Elia était seule dans l’appartement depuis… Depuis qu’elle était revenue carrément. Sa colocataire avait été très dure à convaincre, mais elle avait fini par céder, lui demandant de l’appeler toutes les demi-heures (ce qui était particulièrement ridicule quand elle revenait le soir même, on s’entend.). Soit, Elia se pliait à la tâche. Cléa ne semblait pas comprendre qu’elle allait ‘mieux’. Elle n’était pas bien, c’est sûr, mais mieux. Mais on dirait que pour l’Américaine, rien n’irait jusqu'à tant qu’elle redevienne exactement comme avant. Et c’était un problème ça, parce qu’elle n’était pas du tout certaine si elle était capable de revenir comme avant. Elle avait été… Elle était une mère. Elle avait été marquer par William, même si elle l’avait tenue que quelques secondes. Une cicatrice qui s’ajoutait à tout les autres sur son corps, sauf que celle-là était beaucoup plus profonde et invisible. Mais ça ne voulait pas dire qu’elle était encore dans le noir, pas comme elle l’avait été. Elle n’avait plus envie de mourir maintenant, elle était capable de se lever tous les matins et vivre un peu. Hier, elle avait même été capable d’être dans la même pièce que Mattéo pendant quelques minutes. Le petit réclamait souvent sa présence et Elia s’était longtemps enfouie la tête sous l’oreiller pour ne pas l’entendre, mais elle allait se réhabituer. Elle ne lui en voulait plus à lui, elle n’en voulait plus vraiment à personne d’ailleurs. C’était un signe de progrès non ?

Pour le moment elle était assise dans le salon. Elle n’était plus aussi nerveuse qu’avant. Elle était certaine que comme elle s’était déjà fait enlever une fois, une deuxième fois serait peu probable. Enfin, elle avait quand même tout fermé à clef et avait placé un bat de baseball près de la porte d’entrée. Casper faisait du bruit dans le plafond, mais ça non plus ne l’inquiétait plus trop. Après le sous-sol de l’homme blond, elle préférait le bruit du fantôme qu’au silence complet. Elle était tellement absorber dans son dessin qu’elle fit un bond d’un mètre (et un trait énorme sur le dragon qu’elle était en train de faire) quand la sonnette d’entré retenti. Elle se leva directement et ramassa son bat avant de se rapprocher de la porte. Sans enlever la chaine, elle ouvrit doucement, laissant à peine sa tête dans l’ouverture. « Kovu ! » Elle laissa tomber le truc de baseball et déverrouilla la porte pour l’ouvrir complètement. « Je t’attendais pas. Il se passe quelques choses? » Enfin non, elle ne devrait peut-être pas être surprise de le trouver là, ce n’était tout de même pas si* rare. Mais on s’habituait vite aux mauvaises nouvelles.

Kovu avait réussi à être dans un coup réellement intéressant la semaine dernière, il avait pu voler quelques bonnes voitures grâce à une grosse soirée. Celles-ci avaient réunis le gratin des connards à la tête de la grosse pomme et le jeune jamaïcain c'était servi dans le parking des riches comme dans un magasin de jouets. Lui et ses potes s'étaient pas mal amusés avant d'aller revendre les petits bijoux des riches. Il avait tellement gagné de fric sur une soirée qu'il s'autorisait plusieurs jours de repos. Le premier avait été pour sa famille, il s'était occupé d'eux, les aider comme il pouvait pour leur devoir, les nourrir convenablement et border son bébé soeur au moment du couché. Ensuite, il avait retrouvé Minnie, c'était logique en somme. Et il avait aussi rejoint son groupe de danse pour pouvoir se détendre et se vider la tête, la danse l'aidait toujours à extérioriser ce qu'il éprouvait et ça l'aidait beaucoup.

Désormais qu'il se sentait plus ou moins bien, il avait décidé d'aller rendre visite à Elia... il savait qu'elle ne devait pas bien aller. Enfin, il avait appris son histoire sordide. Il n'avait rien dit ou fait jusqu'à présent mais Elia faisait partie de son histoire et il ne laissait jamais tomber personne en court de route. Il se rendit donc chez l'italienne les mains dans les poches tout en sifflotant. Il devait avoir l'air détendu un maximum pour ne pas la contrarier. Du moins, c'était l'approche la plus logique à son sens. Lorsqu'il sonna, il vit d'abord son regard à travers la petite chaine. Il haussa un sourcil, depuis quand elle n'était plus insouciante ? Un pli soucieux s'inscrit sur son visage, à quel point avait-elle réellement changé ? « Kovu ! Je t’attendais pas. Il se passe quelques choses? » la porte s'ouvrit et le regard de Kovu se porta quelques secondes sur la batte de baseball, il lança un regard interrogateur à la jeune femme. « Non, tout va bien, je voulais te proposer une partie de baseball, apparemment, tu as le matériel adéquat... » lança-t-il comme boutade avant de déposer sa main sur l'épaule de la brune. « Je suis en repos et je m'ennuyais, les petits sont à l'école, mes potes bossent, je tournais en cage tel un lion donc j'ai décidé de venir voir mon dragon préféré. Comment tu vas ? » demanda-t-il prudemment, il ne savait pas trop à quoi s'attendre comme réponse. Sans doute un mensonge, elle ne devait toujours pas se sentir bien mais il ne pouvait pas comprendre le sentiment, il n'avait jamais été un parent... par contre il était un grand frère et l'idée de perdre une partie de sa famille le tuait alors... il n'osait imaginé la douleur réelle de la jeune femme.

Elle ne pouvait pas être trop prudente. Elle ne se souvenait pas grand-chose de ce qui c’était passé avec elle. Elle se souvenait d’avoir été dans la chambre de son fils, comme à l’ordinaire. Elle dormait, ou presque, sur la chaise berçante. Puis avait sentie des mains sur ses bras et avant qu’elle puisse faire quoi que se soit, ça avait été le noir total. Maintenant, elle prenait ses précautions. Elle avait beau dire à Cléa qu’elle pouvait rester seule, elle était quand même nerveuse. C’était la même chose quand elle devait sortir. Elle disait que c’était ‘okay’ si quelqu’un était avec elle, mais on pouvait facilement la voir trembler et elle n’aimait pas aller trop loin. Elle avait ses limites pour le moment, elle n’était pas contre les poussées, mais elle voulait y aller graduellement. C’était pour ça, la batte, la chaine. C’était des précautions, des petites sécurités dont elle avait encore besoin pour le moment. Le bruit de la sonnette l’avait mis carrément à l’envers et elle avait senti un nœud se former dans son estomac. Elle était prête à vomir. Mais une fois qu’elle avait aperçu Kovu de l’autre côté, elle se sentit un peu relaxer et put déposer son arme. Pas assez subtilement pour ne pas se faire remarquer apparemment. « Non, tout va bien, je voulais te proposer une partie de baseball, apparemment, tu as le matériel adéquat... » Il déposa sa main sur son épaule et l’Italienne eut un mouvement de recul. Elle avait laissé que très peu de personnes dans sa bulle depuis un moment. Elle avait encore de la difficulté. « C’est au fils de Cléa. » Pourquoi pas après tout, elle était certaine de l’avoir vue jouée avec des trucs semblables en plastique. « Je suis en repos et je m'ennuyais, les petits sont à l'école, mes potes bossent, je tournais en cage tel un lion donc j'ai décidé de venir voir mon dragon préféré. Comment tu vas ? » Elle sourie faiblement en attendant le mot ‘dragon’, ça faisait un moment qu’elle ne c’était pas appeler comme ça tient. Elle se demandait si elle le pouvait toujours d’ailleurs. Elle ignora la question de Kovu pendant quelques secondes et s’éloigna de la porte pour le laisser passer. Une fois que c’était fait et qu’il était à l’intérieur, elle alla remettre toutes les chaines et verrouiller la poignée de nouveau. « Désolé… Beaucoup de vol dans le coin. » Enfin, surement. Elle n’avait aucune idée. Ça semblait plus normal que de se mettre à expliquer l’histoire au complet. Comment ça allait… Elle ne savait jamais quoi répondre à ça*. Les gens s’attendaient à ce qu’elle mente, pour les mettre à l’aise et puis après il avait cet air ridicule de ‘je sais que tu me mens, mais je ne m’éteindrais pas là-dessus.’ elle jugea Kovu du regard pendant un moment. « Ça va mieux. Et toi ? » Au moins, elle n’avait pas menti. « Je ne pense pas être de très bonne compagnie aujourd’hui. Je faisais que dessiner et même Casper se tient calme. » D’ailleurs, le fantôme ne l’avait pas trop énervé depuis un long moment.

Kovu était un peu... mal à l'aise, c'était étrange de voir Elia si tendue, elle ne disait pas tout, c'était certain, mais en même temps, il n'était pas spécialement bon pour parler... il avait du mal avec les émotions, son moyen d'expression à lui était la danse et rien d'autres. Cela dit, voir Elia se promener avec une batte de baseball était vachement étrange, elle n'avait jamais été du genre peureuse, étrange, oui, mais pas du genre violente ou autre. « C’est au fils de Cléa. » il ne dit rien sur son mensonge flagrant, en toute honnêteté, elle faisait ce qu'elle voulait, il n'avait pas vraiment à la juger, ce n'était ni son rôle ni sa place. Kovu tenta de la détendre en lui parlant, il réussit même à la faire sourire et c'était tout de même un plus, il était fier de son coup pour la peine, il méritait presque une médaille pour cet exploit. Elle finit par la laisser rentrer mais referma la porte derrière lui en mettant la sécurité au maximum, même lui qui habitait dans un quartier chaud n'était pas aussi prudent sur sa sécurité, il était un peu perplexe. « Désolé… Beaucoup de vol dans le coin. » hum, il hocha faiblement la tête, ça lui paraissait vraiment... étrange, c'était Manhattan quand même, ce genre de chose ici lui semblait à mille lieu de la vérité, pour lui les habitants de l'île était du genre en sécurité par rapport aux autres quartiers de New York... mais visiblement, ce n'était pas vraiment le cas, sans doute un truc de son esprit. Il était légèrement déçu. L'italienne finit par répondre à sa question : à savoir comment elle se portait. « Ça va mieux. Et toi ? » Kovu eut une petite moue avant de sourire de façon décontracté. « Moi ça va vraiment bien, j'ai pas vraiment de soucis en ce moment donc je ne vais pas me plaindre ! » dit-il en cherchant du bois du regard, il n'était pas super superstitieux mais... en fait ouais, et il avait besoin de toucher du bois histoire de ne pas laisser s'envoler sa chance. « Je ne pense pas être de très bonne compagnie aujourd’hui. Je faisais que dessiner et même Casper se tient calme. » Kovu se montra aussi tôt intéressé par les talents d'Elia qu'il ignorait. « Vraiment, tu dessines ? Je peux voir ? » demanda doucement Kovu histoire de ne pas faire peur à la jeune femme. « Et qui est Casper btw ? » dit-il en clignant des yeux légèrement perplexe, le seul Casper qu'il connaissait était un fantôme, mais elle ne devait sans doute pas parler de ça, n'est-ce pas ? « Et ne dis pas n'importe quoi, tu es toujours d'une bonne compagnie avec toi » finit-il par dire tout en la poussant sur l'épaule avec sa propre épaule. Il avait un petit sourire sur les lèvres, il tentait d'être plus posé et calme que d'ordinaire histoire de ne pas l'effrayer, comme une sorte de bébé chat sauvage.

« Moi ça va vraiment bien, j'ai pas vraiment de soucis en ce moment donc je ne vais pas me plaindre ! » Elle sourie gentiment, au moins ça en faisait un d’heureux, c’était déjà mieux que pas du tout. Elle crut bon le mettre au courant d’ailleurs, elle n’était pas spécialement endurable. Quand même Cléa essayait de se détacher de sa présence, ça voulait tout dire. Elle mettait tout le monde mal à l’aise, le moins qu’elle puisse faire était les avertir en avance. « Vraiment, tu dessines ? Je peux voir ? » Elle se tourna vers lui d’un coup sec et hésita. Ses dessins dans le salon n’étaient pas terminés… Et puis sa BD était encore secrète… Il y avait bien une autre option. « Deuxième porte à ta droite. » Elle n’allait pas regarder non. Elle n’allait pas rouvrir cette porte d’elle-même, pas tout de suite. Mais si Kovu voulait y jeter un coup d’œil, qu’il le fasse. Les murs avaient été parmi son plus beau travail à vie, chacun d’entre eux racontait un conte de fées et elle avait mis des heures dans les détails. Pour rien en somme. Elle avala sa salive, essayant de ne pas penser à ça, pas maintenant et continua son chemin sans se retourner vers le salon. « Je t’avais jamais dit que je dessinais ? » En même temps, c’est vrai qu’elle n’en parlait pas à tout vent, mais ce n’était pas non plus un secret et elle était certaine d’avoir passé quelques dessins à Minnie. « Et qui est Casper btw ? » La brune laissa échapper un petit rire. « Chutt…… » Quand la maison fut silencieuse, ils purent entendre le grincement typique au plafond, et les bruits de pas… « C’est notre voisin du dessus, tu vois. Sauf que personne ne vit au dessus et on a vérifié, y’n’a rien au dessus. » Au moins, ça faisait quelques jours qui n’avaient rien changé de place. Ça, c’était toujours aussi fatigant.« Et ne dis pas n'importe quoi, tu es toujours d'une bonne compagnie avec toi » .Il la poussa un peu et la brune fit la moue. « Je ne sais pas. Je me force en ce moment. » Apparemment, quand elle était triste, elle était honnête et ça la fit cligner des yeux quelques fois. « Enfin, pas que je veux pas ta compagnie, j’aime bien ta compagnie. » Elle pencha la tête et fit une grimace. « Pardon, je voulais être vexante. »

Kovu était intrigué, malgré tout, il était un "artiste" et de façon général, il comprenait mieux les moyens d'expressions d'ordre artistique, il avait parfois du mal à comprendre les choses ou à les expliquer avec les mots, il faisait mieux passer ses sentiments quand il dansait, et il comprenait mieux une personne quand il l'entendait chanter, la voyait dessiner ou encore peindre ou s'exprimer de façon artistique. Donc le jeune homme avait vraiment envie de voir les dessins d'Elia. « Deuxième porte à ta droite. » il fronça les sourcils avant d'hôcher la tête et suivre le chemin indiqué. Visiblement, Elia n'allait pas le suivre... il se gratta la joue mais il était désormais trop curieux pour ne pas y aller. Kovu poussa la porte et il sentit une vague de tristesse de submerger. Il observa quelques minutes les murs qui racontaient une histoire pour un enfant... il secoua la tête et fit demi-tour. Même si aujourd'hui voir ce dessin poignait le coeur, il était visible qu'Elia avait aimé son enfant, elle avait passé des heures sur les détails, sur les accords de couleur, elle avait voulu lui conter une histoire, le faire rêver, elle avait fait ça pour son enfant et on ressentait l'amour dans son oeuvre... c'était si triste. Pour elle, pour l'enfant... Kovu se sentait légèrement mal à l'aise maintenant. « Je t’avais jamais dit que je dessinais ? » il secoua négativement la tête, trop peu sûr de sa voix en cet instant, il se racla la gorge pour reprendre contenance. « Tu dessines très bien en tout cas » murmura-t-il avec un sourire bienveillant. « J'aimerais savoir faire ça, mais je sais juste danser, je suppose que c'est toujours mieux que rien » dit-il avant de tourner sur lui-même et de finir en faisant une révérence de ballerine. Il aimait bien s'auto-moquer de son don parfois.

Ils parlèrent alors de Casper. Il ne savait pas trop qui c'était mais soit, il demanda prudemment. « Chutt…… C’est notre voisin du dessus, tu vois. Sauf que personne ne vit au dessus et on a vérifié, y’n’a rien au dessus. » Kovu prit le temps de réfléchir quelques secondes avant de hausser les épaules, il était habitué aux exubérances des gens et il faisait avec, Minnie était un très bon entrainement. « Ok, Casper donc... et il est sympa où il vous réveille aussi la nuit ? » demanda-t-il alors avec un réel intérêt pour la chose. Il sentait bien qu'Elia n'était pas au mieux, mais il ne pouvait vraiment pas la blâmer, c'était compréhensible. « Je ne sais pas. Je me force en ce moment. Enfin, pas que je veux pas ta compagnie, j’aime bien ta compagnie. Pardon, je voulais être vexante. » Kovu observa alors Elia quelques longues secondes « Je comprends Elia, je ne t'en veux pas... tu sais, tu devrais te vider la tête... et je peux t'aider si tu veux » proposa alors Kovu avant de tendre la main vers l'italienne, paume ouverte. La danse était la solution à tous les problèmes pour le jamaïcain, il en avait toujours été ainsi.

Elia retourna dans le salon, évitant même de lever le regard, jusqu’au cas où elle apercevrait un coin de la chambre. Elle prit ses dessins de trois dragons sur lesquels elle travaillait depuis ce matin et les glissa sous le divan, avec ses crayons et tout le reste. Elle n’aimait pas que les gens voient ses trucs avant qu’ils soient finis. Elle avait sa méthode pour travailler, c’était inconsistant et cahotic, mais elle aimait bien. « Tu dessines très bien en tout cas » « Merci. » Elle avait toujours dessiné, mais elle s’était surtout améliorée en prison. Comme elle n’avait rien d’autre à faire. Les murs de sa cellule avaient été remplis de dessins à ce moment-là, comme aujourd’hui. « J'aimerais savoir faire ça, mais je sais juste danser, je suppose que c'est toujours mieux que rien » Elle leva la tête et sourie devant la révérence de Kovu. « C’est bien la danse, oui. » Ça épuisait. Ça vidait la tête, elle devrait probablement faire ça au lieu de se concentrer sur ses papiers. Elle leva ses mains pleines d’encre. « Au moins, ça ne te transforme pas en stroumph ein. » Enfin, ses mains ça allait, mais Cléa était moins patiente quand elle mettait de l’encre sur le plancher, ses vêtements, le fauteuil ou bien Mattéo et Parfait.

Elle parla ensuite de Casper, sans y penser. Elle était certaine que Kovu ne la croyait pas, mais au moins il ne se moquait pas. Il fallait surement le vivre au quotidien pour y croire à leur fantôme. Mais c’était vrai après tout, ce n’était pas une de ses lubies, elles avaient même eu la maison à très bas prix pour cette raison. « Ok, Casper donc... et il est sympa où il vous réveille aussi la nuit ? » Elle haussa les épaules. Le fantôme s’était calmé depuis un moment avec elle, mais il avait toujours été plus malicieux à son égard qu’avec sa coloc. Pour elle, il avait été vraiment méchant, mais ses derniers jours il avait changé et s’était montré beaucoup plus discret. « Il fait beaucoup de bruits, il fait tomber des trucs, parfois il déplace des choses. Il claque des portes, etc. Et non, avant que tu le dises, ce n’est pas des courants d’air. » Ça arrivait même l’hiver quand tout était fermé. Même quand il se montrait plus discret comme maintenant, il restait une présence au dessus de leurs têtes et continuait à faire grincer son plafond. « Je comprends Elia, je ne t'en veux pas... tu sais, tu devrais te vider la tête... et je peux t'aider si tu veux » elle le regarda avec un air suspicieux – un peu exagérée – pendant quelques secondes et attrapa sa main pour se relever. « On va quelques parts? » Non parce qu’elle n’avait pas spécialement envie de sortir.

Elia était tendue, Kovu comprenait, il n'avait pas envie de la pousser à bout... il était prudent parce qu'il avait ce sentiment de marcher sur des charbons, il ne voulait pas... plus la blesser, mais il ne voulait pas non plus faire comme si rien n'avait chamboulé la vie de la jeune femme. Elle accepta donc de lui montrer "son art" et il fut réellement impressionné par ce qu'elle dévoilait, cette facette qu'il n'avait jamais pu qu'entrevoir... le jeune homme sentit un sentiment de nostalgie lorsqu'il était dans la chambre de cet enfant qui n'avait même jamais vu le lieu que sa mère lui avait concocté. Quand il revint vers l'italienne il ne put que la complimenter. « Merci. » de rien murmura-t-il du bout des lèvres avant de déposer sa main sur le coeur, pour montrer qu'il était sincère dans ses propos. Tout ce que Kovu savait faire c'était la danse, c'était le seul "art" qu'il pratiquait plutôt bien. « C’est bien la danse, oui. Au moins, ça ne te transforme pas en stroumph ein. » il pouffa de rire sans pouvoir s'en empêcher. « Non en effet, ça me fait juste des courbatures parfois, quand je tombe ou quoi, je marche comme un pépé après, t'imagine pas la classe que j'ai, tu me donnes une canne et je gagne 30 ans en un coup » plaisanta-t-il finalement afin de détendre Elia, elle faisait un effort, il devait donc faire le double, pour lui insuffler un peu de son énergie, c'était la seule chose qu'il pouvait faire pour l'aider ne serait-ce qu'un peu.

Ils parlèrent donc de Casper, il ne savait ni comment ni pourquoi c'était arrivé, mais on sentait qu'Elia était à l'aise sur le sujet. Puis Kovu ne la jugeait pas, grâce à Minnie, il était habitué face aux lubies spéciales des gens et il y faisait abstraction. Pour dire vrai, il faisait semblant d'y croire le trois quart du temps, et il le faisait tellement bien qu'il finissait presque par y croire lui-même à la fin. « Il fait beaucoup de bruits, il fait tomber des trucs, parfois il déplace des choses. Il claque des portes, etc. Et non, avant que tu le dises, ce n’est pas des courants d’air. » finalement, Kovu fit la seule chose qu'il savait réellement faire pour aider les gens. Il tendit la main à la jeune femme qui finit par la prendre de façon hésitante. « On va quelques parts? » finit-elle par demander. Le jeune homme eut un sourire en coin avant de serrer délicatement de la main de la jeune femme dans la sienne. « Yep, on va dans mon univers » lança-t-il alors faiblement avant de sortir de son pantalon son Ipod, le jeune homme l'alluma et il mit la première musique qui venait avant de sourire à Elia de façon douce et de la faire tourner sur elle-même. « On va danser » chantonna-t-il heureux de ce choix. Il ne connaissait rien de mieux que la danse.

Elle avait toujours dessiné. Même petite, en grandissant c’était la seule activité qu’elle pouvait faire dans la maison qui ne faisait pas trop de bruit et n’attirait pas trop l’attention. Elle se couchait à plat ventre sous son lit et dessinait. Elle inventait des histoires et des amis imaginaires et les dessinait sur papiers. Elle ne pouvait pas jouer avec les enfants du quartier, alors bon, ses dessins lui tenaient compagnie. En juive elle s’en était servie pour décorer les murs de sa chambre, pour cacher les grilles à sa minuscule petite fenêtre en vitre doublée. C’était une sorte de mécanisme. Maintenant qu’elle était ‘enfermée ’ dans la maison, elle avait recommencer à faire que ça. Ça lui changeait les idées, mais ça ne l’épuisait pas et ne la vidait pas comme la danse pourrait le faire. Pour le coup, elle était jalouse. « Non en effet, ça me fait juste des courbatures parfois, quand je tombe ou quoi, je marche comme un pépé après, t'imagines pas la classe que j'ai, tu me donnes une canne et je gagne 30 ans en un coup » Elia sourie et rigola même un peu, se forçant un maximum pour avoir l’air naturel. Ça lui faisait quelques choses de voir Kovu essayer de la détendre un peu, elle n’aurait pas voulu que ses efforts ne soient pas récompensés à leurs justes valeurs. « Un très beau pépé alors, très in et tout le reste. Tu serais capable de trouver google quoi ! » Elle ne connaissait beaucoup de petit vieux, mais elle se doutait que c’était une bonne qualité à posséder quoi.

La brune essaya ensuite d’expliquer Casper en quelques mots. C’était quelques choses à vivre, elle savait que quand elle le rencontrait, elle avait l’air d’une vieille sorcière à moitié folle. Mais bon, elle l’avait vécue, elle savait que c’était et peu importait après. Elle avait fait sa paix avec le fantôme maintenant. Elle s’était habituée et n’avait plus aussi peur que lui qu’avant. Maintenant les vivants l’effrayaient bien plus que les morts. Kovu lui tendit alors la main et l’Italienne l’accepta à reculons, mais sans poser de question. Elle n’avait pas envie de sortir, mais elle savait que Kovu ne a forcerais pas à faire quelques choses qu’elle ne voulait pas. « Yep, on va dans mon univers » Elle pencha la tête et s’attendait à voir un tapis volant sortir de quelques part. Mais à la place il sortit son ipod de ses poches. « On va danser » Il la fit tourner, et la brune rigola un peu avant d’hocher la tête et reculer de quelques pas. « Je ne sais pas comment moi ! » Elle allait finir par briser les pieds ou les orteils de quelqu’un.

Le truc là -> avec la main et tout
ça ma fait pensé à Aladdin

En plus ça marche, parce que c'est un voleur et elle est une princess 'enfermée' ->
ok je me tait now

Elia faisait de véritable effort, Kovu le voyait et ça le touchait qu'elle tente de rigoler, au moins, elle faisait l'effort et c'était tout ce qui comptait, il avait vraiment envie de lui changer les idées, il avait vraiment envie de lui faire oublier un tout petit peu ce par quoi elle était entrain de passer, ce qu'elle traversait ne devait pas être facile, et il se doutait que ce n'était pas ses singeries qui allaient l'apaiser, mais il voulait qu'elle sache qu'elle pouvait compter sur lui. Après tout, Elia avait compter dans sa vie et il n'abandonnait jamais ses amis, il voulait lui montrer et lui prouver aujourd'hui. Kovu parla de la danse, c'était le sujet qui lui venait toujours rapidement à l'esprit, c'était si simple pour lui, c'était sa "fibre artistique", c'était la seule chose qu'il faisait bien hormis le vol, mais au moins ça, c'était légal et il se sentait toujours mieux une fois qu'il avait su dépenser toute son énergie dans sa passion. Enfin, le seul soucis était les courbatures parfois, ça arrivait souvent mais s'en plaignait peu, en général, c'était à cause d'un manque d'étirement avant de s'exercer. « Un très beau pépé alors, très in et tout le reste. Tu serais capable de trouver google quoi ! » il eut un grand sourire et il fit un clin d'oeil à la jeune femme. « Ce serait le minimum à ma survie sociale quand même ! Mais j'ai pas hâte non plus d'être vraiment vieux » il avait peur de grossir en fait ou de ressembler à son oncle... il visait mieux quand même.

Après l'histoire du fantôme, Kovu décida d'emmener Elia avec lui dans son univers : la danse. Évidemment, l'italienne ne savait pas ce qu'il manigançait mais elle était prête à faire l'effort de le suivre. Kovu sortit son ipod et mit une musique au hasard, au final, la musique importait peu, l'important c'était le rythme donné pour qu'ils puissent bouger. Le jeune homme fit tourner la brune qui se mit à rire. « Je ne sais pas comment moi ! » Kovu secoua la tête. « Si tu sais marcher, c'est que tu sais bouger, si tu sais bouger, tu sais danser » c'était aussi simple que ça pour Kovu. « L'important c'est d'être en rythme avec la musique, après, je suis l'homme, c'est moi qui guide et mène le pas justement pour qu'on ne se marche pas sur les pieds. La femme elle décide si oui ou non elle fait confiance à l'homme » expliqua alors Kovu en s'avançant quelque peu vers Elia pour lui attraper les mains. « Tu me fais confiance ? » demanda-t-il doucement. Parce qu'il en voulait pas lui faire peur, il ne voulait pas non plus s'imposer à elle.

« Ce serait le minimum à ma survie sociale quand même ! Mais j'ai pas hâte non plus d'être vraiment vieux » L’Italienne eut un sourire en coin. Il y a pas longtemps, elle aurait dit la même chose, sans aucun doute. Mais elle avait eu l’impression de vieillir en quelques heures à peine. Elle se sentait presque comme une grand-mère elle-même en fait. « Bah tu sais quoi faire dans ce cas là. Deuxième étoile à droite et puis tout droit jusqu’au matin. » Peut-être que si elle y allait aussi, elle pourrait redevenir petite et arrêter de se sentir ridée et terne à l’intérieur. Elle devrait essayer tient. Enfin, Kovu lui proposa une autre solution pour tout de suite et c’était de danser. L’Italienne n’était pas certaine que ça soit une bonne idée en fait. Elle n’était pas particulièrement douée pour bouger et tout le reste et puis elle avait une longue liste de passé un peu ‘maladroit’ et pourrais très bien finir par blesser quelqu’un si elle essayait quoi que se soit. « Si tu sais marcher, c'est que tu sais bouger, si tu sais bouger, tu sais danser » Elle fronça les sourcils. « That’s easy for you to say. » Avec la même logique, parce qu’elle savait mettre un pied devant l’autre elle pourrait être un athlète en course, mais voilà, en pratique elle finirait surement par s’enfarger dans ses propres pieds après deux mètres. « L'important c'est d'être en rythme avec la musique, après, je suis l'homme, c'est moi qui guide et mène le pas justement pour qu'on ne se marche pas sur les pieds. La femme elle décide si oui ou non elle fait confiance à l'homme » et puis si elle voulait guidée elle ? C’était un peu injuste ça. Quoi que pour le moment – et pour sauver les pieds de tout le monde – elle voulait bien se laisser guider un peu. Enfin, juste pour maintenant quoi. « Tu me fais confiance ? » « Moui…. » Elle attrapa la main de Kovu et se rapprocha un peu. C’était en elle qu’elle avait un doute, pas en lui, elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance à lui, sinon elle ne l’aurait pas laissé entrer dans la maison. Ils commencèrent a bouger un peu et Elia essaya de se concentrer sur la musique pour oublier le reste. Elle était capable de bouger les hanches et le reste de son corps, mais ses pieds semblait aller où ils avaient envie et la brune passa la plupart de son temps a marcher sur kovu ou bien se cogner contre une table. Au bout d’un moment elle recula en soupirant. « Tu ne guides pas très bien ! » C’était sa faute après tout, il l’avait dit lui-même que c’était son job de l’empêcher de se piler sur les pieds.