It's time to being a diligent student

Snow & Suileabhan

Je n'étais pas le type le plus sympa qui soit ni le prof le plus proche de ses étudiants, qui puisse y avoir dans cette fac New-Yorkaise. Mais j'aimais mon boulot et ça se savait. J'étais appliqué et je faisais tout ce qui était en mon pouvoir, pour que les étudiants ressortent de ma salle, en ayant au moins l'impression d'avoir apprit quelque chose. Quitte à ce que ce soit oublié aussitôt le pied mit dehors. Mon salaire devait être justifié par ce que j'apportais à la fac où j'étais embauché et ce que j'apportais à ses étudiants. Je n'entrais pas dans cet amphithéâtre, jour après jour, simplement pour servir de déco. J'étais plutôt là pour instruire et cultiver les jeunes new-yorkais qui venaient pour étudier et avaient l'intention de ressortir de l'université, avec un diplôme en poche. Comme ça avait été le cas pour moi, quelques années auparavant. Quand je vivais encore en Irlande, mon pays d'origine. Les étudiants que je "préférais", étaient ceux qui comprenaient sans aucun mal et sans que je n'aie à me battre pour faire entrer quelque chose dans leur tête. Mais ce n'était malheureusement pas le cas de tous. Il y en avait encore trop à mon goût, qui ramaient. Ceux là, à la limite, je les acceptais. Tant qu'ils continuaient de bosser et de tenter d'y arriver, ça m'allait. Mais ceux qui m'emmerdaient vraiment, c'était ceux qui me faisait ouvertement chier en cours, quand je faisais tout ce que je pouvais pour faire mon boulot de prof. Heureusement, je n'étais pas obligé de les accepter en cours, si je jugeais qu'ils ne méritaient pas vraiment que je me batte pour eux.

Mais ce jour là, après un long cours durant lequel je n'avais viré personne, j'avais décidé d'accorder une heure de plus de mon temps, à une étudiante qui peinait dans ma matière. Mais une matière qui lui était nécessaire pour son diplôme. Comme elle semblait sincèrement décidée à tout faire pour l'obtenir, j'avais accepté de lui venir en aide. Une chose que je n'acceptais de faire que rarement, jugeant que mon temps était bien trop important pour être gaspillé à tout va et pour les mauvaises personnes. Mais, oui, je jugeais que Laïna méritait que je prenne un peu de temps pour l'aider dans cette matière qui n'était pas à la portée de tout le monde. C'était ce que je pensais de la littérature que tout le monde ne pouvait pas comprendre, et encore moins aimer. La fin du cours arriva, comme souvent, bien assez vite. Je me contentais de hocher la tête quand les étudiants quittaient la salle en me souhaitant une bonne soirée. Je n'étais pas d'un naturel bavard, en dehors de mes articles et de mes cours en eux mêmes. Mais une fois les cours terminés, je ne voyais pas de raison pour laquelle je devrais encore parler à mes élèves. Sauf en cas d'aide extra scolaire, comme je le faisais pour Laïna. Elle était bien la seule pour laquelle je faisais ça. Du moins c'était le cas jusqu'à maintenant. Peut-être que ça changerait si je jugeais qu'une autre personne méritait cela de ma part. Ce qui ne semblait pas être le cas pour l'instant. Quand je vis la jeune femme approcher de moi, une fois tout le monde parti, j'affichai un semblant de sourire. Forcé, certes. Mais un sourire quand même.

It's time to being a diligent student

Laïna & Suileabhan

Je n'étais pas le prof le plus sympa et le plus impliqué qui soit. Et j'en étais parfaitement conscient, puisque j'étais simplement moi et que je l'assumais. Pour autant, je pensais être suffisamment bon dans ça, pour que mes étudiants ne soient pas totalement largués durant mes cours. Sauf certains. La plupart n'étaient pas assez attentifs pour mériter une aide de plus, de ma part. Pour d'autres, j'acceptais d'être là un peu plus longtemps, simplement parce que je pensais qu'ils le méritaient un tant soit peu. Ainsi, ce soir là, je devais donner un petit cours en plus, à l'une de mes étudiantes. Parce qu'elle n'était pas le genre à foutre la merde en plein cours et parce que je pensais que c'était le moins que je pouvais faire pour elle. Ne me restais plus qu'à espérer qu'elle serait assez impliquée pour suivre ça avec attention et ne me laisse pas faire tout le boulot, seul. Parce que ce n'était pas moi qui avais un diplôme à venir, mais plutôt elle. Mon job consistait à faire en sorte que tous les étudiants arrivent à leurs examens, avec suffisamment de bases dans ma matière, pour s'en sortir sans trop de mal. Ou du moins, ceux qui le souhaitaient véritablement. Les autres, je m'en fichais royalement, pour sûr. Je n'avais pas de temps à perdre de façon aussi inutile. Toute ma vie semblait même être réglée comme du papier à musique et rien ne devait venir faire dérailler la chose. Tout comme c'était le cas ce soir là, où tout était prévu à la minute près. Débarrasser un minimum mon bureau, une fois le cours terminé. Ne garder que les copies que je comptais corriger durant l'heure à venir, pendant que Laïna ferait ce que je comptais lui donner à faire. « Bonsoir Laïna. » La saluai-je vaguement, quand elle entra dans la salle. Je lui indiquai ensuite une chaise non loin de là, d'un vague mouvement de menton. « Je vous laisse prendre la chaise et vous installer là. » Indiquai-je ensuite en désignant l'autre côté de mon bureau, suffisamment grand pour que deux personnes s'y installent en même temps. Il me faudrait simplement prendre garde à ne pas trop m'étaler quand je serais en train de corriger plusieurs copies en même temps. Ce que j'avais parfois tendance à faire, quand je n'y prenais pas garde. « On part donc pour une heure de soutiens ? » Demandai-je calmement, sans lever le regard vers elle. Trop occupé à sortir les quelques feuilles que j'avais préparé pour elle.