La fin de semaine pointait enfin le bout de son nez ! Du moins... presque. Il n'était que jeudi, mais Luca était animé par une envie soudaine de sortir se changer les idées, et il ne se sentait pas d'humeur à attendre vendredi soir pour concrétiser ses attentes. Il avait besoin de décompresser au plus vite, après la semaine de cauchemar qu'il venait de vivre. L'annonce officielle en début de semaine à la presse comme quoi le jeune nageur allait prochainement devoir subir plusieurs tests afin de déceler la nature des substances qu'il s'était injecté et qui, d'après les dires de son entraîneurs, étaient une habitude chez le sportif, mais une habitude saine. Luca avait interdit à Mason de dire quoi que ce soit sur son diabète, il devait donc se contenter d'affirmer qu'il s'était bel et bien injecté quelque chose, mais que cela n'avait rien à voir avec la drogue ou la dope. Mais qui croirait ce genre de déclaration ? Ce genre de substances sont tellement courantes dans le monde du sport... Alors évidemment, les journalistes lui étaient retombés dessus et il avait dû se forcer à ne pas craquer en les envoyant tous balader les uns après les autres. Mais ce soir, il était bien décidé à sortir loin de tout ce grabuge pour se vider l'esprit en compagnie de quelques amis qu'il s'était fait depuis son arrivée à New York. Parmi eux, Avery, un jeune homme avec qui il s'entendait particulièrement bien mais avec lequel régnait une certaine ambiguité. Et pour cause : le brun était homosexuel et avait clairement fait des avances au nageur le soir de leur rencontre, avances que Luca avait d'abord gentiment refoulées (étant complètement hétérosexuel). Mais au courant de cette même soirée, l'alcool avait fini par avoir raison de lui et il s'était mis à renverser les situations sans savoir ce qu'il faisait, tournant autour d'Avery comme une abeille autour d'un pot de miel. Mais celui-ci l'avait ravisé, lui assurant qu'il regretterait et, en effet, le lendemain et après avoir décuvé, Luca se sentit extrêmement reconnaissant à l'égard du jeune homme pour ne pas avoir profité de son état. Depuis, ils se revoyaient en amis, une relation qui convenait parfaitement à l'américano-italien, en espérant que cela soit réciproque.

Débarquant dans le bar en compagnie d'Avery, le sportif fit vite de reconnaître le petit groupe d'amis qu'ils étaient censés rejoindre : attablés dans un coin du bar, ils leurs firent immédiatement signe quand leurs regards se croisèrent, et les deux amis les rejoignirent sans tard. Déposant sa veste sur une des chaises encore libre, Luca s'empressa de lancer un « Allez, c'est ma tournée ! » résonnant de bonne humeur avant de demander à chacun ce qu'il désirait consommer. Puis, en compagnie d'Avery, il se rendit au bar pour commander et payer le tout avant de ramener toutes les boissons à table et de commencer la soirée dans une ambiance conviviale. Les minutes, puis les heures passèrent, les conversations se succédèrent, les fou-rires également, jusqu'à ce que Luca se sentit étouffer à l'intérieur. Se rapprochant d'Avery en sirotant son rhume-coca, il lui adressa un sourire et lui lança « Je vais prendre l'air. Tu veux venir ? » avant de lui lancer un clin d'oeil et de s'éloigner du groupe pour aller retrouver la fraîcheur de l'extérieur. Soupirant d'exaltation, il s'étira en prenant soin de ne pas renverser son verre puis posa son regard sur Avery en lui souriant. Cela faisait un petit moment qu'il ne l'avait pas revu et il fallait avouer qu'il était content de le voir ce soir là. « Ça va, tu passes une bonne soirée ? » lui demanda-t-il simplement, pour entamer la conversation, avant de reprendre la paille plongée dans son verre entre ses lèvres afin de boire une gorgée de sa boisson. Relâchant le tube de plastique, il s'apprêta à reprendre la parole afin de continuer à discuter avec son ami, quand une voix le hélant l'interrompit. « Monsieur Spencer ! Eh, Monsieur Spencer ! » Surpris, l'interpelé tourna la tête et fronça immédiatement les sourcils en reconnaissant un des journalistes sportif du New York Times qui traversait la route dans sa direction. « Putain c'est pas vrai... » marmonna-t-il, déjà agacé par la simple vision de ce parasite qui s'approchait d'eux. Il en avait assez eu pour son grade cette semaine, mais il fallait encore qu'on vienne le harceler en pleine soirée. Soupirant bruyamment, Luca garda son regard fixé vers le journaliste, espérant sincèrement qu'il en viendrait pas pour lui poser des questions.