Il y avait peu de fois où la brunette pouvait se poser tranquillement dans un café, où elle ne servait pas bien sûr, et lorsqu’elle pouvait le faire elle aimait le faire dans des quartiers qu’elle n’avait pas l’habitude de fréquenter. Aujourd’hui, un professeur de Norah était absent. C’était une véritable opportunité pour la jolie brune qui allait pouvoir se reposer un peu et sortir de sa routine métro boulot dodo en y ajoutant bien sur université et devoirs. Elle avait donc un petit café de brooklyn, un quartier qu’elle fréquentait très peu. C’était assez tranquille en général et elle pourrait profiter du paysage, regarder les gens, se reprendre en passant du bon temps, et surtout elle pourrait lire ce qu’elle n’avait pas eu le temps de faire depuis longtemps. En effet, elle pouvait lire, lire des bouquins qu’on lui demandait en cours mais lire parce qu’elle le voulait, lire des œuvres de son choix elle n’avait pas le temps de le faire pour son plaisir et c’était fort dommage. Aujourd’hui, son professeur étant absent, elle avait donc l’après midi devant elle, enfin l’après midi c’était un grand mot puisqu’elle n’avait juste pas cours de maintenant, c’est-à-dire seize heure jusqu’à dix huit heures, l’heure à laquelle elle sortait d’habitude et en plus de cela elle ne travaillait pas au starbuck le soir. Après être passée dans une librairie acheter le dernier bouquin qui lui faisait envie, était entrée dans un café qu’elle ne connaissait pas et elle avait été s’assoir rapidement sans regarder les gens autour d’elle. Elle avait commencé à ouvrir son bouquin avant d’en être tiré par le serveur. Elle commandait alors un cacao bien chaud pour réchauffer sa moelle et se replongea dans son bouquin. Alors qu’elle pensait que s’était le serveur qui revenait et qu’elle allait le remercier, la jeune philippine leva une nouvelle fois les yeux de son bouquin et là le sourire qu’elle avait sur les lèvres se pétrifia. Ce n’était pas le serveur non. C’était juste un jeune homme qui tentait de l’accoster… Un jeune homme mais par n’importe lequel… C’était Noa… Noa pour les intimes Eden pour les autres. Et oui elle était l’une des rares à l’appeler comme cela mais elle y tenait. Le jeune homme était aussi surpris qu’elle de la trouver là et il changea complètement le sens de sa phrase lorsqu’il la reconnu. Elle de son côté ferma son bouquin alors que le serveur venait briser cette situation presque cristallisée entre eux en lui apportant son chocolat chaud. Elle ne savait quoi dire à par qu’elle était heureuse mais elle savait aussi qu’elle devrait se justifier d’être partie sans rien lui dire… Se justifier oui et non… En effet, il n’y avait jamais rien eu entre eux… Juste une belle amitié créée grâce au restaurant dans lequel elle avait servi pendant des années… Des après midis passées ensemble… Jamais rien de plus même si elle tenait beaucoup plus à lui qu’il ne pouvait le penser. Elle avait tenté de mettre un terme à ses sentiments, des sentiments qui lui faisaient peur car elle n’avait jamais connu cela et partir à l’autre bout de l’atlantique avait été une solution même si à l’origine, son départ n’était pas du tout pour cette raison, elle avait juste voulu prendre son indépendance, recommencer complètement sa vie. Oui mais maintenant il était en face d’elle et elle devait bien tenter de formuler une phrase autre que : Noa je suis tellement contente que tu sois là car je suis folle amoureuse de toi depuis que l’on se connait. « Je… Je ne pensais pas te trouver là non plus et te retrouver comme ça mais je suis contente… Très heureuse surprise… » Heureusement que son professeur avait été absent où elle ne l’aurait peut être pas recroisé de si tôt… « Qu’est ce que tu fais ici Noa ? »

« Je… Je ne pensais pas te trouver là non plus et te retrouver comme ça mais je suis contente… Très heureuse surprise… » Tout était étrange, très étrange et pourtant, en moins de deux secondes, j'avais l'impression que le fardeau qui était sur mes épaules depuis plusieurs mois avaient disparu. J'avais appris que Norah avait posé le pied sur le sol américain en juin dernier pour la simple et bonne raison que la personne qui l'avait embauché était un ami de la famille. Lorsqu'elle était partie, j'avais croisé les doigts pour qu'elle pose le pied à New York et qu'elle se trouve vers un café pour un boulot étudiant. J'avais visé dans le mile et maintenant, je l'avais cherché dans tout New York. Bon, ça ne faisait que deux jours que j'étais là, mais j'avais tout de même tenté de la trouver, entre deux rendez vous administratif pour Madison ou moi. Je lui fis un léger sourire et dis « Ca me fait plaisir aussi... » Je ne me voyais pas lui dire que j'étais venue pour la retrouver lorsque Sara m'avait laissé en plan avec Mady... Après tout, elle ne connaissait rien de Sara ni de Madison et le choc serait peut être un peu trop difficile pour elle... Je me demandais bien comment elle allait pouvoir réagir lorsqu'elle apprendrait que j'avais une petite fille de quatre ans... Je connaissais la philippine depuis plusieurs années déjà mais je ne lui avais jamais rien dit... Non pas que j'avais honte de ma fille, mais plutôt du fait de rester avec sa mère pour ne pas la laisser seule... J'avais eu si peur que mon ex petite amie quitte la France avec la petite que je m'étais plus ou moins plié à ses quatre volontés, bien que je n'hésitais pas à courir les jupons des françaises pour calmer ma colère et profiter de ma jeunesse ! « Qu'est-ce que tu fais ici Noa ? » L'entendre m'appeler ainsi me faisait plaisir mais c'était très étrange puisque personne ne m'appelait comme ça, sauf elle... Je ne supportais pas que l'on m'appelle ainsi et pourtant, quand ce prénom de trois lettre sortait de sa bouche, je me demandais presque pourquoi je voulais que l'on m'appelle Eden... Passant une main dans mes cheveux, je dis « Ici, en plein Brooklyn ou à New York ? » A vrai dire, on se fichait bien que ce soit ma présence dans ce café ou non, mais je tentais de détendre l'atmosphère parce que je me sentais plutôt stressé et la connaissant, il en était de même pour elle. Voyant Mady me faire un signe de sa chaise, je lui fis un sourire et dis « Je suis rentré à la maison en quelque sorte... Tu es partie de Paris, Florie aussi et puis ma grand-mère est décédée. Je n'avais plus personne là haut alors je suis retourné dans mon pays d'origine. Ça fait du bien de rentrer à la maison, enfin dans mon cas » Certaines personnes fuyaient leur pays d'origine et je pouvais aisément le comprendre. Lui faisant un léger sourire, je vis Jane lever les pouces pour me montrer qu'elle était plus que convaincue de mon choix et que la discussion avance bien. Je ris légèrement et me rendis compte que la belle brune en face de moi devant me prendre pour un fou. Souriant, je dis « J'aimerai te présenter quelqu'un mais tu me promets de ne pas partir en courant ? » Je voulais être sûre qu'elle n'allait pas avoir peur en voyant Madison arriver... Ce serait vraiment le pire des scénarios. J'aimais beaucoup Norah et cela faisait quatre ans que je lui cachais une partie de ma vie, partie que je ne pouvais plus cacher aujourd'hui... La voyant acquiescer, je fis un signe à Mady de venir et la petite se dépêcha de venir dans mes bras. Les yeux de Norah suivirent la petite tête blonde qui me sauta dans les bras, regardant ma fillette, je lui dis – en langage des signes – que la jeune femme était Norah, une amie de Paris. Mady se tourna vers elle et lui fit un signe de la main, large sourire sur les lèvres. Attrapant ma fillette, je la posa sur mes genoux et dis « Norah, je te présente Madison, ma fille » Boum numéro une ? Lancée ! Je me demandais bien comment la belle allait réagir...

Si on avait demandé à Norah de mettre sa main à couper qu’elle reverait un jour Noa elle ne l’aurait pas mise. Le monde était grand et même s’il avait su qu’elle vivait ici ils auraient très bien pu ne jamais se recroiser. Mais le destin en avait décidé autrement et même si les sentiments que Norah ressentaient pour le jeune homme lui faisait peur, elle ne pouvait les contrôler et ils allaient surement s’exprimer bien rapidement maintenant qu’il lui disait clairement que s’il était ici c’était bien pour y vivre car il était rentré chez lui. Ils allaient donc être amenés surement à se recroiser et surtout à se revoir maintenant qu’ils s’étaient retrouvés, peut être que l’un d’entre eux oserait un jour évoquer les vrais sentiments qu’il y avait entre eux mais pour le moment c’était trop tôt, beaucoup trop tôt. La jeune femme était beaucoup trop surprise de le voir ici pour lui parler de ce genre de chose elle devait d’abord se remettre de ses émotions. « Je suis d’autant plus contente de te retrouver en sachant que ce n’est pas que pour quelques jours ! Tu vis où à New York ? Tu es revenu il y a longtemps ? C’est une chance de se croiser par hasard dans cette si grande ville !! Mais tu savais que j’étais ici ? » Beaucoup de questions d’un coup certes mais c’était tout ce qui était passé à l’esprit de Norah et elle ne voulait pas en oublier une et surtout elle voulait une réponse à chacune. Noa le comprit bien et s’attarda à tout reprendre depuis le début pour satisfaire sa curiosité. Elle appréciait son geste mais lorsqu’il eut terminé il lui annonça qu’il avait quelqu’un à lui présenter et la joie qu’elle avait pu avoir depuis qu’elle l’avait vu en face d’elle avait totalement disparu… Elle le suivit en se préparant au choc de tomber sur sa petite amie, sa futur femme ou ce genre de chose… Ce qui montrait qu’il n’avait pas les mêmes sentiments qu’elle pour lui… Mais non… Elle tomba face à face avec une petite fille. Norah écarquilla les yeux même si un sourire se dessina sur ses lèvres, les enfants elle adorait cela. Son sourire disparu cependant bien vite alors qu’elle s’attendait à ce que ce soit sa dernière petite sœur, ou la fille de sa sœur il lui annonça que c’était sa fille. Là sa bouche s’ouvrit avant qu’elle ne secoue sa tête pour reprendre ses esprits. « Madison… Ta fille… Et bien je suis très contente de te connaitre Madison! » Elle était contente de connaitre la petite fille mais peut être pas aussi heureuse de savoir qu’elle était sa fille à lui. Il fallait qu’il lui explique et vite mais la jeune femme était bien trop attirée par la petite pour le moment. La sœur de Noa qui était là aussi tenta bien vite de mettre la petite à l’aise alors qu’elle se demandait surement qui était la jeune brune qu’elle avait en face d’elle. Là, Norah pu comprendre qu’il y avait une particularité, particularité qui ne lui était pas inconnu puisqu’elle avait côtoyé en France ce genre de particularité et elle avait pris beaucoup de plaisir à aider les gens sourds et communiquer avec eux grâce au langage des signes à ce moment là. Norah se plaça donc à la hauteur de la petite fille et elle lui répéta, grâce au langage des signes, ce qu’elle venait de lui dire. Noa était surement très surpris de cette réaction mais d’un autre côté il savait que Norah était attendrie par les enfants, il ne se doutait peut être pas cependant qu’elle parlait ce langage et que tout serait si facile entre elles, enfin pour le moment. Lorsque Norah en eut terminé avec Madison elle lui dit qu’elle revenait et qu’elle devait parler avec son papa avant que la petite ne fasse oui de la tête et Norah entraina bien vite Noa dans un coin du café où ils étaient et où personne ne pouvait trop les voir mais surtout les entendre. « Tu peux m’expliquer? Ta… Ta fille… Elle doit avoir quatre ou cinq ans et je n’en ai jamais entendu parler… Tu as eu connaissance de son existence il y a peu où tu m’as toujours caché son existence ? Et sa mère où est ce qu’elle est hein ? » La brunette adorait déjà la petite qui avait une très bonne bouille mais tout ce qu’il y avait derrière, elle ne voulait même pas le savoir car elle sentait que cela allait être très douloureux pour elle et qu’elle devrait ravaler ses sentiments. Finalement lorsqu’il ouvrit la bouche elle leva la main pour lui faire signe de se taire. « Non finalement je ne suis même pas sûr d’avoir envie de savoir. Ta fille est très mignonne. Je suis contente de t’avoir revu. » Norah allait retourner à son bouquin et ne pas chercher plus loin mais de son côté le beau jeune homme n’avait pas l’air d’avoir décidé qu’ils allaient se quitter comme cela, ce qui l’arrangeait plutôt il fallait bien l’avouer car c’était sa fierté qui parlait en disant qu’elle ne voulait pas savoir mais au fond d’elle, elle voulait vraiment avoir une explication.

Ce n’était pas l’énervement mais bien la déception qui se lisait en grande majorité sur le visage de la jeune philippine. Non elle n’était énervée d’avoir à faire avec une petite fille si mignonne et qui n’avait rien demandé à personne comme Noa venait de lui faire remarquer mais aussi comme elle était assez grande pour avoir fait la part des choses dans sa tête et s’en être aperçue. Elle n’était pas bête ni égoïste non, elle ne voyait pas que son intérêt et ne s’énervait pas parce que cette petite puce pouvait compromettre ses retrouvailles avec celui pour qui elle nourrissait des sentiments sans même qu’il ne le sache. Elle était énervée certainement un peu car elle était vraiment trop déçue qu’il ne lui ait jamais fait assez confiance pour lui parler d’elle et de sa petite amie… Enfin de la personne qui servait de mère à Madison… Il avait su beaucoup de chose sur elle à Paris, elle s’était ouverte et un peu confié à lui et lui ne lui avait finalement rien dit. C’était comme s’il lui avait menti pendant des années alors qu’elle croyait que leur relation était basée sur la confiance. C’était là que résidait sa plus grande déception qu’il le comprenne ou non mais plutôt qu’il tente de le comprendre seul, puisqu’il l’avait retenu, elle était bien décidée à l’aider. « Que tu aies honte de la personne avec qui tu as eu ta fille Noa… Je peux le comprendre… Mais que tu me caches totalement ta fille pendant toutes ses années où on a été si proche… Ca je ne peux pas le comprendre. Je pense qu’avant aujourd’hui, à chaque fois que tu m’as confié quelque chose, je t’ai laissé parler sans jamais poser trop de questions et le peu que je posais, je ne demandais pas obligatoirement des réponses… » Son regard était dur maintenant, elle ne voulait pas qu’il voit à quel point il l’avait touché en oubliant de lui notifier ce petit détail qui changeait tout en la confiance qu’elle lui portait… En ses sentiments cela ne changeait rien, elle l’aimait qu’il soit seul ou avec une petite fille mais pour le reste… Tout était bien différent actuellement. « Je comprends tout ton charabia sur le fait que personne ne connaisse son existence et tout… Mais jamais tu t’es dit que vu la relation qu’on avait il était possible de m’en parler ? Que tu avais assez confiance en moi pour me parler d’elle ? Visiblement je me suis trompée sur toute la ligne avec toi… Je t’ai accordé ma confiance mais elle n’était pas réciproque… Après tout tu t’es peut être simplement servi de moi pour passer des bons moments en faisant semblant de t’intéresser à moi… Suis-je si drôle ? Si intéressante ? Je ne pense pas alors je ne comprends pas pourquoi tu as perdu tout ce temps avec moi ! » La brunette n’était pas du genre à mâcher ses mots. Avec lui, elle avait appris à être elle-même et à ne pas se méfier. Elle le connaissait assez pour savoir qu’elle pouvait lui dire ce qu’elle pensait sans qu’il ne s’énerve et la frappe… Même si ce qu’elle venait d’apprendre lui faisait douter sur le fait qu’elle le connaisse vraiment. « Pour moi, tu as trahi cette confiance qu’il y avait entre nous… Enfin que j’avais en toi… Cette confiance indispensable, à mon avis, à l’amitié… Tu me déçois, tu ne peux pas savoir à quel point… Encore plus que tu ne peux le penser je pense même si je ne suis pas sûr que tu comprennes réellement où est le problème… » Dans ses paroles, elle voyait bien qu’il plaçait le problème dans l’existence de Mady alors qu’elle, elle ne le voyait pas là du tout. Pour elle, ce qui la dérangeait elle, c’était bien le mensonge, la cachoterie pendant des années et même avec toutes les excuses du monde, il ne parviendrait pas à justifier cela auprès de la jeune femme. Elle ne Comprenait pas… Avait il cru qu’elle n’était pas douée avec les enfants ? Si c’était le cas, il avait oublié de l’écouter toutes les fois où elle parlait de cette relation fusionnelle avec ses petites sœurs. Et puis elle avait tout de même des ressources… Des petits secrets, enfin ce n’en était même pas, concernant le langage des signes et s’occuper des enfants avec une particularité, ils n’étaient jamais venus à en parler c’était pourquoi il avait dû être surpris lorsqu’elle s’était adressée à sa fille mais elle n’avait jamais cherché à lui cacher. Bref Norah était passée de la joie à la désillusion en quelques minutes pour un non-dit depuis des années et c’était assez dur à encaisser alors qu’on le voyant elle avait cru qu’enfin elle pourrait peut-être se jeter à l’eau et lui avouer ses sentiments. Le détail sur l’omission de l’existence de la petite avait bouleversé tous ses plans.

Norah sentait la moutarde lui monter au nez et cela ne laissait présager rien de bon. Elle ne voulait pas qu’ils s’engueulent comme des chiffoniers mais l’annonce qu’il venait de lui faire remettait tout en cause pour elle ce qu’elle lui avait clairement dit. Il n’acceptait pas qu’elle se sente trahi enfin si il l’acceptait plutôt mais il prenait ça comme un juste retour de boomerang à l’entendre car lui aussi c’était senti trahi lorsqu’elle était partie… Elle ne comprenait pas vraiment le rapport car pour elle s’était comparer deux choses très différentes mais bon… La brunette se mordit donc le bout de la langue pour ne rien dire et le laisser terminer et lorsqu’il en eut fini, elle prit une décision, qu’elle regretterait peut être plus tard car ils ne se recroiseraient peut être jamais mais elle s’en fichait… Elle était actuellement trop déçue pour passer au-dessus de tout cela mais surtout au-dessus des reproches de Noa qui ne faisaient que pleuvoir alors que c’était elle qui était prise au piège actuellement et non l’inverse. « Tu sais quoi Noa ? Vis dans ta série télé, moque toi de moi si tu le souhaites, je ne reste pas une minute de plus ici. Je te dis ce que je ressens, la trahison que j’ai eu pendant des années en te confiant des choses sur moi alors que tu m’as caché la chose la plus importante et toi qu’est ce que tu fais ? Tu compares ça au fait que je ne t’ai pas prévenu quand je suis partie ? J’avais peut être mes raisons, des raisons qui nous concernaient tous les deux mais ça tu ne cherches pas à le comprendre, pour toi je n’ai que le revers de la pièce, je n’ai que ce que je mérite… J’ai le droit d’être déçue par rapport à ça mais là je lui suis aussi par rapport à toi… Tu as bien changé…» Il allait peut être lui redire qu’elle en faisait trop mais pour Norah ce n’était pas le cas. Il n’avait juste peut être plus l’habitude de la voir exprimer ses sentiments, ses ressentis, elle qui était dans la vie de tous les jours si renfermée… Elle ne savait pas mais un fossé avait l’air de s’être creusé entre eux, un fossé de rancœur et cela ne lui faisait pas plaisir… Il avait de la rancœur contre elle, très bien, elle elle lui en voulait, si il voulait qu’ils soient quite c’était maintenant le cas mais il ne se doutait surement pas des conséquences que cela pouvait avoir. La demoiselle prit une grande inspiration et finit par prendre une décision qui était des plus réfléchies mais qui surtout laissait entrevoir une fin plus positive car elle ne voulait pas en rester là même s’ils allaient devoir passer tous les deux au dessus de ce qui les empêchait d’aller l’un vers l’autre. « Tu sais quoi on va en finir là pour aujourd’hui, je pense que c’est mieux… Reste ici avec Madison, passe du temps avec elle, moi je vais quitter le café… C’est mieux comme ça autrement je pense qu’on pourrait tout gâcher en un claquement de doigts et je n’en ai pas envie ce qui a l’air de t’importer peu toi … Réfléchis à ce que je t’ai dit, tout n’est pas toujours que de la faute des autres Noa…» Elle voulait qu’il se remette en question autant qu’elle elle allait le faire et vu la certitude et le ton qu’il mettait lorsqu’il lui parlait il lui laissait clairement entendre que la remise en question c’était elle et uniquement elle qui devait la faire car elle était l’unique fautive… Prenant ses affaires à la table, elle se dépêcha de tout ranger pour finalement saluer la table que Noa avait regagné avec une attention particulière pour Madison. « Bonne fin de journée… » Elle avait dit cela comme si elle parlait à un client dans son café, comme si elle avait réussi à se détacher complètement de cette situation qui la peinait en quelques secondes ce qui n’était bien sûr pas le cas…. Mais elle avait du caractère, et une certaine force aussi grâce à son passé et c’était cette partie d’elle qui parlait et paraissait actuellement…