JOSHUA & ELLA ❝ life can be so unfair, love is fucking hard ❞

Pour la énième fois de la semaine, j'appelais mon patron en lui disant que je ne pouvais pas venir travailler aujourd'hui. Il n'avait pas le choix, il m'était tout bonnement impossible de me concentrer plus de cinq minutes et autant dire que, pour apprendre mes lignes, c'était tout bonnement infaisable. Sortant de l'appartement, je tira le col de mon manteau pour me cacher du léger vent qu'il y avait et commençais ma marche vers le métro. Prendre les transports en commun – surtout sous-terrain – n'était pas vraiment quelque chose pour laquelle j'étais douée mais depuis que Joshua était à l'hôpital, dans un coma très léger, il m'était impossible de faire quoi que ce soit. La dernière fois que j'avais croisé le regard du jeune africain, il m'avait avoué être amoureux de moi, il m'avait avoué m'aimer et je n'avais rien répondu à part un baiser, un simple baiser qui ne reflétait en rien ce que je ressentais pour le jeune pompier. Depuis, tous les jours, je me rendais à l'hôpital et restais assise, à côté de lui, toute l'après-midi. De nombreuses fois, je lui avais parlé, je lui avais dis ce que je ressentais, ce que j'aurais du lui dire l'autre soir. Je me perdais même à lui proposer un strip-tease s'il se réveillait mais rien. Les jours passaient et se ressemblaient. Il était toujours dans son lit d'hôpital, des tuyaux de tous les côtés, les médecins venant vérifier ses constantes plusieurs fois par jour et voir l'étendue de ses brûlures. Le métier de pompier était risqué, il le savait et pourtant, il avait signé. Tout c'était toujours très bien passé mais pour une fois, il avait chuté et avait été brûlé au premier degrès. Entrant dans la bouche de métro, je sentais ma gorge se serrer. L'odeur nauséabonde me donnait envie de vomir mais c'était ma façon de me punir, la drôle de façon que j'avais trouvé pour me punir de n'avoir rien dit plus tôt, e n'avoir tout bonnement rien dit. Je n'étais même pas sûre qu'il m'avait entendu alors qu'il était dans le coma. Qui sait, peut être avait-il tout entendu ou non, rien. Je n'y connaissais rien en médecine et je ne pouvais rien demander à Arizona, n'ayant toujours aucune nouvelle de ma jumelle. Doucement, j'entrais dans une rame de métro et grimaça lorsque l'odeur de transpiration des passagers me chatouilla le nez. J'étais partie pour cinq minutes d'apnée. J'avais l'impression que le temps ne passait pas, que ça mettait des heures avant d'arriver dans le coin formel de la ville. Les ambulanciers avaient placé Joshua dans l'hôpital du Civic Center et cela me faisait une sacré trotte tous les jours mais je le faisais pour lui, pour voir son visage reposé mais aussi parce que j'en avais envie. Bien entendu, le voir comme cela ne me plaisait guère, j'avais mal au cœur en pensant à l'idée de le perdre mais je n'avais pas le choix. Montant les escaliers qui me séparaient de sa chambre, j'inspirais un grand bol d'air. Je ne devais pas avoir l'air d'une dépressive, je devais être souriante et tenter d'être joyeuse et enjouée au maximum. Il fallait de l'énergie positive. Passant la porte, je salua le docteur qui vérifiait ses constances et me posa sur une chaise. « Il va mieux j'ai l'impression. Votre visite doit lui faire du bien » Je pouffa légèrement avant de sourire et de prendre la main de Joshua dans la mienne. Sa peau était chaude et c'était agréable puisque j'avais les mains plutôt fraîches. Soufflant légèrement, je ferma les yeux quelques secondes avant de lancer « Mais réveille toi espèce d'égoïste. Tu as assez dormi pour dix jours, tu ne crois pas ? » Question rhétorique mais pourtant, j'espérais tant bien qu'il allait enfin ouvrir les yeux et me dire qu'il n'était pas égoïste. Me levant, je déposa un baiser sur le front de Joshua avant d'allumer la télévision, mettant le son au plus bas possible. Main dans la main, je regardais l'émission qui était diffusée à l'heure là sur une chaîne publique. Sentant quelque chose bouger dans ma main, je tourna les yeux et vis les doigts de Joshua bouger. Je me leva d'un bon et appela les infirmiers qui arrivèrent rapidement. Le jeune Walling se réveillait petit à petit et un large sourire se dessina sur mes lèvres, large sourire accompagnée d'une larme. Cinq minutes plus tard, les infirmiers étaient partis et le jeune homme était plus ou moins réveillé, un peu dans le zig. « Ca va, tu te fais pas trop attendre » lançais-je, léger sourire sur les lèvres. Posant une fesse sur le bord du lit, je dis « Ca va ? Tu te sens comment ? » Mal, sûrement très mal mais je me devais de lui poser la question, histoire de savoir...

Ce baiser, il devait avouer qu’il ne s’y était pas attendu. Il avait avoué à Ella qu’il l’aimait et elle l’avait embrassé. Seulement, ils avaient été interrompus par le téléphone de la jeune femme, puis par le sien. Il avait été appelé sur un incendie. En arrivant à la caserne, il demanda pourquoi il avait été appelé. Il n’était pas de service. Seulement, il y avait un souci avec l’incendie. Il avait prit plus d’ampleur et du coup des unités supplémentaires étaient demandées et donc plus de pompiers. Il était partit se changer rapidement, avant de sauter dans un des camions et d’arriver à l’adresse indiqué. En effet, le feu était immense et il ne voulait pas s’arrêter. Ecoutant son chef d’équipe, il fut de ceux qui devaient aller dans le bâtiment pour sortir les victimes qui restaient à l’intérieures et voir s’ils n pouvaient pas trouver le point de départ du feu. Mettant son casque et vérifiant son oxygène, il suivit deux autres collègues et derrière lui, il y en avait deux autres. Joshua partit avec une autre dans les pièces de l’aile ouest du bâtiment. Ils sortirent plusieurs personnes et il repartit pour tenter de trouver le point de départ. Seulement, il ne fit pas attention à l’étendu du feu et il se retrouva prit au piège. Voyant des flammes partout, il tenta d’appeler son équipe pour leur demander de venir le sortir de là, mais apparemment sa radio ne marchait plus et il savait que ses bombonnes d’oxygène ne le feraient pas tenir longtemps. Pendant plusieurs minutes, il chercha une autre issue. Il finit par voir une fenêtre plus loin. Il y alla doucement, faisant attention, seulement, la fenêtre avait apparemment était condamnée, vu qu’il n’arrivait pas à l’ouvrir. Seulement, il n’eut pas le temps d’y réfléchir plus qu’il sentit son bras lui faire mal. Il vit le feu qui avait commencé à traverser sa combinaison et il tenta de forcer la fenêtre. Seulement, l’oxygène manqua et il finit par s’évanouir.

Ses collègues avaient finit par le retrouver et à temps, parce que quelques secondes de plus et il serait mort. Il fut transporté immédiatement à l’hôpital où on lui donna les meilleurs soins. Seulement, il ne se réveilla pas. Le coma l’avait attrapé et il dormait profondément, comme disait certains collègues. Pendant ces quelques jours, il n’avait pas eu un mouvement de sa part. Mais aujourd’hui, il eu des sensations. Il entendit quelques bruits, sans doute ceux du couloir et il chercha à bouger. Ce furent ses doigts qui firent les premiers mouvements. Il bougea encore ses doigts, des deux mains et il ouvrit doucement les yeux. Seulement, la lumière des néons l’agressa et il grimaça, ouvrant les yeux plus doucement. Ecoutant les questions des médecins, il y répondit comme il pouvait. Au premier abord, pas de problème de mémoire, mais ils comptaient lui faire passer des tests. Voyant Ella s’asseoir près de lui, il l’écouta alors parler.

Faible.

C’était tout ce qu’il avait trouvé comme mot pour le moment.

J’ai soif.

Il regarda la carafe d’eau et le verre qui était un peu plus loin. Il avait bien envie de boire un peu et il apprécia que la jeune femme l’aide.

Merci.

C’est alors qu’il grimaça en sentant son bras droit lui faire mal. Tournant la tête, il vit son bras bandé. Il fronça les sourcils et commença à bouger les jambes. Ca faisait un peu moins mal, mais son dos lui fit beaucoup plus mal.

C’est grave à quel point ?

Il avait besoin de savoir si ça le ferait rester chez lui toute sa vie ou s’il pourrait quand même avoir une vie normale.

Depuis que Joshua était dans le coma, je n'avais pas énormément dormi, pour ne pas dire pas du tout. Mes yeux étaient cernés comme pas possible mais je camouflais tout cela derrière une bonne couche de fond de teint et de fard à paupières. Quand on me voyait comme cela, on pourrait presque croire que je dormais neuf à douze heures par nuit. J'avais attendu ce moment avec tellement d'ardeur et de force que l'émotion me submergea lorsque je vis les yeux de Joshua s'ouvrir. Il n'était pas mort, allelujah. Levant légèrement les yeux au ciel, je remercia très rapidement l'être céleste qui se trouvait au dessus de ma tête. J'avais perdu trop de monde et l'africain n'allait pas m'être arraché. Me moquant légèrement de lui, j'espérais qu'il ne m'en voudrait pas trop. J'avais plutôt mal agis lors de notre dernière discussion et j'espérais qu'il allait pouvoir l'oublier. « Faible. J'ai soif » Regardant mon ami, je lui fis un léger sourire et me leva pour lui servir un verre d'eau. J'en profita pour m'en servir un en même temps – bien que j'étais bien plus tentée par un coca light – et me dirigea vers lui. Je l'aida à boire quelques gorgées et fis mon maximum pour éviter les fausses routes. Il devait faire le maximum et avec toute la fumée qu'il avait inhalé lors de l'incendie, je ne voulais pas faire de bêtises. Autant éviter de le tuer maintenant qu'il était réveillé. Cette petite pensée – certes morbide – m'arracha un sourire mais je ne dis rien. Il n'était sûrement pas d'humeur pour rire sur ce genre de choses et je ne pouvais que le comprendre. Me posant sur la chaise à côté du lit, j'éteignis la télévision et le vis grimacer. Suivant son regard, mes yeux se posèrent sur son bras et fis une légère grimace. L'écoutant, je ris légèrement avant de dire « Brûlure au premier degré sur une petite partie de ton bras. Ne t'inquiète pas, ça ne se voit presque pas. Enfin, d'après ce que les médecins ont dit parce que je n'étais pas là pour voir ce qu'il y a eu... Mais ne t'inquiète pas, tu pourras toujours bosser le soir au stripclub, ça fera même super héros ! » Je lui fis un clin d'oeil avant de lui sourire. J'étais heureuse qu'il se sente mieux, qu'il soit enfin réveillé. J'étais plus qu'heureuse, euphorique, prête à sauter partout mais je me retenais, je me contenais tant bien que mal. J'avais envie de lui sauter dessus, de le prendre dans mes bras, de l'embrasser mais je m'efforçais de rester plus ou moins distante. Et s'il ne se souvenait de plus rien ? Et s'il avait dis ça pour me faire taire ou me mettre dans son lit ? Je me souvenais totalement des mots qu'il avait utilisé et pourtant, j'avais peur d'avoir halluciné. Je n'aimais pas être dans cette position, dans cette situation de non dit mais je ne voulais pas faire le premier pas. Il y avait une chance sur deux pour qu'il ne se souvienne de rien, pour qu'il ait tout oublié. J'avais lu de nombreux articles disant qu'un tel choc pouvait faire changer une personne du tout au tout... Doucement, j'attrapais sa main et la pressa doucement, léger sourire sur les lèvres. « Tu te rappelles de quelque chose Joshua ? De ce qui c'est passé cette nuit là ? Tes collègues n'ont pas trop compris comment tu t'es retrouvé seul entre les flammes.... Ils sont venus tous les jours après leur service, chacun leur tour et je pense qu'ils ne vont pas tarder. » J'avais vu passer pas mal de monde en une semaine et j'avais sympathisé avec une bonne partie des pompiers de la caserne de mon ami. Ils avaient tous été là, à son chevet, à lui dire de se réveiller parce que sinon quelqu'un allait me sauter dessus, en vain. Doucement, je soufflais « Je suis soulagée que tu sois réveillé... Je n'aurais pas supporter que tu m'abandonnes comme une chaussette sale » Au moins, c'était dit... J'avais toujours compté sur lui et cela n'était pas prêt de changer, en aucun cas. Il était Joshua Walling, mon Joshua, MON meilleur ami et plus... Qui sait..

Son bras droit et son dos lui faisait mal. Du coup, il paniqua, se demandant si c’était très grave ou pas. Il écouta alors la jeune femme répondre et il hocha la tête.

D’accord.

Il ne dit rien sur le club. Sur son second métier. Il avait d’abord pensé à sa vie, pas à ça. Du coup, il ne savait pas vraiment ce qu’il devait penser de la réaction de sa meilleure amie. Est-ce qu’elle tentait de lui faire comprendre qu’elle n’était pas intéressée par une relation amoureuse ? Il n’en savait rien et il préféra ne rien dire à ce sujet. Elle n’avait fait que l’embrasser et pour lui c’était bon signe, mais il ne pouvait pas en être sûr à cent pour cent, du coup il ne savait pas vraiment comment réagir face à la brunette pour le moment. Sentant sa main dans la sienne, il tourna la tête vers la jeune femme. Tentant de reprendre doucement ses esprits, il écouta alors la jeune femme parler. Il était content que ses collègues pompiers soient passés le voir. Ca faisait plaisir. De toute façon, ils passaient tous un jour par là. Il y avait souvent des accidents et apparemment là, ils ne savaient pas vraiment ce qui s’était passé. Il allait répondre, mais il l’écouta reprendre la parole et il esquissa un sourire.

Tu es ma meilleure amie, je ne vais pas te laisser toute seule.

Il garda son sourire, même s’il savait que ses propos n’étaient pas totalement vrais. Vrais, dans le sens où il aurait préféré lui dire qu’il l’aimait, seulement, il ne préféra pas en parler et il préféra revenir sur ce qu’elle avait dit un peu avant.

Je me souviens de l’incendie. Les premiers pompiers sur place avaient besoin de renfort et c’est pour ça qu’ils m’ont demandés de venir. Je devais m’occuper de faire sortir les occupants des lieux et je suis ensuite retourné tenter de trouver l’origine du feu. Seulement, je me suis retrouvé piégé par les flammes et j’ai tenté de sortir par une fenêtre qui ne s’ouvrait pas. Après ça, je ne sais pas si c’est qui s’est passé.

Il fronça les sourcils, cherchant, mais rien ne vint. La suite c’était son réveil aujourd’hui.

Tu es venue me voir tous les jours ?

Comme à mon habitude, lorsque j'étais stressée, je disais tout et n'importe quoi. En l'occurrence, je disais n'importe quoi. Qu'est-ce qu'on en avait à chier de son métier au club alors qu'il avait pu mourir il y a une semaine. J'étais une idiote et ma tentative désespérée de détendre l'atmosphère ne portait pas ses fruits mais alors pas du tout. J'avais surtout l'air d'une jeune fille paumée, une jeune femme qui ne comprenait pas grand chose à ce qui lui arrivait. Tout se mélangeait dans ma tête. J'avais envie de le prendre dans mes bras – avec précaution – mais j'avais peur de sa réaction. Comme il venait de la dire, j'étais sa meilleure amie. Mon cœur se serra à ses mots. Je n'avais pas envie d'être sa meilleure amie, je voulais être plus que sa meilleure amie mais je préféra cacher ma déception derrière un léger sourire. Il ne fallait pas faiblir, son coma lui avait peut être fait comprendre ô combien la vie était importante et surtout, qu'il ne fallait pas – en aucun cas – s'enticher d'une potiche comme moi. Doucement, j'écoutais ce que le jeune homme se souvenait de l'incident et ses paroles concordaient totalement avec le récit que m'avait dit ses collègues. Il était reparti voir d'où venait le feu et rien, il n'avait pas réussi à sortir. Je m'étais longtemps demandée pourquoi il était parti tout seul, pourquoi il n'avait pas brisé la vitre même si l'appel d'air aurait pu être catastrophique. Depuis une semaine, je me posais des centaines de questions mais n'avais jamais osé les poser à voix haute et je ne comptais pas le faire maintenant. Je devais ménager l'africain et sûrement pas lui passer un interrogatoire digne d'un officier de la Gestapo. « Tu n'as pas de trou de mémoire ? Tu te souviens de toute cette soirée ? Absolument tout ? » Ma question était plutôt large mais il ne fallait pas avoir un doctorat pour comprendre que je parlais de l'avant soirée, de tout ce qui c'était passé au bar. J'espérais qu'il me dise qu'il se souvenait de tout, qu'il m'avait effectivement avouer m'aimer et que ce n'était pas une mauvaise blague. Je l'espérais mais il était bien capable de nier de fond en comble ses souvenirs pour ne pas avoir à le répéter. J'avais peur de le brusquer, de lui faire plus de mal que de bien à le forcer à parler, à le secouer un peu trop. Déposant un baiser sur son front, je me posa un peu plus loin sur la chaise – fort peu confortable – que j'avais occupé pendant près d'une semaine. Sourire sur les lèvres, je secoua légèrement la tête en signe d'acquiescement. Oui, j'étais venue tous les jours et avais passé un temps infini entre ces murs... « Oui, tous les jours. Onze heure-dix neuf heures jusqu'au cas où tu te réveilles... Mon patron va être heureux de te savoir réveillé, je n'aurais plus d'excuses pour ne pas aller travailler » Un léger rire s'échappa de mes lèvres. J'allais devoir apprendre mon texte, enfiler ma tenue d'infirmière et jouer avec Lena. Je continuais de regarder le jeune africain, sourire sur les lèvres et dis « On entend quelque chose quand on est dans le coma ? Le médecin m'a dit de parler, que ça aidait mais j'ai pu dire tout ce que je voulais, tu n'as jamais bougé le moindre cil. » Et pourtant je lui en avais dis des choses qui auraient fait plus que le faire ciller en temps normal. J'avais été plutôt inventive pendant ces longues journées passées à attendre, les fesses engourdies d'être restée trop longtemps assise. Tout en passant une main dans mes longs cheveux bruns, je regarda autour de moi et ne vis personne à l'horizon pour me sortir de mon pétrin si jamais je m'aventurais sur une pente glissante. Me raclant la gorge, je dis « Tu te souviens de ce que tu m'as dis l'autre soir ? » J'étais directe mais je ne pouvais pas tourner trop longtemps autour du pot. S'il me disait que non, je pourrais toujours inventer une imbécillité pour ne pas le rendre plus confus qu'il ne l'était déjà. J'étais une bonne actrice après tout...

Je crois que oui.

Voulait-elle parler de sa déclaration et du baiser ? Il n’en savait rien et il ne voulait pas trop s’avancer. Du coup, il préférait ne pas trop en dire et voir plutôt ce qu’elle avait à lui dire à ce propos. Mais aussi vite elle ne pensait pas du tout à cela. Si ça n’était pas ça, il se disait qu’il allait être embêté, parce qu’il ne voyait pas de quoi elle voudrait parler autrement. Appréciant son baiser sur son front, il la regarda s’éloigner et il se dit que ça ne devait pas être ça dont elle voulait parler. Il soupira doucement, mais ne rajouta rien à ce sujet. Il avait demandé à la jeune femme si elle était venue tous les jours. Le médecin lui avait dit que ça faisait une semaine qu’il était dans le coma et il était content de savoir que la jeune femme était venue pendant toute la semaine.

Donne-lui l’excuse de devoir rester veiller sur moi, vu que je ne peux pas vivre tout seul pour le moment.

Il savait que c’était lui proposer de venir chez lui pendant un temps ou que lui soit chez elle, mais il se disait qu’au vu de ses blessures, il n’aurait sans doute pas besoin d’aide particulière. Peut-être pour l’aider à mettre de la crème sur ses blessures et encore. Quand elle parla de savoir s’il avait entendu quelque chose quand il était dans le coma, il fronça les sourcils.

J’entendais des voix, mais je ne comprenais pas.

Il leva la tête vers la jeune femme.

Pourquoi ? Tu m’as dis des choses que je dois savoir ?

Fixant la jeune femme, il devait avouer qu’il n’avait pas entendu de propos distincts. La question qu’elle lui posa ensuite le surprit et il ne savait pas ce qu’il pouvait exactement répondre. S’il disait oui, soit elle lui disait qu’il devait l’oublier, soit elle lui disait que c’était réciproque. Devait-il tenter sa chance ?

A propos de quoi ?

Ah bah bravo, c’est malin ça ! Ca allait vachement l’aider à ce que la jeune femme lui avoue ses sentiments.

Avant ou après que le type qui te draguais ne soit partit ?

C’était déjà un peu plus précis, mais il n’osait pas encore parler trop de ce qui s’était passé. Il préférait qu’elle en dise plus pour qu’il ne se prenne pas un râteau.

« Je crois que oui. » Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Il n'avait pas tout oublier. Non, il n'avait pas un trou béant dans sa mémoire et cela me rassurait énormément. J'avais déjà du subir le trou de mémoire d'Arizona et il fallait avouer que j'étais bien heureuse de ne pas avoir à revivre tout cela : tout expliquer aux gens, expliquer à la personne que si les gens étaient aussi mielleux était pour une 'bonne raison'. J'avais assez donné dans ce rôle de guide et le savoir en bonne santé mentale me rassurait. Bien entendu, les médecins m'avaient prévenu que les quelques secondes où il avait été privé d'oxygène risquait de le changer un peu mais pour le moment, je voyais toujours le même homme. Il avait traversé pas mal de choses ces derniers jours et pourtant, il restait toujours plutôt bien en chair et n'avait mis guère de temps à tout assimiler. Qu'est-ce que cela avait été long avec Arizona de la voir galérer pour tout, pour se souvenir de sa vie, de ses amis, des gens en qui elle avait l'habitude de faire confiance. L'écoutant, je dis « Je ne suis pas trois fois sûre que ça marche avec lui mais j'essayerais ! Au pire, je te fais venir sur le plateau avec ta blessure de super héros, ça fera un acteur en moins à trouver » Je lui fis un léger sourire mais c'était plus que probable en effet vu le thème de la série. En tout cas, une chose était claire et nette, il était hors de question que je laisse l'africain tout seul. Il n'allait pas pouvoir travailler à la caserne le temps d'être sûre que tout irait bien et surtout que ses brûlures ne lui fassent plus trop mal et cela allait le miner plutôt pas mal. Joshua était un homme d'action et je le voyais bien déprimer devant le canapé si on lui interdisait la caserne et qu'on le forçait à prendre un congés au club de strip tease. Il allait devenir fou et c'était pour cela qu'il m'avait à ses côtés. Après tout, il pouvait très bien venir à la maison, il connaissait très bien l'appartement, Indiana l'appréciait plutôt pas mal et il ne gênait pas le moins du monde. Souriant à ses deux dernières phrases, je dis, sur le ton de l'amusement « J'ai tenté de te motiver pour te réveiller mais ça n'a pas marché ! » Léger sourire sur les lèvres, je dis « Mais ne compte pas sur moi pour te les redire, il ne faut pas trop rêver non plus ! » Bien entendu j'avais pensé tout ce que j'avais dis mais je n'étais pas le genre de jeune femme à dire clairement 'si tu te réveilles, je te fais un strip tease'. J'étais plutôt directe en temps normal, mais là, autant éviter de choquer le jeune brun ! Son petit cœur était fragile et en tant qu'infirmière – au cinéma – je me devais de le protéger et non pas de l'enfoncer. Plus les minutes avançaient et plus lui demander s'il se souvenait de ce qu'il m'avait avoué me titiller l'esprit. Je ne pouvais pas rester plus longtemps dans le doute mais j'avais peur de me prendre un vent. Peut être se souvenait-il de la soirée en gros mais pas en détail. Peut être faudrait-il que j'attende plusieurs jours que tout s'éclaircisse à nouveau dans sa tête. L'envie de savoir était trop forte et je n'attendis guère plus longtemps pour savoir. « Après. Avant n'était pas forcément la partie la plus agréable qu'il soit » lui dis-je en référence à notre dispute et au fait qu'Arizona avait pris la poudre d'escampette. Il s'était passé une semaine depuis son départ et je n'avais toujours aucune nouvelle... me posant sur le rebord du lit, je dis « Tu m'as dis plein de choses, des tas de trucs et je me demandais si tu les avais toutes pensées et surtout si tu les pensais toujours... On ne sait jamais, un coma, sept jours pour réfléchir et hop » Je ne l'espérais pas absolument pas mais on ne savait jamais... Le regardant dans les yeux, j'attendais un geste, un mouvement de sa part pour ma rassurer ou m'enfoncer, au choix.

Il vit la jeune femme sourire, mais il ne savait pas si c’était vraiment un bon signe. Cependant, il sourit à son tour à ces remarques. En effet, il pourrait faire partit des acteurs au besoin.

Sans problème, mais je ne serais pas cascadeur.

C’est vrai que sur ce coup là, il l’avait échappée belle. Du coup pour un film il ne serait clairement jamais cascadeur. Puis, la conversation tourna vers du sérieux. Ce qui s’était passé quand ils étaient sortit avant la mission de sauvetage de Joshua. Il y allait avec des pincettes. Il n’avait pas eu de réponse d’Ella quand il lui avait avoué ses sentiments, du coup, il ne voulait pas dire que oui il se souvenait de tout et surtout du fait qu’elle n’avait pas répondu à ses propos. Elle l’avait embrassé d’accord, mais pour lui, ça n’était pas assez pour comprendre ce que voulait vraiment la jeune femme. Flut, elle ne disait pas ce qu’elle ressentait. Il se retrouvait donc là à devoir dire toute la vérité. En effet avant que l’homme qui avait tenté de la draguer n’était pas des moments vraiment très agréables pour l’un, comme pour l’autre. Seulement, elle lui demandait s’il avait vraiment pensé tout ce qu’il avait dit. Il hésita et fronça les sourcils, avant de la regarder à nouveau.

Si je ne le pensais pas, que se passerait-il ? Et si je le pensais ?

C’était vraiment ce qu’il voulait savoir, mais il voyait que la jeune femme semblait vouloir d’abord avoir confirma.

Je me souviens de tout et oui, j’ai voulu t’empêcher de finir la soirée avec un autre. Seulement, je ne peux pas revenir sur ce que je t’ai dis, parce que ça serait mentir.

En effet s’il lui disait qu’il n’avait pas pensé une seule seconde l’aimer, ça serait vraiment mentir et ça lui ferait du mal pour rien.

Je t’aime.

Il fixa la jeune femme. Il l’avait redit, mais il ne savait pas comment elle allait réagir. Elle ne lui avait pas répondu la première fois, du coup, il commençait à être nerveux sur le fait qu’elle pourrait lui dire de ne pas ressentir ce genre de choses envers elle, parce qu’ils étaient uniquement amis. Si elle venait à lui dire cela, il savait qu’il ne pourrait pas la voir pendant un long moment, pour pouvoir s’en remettre.

« Non mais tu pourras toujours être mon patient préféré ! On pourra faire comme Izzie dans grey's anatomy avec Denny. Tu seras mourant et je te ventilerais à l'aide d'une pompe manuelle pour que tu ais un coeur » je laissa échapper un léger rire même si cela n'avait franchement rien de très drôle. Je n'imaginais même pas si ce qui c'était passé dans cette série à grand succès se passait pour de vrai. J'essayais de ne pas me perdre dans ces pensées étranges et de me concentrer à nouveau sur ce qui se passait ici, dans cette chambre d'hôpital qui était bien réelle à côté de celle dans laquelle je passais les trois quart de ms journées en studio. Je savais que mon meilleur ami allait bien et j'en profitais donc pour voir s'il se souvenait de ce qu'il m'avait dis il y a une semaine. Il y avait une chance sur deux pour qu'il ait tout oublié et vu la chance que j'avais, il allait sûrement tout oublié. Alors que j'attendais une réponse du jeune homme, je repensais à ma discussion avec Enorah l'autre jour. Joshua était bel et bien le seul homme qui ne me fuyait pas, le seul et l'unique qui me faisait me sentir bien et il m'avait fallu des mois – voire des années – pour comprendre que c'était bien plus que de l'amitié qu'il y avait entre nous. La jeune australienne me l'avait bien fait remarqué, je cachais le jeune homme comme s'il était une pierre précieuse, ce qu'il était à mes yeux à vrai dire. Voyant son visage se fermer, je me sentis mal à l'aise. « Si je ne le pensais pas, que se passerait-il ? Et si je le pensais ? » Je passa une main sur mon visage et inspira doucement. Il ne répondait pas du tout à mes interrogations et me faisait encore plus peur qu'autre chose. Pendant ces sept jours, je m'étais faite à l'idée d'avoir un petit ami, d'être en couple avec un homme qui me connaissait par cœur et qui savait à quoi s'attendre avec moi. Depuis Elijah, jamais l'envie – ni même l'idée – de me mettre en couple ne m'avait traversé l'esprit. Seulement aujourd'hui, tout était différent, absolument tout. C'était Joshua, c'était l'homme en qui j'avais le plus confiance au monde et même si j'avais plus que peur de le perdre si notre 'histoire' se terminait, je commençais doucement à croire que cela en valait la peine, qu'il en valait la peine. Mon visage était – à mon tour – un peu tendu, mes sourcils étaient froncés. J'étais prête à l'entendre dire qu'il avait dis ça pour m'attirer dans son lit, pour me détourner du jeune homme mais ce n'était pas le cas. En moins de temps qu'il en faut pour dire 'ouf', mon visage se détendit à nouveau et un léger sourire se dessina sur mes lèvres. « Je t'aime » Mon cœur s'arrêta une demi seconde. Je n'en revenais pas, toujours pas. Pendant une semaine je m'étais répété ces mots dans ma tête et les entendre à nouveau me retournait littéralement le cerveau. Inspirant une grande bouffée d'air, je me pencha légèrement et déposa un léger baiser sur les lèvres de l'africain. Une fois encore, je prenais la solution de facilité mais il me fallait un certain temps pour tout emmagasiner, pour tout introduire dans ma petite tête. Me redressant, je le regarda et dis « Je.. Moi aussi Joshua. J'ai passé une semaine à espérer que je n'avais pas rêvé, une putain de semaine à prier pour que tu te souviennes de tout. Je crois que ça m'aurait anéanti si tu te souvenais de plus rien ou ne te serais pas réveillé » Je n'arrivais toujours pas à lui dire les trois mots qu'il venait de me dire, ils étaient coincés au milieu de ma gorge. Je l'avais dis trop peu de fois et la dernière fois remontait à il y a plus de huit ans.. Seulement je connaissais Joshua et je savais que cela était important pour lui. Collant mon front au sien, je lui fis un léger sourire et déposa une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes, furtivement. « Moi aussi, je t'aime » lui dis-je, léger sourire sur les lèvres. Ce n'était pas si difficile que cela et, pour la première fois depuis longtemps, je me sentais en sécurité...

L’africain grimaça aux propos de la jeune femme. C’est vrai que la relation Izzie/Denny avait été belle, mais la fin n’était pas vraiment ce qu’il voulait pour lui. Il préférait être celui qui restait en vie. Mais, il ne dit rien à ce sujet. Seulement, le sujet sérieux arriva. A savoir s’il n’avait pas perdu la mémoire et surtout, s’il se souvenait de ce qu’il avait dit avant de devoir partir. Le fait qu’il était amoureux de la jeune femme. Il ne fut pas direct dans sa réponse et il savait que ça pouvait être bon et mauvais. Seulement, elle ne lui avait pas retourné ses sentiments. Elle n’avait fait que l’embrasser, mais pour le jeune homme, ça n’était pas assez, parce qu’il ne savait pas ce que ça voulait vraiment dire. Il comprenait aussi que la jeune femme voulait savoir la vérité. Avait-il dit ça pour qu’elle n’aille pas avec autre ? Etait-ce parce qu’il voulait juste coucher avec elle. Mais, s’il était sincère, qu’est-ce que ça voulait dire exactement ? Lui-même n’en était pas certain, mais il voulait que la vérité soit dite et surtout que la jeune femme lui dise clairement si elle ressentait plus que l’amitié pour lui ou s’ils devaient en rester. Si c’était la seconde solution, il lui faudrait du temps pour s’en remettre. Il pensait que le temps pourrait faire en sorte qu’il la revoit, mais finalement, ça n’était pas sûr qu’il puisse la revoir. On ne peut pas taire des sentiments et Joshua ne voulait pas rester loin de la jeune femme, mais si elle ne voulait pas plus de lui qu’un ami, ça serait dur de rester près d’elle. Mais finalement, il lui avoua à nouveau l’aimer. Fixant la jeune femme, il attendit une réaction, se demandant ce qu’elle allait dire et faire envers lui désormais.

La regardant se pencher vers lui, il ne bougea pas, se laissant embrasser. Elle refaisait comme la dernière fois et il soupira doucement. Il pensa alors qu’elle voulait juste une amitié avec lui et il allait devoir se faire à l’idée. Cependant, il écouta ce qu’elle avait à lui dire. C’est alors qu’il l’entendit dire qu’elle aussi avait des sentiments pour lui. Il esquissa un sourire et la regarda, ne voulant pas lâcher son regard pour être sûr de ne pas avoir eu une hallucination auditive. La regardant à nouveau se pencher, il sentit son front contre le sien et il la laissa faire. Appréciant, son léger baiser, il l’écouta lui avouer ses sentiments et il se mit à sourire. Levant doucement le bras, il posa sa main sur la joue de la jeune femme et il se mit à sourire, avant de venir l’embrasser. Ce fut plus long que ceux de la jeune femme. Il voulait profiter du moment avec Ella. Il ne voulait pas la laisser partir, pas maintenant. Seulement au bout d’un moment le manque d’air se fit sentir et il s’éloigna un peu de la jeune femme, reprenant la position qu’elle leur avait donné en posant son front sur le sien. La fixant dans les yeux, il avait toujours un sourire sur les lèvres. Il avait peut-être l’air bête, mais il était vraiment heureux. Il savait aussi que ça prendrait le temps qu’il faudrait, mais ils allaient être en couple. Ca n’allait pas être simple pour l’un comme pour l’autre. Ils n’avaient vraiment été en couple. Enfin la jeune femme sans doute plus que lui. Josh lui n’avait jamais connu une femme pour qui il avait eu de vrais sentiments comme ceux qu’il a pour la brunette.

Tu dois vraiment partir pour ton travail ?

Oui, maintenant qu’il savait ce qu’elle ressentait, il préférait pouvoir passer plusieurs jours, voire semaines d’affilées avec la jeune femme. Il n’avait pas envie qu’elle parte tout de suite. Il voulait profiter de sa présence, mais il savait aussi qu’elle devrait sans doute partir et il ne pourrait rien faire contre ça.

Tout était dit. La jeune femme lui avait dit qu’elle l’aimait aussi et il comptait en profiter. Seulement, l’idée qu’elle doive partir pour son travail ne lui plaisait pas. Il avait envie de profiter d’être avec elle. Pouvoir faire des choses comme un vrai couple. Quoi que pour l’instant, il ne pouvait pas faire grand-chose, vu que là où il était brûlé, ça faisait vraiment mal. Il devrait donc se contenter de rester allongé pendant encore quelques jours, mais il espérait au moins pouvoir être allongé ailleurs qu’à l’hôpital. Il fallait d’ailleurs qu’il en parle avec le médecin qui s’était occupé de lui. Apparemment il s’agissait d’une jeune femme. Mais, il n’en savait pas vraiment plus. Du coup, en regardant Ella s’asseoir dans le fauteuil près du lit, il tourna la tête et l’écouta avec attention.

Il est comme moi alors.

Il sourit. Evidemment, voir le nom de la jeune femme sur son portable à lui ne lui donnait pas la même réaction. Mais, il comprenait que la jeune femme doive partir, même s’il aurait aimé qu’elle reste plus longtemps auprès de lui. Mais visiblement c’était ce qu’elle avait fait depuis une semaine. Il lui en serait toujours reconnaissant et il sourit encore plus quand elle prit sa main.

Je ne t’ai plus écouté quand tu as dit être mon infirmière personnelle.

Il rigolait évidemment, mais il devait avouer que cette image de la jeune femme en infirmière n’était pas désagréable. Enfin, il avait la version jupe courte, pas les vêtements qu’on vraiment les infirmières aujourd’hui, qui sont beaucoup moins attrayantes. Cependant, il fronça les sourcils à ses propos.

Mes parents ?

Ses parents biologiques étaient morts il y a des années, alors qui avaient bien pû être contactés ? Surtout pas ses grands-parents. Il ne les supportait pas du tout, alors si c’était eux, ça n’iraient clairement pas. Les seuls parents qui lui restaient étaient le couple d’africain qui avaient prit soin de lui après la mort de ses parents. Il fut surprit, parce qu’il avait indiqué Ella comme personne à prévenir en cas d’urgence. Mais, voir ses personnes là ne lui ferait pas de mal.

Tu as de la chance que ma mère ne t’ai pas encore vu en vrai. Quand elle verra comment tu es, elle voudra te faire à manger sur le champ.

Il se mit à sourire. En effet, les africains sont très conviviaux et sa famille là-bas faisaient toujours à manger, il fallait être bien portant et ça se voit par le ventre. Alors imaginez quand ils verraient Ella, fine comme un fil de fer. Il savait déjà qu’elle aurait le droit de manger pour dix.

Les collègues n’ont pas été trop lourds avec toi ?

Elle avait parlé des pompiers juste avant. Comme quoi ils venaient le voir, du coup, il savait que certains avaient déjà vu Ella, quand ils avaient été aidés une jeune femme en ville. Du coup, il espérait qu’ils n’avaient pas été trop chiants avec Ella.

Oh et pour que tu sois mon infirmière personnelle, j’ai hâte de voir ça.

« Il est comme moi alors » Regardant le jeune homme, je croisa mes bras au niveau de ma poitrine et fis semblant de le bouder. Comment ça, il pétait une durite quand il voyait mon nom s'afficher sur l'écran de son téléphone ? Je savais très bien qu'il surjouait un peu mais j'en venais à me demander si cela n'allait pas arriver. Tout ce qui se passait avec Joshua était tellement nouveau et étrange qu'il allait me falloir du temps pour m'y habituer mais surtout pour ne pas faire les mêmes erreurs qu'auparavant. Le seul homme que j'avais aimé avait pris la porte après mon avortement – sans son consentement certes – et cela m'avait largement perturbé. J'avais tellement peur d'être dans un extrême comme dans l'autre. Je savais très bien que je pouvais être un vrai bisounours colle cul comme une grande indifférente et cela n'allait pas m'être favorable. Je tentais de ne pas penser à tout ce qui allait suivre, pour ne pas être prise d'une crise de panique, mais c'était difficile. J'aimais tout contrôler, le jeune africain aussi et il fallait admettre que changer et faire des concessions n'allait pas être une mission facile mais le jeune homme me sortit de mes pensées en disant qu'il avait perdu le fil de mes paroles au moment où j'avais parlé d'être son infirmière. Souriant largement, je dis « Une chose est sûre, tu n'as vraiment pas perdu le nord pendant cette semaine ! » Je lui fis un clin d'oeil avant de croiser les jambes et de l'informer des quelques petites choses qui s'étaient passés cette semaine. Rien de bien important en soit mais je préférais le prévenir que l'hôpital avait prévenu ses parents – enfin les gens qui l'avaient élevé – après m'avoir passé un coup de fil pour m'expliquer la situation. Je n'imaginais même pas dans quel état ils étaient en ce moment même. « Oui. Ne me demande pas comment ils ont réussi à les joindre mais je pense qu'ils ont du se servir dans tes affaires personnelles. En tout cas, ta mère était paniquée et voulait venir mais ton père ne voulait pas prendre l'avion avant de savoir que tu étais réveillé. Ils sont assez drôles quand même et leur accent m'a fait bien rire. Enfin, tu imagines que pour communiquer, c'était assez difficile mais on a réussi » J'étais au téléphone jusque pas d'heure et eux très tôt le matin. Fichu décalage horaire. Enfin, aujourd'hui, ils allaient pouvoir les rassurer et cela me faisait plaisir même si j'étais un peu anxieuse. Il ne fallait pas se voiler la face, maintenant que j'entrais dans une histoire avec Joshua, j'allais rencontrer les deux personnes qui comptent le plus pour lui. Tout cela risquait d'être très formel mais j'allais faire mon maximum pour faire bonne impression, aussi bien en temps que meilleure amie qu'en temps que potentiel petite amie. Éclatant de rire en entendant Joshua parler de repas copieux, je mis quelques secondes avant de me calmer et de retrouver une respiration normale. « J'ai un petit estomac, je suis habituée à un repas par jour alors si elle tente de me faire trop manger, ça va pas être possible ! Surtout si je ne rentre plus dans mes robes » J'accordais une certaine importance à mon physique et c'était mon instrument de travail. Pas de strip tease mais pour passer à l'écran, mieux valait être filiforme ou avec des formes mais là où il fallait. Je me voyais mal refuser quoi que ce soit à la mère de Joshua mais si elle tentait de me gaver à coup de gâteaux et de féculents, ça n'allait pas le faire. Lui souriant, je dis « Non, rien. Ils sont gentils avec moi, ils m'aiment bien je crois... Même s'ils sont quand même un peu taquet et bourrin. Ils n'y vont pas par quatre chemins pour donner leur avis hein » Je savais faire face aux commentaires de la gente féminine mais tout de même... Je me demandais bien ce qu'ils devaient tous se dire au travail vu les sujets qu'ils avaient abordé devant moi. Le plus hilarant était le collègue gay de Joshua qui m'avait proposé ouvertement un plan à trois, voire à quatre avec Joshua si ça l'intéressait ! Souriant à sa remarque, je voulus lui répondre lorsque le médecin entra dans la chambre et commença à parler avec le jeune homme. Je profitais de ce temps pour aller vite fait bien fait aux toilettes. Je ne voulais pas écouter tout ce qui se disait, après tout, c'était sa vie privée. Je me demandais quand allait venir le moment de la douche et une chose était claire et nette, je ne laisserais aucune infirmière s'acquérir de cette tâche. Pas touche, on partage pas chez les Ioannis.

Oh, ne le prend pas mal. Quand je vois ton nom, je ne suis pas énervé, mais plutôt content moi.

Il sourit à la jeune femme en la regardant qui jouait les vexées.

Arrête de faire cette petite moue, sinon je te saute dessus.

C’était peut-être exagéré, mais il aimait la voir comme ça, dans le sens où il savait que ça n’était pas une vraie moue boudeuse. Puis, il sourit de plus belle à ses propos.

Te concernant, jamais.

Seulement, la conversation continua et elle parla de ses parents. Il se demandait qui avait bien pû être appelé et il pensait au couple d’africain qui avait prit soin de lui quand il était petit. Il devait avouer que les voir débarquer serait agréable, mais s’ils voyaient Ella, il savait qu’ils allaient tenter de savoir si c’était sérieux et si elle était bien pour lui. De vrais parents quoi !

Ne te moques pas de leur accent, j’avais le même avant. Je dois encore l’avoir d’ailleurs.

C’est vrai que même si ses parents biologiques parlaient anglais avec l’accent, lui parlait avec l’accent africain après leur mort. C’était devenu presque automatique pour lui. Mais ça avait aussi amusé les enfants du village pendant de longues années, qu’un blanc parle avec leur accent à eux. Cependant, il expliqua à la jeune femme que s’ils venaient là, elle risquait de devoir manger, parce qu’elle serait trop maigre selon la mère de famille.

Oh tu sais ce seront de bons repas bien calorique, mais tu as de la chance de ne pas aller là-bas, parce que sinon ça serait une tête de mouton à manger.

Il hocha la tête avant de sourire.

Enfin avant ça l’était et j’aimais bien m’amuser à voir les blancs arriver et devoir manger ça. Mais c’était un plat qui prouvait qu’ils étaient les bienvenues.

Quand il était en âge de manger ce plat, il n’avait pas été super content, mais il l’avait fait quand même. Au final ça n’était pas si mauvais, mais c’est vrai qu’il mangeait ce genre de choses assez souvent, enfin plus les autres parties de l’animal quand même. Puis, il demanda si ses collègues pompiers n’avaient pas été trop lourds avec elle. Il se mit à sourire à ses propos.

C’est vrai que quand on s’y met, on devient macho.

Ca pouvait en arriver là parfois. Quelques secondes plus tard le médecin arriva. Ella sortit et l’africain écouta alors parler le médecin. Selon lui son état semblait bon. Au niveau des brûlures, il allait devoir faire en sorte de mettre tous les jours de la crème qu’il allait lui prescrire et prendre certains anti douleurs si vraiment ça lui faisait mal. Il avait donc fait une ordonnance et il la déposa sur la table de chevet et il lui indiqua qu’ils feraient d’autres examens le lendemain et que si tout était bon, ils pourraient sortir le lendemain après-midi ou soir. Au moins il ne restait pas des jours ici et ça n’était pas plus mal. Puis, il lui indiqua qu’il allait devoir défaire ses bandages pour voir son bras et qu’il regarderait aussi son dos. Après ça, ça serait direction la douche vu qu’il pouvait se lever. Laissant faire le médecin, il se retrouva assit. Quand l’homme le toucha, Joshua se crispa, mais ne dit rien. L’homme regarda son dos avec attention, avant de lui dire qu’il allait chercher une infirmière pour lui faire sa douche.

Ca ne serait pas plutôt possible avec un infirmier ?

Non pas qu’il était pudique en temps normal, surtout en faisant du streap-tease, mais là il ne se voyait pas lavé par une femme, il devait bien l’avouer.

« Arrête de faire cette petite moue, sinon je te saute dessus » Levant les yeux, je secoua légèrement la tête de droite à gauche pour répondre à la négative. Oh non mon coco, tu ne me sauteras pas dessus, hors de question. Le regardant je dis « Le docteur a dis que tu devais te reposer alors tu vas te reposer mon cher. Pas de sport c'est pas de sport. Je suis entourée de médecins dans la famille alors je peux te dire que chaque consigne, tu vas la suivre à la lettre » Je ria légèrement avant de me reconcentrer. Bien entendu que tout suivre à la lettre serait chose difficile mais il était tout bonnement impossible que monsieur mette en jeu son rétablissement pour x ou y raisons. Si c'était pas de boulot pendant trois semaines, ce serait ainsi un point c'est tout. « Te concernant, jamais » Mes joues prirent une couleur un peu plus rose et je tenta de cacher cela en me levant et regardant à l'opposé du jeune homme. Je préféra d'ailleurs changer de sujets en invoquant ses parents. Je savais que ce n'était pas vraiment ses parents mais je ne voyais pas comment les appeler autrement. Parler d'eux en tant que 'personnes l'ayant élevés' serait peut être plus correct mais après, c'était très réducteur. Ils n'avaient pas fais que l'élever, ils lui avaient donné de l'amour et avaient fait de lui un homme merveilleux. Une perle rare. J'étais heureuse d'être avec lui, il n'y avait pas à dire, l'africain était vraiment un homme extraordinaire mais il était tout bonnement improbable que je lui dise ! Je le voyais déjà, jouant au cador juste pour me taquiner. Riant à sa remarque, je dis « Mais nooon ! Du moins, je n'ai jamais fais attention plus que cela » Et puis, qui a dis que ce ne serait pas mignon d'entendre ce petit accent africain ? Je savais très bien qu'il ne parlait pas l'anglais en langue maternelle et qu'il pouvait avoir des difficultés avec certains mots comme je l'avais avec les langues étrangères. Je ne parlais qu'anglais et grecs et c'était déjà assez pour moi. Une chose était sûre, j'étais prête de découvrir quelques repas africain et qui sait, quelques coutumes. Enfin, je n'étais pas prête à des choses un peu trop extravagante et l'entendre parler de tête de mouton me donna envie de vomir. Je le regarda d'un air dégouté, l'estomac retourné et attendait qu'il finisse son explication. Certes, c'était un repas de bienvenue mais il ne fallait pas abuser non plus... « Limite, découpée en morceau je veux bien le manger mais s'il y a une tête qui trône sur la table, je crois que je fais un arrêt cardiaque ! T'es vraiment un sadique à te moquer des gens toi... » C'était quoi cette idée de se moquer des pauvres gens qui n'avaient pas l'habitude de voir des animaux comme ça ? Je semblais plutôt réfractaire pour le moment mais je ne voyais pas refuser quoi que ce soit si, une fois là haut, je me retrouvais une tête de mouton au centre de la table. Au moins, je savais à quoi m'en tenir et c'était déjà un avantage pour moi. Voyant le médecin arriver, je sortis rapidement de la chambre et attendis devant la vitre qui séparait la chambre du couloir. Les hôpitaux américains n'étaient vraiment pas ce qu'il y a de plus pudiques, on pouvait tout voir du couloir et cela ne me plaisait guère. Voyant Joshua grimacer, je m'enfonça les ongles dans la paume de mes mains. Je ne supportais pas le voir souffrir, tout comme il ne supportait pas me voir souffrir. Je n'étais pas le genre de jeune femme à compatir pour qui que ce soit mais avec le jeune Walling, c'était totalement différent. Plissant légèrement les yeux, je tentais de lire sur ses lèvres, en vain. Tournant en rond dans le couloir, je décida d'entrer à nouveau dans la pièce, après avoir légèrement toqué. Je ne voulais rien interrompre et surtout éviter de passer pour une malpoli. Souriant au docteur – lui faisant à moitié du charme – je dis « Besoin d'aide messieurs ? » Le médecin urgentiste spécialiste dans les brûlures et reconstruction faciale ria légèrement avant de dire « Non, je vais juste aller chercher un infirmier pour aider monsieur Walling à se doucher » Il avait donc du refuser l'aide d'une femme... Je me demandais si le médecin croyait que Joshua était gay ou quoi que ce soit... Le voyant sortir de la salle, je dis « Je peux toujours le faire ! Il suffit juste de me dire quel produit utiliser et si je peux passer sur la brûlure ou non » Et le jeune africain serait bien plus à l'aise avec moi, je l'avais déjà vu quelques fois dans sa tenue d'Adam. Le jeune docteur acquiesça, m'expliqua les bases et quitta la chambre. Aidant le jeune africain à se lever, je souris et le laissa passer devant moi. Derrière lui, je vis ses quelques brûlures et grimaça. Ce n'était pas très joli-joli et cela devait lui faire mal et pas qu'un peu... « Bon, tu fais pas le super héros maintenant. Si tu as mal, tu me le dis sur le champ sinon je te botte le cul. Et puis, je t'interdis de me tremper parce que je rentre après et j'ai pas envie de chopper la mort » Je le prévenais, sérieusement, mais je savais bien qu'il y avait une chance sur deux pour que je finisse tremper de la tête aux pieds...

Grimaçant aux propos de la jeune femme, il soupira, déçu.

Ca veut dire que c’est toi qui seras là pour me recadrer ?

Il devait avouer que si c’était le cas, il l’embêterait un peu, mais toujours gentiment, pour la voir le remettre à sa place. Mais il ferait en sorte qu’elle ne soit pas en colère après lui. Enfin, il verrait bien comment les choses se feraient. Puis, parlant de ses parents adoptifs si on peut dire ça comme ça, il devait avouer que s’ils arrivaient ici, ça serait génial et en même temps, il n’avait pas envie de les faire déplacer s’il devait sortir bientôt. Mais, parlant de l’accent africain, il haussa les sourcils aux paroles de la jeune femme. Il s’amusa ensuite par rapport aux repas proposés aux nouveaux dans le village. Il avait aimé s’amuser à les voir tenter de manger une tête de mouton.

Ah elle n’est jamais découpée. Enfin elle est d’abord montrée aux nouveaux arrivants et ils doivent en manger. Mais ne t’inquiètes pas, je ne pense pas que tu en auras ici.

Il devait avouer qu’il voyait totalement l’air dégoûtée de la jeune femme face à une tête de mouton qui la fixerait. Finalement le médecin coupa tout ça en venant à lui parler des brûlures et d’autres tests. Mais, il écouta avec attention. Ca ne lui faisait pas du bien d’être brûlé, mais il devrait faire avec jusqu’à ce que ça passe. Puis, fut venu le moment d’aller prendre une douche. Du coup Joshua demanda à ce qu’on fasse plutôt venir un infirmier qu’une infirmière. Il n’était pourtant pas si pudique que ça, mais ayant avoué ses sentiments à Ella, il n’avait pas envie qu’une autre femme vienne lui faire sa toilette, même s’il savait que ça resterait une professionnelle qui la ferait. Le médecin semblait amusé et il ne savait pas pourquoi. Mais Ella arriva et Josh les écouta discuter, avant que la jeune femme ne propose de lui donner sa douche. Il fut surprit et haussa les sourcils. Il ne s’était pas du tout attendu à ce qu’elle lui propose cela, mais ça ne le déplaisait clairement pas. Au contraire même. Du coup, il écouta aussi avec attention les propos du médecin, avant d’accepter l’aide de la brunette pour se mettre debout. Marchant doucement, il alla dans la salle de bain et soupira. En écoutant la jeune femme parler, il se mit à sourire en coin.

Tu as vu qu’il y avait deux serviettes ?

Penchant la tête sur le côté, il devait avouer que ça le tentait de continuer sur cette lancée.

Tu devrais te mettre nue pour venir avec moi sous l’eau. Ca serait plus facile et au moins tes vêtements seront au sec et tu auras une serviette pour toi.

Haussant un sourcil tout en souriant, il se rapprocha de la jeune femme, la plaquant au mur et plaquant son corps contre le sien.

Mets-toi nue femme !

Evidemment, il rigolait et il se mit à sourire.

Tu serais bien plus à l’aise nue et puis ça m’aiderai à garder le moral et à ne pas faire une déprime.

Il prit son air triste de chien battu pour que la jeune femme accepte, même s’il savait que cette tête ne marchait pas toujours.

Depuis mon plus jeune âge, j'avais appris que les règles étaient les règles et il n'y avait strictement aucun moyen de les contourner. Lorsque mes parents – et plus précisément mon père – me disaient non, c'était non et puis c'est tout. Désobéir n'avait jamais été quelque chose de permis dans ma famille et je comptais bien appliquer cette règle avec le bel africain. Il lui fallait du repos et bien il allait en avoir, jusqu'à ce qu'il devienne fou à lier et me demande de le laisser seul quelques temps. Léger sourire sur les lèvres, je ne releva pas ce qu'il dit. Il allait voir ce que je lui préparais et puis c'est tout. Le sujet changea rapidement et je regrettais presque les précédents sujets. La nourriture africaine ne me tentait plus vraiment en y repensant... Bien entendu, ce serait peut être succulent de manger du mouton mais si je voyais la tête de cette bête, je risquais rapidement de devenir végétarienne ! C'était une idée qui m'était rapidement passé par la tête mais j'aimais bien trop la viande rouge pour changer de mode alimentaire maintenant, sans compter qu'à mon âge, ce serait franchement ridicule. Mon corps était plein de graisses animales, le mal était déjà fait. « J'espère bien ne pas y avoir droit... Mais changeons de sujets sinon je vais finir par vomir ce qu'il me reste dans l'estomac » Et ça, c'était sans façon. Bien entendu Joshua m'avait déjà vu dans de drôles d'états mais je voulais éviter de rendre ce que j'avais mangé ce matin. Le jeune africain n'eut pas le temps de renchérir sur les mets de son pays d'origine puisque le médecin arriva rapidement et je quitta la chambre tout aussi vite.

De retour dans cette dernière, je proposa gentiment mon aide puisque je n'avais guère envie qu'une jeune femme s'occupe de Joshua et devant un jeune homme, je risquais d'être morte de rire tout le long, chose qui allait énervé le bel africain et le mettre mal à l'aise. Il y avait quand même plus agréable que se faire regarder laver par un homme, par la personne qu'on aimait... Je le voyais bien, tout gêné devant l'infirmier alors que pour son boulot, il n'était absolument pas pudique. Bon, il fallait dire qu'il ne se retrouvait pas tout le temps complètement nu non plus... En direction de la salle de bain, j'espérais pouvoir poser les bases rapidement avec le jeune homme. Je le voyais déjà à faire exprès de me mouiller pour me voir enlever mes habits pour les faire sécher. Je le voyais venir de loin, du moins c'est ce que je croyais puisque lorsque je fus coller dos au mur, le jeune homme à quelques centimètres de moi, je ne savais plus où me mettre. Si j'avais pu disparaître dans un trou de souris pour hurler de joie et me calmer, je l'aurais fais, seulement c'était impossible. « Tu as vu qu'il y avait deux serviettes ? » Un large sourire se dessina sur mes lèvres. AH Joshua, on ne te changera donc jamais ? J'acquiesçais en secouant légèrement la tête de haut en bas et dis « Deux serviettes rien que pour toi, tu es chouchouté mon cher » Je lui fis un léger clin d'oeil et l'écouta parler. Riant légèrement, je tentais de me contenir pour ne pas éclater de rire et attirer tout le monde dans la salle de bain mais aussi histoire d'éviter de le vexer. « Mets toi nue femme ! » Me pinçant les lèvres, j'avais de plus en plus de mal à me contenir. Le rôle du dominateur ne lui allait vraiment pas dans ce cas et s'il voulait que je l'enquiquine, il allait voir ce qu'il allait voir ! M'abaissant légèrement, je passa sous son bras et me retrouva derrière lui. Monsieur voulait au chat et à la souris et bien il allait jouer. L'entendant parler de déprime et de garder le moral me faisait rire intérieurement. Si lui était déprimé en si peu de temps, c'est qu'il y avait un problème. « Commence pas à me chercher toi. Ici, c'est moi qui commande alors hop, va sous l'eau. Si t'es sage, je viendrais te rejoindre » Ca me tentait, je devais l'avouer, j'étais tentée de retirer mes habits, de prendre une douche avec lui. J'en avais envie mais je savais aussi que ce n'était pas forcément la chose la plus judicieuse à faire. Déposant un léger baiser sur ses lèvres, je dis « Rassure moi, tu n'aurais pas proposé la même chose à l'infirmière ? » Intérieurement, je me moquais de lui mais je tentais de rester le plus calme et normal possible. Le voyant toujours dans sa chemise de nuit made in hôpitak, je retira ma robe et me retrouva en sous vêtements devant le jeune homme. Épilation récente et crème hydratante sur le corps, je brillais à moitié à la lueur de la lumière. « Allez monsieur, plus vite que ça, j'ai pas toute la journée ! » Bien sur que je l'avais mais ses collègues étaient bien capables de débarquer d'ici un petit quart d'heure vingt minutes et d'entrer dans la salle de bain, pensant qu'il était en compagnie d'une infirmière... Les collègues pompiers, je commençais à le connaître à force.

Ca n’est pas si mauvais que ça au final.

Il disait vrai. Il pouvait comprendre que voir la tête du mouton en face de soit ne donne pas envie d’en manger. Mais au final les morceaux donnés étaient bons. Evidemment, quand il y avait des visiteurs, Joshua aimait bien dire que c’était la tête à manger. A chaque fois il voyait les gens blêmir et il s’en amusait beaucoup. Seulement, il n’eut pas le temps d’y penser plus que le médecin arrivait. Après l’avoir écouté, il eut la chance de voir qu’Ella s’occuperait de lui et de le faire se doucher. Elle fut très attentive à ce que disait le médecin. Il apprécia son coup de main pour se lever et il alla à son rythme jusque dans la salle de bain. Elle l’avait prévenue qu’il ne devrait pas la mouillée, mais il en profita d’une autre manière. Il parla des deux serviettes et il s’amusa du fait qu’elle avait comprit et en parle pour lui. Seulement, il la plaqua au mur et lui indiqua d’une façon peu glamour de se déshabiller. Elle voyait qu’elle avait envie de rire, mais il se mit à sourire, avant de lui dire qu’il allait finir déprimée si elle ne se mettait pas nue pour venir avec lui sous la douche. Seulement, elle était très stricte et elle était derrière lui, vu qu’elle avait filé sous son bras. Soupirant, il se mit droit et se tourna vers la jeune femme au moment où elle posait sa question.

Ca dépend comment elle aurait été physiquement.

Il voulait jouer au plus malin, mais il perdit son cerveau quand la jeune femme se retrouva en sous-vêtements. Il ne l’avait pas vu venir et il apprécia la vue qu’elle lui permettait d’avoir. Souriant en coin, elle l’entendit le faire revenir sur terre et il hocha simplement la tête.

Tu pourrais au moins me laisser quelques minutes pour apprécier la vue.

Il se tourna pour faire dos à la jeune femme. Il lui demanda d’enlever le bouton qui était au niveau de son cou pour ouvrir la blouse. Tout était fermé dans le dos, donc pas très pratique pour lui. Une fois que ce fut fait, il se retrouva en caleçon et il regarda à nouveau la jeune femme.

Je dois enlever le bandage ?

Il ne savait plus ce que le médecin avait dit à ce sujet. Il était bandé au bras, du coup, sa plaie devait aller sous l’eau ou pas ? Il n’en savait rien et il laissa la jeune femme lui expliquer la tournure des choses, avant d’ouvrir l’eau et de tester la température.

Tu devrais aussi enlever tes sous-vêtements. S’ils sont mouillés, c’est ta robe qui va prendre et je ne veux pas que d’autres hommes profitent pour te regarder.

Se tournant d’un seul coup vers la jeune femme, il la fixa dans les yeux tout en se rapprochant d’elle.

Tu es mienne.

Il était plus que sérieux et sentait la chaleur de l’eau dans la pièce, il savait qu’il devait se calmer sans quoi il allait sauter sur la jeune femme. Du coup, il se retourna et il enleva son caleçon, entrant sous l’eau et il tendit la main vers la jeune femme pour qu’elle vienne près de lui.

Il grimaça aux propos de la jeune femme. Il ne devait pas toucher à sa plaie. Il tenterait de le faire. Mais, il n’était même pas sûr de savoir comment regarder son bras s’il était très abimé. Du coup, il la laissa faire, vu qu’elle était son infirmière personnelle. Seulement, il fut surprit par a douleur sur certaines plaies. Ca n’était pas du tout agréable et il ferma les yeux, serrant les dents. Puis, il testa l’eau pour voir la température, avant de dire à la jeune femme qu’elle devrait se mettre nue plutôt que de rester en sous-vêtements, parce qu’elle risquait de mouiller ses vêtements en ayant des sous-vêtements mouillés. Mais il ne s’était pas du tout attendu à ce genre de réponse et son sourire s’effaça, se demandant comment elle pouvait lui dire ça, sans penser qu’il allait lui sauter dessus. D’ailleurs, il fallait qu’il se calme. Mais, il entra dans la douche et la laissa prendre le pommeau de couche. Elle commença par son torse et il ferma les yeux, appréciant l’eau sur lui. Il avait l’impression d’être vraiment crasseux et un nettoyage en règle était parfait. Seulement, elle lui mit l’eau en plein visage et il ouvrit les yeux après cette attaque surprise. On aurait dit un chien mouillé et il fixa la jeune femme, avec tout le sérieux qu’il avait en lui.

C’est malin.

Il s’ébroua comme les chiens, avant de voir la jeune femme s’entourer d’une serviette et il prit un air outré. Il l’écouta avec attention, mais il décida de faire la tête. Il savait que ça ne marcherait pas sur elle, mais tant pis. L’entendant dire de se laver, il soupira et attrapa le savon. Faisant mousser, il commença par son torse, sur ses bras, faisant attention à la plaie. Puis, il s’occupa de ses jambes et il tenta d’attraper le plus qu’il pouvait derrière. Il ne pouvait pas beaucoup et il se mit face à la jeune femme, attendant qu’elle le rince. Fermant les yeux, il apprécia l’eau sur lui. Puis, il ouvrit les yeux et lui tendit le savon.

Tu pourrais faire mon dos s’il te plaît ?

Rien de déplacer, juste besoin de se sentir propre partout, mais son dos, il ne pouvait pas l’atteindre partout. Se tournant doucement pour ne pas glisser, il attendit qu’elle le fasse, mais les minutes passaient et elle ne le touchait toujours pas.

Je ne compte pas te sauter dessus. Je veux juste être propre.

Il esquissa un sourire et attendit qu’elle le fasse.

Mes parents t’ont dit quand ils comptaient venir ?

« C'est malin » Sourire sur le visage, j'étais fière de moi. Il fallait bien l'avouer, je l'avais vite refroidi et bien comme il fallait. Je savais bien qu'il y avait une chance sur deux qu'il m'en tienne rigueur mais ce n'était pas grave. J'aimais bien le taquiner, il en était de même pour lui et à ma place, il aurait sûrement fait la même chose. Du mois, je me perdais à le croire. M'enroulant dans une serviette, je savais bien que cela ne plairait pas au jeune homme mais il n'avait pas le choix. Je ne voulais pas me pavaner ainsi devant lui ou lui donner la tentation de me tremper de la tête aux pieds. Avec une serviette sur moi, il ne se risquerait pas à me provoquer. Avec tout ce qui c'était passé ces derniers mois, j'é&tais à fleur de peau et ça, Joshua le savait. Un faux pas et je dérapais comme pas possible. Je n'étais pas violente mais je faisais rapidement la moue. Lorsqu'il se retourna et me demanda de l'aider, un large frisson parcourut mon échine en voyant son dos. Je n'étais absolument pas habituée aux brûlures et à toutes sortes de blessures à vrai dire. Les seules personnes que j'avais vu malade d'une façon ou d'une autre était ma mère et Arizona mais elles n(avaient rien de très physique. Leur moral, quant à lui, était brisé. J'étais perdue dans mes pensées lorsqu'il réitéra. Passant une main dans mes cheveux, j'inspirais une bonne bouffée d'air et tenta – tant bien que mal – de me concentrer sur autres chose que cette peau pas franchement jolie. « Ca arrive ça arrive petit impatient » lançais-je, sur le ton de la rigolade. Je savais pertinemment que, si d'une manière ou d'une autre, il avait pu le faire seul, il l'aurait fait. La jeune africain avait plus l'habitude d'aider que d'être aidé et je le comprenais parfaitement. Passant mes mains sur son torse tout en frottant, je souris à sa question. C'était une drôle de façon de changer de sujets et d'être sûre de ne pas me sauter dessus. Parler de ses parents était un bon sujet même si, à chaque fois que j'entendais ce mot, je repensais à mes défunts parents, à Arizona qui aurait du être mère ainsi qu'à moi... Je ne regrettais pas mon avortement mais aujourd'hui, tout aurait été différent. Contournant la plaie, je dis « Aucune idée. Ils m'ont fait promettre de te dire qu'ils avaient appelé et de te transmettre qu'ils viendront quand tu seras réveillé. Tu dois les appeler, ça coule de source à moins qu'ils ne m'appellent aujourd'hui. Je n'ai rien prévu vu qu'on ne savait pas quand tu allais te réveiller » Ni même s'il allait se réveiller un jour ou l'autre. Combien de fois les médecins avaient vu des patients dans le cas de Joshua ne jamais se réveiller. Bien entendu, ça, ils ne s'étaient pas gênés pour me le dire. Rallumant l'eau et rinçant le jeune brun, je dis « Je sais bien qu'être pompier c'est ton métier mais c'est dangereux... J'ai eu tellement peur tu n'imagines même pas... J'ai du prendre trois kilos à force de manger de la glace en priant que tu te réveilles. Tu t'es fait attendre » Je le taquinais légèrement et le disputais en même temps. J'avais tellement peu dormi que je devais ressembler à un monstre en ce moment même. Coupant l'eau, j'enlevais la serviette autour de moi et lui tendit. Maintenant, on se sèche. Enfilant mes habits rapidement, je lui fis un sourire et attrapa la seconde serviette. Lui ébouriffant les cheveux – ou du moins ce qu'il avait sur le cailloux – je lâcha un rire. « T'es mignon tu sais » Je lui fis un clin d'oeil avant d'entendre mon portable sonner dans la chambre. Partant rapidement, je reconnus le numéro international de l'Afrique. Souriant, j'hurlais « Ce sont tes parents ! » de l'autre bout de la pièce et j'eus à peine le temps de dire que Joshua était sorti de ses problèmes, qu'il était réveillé qu'ils avaient déjà raccroché. Arquant un sourcil, je regarda mon portable et le rangea dans mon sac à main. « A mon avis, ils sont là demain. Ils m'ont raccroché au nez, j'en conclus qu'ils partent aussi vite que possible vers l'Amérique » Je souris au jeune homme qui se diriger vers moi pour parler à ceux qui l'avaient élevé. Attrapant un boxer et bas de 'pyjama' pour le jeune africain, je dis « Je vais aller chercher le médecin qu'il vienne voir tes cicatrices et s'occupe de les penser. Ça je ne sais pas faire » et je ne voulais pas le faire. J'allais faire une bêtise et là, j'étais préoccupée par le fait que j'allais rencontrer les parents de Joshua... C'était une sacré avancée pour moi !

Joshua avait besoin d’un coup de main pour nettoyer son dos. Il ne pouvait pas le faire et vu qu’il était brûlé, il lui fallait de l’aide. Attendant qu’Ella s’y mette, il sentait comme une certaine tension. Elle avait peut-être peur de lui faire mal, mais il savait aussi qu’elle pouvait être douce et c’était sur ce point là qu’il espérait l’avoir à ses côtés sous la douche. Sa douceur pour ne pas lui faire mal. Attendant, il se demandait si elle allait vraiment le faire ou pas. Souriant à ses propos, le jeune homme s’étira un peu, sentant ses épaules lui faire un peu mal. Mais, il n’en tint pas compte et il apprécia que la jeune femme le lave enfin. Cependant, il lui demanda si ses parents avaient donnés une date pour une visite. Après tout, ils avaient appelés la jeune femme, elle avait donc dû les entendre parler d’une date. Mais selon elle, ils n’en avaient pas parlés, voulant d’abord le savoir conscient. Il ne fit alors que hocher la tête à ses propos. Se laissant rincer, il ferma les yeux. L’eau lui faisait le plus grand bien, il ne pouvait clairement pas dire le contraire. Soupirant doucement, la chaleur lui faisait également du bien. Ouvrant les yeux quand la brunette reprit la parole, il esquissa un sourire.

Je suis désolé de t’avoir fait aussi peur. Je ne pensai pas y rester à vrai dire. Mais pour ce qui est de tes kilos, il faudra que tu me dises où tu les as mit, je ne les vois pas.

Haussant un sourcil, il fixa la jeune femme.

Enfin, je connais une activité tout à fait approprié pour te les faire perdre si tu en as besoin.

Gardant son sourire, il la vit lui tendre une serviette. Il apprécia la vue de la jeune femme à nouveau en sous-vêtements et il sourit un peu bêtement, il fallait bien l’avouer. Se séchant, il sentit la main de la jeune femme dans ses cheveux et il leva les yeux au ciel, avec un grand sourire aux lèvres. La regardant sortir de la salle de bain, il soupira doucement et vit sa tête dans le miroir. Elle lui avait fait une sacrée coupe comme ça. Finissant de se sécher, il ne fit pas attention à qui appelait la jeune femme. Du coup, il sortit de la pièce, avec la serviette autour de la taille. Entendant alors Ella parler de l’Afrique, il écouta avec attention et il soupira doucement. Il se demandait ce que ses parents pourraient bien venir faire ici. Ils n’étaient jamais venus et le pays en lui-même leur était totalement inconnu. Mais ça lui faisait plaisir qu’ils viennent le voir. Attrapant le caleçon et le bas de pyjama qu’elle lui tendait, elle la remercia, avant de l’entendre dire qu’elle allait chercher un médecin.

Attends.

Il l’attrapa doucement par les hanches et se colla à elle. L’embrassant tendrement, il finit par lui sourire.

Tu vois que tu sais le faire.

Gardant toujours son sourire, il lui fit un clin d’œil et alla vers son lit pour s’asseoir et pouvoir passer son caleçon et son bas de pyjama. Allant ramener la serviette dans la salle de bain pur qu’elle sèche, il allait doucement pour ne pas se faire mal. Assit sur son lit, il regardait son bras. Il avait bien brûlé. Soupirant, il vit Ella revenir avec le médecin et l’africain laissa le médecin tout faire, expliquant qu’il aurait besoin de quelqu’un pour l’aider pendant plusieurs jours, voire semaines, au vu de l’état de son dos. Il écoutait avec attention pour savoir comment faire seul au besoin. 

« Enfin, je connais une activité tout à fait approprié pour te les faire perdre si tu en as besoin. » Tendant sa serviette à Joshua, je tentais de ne rien laisser paraître sur mon visage. Je me retenais doucement de rire ou de sourire. Pourquoi ? Tout simplement parce que cela lui ferait plus que plaisir et je n'en avais guère envie. Il m'avait fait tellement peur cette semaine que je ne voulais qu'une seule et unique chose : passer du temps calmement avec lui. J'étais amoureuse de lui, lui de moi mais, à part ça, rien. Nous étions dans un entre deux perturbent et bien que j'essayais de ne rien montrer, c'était plus fort que moi. J'avais tellement envie de lui sauter dessus, de l'embrasser comme si je l'embrassais pour la dernière fois mais, d'un autre côté, lui donner des envies – et à moi aussi – n'était pas vraiment la chose à faire. Il devait se reposer et j'avais bien trop peur de lui faire de mal, il n'y avait qu'à voir le temps que j'avais mis avant de laisser couler l'eau sur ses plaies. « Laisse mes kilos où ils sont. Chaque chose en son temps » lui dis-je, léger sourire sur les lèvres. Ce que je voulais plus que tout était qu'il retrouve pleinement ses capacités, qu'il guérisse le mieux possible et ce n'était pas en tirant dessus tout le temps que cela allait passer. Il fallait attendre et j'étais prête à attendre aussi longtemps qu'il fallait. Répondant rapidement au téléphone, j'expliqua la situation au jeune homme qui semblait un peu déçu. À croire qu'il ne voulait pas voir ses parents, chose qui me brisait le cœur puisque c'était bel et bien quelque chose que j'espérais plus que tout au monde. Ils me manquaient horriblement – surtout mon père – depuis tellement longtemps que j'avais appris à vivre avec cette douleur constante au niveau du cœur. Je vivais désormais dans leur souvenir et voir quelqu'un être contre ses parents ne me plaisait guère. Le regardant, je dis « Tu n'as pas envie de les voir ou bien ? » Mon ton était un peu moins joyeux et doux qu'auparavant. Je ne comprenais pas sa manière d'agir, c'était totalement hors circonstances à mes yeux. Lui tendant son caleçon et bas de pyjama, je me préparais à aller chercher le docteur lorsqu'il m'interpella. J'auraois du voir sa petite mascarade de loin mais je m'étais faite avoir comme une débutante. Mes lèvres touchaient les siennes une nouvelle fois et un léger sourire se dessina sur mes lèvres. C'était fou comme je n'avais jamais vu – ou plutôt voulu réaliser – mon attirance pour le bel africain. Étais-je trop aveugle ? Non, sûrement bornée et dépendante à ma liberté, ce qui était un sacré pléonasme quand on y pensait. Passant une main dans mes cheveux, je lui fis un léger sourire avant de faire un pas en arrière et de dire « Non je sais pas. Ne commence pas à me corrompre toi, je pourrais te faire la peau en moins de deux » Grimaçant légèrement, je dis « Mauvais jeu de mot, désolée » J'haussais légèrement les épaules avant de sortir de la chambre et d'aller chercher un docteur. Au loin, je vis les collègues de Joshua arriver, en habit de pompuers et je leur fis un léger signe de la main. Laissant entrer le médecin dans la chambre, suivi de près par une infirmière, je les salua et leur dis rapidement que leur collègue était enfin réveillé et qu'il n'avait rien perdu de son caractère et tempérament. Joshua était toujours le même, ce qui était rare pour un 'grand brûlé' mais c'était tant mieux pour moi. Souriant légèrement, nous entrions tous dans la chambre une fois le médecin sortit mais ce dernier me demanda de venir avec lui. Je laissais donc Joshua seul avec ses collègues. Souriant au médecin, je l'écoutais sagement « Monsieur Walling va avoir besoin de beaucoup de repos, énormément même. Ses pansements seront quotidiens la première semaine puis plus espacés au fur et à mesure de la guérison. Il n'arriva pas à faire pas mal de choses au début comme prendre une assiette en haut du placard alors il faudrait l'aider. Mais bon, sans le materner sinon il perdra de la mobilité et c’est un homme du feu » qui avait failli perdre sa vie à combattre les flammes. J'acquiesçais et salua le docteur. Le petit africain allait devoir passer du temps chez moi et ce n'était pas pour me déplaire, loin de là même. Entrant dans la chambre, je les entendis tous rire et arqua un sourcil. C'était rapide tout ça. « Si vous voulez, je peux repasser plus tard » lançais-je, pas si annodinement que ça. Il avait peut être envie de passer du temps avec ses amis...