milo & aloysia ► saturday's morning.

Milo jeta ses clefs sur la table basse et prit une grande inspiration, tandis que la porte d'entrée de son appartement claquait derrière lui. Il faisait bon chez lui, et retrouver un peu de chaleur lui faisait du bien, parce que, même si New York était une ville fabuleuse, son climat l'était un peu moins ( surtout quand on est brésilien d'origine). Milo se dirigea vers la cuisine et se mit à chantonner comme à son habitude dès qu'il préparait quelque chose. Il se lança alors dans une préparation des plus méticuleuses dans sa cuisine minuscule mais bien plus grande que la cuisine de sa maison au Brésil. L'horloge affichait presque midi et étant donné qu'on était samedi, le jeune homme avait décidé de se préparer un plat typique de chez lui en y mettant tout son cœur. La cuisine de sa mère lui manquait terriblement, et il fallait bien avouer que les sandwich premiers prix chaque jour de travail commençaient à l'écoeurer.

Les ingrédients s'alignaient sur le plan de travail de la cuisine, et Milo souriait comme à son habitude, en sentant l'odeur délicieuse qui s'échappait de la casserole. La feijoada était quasiment prête et Milo se sentait maintenant chez lui, son appartement s'imprégnant alors d'une odeur lointaine et familière, une odeur rassurante qui renforça sa gaieté habituelle. Milo découpa plusieurs oranges, puis fit cuire le reste de la viande et il eut soudainement envie d'écouter ce vieux CD que sa mère passait en cuisinant. A défaut d'avoir ce dernier, il chantonna de plus belle. Il ne manquait plus qu'un bon cocktail, un caprinha, mais malheureusement il n'avait rien pour le préparer et il secoua la tête, songeant qu'il commençait à devenir trop nostalgique et qu'il ne devait pas se laisser submerger par le mal du pays. Milo était peut être puéril, mais il était très fort et surmontait avec grand courage la distance qui le séparait de son chez-lui. Il savait que cette distance rendait plus fort le lien qu'il avait avec sa famille, avec le Brésil, il savait que c'était difficile mais que cela était nécéssaire pour donner un futur meilleur à ceux qu'il aimait. Pourtant, même s'il était terriblement joyeux et heureux d'être là, même si sa cuisine et cet air qu'il chantonnait lui rappelaient un peu sa terre natale, rien ne suffisait à combler ce sentiment de solitude qui l'envahissait chaque fois qu'il posait son regard sur la table à manger vide, chaque fois qu'il écoutait le calme effrayant de son appartement.

Mais il devait pourtant s'y faire. Il versa le contenu de la casserole dans un grand plat où il avait déjà mis le riz, et il cessa de chantonner. Il songea qu'il avait fait beaucoup trop à manger et qu'il devrait manger des restes pendant trois jours au moins. Et puis il leva la tête, surpris par le bruit qu'il venait d'entendre. Avait-il rêvé ? Où étais-ce bien la sonnette de la porte d'entrée ? Il n'attendait personne, pourtant. En sifflotant, il se rendit jusqu'à la fameuse porte qu'il ouvrit d'un geste hésitant, le sourire aux lèvres. Il n'avait aucune idée de la personne qui se tenait derrière mais peu l'importait, il était heureux parce qu'il allait avoir un semblant de compagnie, au moins quelques minutes, et ça lui suffisait.

Pour une fois que Stanislas n'avait pas entrainement le samedi matin, Aloysia avait passé la nuit près de lui après leur petite soirée de la veille. Rien de grandiose, mais au moins ils arrivaient enfin à se voir un petit peu car entre leurs deux horaires bien chargés - surtout celui de Stan - ça n'avait rien de facile. Les choses semblaient aller de mieux en mieux avec lui, enfin rien ne changeait concrètement, mais justement Aloysia aimait se dire que c'était bon signe pour leur relation sans prise de tête. C'était du moins ce qu'elle avait pensé jusqu'à ce matin, lorsqu'elle s'était réveillée avec un objet pointu dans le dos, n'étant autre qu'une boucle d'oreille. Bijou qui ne lui appartenait pas du tout et qu’elle n'avait même jamais aperçu. Comme quoi elle aurait du se poser des questions sur ce petit bonheur sans nuage, les couples ou tout allait bien n'existaient pas et elle en avait une nouvelle fois la preuve. Sans chercher à en savoir plus, elle s'était à moitié rhabillée, emportant le reste de ses affaires sous on bras pour partir le plus loin possible de cet appartement. Stan avait bien tenté de se justifier, mais c'était assez clair et elle préférait qu'il ne lui fasse pas un dessin sur ce qui c'était passée, encore moins avec qui. En vue de sa popularité, tout le monde savait quand Stanislas De Courbel était en couple ou non, du moins toute personne qui s'y intéressait un minimum le savait, et elle préférait ne pas en venir aux mains avec cette garce. La jeune femme avait simplement dévalé les escaliers sans écouter les cris de son cher et tendre qui se justifiait. Il ne tenait d'ailleurs pas tant que ça à elle puisque le fait d'être en caleçon l'avait freiné pas plus loin que sa porte d'entrée.

Dans sa voiture, Aloysia avait prit quelques minutes pour se calmer mais surtout pour replacer ses vêtements et savoir quoi faire. Elle n'avait pas envie de rentrer chez elle ou Aaron l'interrogerait en concluant surement par un " je t'avais bien dit de faire attention " chose qu'il lui disait dés qu'elle approchait un mec de toute façon. Elle avait toujours très liée à son frère, mais parfois il était un peu trop protecteur à son gout. Presque machinalement, elle prit la route vers l'uptown pour rejoindre la seule personne qui serait capable de la faire sourire aujourd'hui. Sur la route, elle eut à plusieurs reprise les larmes aux yeux mais elle s'interdisait de les laisser couler, puisqu'il n'en valait pas la peine. Ce qui lui faisait le plus mal au fond était qu'elle ne s'y attendait pas, et qu'il avait agit comme si tout allait parfaitement bien dans leur couple, puisqu'on ne pouvait pas dire qu'elle était amoureuse de lui. Elle tenait à lui, mais pas à ce point. n'empêche qu'il venait de tout gâcher, pour la seule fois ou elle s'autorisait à faire confiance à quelqu'un.

Une fois qu'elle trouvait une petite place, Aloysia se recoiffait du mieux qu'elle le pouvait en passant ses mains dans ses cheveux et déplissait ses vêtements. Elle n'avait maintenant plus qu'à prier pour que Milo soit là parce qu'elle ne voyait aucune autre option pour sa journée. Sans même entrer dans l'appartement, elle sentait l'odeur d'un plat cuisiné qui redonnait un petit sourire. Cela ne pouvait venir que de chez lui, il était donc là. Elle n'avait plus qu'à prier qu'il soit seul et qu'elle ne le dérange pas. Sonnant à la porte, elle attendait patiemment qu'il vienne lui ouvrir et son visage s’illuminait un peu plus en voyant le visage de son ami apparaître. « Dieu merci t'es là! » Levant les yeux aux ciels, elle s'approchait pour l'embrasser sur la joue sur la pointe des pieds, reprenant finalement sa place. « Je te dérange? » Cette phrase était accompagnée d'une petite moue suppliante, en espérant obtenir une réponse négative.

milo & aloysia ► saturday's morning.

« Dieu merci t'es là! » Milo se laissa embrasser sur la joue sans répondre quoi que ce soit, puis son invité surprise parla de nouveau « Je te dérange ? ». Bien sûr qu'elle ne le dérangeait pas, il était même très heureux de la voir, car certes, d'une part, il avait bien besoin de compagnie, mais surtout, il adorait Aloysia même s'il la connaissait encore très peu. Les rares moments qu'il avait passé avec elle avaient tous été très plaisant, et il aimait sincèrement son petit minois toujours très enjoué. D'une certaine manière, elle le fascinait, parce qu'elle avait tout d'une New Yorkaise et elle était un mystère total pour lui, qui begayait quelques mots d'anglais avec un accent prononcé. « Mais non tu ne me dérange pas, au contraire ! Entre ! » Il ponctua ses exclamations d'un sourire, puis fit un pas sur le côté et ouvrit grand la porte pour la laisser passer. Le sourire radieux de Milo demeurait sur ses lèvres et le parfum d'Aloysia lui permit de revenir à la réalité, constrastant totalement avec l'atmosphère si brésilienne qui régnait dans l'appartement quelques secondes plus tôt.

« Fais comme chez toi ! » Milo ouvrit les bras comme pour l'inviter à s'installer quelque part. Bon, elle n'avait pas l'embarras du choix, parce qu'à part deux chaises et un vieux canapé, il n'y avait pas beaucoup d'endroit où s'asseoir. Milo voulait, comme il le faisait toujours, mettre les autres à l'aise, même si son appartement n'avait rien d'un palace, il avait le mérite d'être confortable et chaleureux. Le jeune homme passa sa main sur sa nuque, toujours un peu surpris de cette entrée inattendue. « Je suis content de te voir ! Qu'est-ce qui t'amènes ? » Milo ajouta un sourire à sa phrase, phrase un peu hésitante, car il se demandait ce qu'Aloysia était venue chercher ici. Son exclamation à son arrivée était révélatrice; Milo s'inquiétait maintenant de savoir pourquoi elle avait besoin de le voir, surtout qu'elle semblait très soulagée qu'il soit là. A croire qu'elle avait une nouvelle terrible à lui annoncer. Milo était dans un état d'esprit assez étrange, il était à la fois très heureux de voir Aloysia mais aussi très inquiet car il voyait bien à son visage qu'elle n'était pas venue juste pour lui dire bonjour. Il s'efforca donc de paraître le plus détendu possible pour la mettre à l'aise et ne pas la brusquer, quelle que soit la raison de sa venue.

(C'est un peu plus court hein mais bon, je t'avoue que j'suis pas fan des interminables romans; après le RP rame un peu ^^ j'espère que ça te convient ♥)

« Mais non tu ne me dérange pas, au contraire ! Entre ! » Aloysia poussait un léger soupire de soulagement avant de se faufiler dans l'appartement de Milo. Après tout quand vous débarquiez un samedi matin chez un jeune homme célibataire - du moins elle le pensait -, il y avait de grande chance qu'il ne soit pas seul et que donc elle dérange fortement. Ce soucis là envolé, elle avait déjà un poids en moins sur les épaules, même si le plus lourd, celui qui l'avait amené ici, l'écrasait littéralement.

« Fais comme chez toi ! » Aloysia lui répondait simplement d'un petit sourire avant d'observer un peu l'appartement et ou elle pouvait s'installer. « C'est sympa chez toi ! Tu devrais donner des cours à mon frère niveau rangement ! En admettant que les cours soient utiles mais ça m'étonnerait ! » Aloysia ou l'art de parler pour ne rien dire. Surtout lorsqu'elle était gênée, embarrassée ou qu'elle cherchait à évité le sujet principal. N'empêche que l'appartement était un vrai exemple si elle le comparait au sien, ou elle devait sans cesse passer derrière Aaron. « Je suis content de te voir ! Qu'est-ce qui t'amènes ? » La jeune femme prit une bonne inspiration, une manière simple de se donner du courage même si sur le coup elle n'en avait aucun. Elle avait pour une fois envie de faire comme toutes les filles et se mettre à pleurer toutes les larmes de son corps, mais ça n'arriverait pas. D'une par parce qu'elle valait mieux que ça, et surtout parce qu'il ne méritait en rien qu'elle se retrouve dans un état pitoyable par sa faute. Levant les yeux au ciel, elle agitait une boucle d'oreille sous les yeux de Milo. « C'est ce que je viens de retrouver dans le lit de mon petit ami. » Prenant une petite pause, elle observait à nouveau l'objet en tentant de le revoir à l'oreille de quelqu'un, mais rien. Elle ne l'avait jamais vue plus tôt ou si c'était le cas, elle n'y avait pas prêter attention. « Inutile de préciser que cette horreur ne m'appartient pas... » Regardant l'objet une nouvelle fois, elle refermait sa main sèchement avant de le placer dans sa poche. Même si ça ne changeait rien aux faits, elle avait bien l'intention d'en découvrir la propriétaire. Une nouvelle fois, elle haussait les épaules comme si elle n'en avait rien à faire. Ce n'était pas le cas mais ce n'était pas non plus une raison pour qu'elle s’apitoie sur son pauvre petit sort pendant des heures. « Ça sent super bon, je ne savais pas que tu étais bon cuisinier! » Malgré les petits problèmes qui l'encombraient, elle n'avait pu passer à côté de l'odeur enivrante qui régnait dans toute l'appartement.

milo & aloysia ► saturday's morning.

«C'est sympa chez toi ! Tu devrais donner des cours à mon frère niveau rangement ! En admettant que les cours soient utiles mais ça m'étonnerait ! » Milo répondit d'un rire à cette remarque amusante que venait de prononcer Aloysia. Cela le rassura un peu, car si elle était toujours capable de plaisanter, alors la raison de sa venue ne devait pas être très grave. Au delà de la plaisanterie, Milo fut flatté du compliment qu'elle venait de faire à propos de son appartement. En effet, l'endroit était toujours propre et bien rangé, sans l'être de façon excessive car il fallait qu'on s'y sente à l'aise et non pas qu'on craigne de salir quelque chose. Ainsi Milo mettait un peu du sien pour rendre les lieux agréable et surtout honorer le cadeau que lui faisait sa propriétaire en lui louant presque gratuitement. Le regard du jeune homme balaya la pièce comme pour illustrer ses pensées, puis il se posa de nouveau sur la silhouette qui venait de prendre une grande inspiration, comme si elle allait lui annoncer la pire nouvelle du siècle.

« C'est ce que je viens de retrouver dans le lit de mon petit ami [...] Inutile de préciser que cette horreur ne m'appartient pas... » Milo se figea, et son sourire disparut, du moins durant quelques secondes, le temps de réellement comprendre ce qu'il venait d'entendre. Le jeune homme plongea son regard dans celui d'Aloysia, qui à première vue brillait d'une fierté et d'une force impressionnante, mais qui, quand on le soutenait vraiment, laisser apparaître une lueur de tristesse, peut être de jalousie, il ne savait pas trop, en tout cas il était confronté à ça et il se sentit soudainement très mal. Milo était ainsi, quoi qu'il veuille y faire, dès que quelqu'un ressentait quelque chose de fort il était forcé de le ressentir à son tour, et en regardant Aloysia il eut envie de la prendre dans ses bras. Cependant, il savait que cela aurait été gênant pour elle, qu'elle n'aurait sûrement pas apprécié la pitié de quelqu'un d'autre - même si ce n'était pas de la pitié - il se contenta donc de faire disparaître rapidement la surprise de son visage pour sourire, sourire avec le plus de réconfort possible. Milo suivit du regard la boucle d'oreille qui retourna dans la poche d'Aloysia, avant de parler enfin. « J'imagine que tu ne lui en as pas parlé ? » Il marqua une pause, réfléchissant un instant sans déporter son attention de la jeune fille.« Est-ce que tu as une idée de la personne à qui ça appartient ? »La question douloureuse, sûrement, mais il fallait la poser clairement et il le savait. Peut être avait-elles des doutes, des suppositions, et il savait que si c'était le cas, elle aurait besoin d'en parler et aussi de faire part de tous ses sentiments à quelqu'un. Il savait aussi qu'elle l'avait choisi pour ça, et en tant que tel il se devait de l'écouter et, s'il le pouvait, de l'aider. Mais peut être ne savait-elle rien de tout cela, peut être était-elle perdue, trahie, déçue, mais quoi qu'il en soit il était là et il le resterait tant qu'elle en aurait besoin.« Quelle que soit la personne à qui appartiennent ces boucles d'oreilles, elle a vraiment très peu de goût, car les tiennes sont cent fois plus jolies. » Milo termina difficilement sa phrase, il était encore approximatif et son anglais était maladroit mais il espérait s'être fait comprendre; il savait que ce qu'il venait de dire n'était pas fameux mais il espérait juste en tirer un sourire, le plus minuscule qui soit, cela l'importait peu. Juste un sourire.

Les secondes passèrent et Aloysia parla. « Ça sent super bon, je ne savais pas que tu étais bon cuisinier! » Milo ne put s'empêcher de sourire de nouveau, cette fois pas parce qu'elle avait besoin de réconfort, mais parce qu'il était encore très flatté de sa remarque. Il regarda la cuisine, puis de nouveau la demoiselle, et il rétorqua « Je dois tout à ma mère, tu sais, c'est elle qui avait le talent, moi je n'ai fait que la copier. » Il sourit de nouveau, espérant que cette petite trève détendrait l'atmosphère.« Est-ce que ... tu veux rester manger ? Il y en a suffisamment pour deux ... Largement, même. ».

« J'imagine que tu ne lui en as pas parlé ? » Certainement pas. Qu'elle que soit l'explication qu'il avait envie de lui donner, elle n'avait pas envie de l'entendre. Les faits étaient là et Aloysia n'était pas du genre à se laisser embobiner par des bonnes paroles, autant ne même pas les écouter. Hochant la tête de droite à gauche, elle lui répondait en même temps. « Non, je m'en fou de ses excuses, c'est plutôt clair... » Aloysia n'avait en effet pas besoin d'un dessin pour imaginer ce qui avait pu se passer. « Est-ce que tu as une idée de la personne à qui ça appartient ? » une nouvelle fois, elle hochait la tête de manière négative. « Pas pour l'instant, mais j'espère bien le découvrir! Je ne sais pas encore à quoi ça va me servir, mais je veux savoir... » Ce n'est pas que la jeune femme avait une vengeance terrible en tête, au fond elle préférait même ne pas savoir de qui il s'agissait parce que cela ne changeait rien, mais c'était plus fort qu'elle. La jeune femme ne pouvait s'empêcher de penser qu'il s'agissait d'une de leur connaissance et autant connaître ses ennemis, même si cela ne changerait plus rien.

« Quelle que soit la personne à qui appartiennent ces boucles d'oreilles, elle a vraiment très peu de goût, car les tiennes sont cent fois plus jolies. » Aloysia souriait à cette remarque, même si elle n'était pas sure de sa sincérité. Au moins, Milo essayait de lui remonter le moral, c'était déjà très bien. N'empêche qu'elle approuvait, ces boucles d'oreilles ne ressemblaient à rien ! Ou peut-être était-ce simplement la jalousie, peu importe. « On est donc d'accord! » Concluait-elle simplement avec un sourire mais surtout bien décidée à passer à autre chose. L'envie de critiquer cette fille sans même la connaître pendant des heures étaient pourtant très tentante mais elle n'allait pas faire la fille méchante ou qui se plaint alors qu'il était comme d'habitude d'excellente humeur.

« Je dois tout à ma mère, tu sais, c'est elle qui avait le talent, moi je n'ai fait que la copier. » Les héritages de famille... Aloysia connaissait très bien ça, puisque sa mère était une danseuse professionnelle. Pendant des années, celle ci avait insisté pour qu'elle et Tamsin fassent de la danse classique alors que les deux petites filles détestaient ça. Son truc, c'était le moderne jazz, le hip hop, tout ce qui s'éloigner des ballerines et des tutus pour résumer. « Est-ce que ... tu veux rester manger ? Il y en a suffisamment pour deux ... Largement, même. ». Sur le coup, Aloysia se sentait rougir. « C'est sympa... mais ça me gêne j'ai l'impression de m'imposer... » Elle avait lancer cette remarque simplement pour changer de sujet et partir sur un truc beaucoup plus anodin, pas pour se faire invité, même si maintenant c'était plutôt comme ça que ça sonnait. Au regard que Milo faisait, elle savait pourtant qu'il ne le prenait pas de cette façon et que ça lui faisait réellement plaisir si elle restait. « Hum... adjugé! C'est sympa ! Et puis tu vas me faire découvrir la cuisine brésilienne comme ça! » Elle mangeait régulièrement chinois, italien ou encore espagnol mais n'avait jamais gouter aux spécialités du Brésil. Il faut dire qu'il était sa seule connaissance qui venait de là bas et que les restaurants brésiliens ne courraient pas les rues. « Ta famille ne te manque pas trop? » Elle ne voulait pas partir sur un sujet douloureux, mais elle se demandait comment il faisait pour tenir sans eux. Aloysia avait littéralement piqué une crise lorsque la famille avait quitter l'Afrique et avait juré y revenir dés qu'elle le pourrait. Au final, elle n'avait jamais trouvé le courage de quitter à nouveau New York, ou sa vie se trouvait à présent.

« Non, je m'en fou de ses excuses, c'est plutôt clair... » Milo baissa les yeux, ne sachant quoi répondre. Après tout, c'était peut être mieux de ne rien dire, et son silence marqua le fait qu'il la comprenait totalement et qu'il n'avait rien à ajouter à cela. Aloysia était une fille très sensée et il l'admirait pour ça : elle préférait éviter les disputes inutiles et les excuses dénuées de sens, plutôt que d'accepter des mensonges ou de prétendre n'avoir rien remarqué. C'était remarquable de sa part, et Milo conçevait qu'elle n'avait pas fait le choix le plus facile. Il était content qu'elle soit venue le voir et qu'elle se confie à lui. Il la regarda, les yeux brillants, songeant qu'elle méritait vraiment mieux que de belles paroles, des explications confuses : elle méritait la vérité et le respect, et à partir de cette instant Milo sut qu'il ferait tout ce qu'il pouvait pour lui venir en aide. Malheureusement jusqu'à lors, elle n'avait aucune idée de l'identité de la personne à qui appartenaient ces boucles d'oreilles, mais elle le lui fit comprendre clairement qu'elle ne s'en contenterait pas. « Pas pour l'instant, mais j'espère bien le découvrir! Je ne sais pas encore à quoi ça va me servir, mais je veux savoir... » Milo regarda un coin du canapé, réfléchissant à ce qu'elle venait de dire. Quelques secondes plus tard il répondit. « Ca risque d'être difficile, tu sais ... Enfin, à moins que ce soit quelqu'un que tu connaisses ... » Il marqua une pause, puis posa son regard sur Aloysia et poursuivit. « Je ne sais pas trop ce que tu comptes faire, si tu vas lui dire que tu as découvert ça, comment tu vas retrouver à qui ça appartient ... Dans tous les cas, si tu as besoin de quoi que ce soit et que je peux t'aider, si les choses tournent mal avec lui, je suis là.»

Milo pensait sincèrement ce qu'il disait. Après ce qu'il s'était passé, il savait que la situation était susceptible de se corser et il ne se pardonnerait pas de laisser son amie vivre ça seule. Cette découverte ne présageait rien de bon, Milo se demandait ce qu'elle comptait faire de son couple mais il ne lui posa pas de question pour ne pas l'écraser avec de tels problèmes. Elle n'en était sûrement pas à ce stade là, pour l'instant elle devait surtout se sentir trahie et déçue et elle n'avait certainement pas envie de prendre des décisions. Elle devait réfléchir, et il tenterait de l'aider tant qu'il le pouvait. Il fut un peu gêné en repensant à ce qu'il venait de dire à propos de ces boucles d'oreilles, car c'était loin d'être la meilleure remarque à lançer, quoi qu'il en soit elle était d'accord et il lui lança un sourire, satisfait d'avoir emporté son adhésion. Et puis, Milo sentit l'odeur venant de la cuisine et à ce moment là Aloysia répondit à sa proposition de rester manger « C'est sympa... mais ça me gêne j'ai l'impression de m'imposer... » Milo répondit d'un sourire et ne lâcha pas Aloysia des yeux. Son regard parlait bien plus que n'importe quelle phrase, et il l'incitait clairement à accepter : il avait envie qu'elle reste ce midi, cela lui faisait plaisir de partager ce repas avec elle, surtout dans ces conditions. Il préférait qu'elle reste avec lui plutôt qu'elle reste seule à se ressasser ce qui lui était arrivé.« Hum... adjugé! C'est sympa ! Et puis tu vas me faire découvrir la cuisine brésilienne comme ça! » Milo laissa échapper un soupir amusé, puis lança« Bon c'est pas de la super gastronomie, mais oui ... c'est brésilien ! » Il la regarda avec un léger sourire. « Installe toi ! Je vais servir tout ça ! » Tout excité de servir son invitée, il se rendit à la cuisine, sortit deux assiettes et mit beaucoup de soin à faire une jolie présentation. Le plat fumant sentait véritablement bon, il sentait son pays, et tandis qu'il se perdait de nouveau dans ses souvenirs, Aloysia lança. « Ta famille ne te manque pas trop? » Milo leva la tête des fourneaux et répondit en haussant le ton « Un peu ... Beaucoup en fait. Mais je les appelle souvent ... J'espère que dans quelques temps ils pourront me rejoindre ici, je fais tout mon possible pour économiser de l'argent ... Enfin bref, voilà, c'est prêt ! » Il quitta la cuisine, les assiettes dans les mains, et se dirigea vers ce qu'on pouvait appeller le salon où il disposa les deux assiettes fumantes sur la table basse, face à Aloysia. Un sourire aux lèvres il s'installa à côté d'elle sur le petit canapé rouge si confortable qu'il affectionnait particulièrement.

« Je vais enfiler ma combinaison d'agent 007! Plus sérieusement, je compte vraiment sur la presse sur ce coup là ! Depuis qu'on est ensembles j'ai pris soin de ne pas la lire, mais il y a des photos qui ne trompent pas, avec un peu de chance ils me serviront à quelque chose. » Milo réprima un rire, imaginant Aloysia en tenue d'agent secret. Un large sourire illuminait ses lèvres, même s'il n'était pas censé être amusé dans une situation pareille. En effet, il aurait vraiment pu se passer de sourire ainsi, car Aloysia n'avait pas l'ait très amusée, elle. Elle le regardait toujours, et Milo se sentit obligé de justifier son geste. « Désolé, ça n'a rien d'amusant, mais je t'imaginais en agent secret ... » Terminant sa phrase il laissa échapper un sourire amusé, puis il ajouta. « Et puis, j'avais aussi oublié un instant que c'était avec une star que tu sortais ... J'ai du mal à m'y faire, tu sais, pour moi c'est un peu fou ... Enfin, bref ! Ces photos te serviront sûrement, en tout cas j'espère. C'est difficile de savoir où est le vrai dans ce genre de magazines. » Il arqua un sourcil à cette remarque. Il lisait peu, voire pas du tout, la presse people, car à vrai dire il n'était pas très renseigné sur les stars New Yorkaises et surtout pas très intéressé. « Ça ne saurait pas tourner plus mal que ce matin, j'espère ne plus en entendre parler et à mon avis, il ne fera rien pour se justifier de toute façon. Il claque de doigts et il a 150 filles qui font la queue ne serais-je que pour l'approcher! » Milo imagina la scène. La notoriété apportait beaucoup de choses, c'était vrai. Des filles, de l'argent, la reconnaissance. Ca avait l'air vraiment cool d'être une star, et pourtant, Milo savait que même si ça apportait beaucoup de choses, ça en ôtait beaucoup aussi. Dans ce cas précis, Stanislas avait sûrement perdu Aloysia, peut être la seule fille qui s'intéressaient vraiment à lui, et pas à son portefeuille. Milo trouvait ça vraiment dommage, mais après tout, la notoriété faisait aussi prendre la grosse tête. Peut être que le prestige de ce dernier lui était monté à la tête, si bien qu'il s'était trouvé une jolie jeune fille avec qui tromper sa petite amie. Mais en réalité cela n'étaient que des suppostions, car il ne savait rien de Stanislas : il ne l'avait jamais rencontré, jamais aperçu, il ne le connaissait que par Aloysia et uniquement par elle. « Il finira par se rendre compte que même s'il a 150 filles à ses pieds, aucune d'entre elle ne s'appelle Aloysia. Aucune ne s'intéresse à lui sincèrement, il y a toujours de l'intérêt derrière ... En tout cas j'espère pour lui qu'il s'en rendra compte, tu sais. » Le sujet était clos, et Milo fit un signe de tête alors qu'ils entamaient une nouvelle discussion.

Aloysia s'installait et Milo arborait un large sourire plein d'entrain. Il était content d'avoir trouvé une alternative pour changer les idées d'Aloysia ne serait-ce qu'un moment. Elle n'avait sûrement pas envie de broyer du noir à cause de Stan, et même si c'était le cas, Milo ne la laisserait pas faire. Il fallait qu'il trouve un moyen de rendre sa journée un peu plus belle, et pour l'instant sa seule solution était la cuisine. L'avantage était que c'était sa cuisine, sa cuisine Brésilienne, chaleureuse, et quand quelque chose n'allait pas chez lui il se rappellait qu'un bon repas lui remontait toujours un peu le moral. Aloysia fit une remarque à propos de sa cuisine, disant qu'il se sous-estimait sûrement, et Milo fit un sourire bien qu'elle ne puisse pas le voir de là où elle était, puisqu'à cet instant il s'agitait dans la cuisine avec les deux assiettes. « J'espère pour toi aussi... parce qu'honnêtement je ne sais pas comme tu fais pour tenir sans eux! Ma soeur n'est partie que depuis quelques mois et je ne tiens plus en place, elle me manque vraiment... » Milo soupira lentement et de façon inaudible, puis il répondit en quittant la cuisine, une assiette dans chaque main. « Oh, je ne savais pas que tu avais une soeur ? Pourquoi est-elle partie ? »

Il s'installa à côté d'elle, déposant les assiettes soigneusement. Aloysia s'empressa de goûter au plat et Milo serra les dents car c'était très chaud. « C'est super chaud ! Et délicieux...» Milo laissa échapper un léger rire, amusé. « Oui c'est brûlant, fais attention ! » Riant de nouveau il ajouta « Et je demanderais à ma mère de te cuisiner le même plat quand elle viendra ici. Ca n'a rien à voir, tu verras ... » Milo commença à manger à son tour, regardant en coin Aloysia qui semblait apprécier le repas. Celle-ci parla de nouveau « Qu'est ce que tu as prévu de faire aujourd'hui? » Milo marqua une courte pause, à vrai dire c'était surtout lié au fait qu'il était en train de se brûler avec la nourriture, il se leva brusquement et fit signe qu'il revenait. Rapidement il se rendit à la cuisine, attrapa deux verres et la bouteille d'eau, puis il revint à la table. Avant de répondre à son interlocutrice il se servit un grand verre d'eau qu'il termina d'une traite. « Ben pour tout te dire j'avais rien prévu de précis ... Tu fais quelque chose toi ? »

« Désolé, ça n'a rien d'amusant, mais je t'imaginais en agent secret ... » ... « Et puis, j'avais aussi oublié un instant que c'était avec une star que tu sortais ... J'ai du mal à m'y faire, tu sais, pour moi c'est un peu fou ... Enfin, bref ! Ces photos te serviront sûrement, en tout cas j'espère. C'est difficile de savoir où est le vrai dans ce genre de magazines. » Loys' ne lui en voulait pas de rire, ça lui faisait même du bien de voir quelqu'un s'amuser de la situation. Après tout mieux valait en rire qu'en pleurer même si depuis ce matin, elle faisait d'énorme effort pour ne pas voir surgir un flot de larmes. Il ne méritait pas qu'elle en verse pour lui, mais c'était plus fort qu'elle, la jeune femme mourrait d'envie de s'enfermer dans son appartement pour pleurer toutes les larmes de son corps, juste une fois. Ensuite cette histoire serait derrière elle, mais pour le moment, elle se contentait d'observer Milo qui lui permettait de garder un petit sourire. « Ne t'excuse pas! Au prochain halloween j'enfile ma combinaison de James Bond girl, tu auras le résultat en live! » Finit-elle par répondre, un sourire limite charmeur aux lèvres. Généralement, elle privilégiait les costumes "mignons" ou horreur mais pas sexy, mais après tout, pourquoi pas. « Une star... mouai... concrètement ici, il n'est pas grand chose! A part un enfoiré... » Comme il le lui avait si bien expliqué d'ailleurs : le football était loin d'être le sport national aux USA. Les américains avaient des équipes, mais rien de grandiose comparé à l'Europe, ici le baseball et le basketball étaient rois et Stan un parfait inconnu avec un joli compte en banque. Ca avait toujours été plus facile d'oublier cette notoriété pour Aloysia, malheureusement il se faisait un plaisir de lui rappeler avec l'ex petite amie de Milo.

« Il finira par se rendre compte que même s'il a 150 filles à ses pieds, aucune d'entre elle ne s'appelle Aloysia. Aucune ne s'intéresse à lui sincèrement, il y a toujours de l'intérêt derrière ... En tout cas j'espère pour lui qu'il s'en rendra compte, tu sais. » Aloysia imaginait mal Stan se rendre compte de son erreur qui n'en était surement pas une, selon lui. Après tout pourquoi se contenter d'une personne quand tu peux en avoir plusieurs? elle pariait que ses filles le voulaient tellement qu'elles pourraient accepter de le partager, ce qu'elle ne ferait jamais.« Je ne pense pas qu'il ouvrira les yeux... et même s'il le fait, c'est trop tard... » La jeune femme haussait les épaules, renonçant à continuant la conversation qui ne mènerait à rien d'autres que ses larmes, si elle continuait d'en parler.

« Oh, je ne savais pas que tu avais une soeur ? Pourquoi est-elle partie ? » Des nombreuses conversations qu'ils avaient eut, elle n'avait jamais mentionner Tamsin? Elle s'en voulait de ne pas l'avoir fait, alors qu'elle était une des personnes les plus importantes de sa vie. « Une soeur jumelle... elle est partie pour le boulot, elle voulait faire un voyage humanitaire, elle est chirurgienne. C'est égoïste de vouloir qu'elle rentre, mais elle me manque vraiment... » C'était même très égoïste car là ou elle était, Tams' aidait surement des personnes qui avaient besoin d'elle pour survivre... elle avait juste besoin de sa soeur après tout ce qui s'était passé depuis quelques mois. « J'ai découvert qu'elle a été échangée à la naissance récemment, par hasard... ma soeur biologique est repartie, elle n'était que de passage à New York, et je n'en ai parlé à personne. Je n'ai pas envie de leur faire du mal, pour moi elle est toujours la même... même si je comprends mieux qu'on a rien en commun point de vue physique! » il était la première personne à qui elle en parlait, en dehors de Derek qui avait vécut la scène à ses côtés. Elle avait l'impression d'avoir un énorme poids en moins sur les épaules, soulagée de pouvoir dire la vérité à quelqu'un qui ne serait pas totalement perdu à l'annonce de cette nouvelle. « Je n'sais même pas pourquoi je te balance tout ça... » loys' lui adressait un sourire désolé. Il passait sans doute une matinée parfaite et tout ce qu'elle trouvait à faire, c'était de lui dire tout ce qu'elle avait sur le coeur.

« Et je demanderais à ma mère de te cuisiner le même plat quand elle viendra ici. Ça n'a rien à voir, tu verras ... » Parce que c'était possible d'être meilleur? « J'ai hâte de gouter ça! Même si c’est déjà très réussit. » Elle prenait une nouvelle fourchette, soufflant dessus pour éviter de se bruler. Le temps que ça refroidisse, elle plaçait une petite note d'humour, signe qu'elle n'était pas totalement déprimée. « Tu vas déjà me présenter à ta mère... t'es rapide! » Ajoutait-elle en rigolant , lui faisant un clin d'oeil, avant de recommencer à manger. « Ben pour tout te dire j'avais rien prévu de précis ... Tu fais quelque chose toi ? » Ses plans étaient tombés à l'eau deux petites heures plus tôt... « Rien de prévu ! Je viens d'ajouter à ma liste "Débarrasser mon appartement de tout ce qui lui appartient" mais ce n'est pas urgent. » Elle pensait d'ailleurs faire les yeux doux à Aaron pour qu'il s'en charge, ce serait plus simple.

une mois pour répondre ça désolée

« Ne t'excuse pas! Au prochain halloween j'enfile ma combinaison de James Bond girl, tu auras le résultat en live! » Milo se mit à rire, car il imaginait très bien la scène. Aloysia en train de se la jouer agent secret et d’infiltrer une quelconque maison. Ca n’avait rien de plausible ou même d’envisageable mais c’était plutôt drôle il fallait l’avouer. Milo savait que ce n’était pas tellement le moment pour rire mais en même temps il était ravi de la voir sourire, il ne regretta donc pas de s’être risqué à plaisanter. Et puis, le sujet principal était revenu, celui de son cher et tendre petit ami, et Milo avait saisi qu’il était temps de passer à autre chose. Aloysia avait qualifié Stan d’ « enfoiré » ; et même lorsque Milo avait tenté de lui remonter le moral en lui disant que Stan ne trouverait pas mieux qu’elle, elle s’était montrée très pessimiste. Milo préféra éviter de creuser le sujet, il savait qu’une autre question serait de trop, et il préférait changer de sujet pour éviter le pire. Car même si Aloysia avait sûrement besoin de se laisser aller, d’extérioriser cette trahison, elle n’avait sûrement pas envie de le faire devant Milo. Après tout, elle avait sa fierté, et bien que Milo était tout à fait à même de comprendre son mal-être, il n’était pas sûr qu’elle soit assez proche de lui pour oser le faire.

A présent, ils étaient tous deux installés à la table, et Milo souffla machinalement sur son assiette. Il venait de lui poser une question à propos de sa sœur. « Une soeur jumelle... elle est partie pour le boulot, elle voulait faire un voyage humanitaire, elle est chirurgienne. C'est égoïste de vouloir qu'elle rentre, mais elle me manque vraiment... » Milo écarquilla les yeux, et ne répondit rien, se contentant d’hocher la tête car il voyait qu’elle voulait ajouter autre chose. Le jeune femme poursuivit son récit « J'ai découvert qu'elle a été échangée à la naissance récemment, par hasard... ma soeur biologique est repartie, elle n'était que de passage à New York, et je n'en ai parlé à personne. Je n'ai pas envie de leur faire du mal, pour moi elle est toujours la même... même si je comprends mieux qu'on a rien en commun point de vue physique! » Elle marqua une pause et Milo la contempla un instant sans rien dire, retourné par ce qu’elle venait de lui raconter. Il était totalement perplexe. Un échange de bébés ! Comment était-ce possible ? « Je n'sais même pas pourquoi je te balance tout ça... » Milo regarda Aloysia et posa sa main sur la sienne avec tendresse « Ne t’en fais pas, je suis content que tu me dises ça, tu sais … Tu avais besoin d’en parler, c’est tout, et puis je sais quel soulagement ça fait d’être écouté, alors ça ne me dérange pas du tout. » Il lui adressa un large sourire, puis reprit « Déjà, ce n’est pas égoïste de vouloir qu’elle rentre, c’est même tout à faire normal, et … c’est le contraire qui serait inquiétant ! lança-t-il, rieur. L’avantage, c’est que vous serez encore plus contentes de vous retrouver. Je pense que vous aurez des tas de choses à vous raconter ! » Milo lança un autre sourire, puis reprit un ton plus sérieux. « Et … ta sœur biologique alors, tu l’as rencontrée ? Tu ne vas pas le dire à ta sœur – je veux dire – ta sœur, celle qui est chirurgienne ? » Milo était un peu confus, et en même temps heureux qu’elle lui ait confié tout ça. Il était ravi qu’elle lui fasse confiance et surtout flatté, terriblement flatté. Il vouait donc lui prouver qu’elle avait bien fait de croire en lui. « Je ne sais pas ce que tu comptes faire mais … Ta sœur restera ta sœur, biologie ou pas. Ca ne t’empêche pas d’apprendre à connaître l’autre … Mais ça c’est à toi de voir ! Il te faut surtout du temps, je pense. »

Milo, trop modeste pour admettre qu’il se débrouillait en cuisine, avait mis en avant les talents de sa mère, et Aloysia avait quand même trouvé le moyen de le complimenter. Et puis, elle avait renchérit « Tu vas déjà me présenter à ta mère... t'es rapide! » Milo se sentit rougir à cette remarque. Un sourire quelque peu gêné se dessina sur ses lèvres avant qu’il dise. « Oh tu ne connais pas ma mère ... Je ne peux rien lui cacher ! » Il sourit de nouveau, amusé. Puis ils évoquèrent leurs plans respectifs pour l’après-midi « Rien de prévu ! Je viens d'ajouter à ma liste "Débarrasser mon appartement de tout ce qui lui appartient" mais ce n'est pas urgent. » Milo regarda ailleurs, distrait, tout en prenant une bouchée de son assiette. Puis son regard se posa de nouveau sur Aloysia et il répondit. « Je pense que tu devrais attendre oui, en tout cas, n’hésite pas si tu veux de l’aide … Et sinon … » Il but une gorgée d’eau, puis la regarda intensément « Vu que tu n’as rien de prévu non plus, on pourrait faire un truc … Ou ne rien faire, à vrai dire, ça m’est égal, c’est juste que … Si tu veux rester ici, tu peux … » Il fit un autre sourire, un brin d’hésitation dans ses mots « Enfin c’est comme tu veux, hein ! » Milo, toujours très prévenant, attentif et soucieux de ne pas déranger. C’était lui tout craché. Elle avait peut être envie d’être seule, mais, dans le cas où elle voudrait de la compagnie, il était là.