Rosalie serrait la main d’Artemis dans la sienne, elle n’arrivait pas à la lâcher, c’était plus fort qu’elle. La blonde n’osait pas toucher d’autre partie du corps de son amie de peur de lui faire mal. Est-ce que les gens dans le coma pouvaient avoir mal ? Il lui semblait que c’était le genre de chose qu’elle devait savoir, mais en ce moment, son cerveau embrouillé n’arrivait pas à procéder quoi que se soit. Il y avait qu’Artemis. Artemis branchée de toute sorte, Artémis sur la civière, Artemis qui avait arrêté de vivre pendant quelques secondes, Artemis à qui on avait du arracher tous les vêtements pour l’opérée d’urgence. Rosalie avait hurlé au meurtre, criant comme une perdue que son amie leur en voudrait d’avoir abimé ses vêtements de la sorte. Elle avait crié, criée et criée jusqu’à ce qu’elle en perde la voix, à genoux par terre sur le plancher de l’hôpital. Elle ne se souvenait plus de grand-chose après ça, on l’avait attrapée, on l’avait retenue et elle c’était débattu comme une tigresse, elle avait du sang sur les mains, mais elle ne savait plus si c’était à Arte ou bien au docteur qu’elle avait voulu voir mort pour l’empêcher de bouger. Elle était de garde à l’urgence aujourd’hui. Elle avait toujours bien aimé les urgences, oui c’était souvent barbant, des gens qui avait souvent plus peur qu’autre chose, mais il y avait aussi beaucoup de cas qui demandait d’agir vite et réfléchir, qui donnait du stress et de la pression et Rosalie en raffolait. Aujourd’hui non. Elle était dans la salle quand on fit entrer une civière, les ambulanciers se déchainaient à faire repartir le cœur de la patiente. Sur le quai vivre, elle c’était mis à les suivre, prête à bouger, mais son regard était tombé sur le visage le plus boursouffler et méconnaissable qui soit. Elle avait mis quelques secondes à reconnaitre Artemis, mais le choc lui bloqua l’air de ses poumons et elle avait senti la terre se retourner sous ses pieds. Elle avait continuer à suivre machinalement les ambulanciers, mais n’avait plus été d'aucunes aide après ça. Se contentant de regarder une des personnes qu’elle aimait le plus au monde être ramené à la vie. On l’avait rapidement mis sur le côté en voyant son état de choc, son patron était venu lui posé des questions en colère et déçues de sa conduite, mais elle n’avait pas sue lui répondre, se contenant de rester le plus prêt qu’elle pouvait de la blonde. Ils l’avaient finalement amené en salle d’op’ et Rosalie avait été interdite d’accès. Une infirmière lui avait amené quelque chose pour ses nerfs, mais la blonde avait refusé. Elle devait être alerte, elle ne devait pas se laisser rien se produire. .

Puis vint le cirque. Artemis avait passé plusieurs heures sous le bistouri et elle était enfin en chambre de repos, Rosalie veillait sur elle, avec toute l’attention qui lui restait. Jusqu’à ce qu’un amas de journalistes se retrouva à sa porte. L’Anglaise c’était levée, terroriser et avait tirée les rideaux autour du lit de son amie. Mais les paparazzis n’avaient pas voulue dégager. « Miss, miss ? Est-ce que vous connaissez la famille Masson depuis longtemps ? » « Toujours… » Elle n’avait pas voulu répondre, sa voix était encore rouée et tremblante et elle voulait tout simplement qu’il s’en aille, mais elle avait été pris au dépourvue et avait commencé à paniquer. « Vous croyez que cet accident à avoir avec tout le reste ? » « Tout quoi.. ? » « Vous pensez que son père est capable d’une telle chose ? » « Vous pensez que son père a foncé dans sa voiture ? » « Qui va payer pour les assurances maintenant ? » « Quoi ? » Elle ne comprit rien à leurs histoires et était sur le point de crier à nouveau quand son patron arriva enfin et les força à partir. Reconnaissante, Rosalie s’était jetée au cou du vieux bonhomme qui lui avait tapoté le dos maladroitement, puis il les avait laissées seules.

Elle avait l’impression que deux jours entiers s’étaient passés depuis qu’elle était là à tenir la main d’Artemis, avec comme seule compagnie le ‘bip bip’ rassurant de son battement de cœur. Elle devrait penser à rejoindre ses parents, ou Shanti, mais elle était incapable de bouger. « T’es une pétasse Artemis Clara Masson, t’as pas le droit de me faire ça. »

Artémis était contrariée. Très contrariée. Elle avait appris la tragique nouvelle tout à l’heure. Tragique, pour certains l’usage de ce terme aurait pu paraître un peu exagéré mais c’était exactement comme ça que la jeune femme ressentait les choses. Sa vie était fichue. La blonde avait pourtant toujours tout eu, il lui suffisait de claquer des doigts pour avoir ce qu’elle demandait. Le plus souvent, ça marchait. Parfois, elle n’obtenait pas mais c’était tellement rare qu’au jour d’aujourd’hui ses deux plus grosses contrariétés étaient de n’avoir jamais pu avoir son poney rose gamine et de ne pas avoir gardé son tigre chéri cette année. C’était dire comme elle avait été gâtée. Mais aujourd’hui… aujourd’hui les choses allaient changer, elle le savait. Ce qu’elle ne savait pas, en revanche, c’était si elle arriverait à faire face à tous ça. Artémis freina un grand coup pour ne pas renverser un piéton qui traversait devant elle avant de reprendre la route. Elle ne savait pas où elle allait, juste très loin d’ici. Bientôt, la nouvelle se répandrait et elle deviendrait la cible des regards, elle ne le voulait pas. Elle voulait juste continuer sa vie d’avant et qu’on la laisse en paix. Mais ce n’était pas possible parce que son crétin de père avait eu la bonne idée de détourner de l’argent. Il l’avait fait tellement intelligemment en plus, qu’on avait fini par lui tomber dessus et qu’il s’était fait arrêté ce matin-là. Gosh, Artémis le détestait ! Lui qui passait son temps à lui faire la leçon sur le travail, la valeur de l’argent et blablabla. Ce n’était que du vide, il ne valait rien du tout et il était hypocrite en plus de ça. La jeune femme était tellement furieuse qu’elle sentit les larmes perler sur le bord des yeux, des larmes de rage évidemment. Elle fouilla dans son sac sur le siège à côté pour tenter de récupérer un mouchoir mais elle avait du mal trouver quelque chose dedans. Elle s’autorisa un regard vers le sac pour y distinguer ce qu’elle cherchait. Elle eut juste le temps d’attraper le mouchoir avant que le choc ne se produise. Et puis après, plus rien.

La jeune femme avait l’impression de flotter, c’était étrange, elle était comme dans un rêve. Ca aurait pu être une sensation agréable, un beau rêve mais plus ça allait, moins ce rêve lui plaisait. Le flottement était toujours là c’était certain mais s’ajoutait à ça des douleurs un peu partout. D’abord, ça n’avait été qu’un petit peu et puis ça empirait. C’était supportable encore mais ça n’était pas agréable pour autant. Et puis, il ya avait aussi ses bruits épouvantables. Ces bip-bip qui lui donnaient mal à la tête te qui lui aurait donné envie de frapper n’importe quoi pour faire taire le bruit. Sauf qu’elle n’aurait pas eu la force de frapper n’importe quoi, elle se sentait vide, molle, diminué. La sensation de flottement diminuait encore et les bruits s’imposaient d’autant plus à elle. Les bruits et la douleur. C’était tout ce qui lui restait à faire. La blonde reprenait peu à peu contact avec la réalité. Elle tenta d’ouvrir les yeux mais elle avait les paupières lourdes, très très lourdes. Elle minimisa donc ses efforts et tenta d’abord d’en ouvrir un seul puis l’autre après. Le décor autour d’elle était flou un peu, pour un peu, elle aurait eu l’impression d’être à nouveau dans un rêve. Elle distinguait juste du blanc un peu partout et puis quelqu’un. Elle aurait été incapable de dire de qui il s’agissait là comme ça. La jeune femme avait la gorge sèche, c’était une sensation désagréable et c’était une nouvelle chose dont elle prenait conscience. Elle referma les yeux, lentement, avant de les rouvrir à nouveau. Cette fois, tout paraissait un peu flou. Elle reconnut être dans ce qui devait être une chambre d’hôpital ce qui expliquait aussi l’affreux bruit qu’elle entendait. Elle ne pouvait pas dire en revanche, comment elle avait réussi à se trouver là. Son attention se fixa ensuite sur la personne qu’elle finit par reconnaître comme étant Rosalie. Elle voulut parler pour dire son nom mais c’était trop difficile pour elle pour l’instant. Elle tenta de bouger les doigts alors mais c’était aussi beaucoup trop fatigant pour elle. Elle se contenta donc de garder son regard fixé sur la blonde. Ca lui demandait déjà beaucoup d’efforts, elle se sentait tellement épuisée.

Rosalie avait fini par s’endormir dans le fauteuil, près du lit. La main d’Artemis toujours dans la sienne, elle était tout simplement épuisée. Incapable de dire depuis quand elle se tenait là. Quelqu’un lui avait amené un repas qu’elle avait à peine touché, incapable d’avaler quoi que ce soit. Le visage de la blonde était partout dans ses rêves. Elle se souvenait du premier jour d’école, elles avaient à peine quatre ans. Rosalie était arrivée en tenant la main à Shanti et Artemis, en gueulant sur sa nanny. Elle se souvenait plus de ce que la blonde avait dit à la bonne femme, mais la au pair avait décider de la planter là, prenant son quatre heures avec elle. Rosalie et Shan, qui avait trouvé la gamine très drôle et impressionnante à l’époque, était aussitôt arrivée près d’elle et avait partagé leurs collations. À treize, elle se souvenait d’avoir raccourcie leurs uniformes et elles passaient des heures à imiter Britney Spears dans ‘baby one more time’. Elle se souvenait d’une bagarre énorme où elles en étaient venue aux mains pour savoir laquelle des deux faisait une meilleure baby spice. De la fois où elles s’étaient coupé un doigt pour échanger leurs sangs et devenir sœur. Quand Rosalie avait voulu faire virer leurs profs, Artemis c’était tenue à côté d’elle et l’avait aidée de son mieux. Elles avait l’impression de tout revoir à chaque fois qu’elle fermait les yeux, tous leurs partys pyjamas, toutes leurs bagarres. Elles avaient tellement d’histoire à eux. Elle refusait que celle-là soit la dernière, un jour, elles allaient finir par en rire. Quand elles seraient vieilles et magnifiques, dans leurs maisons de retraite de luxe avec des poneys roses et des tigres.

Elle finit par ouvrir les yeux et remarqua qu’on était de nouveau le matin. Elle avait dû voir trois matins depuis la fenêtre. Elle n’osait même pas se regarder dans le miroir, les cheveux d’Artemis étaient un désastre, enfin, elle supposait que la blonde ne s’en soucierait pas vraiment au moment de son réveil. Elle avait eu le temps d’écouter les nouvelles depuis. Elle avait appris pour son père. Puis elle avait regardé son dossier médical… Elle n’avait même pas fini la première page qu’elle l’avait refermé, nauséeuse. Elle avait signé pour les frais d’hôpital, le reste… Elle ne pouvait pas faire grand-chose tant que la blonde de ne réveillait pas. Elle était sensée travailler, elle était sensée bougée, sa sœur aussi était malade quelque étages au dessus, mais Rosalie ne pouvait juste pas laisser Artemis toute seule comme ça. Elle ne le supporterait pas. Alors, elle s’assoyait près d’elle et ne lui lâchait pas la main.

Elle crut que la fatigue s’était emparée d’elle et qu’elle se mettait à halluciner quand elle remarqua Artemis bougée les paupières. Elle figea sur place, le cœur serré, et laissa l’Américaine se réveiller en douceur. Au bout d’un moment, elle réussit à garder ses yeux ouverts et Rosalie fut tellement soulagée qu’elle failli tomber au sol. Elle se relaissa tomber dans son fauteuil et porta la main d’Artemis à ses lèvres. Si elle avait été un tant soit peu religieuse, ça aurait été le moment parfait de faire une prière, mais elle décida de passer son tour. Elle se sentait un peu bête sur le coup. Elle avait imaginé la scène un millier de fois, mais elle semblait figée dans le temps. Elle avait peur de bouger. Elle voulait la serrer dans ses bras, mais ne voulait pas lui faire mal et ne pouvait pas penser à quelque chose à lui dire. Qu’est-ce qu’on disait à quelqu’un qui venait de dormir pendant trois jours ? « Je te déteste. Je te déteste tellement Artemis. Je te déteste. » Surement pas ça. Elle s’essuya les yeux pour s’empêcher de pleurer et sans quitter la blonde du regard, de peur qu’elle s’endorme encore, lui versa un peu d’eau, qu’elle essaya de lui faire boire à l’aide d’une paille. Elle savait qu’elle devait appeler un médecin, pour vérifier que la blonde n’a aucune séquelle, mais elle n’avait pas envie qu’on vienne les déranger pour le moment. « Tu sais qui, je suis ein ? Tu sais quel jour on est ? Ça fait trois jours que tu dors ma pauvre, je sais que tu aimes te faire attendre, mais là, c’est trop. »

Artémis n’eut pas à garder son regard fixé sar Rosalie trop longtemps avant que celle-ci ne s’aperçoive qu’elle était réveillée. Elle porta alors la main de la blonde à ses lèvres ce qui était une attitude un peu étrange en soit. Mais Artémis était trop fatigué pour s’en formaliser. Elle remarqua quand même que Rosalie aussi avait l’air un peu fatiguée, elle faisait un peu peur à voir. Enfin, elle devait toujours avoir l’air moins pathétique qu’Artémis en fait. Une chance que la blonde n’était pas en état de se demander l’image qu’elle dégageait tout de suite, sinon elle aurait sûrement été plus que désespérée par ça. Rosalie e fit rien du tout pendant un moment et Artémis crut bien qu’elle allait se rendormir avant que Rosalie puisse faire quoique ce soit tellement elle prenait de temps. « Je te déteste. Je te déteste tellement Artemis. Je te déteste. » Très bien, elle pouvait si elle voulait. Artémis ne savait seulement pas ce qu’elle avait fait pour se faire détester autant mais ça n’était pas grave. Rosalie la fit ensuite boire avec une paille. L’eau fit du bien à Artémis, elle n’avait plus l’impression que sa gorge était quelque chose comme du papier au moins et elle se sentait déjà un peu plus capable de parler. Ca devait être une bonne chose non ?

« Tu sais qui, je suis ein ? Tu sais quel jour on est ? Ça fait trois jours que tu dors ma pauvre, je sais que tu aimes te faire attendre, mais là, c’est trop. » Artémis ouvrit des grands yeux. Trois jours… Ca faisait longtemps en fait. En tout cas, Rosalie lui en demandait beaucoup d’un coup là. « Tu es Rosalie. » Evidemment qu’elle savait qui était Rosalie, c’était une question stupide. « Et euh… non . Je devrais ? » Enfin si, elle avait dormi trois jours elle devait être en mesure d’en déduire le jour qu’on était aujourd’hui mais c’était beaucoup d’efforts d’un coup. Et puis ce n’était pas comme si elle se souvenait du jour qu’il était quand… quand il s’était passé quoi d’ailleurs ? Artémis posa un regard interrogateur sur Rosalie, elle allait pouvoir l’éclairer. « Rosalie qu’est-ce qu’il s’était passé ? » Tout était très flou et confus de la mémoire de la blonde. Elle essaya de chercher la dernière chose dont elle s’en souvenait mais c’était dur, très dur. Elle se souvenait vaguement avoir été contrariée. Pas étonnant, il y avait toujours sa foutue maison qui avançait au ralenti. Enfin non, ce n’était pas ça, c’était plus important, ça concernait… son père. Artémis se souvint de ce qu’elle avait apprit ce matin-là. La terrible nouvelle dont elle était censée ne jamais se remettre. Finalement, c’était une mauvaise idée de chercher ce qui s’était passé, non seulement ça lui donnait encore plus mal à la tête mais en plus, elle se sentait encore plus abattu. Enfin un peu en tout cas. La jeune femme ferma à nouveau les paupières. Elle voulait juste redormir maintenant. Elle les rouvrit néanmoins assez vite avant de regarder à nouveau Rosalie. « C’est normal que je sois toujours aussi fatiguée ? Même après avoir dormi trois jours ? »

Rosalie rapprocha sa chaise du lit d’Artemis, au niveau de sa tête et se mit à la détailler en reniflant un peu. Elle était toujours méconnaissable sous un vissage encore boursoufflé, d’une palette infinie de couleur. La blonde sentit une boule lui monter à la gorge et maintenant qu’Artemis était réveillé, elle ne savait pas si elle avait envie de rester ou bien de s’enfuir en courant, l’image était beaucoup trop violente pour elle en ce moment. Elle tenait encore la main de son amie par contre et ne voulait pas lâcher prise, elle allait rester donc. Elle posa des questions à Arte, pour vérifiée ses capacités et parce qu’elle n’avait pas envie d’appeler un médecin pour qu’il le fasse à sa place, pas tout de suite. « Tu es Rosalie. » L’Anglaise hocha la tête doucement, mais ça c’était un bonus, même morte, elle se souviendrait, d’Artemis et vice-versa. « Et euh… non . Je devrais ? » Rosalie leva l’autre main et voulut replacer une mèche de cheveux sur le visage de la blonde, mais s’arrêta à quelque millimètre d’elle, de peur de lui faire mal. Elle rétracta ses doigts et chercha le regard de l’Américaine. « Oui, je sais que c’est dur, mais essaye d’y penser.. Si on était lundi… et que tu as dormie 3 jours… » Elle aurait bien voulu lui souffler la réponse, comme elle l’avait souvent fait au collège, mais ça n’aurait rien donné. On savait jamais dans quel état ne se retrouvaient les gens après un coma et bien que le cerveau d’Arte n’ait pas été toucher par l’accident, personne n’avait pu lui garantir du reste.

Bien vite, ce fut Artemis qui commença à poser les questions, ce que l’Anglaise pensait être normal, mais ce fut son tour à se trouver sans les réponses. Elle avait réfléchi à se ce qu’elle dirait à son amie une fois qu’elle se réveillerait. Elle avait répéter la scène des milliers de fois dans sa tête. Mais maintenant qu’elle avait les yeux ouverts, les mots lui manquaient. Artemis était déjà dans un piètre état, Rosalie n’avait en aucun cas envie de l’achever de nouveau. « C’est compliqué chérie.. Tu as eu un accident de voiture.. » Oui bon, ça c’était un peu l’évidence… Le reste.. Elle soupira. Elle ne voulait pas non plus que la blonde l’apprenne (de nouveau) par l’entremise de la télévision ou bien du staff de l’hôpital qui ne mettrait surement pas de gants blancs, surtout si l’Américaine reprenait ses forces et commençait a les mal menés sans égard. « T’as appris une grosse nouvelle, tu te souviens ? Ton père.. ? » Peut-être que si elle arrivait à s’en rappeler seule, les choses seraient moins compliquées. En tout cas, on pouvait l’espérer. « C’est normal que je sois toujours aussi fatiguée ? Même après avoir dormi trois jours ? » « Sans doute chérie… » Elle était beaucoup trop fatiguée pour lui donner la raison médicale à tout ça et lui expliquer comment son corps réagissait au choc. « Tu peux dormir encore si tu veux, je vais rester avec toi… Je sais que tu dois avoir mal, mais est-ce que c’est vraiment inconfortable ? Tu veux que je redose la morphine ? » L’idée de droguer la blonde et de la voir s’endormir encore ne lui plaisait pas du tout, mais elle ne voulait pas non plus la surcharger.

Rosalie venait de poser tout un tas de questions à Artémis. Enfin tout un tas, elle ne lui en avait posé que deux en fait mais si la deuxième était très simple et qu’Artémis savait très bien y répondre (Rosalie lui avait demandé si elle savait qui elle était, comme si Artémis pouvait vraiment oublier ça quoi), la deuxième s’était révélé beaucoup plus difficile. En effet, Artémis était bien incapable de dire quel jour on était. Elle aurait dut être en mesure de le faire, sûrement, mais ce n’était pas le cas. « Oui, je sais que c’est dur, mais essaye d’y penser.. Si on était lundi… et que tu as dormie 3 jours… » Artémis essaya de se concentrer là-dessus. C’était difficile, vraiment difficile. Elle avait mal à la tête. Elle ne voulait pas trop penser. Finalement, au bout de plusieurs minutes, elle finit par lever un regard interrogateur vers Rosalie. « On est jeudi ? » demanda-t-elle. Elle était loin d’être très sûre d’’elle mais elle pensait encore savoir ces jours de la semaine. Au moins à peu près.

Artémis demanda ensuite à Rosalie ce qui s’était passé. Tout était très flou pour elle, là, tout de suite. Juste après avoir posé sa question, Artémis essaya quand même de chercher dans ses souvenirs ce qui avait bien pu se produire. « C’est compliqué chérie.. Tu as eu un accident de voiture.. » La jeune femme cligna des yeux. Ceci expliquait sûrement pourquoi elle était dans cet état. « T’as appris une grosse nouvelle, tu te souviens ? Ton père.. ? » La jeune femme tenta vaguement d’hocher la tête. Elle se souvenait. Son père s’était fait arrêté. Il avait détourné des fonds et il s’était fait prendre. Les comptes étaient gelés et elle n’avait plus rien. C’était pour ça qu’elle avait prit sa voiture contrariée. C’était ridicule, elle n’avait même pas su où aller à ce moment-là, elle aurait sûrement finir par retrouver sa mère, très très loin de là. Mais elle n’avait pas eu le temps parce qu’elle n’avait pas fait attention. Elle se souvenait maintenant. « Oui, je sais… » Elle ferma les yeux. Elle ne voulait pas penser à ce qu’elle allait faire maintenant. Surtout qu’elle n’avait plus les moyens de payer quoique ce soit, surtout pas un séjour à l’hôpital et les soins qui allaient avec. « Qu’est-ce que je vais faire Rosalie ? » demanda-t-elle alors à voix basse. Elle avait cruellement besoin d’être rassurée là. Artémis demanda finalement si c’était normal qu’elle soit toujours aussi fatiguée. « Sans doute chérie… » La blonde remarqua à nouveau à quel point son amie avait une sale tête. « Tu peux dormir encore si tu veux, je vais rester avec toi… Je sais que tu dois avoir mal, mais est-ce que c’est vraiment inconfortable ? Tu veux que je redose la morphine ? » Artémis réfléchit quelques secondes. Elle avait mal oui, mais ces douleurs là étaient supportables. Et la morphine ne serait sans aucun doute d’aucune utilité pour le reste. « Non c’est bon. C’est toi qui devrait dormir un peu. » finit-elle par dire. « Ta tête fait peur. » dit-elle alors. En y réfléchissant bien, la sienne devait être pire mais soit, elle ne voulait même pas savoir à quoi elle ressemblait maintenant.

Bien qu’il était difficile pour elle de s’en rappeler en ce moment, elle était médecin. Pour une des rares fois dans sa vie, tout ça était très loin dans sa tête et elle ne pourrait sans doute pas vous dire la différence entre un tibia et un nez, mais elle l’était. Et son premier réflexe fut évidemment de s’assurer qu’Artemis était… toujours là. Elle fut soulagée quand la blonde lui répondit qu’on était jeudi et lui serra les doigts un peu. « Oui, on est jeudi… » Jeudi… Elle le réalisait à peine. Les trois derniers jours fondaient dans sa mémoire pour ne former qu’un amas de souvenirs remplis de brouillard. Elle n’était pas sortie de la chambre depuis trois jours, avait à peine bougé du fauteuil. Comme si le monde extérieur avait arrêté de bouger et retenait aussi son souffle tant qu’Artemis gardait les yeux fermés. Elle lança un regard à la porte et ne pouvait pas vraiment comprendre comment les gens de l’autre côté pouvaient continuer leurs train-trains quotidiens sans se soucier de la vie de son ami, ils étaient tous des monstres.

Artemis lui demanda ce qui s’était passé et elle hésita à peine avant de commencer à lui raconter. Enfin, elle préférait que la blonde prenne son temps et s’en rappelle elle-même, le choc devrait être moins grand et avoua tout à demi-mot. En même temps, elle n’avait eu que la version dans les médias et ne voulait pas se forger une opinion là-dessus. Elle croyait que ce qu’Artemis lui disait peu importe, le reste… Peu importe les preuves et le procès, elle serait du côté de la blonde. Ce n’était même pas une option. « Qu’est-ce que je vais faire Rosalie ? » L’Anglaisse embrassa encore le bout des doigts de l’Américaine, d’une façon presque maternelle. « Je sais pas chérie… » Sa voix se roua un peu. Tout ça était beaucoup trop sérieux pour elles. Elle le savait, ça ne serait pas facile… Et elle détestait de ne pas avoir de solution miracle. « Je suis là, ok ? » C’est tout ce qu’elle pouvait faire quoi, sortir son argent pour Artemis, mais c’était évidement pas assez… « Pour le moment, tu dois te reposés, et puis sortir de l’hôpital et… » Elle jeta un regard rapide au corps brisé de la blonde. Elle ne voulait pas trop s’avancer et lui faire peur. Elle ne voulait pas être celle qui lui apprenait ça, pas maintenant. Elle ne pouvait juste pas. « Et on verra le reste plus tard… » Ce n’était pas comme si elles pouvaient faire plus en ce moment. Rosalie s’était déjà occupée des assurances, personne ne viendrait leur prendre la tête avec ça. Et maintenant qu’Artemis était réveillé, elle allait pouvoir s’occuper de sa future maison qui se faisait toujours construire dans l’upper east side. S’assurer qu’elle soit guérie et ait toujours un toit au dessus de sa tête était définitivement la moindre de choses… Le reste…. Elle était trop fatiguée pour y penser maintenant.

Quand elle se plain d’être fatiguée, Rosalie se redressa un peu. Contente de vraiment pouvoir faire quelque chose d’utile dans ce cas. Elle proposa ce qu’elle pouvait à Arte’, mais celle si refusa qu’elle touche quoi que se soit. « Non c’est bon. C’est toi qui devrait dormir un peu. » Elle ne la contredit pas, et passa une main devant ses yeux. Elle aussi aurait bien envie de dormir pendant trois jours. « Ta tête fait peur. » L’Anglaise leva un sourcil. Le culot quand même. « Oui bah tu t’es pas vue… » Enfin, c’était peut-être mieux comme ça. Elle laissa un moment de silence passé, pensant à son lit un tout petit peu. « J’ai pas envie de te laisser toute seule… » Elle avait peur que les journalistes reviennent, ou qu’Artemis ait besoin d’elle alors qu’elle était à l’autre bout du quartier…

Beaucoup de choses se bousculaient dans la tête d’Artémis. Beaucoup trop de choses, beaucoup trop désagréables aux yeux de la jeune femme. Elle se souvenait très bien maintenant. Son père était ruiné. Enfin pas vraiment mais c’était tout comme, tous leur comptes avaient été gelés et la jeune femme ne doutait pas que ça ne changerait pas avant longtemps voir jamais. Les gens étaient tous trop jaloux, elle avait déjà put remarquer que quand il s’agissait de s’en prendre aux gens riches, il y avait toujours du monde pour ça. Et de toute manière, elle ne doutait pas que son père ait vraiment put faire ça. Il était tellement hypocrite. La blonde posa alors la seule question qu’elle avait maintenant à Rosalie et lui demanda ce qu’elle allait faire maintenant. « Je sais pas chérie…» Artémis ferma les yeux. Elle avait vraiment espéré que Rosalie saurait amener une réponse correcte à sa question. Elle avait besoin de savoir là, tout de suite, mais elle devait se contenter de ça. « Je suis là, ok ? » Elle aurait sûrement dut se contenter de ça. Rosalie était là et c’était déjà énorme puisqu’elle était la seule à être là justement. Mais ce n’était pas suffisant pour autant. « Pour le moment, tu dois te reposés, et puis sortir de l’hôpital et… Et on verra le reste plus tard… » Artémis hocha vaguement la tête. Elle supposait qu’elle ne pouvait pas demander plus pour le moment. Elle aurait tellement voulu pourtant. Mais non, tout était bouleversé. « Je le déteste tu sais. » déclara finalement la blonde. Elle parlait de son père ben sûr, parce qu’elle avait finalement décidé qu’il était le seul à blâmer pour tout ça. C’était plus simple.

Artémis refusa par la suite que Rosalie ne lui donne plus de morphine. Elle avait mal mais c’était supportable. Elle regretta légèrement d’avoir refusé sitôt après l’avoir fait en fait, elle aurait largement préféré sombrer à nouveau dans l’inconscience, elle n’aurait pas eu à penser à toutes ces choses désagréables comme ça, elle n’aurait pas eu à se poser autant de questions. Artémis déclara ensuite que c’était Rosalie qui aurait vraiment eu besoin de dormir parce qu’elle avait une salle tête. « Oui bah tu t’es pas vue… » Et elle n’avait pas vraiment envie de voir en fait. « Oui mais moi j’ai une raison. ‘Fin je suppose. » dit-elle juste. « J’ai pas envie de te laisser toute seule… » Artémis n’avait pas non plus envie que son amie la laisse seule en fait. Elle était un peu égoïste, beaucoup même mais sûrement pas assez pour la laisser mourir de sommeil. « Je t’aurais bien fait une place mais bon… » Ce n’était même pas envisageable. C’était tout. « J’ai pas envie que tu partes non plus tu sais mais j’ai encore moins envie que tu meures de fatigue à cause de moi. »

« Je le déteste tu sais. » Rosalie baissa la tête sans rien dire, pendant un moment. Elle n’avait pas besoin de demander de qui son amie pouvait bien parler en ce moment, c’était évident. Elle fixait leurs mains toujours entremêlées et se mit à caresser celle d’Artemis avec son pouce, machinalement. Détesté était tellement un grand mot. Elle ne pouvait même pas penser à peut-être, un jour, avoir la possibilité de pouvoir dire un truc semblable à propos de ses parents. Même dans le pire de ses crises d’adolescence, elle ne se souvenait pas d’avoir hurlé des trucs aussi ignobles à son père ou bien sa mère, si elle l’avait fait, elle avait complètement bloqué l’évènement de sa mémoire. Le père d’Artemis lui avait tout donné pendant plus de vingt ans, il l’avait envoyé dans les meilleures écoles, avait craquer devant tous ses caprices, l’avait élevée dans le luxe. Certes, ils étaient loin d’être assez présents dans la vie de sa fille unique, mais quand même. Elle ne comprenait pas comment Artemis pouvait dire ça, très exactement. Elle* le détestait par contre. Elle le blâmait pour tous ses derniers jours. De ses manigances jusqu’au fait d’avoir payé pour la voiture d’Artemis. Tout était de sa faute. Et comme elle avait vu l’homme qu’une poignée de fois dans sa vie, elle pouvait se le permettre largement. « Tu crois que c’est vrai alors ? Tu crois qu’il a vraiment fait tout ça ? » Elle ne croyait rien d’autre. Elle avait besoin que de la version d’Artemis, le reste était superflue, elle se rangerait prêt d’elle, peut importe le camp qu’elle choisit.

Elle voulut aider la blonde à se soulager de la douleur, mais celle-ci refusa. Préférant sans doute restez lucide encore un peu. Elle vérifia quand même le dosage, et les données sur les différentes machines autour d’elle, contente de pouvoir faire quelque chose de logique, de pouvoir faire quelque chose tout court, pour aider. Elle se fit quand même reprocher son air d’épouvantail, ce qui lui prouva, plus que tout le reste, qu’aucune capacité mentale d’Artemis n’avait été touchée. « Oui mais moi j’ai une raison. ‘Fin je suppose. » Elle leva les yeux au ciel et eu un petit sourire en coin. « Moi aussi. » Elle ne pensait pas qu’elle l’aurait quitté quand même ? Même cinq minutes pour prendreune douche ? Il ne fallait pas trop lui en demander. Personne n’aurait pu la sortir de la chambre et ils avaient tous essayé. Ses parents, ses sœurs et frères, Shanti, ses collègues, tour à tour. ‘On va veiller sur elle, vas te reposer.’ Non. Pas question. Elle n’avait pas bougé. « Je t’aurais bien fait une place, mais bon… » Elle hocha la tête. « J’ai pas envie que tu partes non plus, tu sais, mais j’ai encore moins envie que tu meures de fatigue à cause de moi. » Rosalie se rassit prêt du lit et souris un peu. « T’inquiète pas. Je vais bien. Tu m’as dormie en pleine face pendant des jours, je ne vais pas partir maintenant que tu daignes te réveiller. » Elle allait surement devoir rentrer un jour, mais plus tard. Et elle reviendrait le plus vite possible.

Artémis pensait n’avoir jamais détesté personne comme elle détestait son père là tout de suite. C’était sûrement passager, ce n’était peut-être que la colère qui lui faisait ressentir ça mais elle le haïssait vraiment là tout de suite. Elle haïssait à peu près la terre entière en fait. Sauf Rosalie. Rosalie était là et elle ne la remercierait jamais sur ça. Elle avait toujours su qu’elle pouvait compter sur la blonde, même si elle passait son temps à dire qu’elle était méchante et tout. Pour la peine, elle serait toujours gentille avec son amie maintenant, elle ne lui ferait plus jamais de caprices. Ou pas, il y avait peu chance pour qu’elle arrive à se tenir ici. Peu, c’était pour ne pas dire qu’il y en avait aucun en fait. Parce que c’était ça qui était vraiment le plus près de la vérité. Au bout d’un moment, la blonde finit par reprendre la parole. « Tu crois que c’est vrai alors ? Tu crois qu’il a vraiment fait tout ça ? » Artémis garda le silence un moment, songeuse. Elle ne savait vraiment pas quoi penser à ce sujet. « Je sais pas…» Elle réfléchit encore un peu avant de reprendre. « Je pense que ça peut-être vrai oui. Enfin… ce serait contraire à tout ce qu’il n’a jamais cessé de me rabâcher mais bon…» Mais bon, il aurait pu le faire quand même. Il n’était pas meilleur qu’un autre, il aurait tout à fait pu céder à la facilité comme ça, comme d’autres avant lui.

Artémis n’avait pas pu faire autrement que de faire remarquer à Rosalie à quel point elle avait une sale tête. On aurait un peu dit un zombie en fait là. Enfin, même avec la tête d’un zombie, Rosalie restait parfait mais quand même ! (Il faudrait bien qu’Artémis retienne de ne jamais répéter ce qu’elle venait de penser à son amie. Sous aucun prétexte ! Sinon, elle en entendrait sûrement parler pendant au moins un siècle.) Evidemment, à ça, Rosalie ne trouva rien de mieux à répondre que la tête d’Artémis était pire. C’était tellement facile et bas ça. L’américaine rétorqua alors qu’elle avait une bonne raison. « Moi aussi. » La jeune femme garda le silence songeuse pendant un petit instant. Finalement, elle reprit la parole. « La mienne est meilleure. » Elle avait hésité à dire ça parce que c’était quand même parce qu’elle était resté là que Rosalie avait cette tête là et elle ne la remercierait jamais assez. Mais Artémis aimait toujours avoir raison. En tout cas, tout ça ne changeait rien au faut que Rosalie aurait bien eu besoin de dormir. Même si Artémis n’avait pas envie de la voir partir, elle se souciait quand même de la santé de son amie. « T’inquiète pas. Je vais bien. Tu m’as dormie en pleine face pendant des jours, je ne vais pas partir maintenant que tu daignes te réveiller. » Quelque part, elle était vraiment contente que Rosalie lui réponde ça. Elle allait rester, c’était tout ce qui comptait, Artémis n’avait pas vraiment envie de se retrouver seule dans cette chambre maintenant. « Merci. » dit-elle alors. « Je sais pas ce que je ferais sans toi. » Elle fronça ensuite les sourcils, se rendant compte de ce qu’elle venait de dire. « Prends pas trop la grosse tête hein. »

Elle avait eu besoin de demander à Artemis son avis. Pour se faire une idée. Au début, elle n’avait aucune idée de ce qui s’était passé. Elle avait travaillé toute la journée, et avait fait sa sieste dans son bureau plutôt que dans la longe des employés. Puis, Artemis était arrivée… Les journalistes… Rosalie sentit une vague de colère lui passer à travers les veines. Les foutues journalistes qui étaient venues jusqu’à se pointer ici, dans la chambre d’hôpital de la blonde alors qu’elle devait se rabattre sur une machine pour chacun de ses souffles. Elle les détestait tous, chacun d’entre eux. La télévision avait été ouverte par la suite, ils avaient parlé du scandale encore et encore, tous les jours, sans se lasser, comme si rien de plus important n’était en train de se produire dans le monde. Elle avait écouté à peine, beaucoup trop fatiguée pour se concentrer sur quoi que se soit. Mais elle se souvenait de quelques détails. Elle se souvenait aussi qu’en trois jours, le père d’Artemis n’avait pas appeler et ne c’était pas inquiéter du sort de sa fille, à ce qu’elle sache. Elle avait pensé que la blonde savait peut-être plus que la télévision, mais apparemment, ce n’était pas le cas. Ce qui n’était pas surprenant en soit. « Je pense que ça peut-être vrai oui. Enfin… ce serait contraire à tout ce qu’il n’a jamais cessé de me rabâcher, mais bon…» Elle hocha la tête, en accord. De bon vieux discours qui prenait la voix des poubelles, pas que la blonde leurs ait porté beaucoup d’attention durant sa petite vie, mais bon. « Peu importe, je suis sure qu’on va pouvoir trouver quelque chose, pour toi, tu n’étais pas au courant alors.. » Elle ne voyait pas pourquoi elle devrait être pénalisée de la sorte. Son père c’était autant jouer d’elle que des autres, elle méritait sa part dans les poursuites.

« La mienne est meilleure. » Rosalie leva les yeux aux ciels. C’était tellement inutile de se battre avec Artemis, surtout dans cet état. Mais quelques parts, ça lui faisait tellement plaisir de voir qu’après un accident de la sorte, la blonde n’ait pas changé d’un poil. S’il avait fallu qu’elle se réinvente un moral sur son lit d’hôpital, l’Anglaise l’aurait très mal vécu. « Je te donne raison, mais juste parce que tu es malade, sache-le. » Enfin ça, et parce qu’elle ne voulait pas y passer la nuit quoi. Elle se rassit près d’elle à nouveau, et lui confirma qu’elle allait bien, très bien même, par comparaison. « Merci. » Rosalie ouvra la bouche pour parler, mais se contenta de hocha la tête. Ce n’était rien, elle le referait demain matin s’il fallait (quoi qu’elle n’espérât pas avoir à refaire ça pendant longtemps, voir le reste de leurs vies.) « Je sais pas ce que je ferais sans toi. Prends pas trop la grosse tête hein.» Elle eut un petit sourire en coin et replaça une mèche de cheveux sur le visage de l’Américaine. « Moi non plus je ne sais pas ce que je ferais sans toi, alors je t’en supplie, ne conduis plus. Jamais. Sous aucun prétexte. » Vallait mieux ne pas prendre de chance.

Artémis ne voyait pas ce que cela changeait. Après tout, que son père ait fait ça ou non, le résultat était exactement le même. Et puis, entre nous, qui croirait vraiment au fait qu’il pouvait être innocent ? La réponse était simple, personne. Tellement personne que même elle avait du mal à y croire. C’est ce qu’elle répondit à Rosalie quand celle-ci lui demanda si elle le croyait coupable. N’empêche, elle avait l’air très informé Rosalie. Ca n’aurait pas du beaucoup étonné Artémis, les gens avaient du se donner à cœur joie pour parler de tout ça, mais quand même ! « Peu importe, je suis sure qu’on va pouvoir trouver quelque chose, pour toi, tu n’étais pas au courant alors.. » Artémis hocha la tête. Ouais, sûrement. Personnellement, elle avait du mal à y croire. « Et alors ? » finit-elle par dire. « Qu’est-ce que ça change hein ? » La réponse tenait en trois mots : rien du tout. Elle était même certaine que les gens ne faisaient aucune différence entre elle et son père. Pourtant, elle était très loin d’être comme elle.

Les deux jeunes femmes se disputèrent un peu pour savoir laquelle d’elles deux avait une meilleure raison pour avoir une sale tête. C’était assez rassurant en un sens de voir que malgré les circonstances, les choses ne changeaient pas. Enfin presque pas parce que, pour une fois, Rosalie donna raison à Artémis. « Je te donne raison, mais juste parce que tu es malade, sache-le. » Un petit sourire fit son apparition sur le visage de la blonde. Ca, c’était une première. Ce jour était à noter dans les annales. « Je devrais être malade plus souvent. » répondit-elle alors d’u ton légèrement moqueur. Ou pas hein. Etre comme ça juste pour avoir le plaisir d’avoir raison, elle n’était pas sûre que ça en vaille la peine. Après ça, Artémis remercia Rosalie et alla jusqu’à lui dire qu’elle ne savait pas ce qu’elle ferait sans elles. C’était la vérité après tout, elle était la seule à se soucier vraiment d’elle. Juste après avoir dis ça, elle crut quand même bon de dire à Rosalie de ne pas trop prendre la grosse tête, elle savait comment son amie était après tout. . « Moi non plus je ne sais pas ce que je ferais sans toi, alors je t’en supplie, ne conduis plus. Jamais. Sous aucun prétexte. » Artémis réfléchit quelques secondes avant de secouer la tête. « Je conduis très bien pourtant Rosalie, quand je fais attention en tout cas… » Parce que c’était clairement ce qui avait manqué là, un peu d’attention. « Enfin si ça peut te faire plaisir, je ne conduirais plus jamais oui. » ajouta-t-elle quand même par la suite. Pour Rosalie, elle pouvait bien faire ça.

« Et alors ? Qu’est-ce que ça change hein ? » Rosalie baissa la tête, prise en faute. Elle n’avait aucune idée de ce que ça pouvait changer. C’était une phrase vide, que les gens disaient toujours pour remonter le moral des autres. Enfin, peut-être que les gens en général avaient une idée stupide derrière leurs menteries, mais comme elle n’était pas spécialement douée pour remonter le moral, elle séchait. Elle haussa les épaules timidement et regarda autour de la chambre. « Je n’en sais rien, mais ça doit changer quelque chose, on va trouver c’est tout. Je le sais moi que tu n’as rien avoir la dedans. » Non parce que déjà, si Artemis avait voulu frauder le pays en entier, elle ne se serait jamais fait prendre. Elle avait une tête sur les épaules et un cerveau de génies du mal digne de ce nom. Parce qu’elle était très fatiguée et qu’Artemis était dans un sal état, elle lui donna raison, après leurs fausses prises de tête. Chose qu’elle regretta aussitôt. « Je devrais être malade plus souvent. » « Non. » Elle avait été sèche, catégorique. Elle soupira un peu et se passa une main dans ses cheveux. Elle avait vraiment besoin d’une douche. « Pardon, mais non. » À chaque fois qu’Artemis tombait malade, quelque chose tournait mal. Au dernier rhume, elle s’était fait mettre dehors de son appartement. Et puis maintenant ça.. Le pire était encore à venir. C’est pour ça que l’Anglaise essaya de faire promettre à sa meilleure amie de ne jamais prendre le volant. Plus jamais. Elle trichait un peu, elle ne voulait juste pas arrivée au creux du sujet encore, elle ne savait toujours pas quoi lui dire. « Je conduis très bien pourtant Rosalie, quand je fais attention en tout cas… » Rosalie connue mieux que de contredire.« Enfin si ça peut te faire plaisir, je ne conduirais plus jamais oui. » « Merci… Arte… » Elle se rapprocha d’elle et serra encore une fois ses doigts dans les siens. « Ok, je dois te dire quelque chose ma chérie… Je veux te le dire moi parce que les autres … Enfin, je préfère que sa viens de moi… » Elle la regarda de la tête jusqu’au pied, et presque martenellement, elle passa deux doigts sur sa joue. « Pendant ton accident… Enfin… Tes jambes, le bas de ton dos… Il s’est coincé quelque part….Je sais plus…. » Elle essayait de se rappeler de tous les détails que les policiers lui avaient racontés, mais sa tête était tellement embrouillée en ce moment. Elle cligna des yeux, elle avait peur de se mettre à pleurer, elle savait que l’autre n’avait pas besoin de ça en ce moment. Elle devait être forte pour elle, elle n’avait pas le choix. « Pour le moment, tes jambes ont cessé de répondre… » Elle laissa l’information se rendre jusqu’au cerveau comateux d’Artemis avant de reprendre la parole. « Comme t’étais dans le coma, c’était difficile à évaluer, mais maintenant que tu es réveillé… Enfin, c’est pas encore précis ein ? Il y a plein de chance que tout recommence à bien aller…. Mais chérie, pour le moment c’est…. Pour le moment, tu es paralysée des deux côté amour, je … » Elle ne prit même pas la peine de finir sa phrase en fait. Elle savait pas quoi lui dire d’autre, elle pourrait parler pendant des heures de ses nerfs, ses muscles, ses os, ce qui faisait en sorte qu’elle ne pouvait plus mettre un pied avant de l’autre, mais vraiment c’était pas ce qui était important pour elle en ce moment.

Rosalie avait sûrement cherché à lui remonter le moral ou à la rassurer en disant que comme la blonde n’était pas au courant, on pourrait peut-être faire quelque chose. Mais Artémis n’y croyait pas du tout, c’est pour ça qu’elle demanda à son amie ce que ça changeait. Enfin non, en fait, elle ne lui demandait pas vraiment ce que ça changeait, Artémis savait très bien que ça ne changeait rien, c’était juste une question rhétorique destinée à montrer à Rosalie à quel point ce qu’elle avait dit avant était bête. « Je n’en sais rien, mais ça doit changer quelque chose, on va trouver c’est tout. Je le sais moi que tu n’as rien avoir la dedans. » Artémis regarda un long moment Roslaie sans rien ajouter. Elle savait très bien qu’elle n’allait rien trouver. C’était comme ça mais si Rosalie voulait croire à ça, qu’elle fasse. « Ok. » finit-elle par dire au bout d’un moment sans rien ajouter de plus à ce sujet. Par la suite, Rosalie donna raison à Artémis au sujet d’un truc que la blonde avait déjà oublié, un détail sans importance en somme en fait. En tout cas, l’Américaine rétorqua alors qu’elle devrait tomber malade plus souvent. Elle ne pensait pas sérieusement ça en fait, elle n’était pas folle non plus. « Non. Pardon, mais non. » Ca l’aurait étonné en même temps que Rosalie aille dire le contraire à ça. « Même si c’est juste un petit rhume ? » Non parce que ce n’était pas grand-chose dans ce cas-là et elle arrivait quand même à faire faire ce qu’elle voulait à Rosalie. Même que dès fois après, elle se retrouvait sans appartement ce qui était très cool. « Ouais en fait t’as raison, je serais plus jamais malade. » déclara alors Artémis après réflexion.

Son amie insista ensuite pour qu’Artémis ne conduise plus et celle-ci finit par accepter. Pour Rosalie, elle voulait bien faire ça. Ou en tout cas, elle pouvait au moins accepter aujourd’hui et changer d’avis plus tard. Ce n’était pas définitif non plus. « Merci… Arte… » Artémis hocha la tête. Juste après, Rosalie s’approcha d’elle et serra sa main d’une manière qui n’augurait rien de bon. « Ok, je dois te dire quelque chose ma chérie… Je veux te le dire moi parce que les autres … Enfin, je préfère que sa viens de moi… » Vraiment rien de bon. Artémis fixa Rosalie un long moment, attendant la suite. En fait, elle n’était même pas sûre de vouloir savoir ce que la blonde avait à dire, pas quand ça avait l’air aussi inquiétant. « Pendant ton accident… Enfin… Tes jambes, le bas de ton dos… Il s’est coincé quelque part….Je sais plus…. Pour le moment, tes jambes ont cessé de répondre… Comme t’étais dans le coma, c’était difficile à évaluer, mais maintenant que tu es réveillé… Enfin, c’est pas encore précis ein ? Il y a plein de chance que tout recommence à bien aller…. Mais chérie, pour le moment c’est…. Pour le moment, tu es paralysée des deux côté amour, je … » Artémis cligna des yeux. Elle entendait bien ce que Rosalie lui disait, vraiment mais elle n’était pas sûre de comprendre. Non en fait, elle n’était juste pas sûre de vouloir comprendre. Le regard de la blonde se posa alors sur le mur en face d’elle tandis qu’elle essayait d’assembler tout ce que venait de lui dire la blonde. « Rosalie… est-ce que tu es en train de me dire que je ne peux plus marcher … ? » finit-elle par dire au bout d’un long moment. Elle lança alors un regard suppliant à la blonde. Elle ne voulait surtout pas que la jeune femme confirme ça. Elle voulait lui entendre dire que c’était une blague et que tout irait bien. Elle ne demandait pas grand-chose là tout de même.

Le silence entre elle et Artemis lui parut comme l’un des plus longs moments de son existence. Elle ne voulait pas brusquer la blonde, elle devait la laisser comprendre à sa manière. Elle se détestait sur le coup, elle détestait tout le monde. Quelqu’un, elle, aurait dû trouver la solution avant que l’Américaine se réveille. C’était son travail après tout. Elle aurait dû… Elle serra ses doigts autour de la main d’Artemis. Ce n’était pas la première fois, ou bien la dernière, qu’elle annonçait ce genre de nouveau à des gens. Elle avait toujours été extrêmement détachée. Qu’est-ce que sa pouvais bien lui faire que le mari d’une t’elle avait un tumeur sur la colonne, ou autre ? Elle ne se laissait pas toucher, parce qu’elle n’était pas concernée, elle n’avait aucune peine pour l’homme ou la femme, elle ne les connaissait pas, elle était loin d’être emphatique. C’était une question de survie avec un métier comme le sien. Si elle commençait à se remettre en cause à chaque mauvaise nouvelle… Oui, elle se sentirait mal si elle perdait quelqu’un, si elle faisait une erreur, mais elle était parfaite et savait très bien ce qu’elle faisait, ce n’était jamais arriver. Pas encore du moins, et elle avait bien envie de continuer sur cette lancée. Mais Artemis… Ça la touchait directement, parce que tout ce qui faisait mal à la blonde lui faisait mal à elle aussi, ça avait toujours été comme ça. Enfin… Elle ne souffrirait jamais autant qu’elle, mais juste assez pour ne pas la laisser tomber. « Rosalie… est-ce que tu es en train de me dire que je ne peux plus marcher … ? » L’Anglaise hocha la tête doucement. Elle réussissait à peine à soutenir le regard d’Artemis en ce moment, elle savait qu’elle lui ferait, mal peu importe ce qu’elle allait dire. « Temporairement…. Personne à dit que c’était fixer dans le béton, je te jure que si y’a un moyen… Tu vas remarcher okay ? Promis. Juste… Ça peut prendre du temps chérie, beaucoup de temps… » Rien n’était encore sûr. Elle aurait bien voulu lui promettre une danse au bal à Noël ou bien qu’elle courait le prochain marathon, mais elle ne voulait pas lui mentir non plus. Ça ne servait à rien, elle était consciente. Elle réalisait que très peu ce que sa voulais dire pour son amie, jamais elle ne pourrait se mettre à sa place. Mais elle réalisait très bien qu’elle avait failli la perde, qu’elle avait failli disparaitre pour toujours et juste y penser lui donnait envie de fondre en larme. Mais elle n’était pas si égoïste que ça, elle redressa la tête et laissa, un soupire, franchir ses lèvres pour s’empêcher de pleurer, elle devait être forte… « C’est temporaire… » Sa voix avait moins de conviction qu’elle aurait voulue, mais c’était vraiment le mieux qu’elle pouvait offrir maintenant.

Artémis avait bien entendu ce que Rosalie venait de lui dire. Très bien même. Pourtant, les mots peinaient vraiment à prendre un sens pour elle. La jeune femme garda le silence un long moment, tandis qu’elle essayait de se faire à ce que son amie venait de dire. Et puis, elle reprit enfin à la parole, demandant à Rosalie si elle était en train de lui dire qu’elle ne pouvait plus marcher. C’était ce qu’elle avait compris, c’était le sens que les mots de la blonde avaient finit par prendre mais elle espérait tellement avoir mal compris. Elle aurait tellement voulu que Rosalie lui dise que c’était une blague et qu’elle l’avait bien eue là tout de suite. Elle l’aurait détesté pour avoir fait une blague aussi nulle mais elle savait qu’elle détesterait encore plus Rosalie si elle confirmait ça. Ce qu’elle fit. « Temporairement…. Personne à dit que c’était fixer dans le béton, je te jure que si y’a un moyen… Tu vas remarcher okay ? Promis. Juste… Ça peut prendre du temps chérie, beaucoup de temps… » Artémis déglutit. Elle avait l’impression qu’une massue venait de lui tomber sur la tête, encore. Ce n’était donc pas suffisant qu’elle soit rendue pauvre et qu’elle ait faillit mourir, il fallait en plus qu’elle ne puisse plus marcher… temporairement. Rosalie avait dit temporairement et elle insistait bien sur ça puisqu’elle venait de le répéter encore. Peut-être parce que c’était censé la faire se sentir mieux ? Le fait que ça ne reste pas forcément toujours comme ça. Sauf que ça ne la faisait pas se sentir mieux. Elle ne ressentait pas grand-chose là en fait, elle était comme sonnée, les pensées se bousculaient dans sa tête et c’était tout. « Ok. » finit-elle par dire au bout d’un long moment. C’était la seule chose qu’elle était en mesure de dire maintenant. « Je suis fatiguée Rosalie. » Ca aussi elle pouvait le dire. Elle voulait dormir et ne plus penser à tout ça. Pas maintenant en tout cas. Dans longtemps peut-être mais juste pas là.

FIN
Heureusement vu la gueule de la réponse