – bientôt cinq – et je ne devais pas faiblir, ni baisser les bras ; je devais rendre mon mari fier de là où il était. Lorsqu'elle prit ma main, je lui fis un léger sourire et imprégna toutes ses questions pour éviter d'en oublier. Je m'en voulais de ne pas l'avoir contacter plus tôt mais tout cela me dépassait, et pas qu'un peu. J'étais au bord de la crise de nerf et c'était les parents de mon défunt mari qui s'étaient chargés de prévenir les gens autour d'eux, de nous. Doucement, je dis « Nattéo est mort le premier septembre. Il est allé à la banque déposer un chèque et n'est jamais revenu. Il a été tué lors d'un braquage. Il faisait parti des détenus et voilà... Je ne sais pas vraiment ce qui c'est passé, tout ce que je sais c'est que ses meurtriers sont activement recherchés et voilà... Et Esmeralda est morte de la même manière de Nattéo... Une balle dans le crâne » Baissant les yeux, je me pencha sur la poussette et Sasha dormait paisiblement. C'était tellement difficile de parler de cela mais pourtant, j'essayais de rester forte, comme je le pouvais. Je devais me contenir, apprendre à raconter cette histoire et, surtout, à y croire. Et dire que ce braquage n'avait été qu'une putain de mise en scène. Quand je pensais à cela, quand je pensais que c'était le propre frère de Nattéo qui avait commandité sa mort, j'avais mal au ventre. D'ailleurs ce dernier me fit légèrement mal et j'attrapais une bouteille d'eau et en bus une gorgée ou deux. Le médecin m'avait dis de faire attention, d'être calme au possible et de ne pas m'énerver. Je ne devais pas mettre la vie des jumelles en danger, il fallait que je sois patiente et calme et surtout que j'essaye de vivre des bons moments, des moments heureux même si cela me semblait plus qu'improbable. « Et pour ma grossesse, c'est assez simple... J'ai fais un début de dénis de grossesse, j'avais mes règles normalement, je n'avais pas pris un gramme et lorsque Nattéo est mort, j'ai fais un malaise et ais perdu du sang. Après quelques examens, il s'est avéré que j'étais enceinte de petites filles et en une semaine, j'ai pris tout ce poids ! » C'était fou de se dire que deux bébés avaient réussis à se cacher et maintenant se faisaient voir de tous. C'était même étrange et n'avais pas franchement écouté ce que le médecin m'avait expliqué. Je me fichais bien de savoir pourquoi elles étaient là, cachées. Faisant une petite moue, je dis « On fait aller... Ce n'est pas facile tous les jours mais je sais que j'ai du monde à mes côtés donc... » Il y avait des jours qui étaient plus que difficiles et insupportables que d'autre mais il fallait faire avec. La vie était faite ainsi, de haut et de bas et là, j'étais dans le creux de la vague. « Moi, oui, oui j’ai trouvé un boulot à la clinique vétérinaire, tout se passe bien. » Un léger sourire se dessina sur mes lèvres et je dis « Oh mais c'est génial tout ça ! Tes parents doivent être super fiers de toi. Au moins, tu as un emploi stable et n'a pas besoin de te casser la tête pour payer ton loyer. Je suis vraiment heureuse pour toi Inès, tu le mérites vraiment » Elle venait de si loin. L'Afrique était tellement différent de ce que l'on pouvait vivre en Amérique... Jetant un coup d'oeil aux deux chenapans non loin de là, je dis, curieuse comme toujours « Toujours pas d'hommes dans ta vie bellissima ? » J'avais toujours été une grande curieuse et même si j'avais mal au cœur, je ne voulais pas que mon malheur et ma souffrance déteigne sur qui que ce soit, surtout pas sur la jeune femme qui était si enjouée et fofolle en temps normal.

Lorsque j'entendais Inès dire que les hommes qui avaient tué Nattéo et Esmeralda sans penser aux conséquences, j'avais envie de lui dire que si, ces hommes savaient ce qu'ils faisaient – du moins pour mon mari – qu'ils savaient très bien le mal qu'ils allaient faire et que ce n'était pas un accident. J'avais tellement envie de lui dire, de partager mon secret mais je ne pouvais pas. J'avais signé un contrat avec la C.I.A et il était interdit que je dise à qui que ce soit la réelle nature du décès de Nattéo. Même ses parents ne savaient pas. Dieu qu'ils m'en voudraient de leur avoir caché la vérité... C'étiat leur second fils qui avait préparé la mort de son propre frère, les Maye ne s'en remettraient jamais, absolument jamais. Souriant à Inès, je dis « Bien sûr que si je te ferais confiance ! Et puis, au pire, tu les emmènes à ton travail, tu leur montres un chien ou un chat et je suis sûre qu'ils s'occupent tous seuls toute la journée » Je souris légèrement à ma cousine. Il ne fallait pas se voiler la face, les gosses adoraient les animaux et nous étions sensés en prendre un avec Nattéo pour Noël mais avec cinq enfants, j'aurai autre chose à m'occuper que de sortir un sac à puce en plein mois de janvier. C'était dans ces moments que je voyais encore plus en quoi ma vie avait changé et en quoi tous mes plans futurs s'effondraient comme un château de carte au vent. Ma vie avait eu une base plus que solide pendant de nombreuses années et maintenant, tout avait bougé, j'avais perdu ma moitié. C'était tellement difficile sans lui et même si je tentais de rester forte pour les enfants, c'était de plus en plus difficile. Le soutien de chaque personne m'était essentiel même si je devais admettre qu'un peu de folie et de pep's ne me ferait pas de mal ! J'avais certes besoin de pilier pour m'aider à me relever et à avancer mais je savais très bien que sur le côté fun, Inès était la personne idéale pour oublier et passer un bon moment ! Elle était si jeune, naïve et heureuse de vivre que ça m'en donnait la chair de poule. J'étais une grand-mère à côté d'elle quand on y pensait. « L'idée m'est passée par la tête figure toi mais je ne pouvais pas abandonner Logan, ni les petites de ma cousine. Enfin bon, chaque chose en son temps et si tu veux te rendre plus qu'utile, ta prochaine soirée fille ou découverte, tu me prends avec. Tu n'imagines même pas combien j'ai besoin de sortir et de me vider la tête. Mes journées sont rythmées par les biberons et le caca, c'en est déprimant ! » Et fort peu ragoutant. Pourtant, c'était ça la vie de maman et même si j'avais l'aide d'une nourrice pour m'épauler, je ne voulais pas tout lui laisser sur les bras. J'avais encore énormément besoin de mon fils, d'apprendre à connaître mes nièces avant de pouvoir tranquillement les laisser à une jeune femme autre que de la famille. Chassant toutes ces pensées de ma tête, je regarda rapidement Cara et Logan qui jouaient ensemble et Sasha qui dormait toujours à poings fermés dans la poussette. Cette gosse était une vraie dormeuse et cela me facilitait bien la tâche ! L'écoutant, je souriais. Il y avait de quoi être fière d'elle, elle avait traversé tellement de choses depuis son départ d'Afrique. Nouveau pays, nouvelle langue, nouvelle culture, c'était quelque chose d'extraordinaire et je l'enviais ! J'avais fuis l'Afrique noire dès le premier moment où j'avais pu le faire... L'entendant parler d'un homme, je souris légèrement. Ah les hommes, toujours là pour nous faire tourner la tête et nous faire déchanter ! Enfin, il fallait admettre que la vie sans l'espèce masculine serait bien fade et sans grand intérêt. J'étais curieuse et elle venait largement d'éveiller ma curiosité ! « Et comment s'appelle ce jeune homme ? Tu sais, une petite amie, ça peut se remplacer et je suis sûre que tu as toutes tes chances de prendre rapidement sa place dans le cœur de ce jeune homme. Chaque chose en son temps et si vous devez finir ensemble, ça prendra le temps que ça prendra » Je lui fis un clin d'oeil en ajoutant « Tu remarqueras que la solitude a le don de me faire réfléchir et philosopher ! » Chose que je ne faisais jamais en temps normal, surtout pas étant plus jeune étant donné que pendant vingt trois ans, j'avais brûlé la vie par les deux bouts. Je regrettais presque ces années où j'avais été un monstre ambulant. Sourire sur les lèvres, je dis « En tout cas, j'espère que tout ira bien pour toi parce que tu mérites d'être heureuse » C'était tout ce que je lui souhaitais, le bonheur, une famille et la réussite.

Inès avait du temps à rattraper dans la vie de Thaïs, elle avait sauté plusieurs étapes et elle avait du mal à comprendre comme quiconque qui se serait retrouvée dans sa situation mais elle savait une chose et elle était sûre de celle-là : sa cousine avait un courage énorme ! Le courage elle n’en manquait pas mais parfois la jeune brune préfèrerait qu’elle en ait moins, qu’elle ne puisse pas tout affronter toute seule comme elle le faisait et qu’elle parle plus rapidement, qu’elle appelle à l’aide plus rapidement ce qu’elle n’avait pas fait ! Inès ne lui en voulait pas, elle la comprenait, la situation l’avait surement dépassé et elle n’avait pas su vers qui se tourner mais maintenant elle savait qu’elle pouvait compter sur sa cousine dans toutes les situations même si les épaules de la jeune vétérinaire étaient beaucoup plus frêles que celle de la jolie blonde. En effet, l’africaine ne supporterait surement pas le quart des charges que sa cousine avait sur les épaules alors il ne fallait pas trop lui en demander non plus. En attendant l’heure était plutôt aux questions d’Inès pour en savoir plus sur le déroulement des choses même si elle comprendrait que Thaïs ne veuille pas en parler, pas devant les enfants, pas maintenant, pas tout court. Mais ce ne fut pas le cas. Elle lui déballa très vite le drame qui s’était déroulé dans une banque le premier septembre, banque dans laquelle son mari et Esméralda avaient eu le malheur d’être. La jeune maman enchaina après avoir bu quelques gorgées sur les explications qu’Inès avait demandées sur la grossesse qui allait faire naitre prochainement deux petites filles. La miss Avery-Smith haussa les sourcils. Elle ne savait pas quoi répliquer face à tout cela, elle était admirative, c’était bel et bien le mot. Lorsque la jeune femme dit qu’elle avait du monde à ses côtés car ce n’était pas facile tous les jours Inès lui sourit simplement. « Je veux bien croire que ce n’est pas simple pour toi, mais vraiment n’hésites pas à demander de l’aide ! » Sa cousine était fatiguée et cela n’irait pas en s’arrangeant avec sa grossesse, la brunette voulait donc se rendre utile, elle voulait l’aider du mieux qu’elle pouvait et elle ne voulait vraiment pas que sa cousine se sente gênée de l’appeler lorsqu’elle avait besoin d’aide pour n’importe quoi. La future maman des petites jumelles due en avoir marre de parler de ses problèmes et préféra tourner la conversation vers la jeune vétérinaire. Elle fut très contente d’apprendre qu’elle avait enfin trouvé un emploi dans une clinique, un emploi qu’elle avait décroché en contrat à durée indéterminée après une courte période d’essai et qui lui permettait comme Thaïs le disait de ne pas avoir de souci pour payer son loyer et passer paisiblement les mois. Elle ne tarda pas non plus de lui demander si elle avait un homme dans sa vie et là, un petit sourire se dessina sur le visage de la brunette. Elle n’avait pas vraiment le droit de l’embêter avec ses histoires de cœur et elle n’avait pas le droit de lui exposer son bonheur alors qu’elle, elle vivait un drame car oui c’était bien comme cela qu’il était possible de qualifier ce qu’elle vivait. « T’es trop gentille de dire ça ! J’espère qu’ils sont fiers… Après je ne le fais pas pour eux spécialement, je le fais surtout pour moi… C’est une manière de prendre ma vie en mains définitivement ! » Inès était fière d’avoir réussie mais elle ne savait pas si il en était de même pour ses parents, en effet, ils ne lui avaient jamais dit alors elle se contentait d’espérer ! « Un homme dans ma vie … Hum je dirais plutôt un sexy collègue dans ma tête ! » Inès donna un petit coup de coude à sa cousine avant d’éclater de rire ! « Le collègue du bureau d’à côté est plus que mignon et on a fait une soirée il y a peu, on s’est embrassé… Mais voilà, il est en couple et sa folle dingue de copine qui l’a trompé est venue me trouver dans mon bureau pour me passer un savon… Je ne sais pas dans quel bordel je me suis foutue ! » La brunette rigolait de la situation mais elle espérait qu’elle n’allait pas empirer et qu’elle récupèrerait bien vite son cher petit Roméo, mais ce n’était pas si simple !