It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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suileabhan et snow ◭ « i'm lost in my own world » 

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MessageSujet: suileabhan et snow ◭ « i'm lost in my own world »  suileabhan et snow ◭ « i'm lost in my own world »  EmptyDim 17 Mar - 14:52

« i'm lost in my own world »


Snow n'avait jamais eu vraiment l'habitude d'être pressée, de devoir être constamment en train de vérifier qu'il lui restait assez de temps pour faire ce qu'elle voulait, ou même pour faire ce qu'elle ne voulait pas faire mais qu'elle devait. Du temps. Voilà ce dont elle avait atrocement besoin maintenant. Elle avait besoin de temps pour oublier, pour découvrir, pour apprendre la vie. Elle avait vécue à Thiès, une ville calme malgré tout, cette tranquillité l'avait protégée un temps, mais dès qu'elle était sortie de son cocon, elle s'était perdue dans la réalité du monde. On l'avait préservée, bien au chaud dans son existence calme, son enfance parfaite. Elle avait voulue prendre son envol, voir autre chose que cette gentillesse qui l'avait entouré. Bien sûr, il y avait la pauvreté, les maladies, la mort, mais elle avait toujours vécu avec et avait toujours aidé les gens en difficulté, ils le lui avaient toujours bien rendu. Maintenant qu'elle débarquait à New-York avec sa naïveté et ses habitudes, elle était déstabilisée. Malgré tout son passé l'avait endurcie et elle savait que tout n'était pas toujours rose, mais dans ce monde-là, dans la grosse pomme, tout allait trop vite pour elle, elle n'arrivait plus à cerner les gens, elle était désabusée mais pas au point de croire que l'Amérique était foncièrement différente de l'Afrique. Il y avait des gens vils partout, mais c'était seulement depuis son arrivée à New-York qu'elle les remarquait. Snow voulait croquer la vie mais il n'y arriverait pas sans aide, il lui fallait une perche, un pilier, quelqu'un pour lui expliquer comment fonctionne la vie ici. Elle n'avait pas encore trouvée cette personne.

Il neigeait encore, le déluge du dernier mois n'était pas tout à fait éteint, bien qu'il se soit fortement amoindri. Les flocons tombaient sur la crinière rousse de la demoiselle qui sortit de l'école de théâtre dans laquelle elle étudiait depuis cela un petit mois déjà. Elle regarda pensivement le ciel tout en descendant les quelques marches avait poser les pieds sur le béton du trottoir. Un vent puissant soufflait, déviant les flocons de leur trajectoire, les faisant tournoyer dans l'air froid du soir. Il ne faisait pas tout à fait noir, la lumière était encore omni-présente, bien que déclinant progressivement. Elle était belle, comme ça, de la neige dans les cheveux en bataille, fixant l'horizon pensivement. Elle n'avait pas envie de rentrer chez elle, comme souvent elle voulait découvrir New-York, s'aventurer dans des quartiers qu'elle ne connaissait pas encore, mais qui méritaient d'être découverts. Elle prit donc une direction totalement au hasard, suivant son « instinct féminin ». Elle marcha un bon quart d'heure tout droit, le regard perdu dans le lointain. Snow estimait qu'elle avait une bonne heure avant que le soleil ne soit totalement couché et qu'elle doive rentrer. Elle arriva aux alentours de Staten Island sans même s'en rendre compte, repensant à beaucoup de choses, les conseils qu'on lui avait donné sur son jeu durant son cours, ce qu'il restait dans le réfrigérateur pour le dîner... Elle énuméra mentalement les choses qu'elle devait encore faire avant d'arriver, toujours inconsciemment, à Richmondtown. Le soleil était déjà bas et elle jugea qu'il était temps pour elle de retourner à Broadway où se situait l'appartement qu'elle partageait avec Helen.

Snow se retourna et observa les kilomètres de rues qui se dessinaient devant elle. Elle se sentit mal à l'aise, anxieuse à l'idée qu'elle s'était encore fait avoir par sa curiosité, à vouloir visiter trop loin elle était perdue, comme souvent, au milieu de la grosse pomme. la jeune femme grimaça et expira bruyamment, agacée par l'idiote qu'elle pouvait parfois se révéler être. Il ne lui restait qu'une solution : trouver quelqu'un qui puisse l'aiguiller sur le chemin à suivre, mais où trouver une personne fiable, c'était une bonne question. Elle fit quelques pas hasardeux et se retrouva dans une petite rue déserte. Snow se passa une main sur le visage et soupira longuement, réfléchissant aux possibilités qui s'offraient à elle. Soit elle marchait encore un certain temps, au risque de se perdre encore plus et de tomber dans des quartiers encore plus déserts, mais aussi en ayant la possibilité de tomber sur quelqu'un capable de l'aider, soit elle essayait de se fier à elle même pour faire marche arrière et retrouver la route, soit elle attendait un peu que quelqu'un vienne, ceci dit elle pouvait tout aussi bien appeler Helen. Avec espoir, elle plongea sa main dans son sac et en retira son portable. Elle l'alluma et tapa brièvement son code avant qu'un message « Batterie Faible » ne s'affiche et que l'écran devienne noir de nouveau. Pas de portable. Helen ne pouvait lui être d'aucun secours. La jolie rousse leva les yeux au ciel. « Parfois j'ai vraiment l'impression que le destin s'acharne contre moi. » marmonna-t-elle pour elle-même. A peine avait elle lâché ces mots que des pas se faisaient entendre derrière elle, au bout de la rue. Snow fit volte-face et aperçut un homme d'une trentaine d'années qui marchait, il n'avait pas l'air particulièrement aimable mais c'était sa seule chance.

La jeune femme s'élança précipitamment vers la personne et la héla. Elle se planta résolument devant l'homme et prit une inspiration. « Bonsoir, excusez-moi de vous déranger, je suis perdue, je voudrais retourner à Broadway, pourriez-vous m'indiquer le chemin qui je dois prendre s'il vous plaît ?» fit-elle avec une petite moue désespérée. Elle avait l'impression de répéter cette phrase tout le temps et cela l'énervait profondément, il fallait vraiment qu'elle trouve un moyen de se repérer dans cette immensité bétonnée. Comme si cela allait l'aider elle ajouta avec un petit sourire mal assuré : « Je suis nouvelle en ville... » elle essaya d'accentuer son sourire mais il ne venait définitivement pas. Snow grimaça et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, l'homme n'avait pas l'air très atteint par sa cause, en même temps elle n'avait pas l'air très saine d'esprit, perdue en ville vers vingt heure sans savoir où elle était à sauter sur le premier venu pour le supplier de lui dire quel chemin prendre. « Ça, c'est de l'improvisation.» essaya de se rassurer mentalement la jeune femme. Elle toussota et regarda de nouveau l'inconnu. « Pour vous donner un ordre d'idée, je ne sais même pas où je suis.» elle croisait les doigts pour qu'il ne prenne pas peur.
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MessageSujet: Re: suileabhan et snow ◭ « i'm lost in my own world »  suileabhan et snow ◭ « i'm lost in my own world »  EmptySam 23 Mar - 21:27





I'm lost in my own world
Snow & Suileabhan


La société acceptait difficilement les personnes dites "à part" ou encore "différentes". Dès qu'un être osait sortir d'un terrain battu, du reste du troupeau de moutons, elle était davantage mise à l'écart encore, regardée un peu de travers, jugée et rejetée définitivement. La société était une chose difficile à comprendre. Je n'étais pas capable de la cerner, de savoir pourquoi l'être humain agissait comme il le faisait, faisait ceci ou cela, parlait ainsi. C'était peut-être cette étrange incapacité à comprendre et ce besoin de toujours tout remettre en question, qui expliquait pourquoi j'étais à l'écart, loin du reste des gens. Ou bien parce que je me mettais moi même le plus loin possible des "autres". J'avais l'impression de ne pas me fondre du tout dans la masse, quand j'évoluais dans une foule. J'observais les personnes qui m'entouraient et me questionnais sur eux, sur leurs agissements, leurs paroles que j'attrapais parfois au vol. Je tentais de comprendre comment et pourquoi ils vivaient sans passer tout leur temps à se questionner sur ceci et cela, comme moi j'avais la manie de le faire à tout bout de champ. Ne se passait pas une journée, pas une heure, sans que je ne me pose mille questions sur tout. Même les choses qui n'intéressaient personne. Personne sauf moi. Pourquoi plusieurs langues sur terre alors que l'être humain n'était qu'un ? Pourquoi vouloir tout savoir des planètes qui nous entouraient, quand on était incapable de conserver la sienne en bon état ? Pourquoi tout le temps se faire du mal les uns les autres et ensuite s'en plaindre alors que c'était purement volontaire ? Mais surtout, surtout, pourquoi l'être humain était-il aussi emmerdant ? Instable, menteur, hypocrite, éternel insatisfait et j'en passe ... Non, je n'aimais pas franchement l'Homme en lui même. C'était un état de fait que tout le monde n'était pas en mesure de comprendre. Mon frère lui même ne comprenait pas cela. Et pourtant, il n'était ni plus ni moins que mon jumeau. Comme quoi, on pouvait être né le même jour et des mêmes parents, mais être totalement différents l'un de l'autre. Finalement, ça ne signifiait pas grand chose. Et ça, rares étaient les gens qui le comprenait, persuadés que des jumeaux ne pouvaient qu'être identiques, jusque dans la personnalité. Et pourtant, dans notre cas, tout était différent. Seul notre physique était parfaitement identique. Il était aussi extraverti et jovial, que moi j'étais froid, introverti et toujours dans le questionnement. Il n'avait jamais cherché à être un autre, comme moi je n'avais jamais désiré changer non plus. Nous étions heureux tel que nous étions. Alors pourquoi vouloir être un autre ? Certes, mon comportement et mon caractère m'empêchaient de m'ouvrir suffisamment pour avoir des relations amoureuses sérieuses et durables. Si j'étais célibataire, ce n'était pas par choix et par crainte de l'engagement. Mais parce que je n'étais pas capable de me confier à qui que ce soit d'autre qu'à mon frère et à ma meilleure amie. C'était aussi simple et aussi étrange que cela. Surtout parce que je n'en voyais pas l'intérêt. Pourquoi ce besoin de tout savoir des personnes qui nous entouraient, constamment ?

Perdu dans mes pensées, comme bien souvent, je marchais dans les rues de New-York, avec l'intention de rentrer chez moi après un saut au journal pour lequel je bossais de temps en temps. Mais bien vite, je fus coupé dans mon élan par une jeune femme qui se planta devant moi, sans la moindre hésitation. De surprise, je me stoppai net et fronçai les sourcils en l'étudiant du regard. Jeune et à l'aspect tout ce qu'il y a de plus innocent, elle me faisait penser à une gamine perdue dans un monde de grands. Le genre qui s'adresse au grand méchant loup en pensant qu'il est gentil. Non pas que je me comparais à être méchant. « Bonsoir, excusez-moi de vous déranger, je suis perdue, je voudrais retourner à Broadway, pourriez-vous m'indiquer le chemin que je dois prendre s'il vous plaît ? » Broadway ? On ne pouvait pas vraiment dire qu'elle était sur la bonne voie pour retrouver son chemin. Elle s'en était même sacrément éloignée, avant de croiser mon chemin. Maintenant, la question était de savoir si j'allais perdre mon temps à lui apporter mon aide et si j'en avais même l'envie. Ou si j'allais simplement la planter là, en plein milieu de la rue, avec pour seule compagnie elle même. Et sa bêtise. Ce serait une bonne leçon, pour s'être ainsi perdue de façon stupide. Mais quelque chose me disait que c'était un truc qui lui arrivait souvent. « Je suis nouvelle en ville... » Est-ce que ça avait l'air de m'intéresser ? Je ne pensais pas, non. « Je pourrais vous rassurer en vous disant que vous n'êtes pas bien loin de Broadway et que vous y rendre sera un jeu d'enfant. Mais pour être tout à fait honnête, vous vous en êtes sacrément éloigné et le ferez encore si vous continuez dans cette direction. » Lui fis-je remarquer, en reportant mon regard sur la rue quasiment déserte. Il n'était pas difficile de comprendre pourquoi c'était vers moi qu'elle s'était tournée. Il n'y avait pas grand monde alentour. Le désespoir faisait parfois faire des choses étranges et pas forcément logiques. « Pour vous donner un ordre d'idée, je ne sais même pas où je suis.» Finalement, ce n'était pas elle qui prenait des risques en accostant un parfait inconnu dans la rue. C'était plutôt moi, qui acceptais de parler à une parfaite inconnue à l'air tout à fait charmante. Je commençais maintenant à me demander si elle allait mentalement bien et si elle n'était pas rien d'autre qu'une folle échappée tout droit d'un asile. « Quelque part à Staten Island ... » Répondis-je doucement, comme si je m'adressais à une parfaite idiote à qui il manquait quelques facultés mentales. Ca ne me surprendrait aucunement si j'apprenais que c'était bel et bien le cas. « J'ai vraiment beaucoup de mal à comprendre comment vous êtes arrivée là, en cherchant Broadway. » Remarquai-je calmement, sourcils froncés.


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MessageSujet: Re: suileabhan et snow ◭ « i'm lost in my own world »  suileabhan et snow ◭ « i'm lost in my own world »  EmptyMar 26 Mar - 18:26

Plus elle réfléchissait et plus Snow pensait qu'elle devait vraiment faire peur à se précipiter comme ça sur les gens en pleine soirée dans une rue déserte, avouant fièrement ne pas savoir où elle était. Cela pouvait s'avérer être très mal reçu de la part de certaine personne et c'était bien compréhensible car elle semblait se trouver loin du quartier dans lequel elle comptait se rendre. On pouvait en conclure beaucoup de chose. Qu'elle était une jeune femme complètement ivre, déjà à cette heure-ci qui n'était pas fréquentable, ou encore une dangereuse psychopathe échappée d'un asile... En tout cas elle n'inspirait pas vraiment confiance, les cheveux parsemé de flocons et ses yeux grands yeux affolés et implorants fixant intensément le visage de la personne dans l'espoir qu'elle lui indique la voie à suivre. Snow n'avait jamais aimé les personnes désagréable, d'ailleurs elle pensait que personne ne les aimait, et elle croisait fortement les doigts pour que l'homme se trouvant en face d'elle ne soit pas quelqu'un de... désagréable. La jolie rousse espérait aussi que cet homme soit pourvu d'un peu de gentillesse et qu'il soit un peu altruiste, ne serait-ce qu'une infime partie de lui. En tout cas, elle voulait qu'il lui indique son chemin, c'était la seule personne qu'elle avait croisée et elle doutait en croiser d'autre, alors elle s'accrocherait à lui s'il le fallait, mais elle réussirait à rentrer chez elle avant le lendemain matin. Elle replaça nerveusement une mèche de cheveux couleur flamme derrière son oreille en fronçant les sourcils, attendant les indications de cet homme. Elle s'humecta les lèvres, avala sa salive et commença à jouer avec ses doigts. « Je pourrais vous rassurer en vous disant que vous n'êtes pas bien loin de Broadway et que vous y rendre sera un jeu d'enfant. Mais pour être tout à fait honnête, vous vous en êtes sacrément éloigné et le ferez encore si vous continuez dans cette direction. » elle arqua un sourcil. Il ne lui révélait pas où elle se trouvait, mais au moins elle retenait une chose : ne plus jamais essayer de visiter New-York sans un téléphone parfaitement rechargé et un plan. Si les indications de l'homme se résumait à ça alors elle n'était pas encore couchée !

Quand elle lui demanda où elle se trouvait il répondit doucement, comme s'il parlait à une sombre idiote. « Quelque part à Staten Island ... » cette phrase eu le don de l'énerver, ou plutôt le ton avec lequel l'inconnu l'avait dite, comme si elle avait quelques problèmes psychologiques. Certes, elle errait à une heure tardive dans les rues de la grosse pomme, se jetant sur le premier venu et étant très éloignée de l'endroit où elle devait aller, ce qui pouvait laisser penser certaines choses, mais Snow n'avait pas l'intention de se laisser marcher sur les pieds. « J'adore quand vous me parlez comme à une handicapée mentale. » fit-elle ironiquement en levant les yeux au ciel, les poings sur les hanches. Elle commença à se mordiller la lèvre inférieure tout en le fusillant d'un regard noir. « Je préfère être claire : c'est pas parce que je me balade tard dans les rues de New-York sans savoir où je me situe que j'ai un problème mental. D'ailleurs je suis parfaitement sobre, si vous voulez savoir. J'habite à Broadway, je reviens de mon cours de théâtre, j'avais envie de visiter la ville et me voilà ! Ça vous va comme explication ? » répliqua-t-elle sèchement en espaçant bien ses mots afin qu'il comprenne. « J'ai vraiment beaucoup de mal à comprendre comment vous êtes arrivée là, en cherchant Broadway. » elle lui jeta un regard blasé, expirant bruyamment. Il commençait à l'agacer, elle voulait rentrer chez elle et n'y arriverait pas sans aide, alors soit il y mettait du sien soit elle allait devoir dormir dehors cette nuit. Snwo passa une main sur son front. « Ecoutez, ça, c'est mon problème. Pas le vôtre. Alors maintenant soit vous m'aidez à retrouver mon chemin soit je vais passer la nuit dehors, alors essayer d'être sympa et de m'aider, après vous ne me reverrez plus jamais, de toute façon. » articula-t-elle, essayant d'avoir l'air le plus aimable possible alors qu'elle avait tout simplement envie de se jeter à la gorge de cet inconnu et de le tuer.
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MessageSujet: Re: suileabhan et snow ◭ « i'm lost in my own world »  suileabhan et snow ◭ « i'm lost in my own world »  EmptySam 30 Mar - 11:18





I'm lost in my own world
Snow & Suileabhan


Serviable et Suileabhan dans une même phrase, ça sonnait horriblement faux. J'étais loin d'être un monstre. Mais j'étais encore plus loin d'être le genre de type qui aimait rendre service et qui le faisait sans se poser la moindre question. J'étais plutôt du genre à ne me soucier de personne et à faire ma petite vie bien tranquillement. Quand je me montrais sarcastique et froid avec autrui, ce n'était aucunement par pure méchanceté. Parce que je n'étais pas foncièrement méchant. Non, c'était plutôt parce que je me foutais un peu des autres et ne m'en souciais pas le moins du monde. Ou du moins, pas plus qu'il ne faudrait. Ce n'était pas comme si je me souciais de grand chose pour être tout à fait honnête. Il n'y avait rien qui avait le pouvoir de me faire tilter plus que de raison. Rien d'autre que ce qui concernait directement mon frère jumeau et, ou, ma meilleure amie. Ni plus ni moins que cela. En dehors de cela, je n'avais pas des réactions tout ce qu'il y avait de plus humaines. Il fallait bien le dire. Le fait d'être toujours là à me poser mille et une questions sur absolument tout et tout le monde, faisait peut être de moi autre chose. Pas autre chose qu'un être humain. Mais un être différent. Je faisais parti de ceux qui avaient besoin de tout comprendre et de tout savoir. De ceux qui se torturaient continuellement les méninges et n'appréciaient que peu, d'être dérangés dans leur réflexions. Ca ne faisait pas non plus de moi un être radicalement différent, il ne fallait pas trop exagérer non plus. Au final, je ne me posais même pas tant que ça la question. Je m'intéressais à absolument tout, mais ne prenais jamais vraiment la peine de me questionner sur moi même. A quoi bon ? Je ne pensais pas être un sujet de questionnements, digne de tant d'intérêt que cela. Et en réalité, je pensais à peu près la même chose pour tout le monde. Je ne m'intéressais pas plus que cela aux gens. Pas même quand je me retrouvais face à une parfaite inconnue tout bonnement anormale, comme l'était cette rousse qui venait de m'arrêter en pleine rue pour me demander son chemin. Sans réelle intention de me montrer méchant avec elle -enfin, rien de plus qu'un peu de moquerie-, je lui indiquai qu'elle se trouvait à Staten Island. Elle semblait si perdue là, seule dans cette rue, que je songeais qu'elle aurait pu ignorer jusqu'à ce détail là.

« J'adore quand vous me parlez comme à une handicapée mentale. » Sans paraître surpris le moins du monde par la répartie de cette jeune femme, je croisai les bras sur mon torse en la regardant avec une attention feinte. Je ne comprenais pas sa vive réaction. Et elle m'ennuyait maintenant suffisamment, pour que mon seul souhait soit de l'abandonner ici même, seule avec elle même. Je ne lui devais absolument rien après tout. Il ne manquerait plus que ça tiens ... « Je préfère être claire : c'est pas parce que je me balade tard dans les rues de New-York sans savoir où je me situe que j'ai un problème mental. D'ailleurs je suis parfaitement sobre, si vous voulez savoir. J'habite à Broadway, je reviens de mon cours de théâtre, j'avais envie de visiter la ville et me voilà ! Ça vous va comme explication ? » Je fis moi même surpris par le fait que ma première réaction, face à ce flot de paroles, soit un amusement réel, qui fit s'étirer mes lèvres en un mince sourire qui oscillait entre la moquerie et l'amusement. « Une personne sobre et saine d'esprit, n'aurait pas besoin de se justifier autant. » Remarquai-je simplement, en haussant vaguement les épaules. Non pas que ça m'intéressait au final. Mais il était parfois assez amusement d'étudier le comportement et les réactions des gens qui se trouvaient en face de nous. L'Homme savait se montrer si surprenant et tellement étrange ... Que c'en était drôle au plus haut point. « Ecoutez, ça, c'est mon problème. Pas le vôtre. Alors maintenant soit vous m'aidez à retrouver mon chemin soit je vais passer la nuit dehors, alors essayer d'être sympa et de m'aider, après vous ne me reverrez plus jamais, de toute façon. » Je soupirai doucement et levai le bras pour lancer un vague regard à ma montre. Non pas qu'elle m'ennuyait et que je rêvais désormais de rentrer chez moi. Mais presque. J'étais lessivé par ma journée et j'avais simplement envie de rentrer pour ... Corriger le tas de copies qui m'attendait. Entre autres choses. « Et si je ne vous aide pas, je ne vous reverrez plus jamais non plus. Je vous souhaite bien du courage. » Répondis-je le plus naturellement du monde, avant de me détourner d'elle pour m'éloigner. Et puis, comme frappé par une soudaine illumination, je m'arrêtai en cours de route et me tournai à demi vers elle, sourcils froncés. « Méfiez-vous de New-York la nuit. On ne peut pas dire que les gens soient bien commodes dans le coin, une fois le soleil parti. Et j'imagine difficilement, ce genre de personne, réagir favorablement à votre comportement. » Ajoutai-je finalement, avant de me détourner à nouveau.


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MessageSujet: Re: suileabhan et snow ◭ « i'm lost in my own world »  suileabhan et snow ◭ « i'm lost in my own world »  Empty

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