Aujourd’hui c’était un jour de repos ! Enfin, je n’avais pas vu la semaine passer. J’aimais atrocement le samedi pour cela. Le fait de pouvoir se reposer, se délecter du glandage intense que j’avais prévu en ce jour si sacré ! Autant dire que je l’avais attendu avec impatience ! Bosser dix heures par jours ça ne m’avait absolument pas manqué ! Non loin de là même…J’avais repris le boulot pour m’occuper et surtout pour oublier la prochaine dose de coke que j’allais m’injecter… Maintenant que j’avais plus ou moins pris un rythme qui me convenait niveau drogue, j’avais repris le boulot pour ne pas rester sans rien faire à l’appart. J’avais les pieds en compote, des courbatures partout et j’en passe. Les nouveaux shooting pour Prada étaient de plus en plus acrobatique ! Je ne savais pas d’où venaient ces inspirations de malade, mais ils les avaient ! On aurait pu croire à une vieille qui venait de se lever, me faisant craquer les articulations de tout mon corps comme je le pouvais, je pris le temps de prendre un bon bain bien brulant, me délectant de ce moment si intense. Patauger dans un bain il n’y avait rien de mieux pour se relaxer ! Un peu d’huile essentiel dedans et le tour était joué. Une fois le bain pris, je m’habillais tranquillement et prit un bon petit déjeuner, même s’il était déjà midi passé. Il faisait beau en ce mois de novembre et noël approchait à grand pas. Il fallait que j’aille faire un tour en ville, les illuminations et les décors étaient déjà mis, je voulais aller, surtout dans le parc pour voir le grand sapin ! Chaque année j’y allais. Ça me rappelait mes noëls lors de mon enfance sur Saint Petersburg. Alala, nostalgie… Enfilant des vêtements chauds, je filais alors dehors pour me promener toute seule, encore un week-end ou je ne verrais pas ma fille. Préférant ne pas y penser j’accélérais le pas en m’achetant un grand café bien serré avant de filer en direction du parc. Des tonnes d’oiseaux virevoltaient dans le ciel, nous montrant que c’était la fin et qu’ils se dirigeaient vers les pays chaud, ou du moins dans le sud. M’installant sur un banc pour profiter du paysage et de mon café, j’étais tout de même enfouit bien dans le parc, assez loin du peuple. J’aimais bien profiter des moments seuls. M’allumant une clope, parce qu’un café sans clope n’était pas un bon café, je profitais du calme, entendant au loin quelques cris d’enfants qui s’amusaient dans un parc fait pour eux.

Un sourire en coin je buvais tranquillement mon liquide noirâtre, assez amer, bien comme je l’aimais. Le temps passait tranquillement alors que je contemplais tout simplement le ciel tout en profitant d’un bon moment. Entendant quelques pas non loin de moi, je baissais le regard pour tomber sur une petite fille surement âgée de six ans, peut-être sept, mais pas plus. Brune avec des yeux clairs, cette petite était magnifique, elle me faisait penser à Marilys mais bien plus pâle contrairement à ma fille qui avait un teint halé grâce à son père qui devait être d’origine Colombienne ou un truc du genre. Elle avait l’air perdue, je le voyais bien à son regard. Lui souriant, je me levais et m’approchais d’elle alors qu’elle reculait d’un pas. Ses parents avaient dû lui dire de se méfier des inconnus, ce n’était pas plus mal, mais malheureusement à cet âge-là… On se fait vite enlever. « Hey ma belle, tu es perdue ? Tu as perdue de vue ton papa et ta maman ? » demandai-je doucement en passant une main dans ses cheveux d’un brun magnifique. Elle avait l’air d’hésiter à me répondre, je me mis doucement à rire avant de lui pincer doucement le nez, comme pour la détendre un peu. Elle se mit alors à rire doucement avant de repousser ma main des siennes si petites et si douce. « J’ai vu un oiseau j’ai voulu le suivre et j’ai perdu maman. » Annonça alors la petite d’une voix tremblotante, signe qu’elle avait tout de même peur. Est-ce qu’elle avait beaucoup marchait ou pas ? Sa mère devait la rechercher depuis le temps, je l’espérais d’ailleurs. Le mieux était de ne pas bouger, elle nous retrouverait bien non ? J’avais peur de me remettre à sa recherche et de créer une sorte de croisade sans que l’on ne se voit… C’était le pire. Autant ne pas bouger pendant un petit moment. « Ta maman doit te chercher, on va l’attendre d’accord ? Tu as faim ? Soif ? J’ai une bouteille d’eau et un paquet de gâteau avec moi, tu sais j’ai une fille moi aussi elle est plus jeune que toi, mais tu lui ressemble beaucoup ! » soufflai-je en prenant la petite dans mes bras pour aller m’assoir sur le banc et la mettre sur mes genoux. Ça me plaisait atrocement de pouponner, elle avait une bouille d’ange, j’avais une forte envie de lui faire des papouilles mais mieux valait me retenir… Elle avait l’air d’être en confiance, j’en profitais donc pour lui donner un gâteau et ma petite bouteille d’eau afin qu’elle puisse manger tranquillement.

Une journée paisible, tranquille, lente, que j’allais passer à glander et ne rien foutre. Oui c’était un passe-temps bien présent dans ma vie depuis quelques temps. J’en avais terriblement besoin pour me couper plus ou moins de mon boulot. Les mannequins qui se droguaient été de plus en plus présent dans le boulot et je savais que c’était de plus en plus dur pour moi. Je ne voulais pas me laisser plonger dans cette spirale infernale, j’avais déjà franchis le cap, j’étais au fond du gouffre et maintenant je devais m’en sortir aussi vite que possible pour ne pas perdre la garde de Marilys. Je savais qu’il été encore temps de pouvoir faire quelque chose. Je n’avais pas franchis plus loin que le fond du gouffre ! Tant que je ne m’enfonçais pas plus j’avais encore une chance de m’en sortir, je le savais, je le ressentais au fond de moi. Inspirant profondément, je tentais de penser à autre chose, avant de voir une petite fille qui venait surement de se perdre dans le grand parc de Manhattan. Il était tellement facile d’échapper à la vigilance de ses parents, c’était toujours l’une de mes plus grande peur quand j’emmenais mes filles au parc. Il suffisait d’une seconde d’inattention pour qu’un enfant s’éclipse ou pire, se fasse enlever… Une seconde ça peut paraitre cour, mais au final, une seconde c’est extrêmement long quand il s’agit de perdre un enfant… soupirant faiblement et préférant ne pas penser à ce que j’étais en train de penser, je m’approchais de la petite fille avant de la prendre sur mes genoux pour m’occuper d’elle. Autant attendre que sa mère fasse le tour du parc. C’est bien ce que je ferais si je perdais Marilys dans le parc. Parce que si je me mettais à rechercher une femme, que je ne connaissais pas, qui plus est, nous étions sur de nous croiser sans nous voir. C’était ça le pire. Au bout de seulement cinq minutes, je vis alors une femme se ruer vers nous l’air désespérée et soulagée à la fois. C’était elle la mère de la petite pas de doute. Elle la prit rapidement dans ses bras, moi aussi je fus soulagée dans un sens.

« Oh mon Dieu Tia ! Tu m'as fait une de ses frousses ! J'ai cru ne jamais te revoir ! Oh lalala, je me suis inquiétée tu sais ? » Le sourire aux lèvres, j’étais contente que la petite soit de nouveau avec sa mère, je pouvais aisément comprendre la peur qu’avec cette femme-là, elle avait dû avoir peur à tous les coups. Rien n’est comparable à la peur d’une mère que de perdre son enfant… j’en savais quelque chose… Grimaçant rien qu’à cette pensée, je me secouais vivement la tête en les regardant se faire des câlins. « Merci infiniment mademoiselle. Sans vous je serais déjà à la police ! Je m'appelle Heïdi, et voici Tia ma fille comme vous vous en doutez. C'est comment vous ? Je peux vous inviter quelque part, j'ai du goûter dans mon sac, nous allions à Central Park. » Haussant faiblement un sourcil, je ne pus me retenir de rire doucement. Elle me déballait sa vie, elle avait l’air drôle comme fille j’aimais déjà sa façon d’être. Et puis ce qui me plaisait c’était bien d’entendre un accent russe ! Elle venait surement de Russie ou alors d’un pays à côté du mien. C’était rare que je rencontre des russes hors de mon boulot alors autant dire que ça me plaisait ! « Ne me remerciez pas… N’importe quelle mère aurait fait la même chose que moi… Je suis ravi de vous rencontrer et de vous avoir aidé ! Pour ma part c’est Nastazià ! » soufflai-je doucement avant de me lever tranquillement en m’étirant pour faire alors craquer mes articulations. Je me sentais tout de même un peu mal à l’aise de rester avec elles deux. Elles avaient peut être prévue de rester entre elles et de faire certaines choses. Ça me faisait terriblement penser à mes moments avec Camilya à l’époque. Déglutissant faiblement, un léger sourire crispé se logea alors sur mon visage. « Je ne voudrais pas vous déranger, enfin, vous aviez peut-être prévu de rester simplement avec votre fille… Ce que je peux comprendre parfaitement… » ajoutai-je en caressant la joue de la petite fille qui avait un visage d’ange.