Maudites photos… ce qui avait été une très agréable après-midi en compagnie de Lyanna avait fini par tourner au cauchemar lorsqu’elle avait découvert, pas plus tard que ce matin, qu’un abruti avait hacké l’ordinateur de l’italienne pour couvrir l’intégralité des placards et autres fonds d’écrans d’ordinateurs de la brigade de photographies de Quinn et de Lyanna en petite tenue. La brunette avait eu honte comme jamais. Oh bien sûr, Leonard avait fait en sorte de faire enlever lesdites photos mais il ne lui avait pas adressé la parole depuis, comme s’il considérait cela comme la disgrâce ultime. Quinn avait fait une erreur, certes, mais était-elle censée savoir que l’ordinateur de son amie serait piraté et les photographies sorties du cadre privé ? Bien sûr que non, parce qu’elle n’était pas devin. Autant dire qu’elle attendit qu’il ne rentre avec une impatience terrible mais même là, c’est à peine s’il lui adressa un regard. La brunette sentait toute sa colère irradier complètement son corps et elle osait à peine se faire remarquer de peur de ne prendre une soufflante d’anthologie en pleine figure. Elle comprenait sa rage, sa déception mais elle aurait aimé l’entendre hurler plutôt que de se heurter à un silence qu’elle ne supportait pas. Le pire fut sans doute lorsqu’elle le vit s’installer sur le canapé, alors qu’elle pensait avoir oublié son portable dans le salon, et cette vision lui glaça le sang. « Tu me détestes tant que ça que tu veux dormir sur le canapé ? Mais Léo c’est ridicule… viens te coucher, tu vas terriblement mal dormir là ! Et puis j’aimerais que tu me parles… je préfère que tu me hurles dessus, je préfère trembler de terreur plutôt que d’avoir l’impression d’être invisible ! Ce n’est pas ta façon habituelle de faire et ça me fait presque peur… s’il te plaît, déteste-moi si tu veux mais parle-moi ! »

Alors que l’on dit que la colère est très mauvaise conseillère, Quinn avait tendance à penser que ressentir de la colère prouve l’intérêt d’une personne pour une autre. L’indifférence, au contraire, est pire que tout. Elle donne l’impression d’être complètement rejeté, ignoré, oublié. La brunette n’avait eu que trop à faire à l’indifférence et il n’était pas question qu’elle laisse Leonard se fermer de cette façon en coupant court à toute discussion. « Une bonne nuit de sommeil ?! » s’étrangla Quinn avant de n’avancer davantage et de lui faire face, les sourcils froncés de désapprobation. « Peut-être que tu pourras dormir mais pas moi, et surtout pas en sachant que tu ne m’as pas adressé la parole depuis des heures et que tu dors sur le canapé ! J’ai passé ma vie à être ignorée et je ne veux pas que tu agisses ainsi avec moi. C’est horrible, tu n’as même pas idée ! Vas-y, hurle ! Je sais que tu es en colère et que tu ne comprends pas pourquoi j’ai fais ça – si seulement je le comprenais ! Ne te ferme pas comme une huître je t’en prie… tu dis toujours qu’il faut crever l’abcès une bonne fois pour toute mais à la première difficulté, tu te fermes… tu penses vraiment que ça me fait plaisir que d’avoir été placardée sur les murs et les ordinateurs de toute la brigade alors que j’ai eu tant de mal à me faire respecter en tant que femme ?! Ne va pas penser que j’ai agis avec légèreté… merde Léo, dis quelque chose à la fin ! »

D’un côté, Quinn ne regrettait pas le moins du monde d’avoir poussé Leonard à vider son sac mais de l’autre, elle sentit son cœur se serrer jusqu’au supplice à chaque nouvelle parole. Il la considérait d’une telle manière ?! « Que celui qui n’a jamais fait d’erreur me jette la première pierre » énonça-t-elle aussi calmement qu’elle put une fois que la diatribe du nouveau chef de la police prit fin. Quinn refusait de se mettre en colère de son côté, car elle savait que ce ne serait ni intelligent ni bon pour leur couple. Mais elle était tellement mal qu’elle aurait voulu hurler sa rage et sa douleur. Comment pouvait-il lui enfoncer la tête sous l’eau à ce point ? « Je me suis simplement amusée avec une amie et les photographies qui ont été prises n’auraient jamais dû sortir de son ordinateur, dans quelle langue il faut que je te le dise ?! Est-ce ma faute si son appareil a été piraté ? Je comprends ta colère mais je ne pense pas mériter tes paroles pour autant… est-ce simplement parce que tu es tellement vieux jeu que tu refuses que ta future femme soit jolie ? Je suis certaine que tu n’aurais pourtant pas craché sur les photos s’il n’y avait pas eu un décérébré pour les découvrir ! Je m’excuserais uniquement pour avoir commis une erreur mais ce que je n’admets pas en revanche c’est que tu utilises ce prétexte, puisqu’il s’agit bien de ça, pour me balancer en prime dans les gencives une histoire qui date d’il y a des mois et pour laquelle je t’ai donné ma parole ! Ta parole est toujours d’or mais dès qu’il s’agit des autres, c’est forcément beaucoup moins valable ? Quant à ce que tu me prêtes comme intention… » Quinn serrait les poings jusqu’à s’en enfoncer les ongles dans la paume tout en regardant ailleurs pour ne pas croiser son regard. Sinon, elle savait qu’elle craquerait.

« Comment tu peux croire une seule seconde que j’aurais pu dire non, Leonard ?! Pour qui me prends-tu, exactement ? Avoir fait des photos en pose sexy ne fait pas de moi une prostituée ! » Finalement, tous les efforts qu’avaient fait Quinn pour ne pas se mettre en colère avaient été vains. « Je me suis excusée auprès de toi je ne vois pas ce que je peux faire de plus. Maintenant si ça t’amuse de me croire capable de nous filmer ou que sais-je encore comme horreurs, ce sera sans moi. » La brunette tourna les talons pour monter les marches quatre à quatre histoire de s’enfermer dans la chambre… mais comme elle s’y attendait, Quinn ne parvint pas à fermer l’œil. Les paroles de Leonard revenaient inlassablement dans son esprit, allant jusqu’à la pousser à se réfugier sous son coussin pour pleurer en silence. Les jours suivants ne furent guère mieux, car lorsque son fiancé ne passait pas la moitié de la nuit au bureau, il rentrait pour se coucher directement sur le canapé sans même lui dire un mot, et une semaine passa de cette façon. Quinn était prête à lui implorer son pardon à genoux jusqu’à ce qu’elle n’ait l’idée saugrenue de checker ses mails le matin juste avant de partir à la brigade et qu’un message disons… étrange de la part du lieutenant McNamara ne retienne son attention. Bigre. En voyant défiler devant ses yeux les photos de Leonard dans des positions et autres tenues plus que suggestives, son cœur fit un tel bond dans sa poitrine qu’elle manqua de faire un malaise. Elle descendit comme une furie dans le salon mais hélas, il était déjà parti… tant pis, elle envoya un message à Caine pour qu’il ne la couvre le temps qu’elle ne confronte Leonard et de cette façon, au lieu de ne se rendre directement à la brigade, elle força à moitié la porte de son fiancé avant de ne la fermer aussitôt en la claquant. La jeune femme était tellement en colère qu’elle tremblait et qu’elle fut incapable de prononcer la moindre parole pendant de longues secondes, avant du moins de n’avoir l’idée de lui montrer directement le mail en question. « La critique est facile mais l’art est difficile, n’est-ce pas ? Si c’est une basse vengeance uniquement faite dans le but de me blesser j’applaudis, c’est parfaitement réussi. Une semaine que tu me donnes l’impression de n’être qu’une merde qui a ruiné ta confiance mais à ce que je vois, tes grands principes s’appliquent à tout le monde, tout le monde qui n’a aucunement droit à l’erreur sans être conduit à la condamnation mais surtout pas à toi… le message est parfaitement clair, je te remercie pour cette énième précision, chef ! » Quinn n’avait pas élevé la voix, refusant de se donner en prime en spectacle et cette fois, c’est elle qui demeura à la brigade plus que de raison. Elle rentra sous les coups de minuit, ne rentrant pas dans la maison mais plutôt par le garage, où par chance il y avait un matelas placé sous une épaisse pile de bordel. Mais la jeune femme n’avait pas sommeil… aussi enfila-t-elle sa salopette de mécano pour bidouiller sa vieille voiture et ainsi occuper et ses mains, et son esprit.

Cela faisait un lustre que Quinn n’avait plus eu besoin de faire de la mécanique pour calmer ses nerfs. Elle était encore ado la dernière fois que cela lui était arrivé et quand elle en parvenait à de tels extrêmes, il valait mieux ne pas être à côté. Il faut dire que la jeune femme se sentait ramenée plus bas que terre. Une semaine à culpabiliser au-delà des mots et tout ça pour quoi ? Pour se prendre une basse vengeance de gamin en pleine tête ! Et dire que Leonard faisait un complexe sur leur âge… cette fois-ci, il lui prouvait par a+b à quel point il savait parfaitement agir comme le dernier des gamins quand il s’y mettait. Elle espérait sincèrement qu’il ne l’ait pas vue rentrer mais la porte du garage faisait un boucan du diable et en installant le matelas à même le sol, Quinn avait fait un tel bruit qu’elle s’en était longuement mordillé la lèvre inférieure. Merde, il l’avait effectivement entendue, comme l’attestait sa phrase mais Quinn haussa les épaules. « Tu as parfaitement donné ton point de vue la fois dernière, je ne pense pas avoir à entendre autre chose, j’ai bien compris le message je crois » rétorqua-t-elle sans attendre, aussi calmement qu’elle le put mais la colère irradiait totalement ses membres. Quinn leva aussitôt le capot de sa voiture, clef à molette sur ses mains déjà pleines de cambouis avant de soupirer. « Je vais dormir ici, je pense que c’est mieux et de toute manière, j’ai besoin de calmer mes nerfs et toi de décuver. Si tu as encore mal à la tête, il y a une armée d’antidouleurs dans l’armoire à pharmacie et mon grand-père m’a donné du thé très efficace. » Quinn secoua négativement la tête : pourquoi diable était-elle gentille alors qu’il l’avait fait passer pour la dernière des prostituées sans amour propre ?! Il ne méritait pas sa gentillesse.

Quinn ne l’interrompit pas pendant ses explications, même si elle n’avait pas furieusement envie de l’entendre ou même l’énergie pour lui rétorquer quoi que ce soit. Mais finalement, le fond du problème lui fit lever les yeux au ciel. C’était l’âge ?! La brunette aurait dû s’en douter mais en attendant, elle lâcha sa clef à molette et se dirigea vers Leonard, le corps littéralement prêt à exploser. « COMMENT TU PEUX CROIRE UNE CHOSE PAREILLE, LEONARD WEATHERFIELD ?! Je ne suis pas ton ex-femme, les petits jeunes ne m’intéressent en aucune manière et quand vas-tu enfin comprendre que tu es le seul homme que je regarde, que je désire et que j’aime ?! Qu’il n’y a que ton avis qui m’importe et que tout le reste ne sera jamais que du vent ?!? C’est un complexe stupide que tu fais et de fait, tu me fais passer pour une petite nénette aux mœurs légères alors que tu sais pourtant pertinemment que mon cœur n’a pas cessé une seule fois de battre pour toi depuis que j’ai croisé ton regard à l’école de police !! » Quinn déglutit avec difficulté car elle faisait preuve d’une assurance qui l’étonnait au plus haut point mais c’était plus fort qu’elle, il fallait que ça sorte, qu’elle crève l’abcès une bonne fois pour toute. « C’est de toi que je suis tombée enceinte et je t’ai même demandé d’adopter Léo ! Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour que tu comprennes que je n’ai pas l’intention de partir ou de te poignarder ? Tout ce que je veux, c’est passer ma vie à tes côtés, rien d’autre. Quant à la brigade… tu sais très bien que tu m’y manques mais j’ai respecté ta décision. Mais ceci dit, je n’ai pas l’intention d’accepter qu’à la moindre difficulté tu me renvoies dans les gencives que j’ai été prête à vendre mon corps pour mon fils, j’en ai suffisamment eu honte et je pense avoir suffisamment payé mes « crimes ». Je voulais juste apprendre à te plaire à toi. Bien mal m’en as pris, tu peux être sûre que ça ne risque pas de me repasser par la tête… tu mériterais que je te botte le cul, Weatherfield. » Quinn tourna les talons pour aller chercher un torchon pour nettoyer ses mains. Elle respirait vite, preuve que l’adrénaline parcourait encore ses veines, mais au moins… elle avait vidé son sac.

Pour sûr, Quinn avait été secouée par toute cette histoire, même si elle n’en disait mot et qu’elle nettoyait stoïquement ses mains sans rajouter la plus petite parole à son discours précédent déjà bien fournis en ressentis et autres sous-entendus. Si Leonard n’y entendait pas son message profond, c’était à désespérer. Par chance, il finit par se lover contre son dos, tant et si bien que la jeune femme ferma délicatement les yeux pour profiter de leur étreinte tandis qu’il baissait enfin les armes devant elle. Mais il la surprit plus encore en la forçant à se retourner pour l’embrasser délicatement, optant cette fois-ci pour un discours qui lui arracha un petit rire amusé. « Le grand Leonard Weatherfield qui se met à genou, diable… cela n’a pas de prix je crois bien ! » plaisanta-t-elle avant de ne le pousser sans brutalité contre le mur tout près d’eux pour s’emparer de ses lèvres avec passion cette fois-ci, mettant un tantinet de côté sa douceur pour lui faire comprendre par le geste à quel point il était vital à son existence. « Faut-il que je t’aime capitaine pour être incapable de t’en vouloir plus de dix minutes et pour fondre littéralement dès que tu poses ton regard sur moi. Hors de question que tu risques d’engueuler le maire encore demain, et puis… j’étais tellement en colère aujourd’hui que j’ai fais une journée bien trop longue et j’en ai des crampes mais c’est peut-être la faim, ne panique pas ! Je crois que j’ai besoin de tes bras pour dormir du sommeil du juste au même titre que tu as besoin des miens. »

« Non, ce n’est qu’une crampe passagère, inutile de m’amener chez le médecin surtout que tu me connais tellement bien que tu as immédiatement su quelle était la cause de ladite crampe » avoua-t-elle, penaude, avant d’entourer son cou de ses bras tandis qu’il la portait telle la future mariée qu’elle était comme si elle se trouvait être aussi légère qu’une plume. A sa plus grande surprise, Leonard s’était manifestement mis en tête de lui concocter l’une de ses fameuses omelettes, dont il lui avait déjà parlé à une ou deux reprises sans qu’elle n’ait eu l’honneur d’y goûter jusqu’à lors. « Chef oui chef, je ne bouge pas d’un millimètre ! » s’amusa-t-elle non sans ponctuer sa phrase d’un gigantesque sourire avant que le sérieux ne frappe à nouveau son visage : Leonard voulait revenir à la brigade en demandant une dérogation ? C’était tellement soudain et émouvant à la fois pour Quinn qu’elle sentit aussitôt ses yeux la piquer tout en se retenant de ne pas fondre en larmes d’émotions. « Moi, y voir un inconvénient ? Tu plaisantes Léo ! Je suis plutôt en train de me dire que je discuterais bien ton ordre précédent juste pour t’embrasser et te prendre dans mes bras ! Mais je vais être docile pour que tu gardes ta voix lorsqu’il te faudra me hurler dessus… tu m’as énormément manqué, tu sais. J’en étais venue à discuter avec Caine d’un plan pour te faire revenir tant je n’en peux plus de cet affreux capitaine qui se permet tout le temps de me mettre la main aux fesses. »

Une fois encore, Leonard n’avait pas manqué à sa réputation et autant dire que Quinn eut aussitôt l’impression d’être prise en faute. « Je n’ai rien fait ! » se défendit-elle aussitôt, encore marquée par leur dispute précédente. La première de leur couple certes, mais la brunette n’était pas du tout friande de ce genre de combat et préférait qu’ils ne débattent ensemble plutôt qu’ils ne s’opposent. Question de caractère, sans nul doute… en tout cas, Quinn ne pouvait qu’être éberluée de voir à quel point le capitaine de son cœur pouvait passer d’un extrême à un autre au niveau de son tempérament… « Moi-même j’ai rêvé de lui faire tourner la tête à trois cent soixante degré mais à chaque fois je n’y parvenais pas. Et si je ne t’en ai pas parlé avant, c’est parce qu’il a menacé de s’en prendre à ma carrière et que les soucis ne sont pas bons pour le bébé ! » Quinn ne savait que trop bien à quel point il aurait aussitôt rué dans les brancards pour défendre la veuve et l’orphelin… même si en l’occurrence, il aurait surtout protégé sa femme. « Je te le dis parce que justement, bientôt tu seras à nouveau le capitaine et que bon même si ce n’est pas du tout ton genre de faire ça, je ne réagirais pas du tout de la même façon ! Tu es encore fâché parce que j’ai mis les pieds dans le plat ? Je n’aurais pas dû te le dire peut-être… » conclut-elle, penaude tout en ayant la détestable impression de gâcher leur réconciliation. Tandis qu’elle se mordillait nerveusement son pouce, comme à chaque fois qu’elle avait l’impression d’avoir merdé ou que quelque chose la contrariait, elle reprit, imperturbablement : « Je n’ai pas envie de gâcher notre réconciliation… à moins que ce ne soit une ruse pour une réconciliation sur l’oreiller ? »

Quinn n’avait pas eu la moindre envie d’inquiéter Leonard, ou pire, de le faire culpabiliser plus encore alors qu’il acceptait un poste administratif afin de leur permettre d’être ensemble. Alors évidemment, elle avait encaissé les évènements tout en se dégoûtant elle-même de longues semaines, prenant son mal en patience tandis qu’elle gardait en tête que tout énervement ou stress ne pouvant être contrôlé ne pouvait qu’être néfaste au bébé. « Mais je te connais Léo ! Tu aurais immédiatement rappliqué, tu te serais expliqué les poings levés et je n’avais pas envie que cela tourne au massacre… tu aurais sûrement risqué gros, et puis je t’ai promis de rester calme pendant toute ma grossesse et d’éviter ce genre de stress… » Quinn avait une patience proche de celle des anges, ou de la connerie, tout dépend du point de vue où l’on se plaçait. Mais il n’empêche qu’en attendant, elle accueillit son fiancé entre ses bras, passant et repassant ses doigts dans sa chevelure afin de calmer la colère qu’elle sentait gronder en lui. Si Quinn parvenait toujours à l’apaiser, Leonard savait si bien la protéger de son côté… « Je n’ai pas fait exprès de proposer ! » se défendit-elle aussitôt, de peur de passer pour la dernière des lubriques. « Mais si tu gardes l’idée en tête… » A ceci près qu’il eut tôt fait de lui servir une omelette accompagnée d’une gigantesque salade verte, lui offrant une portion qui aurait pu être utilisée pour un régiment. Quinn goûta aussitôt, se retenant de se jeter dessus comme une affamée bien qu’en toute objectivité, elle était réellement affamée ! « C’est délicieux mon ange, mais je ne vais jamais réussir à finir tout ça ! Tu ne manges pas ? Léo je ne continue pas de manger si tu ne manges pas ! Rébellion dans les rangs !! »

« Tu sais que Lyanna s’en est pris au capitaine une fois ? J’ai cru que le lieutenant McNamara allait l’épouser ! Il faut dire qu’en plus de l’avoir ridiculisé devant toute la brigade, elle a serré ses… bijoux de famille dans sa main et il a boité pendant pratiquement une semaine à la suite de ça. » Quinn savait que Leonard ne reviendrait pas sur ses principes et qu’il voulait la protéger mais elle ne voulait pas que cela crée une ombre sur son retour à la brigade ou même que cela jette un froid sur la demande de dérogation qu’il comptait faire. « Je sais que tu veux me protéger… nous protéger à vrai dire mais je n’ai pas envie que cela te porte préjudice après » avoua-t-elle, avant de ne crier tout simplement victoire en levant les bras quand il se mit à picorer dans son assiette. C’était une grandissime victoire et elle lui offrit pour la peine le plus éclatant des sourires. En quelques minutes à peine, le jeune couple parvint à venir à bout de cette assiette et autant dire que Quinn n’était pas fâchée qu’il l’ait aidée à finir : dans le cas contraire, jamais elle n’en n’aurait été capable à moins de ne vouloir exploser dans la seconde. « Je n’ai jamais fait de réconciliation sur l’oreiller » avoua-t-elle en toute innocence avant de ne glisser sensuellement du plan de travail pour mieux s’emparer tendrement de ses lèvres. « Mais il va falloir que tu patientes quelques minutes… » avoua-t-elle avant de filer comme une fusée jusqu’à leur chambre, dénichant le fameux ensemble qu’elle avait enfouit sous une montagne de vêtements tant elle avait cru qu’il lui portait malheur. Mais en moins de cinq minutes, elle fut de retour dans la cuisine, cheveux détachés, vêtue du fameux ensemble qui ne faisait que rendre ses nouvelles formes féminines plus appétissantes. « Maintenant que tu le vois… il te plaît ? »

« Je sais que tu veux être là pour moi et j’adore ce côté chevaleresque tu as envers moi Léo… je te promets de ne pas maintenir ce genre d’information secrète, tu as ma parole. » Quinn était touché que le capitaine de son cœur veuille non seulement obtenir une dérogation pour eux mais ne fasse également des pieds et des mains pour la secourir dès qu’elle se trouvait en peine. Il l’avait déjà fait tant de fois par le passé qu’elle ne pouvait même pas compter. Mais elle comptait bien le remercier à sa façon… et ladite façon résidait dans le port de ce fameux ensemble qui lui allait à ravir, surtout avec ses nouvelles formes féminines. Le compliment qu’il lui fit avant de l’embrasser la fit délicatement frissonner tandis qu’elle lui rendait son baiser, se sentant fondre comme un caramel sucré au soleil. C’était tellement délectable que tout l’enfer qu’elle avait vécu sous le règne du futur ancien capitaine de la brigade lui semblait extrêmement minuscule. « Ne vois que moi alors… car je ne vois que toi et si tu savais à quel point c’était dur sans toi. Je ne veux plus jamais que l’on se dispute pour de telles bêtises ni même que tu prennes un autre poste. On est plus forts ensemble et je ne veux pas que ça change… je t’aime trop pour ça. » Quinn s’empara juste après de ses lèvres avec une infinie tendresse, entourant le corps puissant de Léo de ses bras qu’elle caressait avec délicatesse tout en se sentant devenir littéralement fébrile dès qu’il la touchait.

Quinn était si peu rancunière qu’elle avait déjà oublié leurs joutes verbales, le fait que Leonard l’ait complètement ignorée pendant une semaine pour mieux lui rendre la monnaie de sa pièce de la façon la plus inattendue et même cruelle, dans un certain sens. Ceci étant, être dans les bras du capitaine de son cœur et entendre des paroles aussi poignantes lui arracha de longs frissons particulièrement agréables. La brunette le dominait et ne plus s’empêcher, entre deux baisers, de le contempler pour s’apercevoir de la chance qu’elle avait d’être fiancée à un homme dont les qualités ne pouvaient être comptées sur les doigts des deux mains. « Léo… jamais je ne pourrais t’en vouloir tant tu es tout pour moi » avoua-t-elle non sans s’adonner à son tour à de divines caresses, déboutonnant délicatement la chemise de Leonard pour mieux la laisser tomber à même la moquette de la chambre tout en reprenant ses lèvres, esquissant une danse sensuelle de son bassin contre celui de son fiancé pour aiguiser ses sens, tandis qu’une chaleur incontrôlable s’emparait de son propre corps. D’ailleurs, ses gémissements n’en n’étaient que plus virulents, car le fait qu’elle soit enceinte la rendait particulièrement sensible. Ce qu’elle ne savait pas encore, c’est que le fait d’avoir nerveusement mordillé son pouce y était pour beaucoup… « Léo je te veux, j’ai envie de toi, de te posséder, de t’aimer bien au-delà des mots et d’oublier entre tes bras toute cette maudite semaine. Je ne veux penser qu’à toi, à nous… » Tout en poursuivant son déhanché, comme pour les mettre définitivement au supplice, elle fit habilement glisser le pantalon de Leonard, l’effeuillant avec une extrême délicatesse comme si elle pouvait le briser facilement… alors qu’elle voulait juste prendre soin de lui.