Rosalie se réveilla de bonne heure. Elle avait programmé trois alarmes sur son téléphone pour être sure de ne pas manquer son rendez-vous. Elle savait qu’elle aurait besoin de temps pour se rendre dans la clinique du Bronx, là où elle était certaine que personne qu’elle connaissait n’allait la croiser. Puis convaincre Shanti de venir avec elle serait sans doute quelques choses aussi… La blonde aurait préféré y aller seule, mais toutes les infirmières et les préposées à qui lui avait parlée lui avait dit qu’elle aurait besoin de quelqu’un, ne serait-ce que pour la raccompagner. Et bon, elle connaissait la procédure par cœur, elle savait qu’elles avaient raison. Elle passa un temps énorme sous la douche. Elle se sentait idiote comme jamais. Elle ne comprenait pas comment elle en était arrivée là. Elle n’oubliait jamais rien à l’ordinaire… Mais la nuit qu’elle avait passé chez Luis, ses affaires n’avaient pas été avec elle et prendre sa pilule une fois rentré à la maison lui était complètement sortie de la tête. Quand elle arriva à la fin du mois et qui lui restait toujours un petit comprimée blanc dans sa boite, elle n’avait pas entendue de faire un test et aussi tôt qu’elle avait eu les résultats en mains… Son rendez-vous était pris. Ce n’était pas comme si c’était un choix déchirant, c’était vraiment la seule option et elle n’avait aucun problème avec tout ça. Elle aurait juste préféré ne pas en arriver là. Le truc le plus effrayant dans cette histoire avait sans doute été de faire le test, étant donné ce qui s’était passé avec celui de Lys, Rosalie avait eu peur de sa ressemblance avec son double sur le coup. Et la liste des choses que ses parents, son père, ne devait jamais savoir s’allongeait rapidement et franchement, elle commençait à peser un peu lourde sur ses épaules. L’Anglaise sortie de la douche et s’habilla avec une robe assez ample, elle passa les collants, elle allait avoir froid, mais se sentirais sans doute plus confortable comme ça. Elle sortit de sa salle de bain au moment où la deuxième alarme sonnait. C’était l’heure de réveiller Shan. Elle n’avait jamais été aussi heureuse que sa sœur habite encore avec elle, elle serait très mal vue trouvée une excuse pour la tirée hors du lit aussi tôt. Elle ne lui avait encore rien dit de sa condition après tout. Elle n’avait rien dit à personne, comme toujours d’ailleurs. Elle se faufila dans la chambre d’ami et grimpa dans le lit de l’Indienne. « Shanti… » Rosalie se pencha doucement et lui donna un bisou sur la joue. « Shantiiiii… » Elle la prit par l’épaule pour la secouer un peu. « Shanti, ton père et tes frères sont là et veulent savoir pourquoi quand ils sont passés à ton appartement, un mec en caleçon leur a ouvert la porte. » Si ça ne la réveillait pas…

Shanti avait beau aimer Rosalie de tout son cœur (même si elle ne le montrait pas toujours très bien, c’était le cas), il y avait bien une chose qu’elle haïssait plus que tout chez la blonde : c’était sa manie de la réveiller toujours à l’aube. Vraiment. Shanti n’était pas du genre pénible (enfin dans sa tête elle ne l’était pas ok), elle pouvait pardonner beaucoup de choses mais sûrement pas ça. Le sommeil, c’était quelque chose de sacré. Surtout le sien en fait. Elle ne comprenait donc pas qu’après toutes ces années, depuis le temps qu’elles se connaissaient, Rosalie n’ait pas encore acquis ça. Cette fille était tellement impossible. C’est ainsi que ce matin, encore une fois, Shanti fut réveillé par un poids qui venait de s’abattre sur son lit et qui en plus lui hurlait dans les oreilles. « Shanti… » Bon, en vérité ce n’était pas un poids et Rosalie n’hurlait pas mais c’était l’impression qu’avait l’indienne. Elle avait l’impression de se faire agresser dès le matin. Rosalie déposa alors un bisou et Shanti poussa un grognement. Elle ne voulait pas de bisou, elle voulait juste que la blonde s’en aille. Elle allait faire la morte, ça allait bien fonctionner comme ça. « Shantiiiii… » Rosalie en avait assez de patienter apparemment, elle la secouait maintenant par l’épaule. « Dégage Rosalie. » La brune leva le bras dans l’intention de frapper sa sœur mais elle la manqua. Il fallait dire qu’elle était loin d’être très réveillée. « Shanti, ton père et tes frères sont là et veulent savoir pourquoi quand ils sont passés à ton appartement, un mec en caleçon leur a ouvert la porte. » Shanti se sentit soudain beaucoup plus réveiller d’un coup. La jeune femme se redressa vivement. « Hein ? Quoi ? Comment ça ? » Oh mon dieu… Elle allait mourir. La jeune femme fronça alors les sourcils et lança un regard méfiant à Rosalie. Elle n’avait pas confiance. « T’es sérieuse là ? » Elle ne savait pas si elle préférait qu’elle le soit ou non pour le coup. Enfin si, elle savait. Elle préférait détester Rosalie que se faire tuer. Elle n’avait pas échappé à la mort récemment pour mourir seulement quelques semaines plus tard quoi.

Réveiller Shanti était un calvaire quotidien. Il était encore heureux que la femme travaille dans l’industrie et que tous ses gens fût d’une paresse incroyable et se levait qu’après quatorze heures, parce que la blonde n’aurait aucune idée comment elle ferait à la place. Oui ok. Rosalie n’était pas mieux, donner lui la chance et elle dormait jusqu’à midi. Mais avec son emploi, surtout depuis qu’elle avait quitté le statue d’étudiante, la plupart du temps, elle devait se lever tôt. Bon, ça lui prenait encore trois alarmes à chaque fois, mais au moins elle se levait. Pas comme Shanti quoi. Elle finit tout de même par trouver le truc avec l’Indienne. Enfin, elle avait hésité quoi. Parce que se faire grogner et insulter, elle aurait presque préféré lui étamper une oreiller sur le nez et attendre qu’elle s’étouffe. Mais bon, la deuxième option semblait tout aussi terrifiante pour sa sœur. « Hein ? Quoi ? Comment ça ? » Elle hocha la tête très solennellement. Évidemment. Comme si son père et ses frères c’était, déjà levez si tôt. C’était une tare de famille apparemment. Seule sa tante Lena était parfaite, quoi qu’elle aussi restait au lit pendant longtemps, mais c’était pas sa faute, elle devait endurer tout se beau monde… La pauvre. « T’es sérieuse là ? » « Non, mais j’ai besoin de toi, donc debout. » Elle poussa Shan hors du lit, la faisant tomber sur le plancher. « T’as quinze minutes pour t’habiller, la bonne nous à fait à déjeuner, on part dans une heure, allez. » Elle sauta du lit, gracieusement, et se replanta devant le miroir, retouchant sa coiffure ici et là. Elle se tourna vers Shan qui n’avait toujours pas bougé. « Grouille ! On est pressé Shanti, je peux pas me permettre de manquer mon rendez-vous et t’as passé l’âge que je t’habiller allez. » Elle soupira. Elle aurait vraiment du demander à quelqu’un d’autre pour le coup, quelqu’un qui aurait été chez elle à l’heure et prêt, etc… Mais à bien y penser, elle ne connaissait pas personne comme ça dans son entourage. Enfin … Non, vraiment personne. « Je vais manger, si t’es pas prête avant de partir, je m’en fou, je te prends comme tu es et je te traine jusqu’à la voiture. Tant pis pour toi madame. » Elle sortit de la pièce en boudant et alla jusqu’à la cuisine. Un énorme déjeuner était étale devant elle. La blonde s’assit sur un de ses tabourets, mais l’odeur de toute cette bouffe lui leva le cœur rapidement. Oh merde… Elle avait besoin du rendez-vous. Stupides hormones. Elle s’éloigna de tout ça et se fit tout simplement un thé au gingembre. « SHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN. J’ESPÈRE QUE TU TE BOUGES. » Elle avait l’impression d’être sa mère un jour d’école et c’était pénible. Elle ne se verrait pas faire ça pendant douze ans quoi.

Shanti n’avait pas l’habitude d’écouter Rosalie quand celle-ci venait la réveiller. D’habitude, en tout cas, de toute manière, quand la brune avait décidé de ne pas bouger, elle ne bougeait. Aujourd’hui néanmoins, cela faisait exception. Dès que Rosalie avait mentionné son père et ses frères, Shanti s’était tout de suite sentie plus réveillée. Après s’être redressée brusquement, l’indienne demanda finalement à sa soeur si elle était sérieuse. « Non, mais j’ai besoin de toi, donc debout. » Bitch ! Shanti la fusilla du regard. Pour la peine, elle allait se recoucher. Rosalie le méritait entièrement. Néanmoins, comme la blonde était un vrai tyran, elle la tira de force de son lit et Shanti se retrouva au sol. Duh ! Elle avait hâte de retrouver son appartement pour le coup. Après, elle n’aurait plus qu’à changer les serrures et elle pourrait peut-être espérer être tranquille un jour. « T’as quinze minutes pour t’habiller, la bonne nous à fait à déjeuner, on part dans une heure, allez. » Quinze minutes… Quelle personne censée pouvait bien se préparer en quinze minutes ? Sûrement pas Shanti en tout cas. La jeune femme cligna des yeux, un peu hébétée jusqu’à ce que Rosalie se tourne à nouveau vers elle. « Grouille ! On est pressé Shanti, je peux pas me permettre de manquer mon rendez-vous et t’as passé l’âge que je t’habiller allez. » Parler un peu plus gentiment dès le matin, ça ne devait pas faire partie de ce que Rosalie savait faire. Shanti aurait tellement mieux apprécié pourtant, elle ne se serait (presque) pas plainte. « Je vais manger, si t’es pas prête avant de partir, je m’en fou, je te prends comme tu es et je te traine jusqu’à la voiture. Tant pis pour toi madame. » « C’est ça vas t’en. » répondit simplement la brune, toujours de mauvaise humeur. Quand Rosalie eut quitté la pièce, elle ajouta à mi-voix. « Bon débarras. » La tentation de se recoucher était très forte à présent. Shanti chercha rapidement comment elle pourrait barricader en étant sûre d’avoir la paix encore longtemps mais, en arrivant à la conclusion qu’elle n’aurait jamais la paix ici, elle commença quand même à se préparer de mauvaise grâce. « SHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN. J’ESPÈRE QUE TU TE BOUGES. » La jeune femme leva les yeux au ciel et ne prit même pas la peine de répondre. Rosalie était trop pénible ce matin. Vraiment. Elle prit bien son temps pour finir de se préparer et finit par la rejoindre quand même. « Je te déteste Rosalie De La Vega. » dit-elle alors lorsqu’elle arriva près de sa sœur. « Ca à intérêt à être important je te préviens, sinon je vais te faire regretter ça. » Shanti se servit un café et attrapa à manger qui traînait sur la table. Elle leva alors la tête vers Rosalie, l’air interrogateur. « Alors, pourquoi t’as besoin de moi à l’aube comme ça ? »

Rosalie était toujours assise dans la cuisine, ses pieds sur le tabouret en face, elle lisait le dernier article de sa sœur et finissait son thé au gingembre. Elle avait même entamé un yogourt, mais elle n’était pas certaine que ça soit une bonne idée après tout. Elle n’avait aucunement envie de vomir ce matin, le pot resta donc là sans être touché. Elle devait regarder l’heure toutes les trente secondes. Shanti semblait prendre une éternité à se préparer et ça la mettait sur les nerfs. Pourquoi est-ce que l’Indienne ne pouvait pas comprendre que c’était urgent ce matin. C’était pas trop lui en demander quoi, pour une fois. En plus, comme elle la laissait être logé et nourri gratuitement depuis des semaines, sans compter du fait qu’elle avait pratiquement arranger son divorce toute seule, sa sœur lui devait bien ça. Elle se mit à pester entre ses dents. Elle avait vraiment les pires des sœurs, sauf Elena, elles étaient tout simplement insupportables. « Je te déteste Rosalie De La Vega. » De mauvaises humeurs Rosalie ne leva même pas les yeux vers elle. Elle posa simplement ses pieds par terre et continua de lire son journal en l’ignorant. « Ca à intérêt à être important je te préviens, sinon je vais te faire regretter ça. » Elle leva les yeux au ciel. « Assez oui. » Elle posa le journal un peu plus loin, pour que sa bonne s’occupe de couper l’article de Sofia et se mît à tourner la cuillère dans son yogourt sans manger. Elle se rapella vite fait qu’elle n’était pas supposée mangée de toute façon. Ni boire, mais tant pis. Elle repoussa tout ça et se mit à pianoter sur la table en attendant que Shanti ait fini. « Alors, pourquoi t’as besoin de moi à l’aube comme ça ? » Elle haussa les épaules. « J’ai un rendez-vous à la clinique pour un avortement et je ne peux pas conduire ou me déplacer seule pendant 24hr après, et comme t’es directement chez moi, je n’ai pas à déranger personne d’autre. » Elle avait dit ça sur la même aire qu’elle aurait pu parler de la météo. Elle savait qu’elle n’avait pas besoin d’expliquer à Shanti qu’elle devait garder tout ça sous silence, donc bon, ça lui sauvait du temps. « Tu daignes de te bouger pour ça ou bien je dois appeler quelqu’un d’autre ? » Elle était toujours de mauvaise humeur à cause de l’Indienne et bouder était le meilleur moyen de le montrer.

Après avoir bien prit le temps de se préparer, Shanti se décida en fait à aller retrouver Rosalie. Lorsqu’elle rejoignit sa sœur, la première chose que l’indienne trouva à dire fut qu’elle la détestait. Elle agissait tellement comme un tyran par moment. Presque tout le temps en fait. Rosalie ignora tout bonnement Shanti lorsqu’elle déclara ça ce qui n’arrangea pas vraiment l’humeur de la brune. Celle-ci finit alors par dire que à avait intérêt à être important. « Assez oui. » Mais encore ? Shanti poussa un soupir et se servit un café avant de s’assoir à la table. Elle se fit une tartine de pain et prit à nouveau bien son temps pour manger. Elle y mettait toute la mauvaise volonté du monde. Au bout d’un moment, la jeune femme se décida quand même ce qui requérait sa présence comme ça. Elle voulait bien savoir quand même. « J’ai un rendez-vous à la clinique pour un avortement et je ne peux pas conduire ou me déplacer seule pendant 24hr après, et comme t’es directement chez moi, je n’ai pas à déranger personne d’autre. » « Pardon ? » Ce fut la seule chose que Shanti trouva à dire sur le coup. Rosalie avait dit ça tellement naturellement, comme si c’était quelque chose de tout à fait normal comme ça. Shanti fronça les sourcils. Rosalie allait la clinique pour un avortement. Elle était enceinte, c’était… En fait, elle ne savait pas. Là tout de suite elle était très partagée entre la compassion pour sa sœur et l’envie de se moquer d’elle. C’était plutôt méchant non ? Rosalie était gentille avec elle quand elle faisait une connerie (ce qui arrivait souvent) même si elle n’avait pas manqué de se moquer d’elle pour le mariage. « Ok. » finit-elle par répondre simplement. Elle se moquerait d’elle plus tard, quand la blonde serait un peu de meilleure humeur par exemple. Shanti reporta ensuite son attention sur sa tartine. « Tu daignes de te bouger pour ça ou bien je dois appeler quelqu’un d’autre ? » La brune soupira. Elle avait accélérer quand même, Rosalie pouvait bien lui laisser deux minutes maintenant. « Tu devrais appeler Sirius, t’aimes tellement te tourner vers lui pour qu’il vienne en aide. » Elle n’aurait sûrement pas du dire ça mais elle n’était pas d’excellente humeur non plus. Elle finit sa tasse de café rapidement ensuite et se leva. « C’est bon, je viens. »

« Pardon ? » Rosalie eut une grimace d’exaspération avant de lever la tête vers sa sœur. Elle avait pourtant été claire non ? Qu’est-ce qui lui prenait à Shanti d’être aussi lent ce matin. Parfois la blonde s’en voulait d’avoir fait la moitié de devoir de l’Indienne et ses projets, si elle l’avait laissé travailler un peu, elle serait sans doute beaucoup plus brillante aujourd’hui et l’énerverait beaucoup moins ce matin. « Je ne sais pas ce que tu n’as pas compris. » Elle haussa les épaules et encore d’humeur grognonne, elle commença à ranger la ce usine (c'est-à-dire tout lancer dans le lavabo pour que sa bonne fasse le reste). Elle faisait exprès de faire un peu plus de bruit que d’habitude, elle avait besoin de se défouler sur quelques choses. Apparemment, elle allait passer une très mauvaise journée. Enfin, elle s’en était doutée quoi… Avoir un aspirateur dans l’utérus ne faisait surement pas partie des bons plans, mais quand même. Elle aurait préféré que le reste soit sympa pour compenser. C’était de la faute de Shanti aussi. Elle regrettait presque de lui avoir demandé maintenant. Peut-être qu’elle aurait pu conduire quand même… Ce n’est pas quelques crampes qui allaient l’arrêter… Ou bien elle aurait pu appeler un taxi… Ou demandé à Elena, Luis à la limite, enfin non… Mais pour le moment toutes ses options avaient l’air plus agréable que l’Indienne. « Ok. » Oh apparemment la lumière était allumée. Rosalie hocha la tête sans même regarder sa sœur. Sale peste vas. Écoeurée, elle lui dit même qu’elle pouvait appeler quelqu’un d’autre. Elle n’avait pas non plus envie de se pointer là bas avec Shanti, la laissé dans la salle d’attente, revenir et puis l’Indienne n’était plus là quoi… « Tu devrais appeler Sirius, t’aimes tellement te tourner vers lui pour qu’il vienne en aide. » Rosalie se mordit la lèvre et serra les poings un peu. Elle s’y attendait à celle-là. Shanti avait été beaucoup trop cool avec elle depuis qu’elle y avait dit pour Sirius. Ce n’était pas normal. Elle se retourna vers sa sœur et croisa les bras. Elle avait l’impression de trembler de colère juste là. Comment est-ce qu’on pouvait être autant remonté dès le matin. « Parfait. Je vais faire ça, je n’ai pas besoin de toi, va te recoucher, c’est tellement plus important. » C’était pratiquement l’heure de partir de toute façon. Elle renifla un peu, et ramassa son sac et ses affaires. « C’est bon, je viens. » Rosalie hocha la tête. « Non, te forces pas ein Shan. Je n’ai pas envie de te déranger quoi. C’est vrai que t’es tellement occupée de toute façon. C’est bon, vas redormir, reste dans mon appartement à rien faire, je vais aller m’occupée de sa et ensuite retourner m’occuper de ton* divorce, ce que je fais depuis le début quoi. Parce qu’apparemment, faire un effort c’est trop demandé ein. » Elle partit vers la porte, mais s’arrêta à quelques pas. « Oh et puis si ça te dérange tant que sa que mon frère t’aide, vas le voir, prend tes papiers et vas voir ailleurs. Mais débrouille-toi sans mon aide quoi et dit pas que je t’ai pas avertie. »

Shanti avait très bien compris ce que venait de lui dire Rosalie, oui, c’était juste qu’elle avait été surprise par ce que sa sœur lui avait dit et surtout, par la manière dont elle le lui avait dit, comme si de rien n’était. « Je ne sais pas ce que tu n’as pas compris. » Shanti retint un soupir. Comme elle l’avait pensé juste avant, elle avait tout compris. Là, n’était pas le problème. Maintenant, elle ne savait juste pas comment trop comment réagir. La tentation de se moquer de Rosalie (ou au moins de lui faire la leçon) était bien là mais honnêtement, Rosalie avait l’air particulièrement de mauvaise humeur et la brune n’était pas sûre que le moment soit forcément bien choisit pour ça. Non, vraiment pas en fait. Au final, elle décida juste d’être raisonnable et finit juste par répondre un simple ok. Il ne fallait pas trop lui en demander.

Après ça, Rosalie déclara qu’elle pouvait toujours appeler quelqu’un d’autres et Shanti répondit alors quelque chose qu’elle n’aurait absolument pas du dire. Elle le savait… après coup. Mais sur le moment, les mots étaient sortis d’eux-mêmes, sans qu’elle les y autorise vraiment. C’est comme ça qu’elle se retrouva à dire à Rosalie qu’elle ferait bien d’appeler Sirius, puisqu’elle aimait tellement l’appeler pour qu’il l’aide. C’était petit de sa part de dire ça, et surtout maintenant. Le fait était que depuis qu’elle savait que Rosalie avait essayé d’arranger les affaires de Shanti dans son dos avec son frère, la brune n’avait jamais rien dit à ce sujet. Enfin si, la seule chose qu’elle avait dit, c’était que c’était une bonne idée mais comme elle souffrait le martyr à ce moment-là, elle n’était pas certaine que ça compte vraiment. Enfin soit, elle pensait vraiment que c’était une bonne idée mais elle en voulait quand même à Rosalie d’avoir fait ça alors qu’elle le lui avait interdit. Toujours est-il que Shanti n’avait pas choisi le bon moment pour ça. « Parfait. Je vais faire ça, je n’ai pas besoin de toi, va te recoucher, c’est tellement plus important. » Evidemment. Mais Shanti n’allait pas la laisser se débrouiller quand même. Elle termina son café et décréta qu’elle était prête à venir. Elle était réveillée de toute manière maintenant et puis… et puis Rosalie était plus importante que son sommeil quand même. « Non, te forces pas ein Shan. Je n’ai pas envie de te déranger quoi. C’est vrai que t’es tellement occupée de toute façon. C’est bon, vas redormir, reste dans mon appartement à rien faire, je vais aller m’occupée de sa et ensuite retourner m’occuper de ton* divorce, ce que je fais depuis le début quoi. Parce qu’apparemment, faire un effort c’est trop demandé ein. » Shanti dut vraiment prendre sur elle pour ne pas répondre à ça. Elle avait été trop loin juste avant, elle le savait et elle méritait un peu ça mais quand même. Elle n’aimait ni le ton que Rosalie avait employé ni la façon dont elle sous-entendait que la seule chose qui comptait pour l’indienne était de dormir. Rosalie s’était éloigné, sûrement prête à partir toute seule mais elle s’arrêta au bout d’un moment. « Oh et puis si ça te dérange tant que sa que mon frère t’aide, vas le voir, prend tes papiers et vas voir ailleurs. Mais débrouille-toi sans mon aide quoi et dit pas que je t’ai pas avertie. » La brune soupira, attrapa son sac et rattrapa la blonde. En temps normal, elle aurait répondu, les deux jeunes femmes se seraient engueulées et elles seraient parties chacune de leur côté fâchée. Oui, c’est comme ça que ça se passait toujours. Aujourd’hui pourtant, Shanti ne voulait pas laisser partir Rosalie comme ça. Elle avait décidé de se montrer un peu plus ‘adulte’ que d’habitude. Pour une fois, elle n’allait pas envenimer les choses mais s’excuser. C’était un grand pas pour elle. « Ok c’est bon Rosalie. Je n’aurais pas du dire ça, je suis désolée. Je vais venir avec toi parce que je veux et parce que c’est plus important que dormir. » Elle n’arrivait pas à croire qu’elle était en train de dire ça. « Et ça ne me dérange pas que ton frère m’aide c’est juste que… laisse tomber, ça ne me dérange pas c’est tout. Je t’ai dis que t’avais bien fait d’y aller. »

Rosalie sortie sans attendre de son appartement. Elle en avait plus que marre de Shanti et ses humeurs de gamines, elle la voulait hors de son appart et surtout pas dans ses jambes, surtout pas aujourd’hui. Elle en pouvait juste plus. Elle essaya de prendre de grande respiration et se calmer, mais vraiment tout ce donc elle avait envie présentement était de donner un grand coup dans quelques choses. Elle exagérait peut-être, sans doute. Mais elle n’était pas en état et ses hormones ne jouaient pas en sa faveur. Elle sentit un nuage noir se former au dessus de sa tête quand sa sœur la rejoint dans l’ascenseur. Chouette. Elle n’allait pas parié sur laquelle des deux arriverais en vie en bas. L’Anglaise se mit à appuyer sur le bouton pour le contrôle des portes à toute vitesse, comme si tout était de sa faute. « Ok c’est bon Rosalie. Je n’aurais pas dû dire ça, je suis désolée. Je vais venir avec toi parce que je veux et parce que c’est plus important que dormir. Et ça ne me dérange pas que ton frère m’aide c’est juste que… laisse tomber, ça ne me dérange pas c’est tout. Je t’ai dis que t’avais bien fait d’y aller. » Elle lâcha le bouton et recula dans le fond de la cage sans rien dire. Elle n’osait même pas regarder Shan, elle se contentait de bouder dans son coin. Elle n’avait plus envie de la frapper, mais elle n’avait pas non plus envie de lui pardonner aussi rapidement. « Je n’ai pas besoin de ton aide. » Les mots étaient sortis tout seul sans qu’elle puisse faire quoi que se soit. C’était sans doute faux d’ailleurs. Elle n’avait aucun problème moral à aller là-bas, elle avait toujours été certaine de son choix. Mais elle avait tout de même consciente de ce que ça représentait et peut importe comment elle se sentait là, elle était certaine qu’è la sortie, elle serait contente que Shanti soit à côté d’elle. « C’est juste que quoi ? » La curiosité l’avait gagnée et elle osa même un regard en billet à la brune à côté d’elle. L’ascenseur fini par arrivée au niveau du stationnement et Rosalie sortirent la première se dirigeant automatiquement vers sa voiture. Sans regarder, elle passa ses clefs à Shan et alla s’assoir sur le côté du passager. Elle entra l’adresse de la clinique dans le GPS et se gaufra dans son banc. Elle boudait encore, mais moins, se contenta de taper du pied et regarder par la fenêtre. Le silence s’installa dans la voiture et la blonde soupira. Elle repensait à ce qu’elle avait dit à Shan plutôt et se sentait un peu mal, déjà. « Je sais que tu ne passes pas ton temps à dormir. Tu bouffes aussi parfois. » C’était un bon début d’excuse non ?

Shanti aurait très bien pu laisser Rosalie partir de son côté comme ça et bouder dans la cuisine. La blonde n’avait pas été tendre avec elle après tout, elle s’était même montrer injuste. Mais, pour une fois, elle décida de se comporter autrement que comme une enfant capricieuse et partit à la suite de Rosalie. Elle rejoignit la blonde dans l’ascenseur et lui fit un semblant d’excuse. Enfin non, même pas un semblant en fait, elle déclara clairement qu’elle était désolée. C’était le genre de choses qu’elle ne faisait pas souvent. Vraiment pas souvent. La brune pouvait compter sur les doigts de la main en fait le nombre de fois où elle avait vraiment fait des excuses depuis son enfance. En tout cas, ceci ne changea rien à l’attitude de Rosalie qui continua de faire la gueule dans son coin. C’était elle la sale gosse pour le coup. Shanti venait faire de très gros efforts et cela ne changeait rien. « Je n’ai pas besoin de ton aide. » Evidemment. Shanti dut vraiment lutter contre l’envie de la planter ici et de s’en aller. Rosalie ne méritait pas mieux pour continuer de l’envoyer balader après que la brune se soit excusé. Encore une fois, l’indienne réussit à se raisonner assez pour ne pas s’en aller et rester ici. Parce qu’elle savait que peu importe ce que sa sœur prétendait, elle avait quand même besoin d’elle. Elle était juste trop fière pour l’admettre. « Si tu le dis. » déclara alors la brune en haussant les épaules. « Mais je reste quand même. » Même si elle devait endurer la mauvaise humeur de la blonde. Elle lui ferait payer tout ça plus tard au pire. Le silence aurait pu s’installer pendant longtemps si Rosalie n’avait pas reprit la parole. « C’est juste que quoi ? » Shanti pencha la tête et soupira. Elle ne savait pas si elle pouvait répondre à ça sans recevoir encore des reproches ou d’autres choses dans ce genre-là. Elle n’était pas sûre que sa toute nouvelle résolution de rester ici sans trop rien dire survive bien longtemps si Rosalie recommençait comme tout à l’heure. « C’est juste que je n’ai pas aimé que tu arranges tout ça dans mon dos comme ça. C’est tout. » souffla-t-elle alors. Elle baissa ensuite le regard vers ses pieds et se passionna dans leur contemplation. L’ascenseur arriva ensuite enfin à destination et Shanti suivit alors Rosalie jusqu’à sa voiture. La blonde lui tendit alors ses clés et Shanti dut aller s’installer à la place du conducteur. Elle démarra alors la voiture, suivant ensuite la route que lui indiquait le gps. Les deux jeunes femmes n’avaient plus échangés un mot depuis qu’elles avaient quitté l’ascenseur. Shanti n’avait pas envie de parler avec sa sœur de toute manière. Elle était resté avec elle et s’était excusée mais elle lui en voulait quand même à cause de ce qu’elle avait dit et aussi parce qu’elle ne faisait aucun effort de son côté. Ce fut à nouveau Rosalie qui brisa le silence la première. « Je sais que tu ne passes pas ton temps à dormir. Tu bouffes aussi parfois. » Bah voyons… Shanti tourna rapidement la tête vers Rosalie pour lui lancer un regard noir avant de reporter aussitôt son attention sur la route. « T’as vraiment pas de chance tu vois, non seulement je sers à rien parce que je dors mais en plus je vide tous tes placards et ton frigo. » dit-elle alors. Elle venait de flancher, elle n’aurait rien du répondre à ça mais c’était plus fort qu’elle.

Elle aimait bien bouder. Elle était même une experte à bouder. Si faire la gueule était une compétition olympique, elle serait une championne incontestée, suivie de très près par ses sœurs. Shanti méritait sans doute un peu qu’elle boude, même si elle ne pouvait plus vraiment* se souvenir pourquoi elle était fâchée contre elle, mais soi. C’était Shanti, elle avait toujours une ou deux raisons en réserve. Elle déclara qu’elle n’avait pas besoin de l’Indienne, même si c’était complètement faux. « Si tu le dis. Mais je reste quand même. » La blonde ne répondit rien, mais détourna la tête légèrement. C’était un des bons côtés de Shanti. Elle endurait ses humeurs une après les autres et restait toujours là quand Rosalie avait vraiment besoin d’elle (et vice-versa). La brune ne l’avait jamais laissée tomber pour quoi que ce soit, depuis qu’elles étaient au monde et c’était beaucoup plus que le reste de son entourage. Elle se défâcha un peu, même si elle faisait bien attention pour ne pas le montrer, pas encore en tout cas.

En continuant de peigner l’indifférence, elle demanda à Shanti ce qui l’avait vraiment dérangé dans le fait qu’elle ait voir Sirius. Elle ne l’avait pas fait pour mal faire pourtant. Il fallait bien que les choses s’arrangent et comme elle n’avait pas été d’accord avec l’idée d’engager un tueur à gages pour s’occuper de l’étranger…. Enfin, voilà quoi. C’était fait, les procédures étaient en cours et bientôt Shan n’aurait qu’à signer un papier pour oublier toute cette histoire. Le fait qu’elles en avaient jamais reparlé depuis Halloween l’avait mis mal à l’aise, elle savait que Shanti n’était pas aussi cool qu’elle le disait avec cette histoire, mais bon. Elle n’avait jamais voulu lui en reparler, pour s’éviter de s’en prendre plein la gueule. Comme il était trop tard pour ça aujourd’hui… « C’est juste que je n’ai pas aimé que tu arranges tout ça dans mon dos comme ça. C’est tout. » « Je sais… » Elle n’avait pas été fière non plus de toutes les cachettes qu’elle avait dû faire. Elle avait traité Shanti comme elle traitait ses parents depuis des années et c’était juste… Mal. Mais en même temps Shan lui avait complètement interdit d’en parler à qui que ce soit, spécialement à ses frères, donc bon… Elle n’était pas la seule coupable dans l’histoire. L’Indienne manquait cruellement de bonne volonté quand elle voulait. « Promis, je me mêlerais plus de ce qui ne me regarde pas… » Ça pourrait être sa nouvelle résolution tient. Elle avait marre de jouer la sainte Rosalie de toute façon, que les gens s’arrangent seul avec leurs problèmes.

Rosalie était assise dans le siège du passager de sa propre voiture et s’appuya la tête contre la vitre. Elle savait que c’était normalement à son tour de s’excuser, mais les mots n’arrivaient pas à franchir ses lèvres ce matin. Peut-être plus tard. Mais étant donné les circonstances de la journée, il lui semblait qu’elle avait le droit a un moment de répit quoi. Elle allait se faire opérer dans quelques heures, c’était la moindres des choses. Elle finit par lancer une remarque passive agressive à Shan, ce qu’elle faisait de mieux. Elle était dans l’humeur de chercher la brune et comme elle avait accepter de l’accompagnée, autant qu’elle serve. « T’as vraiment pas de chance tu vois, non seulement je ne sers à rien parce que je dors, mais en plus je vide tous tes placards et ton frigo. » « Trop. » La blonde tendit son doigt et se mit à dessiner dans la buée sur la vitre. Elle commença par écrire son nom, c’était toujours son réflexe. Elle aimait bien voir son nom éparpillé partout, Rosalie Felicity Lena Melody Lily De La Vega. Après, il ne restait plus beaucoup de place sur la vitre, mais elle trouva quand même un espace pour rentrer celui de Shanti, en minuscule, avec le bout de son ongle. « Et je t’aime quand même, ça doit être ma plus grande qualité. » Sa et sa perfection en général quoi.

Shanti savait parfaitement que Rosalie avait besoin d’elle, même si elle prétendait le contraire et faisait la gueule là, maintenant. C’est pour ça qu’elle avait décidé de prendre sur elle et de rester avec elle. De toute manière, en toute honnêteté, que sa sœur soit en train de bouder ne changeait pas beaucoup de l’habitude. Rosalie passait beaucoup de temps à ça, presque plus que Shanti en fait, c’était dire comme elle pulvérisait presque tous les records. Shanti était donc resté dans l’ascenseur avec Rosalie. Même si celle-ci semblait tenir à faire la tête, elle ne put pas s’empêcher de venir lui poser une question. Ca concernait ce que l’indienne avait dit avant à propos de Sirius et du fait que Rosalie avait été le trouvé dans son dos. Sur le coup, elle n’avait pas voulu s’expliquer plus, ayant peur de s’attirer encore plus les foudres de la blonde mais comme celle-ci lui demanda, Shanti lui expliqua qu’elle n’avait pas appréciée qu’elle agisse comme ça dans son dos (et ce malgré l’interdiction formelle qu’elle avait proférer à ce sujet). « Je sais… » Ouais, si elle savait, c’était à se demander pourquoi elle avait fait ça malgré tout. Enfin non, il n’y avait pas besoin de se demander ça, Shanti savait pourquoi Rosalie avait fait ça. Elle l’avait fait pour elle et rien que pour ça, elle ne pouvait pas trop lui en vouloir. C’était pour ça qu’elle avait fait en sorte de ne pas trop lui reprocher jusqu’à aujourd’hui. « Promis, je me mêlerais plus de ce qui ne me regarde pas… » Shanti lança alors un regard plus que dubitatif à la blonde. Pour un peu, elle aurait même pu en rire tellement ce que sa sœur disait avait l’air de tenir de la blague. « Tu ne devrais pas promettre des choses que tu ne seras pas capable de tenir comme ça. » fit-elle simplement remarquer avec un petit sourire. Oui parce que Rosalie n’était simplement pas capable de ne pas se mêler de ce qui ne la regardait pas. De la même manière que la blonde n’était pas capable de ne pas bouder pour un rien. C’était comme ça, Shanti s’y était (un peu) habituée depuis le temps.

Les deux jeunes femmes s’installèrent ensuite dans la voiture de Rosalie et Shanti prit le volant. Dans un premier temps, le trajet se fit en silence. Rosalie prenait en effet encore un grand soin pour bouder et Shanti n’avait pas envie de faire en sorte que cela cesse. Si elle voulait faire la tête, qu’elle fasse, ce n’était pas son problème. Evidemment, Rosalie ne fut pas capable de garder le silence si longtemps, elle finit bientôt par reprendre la parole en disant qu’elle savait bien que Shanti ne faisait pas que dormir, elle mangeait aussi. Pour le coup, Shanti aurait vraiment préféré que la blonde garde le silence. Elle lui en voulait encore pour son comportement alors elle n’avait pas besoin que Rosalie en rajoute encore. Elle ne put s’empêcher de remarquer en plus que la blonde était un peu suicidaire de la provoquer de cette manière quand elle conduisait. Heureusement qu’elle était meilleure conductrice que genre Sofia. Shanti fit donc une remarque sur le fait qu’en plus de ne servir à rien, elle vidait aussi les placards de Rosalie. « Trop. » Shanti serra les dents et essaya de ravaler sa colère. Elle se demandait vraiment pourquoi elle était encore là pour le coup tiens. Elle dut se rappeler à quel point elle aimait bien Rosalie et à quel point celle-ci avait besoin d’elle pour ne pas s’arrêter et planter Rosalie là. « Je vais bientôt partir t’inquiètes, je t’embêterais plus bientôt. » C’était faux bien sûr, elle n’avait pas vraiment l’intention de partir, enfin pas tant qu’elle ne pourrait pas réintégrer son appartement. Elle avait vaguement pensé à prendre une chambre d’hôtel plusieurs fois, quand ça devenait trop pénible mais elle n’avait jamais été jusqu’au bout. De toute façon, à chaque fois, C’était Rosalie qui partait avant. « Et je t’aime quand même, ça doit être ma plus grande qualité. » Mais oui, mais oui. Shanti ne répondit rien à ça. Il valait mieux qu’elle garde le silence vu qu’elle n’avait rien de bien gentil à dire à propos de ça. Elle aurait bien pu dire à sa sœur qu’elle l’aimait aussi mais c’était la dernière chose qu’elle avait envie de dire là maintenant. Le silence s’installa donc de nouveau ensuite jusqu’à ce que les deux jeunes femmes arrivent à destination. Shanti se gara en silence avant de se tourner vers la blonde. « Voilà, c’est bon on est arrivé. A l’heure. »

Rosalie jouait avec les boutons de l’ascenseur sans porter d’attention particulière. Elle fixait ses pieds et chignait un peu pour elle-même. Elle n’avait pas voulu mal* faire en allant voir Sirius. Elle avait voulu sortir Shanti du pétrin (et accessoirement de son appartement.). Elle avait toujours su que sa sœur allait être fâchée quand elle l’apprendrait, mais ce n’était pas une raison pour être d’accord avec elle. Si elle n’avait pas pris soin de Shanti, les choses ne se seraient jamais régler et aurait qu’empirer c’était certain. C’était pas de sa faute, elle avait qu’à se blâmer elle pour ne pas être assez responsable dans cette histoire. Elle fit quand même mine de s’excuser en promettant de ne jamais se mêler de ce qui ne la regardait pas. Elle comptait bien tenir cette promesse cette fois. Elle savait que ça allait finir avec Shanti là supplié pour son aide, parce qu’elle était définitivement brillante et la meilleure dans tous les domaines, mais au moins elle pourrait dire qu’elle avait raison. « Tu ne devrais pas promettre des choses que tu ne seras pas capable de tenir comme ça. » La blonde lui lança un regard noir. Elle pouvait tout faire. Elle allait lui montrer. Elle pouvait même se contrôler, car en ce moment, elle avait tout simplement envie de rentrer ses ongles dans la peau du visage de sa cadette. Elle se contenta seulement de sortir de l’ascenseur et d’ignorer l’Indienne le plus longtemps possible.

Elle se calma un peu dans la voiture, comme à chaque fois. Il suffisait qu’elle regarde le paysage dérouler devant ses yeux pour s’apaiser. Elle avait besoin de calmer, vraiment. Elle sentait ses nerfs se tendre dans son corps et son estomac lui faisait mal. Elle ferma les yeux et essaya de se concentrer un peu. Tout ça était de la faute à Shanti, elle était complètement à l’aise avant de la réveiller ce matin. Elle regrettait presque (presque.) de ne pas avoir demander à Sofia de l’accompagner à la place. « Je vais bientôt partir, t’inquiètes, je t’embêterais plus bientôt. » Rosalie ouvrit les yeux et lança un regard que très peu impressionner à sa sœur. Ouais, elle lui répétait ça depuis le début quoi. Enfin, ce n’était pas qu’elle voulait mettre Shanti dehors et tout. Elle ne la dérangeait pas tant que ça, mais bon. Elle aimait tellement vivre seule et puis comme l’Indienne ne voulait plus qu’elle se mêle de ses affaires… Enfin, ce matin elle s’en foutait un peu.

Shanti finit par se garer et Rosalie regarda la clinique par la fenêtre. Elle savait qu’elle n’était pas dans un des quartiers les plus favorisés, mais elle ne s’attendait pas à un truc aussi défraichi et peu invitant. Elle recula un peu dans son siège pendant quelques secondes. Elle allait quand même se faire opéré* quoi. Elle ne voulait pas que se sa soit manquer… « Voilà, c’est bon on est arrivé. A l’heure. » La blonde soupira et sortit de la voiture. Elle attendit que Shanti vienne la rejoindre et lui prit le bras immédiatement. Elle sentait ses jambes se ramollir sous son poids et souhaitait déjà avoir fini avec tout ça. Elle n’avait jamais eu une opération ou rien de majeur, mis à part l’épidémie, et elle n’avait toujours eu comme réflexe d’appeler ses parents près d’elle. Mais c’était la seule chose qu’elle ne pouvait pas faire en ce moment. Elle entra dans la salle d’attente, qui à l’image de l’extérieur, était loin d’être accueillante et alla donner son faux nom et payer comptant avant de s’assoir sur une chaise peu confortable, entourée d’adolescente tout aussi apeurée qu’elle et de vieille femme complètement blasée. Elle posa sa tête sur l’épaule à Shanti et entoura sa taille de ses deux bras. Ça ne serait pas un bon moment à passer, elle en était, certaine. « Vas-y pour moi quand le docteur va appeler ok ? » Ça serait la moindre des choses pour se faire pardonner ein.

Rosalie pouvait se montrer très pénible quand elle voulait et Shanti trouvait qu’aujourd’hui elle dépassait tous les records. Vraiment. Elle devait lutter tellement fort contre l’envie d’arrêter al voiture et de pousser Rosalie au dehors (même si c’était sa voiture). Et encore, elle se trouvait gentille parce que même dans ce qu’elle imaginait, elle prévoyait quand même d’arrêter la voiture, elle aurait tout aussi bien pu vouloir éjecter la blonde de la voiture sans pour autant s’arrêter. Enfin soit, les deux jeunes femmes finirent quand même par arriver à destination, toutes les deux en vie et à l’heure. C’était presque inespéré, comme quoi… des miracles arrivaient tous les jours. Shanti lança un regard critique à l’endroit où elle venait d’arriver. Le moins que l’on puisse dire c’est que c’était loin d’être très accueillant. En même temps, elles étaient dans la Bronx, il ne fallait pas s’attendre à beaucoup plus ici. Shanti ne fit pas l’affront à sa sœur de lui demander pourquoi elle avait choisit cet endroit, c’était évident, elle faisait tout son possible pour ne pas être reconnu et Shanti ne pouvait vraiment pas la blâmer pour ça. Mais quand même ! Shanti ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’un endroit comme ça n’inspirait pas confiance du tout. Loin de là. Tant qu’à faire, Rosalie aurait aussi bien pu choisir une autre ville pour aller se faire avorter, genre à l’autre bout du pays. Elle était sûre qu’il existait tout un endroit beaucoup plus sûr qu’ici où Rosalie aurait pu ne pas être reconnue. Enfin soit, encore une fois, Shanti garda sa réflexion pour elle et finit par sortir de la voiture. Dès que l’indienne eut rejoint Rosalie, celle-ci l’attrapa par le bras. C’est pour ça que Shanti savait qu’elle avait bien fait de venir malgré tout, Rosalie avait besoin d’elle et ce, malgré ce qu’elle avait pu prétendre tout à l’heure. C’était tout ce qui comptait dans le fond. Les deux jeunes femmes pénétrèrent alors dans la salle d’attente. Shanti alla avec Rosalie pendant qu’elle payait et donnait son faux nom et la suivit ensuite pour aller s’assoir sur une chaise. Il était hors de question qu’elle l’abandonne ne serait-ce que pour dix secondes. Une fois qu’elles furent toutes les deux assises, Rosalie posa alors sa tête sur l’épaule de la brune. « Vas-y pour moi quand le docteur va appeler ok ? » Shanti lança un regard compatissant à Rosalie. « Je serais ravie de pouvoir faire ça chérie, vraiment. » Enfin ravie, elle exagérait peut-être un peu mais c’était une manière de dire que si elle avait pu faire ça pour al blonde elle l’aurait fait pour elle. Rosalie était sûrement une des rares personnes pour lesquels Shanti était prête à faire n’importe quoi. Avec ses frères en fait parce même si elle n’était pas vraiment proche d’eux, ils comptaient beaucoup pour elle aussi. « Mais je crois que ça va pas être possible. » Shanti passa alors sa main dans les cheveux de Rosalie. « Mais ça va aller chérie et quand ce sera fini, je te promets de faire tout ce que tu veux. Vraiment tout. »

Rosalie s’appuyait et serrait Shanti comme jamais. Ce n’était pas que la clinique était intimidante, loin de là. Enfin peut-être un peu…. Elle était habituée au grand building, au plancher de marbres de l’hôpital. À la salle d’attente rénovée et luxueuse… Ici elle pouvait voir les murs craqués, des taches sur le tapis et les plantes vertes étaient définitivement du plastique. Elle ne se sentait pas à sa place et pour le coup, ça ne la rassurait pas. Elle savait que peu importe l’air de l’endroit, les docteurs seraient ‘compétents ’ dans leurs matières et il ne se passerait rien avec elle. Ce n’est pas comme si c’était une opération très difficile dans tout les cas. Mais c’était la première fois qu’elle passait en salle d’op en tant que patiente et elle aurait juste aimé quelque chose de familier autour d’elle. Mais elle ne pouvait pas se permettre, elle le savait. Si jamais ses parents apprenaient ce qu’elle allait faire… Sa sœur Elena était tombée enceinte assez jeune et célibataire, mais il n’avait jamais été question pour elle de se faire avorter, leurs parents s’en était assurés dès le début. Elle savait que c’était un sujet délicat qui les ferait exploser à coup sure… Rajoutée à ça qu’elle est toujours sensée être vierge, on a la crise de sa vie. C’est pour ça qu’elle ne lâchait pas Shanti d’une seconde, elle était son pilier, le seul point commun que cet endroit, bien qu’il soit qu’à quelques kilomètres à peine de Manhattan, ait en commun avec sa vie normale. « Je serais ravie de pouvoir faire ça chérie, vraiment. Mais je crois que ça va pas être possible. » La blonde hocha la tête doucement. Elle savait que Shanti pourrait le faire, mais si c’était possible, elle ne lui aurait jamais demandé non plus. Elle ferma les yeux un moment et se rappela pour la énième fois les procédures exactes qu’elle allait subir dans quelques minutes, laissant Shanti la câliner à sa guise. « Mais ça va aller chérie et quand ce sera fini, je te promets de faire tout ce que tu veux. Vraiment tout. » L’Anglaise rouvrit les yeux immédiatement et se redressa un peu pour regarder sa sœur. « Tout ? Vraiment tout? Parce que je vais être cloitrée au lit ein….» Elle avait du courage celle-là dis donc. Rosalie gardait une liste pour les moments dans ce genre, à chaque fois que quelqu’un lui promettait d’être gentil avec elle, elle en profitait au maximum. Surtout avec Shanti et Artemis, c’était le temps comme jamais de leur faire revivre tout leurs caprices. Une des adolescentes fut appeler par le médecin, et la jeune femme éclata en sanglots avant de se lever et suivre le docteur. Pauvre petite. Ce n’est pas elle qui allait se mettre à pleurer, pas pour ça, mais elle pouvait quand même compatir. Elle pouvait imaginer que certaines d’entre elles auraient voulu garder la chose qui grandissait dans leurs ventres, mais pour elle, la simple pensée la faisait frissonner. Juste l’idée qu’un petit amas de cellules lui piquait son énergie et jouait avec ses hormones la rendait malade. Ugh, elle voulait juste que tout ça soit fini. « Je n’aurais plus jamais de sexe de ma vie. » Bon, peut-être juste pour deux semaines.

Shanti aurait vraiment aimé pouvoir faire quelque chose pour Rosalie. Si elle avait pu, elle aurait même fait ce que lui demandait sa sœur, à savoir : y aller pour elle. Mais ce n’était pas vraiment possible. En fait, Shanti ne pouvait bien faire qu’une seule chose pour Rosalie, c’était être là pour elle et la câliner, ce qu’elle faisait autant ce qu’elle pouvait. Shanti parlait aussi, pour la rassurer. Elle lui disait ce qui lui venait : que ça allait bien passer et d’autres choses dans ce genre-là. Elle alla même dire qu’après ça, elle ferait tout ce que Rosalie voulait. Sur le coup, elle n’avait pas vraiment prêté attention à ce qu’elle disait mais quand Rosalie se redressa, Shanti se demandait ce qu’elle avait bien pu dire comme bêtise. « Tout ? Vraiment tout? Parce que je vais être cloitrée au lit ein….» Hum… C’est vrai que tout de suite, Shanti se dit qu’elle ferait sûrement bien de réfléchir un peu plus à ça. Parce que, Rosalie était déjà plutôt insupportable d’ordinaire (certes un petit peu moins que l’indienne l’était mais c’était déjà suffisant) alors Shanti n’imaginait même pas ce que ce serait si sa sœur se croyait tout permis. « Euh… » Elle avait envie de dire non, très envie même mais elle regardait Rosalie et elle ne pouvait pas s’y résoudre. Rosalie était là pour elle, elle réglait ses problèmes de mariage, elle l’hébergeait et accessoirement, elle lui avait aussi probablement sauvé la vie il n’y avait pas si souvent, elle pouvait donc bien consentir à la supporter si la jeune femme était clouée au lit. « Oui, vraiment tout. Promis. Et je me plaindrais même pas ! » Ou presque pas. Elle bitcherait dans son dos au pire, Rosalie ne serait même pas forcée de le savoir. Le médecin arriva alors et appela une adolescente qui se mit à pleurer. Shanti lança un regard en travers à Rosalie. Elle espérait qu’elle ne se mettrait pas à pleurer, c’était sûrement un peu égoïste mais Shanti n’aimerait pas beaucoup ça. C’était gênant, elle se sentait toujours bête dans ces cas-là, ne sachant pas quoi faire. « Je n’aurais plus jamais de sexe de ma vie. » Mais oui, bien sûr. Shanti tapota sur le bras de la jeune femme. « Je te donne pas bien longtemps avant que tu changes d’avis. » fit-elle alors remarquer. Elle connaissait assez bien pour Rosalie pour être en mesure de dire ça. « Enfin tu tiendras peut-être plus longtemps que moi quand j’avais décidé de ne plus jamais sortir et boire mais bon. » Elle n’était pas une référence non plus, elle n’avait tenue qu’une semaine malgré sa bonne résolution. Une semaine d’enfer… Elle se souvenait très bien.

Shanti avait dit les mots magiques. Des mots que Rosalie aurait été certaine de ne jamais entendre de sa part. En tout cas, chose sûre, ça la remit de bonne humeur sur-le-champ! Comme quoi il ne lui fallait pas grand-chose, juste une promesse d’être son esclave éternellement. Soit, sa sœur n’avait pas parlé d’éternité, mais ça avait sonné comme ça aux oreilles de la blonde. Tellement elle était gentille, elle fit mine de demander à Shanti si elle était vraiment certaine de ce qu’elle disait. (Quel répondre quoi que se soit lui était bien égale, elle l’avait entendue, sa sœur serais à son service, tant pis pour elle !) « Oui, vraiment tout. Promis. Et je ne me plaindrais même pas ! » L’Anglaise lui décrocha un regard ridicule. Ouais, ce bout-là par contre, elle n’y croyait pas trop. Shanti se plaindrait de n’importe quoi, n’importe quand, c’était une des seules choses donc elle pouvait être sur avec elle. Ça, et qu’elle se tiendrait à côté d’elle quand elle en aurait besoin. « N’exagère pas quand même, je vais deviner que tu mens. » Elle était une experte dans les menteries, il ne fallait jamais trop en faire.

Plus l’heure de son rendez-vous approchait, plus Rosalie commençait à se sentir nerveuse. Elle n’aimait pas être dans la salle d’attente, elle n’aimait pas les hôpitaux, enfin pas de se côté quoi. Elle n’aimait pas la couleur des murs, la tête de la réceptionniste. Elle n’aimait pas le fait que cette petite adolescente soit en train de pleurer sa vie de l’autre côté du mur. Elle n’aimait rien du tout. Mais il n’avait pas d’autre option, alors elle se serra sur Shanti et prit son mal en patience. Ça serait bientôt fini, dans une heure, elle se réveillerait et tout ça serait derrière elle. C’était ça ou dans neuf mois elle se trouvait avec un truc qui braille dans ses bras. Plutôt mourir sur la table d’opération. Vraiment. C’est pour ça qu’elle fit la promesse à Shanti qu’elle n’aurait plus jamais de sex de sa vie. « Je te donne pas bien longtemps avant que tu changes d’avis. » Même si Rosalie savait qu’elle ne tiendrait pas deux semaines, elle allait lui faire croire que si, juste pour ça. Elle cachait déjà à la moitié du monde qu’elle avait des relations, elle avait qu’à ajouté Shanti dans le lot. Rien de bien fatigant. « Enfin tu tiendras peut-être plus longtemps que moi quand j’avais décidé de ne plus jamais sortir et boire, mais bon. » « Évidemment. » Elle était supérieure après tout. « Miss Autumn Doyle ? » Rosalie serra une dernière fois Shanti contre elle et se leva pour suivre l’infirmière. La dernière chose qu’elle se souvient fut du gout immonde de l’euthanasie et se sentir complètement molle alors qu’une lumière blanche l’entourait. Elle avait passé ce traitement à tellement de gens, mais c’était la première fois qu’on l’endormait elle. Quand elle rouvrit les yeux, elle avait un mal de chien entre les cuisses et se sentait engourdie de partout sur le corps. Elle prit un moment avant de se rappeler où elle était. « Shanti ? »

Shanti devait avoir perdu la raison pour accepter quelque chose d’aussi fou que de faire tout ce que Rosalie lui demanderait. En général, c’était plutôt l’inverse, c’était à Rosalie de satisfaire les quatre volontés de l’indienne et celle-ci ne se laissait pas de faire les demandes les plus farfelus qui soit. Elle avait presque toujours ce qu’elle désirait bien sûr, parce qu’il se trouvait que Shanti était aussi formidablement douée pour faire des crises. En tout cas, tout ça rendait ce que l’indienne venait de dire d’autant plus risqué. Rosalie allait forcément en profiter pour se venger si elle n’était pas stupide (et comme la blonde aimait le rappeler très souvent, elle ne l’était effectivement pas). Shanti eut une chance de ses désister quand la blonde lui demanda si elle était sûre d’elle mais elle n’en fit rien. Malgré les risques que cela comportait, elle ne trouva rien de mieux que de confirmer ses dires et en rajouta même une couche en déclarant qu’elle ne se plaindrait même pas. . « N’exagère pas quand même, je vais deviner que tu mens. » Shanti croisa les bras, Rosalie abusait déjà. Pourtant, elle ne lui avait encore rien demandé. « Je ne mens jamais tu sauras. » Enfin presque, à quelques exceptions près en fait mais c’était très rare. C’était tout ce qu’il y avait à retenir à ça. Rosalie jura ensuite qu’elle n’aurait plus jamais de sexe de sa vie ce en quoi Shanti ne crut absolument pas. Mais elles n’eurent pas beaucoup plus l’occasion de s’étendre sur ce sujet puisqu’une infirmière vint alors chercher Rosalie. Avant de partir, Rosalie serra Shanti dans ses bras et elle disparut ensuite à la suite de l’infirmière.

« Shanti ? » Rosalie venait de se réveiller d’après l’intervention. Shanti était assise auprès d’elle. L’indienne se redressa et attrapa la main de Rosalie qu’elle serra. « Je suis là. » Elle n’avait pas bougé (enfin si, pour venir la retrouver mais soit, ça ne comptait pas vraiment), elle n’aurait pas voulu bouger pour rien au monde. Tout ce qui comptait pour elle depuis tout à l’heure c’était d’être là pour sa sœur quand elle ouvrirait les yeux. C’était quand même le moins qu’elle pouvait faire pour toutes les fois où l’inverse avait été vrai. « Comment tu te sens ? » demanda-t-elle alors hésitante, pas vraiment sûre que c’était le genre de choses qu’on avait envie d’entendre dire dans ces moments-là.

Rosalie se sentait comme dans la ouate. Mais c’était loin d’être aussi confortable qu’être dans son lit le matin. Elle se sentait diminuée et perdue. Elle essayait de bouger un peu, les bras et le haut du corps, mais ses membres étaient encore engourdie et répondait qu’à peu près. Effectivement, elle n’aurait pas pu conduire pour retourner chez elle. Elle détestait ça. « Je suis là. » Rosalie se retourna un peu et sourie mollement. Elle avait toujours le gout de l’ anesthésie bouche et ça lui donnait un peu la nausée. « Comment tu te sens ? » « Comme si je venais de mettre au monde un tracteur. » Elle avait tellement mal dans le bas du ventre. Elle pensait qu’en avortant elle allait éviter tout ça, mais apparemment, non. Si ça continuait comme ça, elle n’aurait définitivement plus de sexe de sa vie. Jamais. Pas parce qu’elle ne voulait pas, mais bon, elle ne supporterait pas que personne ne la touche en ce moment. C’était pire que la douleur qu’elle avait eue en perdant sa virginité, c’était juste l’enfer.

Ses doigts finirent par tomber sur la télécommande du lit et elle releva le dossier un peu pour être à la hauteur de sa sœur. La chambre de réveil était à l’image de tout le reste, un peu vieillotte et passablement mal entretenue. « Sois un ange et rappelle-moi de faire un don anonyme à la clinique ok… » Elle ne savait pas si c’était les médicaments qui la sonnaient, mais bon, l’image de l’adolescente en pleur était étamper dans sa tête… C’était crevant passé par tout ça, les femmes méritaient sans doute mieux que de se réveiller dans l’endroit le plus glauque des années 70. Elle se passa une main sur le ventre et sur les cuisses, essayant de mettre de la pression et apaiser le mal, mais rien y faire. Elle eut un petit sourire en coin et laissa échapper un rire triste. « Gosh, mes parents me tueraient vraiment ein… » Elle se souvenait quand Elena avait annoncer sa grossesse, elle c’était remémorer ce moment tous les jours dernièrement. Il avait eu des cris, de la colère, du claquage de porte, mais il n’avait jamais été question, pour ses parents comme pour Elena, qu’elle y mette un terme. C’était presque comme si sa sœur n’avait pas eu le choix, elle ne semblait même pas y avoir réfléchi un moment… Sa sœur avait toujours été son opposé et Sofia dans le milieu, mais c’était plus que ça, c’était encré en elle. Elle était certaine que personne d’autre dans sa famille, même Sofia, n’a pensé à le faire, pas vraiment… Pour le coup, elle se sentait un peu traite. Enfin, elle ne regrettait pas ein, mais c’était pesant comme truc. « J’espère que ta résolution de ne pas sortir est bien derrière toi, parce que, pas ce soir ein, mais bientôt, on va sortir célébrer le fait que tu n’es pas une tatie ok. »

Lorsque Rosalie se réveilla, Shanti était près d’elle. Elle n’aurait pas bougé pour rien au monde. Celle-ci l’appela et Shanti lui signala sa présence à ses côtés. Rosalie se tourna alors vers elle et lui fit alors un petit sourire pas très convainquant. Shanti lui demanda alors comment elle allait. C’était un peu stupide de dire ça, Rosalie ne devait forcément pas se sentir bien mais Shanti n’avait pas trouvé quoi dire d’autres. « Comme si je venais de mettre au monde un tracteur. » Shanti grimaça, forcément. L’indienne allongea alors le bras et tapota affectueusement l’épaule de sa sœur. « Je t’aime chérie. » souffla-t-elle alors. « Mais je pense que si tu venais de mettre au monde un tracteur, tu te sentirais plus mal encore. » ajouta-t-elle songeuse. « Je ne sais même pas si tu serais encore là en fait. » Elle n’avait pas pu s’empêcher de dire ça.

Rosalie releva alors un peu son lit et se retrouva à la même hauteur que l’indienne. « Sois un ange et rappelle-moi de faire un don anonyme à la clinique ok… » Shanti hocha la tête. Si ça pouvait lui faire plaisir, elle lui rappellerait oui. « Ce sera chose faite. » Elle fronça alors les sourcils. « Enfin, si j’y pense… » Ce qui, soit dit en passant n’était pas gagné mais soit. Elle allait vraiment essayer de faire un effort. Et puis, si ça pouvait rendre cet hôpital un peu moins glauque, ce n’était pas un trop grand effort. « Gosh, mes parents me tueraient vraiment ein… » La brune pinça les lèvres avant de se lever pour s’assoir sur le bord du lit de Rosalie. Elle fit bien attention à ne pas la gêner, elle éprouvait bien trop de compassion pour elle en cet instant pour se permettre ça. « Mais non voyons, tes parents t’aiment trop pour te tuer. » Bon, c’est vrai par contre que s’ils apprenaient ce que Rosalie venait de faire, ils seraient loin d’être ravis et qu’il y aurait sûrement des cris mais bon, elle resterait en vie. « Ils n’en sauront jamais rien de toute manière. » assura-t-elle ensuite. Elle voulut ensuite serrer sa sœur contre elle mais s’arrêta après avoir esquisser son geste, elle avait peur de lui faire du mal ou autre. « J’espère que ta résolution de ne pas sortir est bien derrière toi, parce que, pas ce soir ein, mais bientôt, on va sortir célébrer le fait que tu n’es pas une tatie ok. » Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Shanti. « Bien derrière moi et depuis longtemps oui ! » assura-t-elle. Elle prit alors un petit air triste. « Mais je ne vais pas célébrer ça, j’aurais bien aimé être une tatie moi. » Bon c’était faux, elle n’aimait pas particulièrement les enfants d’ordinaire alors bon, elle n’imaginait pas ce que serait une mini Rosalie. Elle redressa alors quelque chose. « Tu veux quelque chose ? Je suis à ton service en fait ! »

« Je t’aime chérie. » Juste pour ça et de la manière qu’elle venait de lui tapoter l’épaule, la blonde savait sur le coup qu’elle n’aimerait pas ce que Shanti allait lui dire. Elle allait la contre-dire ou insinuer qu’elle était stupide, quelques choses du genre. Elle n’était pas vraiment sympa pour quelqu’un qui devait être à son service, pour le restant de ses jours (oui bon, elle n’avait pas donné de date précise alors c’est comme ça que la blonde l’avait entendue.). « Mais je pense que si tu venais de mettre au monde un tracteur, tu te sentirais plus mal encore. Je ne sais même pas si tu serais encore là en fait. » Gosh mais pourquoi elle essayait d’appliquer de la logique à ce qu’elle disait ? Elle sortait à peine d’Anastésie quoi, elle pouvait bien dire ce qu’elle voulait. « Un tracteur quand même. » Elle essaya de bouger les jambes, mais grimaça de douleur et laissa tomber. Non, peut-être pas tout de suite. Gosh et dire que des gens accouchait de bébé de 10 livres par le même endroit. Ses femmes étaient toutes cinglées.

Après avoir détaillé la pièce pendant un moment, elle crut bon de rappeler à Shanti de lui remettre en tête plus tard qu’elle devait faire un don à la clinique. Elle voulait juste quelques choses qui aideraient à rendre l’expérience un peu moins troublante. « Ce sera chose faite. Enfin, si j’y pense…» La blonde leva les yeux au ciel. Gosh, elle ne servait pas à grand-chose celle-là. Heureusement qu’elle* n’oubliait jamais rien. Sinon elle y arriverait jamais. Quand elle finit par pensée à ses parents, une boule se forma dans la gorge. Elle avait l’impression qu’elle venait de les envoyer promener royalement et n’en était pas vraiment fière pour le coup. Comme quand elle était plus jeune et balançait qu’elle les détestait au beau milieu d’une dispute. Elle s’en voulait toujours un quart de seconde plus tard et allait les retrouver en pleurant pour s’excuser et les câliner. « Mais non voyons, tes parents t’aiment trop pour te tuer. » « Je ne sais pas… » Elle baissa le regard et se concentra sur ses mains. Elle pouvait sentir les larmes lui piquer derrière les paupières et elle essayait a tout pris de les rabattre discrètement. « Enfin… Si. Je suppose… » Elle ne doutait pas que ses parents l’aiment quand même, c’était autre chose… Elle ne voulait surtout pas imaginer le regard de son père s’il savait… tout. Il serait tellement déçu et Rosalie ne pourrait pas le supporter et c’est probablement ce qui causerait sa mort sur le coup et pas ses parents en tant que t’elle. Elle s’essuya les yeux rapidement du revers de la main et renifla. « Ils n’en sauront jamais rien de toute manière. » « Non… » Ils ne savaient jamais rien et c’est ce qui lui faisait mal aussi. Elle aurait préféré pouvoir leurs dire, qu’ils soient à côté d’elle et qui la cajole, au lieu de se sentir comme un paria. Elle était tellement proche de sa famille, mais il y avait tellement de choses qu’elle leur cachait au fond. Elle décida de changer la conversation et annonça à Shanti qu’elles iraient fêter bientôt. Rien de mieux pour se changer les idées. « Bien derrière moi et depuis longtemps oui ! Mais je ne vais pas célébrer ça, j’aurais bien aimé être une tatie moi. » L’Anglaise lança un regard meurtrier à sa sœur. Pour le coup, elle ne la trouvait pas très drôle. « T’auras qu’à demander à Muwgli ou l’éléphant tient. » Elle serait même ravie de voir ça tien. « Tu veux quelque chose ? Je suis à ton service en fait ! » Rosalie regarda autour d’elle et souleva les épaules. « Rentrer, je pense, et passer trois jours au lit. »

Même quand elle faisait de très très grands efforts, Shanti ne parvenait jamais totalement s’empêcher de contredire les autres, ou de les reprendre. Pour tout ceux qui auraient envie de la blâmer, elle voulait bien juste leur répondre que ce n’était pas de sa faute si elle avait un esprit de contradiction très développé, c’était dans sa nature et elle n’arrivait pas à lutter. La preuve là. Rosalie était loin d’être au meilleur de sa forme et compte tenu de ce qui venait de se passer, c’était compréhensible. Mais même avec ça, Shanti ne put quand même pas s’empêcher de reprendre Rosalie quand celle-ci déclara qu’elle allait comme si elle venait de mettre au monde un tracteur. Elle fit ça très gentiment certes, lui disant même juste avant qu’elle l’aimait beaucoup mais bon, quand même. « Un tracteur quand même. » Shanti aurait pu cherché à chipoter encore plus mais elle décida quand même que, pour une fois, elle pouvait laissé Rosalie exagéré un peu. Elle avait au moins le droit là. « Hmm, d’accord. » dit-elle alors.

Après ça, Rosalie déclara que ses parents la tueraient. Shanti comprit aussitôt qu’elle disait ça au cas où ils sauraient ce qu’elle venait de faire. Ce qui, bien sûr, n’arriverait. Cette fois, si Shanti décida de contredire Rosalie, c’était parce que c’était ce qu’elle devait faire. Elle ne pouvait pas laisser Rosalie dire une chose comme ça. Comme si ses parents pouvaient la tuer pour ça. Elle voulait aussi rassurer sa sœur, faire en sorte qu’elle se sente mieux. Parce que s’il y avait bien une chose qu’elle détestait plus encore que d’avoir tord, c’était de voir Rosalie comme là. Elle aurait voulu que sa sœur aille toujours bien et qu’elle n’ait jamais à affronter ce genre de choses. « Je ne sais pas… » Shanti pinça les lèvres, bien sûr que si elle savait, elle devait savoir. « Enfin… Si. Je suppose… » L’indienne hocha la tête et attrapa la main de la blonde avant de la serrer. Rosalie lui demande ensuite si sa résolution de ne plus sortir était bien derrière elle et Shanti lui assura que oui. On n’avait pas idée de prendre des résolutions pareille ! Impossible à tenir. La blonde voulait qu’elles aillent fêter le fait que Shanti ne serait pas tatie et celle-ci se moqua un peu en disant qu’elle ne voulait pas fêter ça, parce qu’elle avait très envie d’être tatie. « T’auras qu’à demander à Muwgli ou l’éléphant tient. » Shanti poussa un soupir. « Je suis pas sûre qu’ils voudraient bien faire ça pour moi. » Ils étaient plutôt nuls dans leur genre. Et puis, elle compatirait beaucoup pour le pauvre gosse si ce genre de choses venait à arriver. Se souvenant de ce qu’elle avait promis à Rosalie, Shanti demanda alors à Rosalie ce qu’elle voulait, vu qu’elle était à son service maintenant. « Rentrer, je pense, et passer trois jours au lit. » Ca allait très bien à Shanti tout ça, en plus, ça ne représentait pas un niveau d’exigence trop élever pour l’instant. « Très bien, on va rentrer chérie. » souffla-t-elle alors. « Et tu pourras passer tout le temps que tu veux au lit, une semaine même si tu veux. Je m’occuperais de tout. »