It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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sarayden ❝ back to london ❞

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MessageSujet: sarayden ❝ back to london ❞ sarayden ❝ back to london ❞ EmptyMer 21 Nov - 19:59



HAYDEN & SARABI
❝ back to london ❞

Starbucks dans les mains, bonnet sur les oreilles et écharpe autour du cou, je marchais dans les rues de state island. Cela faisait tellement que je n'étais pas venue dans ce coin de la ville. En temps normal, je restais près de Manhattan, j'allais jusque Brooklyn mais c'était tout. Depuis mon accident il y a deux mois, j'évitais de trop me balader dans les rues de New York. Je n'avais plus confiance en grand monde. J'avais peur de me faire renverser ou je ne sais quoi. Ethan trouvait cela ridicule et mon psychologue me trouvait un peu lente pour remonter la pente d'un si petit accident. Un petit accident qui avait enchaîné bien des choses... J'avais découvert que je n'étais pas la fille biologique de mes parents, que j'avais huit frères et sœurs et non pas qu'un seul. La nouvelle avait été un choc pour moi bien plus que pour les autres membres de ma famille. Il ne voyait pas toute leur vie devenir flou. Qu'est-ce qu'aurait été ma vie si j'avais grandi dans ma famille biologique ? J'essayais de ne pas trop y penser mais c'était plus fort que moi, surtout maintenant que j'étais dans un coin de Staten Island que je ne connaissais absolument pas. On m'avait souvent dis que c'était un bel endroit à voir et où j'étais sûre de ne rencontrer personne de connue. Ethan me croyait à la bibliothèque pour réviser et je n'avais prévenu personne d'autre de ma petite escapade. Posant mes fesses sur un banc libre, je bus un gorgée de mon cappuccino en regardant droit devant moi. Les bâtiments étaient magnifiques. Leur architecture envoyait du paté comme j'aimais le dire. Seulement, j'avais l'impression que tout était faux, comme ma vie à vrai dire. Cette architecture ne ressemblait tellement pas à celle qu'on avait l'habitude de voir et j'avais l'impression que tout cela était surfait. Étrange sensation mais tellement réelle... Mon cœur se serrait à chaque fois que mes yeux glissait sur une nouvelle bâtisse. Tout cela était faux, j'étais fausse et avais perdu tous mes repères. Toutes mes bases étaient remises en cause et je n'aimais pas cela, absolument pas... Soupirant légèrement, une légère fumée blanche sortit de ma bouche pour m'indiquer qu'il faisait de plus en plus froid. Me levant, je commença à faire quelques pas en direction d'un artère plus fréquentée du quartier de Tottenville. Je regardais devant moi, sans trop regarder. J'avais besoin de faire le vide, de ne plus penser à rien, de tout oublier. J'étais Sarabi Anamary Michele, un point c'est tout. Glissant mon regard sur la droite puis la gauche, je cru reconnaître un jeune homme au loin. Hayden ou quelqu'un qui lui ressemblait étrangement. M'avançant légèrement du jeune homme qui regardait quelque chose, je me posta à quelques mètres derrière lui et dis « Hayden, c'est toi ? » J'avais l'impression de voir un fantôme. Je n'avais plus vu l'anglais depuis des lustres... Depuis qu'il avait déménagé suite à la disparition de sa sœur à vrai dire... C'était tellement étrange de le revoir, de revoir quelqu'un de mon passé et j'en oubliais presque toutes mes questions existentielles...


Dernière édition par Sarabi A. Michele le Mar 11 Déc - 16:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: sarayden ❝ back to london ❞ sarayden ❝ back to london ❞ EmptyMer 28 Nov - 19:08

SARABI AND HAYDEN- BACK TO LONDON

Je suis assis dans un café et j’attends Karl. Je suis nerveux, c’est la première fois qu’il me rend visite depuis six mois. Bien sûr, je me suis habitué à nos échanges téléphoniques, mais c’est toujours mieux d’entendre ses comptes rendus de vive voix. Je suis tellement stressé que j’ai déjà avalé quatre cafés depuis que je suis là - et ça fait à peine vingt minutes. Karl arrive finalement et s’assoit en face de moi. Je sursaute. Ce type a toujours eu le chic pour effrayer les gens ou leur filer la frousse avec son teint blafard et cette manie qu’il a de sortir de nulle part. « Je ne serais pas long » énonce-t-il avec fermeté, avant de commander un jus de fruit. « J’ai une affaire à régler dans le quartier et je reprends l’avion en soirée. Alors, tu m’excuseras, mais je n’ai qu’une petite heure à t’accorder ». J’acquiesce d’un signe de la tête, histoire de lui montrer que je ne lui en veux pas et lui demande où il en est avec Lucy. « Il semblerait que nos indics se soient trompés de personne » explique-t-il en baissant la tête. « J’ai passé ces deux derniers mois à suivre une fausse piste ». Ses mots s’éteignent dans un soupir et mon visage s’assombrit. Je commence à en avoir assez de tout ça. Si ça continue, je vais finir par perdre espoir. Pourtant, je ne peux pas renoncer, pas encore. Je sais que Lucy est là, quelque part et, même si mon intuition me trompe, je ne peux pas lâcher prise: pas tant que je n’aurai pas été confronté à une preuve concrète, pas tant qu’on ne m’aura pas mis devant le fait accompli. A moins de retrouver son cadavre ou un quelconque élément qui puisse m’affirmer qu’elle est réellement partie, je n’abandonnerai pas Lucy. « Toutefois, j’ai là quelque chose qui pourrait t’intéresser ». Karl boit une gorgée de son jus d’abricot et me tend une série de clichés. « Grâce à un ami, je sais approximativement à quoi ressemblerait, pardon ressemble Lucy aujourd’hui. Nous avons réussi à utiliser le logiciel de vieillissement de visage, je t’en avais déjà parlé il me semble? » J’acquiesce d’un signe de la tête en jetant un coup d’œil aux photographies. Si ce logiciel est fiable, force est de constater que ma sœur jumelle est une très belle femme; mais ça en m’étonne pas tant que ça au final: Lucy a toujours été incroyablement jolie, même lorsqu’elle était gamine. « Tu penses que ça va faire progresser l’affaire? » je demande en grimaçant légèrement, perplexe. « Oui, enfin j’espère. Mais de toute manière, c’est la seule piste qu’on ait alors… il va falloir s’en contenter » réplique-t-il sur la défensive. « Écoutes Hayden, je sais que tu as été souvent déçu et que nos recherches n’ont jamais aboutis, j’en suis aussi dépité que toi, sois en sûr, mais… c’est tout qu’on a. Alors, à toi de voir. D’ailleurs regarde ça » renchérit-il en sortant une troisième photo de son sac. « Elle a été prise à Lyon, le mois dernier. Il semblerait que ta chère et tendre jumelle ait quelques démêlées avec la justice » Un rire bruyant accompagne ses dires et je comprends que la présupposée Lucy a été arrêtée pour conduite en état d'ivresse. « Comment tu as eu ça » je demande, ma curiosité piquée au vif. « Un magicien ne dévoile jamais ses secrets, gamin! » Nous en discutons pendant une petite heure et Karl me fausse compagnie. [...]

Je marche dans la rue le cœur léger, comme libéré d’un poids. Karl semble être sur une nouvelle piste et bien que perplexe au départ, je suis convaincue que celle-ci nous mènera quelque part. Je n’arrive pas à l’expliquer, je sais juste que je suis confiant et qu’on va y arriver cette fois! Ce cliché n’est peut-être pas d’une clarté incroyable, mais il est suffisamment net pour coïncider avec la simulation réalisée grâce au logiciel. Ça voudrait dire que Lucy est toujours en vie et rien ne pourrait me rendre plus heureux. Bien sûr, je regrette qu’Anna ne soit pas là pour partager tout ça avec moi. Son soutien me serait d’une grande aide, mais nos chemins se sont séparés, elle a pris sa décision; il va bien falloir que je l’accepte tôt ou tard. Je continue de progresser dans la rue, pensif quand quelqu’un m’interpelle. « Hayden, c’est toi? ». Je me retourne et fais face à une jeune femme d’une vingtaine d’années, grande, menue et à la chevelure dorée. Je ne la reconnais pas tout de suite et dois y regarder à deux fois avant de mettre un nom sur son visage. Sarabi? La surprise me fait cligner des yeux. Si je suis content de la voir? Je n’en suis pas certain. Je me souviens que nous étions très liés tous les quatre lorsque nous étions enfants, mais je n’ai pas eu de nouvelles des Michele depuis la disparition de Lucy et j’ai plutôt mal vécu la situation. Je n’étais qu’un gamin à l’époque, un gamin rejeté par sa mère et j’aurais aimé pouvoir compter sur mes amis - rire, à nouveau. Mais ils m’ont tourné le dos. J’imagine qu’eux aussi me tenaient pour responsable de sa disparition. « Sarabi? Mais… je n’arrive pas à y croire. C’est vraiment toi? » Elle acquiesce d’un signe de la tête. « Qu’est-ce que tu fais ici? » je bégaie, littéralement tétanisé par cette rencontre in-fortuite.
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MessageSujet: Re: sarayden ❝ back to london ❞ sarayden ❝ back to london ❞ EmptyMar 11 Déc - 16:02

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« Sarabi? Mais… je n’arrive pas à y croire. C’est vraiment toi ? » Souriant légèrement au jeune homme, j'haussa rapidement les épaules, léger sourire sur les lèvres... Eh oui, c'était bien moi. Le retrouver ici, de cette manière était tout ce qu'il y a de plus hasardeux. Je n'avais pas eu de nouvelles du jeune homme depuis si longtemps que je doutais presque que c'était lui. Presque oui puisqu'il venait de me reconnaître, autant dire que je ne m'étais pas trompée. C'était tellement étrange et agréable à la fois de retrouver le jeune anglais. J'avais tellement envie de le prendre dans mes bras et de lui faire un câlin mais je n'étais pas sûre que c'était l'attitude à adopter. Cela faisait tellement longtemps que nous nous étions pas côtoyé quand j'y pensais... Je n'arrivais même plus clairement à dire pourquoi, du jour au lendemain, nous nous étions séparés. Mes parents devaient y être pour quelque chose, j'en étais persuadée. Ruminer ne servait à rien, il fallait tenter de rattraper le temps perdu même si le jeune homme semblait plutôt distant. « Quest-ce que tu fais ici ? » Bonne question. À vrai dire, je m'étais presque perdue pour atterrir ici... Faisant quelques pas en sa direction, je m'arrêta à sa hauteur et dis « On est venu habiter ici avec Ethan en août » J'espérais pouvoir lui éviter la raison de mon déménagement soudain... Mes parents avaient littéralement pété les plombs en me forçant à épouser l'homme que mon aînée n'avait pas pu épouser quelques années auparavant. Rien que d'y penser, j'avais la chair de poule et paniquait. Serrant mon café un peu plus fort, je fis un léger sourire au beau brun avant de lui dire « Et toi ? Depuis quand vis-tu à New York ? » Surement plus longtemps que moi, il n'y avait pas de doute là dessus. Je ne me rappelais plus vraiment quand Hayden avait quitté l'Angleterre. Tout ce dont j'arrivais à me souvenir était que sa jumelle avait été kidnappée et qu'après ce jour, nous ne les avions plus vraiment côtoyé. Ma mère avait du couper les ponts avec celle du jeune homme pour ne pas qu'une telle tragédie lui arrive... En y pensant, ce qui venait de nous tomber sur le coin de la figure était tout aussi horrible. Ce n'était pas la même chose mais j'avais vu dans le regard de mes parents qu'ils avaient l'impression d'avoir aimé une enfant qui n'était pas la leur et surtout, d'avoir râté quelque chose avec leur fille biologique. Ce regard me hantait depuis mon retour de Londres mais je tentais de l'enfouir. Montrer mes faiblesses n'avaient jamais été une chose que j'appréciais puisque sinon, Ethan me surprotégeait, comme toujours. Hésitant toujours à l'enlacer, je lui fis un léger sourire en coin « Comment vas-tu Hayden ? » Et voilà que j'étais repartie avec mes banalités. Je rêvais de lui demander comment allait Lucy, s'il l'avait retrouvé et tout ce qui allait avec mais je ne voulais pas le brusquer, ni le faire fuir. Voir des têtes de mon passé me faisait plaisir, grandement plaisir à vrai dire. C'était une façon comme une autre de me montrer que j'avais vécu ces moments, et que tout cela était bien ma vie et non pas celle de cette Maëlle. Hayden était mon ami et non le sien.. Depuis que je savais pour l'échange, je tentais de revivre – ou de me souvenir – de mon enfance. Tout cela était bel et bien à moi. « Ca me fait plaisir de te voir en tout cas.. » Enormément même. Hayden m'avait tellement manqué à son départ... C'était le premier abandon et les autres avaient finir par suivre. Ma grande sœur était morte, Ellyot m'avait lâché comme une malpropre et mes parents avaient fini par m'abandonner dans les bras d'un homme de dix ans mon aîné. Aujourd'hui, il ne me restait plus qu'Ethan. C'était le seul en qui j'avais réellement confiance...
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MessageSujet: Re: sarayden ❝ back to london ❞ sarayden ❝ back to london ❞ EmptyMer 19 Déc - 17:30

SARABI AND HAYDEN- BACK TO LONDON

Ça fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi mal à l’aise. Je n’arrive pas à me l’expliquer et pourtant, je donnerais tout pour être à des milliers de kilomètres. Si je suis heureux de revoir Sarabi? Une partie de moi l’est, c’est certain, mais quelque part j’aurais préféré qu’elle ne me reconnaisse pas. Est-ce la rancœur qui parle? Ou bien la tristesse, la déception d’avoir été abandonné par ses plus proches amis? Allez savoir… J’imagine que c’est un mélange de tout ça. Maintenant, nous n’étions que des enfants à l’époque et j’ai bien conscience du fait qu‘ils n‘y sont pour rien. Ethan et elle n’ont probablement pas eu leur mot à dire dans toute cette histoire. Sans doute leurs parents ont-il jugés préférable de les éloigner, de peur qu’ils ne leur arrivent la même chose. Parce que le kidnapping et la tristesse sont des maladies contagieuses, c’est bien connu, je note mentalement avec une pointe d’ironie. Quoi qu’il en soit, je ne devrais pas rejeter ma colère sur Sarabi. D’autant plus qu’elle a vraiment l’air ravie de me revoir, mais c’est plus fort que moi. D’un côté je le suis aussi et je meurs d’envie de la serrer dans mes bras, de lui offrir un verre et de savoir ce qu’elle a fait de sa vie, mais de l’autre j’ai juste envie de prétexter quelque chose de ridicule et m’enfuir. Car oui, je suis toujours en colère contre ces deux-la! Ils auraient tout de même pu essayer de me retrouver ou reprendre contact avec moi, non?! Mauvaise foi quand tu nous tient! Je n‘ai jamais cherché à comprendre ce qu‘il en était ou à savoir ce qu‘ils étaient devenus. J‘étais bien trop en colère pour ça au début, je ne comprenais pas. J'ai fini par déménager à New-York pour commencer une nouvelle vie, j‘ai rencontré Anna et les problèmes s‘accumulent depuis - ce qui fait que je n‘ai pas vraiment eu le temps de songer à tout ça. Donc au final, je suis bon à mettre dans le même sac. « On est venu habiter ici avec Ethan en août » Je suis tout de même surpris qu‘on ne se soit pas croisé plus tôt. D‘un autre côté, New York est une grande ville alors bon… « Et toi ? Depuis quand vis-tu à New York ? » me demande-t-elle avant d’ajouter « Ça me fait plaisir de te voir en tout cas. » J’esquisse un sourire timide et réfléchis à ce que je vais bien pouvoir lui répondre. Je n’ai pas envie d’être désagréable, voilà pourquoi je dois prendre le temps de considérer la chose. « Ça fait à peu près onze ans que j’habite ici. On a quitté Cambridge peu après… » je m’interromps quelques secondes et passe ma main dans mes cheveux - je fais toujours ça quand je suis mal à l’aise. Je n’ai pas envie de parler de ça, pas maintenant, pas encore… « Moi aussi je suis content de te revoir et surtout soulagé de constater que tout va bien » je lâche la voix teintée d’amertume. Sarabi baisse brutalement les yeux et je me mords la lèvre, mal à l’aise. Je pense qu’elle a compris à quoi je faisais allusion. « Excuse-moi… Je suis un peu sur les nerfs en ce moment » je reprends en tâchant de justifier mon comportement. « Mais ça me fait vraiment plaisir de te revoir, je t’assures. Alors, qu’est-ce que tu deviens? » je demande en m’asseyant sur le banc qu’elle occupait quelques minutes auparavant.
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MessageSujet: Re: sarayden ❝ back to london ❞ sarayden ❝ back to london ❞ EmptyDim 6 Jan - 19:41

Retrouver Hayden ici était tellement étrange... Je n'avais plus eu de nouvelles de lui depuis tellement longtemps que je ne pouvais même plus me souvenir précisément de ce dernier jour passé en sa compagnie. Les années avaient passées depuis, le vent avait tourné et j'avais fini par comprrendre que ce qui était arrivé à Lucy n'allait pas m'arriver. Un kidnapping n'était pas quelque chose que l'on pouvait attraper comme une grippe ou une gastro et pourtant... Mes parents avaient coupé les ponts avec les siens très rapidement. Ni Ethan ni moi même n'avions réellement compris ce qui c'était passé mais nous n'avions questionné personne. Mon aînée était décédée dans la foulée et nous avions grandis tous les deux, mettant de côté tout le monde. Nous étions comme un petit couple, toujours fourrés ensemble dans notre coquille d'oeuf doublé d'une parte en fer. Personne n'avait été capable de nous séparer et quand j'y pensais, nous avions été bien bête. Nous avions mis de côté un ami de manière non intentionnelle. Après tout, nous étions fautifs de cet abandon, ous n'avions jamais réellement demandé après lui. Je m'en voulais à ce moment même mais à l'époque, je ne voyais pas les choses de cette manière. À l'époque, nous n'étions que des gamins surprotégés. « Ça fait à peu près onze ans que j’habite ici. On a quitté Cambridge peu après… » Regardant le jeune homme, mes mains se serrèrent autour de mon gobelet et je grimaça légèrement. Boulette numéro une. Je ne savais même pas qu'il était sur le continent américain depuis si longtemps... Je regrettais déjà mes questions et je comprendrais totalement qu'il me laisse en plan ou juste, pas. Si je ne savais pas où il avait vécu ces dix dernières années, cela montrait bien que je n'avais eu aucune nouvelle ou que personne n'avait cherché à donner des réponses à mes questions. Je regrettais tellement, une boule se formait dans ma gorge. J'avais peur de ce qu'il pouvait dire par la suite. J'étais un petit monstre. Il y avait une chance sur deux que cette conversation se finisse mal – très mal – mais j'avais besoin de m'expliquer. Je tentais d'avancer, de tirer un trait sur mon passé houleux avec mes parents et il fallait donc que je fasse table rase du passé petit à petit. Je m'en voulais de ne pas avoir assez insisté mais j'en voulais aussi à mes parents de nous avoir éloignés... « Excuse-moi… Je suis un peu sur les nerfs en ce moment. Mais ça me fait vraiment plaisir de te revoir, je t’assures. Alors, qu’est-ce que tu deviens? » Lui souriant, je lui fis un signe de main comme pour lui dire que ce n'était pas grave. Il avait le droit de me dire des tas d'horreurs, je ne pouvais pas lui en vouloir. M'asseyant à ses côtés, je me racla légèrement la gorge et dis « Je ne deviens pas grand chose si tu veux savoir... Je suis étudiante en langues étrangères depuis deux ans. Je vis donc à New York avec Ethan et... voilà. Ma vie n'est pas forcément passionnante. J'ai juste failli me faire marier de force en août dernier... Mes parents sont toujours aussi fous et tordus comme tu peux le voir » lancais-je avec un léger rire. C'était pire que cela même. Croisant les jambes en indien sur le banc, je le regarda et dis « Et toi qu'est-ce que tu deviens ? Dis moi tout... enfin si tu le veux bien » Je lui fis un léger sourire en coin avant de finir mon café et d'en poser le gobelet au pied du banc, histoire de ne tâcher personne. Pivotant légèrement je posa une main sur le bras de l'anglais et dis « Je me doute que tu n'as pas envie de m'entendre parler de ça mais... Je suis désolée pour Londres... Avec Ethan, on a rien compris et vu qu'on était dans notre bulle, on a pas cherché à comprendre. Mes parents ne nous ont jamais rien expliqué, quand on leur demandait où tu étais, ils nous répétaient que tu étais parti avec ton père et qu'il ne fallait pas chercher plus loin » Et comme des cons, on avait pas cherché plus loin. « On était un peu naïf et puis on gobait toutes leurs salades... Bref, je voulais m'excuser pour ça parce que ça me tue... On a réagit comme des cons à l'époque et c'est encore pire maintenant quand je vois que je ne suis même pas biologiquement une Michele... » Où était le rapport ? Plutôt simple, tout ce en quoi j'avais toujours cru s'avérait faux et je remettais tout en cause. J'avais vécu la vie d'une autre et je m'en voulais d'avoir été si naïve...
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MessageSujet: Re: sarayden ❝ back to london ❞ sarayden ❝ back to london ❞ EmptyMer 16 Jan - 19:01

SARABI AND HAYDEN- BACK TO LONDON

Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours été quelqu’un de rancunier. Déjà petit, j’avais beaucoup de mal à passer l’éponge lorsqu’on s’en prenait à moi. Je n’en suis pas très fier et je sais que cela me fait du tort, mais j’ai toujours eu énormément de mal à pardonner. C’est une façon bien étroite de voir les choses, j’en ai conscience - mais j’estime qu’on n’a pas le droit aux secondes chances, que ce n’est qu’une invention ridicule, un moyen pour l’homme de racheter aisément ses pêchés. Voilà pourquoi je n’ai pas pour habitude d’en accorder. J’aimerais croire que quelques mots d’amours et des excuses sincères suffisent à faire table rase du passé, à repartir sur de nouvelles bases ou que sais-je encore, mais une fois la confiance perdue, une fois le lien brisé, comment faire pour ignorer ce qu'il s’est passé? Comment vivre avec? En ce qui me concerne, je n’ai jamais pu et j’aurais aimé qu’on m’apprenne à pardonner - mais cette notion m’échappe complètement. Lorsque ma sœur a disparu, on m’a tenu pour responsable de sa disparation. Personne n’a essayé de comprendre ou de se mettre à ma place - personne hormis mon père. Ma propre mère m’a tourné le dos. Comment aurais-je pu intégrer la notion de pardon alors que ma génitrice elle-même n’a jamais trouvé la force de passer l’éponge? J’imagine qu’il faut se décentrer de soi-même un instant et essayer de comprendre le monde qui nous entoure - ce que ma mère n’a jamais été capable de faire. Et je n’ai pas envie de lui ressembler. Elle m’a peut-être mis au monde, mais cette femme ne représente rien pour moi. Elle est égoïste, méchante et égocentrique. Quelle genre de personne peut se détourner de son enfant? Je vous le demande...

Sarabi oublie bien vite mon manque de délicatesse pour répondre à ma question. Un soupir de soulagement m’échappe lorsqu’elle accepte de changer de sujet. Après coup, ça m’aurait vraiment ennuyé de me fâcher avec elle, d’autant que je ne suis pas fan des esclandres - encore moins en pleine rue piétonne. Ma vieille amie m’apprend qu’elle est étudiante en langues étrangères et qu’elle vit avec son frère. Jusque là, ça va. Il n’y a rien de foncièrement surprenant dans tout ça. Ce qui m’interpelle davantage c’est plutôt cette histoire de mariage forcé - auquel elle semble avoir échappé, dieu soit loué! Curieux de nature, je m’apprête à la questionner à ce sujet, lorsqu’elle me renvoie ma question au visage. Ce que je deviens? Par où commencer? Que faire? Tout énoncer ou passer quelques détails dérangeants? Je n’ai pas envie qu’elle me prenne en pitié. Mais je n’ai guère le temps de tergiverser puisqu’elle reprend subitement la parole pour se confondre en excuses. Pour le coup, je dois bien avouer que je suis sidéré. Je pense même l’interrompre à plusieurs reprises, mais me ravise au dernier moment - réalisant que ça serait très grossier de ma part. Je choisis donc de la laisser aller jusqu’au bout, même si je ne sais plus où me mettre. Quand je pense à ce qu’elle m’inspirait, aux bêtises que j’ai pu raconter à son sujet ou à la rancœur que j’ai nourri à son égard, j’ai honte de moi. Simplement honte de moi.

« C’est moi qui suis désolé. Je me rends compte que nous n’étions que des enfants à l’époque, des enfants qui n’avaient pour ainsi dire aucune incidence sur leur vie, aucun droit de regards et pas le choix. Mais je me suis senti abandonné, trahi. Toi et Ethan vous étiez mes meilleurs amis. Quand Lucy a disparu, les gens ont commencé à me considérer comme un paria et ma mère me faisait clairement ressentir qu’elle aurait préféré que ce soit moi qui disparaisse - et c’était franchement pas facile à encaisser pour un enfant de dix ans. Alors forcément, quand vous avez coupé les ponts, mon monde s’est écroulé. Et je vous ai détesté. Je vous ai tellement haï, tu ne peux même pas imaginer » j’avoue en demi-mots, tout en ayant conscience que ce n’est pas forcément ce qu’elle avait envie d’entendre. Mais pour avoir été extrêmement proche de Sarabi durant l’enfance, j’estime lui devoir la vérité. « Et cette rancœur n’a fait que croître à mesure que le temps passait. Aujourd’hui, je me rends compte que j’ai eu tort de réagir de cette manière. Alors, tu n’as pas à t’excuser. Au contraire, c’est plutôt à moi de te demander pardon » je conclus en lui adressant un sourire timide. « Ceci étant dit » je reprends de manière légèrement abrupte. « Je n’ai jamais été branché mélodrame alors si tu n’y vois pas d’inconvénients, je te propose de reprendre le cours de notre conversation ». Bien que touchée par mon discours, Sarabi ne s’y oppose pas une seule seconde. « Pour répondre à tes questions, je suis photographe professionnel. Je suis dans le métier depuis quelques années et j’ai réussi à me faire un nom. J’ai même mon propre studio. Jusqu’à l’année dernière, j’avais une petite-amie géniale, nous sommes restés ensemble sept ans environ, mais elle m’a quitté en janvier dernier parce que je faisais passer Lucy avant elle. Tu vas sans doute trouver ça ridicule, mais j’ai repris les recherches. Je n’ai même jamais abandonné. Je sais qu’elle est là, quelque part… » je lâche en baissant la tête. « Quant à toi, il va falloir que tu m’en dises un peu plus sur cette histoire de mariage forcé » je reprends en tentant de changer de sujet. « Je savais que tes parents étaient un peu spéciaux, mais de là à te forcer à épouser un homme dont tu n’es même pas amoureuse! Et… désolé de poser la question, mais ta dernière phrase m'a intrigué. Tu aurais donc été adoptée? » Visiblement, nous avons du temps à rattraper!
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MessageSujet: Re: sarayden ❝ back to london ❞ sarayden ❝ back to london ❞ EmptyJeu 17 Jan - 23:59

Alors que j'écoutais Hayden m'expliquer ce qu'il avait ressenti lorsqu'il avait eu dix ans, mon cœur se brisait petit à petit. Qu'est-ce qu'on avait pu être bête avec Ethan, qu'est-ce qu'on avait été con de ne pas chercher plus loin que le bout de notre nez. Nous avions eu peur l'un pour l'autre puisque, du haut de nos sept ans, nous ne comprenions pas grand chose du haut de nos sept ans et l'éducation stricte que nous avions reçu n'aidait en rien. Je m'en voulais tellement et cela me chanigrait que ce soit lui qui en vienne à s'excuser. À sa place, j'aurais réagis de la même façon qu'il l'avait fait et aurais eu les mêmes pensées, voire un peu plus dure. La relation entre frère et sœurs jumeaux était vraiment intense... Doucement, je posa ma main sur la sienne et exerça une légère pression. C'était une façon de lui dire que je comprenais, sans le dire à voix haute. C'était tellement facile de dire à quelqu'un qu'on le comprenait alors que, pendant douze ans, personne n'avait rien compris. « Je n’ai jamais été branché mélodrame alors si tu n’y vois pas d’inconvénients, je te propose de reprendre le cours de notre conversation » Souriant légèrement, j'enlevai ma main et l'enfonça dans la poche de ma veste. Je voulais éviter de me transformer en glaçon avant la fin de notre discussion. Mourir d’hypothermie n'était pas vraiment la fin que je voyais pour ma mort. « Ca me va, ne t'inquiète pas » lui répondis-je, léger sourire sur les lèvres. Je m'étais légèrement excusée et je voulais récupérer le temps passé même si – autant l'avouer – cela était impossible. Nous ne pourrions jamais retrouvé douze ans de silence, jamais. Ce qu'il m'avait dit sur sa mère me restait en tête. Je ne comprenais vraiment pas comment une mère pouvait tenir son enfant responsable d'une telle chose, c'était quelque chose qui me dépassait... Enfin, ce serait bien le genre de mes parents, surtout avec ce que l'on avait appris il y a peu. Tentant de chasser ces idées de ma tête, j'écoutais le jeune homme et j'étais fière qu'il ait réussi à trouver sa voie mais que tout aille bien dans sa vie, du moins dans les grandes lignes. Sa petite amie l'avait quitté parce qu'il était trop occupé à chercher sa sœur et cela me dépassait. Elle devait être fille unique, ce n'était pas possible autrement. Qu'est-ce que j'en aurais voulu à Ellyot s'il m'avait posé un ultimatum si j'avais été dans la situation du jeune Goodwin. Mon jumeau ou le bel américain ? Le choix aurait été vite fait et se serait soldé par une recherche de celui avec qui je partageais tout depuis ma plus tendre enfance. « Je ne trouve pas ça ridicule Hayden, j'aurai fais la même chose s'il s'agissait d'Ethan et il aurait fait la même chose si j'avais disparu... Je suis désolée pour ta petite amie mais ça veut peut être dire que c'était pas la bonne » Peut être ou peut être pas, je ne pouvais pas dire puisque je ne la connaissais... Cependant, rester si longtemps avec quelqu'un à notre âge relevait de l'exploit et s'ils avaient tenu sept ans, ils auraient pu tenir encore plus longtemps.. « Quant à toi, il va falloir que tu m’en dises un peu plus sur cette histoire de mariage forcé » Le regardant, je ferma rapidement les yeux et ronchonna légèrement. Je n'avais pas très vraiment envie de parler de cela, pour ne pas dire pas du tout. Seulement, je lui avais fais parler du sujet le plus douloureux pour lui et je lui devais bien ça. Il fut une époque où il aurait été le premier au courant, voire le premier à comploter pour me sortir de ce merdier dans lequel je m'étais fait piéger à à peine dix neuf ans. Qu'est-ce que j'en voulais à mes parents ! « Tu aurais donc été adoptée ? » Oh si seulement... Tout aurait été bien plus facile que maintenant ! Laissant échapper un léger rire, je dis « J'aurai préféré être adoptée oui... Mais j'ai été échangée à la naissance avec une autre famille... du coup, je ne suis pas biologiquement la jumelle d'Ethan et on va dire que ça nous fout un sacré coup dans la tête tout ça... Et pour le mariage eh bien... Analya (grande sœur) était sa promise depuis sa naissance en fait. Tu sais, comme au moyen âge où les gens se promettaient de marier leur fils avec leur fille etc. Bah voilà. Sauf que, quand elle est décédée il y a quelques années et bien la promesse de mariage est passée d'elle... à moi ! Des fois j'ai l'impression de me retrouver dans l'ancien temps ! Enfin, mes parents étaient super heureux mais pas moi... Il a trente ans tu sais... » Je déglutis difficilement. Il avait dix ans de plus que moi et cela n'avait pas trop gêné le curé de bien vouloir faire la messe. Passant une main dans mes cheveux, je dis « Enfin, on a décidé de partir de Londres avec Ethan et voilà. Dis toi que, lorsque j'ai été en Angleterre pour les recherches, j'étais sous escorte policière. C'est du n'importe quoi, ma famille est un gros n'importe quoi à vrai dire » Lançais-je, à moitié énervée. La sienne n'était pas très saine d'esprit mais la mienne battait des records ! Soufflant légèrement, je dis « Ta vie ici te plaît Hayden ? J'arrive pas à me faire à cette ville, à cette vie... Surtout que j'ai retrouvé mon petit ami de l'époque et ça me renvoie en Angleterre, aux mensonges que j'ai du inventer pour pouvoir voir Ellyot quand nous habitions Londres... J'aurais tellement voulu en parler à quelqu'un à l'époque » Ethan n'était au courant de rien et c'était tant mieux ainsi sinon, l'américain dont j'étais amoureuse risquait de se prendre un pain en pleine figure. « On a tellement de temps à rattraper, enfin si tu le veux bien, je ne veux rien t'imposer » Absolument rien. C'était à lui de voir s'il voulait bien de ma présence aujourd'hui et pourquoi pas dans les jours à suivre...

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