Vin étudiait des papiers avec attention. Les travaux sur le chantier avançait bien, tout était comme il le désirait, il observait ses hommes avec attention. Parfois, il avait envie de remonter avec eux... parfois, il en avait marre du costume et du métier d'entrepreneur... il était un ouvrier très bien formé à la base, et il se rappelait la joie d'être dans un chantier, à aider les gens, à construire une maison ensemble, c'était si... merveilleux de toucher et travailler de la matière. La maison était plutôt bien, elle devrait sans doute être prête d'ici deux mois. Si tout avançait comme il le souhaitait. Tout en observant le plan de l’architecte, il sortit une cigarette de la poche avant de son blouson. Été comme hiver, il avait toujours un costume de la dernière collection. Pas le choix, il devait respirer la confiance, l'assurance et l'expérience. Un de ses plus jeunes ouvriers accouru alors vers lui l'air passablement excité. Vin tenta de ne pas soupirer, les jeunes l'agaçaient la plupart du temps, il était intimement sûr de ne pas avoir été aussi chiant et insupportable à l'époque. « Y a l'actrice qui est encore là ! » sautilla sur place le jeune garçon. Vin poussa un soupir et tira plus longuement sur sa clope, il allait en avoir besoin. Vincenzo adorait bosser sur Greenwich, c'était un lieu "vert" et il était très facile pour lui de vendre dans le coin. Et il y avait de cela 2 mois, il avait racheté trois immeubles dans les environs de l'université de New York, il en avait fait des "appartements" pour jeunes. Il avait réduit au maximum le coût de la chose pour les attirer en nombre, c'était un coup de maître pour dire la vérité. Sauf qu'une actrice qu'il ne connaissait ni d'Adam & Eve avait voulu son truc. Genre, madame était arrivée, et avait claquée des doigts en exigeant pouvoir investir là-dedans. Sauf qu'il avait eu l'idée le premier et qu'il n'allait pas revendre quelque chose qui marchait si bien... Lorsqu'il vit la petite femme avancer vers lui, il poussa un soupir à s'en fendre et l'âme et observa quelques secondes le ciel. « Che è ciò che ho fatto signore (Qu'est-ce que j'ai fait seigneur) » marmonna-t-il entre ses dents. Il finit par baisser la tête vers le nain de jardin dictateur. « Vous encore... je vais finir par croire que vous aimez la poussière des chantiers... ça ne vous va pas au teint pourtant » soupira-t-il avant de faire un mouvement de tête pour que son ouvrier retourne au boulot. Il y avait tellement de bruits, il avait espéré que rester ici toute la journée allait éloigner la petite dragonne sur pattes. Visiblement, elle était plus têtue qu'il ne l'avait pensée.

Qu'on se charge de lui obtenir, ou qu'elle se débrouille d'elle-même, quand Aurora désirait quelque chose, généralement elle l'obtenait. Qu'on lui résiste ne faisait que l'énerver et augmenter son désir d'avoir ce qu'elle voulait. C'était une petite teigne capricieuse, et elle l'assumait parfaitement. Quand elle avait vu le potentiel dans un complexe immobilier clairement prometteur, elle avait voulu investir. Mais l'homme qui l'avait acheté recevait de lui céder. Alors la jeune femme allait régulièrement l'embêter, histoire de le faire craquer un jour ou l'autre. Malgré ses caprices, elle pouvait être très patiente. Mais elle en devenait peut-être encore plus énervante. Ayant un jour de congé, elle décida donc de venir embêter cet homme si têtu. Sûrement autant qu'elle. Talons hauts et lunette de soleil, malgré le chantier elle navigua avec aisance, habituée à être perchée en hauteur. Elle adressa un sourire aux ouvriers qu'elle croisait et finit par demander à l'un deux, où se trouvait Vin. Munie d'une robe légère, elle savait pertinemment qu'on devinait ses formes avec aisance, et s'en jouait d'autant plus. Elle le repéra finalement, et s'avança d'un air déterminé vers lui. Une fois arrivée près de lui, elle lui adressa son plus beau sourire, sachant déjà que ce genre de tactiques ne marchait pas avec lui mais la jeune femme était une séductrice de nature. « Vous encore... je vais finir par croire que vous aimez la poussière des chantiers... ça ne vous va pas au teint pourtant » Aurora lui adressa un sourire plus condescendant, repoussa ses cheveux derrière les épaules avant de répondre : « Non ce que j'aime en réalité c'est voir la tête des gens quand ils finissent par céder... Ce que vous allez finir par faire. » Elle jeta un regard autour d'elle, les hommes qui travaillaient, construisaient, sous les ordres de cet homme. Elle leva finalement à nouveau les yeux vers lui, le dévisageant de ses yeux de biche. « Je ne comprends pas pourquoi vous résistez, vous savez que j'en offre bien plus que le prix qu'il vaut. Et si vous y tenez tant, construisez en un autre. » Elle fit un geste désinvolte de la main, désignant le chantier autour d'eux. Vraiment c'était quoi son problème. « Vous feriez mieux de me dire votre prix tout de suite, qu'on en finisse. Ajouta-t-elle d'un ton lasse, alors qu'elle ne faisait que commencer. »

Vin était vraiment plus qu'agacé par la présence quasi constante de l'actrice dans ses pattes en ce moment, si elle continuait ainsi, il serait presque tenter de lui vendre un des bâtiments, juste pour qu'elle sorte enfin de sa vie... mais elle serait trop heureuse et Vin avait du mal avec les personnes qui faisaient comme si tout leur était dû, comme si tout ce qu'il exigeait se devait de terminer entre leur main. L'italien préféra tourner le dos à la petite brune, peut-être qu'elle comprendrait qu'elle n'était pas la bienvenue ? Mais c'était sans doute trop espérer. « Non ce que j'aime en réalité c'est voir la tête des gens quand ils finissent par céder... Ce que vous allez finir par faire. » il grinça des dents, c'était pour ce genre de chose qu'il était très peu enclin à faire affaire avec la brune... une peste démoniaque, voilà ce qu'elle était ! « Vous semblez si sûre de vous... » et elle ne devrait pas, clairement, il n'était pas du tout intéressé, à son sens, chacun avait une place, lui dans l'immobilier, elle sur le petit écran, ça ne servait à rien de mélanger les deux univers, elle n'aurait clairement aucun talent dans son domaine. « Je ne comprends pas pourquoi vous résistez, vous savez que j'en offre bien plus que le prix qu'il vaut. Et si vous y tenez tant, construisez en un autre. » il grogna et croisa les bras tout en lançant un regard noir à la brune. « Moi c'est votre acharnement que je ne comprends pas, vous n'êtes pas une entrepreneuse, à quoi ça va vous servir ? Vous ne connaissez pas le métier, vous ne voulez pas tout simplement vous contenter de nous faire rire à la télé ? » se moqua-t-il clairement, pour dire vrai, il n'avait aucune idée de qui elle était ni le genre de rôle qu'elle avait et il s'en fichait royalement. « Vous feriez mieux de me dire votre prix tout de suite, qu'on en finisse. » il serra la mâchoire et il dû compter jusqu'à 7 avant de reprendre la parole. « On peut même aller encore plus vite. Vous vous retournez, vous partez et vous ne revenez plus. Plus direct si vous voulez mon avis » répondit-il sèchement avant d'aller reprendre un plan du chantier afin de mettre fin à cette rencontre agaçante aux yeux de l'italien.

Quand Aurora avait une idée en tête, personne ne pouvait lui en sortir. Elle n'était pas arrivée là où elle en était pour rien. Déterminée, elle ne se laisserait pas faire aussi facilement. « Vous semblez si sûre de vous... » Elle adressa au jeune homme un sourire satisfait. Elle espérait bien qu'elle en avait l'air. Elle ne comptait pas montrer le moindre soupçon de doutes. Elle savait ce qu'elle voulait et cet homme avait les moyens de lui offrir. Que ça prenne du temps ne la dérangeait pas plus que ça. Elle finirait par obtenir ce qu'elle voulait, elle n'en doutait pas une seule seconde. « Moi c'est votre acharnement que je ne comprends pas, vous n'êtes pas une entrepreneuse, à quoi ça va vous servir ? Vous ne connaissez pas le métier, vous ne voulez pas tout simplement vous contenter de nous faire rire à la télé ? » Elle lui adressa cette fois-ci un sourire compatissant. « Ce que vous pouvez être étroit d'esprit. Il faut apprendre à élargir vos horizons. » Elle regarda le chantier autour d'elle. « Je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas le droit d'investir. Aucune loi ne l'interdit à ce que je sache. Elle se retourna vers lui pour ajouter : Mais vous ne tentez peut-être pas acteur, vous n'êtes définitivement pas assez ouvert pour ça. » Il fallait être prêt à n'importe quoi quand on s'engageait dans cette carrière. De toute manière elle ne voyait pas en quoi ça le concernait si elle s'y connaissait ou non dans sa profession à lui. Elle avait les moyens d'acheter ce qu'elle voulait et elle avait jeté son dévolu sur ce complexe immobilier. Ce n'était pas les conseillers qui manqueraient pour venir l'aider une fois qu'elle aurait acquis le domaine. Elle fit d'ailleurs remarquer qu'il pouvait tout aussi bien dire son prix maintenant parce qu'elle ne comptait pas lâcher le morceau. « On peut même aller encore plus vite. Vous vous retournez, vous partez et vous ne revenez plus. Plus direct si vous voulez mon avis » Elle lâcha un petit rire, supposé être bien énervant avant de répliquer avec un grand sourire. « Vous ne pensez quand même pas vous débarrassez de moi aussi facilement... » Elle ne craquerait pas le première c'était certain. « Pourquoi êtes vous si têtu ? » Il pourrait très bien lui retourner la question. Elle ne comprenait pas pour sa part pourquoi il tenait tant à tout garder pour lui.