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adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞

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MessageSujet: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyDim 6 Jan - 21:11

Adam & Dawn

❝ i'm not sorry... almost. ❞

    Le lendemain du jour où Dawn avait appris le décès de sa sœur, elle n’avait pu s’empêcher de retourner au travail. Le restaurant allait lui permettre de penser à autre chose, et notamment au fait qu’elle perdait une fois encore quelqu’un de capital dans sa vie. Ce n’était plus vraiment étonnant qu’à force, elle ne veuille plus côtoyer ni s’attacher à personne. Sauf qu’en cette fin d’après-midi, l’article d’un critique culinaire dont la visite avait eu lieu la veille paraissait dans le journal et était l’objet de toutes les conversations du personnel au complet. Celles-ci cessèrent alors que Dawn pénétrait dans le restaurant, pâle comme un fantôme, à l’image de la nuit abominable qu’elle venait de vivre. Quelque part, cette fameuse critique fut un prétexte pour éviter de parler du reste… à ceci près qu’elle ne s’attendait pas à ce que ladite critique soit si assassine. « Il a renvoyé son assiette à deux reprises vous dites ? Et finalement, il a accepté la troisième fois ? » osa-t-elle demander alors que son second lui exposait la situation dans les moindres détails. Sans doute n’était-ce pas le bon moment pour parler d’un vulgaire crétin ayant voulu descendre en flammes le restaurant. Ce fut, une fois encore, le prétexte pour que Dawn se fende d’une petite visite au siège des critiques, du moins à celui dont cet abruti en puissance venait. La jeune femme était semblable à une véritable furie, tant et si bien qu’elle passa la sécurité du hall d’entrée de l’imposant bâtiment sans l’ombre d’une difficulté et n’hésita pas une seconde à laisser les trois secrétaires en plan avant de pénétrer en plein « conseil d’administration » composé de tous les critiques qui soient, si toutefois on pouvait appeler cette réunion ainsi. Dawn n’eut manifestement aucun mal à reconnaître le critique ayant mangé au Bleeker’s la veille, fidèle à la description faite par son second. Celui-ci ne s’attendait manifestement pas à ce que le chef de ce restaurant on ne peut plus réputé ne l’honore de sa présence, surtout maintenant, et encore moins avec un steak cru à la pointe d’une grande fourchette à viande. Dawn avait toujours eu le sens de la répartie mais également su soigner ses entrées à chaque fois que l’occasion se présentait.

    « Surpris de me voir, n’est-ce pas ? Messieurs inutile de vous lever je n’en n’ai pas pour longtemps. Il semble que vous ne soyez même pas en mesure de différencier un steak cru d’un steak à la cuisson bleue, je suis donc venue vous apporter ce que mon équipe aurait dû vous servir au lieu de se couper en quatre pour satisfaire vos désidératas fantasques et irrespectueux. Je n’ai cure que vous soyez critique ou même dieu le père, que vous puissiez mettre un frein à ma carrière ou soigner ma réputation… je pense que le monde de la cuisine meurt de gens comme vous, incapables de savourer un véritable met, trop occupé que vous êtes à remplir votre insupportable rôle ! Navrée que vous ne soyez pas conscient du fait que l’art culinaire de se résume pas qu’à une étoile. En attendant, et je m’excuse par avance du choc que cela pourra procurer aux éventuelles oreilles chastes de l’assistance, mais vous pouvez vous carrer votre critique injustifiée là où je pense. La prochaine fois que vous osez mettre un pied dans mon restaurant, n’ayez crainte, je m’arrangerai pour ne pas être absente, vu ? En attendant, je vous conseille plutôt de vous délecter du restaurant de hot-dog en bas de la rue. » Dawn n’hésita pas à enfoncer la fourchette ainsi que la viande sur la table, juste en face de l’importun l’ayant offensée. Elle ne salua personne d’autre et tourna les talons, à l’image de son petit accès de colère : imprévisible et incontrôlable. Sauf qu’une fois devant l’ascenseur, elle n’hésita pas à éclater de rire, relâchant la pression qu’elle s’était mise toute seule. Pour sûr, sa patronne allait lui faire la tête au carré, mais tant pis… si elle avait mal agit, elle l’avait fait selon sa conscience. Cela lui permettait de ne pas penser à la tragédie s’abattant déjà sur elle.
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyLun 7 Jan - 10:39


dawn & adam

    Adam n'aimait pas les autres critiques gastronomiques, en général. Il les trouvait soit trop élogieux, soit trop assassins. Pour lui, une bonne critique se devait d'être mesurée, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Les superlatifs dithyrambiques ne servaient à rien, de même que les insultes blessantes. Rapporter la vérité toute crue, voilà quel était son métier. Il était à New York depuis quelques semaines, à présent. L'édition américaine de The Lovering Monthly était sur de bons rails, mais en attendant, il se devait de faire quelques piges pour des journaux. Aussi avait-il déjeuné et dîné dans plusieurs restaurants - dont certains fameux - et maintenant, devait se retrouver avec d'autres critiques pour parler travail. Ce n'était pas un côté de son boulot qu'il adorait, mais il faisait contre fortune bon cœur en restant dans un coin de la salle. De l'autre côté de la pièce, un autre critique se vantait d'un papier particulièrement virulent qu'il avait écrit la veille. Adam leva les yeux au ciel. Voilà pourquoi il détestait ce genre de réunion : il y avait toujours un crétin pour se vanter d'avoir flinguer un grand chef. Et il y avait toujours un plus gros crétin pour surenchérir. Adam prit donc son iPhone et consulta discrètement ses mails en espérant que cette réunion ne soit pas interminable.

    Un brouhaha soudain l'obligea à lever les yeux de son téléphone. Il ne vit pas tout de suite de quoi il s'agissait, plusieurs personnes lui cachant la vue. Mais… Cette voix... Non ?! Adam se leva d’un bond tandis que la jeune femme qui venait d'entrer comme une furie continuait son discours à l'attention, justement, du crétin à la critique virulente. Elle lui tournait le dos, mais il la reconnut instantanément, son cou gracile, sa silhouette fine... Les années s'envolèrent. Dawn. Dawn Cooper. La mère de la jeune femme avait été cuisinière au service de la famille d'Adam pendant des années. Ils avaient pratiquement grandi ensemble dans l’hôtel particulier des Lovering. Et puis, un jour, Madame Cooper avait accepté un meilleur poste en France et Dawn était partie. Mais avant son départ, ils... Non, Adam ne voulait pas penser à ça. Pas maintenant que Dawn continuait d'invectiver l'autre imbécile sans se soucier d'autre chose, sans même le remarquer. Finalement, elle planta une fourchette à viande où était piqué un steak dans la table et sortit de la salle sans rien ajouter. Quelques secondes passèrent dans un silence abasourdi avant que le critique pris à parti s'exclame : « Non, mais vous avez vu cette folle ? » Adam, lui, fixait la porte par laquelle Dawn était partie. Il resta plusieurs instants sans bouger avant d'attraper un journal sur la table - le journal pour lequel travaillait Mr-Papier-Virulent. Et en effet, quand il trouva la critique, il grimaça. « Immangeable », « service exécrable », « cuisson désastreuse »... Adam avait lu des critiques assassines dans sa vie, et peut-être même en avait-il écrit, mais celle-ci dépassait l'entendement. Le Bleeker's, voici comment s'appelait donc le restaurant où officiait Dawn. Ainsi avait-elle suivi les pas de sa mère... Et le hasard (le destin ?) voulait qu'ils se retrouvent enfin. Il s’élança hors de la pièce, persuadé que la jeune femme avait déjà disparu dans l'ascenseur et quitté l'immeuble, furibarde qu'elle était. Il se demandait s'il devait descendre les escaliers quatre à quatre pour essayer de la rattraper quand il la vit. Devant l'ascenseur. En train de rire. Ce son le fit remonter des années en arrière, quand ils passaient des heures dans la cuisine des Lovering à se taquiner mutuellement. Adam tendit la main, puis la laissa retomber. Que fallait-il faire ? Après toutes ces années ? Il s'approcha doucement. « Dawn ? » Maintenant qu'il l'avait retrouvée, il n'allait pas la laisser partir, oh non.

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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyLun 7 Jan - 11:06

Dawn imaginait déjà le général lui servant de patronne lui asséner son sermon le plus virulent de la création dès son retour au restaurant, mais la jeune femme n’en n’avait cure. Pire, elle se félicitait intérieurement d’en avoir suffisamment dans le pantalon pour ne pas avoir hésité une seconde à gratifier cet abruti d’une joyeuse petite publicité. Après tout, la demoiselle était habituée à ce qu’on la traite de folle. Dawn était comme possédée par son art, ne vivait qu’au travers de sa cuisine et mettait un point d’honneur à écarter quiconque souhaitant l’approcher. Ce petit accès de colère dont elle venait de faire preuve n’en n’était que l’une des nombreuses expressions… elle imaginait non sans une intense envie de vomir à quel point les critiques de la salle devaient désormais baver sur son dos, et son rire ne s’en intensifia que davantage. Au final, elle était fière d’elle-même et n’était pas mécontente de penser à quelque chose de positif avant de n’être ramenée à la tristesse actuelle de son existence dès lors qu’elle rentrerait chez elle après son service. Du moins le pensait-elle jusqu’à ce qu’une voix masculine ne la fasse sursauter : ce n’était pas tant la présence de celle-ci qui la surprit, mais plutôt la voix en elle-même… Dawn aurait pu la reconnaître entre mille tant elle l’avait rêvée, idolâtrée et s’était montrée incapable de la chasser définitivement de sa mémoire. Déglutissant avec difficulté, son rire fut coupé dans son élan mais elle finit par se retourner, ayant retrouvé au préalable son habituel masque impassible qui faisait si bien fuir la gent masculine et désespérait ô combien sa patronne. Diantre… il avait à peine changé. Oh bien sûr, Adam était un homme maintenant, mais il en imposait toujours autant par sa carrure et sa prestance, toutes deux résolument indéniables. Dawn se trouvait en apnée devant cette image véritablement divine… et dire qu’elle avait souhaité que ce moment n’arrive un jour et qu’elle se trouvait incapable d’avoir ne serait-ce qu’un mot aimable à son encontre ! « Lovering… mais bien sûr, tu es le boss de cet abruti grossier et primaire que je viens juste de moucher, ça tombe sous le sens ! » Dawn soupira doucement avant de se passer une main contre sa nuque, cachant sa soudaine nervosité par un geste tout à fait anodin. Il ne fallait pas qu’il soupçonne quoi que ce soit…

« Ravie de voir que tu es en forme, Adam. Je le suis un peu moins de savoir que tes employés sont disons… incapables de faire la différence entre de la grande cuisine et un bête hot-dog. Peut-être qu’il faudrait les museler ! » La jeune femme croisa ses bras contre sa poitrine, non sans une petite dose de fierté tout à fait digne d’elle, et, tandis qu’elle faisait preuve d’un charisme égal à celui qui avait tant chamboulé son être par le passé, Dawn releva la tête afin de ne surtout pas se laisser distraire. Elle s’était bien trop battue pour obtenir une place comme celle-ci, au Bleeker’s, alors que la place était aux hommes dans ce monde cruel. Après tout, on le disait facilement : elle restait le meilleur chef de New York. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait obtenu cinq étoiles rapidement à force d’efforts et de détermination. « Dieu sait que j’ai du respect pour ton père, pour ce qu’il a accompli et offert à ma famille. Mais ce que tu fais… je n’ai même pas de mot pour dire à quel point je suis déçue. Provoquer la mort d’un restaurant est donc si jouissif ? A mes yeux, la critique culinaire tue la grande cuisine, mais ne crois pas que je compte me dégonfler face à des abrutis du genre de ton employé. Je ne courbe pas l’échine facilement, tu devrais le savoir. Mais maintenant, si tu veux bien m’excuser, j’ai une cuisine à faire tourner. Pr… » Dawn était prête à lui dire de prendre soin de lui mais se ravisa au dernier instant. Ce n’était pas la peine… puisqu’à ses yeux, ses critiques lui obéissaient au doigt et à l’œil et que nul autre que lui ne pouvait être responsable d’une critique aussi injuste que désastreuse. Elle se mit à appuyer plus nerveusement sur le bouton de l’ascenseur, lui tournant à nouveau le dos histoire de prendre une grande inspiration et de quitter le masque de froideur qu’elle venait juste d’utiliser… diantre, il avait juste prononcé son prénom, et pourtant, il l’avait diablement déstabilisée !
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyLun 7 Jan - 15:17


dawn & adam

    Alors comme ça, Dawn pensait qu’il avait quoi que ce soit à voir avec l’autre abruti ? Voilà qui était décevant. D’accord, cela faisait des années qu’ils ne s’étaient pas vus, mais Adam aurait voulu que Dawn n’ait pas une si piètre opinion de lui. Tandis qu’elle appuyait sur le bouton de l’ascenseur comme si sa vie en dépendait – ce qui prouvait qu’elle n’était pas aussi maîtresse d’elle-même qu’elle voulait bien le montrer – il prit le risque de jouer la carte de l’humour et leva les mains devant lui. « Je plaide non-coupable, votre Honneur. » Il s’approcha d’elle et attendit qu’elle se tourne vers lui. « Je ne connais ce type ni d’Adam ni d’Ève, et crois bien que s’il avait été sous mes ordres, après la critique qu’il a osé publier, je l’aurais viré manu militari. J’ai toujours pensé qu’une critique culinaire se devait d’être toujours respectueuse du restaurant ET du chef en question, même si elle est négative. » Il s’adossa contre le mur du couloir, à côté de l’ascenseur. « De plus, je ne crois pas un seul instant un mot de ce papier. Tu as appris une grande partie de ton métier auprès de l’une des meilleures : ta mère. J’ai du mal à croire que tu aies oublié ses principes, sa droiture et son adoration pour le métier. Non, vraiment, ce mec est un crétin fini. » Adam eut un petit rire. « En tout cas, belle intervention, Cooper ! Je crois que ton irruption au milieu de cette réunion de travail va rester dans les annales. » Il se pencha en avant pour rire plus à son aise. « Tu as raison sur une chose. Tu ne courbes pas l’échine facilement, et c’est quelque chose que j’aime chez un restaurateur, un homme… ou une femme. Tu sais ce que tu vaux. Et tu as bien raison de ne pas te laisser faire. Mais je préfère quand même que tu t’en soies prise à lui plutôt qu’à moi. » Il lui adressa son sourire le plus charmeur, celui qui faisait fondre la gent féminine, il le savait. Arriverait-il à l’amadouer un peu ?

    La dernière fois qu’il l’avait vue, elle n’était encore qu’une adolescente, mais elle était devenue une grande et belle femme, il devait le reconnaître. Mais il y avait autre chose dans ses yeux. De la détermination, certes ; du courage, de la force, de l’énergie. Mais aussi de la fatigue et surtout, une indicible tristesse. Adam se demanda ce qui pouvait bien causer pareil sentiment. La critique du crétin ? Sans doute pas. Sa mère ? Peut-être... Un homme ? Adam sentit les affres de la jalousie s’ouvrir en lui à cette idée. Il secoua la tête mentalement. Allons ! Ils ne s’étaient pas vus depuis près de 10 ans, bien sûr qu’elle avait connu des hommes ! Lui-même, il ne s’était pas gêné pour sortir avec un bon nombre de femmes… Que le destin était joueur de les réunir ainsi à New York !

    L’ascenseur était monté et s’était ouvert et refermé sans que Dawn monte dedans. Adam voyait ça comme un bon signe, pour sa part. Au moins, elle n’était pas rétive à passer quelques instants en sa compagnie. De nouveau, il chercha son regard. Il voulait encore passer quelque temps avec elle, il devait trouver de quoi la retenir. À toute vitesse, il chercha un sujet de discussion. « Et ta mère, comment va-t-elle ? Elle est toujours en poste aux cuisines de l’Élysée ? Et ta sœur, Ellie, que devient-elle ? Est-ce que maintenant que tu es à New York, tu les vois quand même souvent ? » La famille. Un sujet bateau qui, espérait-il, ramènerait le sourire sur les lèvres de Dawn…

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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyLun 7 Jan - 15:49

Certes, Dawn avait un véritable torrent de braise s’écoulant dans ses veines, mais cela la rendait pas impolie. Elle écouta les arguments d’Adam jusqu’au bout sans émettre le moindre sourire, toute persuadée qu’elle était qu’il restait un critique et que le temps de leur enfance devait être loin. Elle l’imaginait assaillit par la gent féminine, ne pouvait évidemment pas lui résister, tandis qu’elle pâlissait à vue d’œil à cette simple idée. Une vague de jalousie s’empara d’elle tandis qu’elle évitait soigneusement son regard, s’efforçant tant bien que mal de retrouver un semblant de self-control alors que son petit accès de colère l’avait chamboulée. Cette divine apparition qu’il constituait détruisait une à une chaque barrière qu’elle savait très bien mettre entre elle et le reste du monde. Dawn était passée maîtresse dans l’art très noble d’éviter tout contact humain, tant et si bien qu’elle finissait par effrayer sa propre patronne. Ce n’était plus si étonnant que celle-ci l’ait contrainte à un ultimatum… une série de speed-dating ou bien une thérapie d’une longueur interminable chez un psychologue afin d’aller au fond des choses. Au final, la première option semblait aussi inutile que la deuxième, mais ma foi, pour conserver son emploi, il n’était rien que Dawn ne soit pas en mesure de faire. « Ravie d’avoir pu t’offrir une réunion qui ne soit pas pénible mais nettement plus… sportive » énonça-t-elle non sans un ton admirablement narquois, comme si elle tentait tout ce qui était en son pouvoir pour l’éloigner d’elle, au même titre qu’elle le faisait pour tous les autres. Hélas, lorsque la porte de l’ascenseur s’ouvrit enfin, la jeune femme fut comme immobile, incapable d’esquisser le moindre pas en avant. Si elle allait au bout de sa pensée première, elle n’était pas sûre de le revoir un jour. Son cœur s’était soudainement mis à battre la chamade, chose qui ne lui était plus arrivée depuis son départ de Londres, des années plus tôt. Elle osa une légère œillade, recréant ainsi un semblant de contact visuel, qu’elle rompit dès qu’il reprit la parole… pour mieux lui poser LA question à laquelle elle aurait préféré ne jamais être confrontée. Ses poings se serrèrent soudainement, et, tandis que ses yeux devenaient plus humides, elle soupira. « Ma mère est décédée des suites d’une longue maladie un an et demi après notre installation parisienne. Je te passe les détails. Quant à Ellie… »

Dawn ne put faire autrement que de marquer une courte pause. Son décès était si récent qu’elle se mit à en trembler comme une feuille, réalisant soudainement qu’elle ne pourrait plus jamais serrer son aînée dans ses bras ou même lui demander conseil en un moment de doute. Vaste tragédie… « Elle n’est plus là. Accident de voiture, hier. Mais sa fille va bien. » La respiration de la demoiselle était devenue haletante alors que quelques larmes s’écoulaient désormais contre ses joues pâlies. Finalement, alors que les portes se refermaient, Dawn tendit le bras pour les empêcher de se refermer réellement et pénétra à l’intérieur de la cage en espérant que celles-ci n’allaient pas tarder à se refermer sur elle. « Je dois partir. Je ne pense pas que nous nous reverrons. Au revoir Adam, prends soin de toi. »
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyLun 7 Jan - 17:11


dawn & adam

    Adam s’était attendu à beaucoup de choses mais pas à ça. Comme ça, Dawn avait perdu sa mère et sa sœur ? Cela n’arrivait pas souvent, mais il ne savait plus quoi dire tandis que des larmes coulaient en silence sur les joues de la jeune femme. Il ne savait pas quoi faire non plus. La prendre dans ses bras ? Cela aurait semblé trop familier alors qu’ils se retrouvaient après près de dix ans de séparation. Mais il ne pouvait pas rester planté là comme un âne, il devait faire quelque chose ! Et dire qu’il avait cru qu’en embrayant avec un sujet sur la famille, l’atmosphère s’allègerait… Quel idiot ! Soudain, Dawn tendit le bras pour empêcher l’ascenseur de se refermer et monta à l’intérieur. Sans trop savoir ce qu’il faisait, il monta derrière elle avant que les portes ne se referment. Maintenant qu’ils étaient seuls dans la cabine, l’idée lui sembla complètement stupide. Il ne savait toujours pas quoi lui dire… Il soupira et passa une main dans ses cheveux. « Écoute… Je sais qu’on a dû te le dire des dizaines de fois, mais… je suis désolé. Je n’avais aucune idée que… J’aimais beaucoup ta mère, tu sais. C’est en partie grâce à elle que j’ai appris à aimer la grande cuisine. Et je n’étais peut-être pas très proche d’Ellie, en tout cas, moins que de… Enfin, je suis désolé. » Il soupira de nouveau tandis que les portes de l’ascenseur s’ouvraient. Une personne monta, et le reste du trajet se fit dans le silence le plus complet, Adam se contentant de jeter de rapides coups d’œil à Dawn. Arrivés au rez-de-chaussée, l’inconnu descendit, mais Dawn ne faisant pas mine de bouger, Adam resta dans l’ascenseur à ses côtés. Comme les portes se refermaient et se rouvraient en attendant qu’ils décident quoi faire - Dawn semblait pétrifiée sur place – Adam prit le contrôle de la situation, et appuya sur un bouton au hasard. Les portes se refermèrent et la cabine monta doucement. D’un regard, il comprit qu’il avait appuyé sur le bouton du dernier étage. Une idée germa en lui.

    Personne ne monta dans l’ascenseur pendant le trajet. Lorsque les portes se rouvrirent tout en haut de l’immeuble, Adam lui prit doucement la main et l’entraîna vers l’escalier qui menait au toit. Il ouvrit la porte et le froid lui cingla le visage. Il se déplaça de façon à protéger la jeune femme du vent. L’immeuble n’était pas très haut, une trentaine d’étages, une peccadille à côté d’autres buildings, mais il offrait quand même une belle vue sur la ville. Le jour commençait à baisser, en cet après-midi du mois de janvier, et une jolie teinte rose et violette colorait le ciel. Adam s’avança près du rebord du toit, mais pas trop, tout en entraînant Dawn près de lui. « Depuis combien de temps es-tu à New York ? » Il ne lui laissa pas le temps de répondre – ou de ne pas répondre. Elle s’était laissé faire jusqu’ici, mais rien ne garantissait que ce soit la même chose par la suite. « Moi, ça ne fait que quelques semaines, début décembre, tu vois. Je me disais que tu pourrais me servir de guide, me montrer les endroits que tu appris à aimer. » Il aurait voulu la faire rire, pour lui faire oublier ce qu’elle vivait, mais il comprenait que c’était encore trop tôt, que la plaie de la douleur serait longue à se refermer. Il se retourna vers la jeune femme et instinctivement, approcha la main de son visage, glissa une mèche de ses cheveux derrière son oreille. « Ellie avait une fille, alors ? » dit-il tout doucement. « Comment s’appelle-t-elle ? Est-ce que son père va s’occuper d’elle maintenant ? » Il se retenait de la prendre dans ses bras, pour la protéger du froid, de la peine qui était la sienne, de tout ce qui l’entourait. Derrière eux, New York se préparait à vivre une nouvelle soirée…
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyLun 7 Jan - 17:33

Adam & Dawn

❝ i'm not sorry... almost. ❞

    Dawn ne se terrait pas dans ce silence mortel par plaisir, en vérité. Mais c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour éviter d’énoncer des paroles qui, à coup sûr, auraient été capables d’atteindre le jeune homme. Peut-être qu’en le blessant il s’effacerait purement et simplement de son existence ? Rien n’en n’était moins sûr. Il semblait tellement accroché à cette situation qu’il aurait presque été semblable à un naufragé avec une bouée de sauvetage. La jeune femme n’eut pas la force de le contrarier une fois qu’elle comprit qu’il les emmenait sur le toit, endroit où ils ne seraient pas dérangés et pourraient parler plus tranquillement… hélas, c’était oublier les obligations de Dawn, obligations auxquelles elle ne voulait pas échapper tant cela l’empêchait justement de sombrer dans une mélancolie ne lui ressemblant pas. Être entourée de son équipe, dans sa cuisine, à faire ce qu’elle aimait le plus en ce monde… voilà ce qui pouvait la sauver pour l’heure. Mais être ainsi dans le déni ne l’aiderait pas à faire son deuil. Au contraire, elle ne faisait que retarder la douloureuse échéance, sans compter qu’une fois que Zoé serait sortie de l’hôpital, elle serait pleinement responsable de sa vie, de ses bonheurs, de ses peines… Dawn peinait à réaliser l’immense tâche lui restant à accomplir. Pour un peu, un vertige ce serait emparé d’elle à cette simple idée. Mais comme toujours, Adam trouva le moyen de contrecarrer la chose… non seulement par ses délicates paroles, mais également par un geste auquel elle ne s’attendait pas et qui lui donnait presque envie de reculer afin de s’en protéger. Décidément, elle n’était pas coutumière des grandes embrassades, que celles-ci soient publiques ou privées. Pire, en tant qu’handicapé du sentiment, elle se posait là. « Trois ans. » La jeune femme avait articulé ces deux mots avec une grande difficulté, allant même jusqu’à se racler la gorge histoire de reprendre contenance. « Tout ce qui peut empêcher ma patronne de m’emmener à ces speed-dating qui me donnent envie de l’étrangler est bon à prendre. Non ! Oublie ça, ce n’est pas ce que je voulais dire ! »

    Dawn ferma un instant les yeux pour se reprendre, s’écartant sans douceur d’Adam tant leur proximité la dérangeait. Le pire, c’est que tout ceci la dérangeait dans le meilleur sens du terme… soit là où le bas blesse. « Ma nièce s’appelle Zoé, elle a huit ans. Je ne connais même pas le nom de son père. Ellie éludait toujours la question… je crois qu’il est français, mais de toute évidence, il ne s’est jamais intéressé à la petite. J’ai découvert aujourd’hui que ma sœur voulait que je m’en occupe s’il lui arrivait quelque chose. Comme si elle avait pu prédire cette saloperie d’accident… elle avait laissé une lettre chez un notaire. Moi avec elle, ça va être du grand art. » Dawn mettait toujours les pieds dans le plat, avait un rythme de dingue et se satisfaisait de ce qu’elle vivait, point barre. Mais l’arrivée d’Adam chamboulait non seulement ses plans actuels, mais ses certitudes… elle ne savait plus du tout ce qu’elle était censée faire. « Dans tous les cas… arrête. Arrête d’être sympa alors que je suis une vraie vipère avec toi depuis que je t’ai vu ! Arrête t’entends !! De toute façon, avec ton sourire si parfait, tes manières et ta prestance, tu dois crouler sous les demandes féminines, alors pourquoi ne pas te trouver un guide chez une vraie new-yorkaise pure et dure, hein ? Ne t’approche pas. Ne fais pas en sorte de remuer le passé car sinon je vais faire tout ce que je peux pour te faire tailler la route. Je ne peux pas perdre encore quelqu’un… alors DÉGAGE ! »
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyLun 7 Jan - 18:37


dawn & adam

    Adam s’attendait à cette réaction. Dawn le rejetait. Il comprenait ça. Après tout ce qu’elle avait vécu ces dernières années, elle n’avait pas envie de s’attacher à quelqu’un avec le risque de le perdre. Mais voilà, dès qu’il avait revu Dawn dans cette salle de réunion, il avait su qu’il voulait qu’elle fasse partie de sa vie de nouveau. Il ne savait pas de quelle manière, de quelle façon, mais il n’avait pas envie de la reperdre. Il croisa donc les bras sur la poitrine et attendit qu’elle finisse sa diatribe contre lui. Il entendait bien ce qu’elle avait à dire, mais il n’était pas du tout d’accord avec elle. Quand elle eut fini son speech et tandis qu’elle reprenait son souffle, il sourit. « Non, je ne dégagerai pas. Je ne te laisserai pas partir une nouvelle fois pour ne pas te revoir pendant dix ans. D’ailleurs, il faudra un jour qu’on parle de ce qui s’est passé avant que tu ne partes pour Paris. » Il leva la main pour empêcher une éventuelle interruption. « Mais pas maintenant. Maintenant, j’aimerai savoir ce que c’est que cette histoire de speed-dating avec ta patronne… Ça m’a l’air fichtrement intéressant. » Il essayait de réchauffer l’atmosphère avec de l’humour, puisqu’il avait complètement raté sa tentative avec le sujet de la famille. Et en même temps, à l’idée qu’elle puisse sortir et voir d’autres hommes, la flamme de la jalousie se réveillait en lui. Il ne sut pas s’il trembla à cette idée ou si c’est le froid qui lui fit cet effet-là. Il resserra les pans de son manteau contre lui. « Je crois que j’ai été un peu trop présomptueux de nous amener ici, alors qu’ils annoncent une tempête de neige et que la nuit tombe rapidement. Je me disais : que dirais-tu de nous montrer, à mon sourire si parfait et à moi, le restaurant dans lequel tu travailles ? J’ai hâte de voir le monde dans lequel tu évolues et d’en faire une vraie et bonne critique, pour montrer à cet abruti comment bien faire son boulot. » Oui, une soirée au chaud, à discuter comme de vieux amis devant un bon petit plat… Après tout, de vieux amis, c’est ce qu’ils étaient, non ? Il se rappelait toujours comment ils leur arrivaient à tous deux de descendre dans la cuisine de ses parents, en pleine nuit, pour aller fouiller dans le réfrigérateur, afin de se faire un petit en-cas de minuit. Madame Cooper, la mère de Dawn, était bien sûr au courant, mais elle fermait les yeux et même, leur préparait des plats spéciaux pour ces petites fantaisies nocturnes. À ce souvenir, Adam ne put s’empêcher de sourire. C’était vraiment la belle époque. Avant que tout ne se complique. Il se retourna vers Dawn. « Alors, qu’en dis-tu ? »

    Sans lui laisser le temps de répondre, il se dirigea vers la porte qui donnait sur l’escalier. Il attrapa la poignée et d’un geste assuré, voulut ouvrir la porte. Mais celle-ci lui résista. Il tira plus fort, poussa, donna un coup d’épaule contre le battant, frappa de toutes ses forces et finalement, jura dans sa barbe. Il fouilla dans ses poches de manteau, de pantalon, avant de pousser un autre juron, plus véhément. Il avait oublié son téléphone dans la salle de réunion, comme un idiot ! Maintenant, il se revoyait poser son iPhone sur la table pour prendre le journal et partir à la suite de Dawn. Il se tourna vers la jeune femme et d’un air suppliant, lui dit : « Dis-moi que tu as un téléphone sur toi. Dis-le-moi. Parce que sinon… » Comme un présage, le vent s’infiltra dans son blouson et il frissonna de tout son corps. Mais Dawn avait un téléphone, elle en avait forcément un…

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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyLun 7 Jan - 18:56

Adam & Dawn

❝ i'm not sorry... almost. ❞

    Dawn ne savait pas comment il se démerdait, mais il était bien le seul à parvenir à l’assouplir aussi facilement. « Tu es fou, Adam Lovering » souffla-t-elle en un murmure avant de pousser un long et pénible soupir tandis qu’il poursuivait, imperturbable, allant même jusqu’à lui faire piquer un fard à l’évocation de leur fameuse nuit ensemble, juste avant qu’elle ne doive prendre l’avion pour Paris. Ce moment avait sonné comme une sorte de promesse tacite entre eux. La chaleur de ses mains brûlait encore la peau de la jeune femme, qui frissonna et eut exactement le même réflexe que lui : celui de fermer davantage la fermeture de son manteau. Elle n’avait pas encore répondu à sa proposition qu’elle le vit se mettre à gesticuler, allant même jusqu’à grogner avant de lui expliquer le pourquoi du comment d’une telle agitation. Dawn aurait pu voir sa colère tripler de volume, mais, aussi étrange que cela puisse paraître, la jeune femme éclata sincèrement de rire. Il s’agissait bien du tout premier qu’elle se permettait en sa compagnie, et elle dû admettre que cela lui fit un bien fou. Effectivement, elle avait toujours son cellulaire sur elle, mais par principe, elle ne choisit pas la voie de la facilité… « Allons Lovering, où est donc passé ton côté aventurier ? » Dawn avait déjà remarqué un escalier de secours qu’ils pouvaient emprunter, bien qu’il soit sûrement gelé et que l’aventure n’en devienne… périlleuse. Elle prit néanmoins sa main, comme à chaque fois qu’elle l’embarquait pour faire des conneries qui leur valait les remontrances de leurs parents respectifs. Bien sûr qu’elle mentait en disant ne pas avoir besoin de lui. Au moment même où leurs regards s’étaient croisés, elle avait su qu’il redeviendrait aussi vital à son existence qu’il ne l’avait été par le passé. Sans doute n’avait-il jamais cessé de l’être. Ils avaient beau s’aventurer sur des escaliers en métal particulièrement glissants, main dans la main, Dawn voyait sa tristesse s’affaiblir pour un temps grâce à ce contact. Du moins jusqu’à ce qu’elle ne glisse et ne le lâche, se stoppant quelques mètres plus loin à un palier, son dos venant juste de heurter violemment la monture en métal desdits escaliers maudits. « Nom d’un chien !! » s’exclama-t-elle avant de se mordiller la lèvre inférieure : c’était douloureux, certes, mais comme à chaque fois, Dawn avait cette incroyable faculté de savoir se moquer d’elle-même.

    « Je crois qu’on va opter pour le téléphone, tout compte fait. Ne crie pas avant d’avoir mal, je n’avais simplement pas envie de revoir l’un de tes abrutis de collègue ! » Dawn demeura assise quelques instants, son appareil en main, tâchant de laisser la douleur s’amoindrir avant même que de faire un pas ou se relever. « Sans vouloir t’offenser, pendant le service, tu vas sagement t’asseoir à une table comme n’importe quel client. Et par pitié, dis-moi que tu ne fais pas ça pour écrire ensuite une critique assassine qui va me donner envie de t’arracher les yeux ! Lorsque tout le monde sera partie, il sera toujours temps pour toi de visiter ma cuisine. Mais hors de question de le faire en plein coup de feu… je serai très désagréable, je me connais. Je dois rester concentrée, en prime. » Dawn avait un goût non dissimulé pour l’excellence, qu’elle ne serait pas capable d’atteindre s’il était là pour la déconcentrer. Elle serait incapable d’être réellement elle-même avec lui à ses côtés, elle le savait. « Je ne tiens pas non plus à ce que ma patronne me harcèle si elle te voit… disons autrement qu’en tant que client. Quant au speed-dating, j’ai bien peur que justement, ma patronne désespère de me caser avec le premier abruti venu. C’est désespérant. Je ne vais pas échapper à ce qu’elle m’emmène demain, et j’ai envie de me pendre d’avance. » Finalement, elle n’avait pas dit un mot sur leur nuit. Du moins jusqu’à ce qu’elle ne tranche, tout en tentant de contrôler le rouge de ses joues : « il n’y a rien à dire sur mon départ, si ? Non, rien. Tu as dû te faire plaisir après mon départ, de toute manière. » Ah, vilaine jalousie...
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyLun 7 Jan - 19:44


dawn & adam

    Bon, au moins, elle ne se fâchait pas. Non, au contraire, Dawn éclata de rire. Elle aurait pu lui en vouloir de l’avoir emmenée sur ce toit glacial, l’injurier, le pourrir de la tête aux pieds, mais non, elle riait. Finalement, Adam finit par voir le côté drolatique de la scène et éclata de rire lui aussi. Maintenant, elle le prenait par la main, et il ne put s’empêcher de frissonner à ce contact, alors que des gants séparaient leurs doigts. Elle l’emmenait vers un escalier de secours. Quand Adam comprit ce qu’elle avait l’intention de faire, il se raidit. Il n’était pas du genre peureux, mais voilà : il avait un vertige monstre. Tandis que Dawn s’avançait vaille que vaille vers les escaliers, il se crispait de plus en plus. Elle s’avança et ce qui devait arriver arriva : elle glissa pour s’arrêter quelques mètres plus loin. Adam sentit son cœur bondir dans sa poitrine, mais déjà, Dawn s’asseyait, riant d’elle-même. Il secoua la tête. Il la reconnaissait bien là. Casse-cou et toujours prête à prendre la situation du bon côté. Elle sortit alors un téléphone de ses poches. Il ressentit une pointe de colère pendant une seconde – elle avait un téléphone sur elle depuis le début ! – mais s’adoucit quand il comprit qu’elle ne rejetait pas l’idée qu’il vienne dans le restaurant où elle officiait. Enfin, quand ils sortiraient de là, ils allaient pouvoir se retrouver tous les deux – pas seuls, entourés de monde dans ce restaurant huppé, mais au moins, elle ne le rejetait plus.

    Doucement, il mit un pied devant l’autre afin de se rapprocher d’elle et l’aider à se relever. « Ne t’inquiète pas, Cooper, je suis certain que la critique que je vais écrire sur le Bleeker’s sera très élogieux. » Ce disant, il ne la quittait pas des yeux. Tout pour ne surtout pas regarder en bas. Mais alors qu’il n’était plus loin d’elle, il glissa à son tour et se retrouva les quatre fers en l’air à côté d’elle. Un instant sonné, il rouvrit les yeux et fit de son mieux pour ne pas penser qu’il y avait trente étages au-dessous de lui. « Écoute, je vais te faire un aveu. J’ai le vertige. Vraiment : dès que je monte sur une chaise, je vacille. Alors tu peux imaginer dans quel état je me trouve maintenant. Donc si tu pouvais te dépêcher de passer ce coup de fil… » Il prit une grande respiration et la résolution de ne plus bouger jusqu’à ce qu’il soit sûr de s’en sortir vivant. « Je sais que c’est de ma faute. Je n’aurais pas dû t’entraîner sur ce foutu toit alors que tout est glacé. Mais je voulais t’emmener loin de ce crétin. » Il ferma les yeux un instant, puis les rouvrit. « Et puis, d’accord, je voulais me retrouver seul avec toi. » Oubliant sa résolution, il tourna la tête et vit le vide sous lui. Au bord de la nausée, il détourna vivement le regard et fixa la lune qui apparaissait dans le ciel de plus en sombre de la Grosse Pomme. « Cette histoire de speed-dating me paraît complètement insensée. Je veux dire, tu ne dois avoir aucune difficulté à trouver chaussure à ton pied, je ne sais pas pourquoi elle t’embête avec ça. » Il sauterait dans le vide plutôt que d’avouer qu’il mourait de jalousie. « J’ai bien une idée pour t’en débarrasser, mais… » Puis il se souvint où il était et dans quelle situation il se trouvait. « Je ne veux pas paraître pressant, mais s’il te plaît, peux-tu passer ce coup de fil ? » Elle se moquerait certainement de lui après cela pendant des heures, mais il s’en fichait. Tout ce qu’il voulait pour l’instant, c’était partir d’ici, sain et sauf. Le souffle de plus en plus court, il attendait. Bon Dieu, elle allait le passer, ce foutu coup de téléphone ?
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyLun 7 Jan - 20:04

Adam & Dawn

❝ i'm not sorry... almost. ❞

    Adam était décidément le premier homme qu’elle laissait l’approcher d’aussi près. Mais il n’avait jamais été comme les autres. Ils avaient partagé tant de choses qu’elle peinait à se souvenir le nombre de fois où ils avaient tous deux été punis. Étrangement, ils ne rejetaient jamais la faute sur l’un ou sur l’autre… ils prenaient ensemble, comme deux soldats parfaitement formatés par leurs devoirs respectifs. Dawn savait aussi que tous les souvenirs qu’elle chérissait tant étaient liés à sa mère mais également à la famille Lovering. Le travail qu’Evanorah avait accompli là-bas lui avait permis de se remettre du deuil de son mari et d’avancer, afin d’offrir à ses filles un avenir un peu plus chantant. La jeune femme avait grandit en gardant cet état d’esprit. Hélas, à la mort de sa mère, Dawn avait dû multiplier les petits boulots pour survivre. Certains n’étaient pas nécessairement reluisants, mais cela restait son petit jardin secret, nul n’avait à être au courant. Du reste, elle n’eut pas le temps de se perdre davantage dans les méandres de son passé puisque son ancien acolyte tomba à son tour, glissant et mettant en valeur l’un des rares défauts qu’il pouvait bien avoir : son vertige. « Diable, le parfait fils Lovering aurait-il finalement un défaut ? » Dawn ne put s’empêcher d’éclater de rire, s’agrippant à la fois au bras du jeune homme pour l’aider à se relever mais également à son téléphone cellulaire, qu’elle aurait été mal avisée de laisser tomber. Finalement, l’aveu qu’il lui fit ne manqua pas de provoquer un bond vertigineux à son palpitant dans le tréfonds de sa poitrine : il avait voulu être seul avec elle ? Voilà bien une vérité à laquelle elle n’était aucunement préparée ! Sans doute était-il préférable qu’elle ne dise rien à propos de ça, car comme chacun sait, elle aurait été parfaitement capable de mettre les pieds dans le plat et sortir ainsi quelque chose de follement désobligeant… elle n’était jamais à l’aise face à la gent masculine. Ils n’étaient plus des enfants et Adam constituait absolument tout ce qui pouvait hélas lui plaire. C’en était presque malheureux… « Bouge pas Superman en papier bulle, je le passe cet appel ! » Dawn mit finalement un terme au supplice du jeune homme en s’exécutant sans plus attendre. Quelqu’un avait juré de passer dans la minute, mais voilà qui leur laissait à peu près soixante secondes, temps durant lequel Adam pouvait faire un malaise ou que sais-je encore.

    Prise d’une soudaine idée de génie, la jeune femme eut le bon réflexe de ranger son téléphone dans la poche de son manteau et de prendre ainsi le visage du critique à l’aide de ses deux mains gantées de blanc. « Arrête de penser à ce qui nous entoure et regarde-moi. » Dawn elle-même ne savait pas au juste pourquoi elle avait dit cela. Qu’importe, il s’agissait d’un réflexe, qu’elle aurait tôt fait de nier une fois que le supplice aurait pris fin. Il ne fallait surtout pas qu’elle pense à la soudaine proximité extrême de leurs deux visages, des yeux intensément sombres de son acolyte de toujours, dans lequel elle se serait volontiers perdue des heures durant… à vrai dire, on les dérangea alors même qu’elle était attirée tel un aimant et avait déjà commencé à rapprocher son propre visage. Elle se racla légèrement la gorge et accepta la main vigoureuse et assurée d’un responsable de la sécurité. Celui-ci les ramena à bon port, les faisant ainsi sortir de ces maudits toits et les laissant juste devant l’ascenseur avant de les saluer respectueusement afin de poursuivre sa ronde. Dawn poussa un soupir, ne sachant au juste ce qu’elle était censée dire de spirituel afin de briser le silence mortel s’étant emparé de l’atmosphère sonore et qui se faisait de plus en plus pesant. « Ma patronne pense que je ne vis que pour être dans ma cuisine. D’un côté, elle trouve appréciable que j’aille dénicher les meilleurs produits à quatre heures et demie chaque matin au port, mais de l’autre, elle trouve que je néglige l’aspect personnel de ma vie. Je ne sais pas pourquoi elle me harcèle avec ça, mais c’est un fait. Je suis chef, c’est ce que je suis, point. Quelle était ton idée lumineuse ? Je brûle de l’entendre ! » Si cela pouvait l’empêcher de passer une soirée déplorable, elle était évidemment preneuse.
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyMar 8 Jan - 17:58


dawn & adam

    Évidemment, Dawn éclata de rire lorsqu'Adam avoua son vertige. Celui-ci se renfrogna. « Oui, bon, ce n'est pas vraiment un défaut. C'est juste une peur, disons, irrationnelle. Enfin, pas si irrationnelle que ça, quoi. Ça peut aider à... bon, je ne sais pas, mais si tu pouvais passer cet appel... » Il se rendait bien compte que son ton était trop implorant, mais vraiment, il n'en pouvait plus. Finalement, elle dût décider que le supplice du critique avait assez duré car elle composa un numéro sur son téléphone et Adam comprit que quelqu'un n'allait pas tarder à venir à leur secours. Il poussa un long soupir ; son calvaire allait prendre fin.

    Soudain, les deux mains de la jeune femme furent sur ses joues. Il ne savait pas trop pourquoi elle faisait cela, mais à travers les gants blancs, il pouvait sentir la peau chaude de Dawn et il se sentait bien. Il obéit à son injonction de la regarder et dès lors, ne put la quitter des yeux. Était-ce son imagination ou leurs visages se rapprochaient-ils l'un de l'autre ? Dieu sait ce qui se serait passé si le responsable de la sécurité n'était pas arrivé à ce moment-là. D'un côté, Adam était ravi de le voir ; de l'autre, il l'aurait volontiers envoyé au diable tant il aurait aimé que ce moment avec Dawn dure plus longtemps. Cependant, lorsqu'enfin ils quittèrent le toit et se retrouvèrent seuls devant l'ascenseur, il dût reconnaître qu'il se sentait beaucoup mieux. Troublé, mais mieux. Il se concentra pour suivre ce que lui disait la jeune femme. « Mon idée ? Euh... Ah oui. Eh bien, tu pourrais lui dire que tu sors avec moi, comme ça elle arrêterait sans doute de te harceler avec cette idée de speed-dating. Oui, bon, c'est nulle comme stratégie, je te l'accorde, mais je te rappelle que je suis pratiquement tombé sur la tête, alors ça a dû me déconnecter quelques neurones, il faut croire. Hum. » Pour se donner une contenance, il appuya sur le bouton de l’ascenseur. « Avec notre chance, on va se retrouver coincés dans l’ascenseur. Heureusement, j’ai peut-être le vertige, mais je ne suis pas claustrophobe. Et toi ? Non pas qu’on va se retrouver entre deux étages, mais… » Il se passa une main sur le visage. Voilà qu’il se mettait à dire tout et n’importe quoi, comme les rares fois où il était nerveux. Il ressemblait à un adolescent lors de son premier rendez-vous, oui ! Il décida de se taire jusqu’à ce qu’une parole sensée veuille bien sortir de sa bouche. Bientôt, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et ils pénétrèrent dans la cabine. Il appuya sur le bouton du rez-de-chaussée et attendit que les portes se referment. L’appareil commença doucement à descendre. Non, il ne dirait rien jusqu’à ce que Dawn relance la discussion, sinon, il allait encore dire des bêtises. Qu’est-ce que cette fille – cette femme – avait le don de le troubler…
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyMar 8 Jan - 18:17

Adam & Dawn

❝ i'm not sorry... almost. ❞

    Au moment même où Dawn se tournait vers Adam un air à la limite de la panique, l’ascenseur s’arrêta brusquement dans sa course. Évidemment, elle aurait dû s’y attendre ! La jeune femme tâcha de fermer les yeux pour se concentrer, évitant ainsi de montrer qu’elle tremblait comme une feuille à cet instant précis. Vous l’aurez deviné : si le bel anglais avait le vertige et une peur indicible du vide, Dawn ne pouvait pas rester enfermée, à moins que ce ne soit dans sa cuisine, qui somme toute était un grand espace aéré. Il faut dire que de nombreuses anecdotes pouvaient expliquer la raison d’une telle crainte. Mais plutôt que de les énoncer de vive voix et ainsi passer pour une midinette craintive, Dawn prit le parti de se mettre à respirer profondément, faisant face à ses propres peurs pour la première fois depuis des lustres. Fallait-il qu’elle tienne à Adam pour ne pas déjà s’être mise à hurler… ou qu’elle veuille l’impressionner, c’était au choix. « Tu serais prêt à feindre d’être un parfait petit ami pour que ma patronne évite de m’emmerder avec son speed-dating ? Je confirme, tu es tombé sur la tête ! » s’exclama-t-elle avant de rire nerveusement. Mais elle ne se moquait pas de lui, bien au contraire, et se surprenait presque à rêver que tout ceci ne soit pas une proposition lancée comme ça, dans le but de lui rendre service. « Mais c’est une idée de génie… cela dit, tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques tu peux donc reconsidérer la chose, je ne t’en voudrais pas. Je suis un cauchemar ambulant, vraiment, tu ne sais pas à qui tu as à faire ! » Dawn finissait par ne plus être capable de sourire ou même de garder les yeux ouverts tant sa peur prenait le dessus sur tout le reste. On aurait presque dit qu’elle avait soudainement froid, à moins que ce ne soit l’accès subit de fièvre qui la faisait ardemment transpirer. Son front ruisselait à moitié, et elle ne parvenait même plus à articuler clairement des phrases cohérentes. Des années de contrôle venaient d’être balayées tel un château de cartes face à un souffle de vent un peu trop vif… « Tu sais, quand j’étais petite, juste avant que je ne te rencontre, je suis tombée dans un puis. J’ai hurlé, hurlé, passant l’intégralité de la nuit à le faire jusqu’à devenir à moitié aphone. On m’a retrouvée le lendemain, dans un état catatonique. Charmante histoire, hein ? Je ne sais même pas comment je viens de faire pour te la raconter alors que personne ne le savait à part ma mère… même ma sœur ne le savait pas. »

    Les yeux de la demoiselle s’étaient soudainement humidifiés tandis qu’elle peinait à les garder ouverts. Une chose est sûre, elle n’allait pas quitter l’emplacement où elle se trouvait : près de la porte, c’était parfait. Mais puisqu’elle craignait qu’Adam ne la prenne pour une échappée de l’asile, elle ne put décemment s’empêcher de lui mettre les points sur les virgules… « Je suis claustrophobe. C’est une chance qu’on soit complémentaires, tu crois pas ? Ils vont venir nous sortir de là, c’est sûr. »
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyMar 8 Jan - 19:59


dawn & adam

    C’était une blague. Ça ne pouvait forcément être qu’une blague. Ou alors, ils étaient maudits. Adam avait lancé ça en l’air et maintenant, Dawn et lui se retrouvaient bel et bien coincés dans ce foutu ascenseur. Il se serait frappé la tête contre les parois de la cabine s’il avait été seul. Il jeta un coup d’œil à Dawn, pour voir comment elle allait. Elle respirait fort, comme si elle était en proie à une peur panique. Adam fronça les sourcils. Il avait voulu blaguer, tout à l’heure, en parlant de claustrophobie. Serait-il possible que… ? Mais déjà, elle embrayait sur cette histoire de speed-dating. Cependant, il le voyait bien, quelque chose clochait. Son rire sonnait trop fort, trop faux. Finalement, elle ne put garder les yeux ouverts et il vit de la sueur perler sur son front. « Tu sais, quand j’étais petite, juste avant que je ne te rencontre, je suis tombée dans un puits. » Oh. C’était donc ça. Il l’écouta raconter son histoire sans la quitter des yeux. Maintenant, elle peinait à retenir ses larmes et restait fermement près de la porte. Il s’approcha d’elle et passa un bras autour de ses épaules. « Allez, ne t’inquiète pas, ça va aller. Tout à l’heure, c’est toi qui m’as aidé à surmonter ma peur ; c’est à moi de le faire, à présent. » Délicatement, il ouvrit la poche du manteau de la jeune femme dans lequel elle avait glissé son portable. Il l’agita sous son nez. « On pourra dire qu’il nous aura bien servi aujourd’hui, celui-là. » Il composa un numéro, en espérant silencieusement qu’il y aurait du réseau. Miraculeusement, il réussit à avoir le responsable de la sécurité – le même qui les avait sortis du mauvais pas quelques minutes plus tôt – et celui-ci l’avertit qu’une panne de courant générale avait lieu sur tout le quartier, que les secours étaient prévenus et qu’ils seraient libérés aussi vite que possible.

    Adam raccrocha en se demandant si Dawn tiendrait le temps qu’on vienne les délivrer. Son bras n’avait pas quitté ses épaules. Il resserra la main sur son blouson en riant doucement. « On fait vraiment une belle paire de bras cassés, hein ? » Il pencha la tête vers la jeune femme, jusqu’à ce que sa bouche ne soit qu’à quelques millimètres de son oreille. « Maintenant que tu m’as raconté cette affreuse histoire de puits, à moi de te dire comment est né mon vertige. Tu verras, c’est nettement moins effrayant, c’est même totalement hilarant, quand on y pense… Je n’étais pas enfant. Ça devait être deux ou trois ans après ton départ pour Paris. Avec des potes de l’Université, on avait décidé de fêter la fin des cours en allant sauter en parachute. Je n’y voyais aucun problème, et surtout, il y avait Amber, cette fille que je voulais impressionner… Bref. Le jour arrive, on s’entraîne au sol, on nous donne les instructions, tout se passe bien. On décolle. Je ne me sens pas trop bien, mais je me dis que ça va passer, c’est juste l’altitude qui fait ça. On arrive à la bonne altitude, la porte s’ouvre. Un premier copain passe, puis un deuxième. Enfin, c’est mon tour. Bon, pour faire court, je n’ai jamais réussi à sauter, terrifié par ce vide au-dessous de moi, et pire… et je te tue si tu le répètes à quelqu’un… j’ai vomi sur un des instructeurs. Depuis ce jour, je ne peux pas m’empêcher de frémir quand je passe sur un pont ou quand je regarde par le hublot d’un avion. Désopilant, non ? » Finalement, il éclata d’un rire franc. « Je peux te dire que cette histoire m’a suivi tout le temps de l’Université. » Il sourit en s’éloignant un peu de Dawn. « Tu sais, je te trouve très courageuse de m’avoir raconter cette histoire. Et surtout je suis très touché que tu aies assez confiance pour me la confier. » Sans trop savoir pourquoi, il l’embrassa sur la joue. Un ange passa, enveloppant l’atmosphère d’un silence confortable. Finalement, ce petit intermède n’était peut-être pas si terrible…

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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyMar 8 Jan - 20:18

Adam & Dawn

❝ i'm not sorry... almost. ❞

    A la simple évocation d’une fille qu’il avait tenté d’impressionner, Dawn frissonna aussitôt de jalousie. Diable, elle ne pouvait pas s’en empêcher ! Cette sensation était désagréable, cruelle, incontrôlable. Elle se serait mis des gifles. C’était presque une chance qu’elle soit incapable d’esquisser le moindre mouvement tant l’endroit où elle se trouvait lui semblait rétrécir de seconde en seconde. Finalement, Adam avait bien fait d’entourer ses épaules de l’un de ses bras, car son contact lui offrait une sensation nettement plus agréable et chaleureuse que tout ce qu’elle avait ressenti jusque là. Le sentir murmurer à son oreille lui donna cependant l’impression qu’une vague de chaleur l’envahissait entièrement, émotion qu’elle n’avait plus ressentie depuis des lustres. Effectivement, ils étaient une équipe de bras cassés, et elle émit un très léger rire face à l’anecdote du bel anglais, mais elle ne pouvait pas faire le moindre pas en avant ou en arrière pour autant. Tout ce dont elle avait envie, c’était de hurler… ou de se blottir dans les bras. Dans un cas comme dans l’autre, sa position actuelle ne pouvait pas être plus inconfortable. « Tu as cassé le mythe là ! » articula-t-elle non sans une intense difficulté et alors que l’intégralité de son corps tremblait comme une feuille morte. « J’imagine que cette chère Amber a dû être… tellement impressionnée qu’elle t’a ouvert grand les bras histoire de te montrer qu’elle n’avait d’yeux que pour toi ! » La moquerie n’avait rien de sympathique, et nul n’en avait davantage conscience de la demoiselle. Mais sa jalousie semblait être plus évidente que celle d’Adam, rigoureusement cachée derrière son sourire parfait et ses manières ne l’étant pas moins. Ce genre d’émotion allait la rendre givrée, en tout cas plus qu’elle ne l’était déjà. C’en était à tel point que Dawn s’écarta brusquement du jeune homme, fierté obligée, afin de se coller contre la paroi la plus proche. Fallait-il que son orgueil et sa jalousie soient puissantes pour l’inciter à bouger, sans quoi, jamais elle n’aurait pu prouver la présence de tels sentiments… « Donc finalement, c’est parce qu’elle t’a jeté que tu as le vertige ? Finalement, je suis remplaçable, tu vois, ce n’était pas la peine d’en parler. » Là encore, Dawn ce serait mis des baffes. Sans doute était-ce le baiser qu’il avait déposé sur sa joue qui lui faisait totalement perdre les pédales.

    Les minutes paraissaient bien trop longues et la jolie blonde ferma subitement les yeux pour tâcher de se concentrer. Si elle continuait sur sa lancée, Adam allait vouloir à tout prix sortir de cet enfer et ne plus jamais recroiser sa route. Ce n’était pas du tout le but de la manœuvre, en vérité… le contraire serait bien mieux aux yeux de la piquante chef. « Il n’y a aucun courage dans ce que j’ai fais. C’est pathétique, plutôt. Il n’y a plus qu’à espérer que ce ne sera pas trop long. J’ai toujours une cuisine à faire tourner et j’ai une sainte horreur d’être dans cet état là. » Le contrôle était la base même de son existence actuelle. Sans quoi elle se serait mis une balle depuis longtemps, surtout avec la tragédie venant juste de lui tomber dessus.
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyMar 8 Jan - 20:59


dawn & adam

    Finalement, Dawn s’écarta un peu trop violemment de lui. Il aurait aimé la serrer plus longtemps dans ses bras, mais il ne voulait pas non plus profiter de la situation. Elle était morte de peur, il le savait. Alors il s’appuya nonchalamment contre une des parois de l’ascenseur, les mains dans les poches. « Si tu veux tout savoir, après toute cette histoire, je n’ai plus entendu parler d’Amber. Tout au plus ai-je su qu’elle était sortie avec un de mes potes – un de ceux qui avait réussi à sauter, bien sûr. » Il se retenait de sourire de toutes ses dents, mais c’était difficile, tant il était convaincu que les sarcasmes de Dawn étaient dus à la jalousie. Alors comme ça, elle était jalouse ? Bien. Très, très bien. Il ne savait pas trop ce qu’il allait faire de cette certitude. Mais il n’allait pas en rester là, ça, c’était sûr. Bon, pas maintenant, pas dans cet ascenseur, alors qu’elle était transie de froid et de peur, mais dès qu’ils sortiraient… eh bien, il laisserait son charme agir. En attendant, il allait tenter de l’amadouer.

    « Mais si, tu es courageuse, Cooper. Parce que déjà, tu es montée dans cet ascenseur après ma blague minable sur la claustrophobie. Et aussi, parce que tu ne t’es pas effondrée comme une hystérique. Non, tu gardes ton calme. Et pour ça, je t’admire. Si tu savais tous les stratagèmes que je trouve pour éviter de me trouver en hauteur. Lorsque je ne peux pas m’en passer – par exemple quand je dois prendre l’avion – je m’assomme de somnifères. Tu parles d’un mythe ! »
    Irrémédiablement attirée par la jeune femme, il se rapprocha d’elle. « En plus, avec ce que tu as vécu hier… Beaucoup se seraient contentés de rester pleurer sous leur couette. Mais non. Toi, tu continues et tu te bats. Ça, ça ressemble à la Dawn que j’ai connue autrefois. » Était-ce le moment de reparler du passé ? Après tout, Dieu seul savait combien de temps ils allaient passer dans cet espace confiné, et peut-être n’était-ce pas le meilleur moment, d’accord, mais Adam ne put s’en empêcher. Il plissa les yeux en direction de la jeune femme. « Est-ce que tu regrettes ce qui s’est passé ? » Il se passa une main dans les cheveux. « Je ne parle pas d’aujourd’hui, bien sûr. Je te parle évidemment ce qui s’est passé avant que tu ne partes pour Paris… »

    Pendant des mois, il n’avait fait que penser à cette nuit entre les bras de Dawn, à la déchirure qu’il avait ressentie quand elle était finalement partie, suivant sa mère. Il l’avait détestée, se souvenait-il, avant de détester tous les hommes qu’elle pouvait croiser, sans même les connaître. Oh, si elle était jalouse à l’instant, comme il l’avait été lui aussi à l’époque ! Pas qu’à l’époque, devait-il s’avouer. Cette histoire de speed-dating avait fait ressurgir la blessure qu’il avait connue et qu’il avait bien soigneusement crue enfouie au fin fond de son cœur. Mais il avait suffi de la revoir, aujourd’hui, pour se rendre compte qu’il n’avait jamais totalement guéri de ce départ précipité. Oui, finalement, peut-être était-il temps de mettre les points sur les i. « Alors, tu regrettes ? »
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyMar 8 Jan - 21:19

Adam & Dawn

❝ i'm not sorry... almost. ❞

    Aussi vrai que Dawn était avare de compliments quand elle s’y mettait, la jeune femme détestait en recevoir. Bien sûr, cela lui faisait plaisir, dire le contraire n’aurait pu être qu’un odieux mensonge, mais cela la mettait résolument mal à l’aise. Elle préférait que l’on s’oppose à elle, histoire d’avoir quelque chose de spirituel à répondre et d’être dans son domaine de prédilection. Dawn s’était toujours opposée à tout le monde. Incapable de rester en place, d’être polie lorsqu’il le fallait, de se taire dans une bibliothèque, de mettre une écharpe en hiver… cet esprit de contradiction ne l’avait jamais quittée. Aussi, elle trouvait proprement exaspérant le fait qu’Adam puisse tout prendre avec un temps calme, ne pas la rembarrer pour ses diverses moqueries ou même tâcher d’être spirituel alors qu’il aurait eut tout pouvoir en cet instant. La jolie demoiselle restait calme, certes, mais il s’agissait d’un véritable feu sous la glace. On ne pouvait pas la maintenir en cage ou prétendre même la connaître tant elle s’avérait être changeante. Peut-être était-ce justement ce qui forçait le plus l’admiration du bel anglais… mais dans tous les cas, son calme n’était qu’illusoire. Le seul endroit sur terre où elle maîtrisait absolument tout, c’était sa cuisine. En l’occurrence, elle en semblait loin et le simple fait qu’Adam ne se rapproche la paralysait complètement. C’est fou l’effet, l’emprise qu’il possédait sur sa personne. A croire qu’il aurait pu choisir de la rendre heureuse ou de la briser d’une seule parole. Voilà bien ce qui la mettait hors d’elle, justement… « Je sais bien feindre, ça ne fait pas de moi quelqu’un de courageux ou qui ne souffre pas. La seule raison pour laquelle je ne m’effondre pas c’est justement parce qu’il y a un public devant moi, figure-toi. » Dawn refusait de pleurer devant autrui. A ses yeux, il s’agissait d’une marque de faiblesse qu’elle ne pouvait tolérer pour elle-même. Autant qu’il se le tienne pour dit : elle était mille fois plus complexe que lorsqu’il ne l’avait quittée… hélas, il ne la ménageait pas non plus. Surtout en lui posant LA question qu’elle redoutait.

    Pendant les premières secondes qui suivirent celles-ci, Dawn fut tentée de feindre une parfaite indifférence. Mais là, tout de suite, elle n’en n’était pas capable. « Bien sûr que si, je regrette ! » énonça-t-elle avec un aplomb tel qu’il était impossible de croire quoi que ce soit d’autre. Sa propre vérité finit par la rattraper, ceci étant : le souvenir de leur séparation, de longues heures à sentir son cœur se serrer à lui en donner la nausée, l’impossibilité de respirer à chaque fois que sa mère osait prononcer son nom… comme si elle pouvait l’oublier ! « A chaque fois que je m’endormais, je me réveillais en sursaut, la respiration haletante, en m’apercevant que mes bras s’étaient ouverts en se désespérant de ne pas pouvoir se refermer sur ta personne. Je me surprenais à détester ton prénom et à me languir de l’entendre à nouveau de la bouche de quelqu’un. Tu étais partout, tu ne me laissais pas en paix. A chaque fois que j’étais avec un homme, j’avais l’impression que c’était toi… et lorsque je découvrais la vérité, je repoussais violemment la personne pour m’enfuir à toutes jambes au loin. Et en vérité, je me suis haïe plus que je ne te haïssais. Mais il était trop tard, alors j’ai accepté ma condition. C’est tellement ridicule… » Dawn soupira avant de fermer à nouveau les yeux, incapable de calmer les battements virulents de son cœur contre sa poitrine. Elle se maudissait d’avoir eu la langue aussi pendue. « Je regrette. Mais pas la chose que tu crois. » Allez comprendre qu’elle voulait dire regretter que ça n’aille pas plus loin !
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyMer 9 Jan - 15:41


dawn & adam

    Adam eut l’impression de recevoir un uppercut dans l’estomac à la réponse de Dawn. Ainsi donc, elle regrettait. Oh, que ça faisait mal… Il soupira. « Eh bien moi, tu vois, je ne regrette rien. Bien sûr, ça a été dur après ton départ, mais comment regretter ? C’était tellement… tellement parfait. Enfin, ça ne l’était peut-être pas, mais ça l’était pour moi à cet instant-là. Oh, moi aussi, je t’ai détestée, tu ne peux pas savoir à quel point. Mais regretter ce moment magique ? Jamais. » Il se détourna de la jeune femme en se maudissant lui-même. Qu’est-ce qui lui avait pris de ramener le sujet sur le tapis ? Au moins, maintenant, il savait à quoi s’en tenir. Très bien. Finies les illusions. Dorénavant, il garderait le silence jusqu’à ce qu’on vienne les secourir.

    Comme par miracle, l’ascenseur se mit en branle à cet instant précis. Parfait. Adam décida sur-le-champ que les choses avaient assez duré. Il avait été fou de croire qu’ils auraient pu en reprendre là où ils s’étaient arrêtés. Finalement, Dawn n’avait peut-être pas eu tort lorsqu’elle avait dit qu’il y avait peu de chances qu’ils se revoient. Après tout, New York était l’une des plus grandes villes de la planète, ils pouvaient vivre chacun de leur côté sans jamais se croiser. D’accord, ils s’étaient revus cet après-midi, mais c’était juste un mauvais coup du destin. À l’avenir, il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l’éviter. À commencer par son restaurant. Lorsqu’ils se retrouvèrent enfin au rez-de-chaussée, dans le hall de l’immeuble, il y eu un instant de flottement. Qu’allait-il faire maintenant ? D’accord, il avait décidé de ne plus rien à voir avec elle, mais ça ne les empêchait pas de se quitter en bons termes. Il se retourna vers Dawn, qui elle aussi, restait plantée dans ce grand hall comme si elle ne savait pas quoi faire. « C’était une idée idiote. Je veux dire… de jouer à être ton petit ami pour éviter le speed-dating. Il va falloir que tu trouves une autre idée pour y échapper. Et… je crois que j’enverrais un de mes employés pour faire la critique du Bleeker’s, ça vaut mieux. » Il constata qu’il avait les mains moites. « Tu avais raison depuis le début. C’était une mauvaise idée de croire qu’on pouvait revenir en arrière. J’ai été ravi de te revoir, mais… je crois qu’il vaut mieux en rester là. » Il se pencha vers elle et déposa un baiser léger sur sa joue gauche – il ne pouvait pas s’en empêcher. « Prends bien soin de toi, et bon courage avec Zoé. Je suis sûr que tu t’occuperas merveilleusement d’elle. »

    Voilà, c’était fini. Finalement, cette rencontre fortuite n’était peut-être pas si inutile que ça, pensa Adam en se dirigeant vers les portes battantes de l’entrée de l’immeuble. Elle aura au moins eu le mérite de mettre les points sur les i et, pourquoi pas ?, d’en finir avec cette histoire. Oui, maintenant, il allait pouvoir oublier Dawn. Pour de bon.
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyMer 9 Jan - 16:01

Adam & Dawn

❝ i'm not sorry... almost. ❞

    Ce fut au tour de Dawn de recevoir comme une grande gifle en pleine figure. Le discours d’Adam fut d’une telle froideur qu’elle en fut gelée sur place. Comment ne pas maudire sa fierté après cela ? Certes, elle avait cherché à se rattraper mais de toute évidence, son discours n’était pas aussi clair que de l’eau de roche. Cela lui déchirait le cœur de part en part, mais sans doute était-ce mieux ainsi. « Tu n’as pas entendu ce que j’ai dis après ? Et bien parfait ! Va-t-en !! » eut-elle juste le temps de dire alors qu’il s’éloignait déjà, la laissant toute à la merci de sa colère et de cette foutue solitude qui ne semblait plus vouloir la lâcher. Finalement, c’était la toute première fois que Dawn avait aussi peu envie de retourner au restaurant. La première fois de sa carrière, en vérité. Elle marchait à la lenteur d’un escargot dans le hall de ce maudit immeuble, comme frappée par un mal dont personne ne pouvait soupçonner l’origine. Un peu comme si elle avait quitté une seconde fois la famille Lovering, à ceci près que cette fois, c’était à cause d’un simple défaut de communication. La jeune femme se dirigeait donc vers la sortie, tentant de reprendre du poil de la bête jusqu’à ce qu’elle n’augmente la cadence et ne finisse par tomber nez à nez avec le même critique dont elle s’était publiquement vengée. Celui-ci la bouscula sans aucune douceur, la faisant même vaciller et tomber, avant de s’excuser… mais ses mots sonnaient incroyablement faux. Dawn refusa d’ailleurs de prendre la main qu’il lui tendait pour se relever et s’écarta aussitôt pour éviter de créer toute proximité qui ne serait pas absolument nécessaire. « Je savais que vous étiez une femme de caractère. Il n’y a qu’à observer votre beau visage pour s’en rendre compte. Droite et forte. Comment ne pourrais-je pas être satisfait ? Ma critique a eu le don de vous faire venir jusqu’ici ! Ne restons pas sur un malentendu, voyons… acceptez donc que je vous invite quelque part, quand vous aurez quelques minutes à m’accorder. »

    Alors là, c’était trop fort. Dawn n’eut rien d’autre qu’une expression de dégoût envers cet homme se croyant manifestement le maître du monde, mais il allait rapidement descendre de son piédestal : s’il eut l’opportunité de lui saisir la main, la jeune femme se dégagea de cette ridicule emprise en un geste virulent et, non sans une volonté parfaitement retrouvée, dégaina : « Le seul endroit sur terre où j’ai envie de vous imaginer, c’est sous un train, pas avec moi. Il n’est rien que votre être m’inspire d’autre qu’un infâme dégoût. Un petit conseil : restez loin de moi. Ne vous approchez pas, ne remontez même pas votre sale regard sur ma personne et alors nous en resterons là. » Dawn le contourna, cherchant Adam du regard en se stoppant quelques instants, mais en vain. Finalement, elle sortit purement et simplement du bâtiment afin de retrouver sa cuisine adorée. Toute la soirée durant, elle n’eut guère le temps de penser à autre chose qu’aux commandes pleuvant, mais n’hésita pas à payer un livreur pour faire apporter un dîner surprise au jeune homme, concocté par ses soins. Un seul mot sur la carte de visite portant son nom ainsi que son adresse personne –qui, bien qu’elle ne le sache pas encore, était la même que celle du bel anglais– : pardon. Sans doute n’était-ce pas un geste suffisant pour se faire pardonner, mais Dawn ayant toujours eu un mal fou à s’exprimer comme il le fallait… peut-être était-il temps de voir plus loin que le bout de son nez. Dans tous les cas, la jeune femme fut la dernière à partir du restaurant, une fois encore, avec pour ordre de sa patronne de la retrouver une heure plus tard à un de ces fameux speed-dating : pourquoi attendre le lendemain ? La jeune femme avait l’adresse en main sur un morceau de papier tandis qu’elle garait sa voiture juste en face de son immeuble. Ce n’est qu’une fois qu’elle en sortit qu’elle s’exclama, plus pour elle-même qu’autre chose : « Avec ça, je n’ai aucune espèce d’idée de ce que je suis censée mettre. Galère… ! »
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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyMer 9 Jan - 18:27


dawn & adam

    Pardon. Le mot résonnait en lui. Pardon. Adam revoyait l’écriture fine et féminine sur le carton blanc. Pardon. Pardon. Pardon. Bien sûr, le repas avait été délicieux. Il n’en avait jamais douté, pour sa part. Dawn avait appris le métier auprès de sa mère, l’une des meilleures. Mais cela ne changeait rien. Il ne voulait pas souffrir une nouvelle fois, pensa-t-il alors que devant son écran de télévision, affalé dans un fauteuil, il zappait de chaîne en chaîne, sans même s’arrêter sur un programme.

    Quand il avait quitté l’immeuble, quelques heures plus tôt, il avait bien vu que le crétin à la critique virulente était rentré au moment il sortait. Adam s’était alors caché derrière un pilier pour constater comment s’en sortirait Dawn, et il ne fut pas déçu. Celle-ci prit à partie le critique de façon acerbe avant de s’éloigner, sans même le voir. Mais avant de partir, il remarqua que la jeune femme regardait autour d’elle, comme si elle cherchait quelqu’un. Comme si elle le cherchait. Le cœur d’Adam fit un bond dans sa poitrine et il se retrancha un peu plus dans sa cachette. Quand enfin, il fut sûr qu’il ne la recroiserait plus, il était sorti de l’immeuble. Un moment, il fut tenté de la poursuivre, de se rendre au Bleeker’s, de faire tout pour la revoir encore. Mais sa fierté l’en empêcha. C’était bien mieux comme ça. Cette fille, cette femme, il le sentait, ne lui apporterait que des ennuis s’il la recroisait un jour. Maintenant, c’était fini. Quelle ne fut donc sa surprise lorsqu’on lui livra le repas qu’elle avait préparé. Surprise devant l’offre de paix qu’elle lui proposait. Surprise devant le mot. Et surprise, surtout, devant l’adresse de la belle sur la carte. La même qu’Adam, à un numéro près. Il éclata de rire. Le destin, décidément…Ils étaient voisins, voilà autre chose ! Comment l’éviter, à présent ? Le bon sens aurait pu lui faire dire qu’ils étaient voisins depuis quelques semaines et qu’ils ne s’étaient pas encore croisés… Mais Adam, les yeux fixés sur l’adresse, semblait avoir perdu tout esprit clair.

    Finalement, il laissa la carte dans un coin de son appartement, pensant l’oublier, et se mit devant sa télévision. Mais il n’arrivait pas à se la sortir de la tête. Férocement, il éteignit l’écran et se dirigea vers son bar. Son énervement s’accrut lorsqu’il remarqua que sa bouteille de whisky préféré était vide et qu’il n’en avait pas de côté. Il jeta un coup d’œil à l’heure ; il était tard, mais il connaissait une petite supérette ouverte toute la nuit au coin de la rue. Certes, il n’y aurait pas sa marque préférée, mais il se contenterait d’un whisky bas de gamme, pour une fois. Il attrapa son manteau et se dirigea vers l’ascenseur. Les évènements de l’après-midi revinrent en sa mémoire et il secoua la tête avec résignation. Une fois au rez-de-chaussée, il salua d’un signe de la tête le gardien de nuit et sortit sur le trottoir. La neige commençait à tomber et il resserra son écharpe autour de son cou. Une voiture se gara plus loin. Spontanément, il leva la tête et il crut rêver. Dawn. Elle était là, à quelques mètres de lui. Décidément, cette journée – et cette nuit – lui apportait son lot de surprises ! Puis il se rappela qu’ils étaient voisins, et qu’un jour ou l’autre, ils se seraient forcément croisés. Mais elle, le savait-elle ? Il fallait s’en assurer, songea-t-il, oubliant instantanément son envie de ne plus la voir et son whisky. Il s’approcha alors qu’apparemment énervée, elle parlait toute seule. Il sourit. « Alors, Cooper, tu ne peux tellement pas te passer de moi que tu me suis à la trace, maintenant ? »

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MessageSujet: Re: adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ adam & dawn ❝ sorry seems to be the hardest word ❞ EmptyMer 9 Jan - 18:46

Adam & Dawn

❝ i'm not sorry... almost. ❞

    La jeune femme se maudissait déjà d’avoir eu la faiblesse d’accepter l’offre de sa patronne. Certes, elle n’était pas fatiguée le moins du monde avec tout ce qui lui était tombé récemment dessus, et ne risquait donc pas de fermer facilement l’œil, mais ce n’était point une raison suffisante pour se pomponner et faire des bornes dans les rues bondées de New York pour passer une soirée… merdique. Dawn triturait l’adresse qu’elle avait en main en soupirant, persuadée que cela ne pouvait pas être pire. Elle ne manqua donc pas de sursauter en entendant une voix masculine qu’elle aurait reconnue entre mille s’adresser à elle sans réellement de douceur. Bon, d’accord, elle ne l’avait pas forcément volée. Mais à sa décharge, quelle idée d’être aussi sourd alors qu’elle s’était adonnée à de nombreux compliments juste après sa bourde ! Dawn redressa la tête sans émotion particulière, du moins tentait-elle de le feindre alors que son cœur faisait des bonds de cabri dans sa poitrine. « Pour ma défense j’étais là avant toi, c’est donc MON territoire, Lovering. Navrée de te décevoir mais tu vas devoir me supporter en tant que voisine ! » La jeune femme n’était aucunement glaciale, et lui offrit même un sourire légèrement moqueur dans l’espoir vain de détendre l’atmosphère. Mais il fallait se rendre à l’évidence : si elle était diablement fière, Adam semblait ne rien avoir perdu de son orgueil d’antan. Un simple plat n’allait pas effacer de sitôt son erreur, et nul ne le savait mieux qu’elle. Hélas… Dawn était bien la moins douée des deux pour s’adonner à de grands discours inspirés. Dès qu’il ne s’agissait pas de cuisine, il ne fallait pas trop lui en demander… voilà bien pourquoi elle craignait le pire avec sa nièce. Se connaissant, elle était partie pour ne pas cesser de mettre les pieds dans le plat. « Cela dit, je suis presque surprise que me parler ne t’écorche pas la bouche. J’aurais cru que tu ne t’arrêterais pas. » La jolie demoiselle soupira doucement et s’apprêta à dire autre chose lorsque son voisin sortit du hall, son courrier à la main. Il lui avait rendu maint services depuis son arrivée à New York, mais hélas, il espérait aussi quelque chose qu’elle n’avait jamais consentit à lui offrir : un simple dîner. « Bonsoir Dawn ! Tu rentres tard, dis-moi, j’espère que ta patronne ne te martyrise pas trop… figure-toi que j’ai entendu parler d’un nouveau traiteur Thaï à deux rues d’ici, je serais ravie de t’inviter. »

    Dawn fut légèrement mal à l’aise et dû se racler la gorge avant de pouvoir reprendre contenance. « Je suis désolée, pas ce soir… je n’ai pas faim et je suis attendue par ma patronne justement. » « Je n’abandonne pas, je suis un homme patient. » Premier sourire de la soirée, tiens ! Pour une fois que quelqu’un la faisait rire et ne l’énervait pas… Adam excepté, bien entendu. Quoi qu’il en soit, en homme poli, il n’insista pas et rentra à nouveau dans l’immeuble, laissant à nouveau les deux jeunes gens en solo. Diantre, son trouble revenait désormais au galop… « Hem. Si tu veux bien m’excusez, ce n’était pas un alibi bidon et je suis effectivement attendue. Tu ne sais pas le temps que ça va me prendre de trouver un truc potable à me mettre, alors… bon quoi que ce soit que tu aies prévu de faire. » Dawn ne dit pas « à bientôt », ayant bien compris le message qu’il avait cherché à transmettre plus tôt dans la journée. Puisqu’il n’avait rien dit sur ce qu’elle lui avait envoyé, elle se dirigea à son tour dans le hall, prit la tonne de courrier qui traînait dans sa boîte et se dirigea vers les escaliers, non sans checker la pile d’enveloppe au passage… ça allait être une longue nuit.
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