Aujourd'hui faisait deux mois jour pour jour que j'avais eu mon accident en plein Manhattan. Depuis ce jour, je n'avais plus pris la voiture que ce soit en tant que conducteur ou passager. Certes, les transports en commun avaient de nombreux désavantages puisque trois fois sur quatre, il y avait un alcoolique qui puait à dix mètres mais je ne voulais plus prendre la voiture. Me regardant dans le miroir, les cheveux tirés en arrière, je souffla avant de me résigner à les laisser détaché. J'avais une cicatrice sur le front et je n'arrivais pas à faire avec, c'était plus fort que moi. Cela faisait dix jours que je me torturais à l'idée d'aller m'acheter du fond de teint. Oui. Non. Je changeais d'avis toutes les dix secondes. J'avais l'habitude d'être très naturelle, de ne mettre qu'un léger trait de lyner et du mascara. Le maquillage et moi faisions dix mais aujourd'hui, il fallait que je saute le pas. J'avais l'impression de ressembler à scarface alors que ma cicatrice – encore un peu enflée – ne faisait que deux ou trois petits centimètres. J'entendais Ethan souffler derrière moi « Tu es très belle comme ça Sarabi » J'aurais tellement voulu le croire, oh oui... Seulement, depuis que nous avions découvert que je n'étais pas sa jumelle biologique, je doutais encore plus que moi. Cette Daphné était encore plus belle et surtout plus intelligente que moi, il n'y avait aucun doute là dessus. Me forçant à lui faire un sourire à travers le miroir, je me tourna et dis « Je suis tellement belle que personne ne daigne poser les yeux sur moi. Je suis transparente Ethan et j'aimerais bien que ça change » Je voulais quitter ce déguisement de petite fille et devenir une femme, une vraie. J'avais vingt ans, j'étais une adulte et non plus une petite fille coincée chez elle toute la journée à prier qu'on la sorte de cet enfer. Ethan avait énormément changé dès son arrivé sur le sol américain mais ce n'était pas mon cas. J'étais restée la même, timide et transparente. Cela faisait deux mois que nous avions repris les cours et les professeurs ne connaissaient pas encore le son de ma voix, ni mon prénom d'ailleurs. J'étais une petite souris qui se cachait à longueur de journée et cela ne s'arrangerait pas de si tôt tant que cette cicatrice sur mon front n'aurait pas disparu. Passant devant mon frère, je dis « J'y vais j'ai besoin de prendre l'air » J'attrapais ma veste et mon sac à main sur le porte manteau dans l'entrée et claqua la porte derrière moi. Je ne savais plus quoi faire, comment agir mais surtout ; réagir. Je savais qu'il n'avait pas cherché à retrouver cette Daphné, je le savais et pourtant, je doutais de lui. Et s'il la trouvait bien plus cool que moi ? Et s'il voulait apprendre à la connaître ? Et si.. Des tas de questions se posaient dans ma petite tête de blonde. J'étais fatiguée de réfléchir, de penser à tout et à rien. Je n'avais plus qu'une envie : disparaître de la surface de la planète quelques heures pour souffler. Me faufilant dans le métro, je descendis près de Midwood pour aller au centre commercial. Dans cet ensemble, personne ne me verrait, personne ne ferait attention à moi et c'était ce que je recherchais. Il y avait tellement de monde que nous étions seuls, que j'étais seule. Poussant la porte du centre commercial, une bouffée d'air chaud vint me frapper le visage. C'était agréable et en même temps étouffant. Montant les marches deux à deux, je me dirigea vers le premier étage et vers Sephora. Devant les fond de teint, j'étais perdue. J'avais l'impression d'être totalement à côté de la plaque et ce n'était pas qu'une impression puisqu'un groupe de jeunes filles ne se gêna guère pour se moquer de moi. J'avais l'air d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Je ne pouvais plus supporter cette image, je ne pouvais pas rester comme ça, passive au milieu de ce magasin bondé. Voyant une vendeuse, je l'accosta et lui demanda de l'aide. Douce et souriante, la brunette me conseilla rapidement, m'appliqua une couche fine de fond de teint, une petite poudre et s'amusa à me maquiller. J'étais une poupée pour elle, j'avais la peau d'un bébé et c'était agréable. Mon petit panier se remplit rapidement et j'écoutais avec attention tous ses conseils. Ouvrant les yeux, je fus choquée du résultat. J'étais belle et ma cicatrice ne se voyait plus. La remerciant, je me dirigea vers la caisse et paya mes achats. Sortant de la boutique, sourire aux lèvres, je fis deux trois magasins et acheta quelques robes. J'allais avoir mon salaire d'ici une petite semaine, je pouvais me permettre deux trois achats. Posant mes fesses sur une chaise dans un café, je commanda un coca light tout en regardant autour de moi. Au loin, je crus reconnaître Ellyot et mon cœur se mit à battre trois fois plus vite qu'à son habitude. Je le voyais se diriger vers moi, d'un pas assuré. Et si ce n'était pas lui ? Et s'il s'agissait d'un homme qui lui ressemblait de loin mais qui était loin de lui ressembler ? Mes mains tremblaient légèrement et lorsqu'il fut à ma hauteur, je me leva d'un bond. La serveuse venait d'arriver et je venais de faire éclater la bouteille de coca sur la table. J'étais trempée, elle était trempée et Ellyot avait quelques gouttes de coca sur son jeans... « Dés... Désolée » Bafouillais-je, tendant un billet vers la serveuse et préparant ma fuite. Moi qui aimait passer inaperçu, c'était tout sauf ça à ce moment même...

New York. Il y était finalement revenu alors qu’il avait quitté la ville en se disant que sis a soeur finissait sa vie là, il ne reviendrait pas. Mais non, Ashley avait reçu de nouveaux poumons et elle allait bien maintenant, il était donc revenu depuis janvier et recommençait tranquillement sa vie. De janvier jusqu’en septembre, il avait fait de nombreux petits boulots pour mettre un peu d’argent de côté pour le futur puis il avait repris ses études. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, il adorait la médecine et voulait vraiment aller le plus loin possible pour faire avancer la recherche notamment sur cette maladie qui avait pourrit les premières années de vie de sa sœur et de laquelle elle n’était pas encore débarrassée même si elle avait maintenant un peu plus d’air devant elle. Bizarre oui car il avait arrêté et repris mais ce n’était pas de sa faute, enfin pas vraiment, il ne supportait juste pas de voir Ashley souffrir et lorsque c’était le cas il ne pouvait pas rester près d’elle, elle était son talon d’Achille. Il avait donc repris les aller et retours entre son appartement et l’université mais aussi entre son appartement et l’hôpital. Il avait une vie bien remplie mais il tentait tout de même de garder une vie sociale. Et oui, lorsque la petite était née, il avait été complètement fêtard et ce côté-là de lui il l’avait aimé, il avait donc gardé un peu de ce côté mais en le modérant bien sûr pour ne pas louper ses études à cause de cela. En plus de pouvoir sortir de temps en temps, il pouvait aussi se permettre de se divertir car il avait certaines journées de repos. Même si les médecins aimaient filer des gardes aux petites jeunes qui étudiaient, ils ne pouvaient pas en abuser non plus, surtout qu’il n’était qu’en troisième année, même si il était doué dans ce qu’il faisait, il ne pouvait pas tout gérer tout seul et certaines choses le dépassaient encore complètement ce qui était des choses les plus normales. Aujourd’hui, même si il faisait frais sur la ville, il avait décidé d’aller au cinéma. Un petit film le divertirait, le sortirait et lui ferait peut être faire des rencontres alors il s’était dirigé vers les salles de projection sans même savoir ce qu’il allait voir. Il avait pris un ticket pour le film où il restait le moins d’entrée, cela voulait surement dire que le film était bien, et il avait passé presque deux heures assis dans son confortable fauteuil à passer un agréable moment même si le film n’était pas vraiment son genre à la base. A la sortie, il avait été tenté par un café et n’avait pas résisté à son envie. Il s’était donc dirigé vers le plus proche du cinéma et là, avait eu une étrange vision. Vision ou non puisqu’il s’était approché pour voir s’il ne rêvait pas et il avait bien vu qu’il était dans la réalité, son jean l’avait bien compris lui aussi recevant du coca. Blonde, jolie, anglaise, Sarabi. C’était elle qui était là, il ne savait pas comment ni pourquoi mais elle était à ce café et la seule chose qu’elle trouvait à lui dire c’était désolé. C’était plutôt à lui de lui dire désolé car il l’avait quitté alors qu’il l’aimait mais non. Aucun mot ne put sortir de sa bouche avant que le serveur n’ait tout essuyé et soit parti. Là, le jeune homme se passa la main devant les yeux pour vérifier qu’il ne rêvait pas et pris place sur la chaise en face de la jeune femme qui s’était rassise pour le coup. Quelques mots sortirent de sa bouche, quelques mots qu’il n’aurait jamais cru dire car il ne pensait pas la recroiser et n’avait pas vraiment envie de la recroiser pour ne pas lui rendre de compte. « Qu’est ce que tu fais ici Sarabi ? Et Londres ? » Il ne savait plus rien d’elle et elle n’avait pas de compte à lui rendre mais il voulait tout de même savoir pourquoi elle était là, si c’était un séjour ou bien si elle vivait ici ce qui était fort probable, tous les jeunes aimaient s’enfuir du foyer familial pour arriver à New York.

Aujourd'hui, j'avais décidé de prendre l'air, de tout oublier et ma petite mission avait plutôt bien marché. Oui, elle avait plutôt bien fonctionné jusqu'à ce que je pose mes fesses sur cette chaise précisément. Si je m'étais assise un peu plus loin, il n'y aurait pas eu de problèmes. Si j'avais décidé de me mettre dos au passage, il n'y aurait rien eu mais non, il avait fallu que je me mette face à la rue et que je croise son regard. Le regard d'Ellyot m'avait tellement manqué. Depuis qu'il avait quitté l'Angleterre, je n'avais plus eu de nouvelles de lui et cela me brisait totalement le cœur. Le voir ici n'arrangeait rien. Les Etats-Unis étaient donc si minuscules que cela ? Il y avait des centaines de café dans la ville mais non, il avait choisi celui là. Et maintenant qu'il était assis là, en face de moi, le jeans quelque peu humide, je me sentais bête, horriblement bête. J'avais tellement envie de disparaître, de me cacher dans un trou de souris mais je savais que ce n'était pas possible. Fuir à toute vitesse n'était pas non plus la solution et puis, il pourrait me retrouver rapidement. Tous les yeux des personnes présentes étaient rivés sur nous, ce qui n'arrangeait rien à ma gêne. Sans compter que le coca séchait rapidement à la chaleur des lampes chauffantes et que je commençais doucement à coller. Baissant les yeux, j'entendis sa voix qui m'avait tellement manqué. « Qu’est ce que tu fais ici Sarabi ? Et Londres ? » Londres, la ville où nous nous étions rencontrés, où nous nous étions aimés mais aussi la ville où j'avais souffert. Il m'avait laissé pour compte dans cette ville, rejoignant sa famille. Je l'avais compris, j'avais compris son choix dès le début mais mon cœur, lui, avait mit du temps à s'y faire. Relevant la tête, je passa une main sur mon visage, histoire d'essuyer les gouttelettes de coca – ou celle de sueur, grande stressée de nature – et de réfléchir à une question. Lui dire que j'avais quitté le pays parce que mes parents avaient tenté de me marier de force n'était pas la chose à dire. Sans compter que je me serais fais renier sur le champ lorsqu'ils auraient appris que leur petite fillette d'à peine vingt ans n'était plus vierge. Et dire que je mentais à tout le monde à ce sujet... « Je... J'habite ici, avec Ethan. J'ai quitté Londres en août » Non, je n'avais pas quitté Londres, j'avais fuis cette magnifique ville. Commandant une boisson à un serveur – qui se mit à quelques dizaines de centimètres de moi – je reporta rapidement mon attention sur le beau brun. Cela faisait bien longtemps que je ne l'avais pas vu et pourtant, une chose était claire et nette, j'étais toujours amoureuse de lui... Inspirant une grande bouffée d'air, je tourna légèrement la tête à droite puis à gauche. Les occupants du café étaient retournés à leurs occupations et nous pouvions discuter tranquillement, ou du moins essayer. « Et toi, tu es ici depuis longtemps ? Ta famille va bien ? » J'avais beau être en froid avec ma famille – surtout depuis que j'avais découvert que je n'étais pas une Michele mais une Hanwell – j'avais un certain sens des valeurs familiales, valeurs qu'Ellyot avait aussi. Ne bougeant pas lorsque je vis le serveur revenir avec nos deux boissons, je me contenta de remplir mon verre de coca et de poser mes mains dessus. Étrangement, être proche de lui m'avait réchauffé en un claquement de doigt et j'étais une vraie bouillotte. Buvant une gorgée de ma boisson, je dis « Ca fait longtemps... » une petite voix dans ma tête me murmurait « nooon, tu crois », mais je faisais comme si de rien n'était. J'étais mal à l'aise avec le jeune homme, totalement perdue et toujours éperdument amoureuse. Les sentiments n'avaient pas disparus ces longues années, ils s'étaient juste enfouis quelque part dans mon cœur. « En tout cas, ça me fait plaisir de te revoir » Oui et non en même temps... J'avais tellement peur de retomber dans le panneau et de n'être qu'une de ses filles qui retombent amoureuse d'un homme qui ne les aime plus... Il en fallait peu pour me déboussoler en ce moment et Ellyot venait de faire le carton plein.

Qui aurait pu le croire? Qu’il se retrouve en face de la jolie blonde qu’il n’aurait jamais dû quitter quelques années auparavant ? Pas lui en tout cas mais c’était bel et bien le cas et il remerciait le bon dieu, même si il n’était croyant que lorsque cela concernait sa sœur, pour cela. La situation n’était pas des plus réjouissantes puisqu’il était légèrement trempé mais il se fichait bien de ce détail puisqu’elle était là, devant lui et que c’était tout ce qui comptait. Il ne parvint à lui poser qu’une question et à rester assez éloigner d’elle-même si il aurait aimé lui en poser des tonnes et la prendre dans ses bras. Il se retenait et c’était ce qu’il y avait à faire. Il avait dû lui faire du mal à elle aussi, comme à Maxime alors il ne pouvait pas faire ce qu’il voulait et surtout il ne suffisait pas de claquer des doigts pour que tout rentre dans l’ordre et qu’ils reprennent une relation, qu’ils se reparlent comme s’ils ne s’étaient jamais quitté. Il la laissa parler, répondre à sa question et finit par sourire lorsqu’elle lui dit que cela faisait longtemps, sous-entendu trop longtemps, enfin pour lui et qu’elle lui avoua qu’elle était contente de le revoir. Il sourit et lui aurait bien répondu en lui prenant la main pour la serrer fort pour lui dire tout ce qu’il ressentait mais il ne pouvait pas. « Je… Je suis content aussi de te revoir… Tu m’as manqué. » Les hommes ne disent pas cela d’ordinaire surtout lorsque c’est eux qui sont partis mais là Ellyot voulait lui dire réellement ce qu’il ressentait en la voyant. Il ne s’attarda cependant pas sur cette phrase et sauta sur l’occasion qu’elle lui ait demandé comment sa famille allait pour lui parler de sa petite sœur, en quelque sorte il voulait lui dire qu’elle n’était plus un « problème » même si pour lui elle n’en avait jamais été un car elle était guérie pour un petit moment. « Mes parents et mes frères sont toujours les mêmes… Quant à Ashley elle va bien… Elle a subi une greffe des poumons à peu près à cette époque l’année dernière et depuis tout va mieux même si on ne sait pas combien de temps cela va durer. » Sa petite poupée allait bien il était content de le dire mais il ne pouvait pas s’empêcher de ne pas se réjouir trop vite, il avait bien trop peur d’être trop déçu si elle rechutait rapidement. « Et moi je suis revenu ici en janvier dernier, j’étais reparti en Angleterre avant… Comme tu le sais je ne suis pas le top du grand frère je ne supporte pas de voir ma sœur souffrir alors je préfère m’éloigner lorsque c’est le cas ce qui l’a été avant qu’elle ne reçoive sa greffe… Enfin je ne veux pas d’embêter avec ça ! Tu fais quoi maintenant que tu es ici ? Et tes parents ? Ils t’ont laissé partir sans rien dire ? » Ellyot se souvenait bien des parents Michele et ils se doutaient que s’ils l’avaient laissé partir c’était uniquement car il y avait Ethan avec elle mais il voulait savoir le fin mot de l’histoire. En attendant sa réponse, il restait perturbé en son for intérieur qui le poussait à lui dire encore plus qu’un simple tu me manques, ce qu’il finit par faire. « Tu sais Sara… Je ne t’ai pas oublié même si je n’ai jamais pris de tes nouvelles… » Le petit nom qu’il lui donnai à l’époque revenait tout seul, il n’arrivait pas à l’appeler autrement et il espérait juste qu’elle ne prendrait pas mal ce qu’il lui disait même si elle aurait raison de lui mettre une tarte de lui dire cela alors qu’il l’avait quitté en la faisant souffrir et en la laissant derrière lui sans regret car il n’y avait pas d’autre situation que lui en Amérique près d’Ashley et elle en Angleterre chez ses parents à l’époque.

Les banalités voilà de quoi ils parlaient depuis qu’il s’était approché d’elle. Sa sœur n’était pas une banalité pour lui mais dans leur relation si, même si c’était un peu à cause d’elle qu’il avait quitté Sarabi… Ce n’était pas tout à fait cela mais tout de même c’était quelque chose dans le genre, la blondinette devrait donc être soulagée de savoir qu’elle avait reçu une greffe et qu’elle allait maintenant mieux même si tout n’était pas réglé. La greffe n’était surement pas la solution qui ferait que le couple se retrouverait mais pour Ellyot s’était important que celle qu’il avait le plus aimé le sache, surtout si elle vivait maintenant dans la même ville que lui et qu’ils devaient se voir de temps en temps par le biais du hasard… Le beau brun voulait forcer ce hasard, il ferait tout pour la voir le plus souvent possible mais au vue des dernières paroles de la blondinette, il devrait se faire pardonner de nombreuses choses avant de pouvoir regagner sa confiance et au moins son amitié si jamais il y parvenait. Il comprenait totalement ce qu’elle lui disait, ce qu’elle lui reprochait…Mais il ne su quoi répondre… Il ne l’avait pas contacté pour ne pas lui faire encore plus de mal ou pour ne pas se faire plus de mal ? Aucune des deux solutions, il ne l’avait pas contacté car comme à chaque fois il oubliait tout le monde dès que sa sœur allait mal… Sarabi l’avait aidé lors de son premier voyage en Angleterre certes mais il n’avait pas voulu l’appeler, la prendre comme une sorte de roue de secours après que Maxime n’ait pas su comprendre ce qu’il traversait et qu’il l’ait quitté… Tout cela il ne pouvait pas lui dire… Pas maintenant, pas tout de suite de peur de ne plus jamais la revoir, de la perdre aussi vite qu’il l’avait retrouvé… Il ne pouvait pas et pourtant c’est bien ce qu’il fit pour tenter de la faire comprendre ses choix en oubliant de répondre à tous les autres sujets de conversation qu’ils avaient pu avoir entre temps. « Sara je n’ai pas d’excuse et je ne te demande pas de comprendre… Je… Je ne voulais pas te rappeler car, comme à chaque fois qu’Ashley va mal, je suis lâche et je quitte l’Amérique pour l’Angleterre mais cette fois là je n’ai pas quitté que l’Amérique… j’ai connu quelqu’un après toi avec qui j’ai passé un an de ma vie… Je l’ai quitté le jour où je suis reparti en Angleterre… Tu aurais voulu que je t’appelle après cela ? » Il était vraiment gêné de lui dire cela d’autant plus qu’elle ne croirait pas qu’il l’avait aimée alors qu’il s’était mis avec quelqu’un tout de suite après l’avoir quitté mais c’était bel et bien le cas… « Je ne veux pas te cacher les choses… C’est pour cela que je te parle d’elle… Je ne l’ai jamais aimé comme je t’ai aimé, je ne t’ai jamais oublié mais j’ai essayé de passer à autre chose parce que je n’avais pas la stabilité à t’offrir… C’est nul… Je suis nul, j’ai surement tout gâché et encore plus maintenant en te disant tout ça mais tu sais que je n’ai jamais pu te mentir… Je ne voulais vraiment pas te faire de mal c’est pour ça que je ne t’ai pas contacté… Et je suis désolé de ne pas avoir été là pour toi lorsque tu en avais besoin… Crois moi… » Beaucoup d’informations venaient de sortir de sa bouche et il voulait laisser le temps à Sarabi d’accepter les choses. Il ferma donc sa bouche et attendit une réaction de celle qu’il aimait toujours, qu’il avait toujours aimé… mais se prépara aussi à se lever et lui courir après car il savait bien qu’elle pourrait très mal prendre tout ce qu’il avait dit et partir en courant lui criant dessus qu’elle ne voulait plus jamais le voir…

Le beau brun n’avait pas voulu rendre les choses plus douloureuses qu’elle ne l’avait déjà été, et pour lui et pour elle… Mais visiblement il avait eu tort de réfléchir de la sorte et aurait mieux fait d’entretenir la flamme… Il ne savait pas s’il aurait pu car lui en aurait souffert et la souffrance il en avait déjà bien assez qui était liée à sa sœur mais pour elle, cela aurait été peut être une meilleure solution. Il s’était aussi peut être trompé, peut-être qu’elle n’attendait qu’un signe de sa part pour entretenir à distance ne serait-ce qu’une amitié. Il ne savait pas et ne saurait jamais comment les choses se seraient passées s’il avait fait autrement, il savait qu’une chose c’est qu’elle lui remettait entièrement la faute sur les épaules et elle avait tout à fait raison, il était responsable de toute cette situation, du fait qu’ils ne se soient jamais revus, du début à la fin. Le jeune homme haussa les épaules il ne savait quoi dire à part qu’elle avait raison et il n’aimait pas vraiment avoir tort, il avait, comme tous les hommes, une certaine fierté. Cependant, il connaissait bien la demoiselle et savait qu’elle ne se contenterait pas d’un simple haussement d’épaule. « Pourquoi est ce que je l’aurais revu elle et pas toi ? Elle n’est pas plus importante que toi… Au contraire… Si je la recroise, ce sera comme pour toi le hasard, je n’ai plus de contact avec elle, on va dire que ça s’est assez mal terminé ! » Elle s’en fichait surement mais pour Ellyot c’était une manière qu’elle le croit lorsqu’il lui disait qu’il n’avait pas cherché à la revoir. Ce n’était pas gagné mais il essayait peut être le croirait elle… En tout cas, il n’avait pas plus envie de la revoir car il prendrait une nouvelle fois encore des reproches surement, qu’il avait bien mérité vu la manière détestable avec laquelle il s’était conduit avec elle mais voilà… Il n’avait pas pu faire autrement c’était tout. « Je n’aurais rien pu faire même si j’avais été présent… Je t’aurais soutenu, j’aurais encouragé ta fuite mais je n’aurais rien pu empêcher… Je suis minable de dire ça, c’est surement ce que tu penses mais je ne suis pas le beau chevalier blanc qui sauve sa princesse même si j’aurais aimé le faire, même si j’aurais aimé t’emmener avec moi le jour où je suis parti du continent européen ! » Elle n’avait pas été la seule dans sa vie mais elle avait été la seule à vraiment compter et la seule qu’il aurait voulu emmener au bout du monde. « Je… euh… ne sais pas quoi te dire Sarabi… De mon côté j’ai fait ma vie, pensant qu’on ne se reverrait jamais et ne voulant pas vivre dans l’espoir d’être à nouveau avec toi même si c’est ce que j’ai toujours espéré… Il y en a eu d’autres… Des femmes qui n’ont jamais compté mais oui il n’y a pas eu que toi… Je suis une nouvelle fois désolé de te dire des choses que tu n’as pas envie d’entendre mais si une chose n’a pas changé chez moi c’est ma franchise… » Il avait toujours tout dit, tout expliquer et cela n’allait pas changer… Mais le jeune homme se reprit rapidement. « Non il y a deux choses qui n’ont pas changé, ma franchise et ce que je ressens… Mais… Je ne devrais pas dire ça… Je crois que je ferais mieux d’y aller… » Mal à l’aise il l’était, il lui disait juste qu’il l’aimait juste après lui avoir dit qu’elle n’avait pas été la seule, qu’il ne l’avait pas contacté car il avait vécu quelque chose d’autre, qu’il avait tenté de passer à autre chose… Si elle le croyait c’était un miracle !