Le russe commençait une nouvelle vie ici à New York. Il laissait tout ce qu’il s’était passé avant dans son dos à part bien sur le fait qu’il ait un enfant avec Cléa. La jolie blonde, il l’avait convoqué pour lui signifier sa présence en ville afin de récupérer son fils… C’était bien la seule chose de son passé qu’il voulait retrouver dans sa nouvelle vie, sa vie de jeune pdg d’une filiale d’une grande entreprise anglaise de pharmaceutique. Et ce qu’il voulait vraiment garder dans son passé, ne plus vouloir voir dans son présent et son avenir, c’était toutes les magouilles qu’il avait pu faire… Ce qui lui avait valu notamment son exil au fin fond de l’Argentine, loupant par la même occasion la grossesse de Cléa et et la naissance ainsi que les premières années de la vie de son fils. Bref, les magouilles qui ne lui avaient entrainées que des problèmes, le jeune homme voulait les laisser derrière lui mais certaines personnes n’avaient pas l’air d’avoir envie de le voir faire cela. C’était le cas d’un homme qu’il avait croisé à la vieille époque… Il l’avait récemment recontacté pour on ne sait quoi, pour une raison que Andrea ne saisissait pas du tout mais pour ne pas être impoli et pour ne pas faire quelque chose qui pourrait le desservir car il savait de quoi le jeune homme était capable, il avait préféré ne pas décliner l’invitation. Cependant, il avait bien pris le temps de faire tout ce qu’il avait à faire avant de se rendre au lieu de rendez vous que Sergei lui avait indiqué. Cela lui avait valu un léger retard et surtout une remarque de l’homme mais il s’en fichait. Si cela n’avait été que de lui, il ne serait même pas venu car il ne voulait plus tremper dans ces choses là mais ça il ne pouvait pas lui dire de but en blanc, il lui ferait comprendre au fur et à mesure de leur échange si échange ils pouvaient avoir… « J’ai une vie maintenant Sergei, je ne m’excuserais donc pas de mon retard si c’est ce que tu attends. Mais pour la vodka ce n’est pas de refus… » Andrea était un russe, il aimait donc les bonne chose de son pays et un verre de vodka ne se refusait pas d’autant plus qu’il n’en buvait pas tant que cela dans la vie de tous les jours, il ressentait donc parfois un léger manque même s’il n’était pas alcoolique pour autant. « Ce que je deviens? Ca ne t’intéresses pas j’en suis persuadée alors viens en au but ! » Andrea ne voulait pas se dévoiler avant de savoir qu’elle était le but de son ancien collègue de magouille car il ne voulait pas qu’il se serve de ce qu’il allait dire contre lui. Il attendait donc de voir la réaction de l’homme en face de lui face à sa légère arrogance, sa réticence et son manque d'envie d'être là!

Si Andrea était si froid c’était pour la simple raison qu’il ne sentait pas du tout ce rendez vous. Il ne voulait plus rien avoir à faire avec son passé et Sergeï lui, lui faisait renouer avec ce fameux passé qui n’avait rien de glorieux. Il ne le regrettait pas loin de là, il s’était débrouillé comme il avait pu pour s’en sortir, mais maintenant il préférait laisser tout cela derrière pour profiter de sa nouvelle carrière prometteuse car oui il avait du potentiel et comptait peut être monté encore plus haut dans la société qu’il n’était pas déjà. En effet, même si le jeune homme était déjà très content de sa réussite, en homme ambitieux, il n’oubliait cependant pas qu’il pouvait encore et toujours évoluer. Enfin son évolution était compromise si des gens comme le russe se mettait en travers de son chemin ou lui mettait des bâtons dans les roues car oui son mauvais pressentiment lui disait bien que c’était ce qu’il allait faire mais soit… maintenant qu’il était là il allait juste tenter de savoir au plus vite ce qu’il voulait de lui, tout en lui faisant bien remarquer au passage qu’il avait une vie, qu’il était loin d’être sa priorité ce qui expliquait son retard. « Ma vie professionnelle est très bien, c’est justement de cette vie là que je parlais pour justifier mon retard, comme quoi je ne fais pas attendre mes clients puisqu’ils passent au premier rang… » C’était assez drôle qu’il s’inquiète pour lui mais Andrea s’en fichait complètement, il n’avait pas de conseil à recevoir de lui et il n’avait pas envie d’être là et il comptait bien le faire savoir car s’il était présent c’était bien sur juste pour ne pas manquer de respect au russe… mais aussi un peu par curiosité surement même si au final il aurait mieux fait d’éviter de se mettre dans ce sal pétrin. « Aucune défensive, les sentiments ne sont juste pas partagés tu comprendras donc que je veuille écourter ce petit rendez-vous qui ne m’apportera rien si j’en crois ce que je pense ! » Ecourter le rendez vous !!!! Cette petite phrase criait dans sa tête et encore plus en entendant les nouvelles phrases de l’homme en face de lui. « Pourquoi est ce que ma vie t’intéresses tant? C’est bizarre, quand j’avais disparu de la circulation, jamais tu n’as tenté de me recontacter… » Andrea venait justement de soulever le point le plus bizare de la situation et il attendait une bonne réponse face à cette interrogation cachée.

Le malaise se creusait petit à petit entre les deux jeunes hommes qui se tenaient au comptoir et Andrea faisait tout pour que cela se creuse de plus en plus. Plus le malaise serait grand plus Serguei aurait envie de partir mais apparemment il était bien le seul à sentir ce malaise car Serguei lui avait l’air de prendre beaucoup de plaisir à cette conversation ce qui n’était pas du tout le cas d’Andrea. Il voulait se débarrasser de cet homme et rapidement… Ce n’était pas gagné… En plus, le russe ne faisait que de lui faire des réflexions ironiques et la seule chose que cela inspirait au jeune Romanov était l’énervement… Oui il sentait monter la moutarde dans son nez et si il ne se retenait pas, si il n’avait pas été ce nouvel homme qu’il était, il lui aurait surement collé son point dans la figure pour lui signifier à quel point il se fichait de ses conseils et de sa présence. Au lieu de cela, il adopta la même ironie que son voisin pour lui répondre et vite passer à autre chose, vite savoir la raison de sa présence ici. « Je te remercie de t’inquiéter pour mon emploi du temps mais il se porte bien ! Et il est très bien géré ! » il ne gérait pas son emploi du temps non il avait une assistante pour cela mais ce n’était pas pour ça qu’il ne savait pas le faire, au contraire, il en était tout à fait capable, ce n’était juste pas ses attributions actuelles alors il faisait uniquement ce pourquoi il était dans sa boite. « Ne t’inquiètes pas non plus pour le lapin, il va très bien ! Mais plus le temps passe et plus je regrette de ne pas t’en avoir posé un ! Bref viens en au fait, que tu sois vexé ou pas du fait que je ne t’ai jamais appelé car je pense tout à fait justement que tu ne m’apporteras jamais quelque chose de positif je m’en contre fou ! J’ai d’autres chats à fouetter, tu sais j’ai une vie maintenant et des obligations ! » Au vu du sourire qui se dessina sur le visage de celui qui lui avait donné rendez vous ici, c’était exactement ce qu’il voulait entendre, qu’il avait une vie, des obligations, qu’il était un homme important, qu’il avait des relations maintenant. Andrea se demandait bien ce qui pouvait le faire sourire la dedans et c’est bien pour cela que son envie de savoir pourquoi il l’avait fait venir augmenta. Mais l’autre en face n’avait pas l’air décidé à tout dire alors Andrea dont la patience avait des limites très basses but d’une traite sa nouvelle vodka et se leva de son siège tendant la main à Serguei et lui disant avec ironie : « J’ai été enchanté de te revoir hein ! Mais comme tu me fais perdre mon temps je ne vois pas pourquoi je resterais une seconde de plus ! »

Je savais pertinemment que le but de mon interlocuteur était de me faire perdre patience et malheureusement il y arrivait à merveille. Je ne voulais juste pas perdre mon temps comme dans tout dans la vie et ce n’était pas maintenant, avec lui que cela allait commencer, qu’il soit ou non quelqu’un de mon passé. Enfin, si comme c’était quelqu’un de mon passé, j’avais encore moins envie de m’attarder avec lui alors que lui ne faisait que tourner autour du pot sans vouloir accoucher de ce qu’il avait à dire. C’était insupportable, simplement insupportable, assez pour que je décidé de m’en aller et rien ne pourrait m’arrêter dans cette optique. Ça c’est ce que je croyais. Mais ma petite technique de départ avait marché et il se décidait enfin à parler. J’avais atteint mon but, mais finalement, j’aurais préféré qu’il se taise et me foute la paix pour de bon mais avec lui s’était peine perdue, jamais je n’aurais la paix. Je devais m’y faire car ses phrases n’étaient pas sans sens et pas anodines. Il comptait réellement me pourrir la vie, pourrir cette nouvelle vie que je m’étais donné la peine de construire. Il n’avait aucune gêne, aucune reconnaissance pour ce que je m’étais construit, il n’avait l’air que d’être envieux de tout ce que j’avais réussi à avoir par mes propres moyens. Cela me faisait pitié, il voulait juste se servir de moi, se servir de ce que j’étais devenu j’en étais sûr et je n’avais d’autres choix que d’accepter si je ne voulais pas voir ma vie partir en lambeaux. « La naïveté et l’idiotie sont biens loin de faire partie de ma vie, à croire que tu oublies très vite le passé dont tu n’as pas envie de te souvenir, mémoire sélective… » Je n’avais jamais été idiot, j’étais plutôt très calculateur, très méfiant avec tout le monde et je ne me laissais jamais avoir. J’avais toujours été celui qui bernait les gens, je n’allais pas être le berné, celui que l’on tient par le bout du nez maintenant… Enfin, ça s’était s’il n’y avait pas eu cet homme, si seulement je n’avais pas eu croisé sa route dans mon passé mais avec des si il était possible de refaire beaucoup de choses dans la vie. « Mon attention quant à elle tu l’as depuis que je suis arrivé mais tu n’avais pas l’air très disposé à enfin aller droit au but ! » Je ne quittais pas son regard des yeux, croyait il réellement que j’allais baisser les yeux ? Il pouvait rêver… Et en plus de cela, il me sous-estimait s’il croyait vraiment qu’il me faisait peur. Il pouvait très bien tenter de gâcher ma vie, avec ma position actuelle j’étais à peu près sûr que personne ne le croirait, mais comme il restait une petite dose d’incertitude je ne préférais pas prendre le risque si ce qu’il voulait de moi était dans mes possibilités, en espérant qu’il me lâche après, un mot qui ne faisait en général pas parti du vocabulaire de ce genre de gens. « Je t’écoute maintenant dépêche toi de me faire part de ce qui te fait me ressortir mon passé comme monnaie d’échange pour l’obtenir.»

« Prodigieusement n’est pas le mot, tu ne l’as jamais été ce n’est pas maintenant que ça va commencer… » Méchant ? Il l’était oui parce qu’il sentait que sa vie n’allait pas être la même maintenant qu’il l’avait recroisé. Et puis ils n’avaient jamais gardé les cochons ensemble alors Andrea ne voyait tout simplement pas pourquoi il devrait être sympathique avec lui. Si il souhaitait garder les deux pieds dans les magouilles s’était son problème, le jeune blond n’en avait pas du tout envie et il ne voulait pas se trouver obliger d’y participer par sa faute ce qu’il sentait arriver à plein nez. « C’est gentil de penser à mes occupations de la plus haute importance merci ! » Cette discussion ne menait à rien et ne mènerait jamais à rien car l’un des deux avait changé et pas l’autre. Mais Andrea n’avait plus le choix que de rester là et écouter s’il ne voulait pas avoir des surprises, mauvaises surprises dans sa nouvelle vie. Il en eut bien vite la confirmation, s’il l’ignorait cela venait à refuser sa proposition et alors son passé reviendrait à la surface. Cela lui ferait surement perdre son emploi, même si il gardait un doute la dessus, mais surtout cela lui empêcherait complètement d’avoir la garde de son fils, une garde qui n’était déjà pas gagnée. « Comme dans le meilleur des mondes… Mais bien sur ! Dans le meilleur des mondes les gens réussissent parce qu’ils se démènent et se démerdent comme des grands. Ce sont ceux qui doivent réussir qui réussisse… » Ca c’était la petite phrase moralisatrice qui ne valait rien car elle allait tomber dans l’oreille d’un sourd mais il souhaitait quand même le mettre à la sauce de ce qui allait arriver. « On va être civilisé hein, mais quand même, je ne vais pas te mâcher le boulot, ça tu vas te débrouiller comme un grand je ne peux pas obliger les gens à aimer un homme que moi-même je n’aime pas ! Puis d’ailleurs tu veux réussir dans quoi ? » Andréa aurait bien rajouté qu’il n’avait aucun talent, aucune compétence dans un domaine particulier mais il se retint, il ne voulait pas plus d’ennuis à cause de lui et surtout il ne voulait pas à avoir à l’assister. « Tu pourras être invite à certaines soirées mondaines, à toi de repérer les bonnes têtes … » Non il ne ferait pas plus pour lui et il voulait attendre de voir ce qu’il allait en dire car Andrea ne voulait pas qu’on lui plante un poignard dans le dos. Il voulait donc savoir si cela lui allait ou non. Si c’était bon tant mieux, si ça ne l’était pas tant pis, il irait lui-même déterrer toute la merde possible du passé de l’autre et il y en avait surement beaucoup plus que dans le sien car lui n’avait jamais tué personne !

Honnête… Lorsque j’entendis ce mot après son long monologue auquel j’avais prêté plus d’attention qu’au reste de la conversation car celle-ci ne m’intéressait que très peu, j’avais failli m’étouffer. Le jour où il serait honnête, même un tout petit peu, moi je serais curé et dieu seul sait à quel point j’aime les femmes et je ne pourrais pas m’en passer… Mais qu’il soit honnête ou non je n’avais pas le choix, pour me tenir loin des anciennes magouilles, pour ne pas qu’on m’oblige à refaire des choses que je n’avais pas envie pour éviter qu’on me balance, je devais manger dans la main du russe qui était en face de moi. C’était loin d’être une réjouissance surtout que moi, j’avais gagné ma place tout seul mais je n’avais pas d’autre choix. J’avais légèrement sous entendu qu’il était un bon à rien d’avoir besoin de moi, tentant de toucher sa fierté pour qu’il me lâche et e débrouille seul mais cela n’avait pas marché. Au contraire, il s’était rebiffé et j’avais alors appris qu’il avait réussi en Russie. J’avais haussé les épaules à ce moment là en me mordant la langue pour ne pas lui demander pourquoi il venait me faire chier jusque là à ce compte là, s’il était si compétent et ses associés et collaborateurs aussi… « Tu me vois ravi d’apprendre que tu as réussi en Russie, je ne savais pas, ce n’était pas encore le cas quand nous nous sommes quittés. Mais ici pour réussir, tu ne pourras pas faire toutes les magouilles que tu as pu faire là bas ! » Je m’arrêtais d’un coup. Je n’avais pas à lui dire cela, non il ne fallait pas lui faire peur, il fallait lui laisser croire qu’en lui présentant de bons contacts il aurait tout de tout cuit entre les mains si je voulais avoir un minimum de paix ce qui n’était pas gagné. « Nous avons un marché oui, je te présente les bonnes personnes, tu m’oublies aussitôt cela fait ! » Tu m’oublies et tu dis à nos anciens amis de m’oublier, c’était bien cela qu’il fallait comprendre. J’espérais bien maintenant que notre entrevue arrive à son terme. « Je peux disposer maintenant ? » Je n’allais pas lui tender la perche en lui demandant si il n’avait rien d’autre à me demander car il serait tout à fait capable d’en rajouter. Je préférais quitter la pièce le plus vite possible.