Joey aimait sa soeur. Mais parfois, il avait juste envie de lui arracher la tête, elle le mettait dans l'embarras et il était sûr qu'elle le faisait exprès, elle devait sans aucun doute suivre une sorte de manuel pour les petites soeurs insupportables ! Il poussa un soupir frustré et se décoiffa délibérément. Il n'avait vraiment, mais vraiment pas envie d'être ici ! Mais avait-il seulement le choix ? Il poussa un soupir et regarda sa montre, il était en avance, il était toujours en avance, c'était un gentleman. Un étudiant en droit, un gars qui aimait sortir, il adorait rencontre de nouvelles personnes, il n'avait même aucun mal pour ça. Il était assez... enfin, il détesterait qu'un type comme lui sorte avec sa petite soeur parce que bon, il n'était pas non plus le gars avec la plus grande morale. Il aimait séduire et avoir des coups d'un soir... mais sincèrement, il détestait les relations, ce n'était pas un homme à relation, sauf si c'était pour s'amuser... sauf qu'évidemment, sa soeur s'était mêlée de sa vie ! Elle lui avait dégoté un rendez-vous ! Sur internet ! Et elle lui avait inventé un profil idiot : "romantique, accro aux fleurs, généreux, poli, aime les animaux, cherche l'âme soeur, connait les paroles du film Dirty dancing par coeur, adore les Walt Disney, aime chanter, adore les bébés, veut un jour des enfant"... gosh, que des mensonges quoi ! Quel homme était aussi ridicule ? Quel homme pouvait vouloir cette vie ? Enfin, il savait que ces hommes existaient, mais ils étaient laids, vivaient avec leur mère et restait puceau vraiment très très très longtemps. Bref, sa soeur avait tout de même réussi à le pousser à aller à ce rendez-vous avec la femme naïve qui avait cru tous ces mensonges gros comme l'univers. Il pouvait au moins faire un effort de quelques heures.

Enfin, il espérait qu'elle était jolie, il n'avait pas bien vu la photo de cette femme... Cléa. Il avait au moins retenu le prénom. Il ne savait plus trop ce qu'il y avait d'écrit dans son profil, mais il avait pensé à une femme naïve un peu étrange qui défendait la cause des dragons... il était resté perplexe quelques secondes en voyant ça et il avait longuement observé sa soeur, pourquoi était-il le seul surpris de ce critère ? Pourquoi ça n'avait pas genre... sauter aux yeux de sa soeur que ça, c'était bizarre et que ça devait être la marque de fabrique d'une psychopathe ?!

Quoiqu'il en soit, sa soeur l'avait trop saoulé, donc il était là comme un con à devoir joué au prince charmant pour une parfaite inconnue qui aimait les dragons. Chouette. Après-midi réussie d'avance. Il grogna. Quoiqu'il en soit, il s'était arrangée pour donner le lieu de rendez-vous, le MSG lui avait semblé être l'endroit idéal. Il allait se promener dans un parc où il n'allait pas souffrir du froid, c'était un plus. Et s'il trouvait la femme vraiment trop chiante, il allait s'arranger pour la perdre à un spectacle donné par le cirque, c'était toujours une idée à garder dans un coin de son esprit. Quand l'heure arriva, il se mit à scruter les passantes. Laide. Hideuse. Grosse. Vieille. Travestie. Couple de lesbiennes. Les lesbiennes étaient pas mal et il n'avait jamais fait de plan à 3, il pencha la tête sur le côté pour les suivre du regard avant que son regard ne tombe sur une femme brune. Pas mal. Pas son genre, il les préférait blonde et aux lèvres pulpeuses mais il y avait quelque chose d'assez envoûtant dans son regard. Il eut un petit sourire sur les lèvres et ses yeux se mirent à briller... et elle se dirigeait vers lui. S'il plantait son date pour la draguer elle, est-ce que sa soeur lui en voudrait beaucoup. Il s'avança alors vers la brune tout sourire et l'air tout charmeur. Cela dit, plus elle avançait et plus quelque chose se mettait en place dans son esprit... la photo qu'il n'avait que très brièvement regardé... la femme qui marchait à son encontre avait le même haut. Tout comme lui avait dû mettre les habits de sa photo de profil, comme sa soeur l'avait exigé "pour se reconnaître plus facile"... gosh, s'il avait su que Cléa était aussi belle en vrai, il aurait vraiment plus regardé et fait attention. « Bonjour » lança-t-il pour se présenter en tendant poliment la main. « Je suis Joey et je suppose qu'on peut dire qu'on a rendez-vous, non ? » finalement, c'était peut-être pas si mal. Enfin pour l'instant. Elle était peut-être une psychopathe mais au moins, elle était bien roulée...

Cléa savait qu’elle aurait du se débarrasser d’Elia depuis bien longtemps. Elle aurait du voir ça depuis le temps et elle avait eu tout un tas d’occasion de le faire. Par exemple, la fois où Elia l’avait réveillée en pleine nuit parce qu’elle avait peur et qu’elle n’arrivait pas à dormir, Cléa aurait déjà dut comprendre que cette fille ne lui causerait que des problèmes. Mais elle était déjà trop attachée à Elia pour bien vouloir se débarrasser d’elle. C’était bien triste. Comment cette fille pouvait-elle être aussi adorable et insupportable à la fois. Enfin cette fois, elle s’était quand même surpassée. Cléa ne pensait pourtant pas qu’une seule des bêtises que pourrait inventer la jeune femme à l’avenir la surprendrait encore. Et pourtant… Elle s’était royalement trompée. En effet, Elia avait fait très fort en l’inscrivant sur un site de rencontre à son insu et en prenant rendez-vous avec le premier individu douteux (c’était bien connu, il n’y avait que des gens douteux sur les sites de rencontres). C’est d’ailleurs la raison qui amenait Cléa ici aujourd’hui, le fameux rendez-vous avec le fameux individu douteux. C’était à se demander pourquoi elle était venue en fait ? Enfin, si, elle savait pourquoi elle était venue, c’était pour faire taire Elia justement qui se montrait encore plus insupportable et pénible que d’habitude. Mais maintenant qu’elle était là, Cléa n’était plus certaine du tout que c’était une bonne idée d’être là. En plus de ça, pour venir, elle avait du laisser Mattéo à garder à Elia. Ceci était une très mauvaise idée. Suivant ce qu’elle avait décidée précédemment, elle aurait du en toute logique appelée une baby-sitter (plus pour Elia que Mattéo la baby-sitter) mais elle n’avait pas eu le temps. De toute manière, elle n’était pas certaine que n’importe quelle personne saine d’esprit accepte de rester chez elle dans ces conditions et comme elle n’avait pas besoin d’une tarée en plus chez elle. Elle espérait seulement que l’appartement n’aurait pas brûlé à son retour.

Cléa soupira, il fallait qu’elle rentre. Elle n’avait aucune raison d’être là. Elle n’aurait qu’à dire à Elia que le mec douteux l’avait planté et qu’elle n’avait pas eu l’intention d’attendre seule pendant des heures. Voilà, sa colocataire n’aurait qu’à la croire après tout. Et puis, si elle n’était pas contente, c’était bien le cadet des soucis de Cléa. De toute façon, même si l’Américaine restait là, la jeune femme trouverait un autre raison de râler et de se plaindre, donc bon. La jeune femme avait prit la décision de s’en aller quand elle aperçut un jeune homme non loin. Apriori, elle ne le connaissait pas mais quand elle y regardait bien, elle c crut quand même reconnaître ce qu’il portait, elle l’avait déjà vu, sur la photo de profil qu’Elia lui avait montré. Ca devait donc être lui. Il était peut-être douteux mais il avait l’air plutôt pas mal quand mal. Enfin, à ce qu’elle pouvait voir. Elle marcha alors dans sa direction. « Bonjour » dit-il alors en tendant la main lorsqu’ils furent arrivés à la même hauteur. Cléa lui serra la main tout en continuant de l’observer. Même si elle ne le connaissait pas et qu’il n’était apparu dans son champ de vision depuis seulement quelques minutes, Cléa ne pouvait pas s’empêcher de trouver qu’il lui faisait penser à quelqu’un. Elle ne savait ni comment, ni pourquoi. Sûrement son attitude, il avait l’air vaguement suffisant qu’arborait pas mal des gens qu’elle fréquentait à Savannah. « Je suis Joey et je suppose qu'on peut dire qu'on a rendez-vous, non ? » La jeune femme hocha la tête. « Je suppose oui. » fit-elle en haussant les épaules. Enfin, elle en était certaine même, malheureusemnt. « Moi c’est Cléa. » ajouta-t-elle alors. Il le savait peut-être déjà, ou pas en fait. Elle devait bien avouer qu’elle n’avait pas pris la peine de savoir comment il s’appelait pour sa part en tout cas. Mais en type bien douteux, il n’avait pas du faire pareil. Cléa passa ensuite la main ans ses cheveux, elle se sentait très bête maintenant en fait. Elle ne savait pas ce qu’elle était supposée dire ou faire, elle avait juste envie de partir en courant, prendre ses jambes à son cou. Ca semblait être un chouette programme.

Joey n'avait pas vraiment réfléchi à quoi faire une fois qu'il retrouverait son "rencard". Il n'avait rien prévu, il n'avait pas voulu penser à ce rendez-vous qui sonnait plus comme une erreur à ses yeux... à part venir faire acte de présence, juger la situation, partir et faire un compte rendu à sa soeur, il n'avait pas réellement pensé que la brune pourrait lui plaire d'une façon ou d'une autre, il n'avait jamais vraiment eu en tête de s'investir là-dedans, il était persuadé que ça restait des femmes très étranges qui s'inscrivaient sur ce genre de sites. Bref, il était vraiment perplexe et sur ses gardes. Du moins, jusqu'à ce que son côté dragueur naturel ne remonte à la surface. Elle était brune, jolie, plutôt bien roulée, il pouvait faire un effort et lui laisser le bénéfice du doute. Il pouvait même un minimum s'investir. Son côté coureur allait un jour le conduire à sa perte, il en était presque sûr. « Je suppose oui. » la brune semblait prudente et sur ses gardes. Tant mieux, si elle avait été trop ouverte, il aurait soit pensé qu'elle était fort sociable ou beaucoup trop naïve. Il n'était saint pour personne d'être sympathique avec un inconnu sur le net. Après tout, il aurait tout aussi bien pu être un psychopathe à la recherche de sa prochaine victime. Il eut un petit sourire en coin à cette pensée. « Moi c’est Cléa. » oui il savait, il avait retenu le prénom. « Joey » dit-il à son tour les yeux brillant d'amusement.

Finalement, cette situation commençait à le distraire. Évidemment, ça, il n'avait absolument pas l'intention de le dire à sa petite sœur, il n'avait pas envie d'avoir des rendez-vous toutes les semaines avec des filles à cause de Chandler ! « Est-ce que tu veux faire quelque chose en particulier ? » finit-il par demander par politesse. Il haussa ensuite un sourcil de façon amusée. « Ou tu préfères que je décide ? » ajouta-t-il avec son air confiant. Il se frotta alors l'arrête du nez quelques secondes l'air un peu ennuyé. « Au fait, je voulais mettre les choses au clair directement, je ne suis pas un type désespéré qui passe sa vie sur internet, en fait, j'ai une petite soeur qui rêve que je me mette en couple... enfin, c'est ce qu'elle dit, mais en vrai, je ne crois pas qu'elle aime véritablement l'idée de me partager mais soit... je ne suis pas un psychopathe en vrai. » il voulait mettre les choses au clair directement.

Cléa observait le jeune homme devant elle. Bon Elia avait au moins eu le mérite de ne pas tomber sur un crapaud, c’était le genre de choses qui pouvaient arriver très facilement sur internet. Enfin, elle avait entendu dire ça en tout cas, elle, elle n’en savait rien, ce n’était pas comme si elle était déjà passé par un site de rencontre déjà avant. Elle trouvait ça tellement ridicule et pathétique. A cause d’Elia, elle était elle-même ridicule et pathétique. Comment elle avait pu en arriver là ? Soit. Le garçon avait beau ne pas être un crapaud, ce n’était pas pour autant qu’elle était contente d’être là. Elle restait méfiante à son égard, il ne lui inspirait en aucun cas confiance. Néanmoins, elle voulait bien lui accorder le bénéfice du doute et y mettre ne serait-ce qu’un peu de bonne volonté. C’est pour ça qu’elle fit l’effort de parler en se présentant. Il connaissait peut-être déjà son nom mais tant pis, et puis, comme elle ne savait pas quoi dire, c’était déjà ça. « Joey » La jeune femme hocha la tête et se trouva à nouveau bête. C’était super gênant en fait ce genre de rendez-vous, elle ne savait pas comment les gens qui y étaient habitués faisaient. Comment on était censé trouver quoi dire à un inconnu – possiblement psychopathe - avec qui on se trouvait forcé de passé le temps d’un rendez-vous ? Heureusement pour elle, Joey mit fin à son problème. « Est-ce que tu veux faire quelque chose en particulier ? » Enfin, ou pas… en fait. Il n’y avait vraiment rien qu’elle n’avait envie de faire ici à part rentré chez elle et comme elle n’était pas sûre de pouvoir dire ça. « Ou tu préfères que je décide ? » Ah oui, ça c’était bien tiens. « Vas-y décide. » A voir comment il était, ça devait être le genre de choses qu’il devait avoir l’habitude de faire.

Après avoir laissé échapper un soupir, le jeune homme reprit la parole. « Au fait, je voulais mettre les choses au clair directement, je ne suis pas un type désespéré qui passe sa vie sur internet, en fait, j'ai une petite soeur qui rêve que je me mette en couple... enfin, c'est ce qu'elle dit, mais en vrai, je ne crois pas qu'elle aime véritablement l'idée de me partager mais soit... je ne suis pas un psychopathe en vrai. » Cléa le regarda un moment avant de s’autoriser à sourire. « Et moi j’ai une colocataire qui cherche toujours ce qu’elle peut faire pour me gâcher la vie. Elle a trouvé un nouveau truc. Je ne suis pas désespérée sinon. » Loin de là en fait, elle avait déjà assez de choses à faire sans avoir à s’embêter avec des garçons en plus. « Mais je ne sais pas si je dois te croire quand même en fait. » ajouta-t-elle songeuse. « Il faut être réaliste, un psychopathe ne serait pas venu en me disant qu’il en était un alors… » A moins qu’il ne soit pas un psychopathe très malin. Enfin soit, comme il y avait du monde autour d’elle et qu’ils se trouvaient dans un lieu public, elle pouvait encore avoir confiance là.

« Vas-y décide. » Joey haussa un sourcil de façon amusé. C'était le genre de phrases qu'il aimait énormément entendre ça. Enfin, pas dans ce genre de contexte cela dit. Le jeune homme fit mine de réfléchir quelques secondes. « On peut faire un tour, il doit sans doute y avoir un spectacle ou un cirque » proposa alors Joey en se mettant en marche doucement mais sûrement. Cela dit, il devait avant tout mettre les choses au clair avec Cléa. Il ne voulait pas qu'elle trouve qu'il était... désespéré pour donner des rendez-vous sur internet. Il n'était pas du tout comme ça et il devait s'assurer que la brune le passait aussi. La brune sourit à son aveu. « Et moi j’ai une colocataire qui cherche toujours ce qu’elle peut faire pour me gâcher la vie. Elle a trouvé un nouveau truc. Je ne suis pas désespérée sinon. » il eut un petit sourire en coin, il était content de ce qu'elle venait de dire tout de même, c'était rassurant, elle n'était pas trop bizarre non plus, c'était toujours un plus pour le jeune blond. « Apparemment, il y a des gens qui aiment bien se mêler de notre vie » finit-il par annoncer tout en se passant la main dans les cheveux. « ça fait longtemps que vous vivez avec votre coloc' ? » demanda-t-il poliment et par curiosité. Il savait que c'était souvent de coutume à New York de partager un appartement, ce n'était pas donné. Mais Joey était content d'avoir son chez lui, ainsi il pouvait faire ce qu'il voulait et ramener qui il voulait.

« Mais je ne sais pas si je dois te croire quand même en fait. Il faut être réaliste, un psychopathe ne serait pas venu en me disant qu’il en était un alors… » le jeune homme éclata de rire et se rapprocha de la brune pour la regarder d'un air conspirateur. « Un point pour toi. Cela dit, est-ce qu'une fille qui n'aime pas les risques aurait dit "vas-y décide" à un type qu'elle vient tout juste de rencontrer ? » demanda-t-il avec un petit air mutin. Il continua d'avancer tout en lui lançant des œillades sans pouvoir s'en empêcher, il la trouvait amusante en fait. « Et tu fais quoi aussi non ? »

Cléa était trop aimable vraiment, elle laissait au jeune homme le soin de choisir ce qu’il voulait faire. En vrai, ce n’était en rien la gentillesse qui la poussait à faire ça, c’était juste que, si elle voulait bien faire un effort pour rester là, elle n’avait en revanche pas envie de se creuser la tête à trouver où ils pourraient bien aller. « On peut faire un tour, il doit sans doute y avoir un spectacle ou un cirque » Voilà, qui était merveilleux. La jeune femme hocha la tête avant de suivre Joey qui s’était mis en marche. Le jeune homme vint alors lui préciser qu’il n’était pas quelqu’un de désespéré et qu’il avait juste une petite sœur qui rêvait qu’il se mette en couple. Ceci arrangeait bien Cléa pour le coup, elle n’avait pas envie de passer son temps avec un mec désespéré et creepy. Elle crut bon de lui proposer alors qu’elle n’était pas plus désespérée que lui. Après tout, sans Elia, elle ne serait même pas là. « Apparemment, il y a des gens qui aiment bien se mêler de notre vie » Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. C’était le cas de le dire oui mais le pire dans tout ça, c’était sûrement qu’elle aimait trop Elia pour vraiment lui en vouloir ou lui faire payer ça. « ça fait longtemps que vous vivez avec votre coloc' ? » Cléa réfléchit quelques minutes. « Euh, bientôt un an je crois. » répondit-elle alors en haussant les épaules. « Ouais c’est ça, ça va faire un an que je vis avec la coloc la plus bizarre au monde. »

La jeune femme chipota ensuite sur le fait que même si le jeune homme prétendait ne pas être un psychopathe, ce n’était pas pour ça qu’il n’en était pas un. Après tout, les psychopathes n’avaient pas pour habitude de signaler à leur victime qu’ils en étaient. Enfin, elle ne savait pas vraiment en fait, elle n’avait jamais rencontré de vrai psychopathe mais soit. « Un point pour toi. Cela dit, est-ce qu'une fille qui n'aime pas les risques aurait dit "vas-y décide" à un type qu'elle vient tout juste de rencontrer ? » Ok, c’était lui qui marquait à un point cette fois. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » répondit-elle d’un ton innocent. Et oui, elle aimait bien les risques, après tout, elle avait bien décidée de se mettre en colocation avec Elia le jour où elle l’avait rencontrée alors même qu’elle n’avait eu qu’une conversation au téléphone avec elle. « Et tu fais quoi aussi non ? » « Je suis voyante. » répondit aussitôt Cléa. Ca pouvait sonner bizarre comme ça en fait. « Tu sais, genre pour une ligne de téléphone, ce qu’appelle les gens désespérés pour se faire dire ce qu’ils doivent faire. » expliqua-t-elle alors. « Et toi, tu fais quoi ? » Elle était quand même vaguement curieuse de le savoir. Très, très vaguement.

Joey tentait de s'intéresser à la jeune femme, c'était une rencontre bizarre mais pas désagréable pour le moment. Enfin ça il ne le dira peut-être pas à sa petite soeur, elle serait beaucoup trop fière de son coup et il lui en voulait tout de même de lui avoir forcé la main de la sorte. Heureusement, c'était sa soeur et elle connaissait ses goûts en matière de femmes. Enfin, visiblement, il n'était pas le seul à avoir quelqu'un dans sa vie qui tentait de décider pour lui, Cléa semblait aussi avoir une colocataire... spéciale. Il tentait d'en savoir plus sur cette dernière par politesse. Puis c'était un terrain sûr, il n'avait pas non plus envie de se faire mal voir tout de suite. Joey aimait plaire, il adorait être apprécié par les autres lors d'une première rencontre. « Euh, bientôt un an je crois. Ouais c’est ça, ça va faire un an que je vis avec la coloc la plus bizarre au monde. » Joey eut un petit sourire en l'entendant parler de sa coloc', elle devait vraiment y tenir en fait, on ne parlait pas si ouvertement des gens qu'on n'aimaient pas. « Au moins ça anime non ? Puis ça doit être cool de toujours avoir quelqu'un non ? » ça pouvait être amusant un temps en tout cas. Lui n'arrivait pas à se voir vivre avec quelqu'un d'autre que lui-même.

Ils se mirent alors à parler sans trop de soucis ensemble, le courant passait bien entre eux, il n'y avait pas de gêne et c'était plutôt chouette qu'il n'y ait pas de silence pesant, il avait tout de même eu peur de ça, se retrouver avec une femme sans trop savoir quoi dire ou quoi faire, c'est pour ça qu'il n'allait pas en rendez-vous d'ordinaire, c'était beaucoup plus contraignant qu'une rencontre en soirée, si la fille ne plaisait pas, il fallait se la farcir jusqu'à la fin dans un rendez-vous, en soirée, il suffisait de la laisser en plan et passer à la suivante sans plus de cérémonie. Quoiqu'il en soit, la jeune femme lui fit remarquer qu'il pouvait être un psychopathe, ce à quoi il répondit qu'une femme qui acceptait de suivre un possible psychopathe n'était pas tellement mieux. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » Mauvaise foi ! Il se mit à rire sans pouvoir s'en empêcher avant de soulever un sourcil. « Oh attends, approche, je pense que... » il eut un air inquiet avant de s'approcher de la brune et de lui toucher délicatement le bout du nez « Ton nez vient de s'allonger devant ce mensonge » ajouta-t-il avec un sourire particulièrement fier sur les lèvres.

Joey s'intéressa ensuite à ce qu'elle était. Il se demandait ce qu'elle pouvait bien faire. « Je suis voyante. Tu sais, genre pour une ligne de téléphone, ce qu’appelle les gens désespérés pour se faire dire ce qu’ils doivent faire. » Il était réellement impressionné, une menteuse en ligne, c'était... surprenant et inhabituel tout ça. « Et toi, tu fais quoi ? » « Droit, je suis encore aux études » avoua-t-il alors avec une certaine fierté, le droit c'était sa passion, c'était ce qu'il aimait du plus profond de son âme. « Mais en fait, t'arnaques plein de gens au téléphone, c'est quoi la question la plus bizarre que tu aies eu déjà ? » demanda-t-il curieusement, pour une fois, il n'avait pas trop envie de parler de lui mais de la connaitre un peu plus, elle arrivait à allumer son intérêt ce que peu de personnes pouvaient se vanter.

Mon coeur, dodo, morte, bonne nuit, css demain, je t'aime

Bon Cléa devait bien avouer que ce Joey n’avait pas l’air si désagréable non plus. Enfin jusque là, à part l’impression qu’elle avait vu quand elle l’avait vu au début, elle n’avait trop rien à lui reproché. Bien sûr, elle n’était pas stupide et n’excluait pas quand même que son impression puisse se confirmer plus tard. En attendant, elle n’avait presque plus envie de s’en aller en courant, ce qui était, elle devait bien le dire, un tout petit progrès. Ils parlèrent de leurs boulets respectifs. Enfin, lui évoqua très rapidement sa sœur et Cléa parla d’Elia en déclarant qu’elle était très spéciale. « Au moins ça anime non ? Puis ça doit être cool de toujours avoir quelqu'un non ? » Ouais, c’était une manière de voir les choses. Même si Cléa avait déjà ce qu’il fallait d’animation avant Elia, il fallait croire que ce n’était déjà pas assez. « Pas toujours, toujours non. Mais j’y suis habituée depuis le temps. » ajouta-t-elle en haussant les épaules. « Je suppose que tu vis seul toi ? » Vu les questions qu’il posait, ce n’était vraiment pas une conclusion difficile à tirer. Et elle était même presque sûre qu’il habitait un grand appartement, juste à le voir comme ça.

La jeune femme tenta ensuite de prouver au jeune homme que malgré tout ce qu’il venait de dire, elle pouvait se permettre de douter sur le fait qu’il n’était pas un psychopathe. En vérité, elle avait oublié cette idée depuis longtemps, il n’avait pas l’air si louche que ça. Et puis, au pire, elle courait le risque. Joey releva alors le fait qu’elle avait accepté de le suivre, malgré le fait qu’il soit potentiellement un psychopathe, ce qui faisait d’elle une fille pas vraiment nette. Il n’avait pas totalement tord là-dessus mais la jeune femme pas décidée à l’admettre, feignit de ne pas avoir compris de quoi il parlait. « Oh attends, approche, je pense que... » Il s’approcha d’elle et lui toucha le bout du nez avant de poursuivre. « Ton nez vient de s'allonger devant ce mensonge » La jeune femme ne put retenir un sourire et secoua quand même la tête avant de toucher à son tour son nez. « C’est toi qui ment là, mon nez n’a pas bougé. Je pense que le tien par contre… tu devrais faire attention. » C’était un conseil fait avec beaucoup de gentillesse ça, il ferait bien mieux de le prendre en compte.

Il s’intéressa par la suite à ce qu’elle faisait et la jeune femme lui parla de son super job de voyante. En vrai, elle aimait bien ça. C’était mieux que de se tuer à faire serveuse ou un autre truc du genre, parce que sans diplôme, on ne pouvait pas prétendre faire grand-chose de mieux. Et puis, si elle avait eu un peu de scrupules à mentir aux gens eu début et à les arnaquer comme ça, ça lui était passé depuis longtemps. Il n’avait juste qu’à pas être si stupide, c’était tout. Il fallait vraiment être désespéré pour croire en des âneries pareilles franchement. Enfin soit, Cléa s’intéressa ensuite au fait de savoir ce que Joey faisait de sa vie. « Droit, je suis encore aux études » Il n’avait pas l’air peu fier de ça en tout cas, c’était ce que Cléa pouvait bien voir. « C’est cool. » fit-elle en hochant la tête. A vrai dire, elle s’était toujours demandé l’intérêt que pouvait avoir certaines personnes pour le droit et jusque là, la seule conclusion qu’elle avait pu trouver était qu’ils étaient tous dérangés. Joey devait être comme eux. « Mais en fait, t'arnaques plein de gens au téléphone, c'est quoi la question la plus bizarre que tu aies eu déjà ? » C’était une question très difficile ça. Cléa se mit à réfléchir. Elle s’était tellement habituée aux questions en tout genre que tout lui apparaissait normal maintenant. « Hum, je sais pas vraiment. En général, les gens ne posent pas de questions bizarres, ils veulent toujours savoir la même chose : quand ils vont rencontrer l’amour, » La jeune femme roula des yeux en disant ça. « quand est-ce qu’ils vont devenir riches, les malheurs qui vont arriver dans leur vies. En fait, la chose la plus bizarre qu’on m’ait demandé c’était si c’était vrai ce que je disais et comment je faisais pour voir l’avenir. » Et c’était Elia ça, bien sûr. « Parce que les gens qui dépensent pleins de sous là-dedans ne pose pas ce genre de question en principe, ils y croient c’est tout. »

« Pas toujours, toujours non. Mais j’y suis habituée depuis le temps. Je suppose que tu vis seul toi ? » Joey hocha la tête de bas en haut. En effet il vivait seul depuis un moment déjà. Il haussa les épaules. « J'ai demandé à mon père pour avoir mon appartement... je ne vis plus là-bas depuis que j'ai commencé à l'université » avoua-t-il simplement avec une petite moue sur le visage. Il savait que ça allait faire pompeux mais c'était la stricte vérité. Il avait demandé à son père son indépendance pour pouvoir simplement s'amuser comme bon lui semblait. Que ce soit sa période Harvard ou ici à New York, il n'avait pas voulu rentrer à la maison pour ne pas imposer son mode de vie frénétique à sa soeur, il aimait qu'elle pense qu'il était quelqu'un de bien. Il avait juste besoin qu'au moins une personne pense ça.

Ils parlèrent ensuite de leur boulot, enfin, Joey ne bossait pas à proprement parlé. Mais c'était un étudiant assidu, il avait tout de même la pression, il était le fils d'un avocat de renom, et juste pour ça, il n'avait de cesse de faire deux fois plus que tous les autres pour ne décevoir personne. Il était un Davenport, et les Davenport n'échouait pas. Pas quand les De la Vega réussissait parfaitement. Question d'orgueil. « C’est cool. » juste à son ton Joey comprit qu'elle s'en fichait, mais ce n'était pas vraiment important, c'était lui que ça concernait et personne d'autre au final. Joey décida alors de reparler du boulot de la brune, parce qu'il était intrigué par la chose, c'était plus fort que lui. « Hum, je sais pas vraiment. En général, les gens ne posent pas de questions bizarres, ils veulent toujours savoir la même chose : quand ils vont rencontrer l’amour, » Juste à sa tête, Joey su que le sujet devait vraiment l'ennuyer. « quand est-ce qu’ils vont devenir riches, les malheurs qui vont arriver dans leur vies. En fait, la chose la plus bizarre qu’on m’ait demandé c’était si c’était vrai ce que je disais et comment je faisais pour voir l’avenir. Parce que les gens qui dépensent pleins de sous là-dedans ne pose pas ce genre de question en principe, ils y croient c’est tout. » il fronça les sourcils pour penser à tout ça avant de hocher la tête de façon pensive. Il se tourna alors vers la brune et lui lança sur un ton de boutade : « Et donc, c'est quand que je vais rencontrer l'amour ? » il avait un tel sourire satisfait sur le visage, ça avait été plus fort que lui, son côté sale gosse.

Cléa n’était peut-être pas une vraie voyante mais elle était tout de même fine observatrice et elle savait bien écouter les gens (c’était le genre de choses qu’elle avait pu apprendre à faire avec son boulot), c’est comme ça qu’au vu des questions que le jeune homme lui posait, elle put en déduire qu’il vivait seul. Elle pouvait même pousser plus loin en regardant comment il était habillée où la manière dont il se comportait : il devait habiter un grand appartement, dans Manhattan de préférence. Ca se voyait qu’il ne manquait de rien. « J'ai demandé à mon père pour avoir mon appartement... je ne vis plus là-bas depuis que j'ai commencé à l'université » Elle était vraiment trop forte. On aurait du lui décerné des médailles pour toutes les choses qu’elle devinait correctement. Elle allait les réclamer un jour, elle ne savait pas encore à qui mais oui, elle allait faire ça oui. Un petit sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. « Je suis trop forte en fait. » Elle avait bien le droit de lui faire savoir quand même. « Enfin c’est bien pour toi ça. C’est mieux vivre seul que chez ses parents. » Oui parce que c’était terrible ça. Elle se souvenait quand elle avait commencé la fac (avant qu’elle ne tombe enceinte et tout ça, c'est-à-dire pendant pas plus de trois mois), elle s’était pris la tête un nombre incalculable de fois avec son père parce qu’il trouvait qu’elle rentrait trop tard et d’autres choses comme ça. C’était assez pénible et fatiguant à vivre.

La jeune femme lui révéla par la suite qu’elle était voyante. Enfin elle n’avait pas dit ça comme ça, il lui avait posé la question. Il lui demanda alors quelle était la demande la plus étrange qu’on lui ai déjà faite et la jeune femme dut réfléchir un peu à la question. Les gens avaient des demandes tellement peu originales, ils voulaient tous toujours savoir la même chose, à commencer par quand ils allaient trouver l’amour ! C’était tellement ridicule tout ça, ils étaient trop stupides. Elle choisit alors Elia qui lui avait posé pleins de questions sur son boulot parce que ça restait sans aucun doute la seule personne qui ait été capable de vraiment la surprendre, c’était vrai la fois où elle s’était rencontrée et c’était toujours vrai maintenant. Le jeune homme hocha alors la tête. « Et donc, c'est quand que je vais rencontrer l'amour ? » La jeune femme ne put retenir un petit rire. Evidemment. « Je ne crois pas que tu es quelque chose à faire de tout ça. » répondit-elle alors simplement. C’était le genre de choses qui se voyait ça. « Mais si ça t’intéresse vraiment, tu devras appeler Cassandra sees, je ne fais pas de voyance gratuite, pas même pour un garçon disons… pas mal. » Elle avait bien voulu lui faire un petit compliment comme ça même si elle voyait bien que c’était le genre de choses qu’il savait déjà. Il en jouait d’ailleurs. « En tout cas, je peux te dire que tu ne le trouveras pas sur un site de rencontres. Il n’y a vraiment que des gens louches là-dessus, c’est assez dramatique en fait. »

Joey n'avait jamais eu aucun mal à parler aux gens et à dire les choses. Il était habitué à dire la vérité. Comme il était habitué à mentir, ou à enjoliver la vérité comme il préférait dire, c'était son point de vue en tout cas. « Je suis trop forte en fait. » le jeune homme fronça les sourcils et fit mine de réfléchir... il n'avait rien dit de bizarre non ? Enfin. « Hein ? De quoi ? » il était légèrement perplexe pour le coup. « Enfin c’est bien pour toi ça. C’est mieux vivre seul que chez ses parents. » Joey tiqua aussi tôt. « Mon père. J'ai juste un père » rectifia-t-il alors en se grattant la joue. Il n'aimait pas s'étaler sur la chose, mais il n'aimait pas non plus cacher la vérité. Sa mère ne faisait pas partie du tableau mais elle n'avait jamais vraiment fait partie du tableau de sa vie quand on y pensait. Elle l'avait abandonnée lorsqu'il était encore un enfant qui avait besoin d'une mère... lorsque sa soeur avait besoin d'une mère... mais soit, il s'en était sorti pas trop mal. Du moins, c'était ce qu'il pensait.

Ils parlèrent ensuite du boulot de Cléa, Joey se montrait curieux sur la chose, ça l'intéressait et l'intriguait en même temps. Une voyante, on n'en voyait pas tous les jours quoi. Du coup, il l'interrogea sur la question bateau qu'elle entendait à longueur de journée, juste pour voir ce qu'elle allait lui sortir, ça pouvait être amusant. « Je ne crois pas que tu es quelque chose à faire de tout ça. » Joey eut un sourire en coin. Touché. « La curiosité. » « Mais si ça t’intéresse vraiment, tu devras appeler Cassandra sees, je ne fais pas de voyance gratuite, pas même pour un garçon disons… pas mal. » Joey déposa sa main sur le coeur, histoire de montré qu'il était touché au début... puis la fin de la phrase de la brune l'intéressa vachement plus que le reste et il prit un air un peu plus séducteur. « Pas mal hein ? Mon physique de Ken ? Mon sourire colgate ? Mon oeil brillant ? Mon incroyable personnalité ? Qu'est-ce que tu aimes bien chez moi ? » demanda alors le blond avec un grand sourire accroché aux lèvres. « En tout cas, je peux te dire que tu ne le trouveras pas sur un site de rencontres. Il n’y a vraiment que des gens louches là-dessus, c’est assez dramatique en fait. » il haussa les épaules en toute indifférence. « Je ne suis pas assez désespéré pour chasser sur ce genre de site, donc ouais, non, si jamais un jour... je dois rencontrer... quelqu'un de spéciale... » il grimaça et plissa le nez à cette simple mention. « Je suppose que ce sera en vrai. Il est trop facile de mentir sur le net... et j'exige toujours une honnêteté sans faille de mes proches, je supporte mal les mensonges » avoua alors Joey. « As-tu un secret à confesser ? » demanda alors le jeune homme tout en haussant un sourcil en direction de Cléa.

Cléa avait vu juste lorsqu’elle avait pensé que le jeune homme vivait seule Il l’avait confirmé et pour le coup, elle se trouvait vraiment trop forte même si en fait ça n’avait rien eu de difficile à deviner. La jeune femme le fit alors savoir ça mais Joey ne sembla pas suivre. « Hein ? De quoi ? » La jeune femme secoua la tête. « Pas important. » lâcha-t-elle alors, peu désireuse de donner plus d’explications. Il avait qu’à suivre son merveilleux cheminement de pensée c’était tout. Enfin soit, la jeune femme déclara ensuite que c’était mieux pour lui de vivre seul plutôt qu’avec ses parents. Mais elle vit bien que quelque chose l’avait fait tiquer là-dedans. Qu’avait-elle dit de travers encore ? « Mon père. J'ai juste un père » Ah… ok, si c’était ça. « Oh désolé. Enfin, c’est des choses qu’arrivent. » répondit simplement la jeune femme. Elle ne savait pas si elle aurait dut faire preuve d’un peu plus de compassion à ce sujet-là, sûrement ? Mais elle, elle n’avait qu’un père aussi et elle s’en était très bien sortie alors. Enfin non en fait elle avait aussi une mère, une mère qui ne s’était jamais occupée d’elle et dont maintenant elle devait s’occuper. Une mère qui en plus était pire que n’importe quel enfant ou adolescent. Alors clairement, parfois il valait mieux n’avoir qu’un père.

Le sujet dériva ensuite sur le boulot de voyante de Cléa. Et là, Joey lui posa la question qui tuait à savoir : quand est-ce qu’il allait rencontrer l’amour. Elle avait entendu cette question tellement de fois… et il le savait, elle le lui avait dit. Il avait simplement demandé ça pour l’embêter, elle en était sûre. La jeune femme déclara d’abord qu’elle ne pensait pas qu’il est vraiment quelque chose à faire de ces choses-là. C’était le genre de détail qui se remarquait bien vite en le regardant et en l’écoutant surtout. « La curiosité. » Ouais, curiosité pour voir comment elle allait se sortir de ça sûrement. La jeune femme décréta alors que s’il voulait vraiment savoir ça, il avait juste a appelé parce qu’elle ne faisait pas de voyance gratuitement. Ca lui occupait déjà suffisamment de temps comme ça sans qu’elle s’en embête pendant son temps libre. Elle lâcha aussi le fait qu’elle ne faisait même pas d’exception pour les garçons pas mal. Elle était sûre qu’il allait aussitôt relever ce fait mais soit. Le jeune homme posa la main sur son cœur d’un air très dramatique avant de prendre un air qui devait se vouloir séducteur. Cléa trouvait juste qu’il avait un peu l’air ridicule en fait et c’était amusant. « Pas mal hein ? Mon physique de Ken ? Mon sourire colgate ? Mon oeil brillant ? Mon incroyable personnalité ? Qu'est-ce que tu aimes bien chez moi ? » Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. « Ta modestie. » répondit-elle alors. « Je pense que c’est la première chose que j’ai remarqué chez toi. » Elle était plus que moqueuse là-dessus et ce n’était en rien difficile de le remarquer. Finalement, Cléa termina en disant qu’elle ne pensait juste pas qu’il rencontrerait l’amour sur un site de rencontre. Les gens qui pensaient ça étaient juste stupides en fait. « Je ne suis pas assez désespéré pour chasser sur ce genre de site, donc ouais, non, si jamais un jour... je dois rencontrer... quelqu'un de spéciale... Je suppose que ce sera en vrai. Il est trop facile de mentir sur le net... et j'exige toujours une honnêteté sans faille de mes proches, je supporte mal les mensonges » Il était aussi très facile de mentir en vrai. Tellement facile. « As-tu un secret à confesser ? » La jeune femme laissa échapper un petit rire. Bah voyons. « Je ne pense pas. De toute manière, je ne suis pas assez bête pour aller confesser des secrets à quelqu’un que je connais depuis quoi… » La jeune femme lança un regard à l’heure. « Même pas une heure. » Elle leva alors la tête vers Joey. « Tu le ferais toi ? »

« Oh désolé. Enfin, c’est des choses qu’arrivent. » il rit doucement avant de faire un clin d'oeil à Cléa. « C'est mieux ainsi donc y a pas de soucis pour ma part. » avoua-t-il en sincère indifférence, il n'avait pas de mère, point fin de l'histoire, il n'était pas fondamentalement traumatisé par la chose, du moins, il trouvait qu'il s'en sortait plutôt pas trop mal pour dire vrai. Puis son père n'avait pas fait un mauvais boulot, il s'était dévoué à son boulot, certes, mais il avait gardé ses enfants, d'autres hommes les auraient envoyés dans un pensionnat ou autre, Mr Davenport avait gardé la tête haute et avait assuré comme il pouvait, en consacrant du temps à ses enfants dans son emploie du temps parfois chargé.

Quoiqu'il en soit, leur rencontre bien que préparée n'était en rien remplie de malaise et de silence, pour dire vrai, Joey était entrain de se prendre littéralement au jeu et il trouvait plutôt amusant de poser des questions à la brune sur son boulot pour le moins étrange et curieux. On ne croisait pas des arnaqueuses —pardon, "voyante en ligne"— à tous les coins de rues, même à New York quoi. Évidemment, Joey l'interrogea sur la question la plus bateau qui soit : l'amour. Il n'était pas certain de véritablement croire au grand Amour avec un grand "A", parce qu'il restait persuadé que dans un couple, l'un ou l'autre finissait toujours pas se lasser et vouloir retrouver sa liberté, mais bon... il avait envie de rigoler de la chose, mieux valait en rire en somme. Dans son discours, Cléa avoua le trouver pas mal et Joey étant Joey, il en joua légèrement évidemment et il lui demanda ce qu'elle préférait chez lui. « Ta modestie. Je pense que c’est la première chose que j’ai remarqué chez toi. » Joey se passa la main dans les cheveux avant de les secouer légèrement, dans une parfaite imitation du Prince Charmant dans Shrek. « Oui, je m'en doutais, on me le dit tous les jours » avoua-t-il d'un air sérieux avant qu'un sourire ne traverse ses lèvres et qu'il se mette à pouffer de rire devant cette monstrueuse avalanche de mensonges. Ils eurent une discussion sur la sincérité. Enfin, Joey expliqua sa façon un peu étrange de procéder, il était relativement franc, ou parfois il lui arrivait d'enjoliver la vérité, il voulait être avocat après tout. « Je ne pense pas. De toute manière, je ne suis pas assez bête pour aller confesser des secrets à quelqu’un que je connais depuis quoi… Même pas une heure. Tu le ferais toi ? » « Je n'ai rien à cacher et rien dont j'ai honte » répondit-il sincèrement. « Poses-moi une question et tu verras par toi-même je suppose » dit-il d'un air légèrement provocateur, il trouvait ce jeu un peu amusant pour dire vrai.

Lorsqu’ils en vinrent à parler de ce qu’il faisait dans la vie (enfin ce que faisait Cléa en fait surtout), Joey posa une question à la jeune femme sur le moment où il rencontrerait l’amour et en ne lui répondant pas (parce qu’elle ne travaillait pas aujourd’hui, il ne fallait pas trop lui e demander non plus) l’américaine admit trouver Joey pas mal. C’était la juste vérité après tout. Il n’en fallut pas beaucoup plus au jeune homme pour prendre un air séducteur et lui demander ce qui lui plaisait le plus chez lui. La jeune femme répondit alors la chose qui était la moins plausible au monde au vu de ce qu’il venait de lui dire : sa modestie. « Oui, je m'en doutais, on me le dit tous les jours » La brune se mit à rire. Elle le trouvait drôle en fait, c’était au moins une chose qu’elle ne pouvait pas lui enlever. « Oh ça ne m’étonnes vraiment pas. » dit-elle lorsqu’elle reprit son sérieux. Ca devait sauter aux yeux de tout le monde ça. Enfin, à quelques exceptions près (nombreuses les exceptions en fait).

Il fut ensuite question de mensonges et Joey lui avoua exiger une honnêteté sans faille de la part de ses proches. D’ailleurs, d’après lui, c’était pour ça qu’il ne faisait pas de rencontres sur Internet. Mais Cléa pensait qu’il se trompait vraiment s’il pensait pouvoir trouver quelqu’un qui disait la vérité dans la réalité. Tout le monde mentait, c’était dans l’ordre des choses. Elle était elle-même sortie avec un menteur professionnel sans pour autant se douter tout ce qu’il pouvait lui cacher. C’était juste la vie. Enfin soit, il lui demanda alors si elle n’avait pas de secret cachés et celle-ci répondit en toute logique que même dans le cas où elle en aurait, elle n’irait pas les lui raconter. Pas alors qu’elle ne le connaissait que d’aujourd’hui. Elle lui demanda alors si lui le ferais. « Je n'ai rien à cacher et rien dont j'ai honte » La jeune femme le regarda un moment songeuse. Elle le croyait tout à fait, il avait l’air sincère en tout cas mais elle ne savait juste pas que ce type de personnes pouvait exister. « Poses-moi une question et tu verras par toi-même je suppose » « Hmm, d’accord. » Elle réfléchit ensuite à ce qu’elle allait bien pouvoir lui demander. « Je sais que les mecs aiment bien prétendre n’avoir peur de rien. Ils doivent trouver que ça fait viril et tout ou je ne sais quoi. Enfin bref. » Elle haussa les épaules. « C’est quoi ta plus grande peur à toi ? » finit-elle par demander. Elle ne savait même pas d’où lui venait cette question mais elle supposait que ça n’avait pas grande importance.

Joey et la modestie, c'était une longue histoire entre eux deux. Parfois, Joey faisait un signe de main à sa modestie, parce qu'évidemment, elle était toujours très loin de lui quoi. Honnêtement, il était très imbu de lui-même, mais il l'était devenu avec le temps et à force d'observer les De la Vega-Leroy-Cartwright-Rajat, il aimait bien les blâmer pour tous ceux-là. Puis ils étaient facile à blâmer. N'empêche, c'était vrai, c'était sur eux qu'il avait calqué son comportement, pas parce qu'ils les aimaient (ils avaient passé leur temps à les torturer lui et sa petite soeur après tout), mais disons qu'ils faisait tant preuve d'assurance et que rien ne semblait pouvoir les toucher qu'il avait voulu les copier. Pour ne plus jamais être un petit pleurnicheur, pour ne plus se faire torturer encore une seule fois dans sa vie. « Oh ça ne m’étonnes vraiment pas. » il sourit d'un air gêné avant de secouer la tête. Ce n'était pas vraiment important dans le fond.

Joey savait qu'il avait une façon peu habituelle de procéder aux choses, il cherchait toujours la vérité, il la réclamait à 100% pour dire vrai, il était juste ainsi, il ne supportait pas les secrets ou les mensonges, et il savait que le métier qu'il avait choisi en regorgeait, mais justement, il allait pouvoir les débusquer, il allait pouvoir chercher la vérité, l'important n'était pas tellement de savoir s'il défendait un innocent ou un meurtrier, il s'en fichait complètement, l'important pour lui était de lever le voile sur chaque affaire, il avait juste besoin de savoir la vérité pour se sentir bien. Rien de plus, rien de moins. Il était même prêt à démontrer à Cléa qu'il était ainsi avec tout le monde et il lui proposa qu'elle lui pose une question. « Hmm, d’accord. Je sais que les mecs aiment bien prétendre n’avoir peur de rien. Ils doivent trouver que ça fait viril et tout ou je ne sais quoi. Enfin bref. » Elle haussa les épaules. « C’est quoi ta plus grande peur à toi ? » Joey allait aussi tôt répondre, c'était facile : tomber amoureux. Il avait vu son père tombé amoureux de sa mère et sincèrement, ça n'avait pas été glorieux, il n'avait pas envie de connaître cette sensation où tout ce qu'on connait s'effondre soudainement quand l'être aimé décide de se tailler il ne savait trop où. Cela dit, il se ravisa avant de se gratter nerveusement la joue, il se rappelait d'un soir où son père avait mis beaucoup plus longtemps pour rentrer, il détourna quelques secondes le regard avant de répondre. « Que notre père nous abandonne aussi ma soeur et moi » avoua-t-il avant de se racler la gorge pour reprendre contenance. « Satisfaite ? » demanda-t-il alors avec un petit sourire narquois accroché aux lèvres. Il se rapprocha légèrement de la brune avant de la regarder avec intensité dans le regard. « Vu que tu as eu une question, j'ai droit à une question aussi non ? C'est la moindre des choses ? » demanda-t-il avec intérêt, c'était dans ce genre de moment où on en apprenait beaucoup plus sur les gens, dans leur peur, dans leur crainte, dans leur façon de voir les choses. Pour dire vrai, Joey préférait les gens qu'on sentait légèrement différent et un peu plus sombre aux personnes toujours souriantes et innocentes, ces dernières l'exaspéraient au possible.

Le jeune homme semblait accorder beaucoup d’importance à l’honnêteté, c’est quelque chose que Cléa remarqua vite. Enfin, elle ne le remarqua pas vraiment puisque c’était lui qui le lui avait dit mais elle avait pu voir qu’il était vraiment sincère en disant ça. Il déclara même n’avoir rien à cacher. Aussi sincère qu’il pouvait être, Cléa se permettait d’avoir des doutes à ce propos. Tout le monde avait toujours des choses à cacher ou au moins, des choses qu’ils ne voulaient pas forcément dévoiler sans pour autant que ce soit des secrets. C’était comme ça. Néanmoins, il lui avait dit de lui poser la question qu’elle voulait, pour prouver ses dires sûrement et c’est ce que la jeune femme fit après avoir réfléchit un moment. Elle n’avait pas su quoi demandé d’abord et puis finalement, elle avait décidé de lui demander sa plus grande peur. C’était quelque chose d’intime ça. Joey sembla réfléchir à la question quelques secondes avant de finalement prendre la parole. « Que notre père nous abandonne aussi ma soeur et moi » Cléa le regarda un moment, songeuse. C’était étrange, elle ne s’était pas attendue à ça. Elle ne sait pas à quoi elle s’attendait en fait. C’est Joey qui reprit alors la parole. « Satisfaite ? » La jeune femme finit par hocher la tête. « Euh oui, je suppose. » Elle avait eut la réponse à sa question après tout, c’était bien tout ce qu’elle voulait et c’était le but surtout. Donc elle pouvait bien lui accorder le fait qu’il n’avait rien à cacher. Ou pas. « Enfin ce n’était qu’une réponse à une seule petite question, ça ne prouve rien du tout. » ajouta-t-elle alors en haussant les épaules.

« Vu que tu as eu une question, j'ai droit à une question aussi non ? C'est la moindre des choses ? » Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme en entendant ça. Il ne perdait vraiment pas le nord lui. « Je ne vois pas pourquoi ce serait la moindre des choses, c’est toi qui voulait que je te pose une question après tout, je t’ai rien demandé moi. » dit-elle alors en haussant épaules. Elle avait totalement raison là-dessus, elle le savait. Enfin soit. « Mais t’as de la chance, je suis d’humeur généreuse aujourd’hui, donc je vais te laisser le droit à une question oui. » Ce n’était pas non plus comme si elle avait vraiment quelque chose à cacher.

Joey ne supportait pas les secrets, il détestait ne pas tout savoir, c'était plus fort que lui. C'était justement parce qu'il ne savait pas tout qu'enfant, sa mère s'était fait la malle les abandonnant tous derrière elle sans aucun soucis. Il n'avait jamais pu se pardonner de ne pas l'avoir vu venir plus tôt. Jamais il n'aurait pensé un jour que la personne qui était supposé l'aimer toute sa vie durant serait la première à le laisser en plan. Alors évidemment, quand Cléa lui demanda sa plus grande peur, il n'eut pas difficile de la trouver, il la connaissait par coeur celle-ci. Abandon restait quelque chose de difficile à avaler, et revivre ça... merci mais non merci. Il demanda à la brune si elle se satisfaisait de sa réponse et de son honnêteté. « Euh oui, je suppose. Enfin ce n’était qu’une réponse à une seule petite question, ça ne prouve rien du tout. » Joey eut alors une sorte de petit sourire en coin. « Tu n'aimes pas vraiment avoir tord hein ? » répondit-il alors avec un certain intérêt. « Est-ce qu'un ex t'aurais dégoûté des hommes ? Et genre tu aurais depuis du mal à admettre que certains puissent être franc ? » lui demanda-t-il légèrement curieux. En général, il aimait bien savoir les histoires ainsi, il savait dire quelle genre de femmes étaient la personne en face de lui en fonction de ses ex, si une meuf ne trouvait que des gros lourd, c'était qu'elle les cherchait. On ne récoltait que ce qu'on le semait selon lui. Et il aimait plutôt bien sa théorie.

Enfin, vu qu'il avait fait un effort, il réclamait une question à son tour. « Je ne vois pas pourquoi ce serait la moindre des choses, c’est toi qui voulait que je te pose une question après tout, je t’ai rien demandé moi. » elle marquait un point et il eut une petite moue, il n'avait rien à redire là-dessus et ça l'agaçait légèrement du coup. « Mais t’as de la chance, je suis d’humeur généreuse aujourd’hui, donc je vais te laisser le droit à une question oui. » Joey prit le temps de réfléchir, une seule question ça ne se gâchait pas. Il se tapota quelques secondes le menton avant de trouver quelque chose qui lui convenait un minimum. « Si tu pouvais supprimer une personne de ta vie, ce serait qui ? » demanda alors le jeune blond tout en haussant un sourcil.