Oksana détestait perdre du temps, elle détestait aussi qu'on lui dise non ou qu'on lui refuse quoique se soit. En Russie, ce genre de chose n'arrivait jamais, il suffisait qu'on dise son nom de famille pour que les portes s'ouvrent de façon automatique ! Elle était comme la royauté ! Sauf que c'était une Royauté avec un passé drôlement plus... controversé... mais la mafia avait plus de pouvoir, rien ne l'arrêtait, ni personne, ni la morale !

Mais en Amérique, Oksana avait un rôle à jouer et à respecter, et c'était usant, parfois, quand on lui bassinait les oreilles, elle avait juste envie de verser le contenu de ses bagues dans les verres des gens pour qu'ils meurent tous empoissonnés. C'était un plan qui lui passait régulièrement par la tête dès qu'elle observait longuement un de ses "bijoux" familiales. Avant que la folle ne devienne folle, sa soeur lui avait tout enseigné de l'art d'empoissonner les gens. Après, Oksana avait dû apprendre à concocter elle-même ses poissons mais elle avait eu la base pour avancer au moins.

La brune avait donné rendez-vous à sa petite-nièce devant une des écoles les plus huppées de l'UES. Lubya irait là et nul part ailleurs. Sauf que quand elle avait envoyé ses hommes de mains, ceux-ci avaient reçu un refus. Hors, ça n'arrivait pas, ça n'existait pas ! Alors pour tenter de calmer ses ardeurs, elle avait obligé son meilleur "homme" à venir. Après, rien ne prouvait qu'elles pourraient se contenir l'une et l'autre but whatever. Oksana salua la blonde de façon un peu sèche, elles n'avaient jamais été vraiment proche mais la jeune femme respectait plus la jeune femme que ses neveux et nièces. Elles durent alors attendre un moment avant d'arriver dans le bureau du directeur. Il les jugea aussi tôt du regard avant de tendre la main à leur encontre. Oksana plissa le nez avant d'obtempérer... gentille, souriante, conciliante, elle pouvait le faire. En ce forçant un peu. « Bonjour mesdemoiselles Makalenov » ou elle pouvait lui tirer une balle entre les deux yeux. « Mikhailov » corrigea séchement la jeune femme en prenant place sur une chaise devant le bureau. « Et donc vous venez pour ? » Oksana éclata de rire, un rire mauvais. « Acheter un frigo évidemment. Vous êtes directeur dans une école pour vendre du matériel ménagé, c'est bien connu » se moqua-t-elle légèrement tout en roulant des yeux. Bon, on faisait mieux niveau sympathie mais elle avait fait un effort inestimable : il était toujours en vie cet homme ! Mais c'était juste pour sa bâtarde qui refusait toujours de lui parler et qui évitait un maximum son regard et sa présence, Oksana se disait juste qu'un peu de présence autour d'elle ne pourrait que lui faire du bien à cette gamine. Donc la russe avait vraiment besoin que ce crétin accepte l'intégration de la petite !

Elizaveta regardait autour d’elle avec dédain. Elle était toujours surprise de voir à quel point son éducation avait été différente de celle des autres. Elle avait été élevée à la maison, avec Koschei, par un maitre privé. Non seulement elle avait excellé dans toute les matières, mais elle avait appris les bonnes manières, le maintien, les langues des pays où sa famille faisait principalement affaire, la politique et l’histoire du monde. À quatorze ans, quand elle avait enfin été permis de rejoindre le conservatoire de danse, elle était irréprochable (enfin, en apparence du moins). Elle ne pouvait pas en dire autant des gamins qui courait autour d’elle. Elle ne savait pas si c’était parce qu’ils étaient américains ou tout simplement moindres, mais elle était dégoutée par tout ce qu’elle voyait. Dans chaque coin un gamin braillait, l’autre appelait sa mère, ils étaient sales, écorchés des genoux jusqu’au coup, ils étaient bruyants et collants, elle était certaine que la plupart d’entre eux étaient même contagieux. La preuve même que l’homme descendait du singe. Elle s’était rendue devant l’école sans se plaindre. Sans rien dire. Elle avait reçu cet ordre comme tous les autres. Avec un « Oui madame » respectueux qu’elle devait à Oksana. Non seulement parce que la jeune femme était sa grand-tante, mais aussi parce qu’elle était son Pakhan et Elizaveta lui devait immédiatement respect. Elle n’irait pas à se posé à ses genoux, comme elle faisait avec son grand-père, mais elle devait tout de même révérencieuse. La jeune femme n’était rien pour Misha après tout, elle ne représentait ni un obstacle, ni un danger à son avenir. Elle prenait donc sa place dans la hiérarchie new-yorkaise sans broncher. Mais en regardant à travers les grilles, elle ne comprenait pas pourquoi la femme voudrait envoyer son bâtard dans un endroit tel. L’édifice avait beau être un des plus renommés dans son genre, tout ça ressemblait beaucoup trop à un zoo pour elle. Soit, elle n’était pas en place pour juger.

Oksana arriva enfin, et par la manière qu’elle se saluait personne n’aurait plus deviné que les jeunes femmes partageaient le même sang. La confiance n’était pas quelques choses qu’on gagnait facilement dans leurs familles. La personne devait faire ses preuves et la moindre erreur pouvait couter la vie. C’était comme ça, Misha avait toujours eu l’impression qu’ils passaient toutes leurs vies à marcher sur un fil de fer. Elle se laissa guider à l’intérieur, jusqu’au bureau. Elles durent attendre pendant ce qui semblait une éternité et la Russe trouvait tout ça insupportable et inacceptable. Elle n’avait jamais été patiente, mais personne ne l’avait jamais fait attendre non plus. En Russie, on connaissait mieux. En Amérique, il devait apprendre. Ils allaient apprendre. Mais ça semblait beaucoup trop tôt à la blonde pour faire parler d’eux. Ils venaient d’arriver après tout et leurs petits clans n’étaient pas assez solides pour faire étaler leurs noms dans les journaux en toute sécurité. C’était dérangeant. Et elle savait qu’il n’était pas question d’avoir un coup de main de son grand-père, de l’autre côté de l’océan. Elles furent appeler dans le bureau et Elizaveta laissa passé sa grand-tante devant elle. Elle resta un peu derrière et attendit que le directeur et Oksana soient dans le bureau avant de s’approcher de la réceptionniste. « Excusez-moi. Je n’osais pas le dire un peu plus tôt, mais, est-ce que vous êtes consciente des rougeurs que vous avez au visage ? J’ai l’impression qu’elle grandit sous mes yeux, c’est assez effrayant… » Paniqués et sans moyen de vérif le mensonge, la femme détallèrent assez rapidement vers le plus proche miroir. Elizaveta en profita pour aller vers la porte des bureaux et tourner la serrure. Elle se glissa ensuite à sa place, dans le bureau du directeur, répétant le même jeu avec la porte derrière elle, juste au moment où Oksana reprendrait le vieil homme sur leurs noms de famille. « Et donc vous venez pour ? » Misha s’assit à la droite de sa patronne et détailla l’homme derrière le bureau. Elle le méprisait déjà, pas étonnant que les enfants de l’établissement soient aussi sauvages. « Acheter un frigo évidemment. Vous êtes directeur dans une école pour vendre du matériel ménagé, c'est bien connu » Elle tourna la tête vers Oksana légèrement. Sa grand-tante avait un caractère difficile à gérer. L’homme sourit tout de même, visiblement mal à l’aise. « Oui, mais encore… » La Russe s’avança légèrement sur sa chaise et prit la parole avant qu’Oksana en rajoute une couche. « C’est à propos de Lubya Mikhailov, vous avez refusé son dossier cette semaine et on aimerait tout simplement savoir pourquoi. » Personne sensée ne les aurait refusés. En même temps, Oksana avait délégué à des hommes de main, ce genre de brute n’avait jamais su comment s’y prendre quand il ne pouvait pas utilisé leurs muscles. Le directeur hocha la tête, faisant mine de comprendre pour la première fois, mais à la vitesse qu’il sortit le dossier de la bâtarde, Misha savait très bien qu’il n’était pas aussi dupe. « Lubya est encore jeune et nous avons qu’un nombre restreint de place dans les crèches. Les enfants donc les ainés sont déjà aussi, ou bien un peu plus âgé passe devant. » Elle hocha la tête légèrement. « Non, je crois que vous avez mal compris. Personne ne passe devant notre famille. » Avant que l’homme put répondre quoi que se soit, elle étira ses mains blanches vers le cadre posé sur le bureau, juste devant elle et examina la photo. « Votres fils ? » Il fut pris au dépourvue. « Petit fils. » La Russe sourie innocemment et passa le cadre à Oksana. Elle pouvait sentir la menace dans l’air, elle n’était pas certaine cependant que l’Américain soit assez éveillé pour comprendre. « On va pouvoir s’entendre alors. Je suis très proche de mon grand-père aussi. »

« Oui, mais encore… » Oksana était un peu perturbée, on ne lui répondait jamais aussi franchement et elle était encore un peu déconcerté par le dédain qu'on pouvait avoir envers sa personne, une grimace se dessina sur son visage, ça ne se serait jamais passé de la sorte en Russie... cela dit, on l'avait envoyé ici pour une raison : faire connaître le nom des Mikhailov sur le continent et surtout, pour inspirer la même peur. Il lui faudrait du temps, surtout à cause de son jeune âge, mais il fallait bien commencer quelque part, et cet endroit semblait assez... parfait pour commencer à semer les graines de la peur. « C’est à propos de Lubya Mikhailov, vous avez refusé son dossier cette semaine et on aimerait tout simplement savoir pourquoi. » Oksana opina distraitement de la tête, c'était plus dure qu'elle ne l'aurait imaginée de s'occuper d'une bâtarde, déjà elle était chiante, elle ne lui parlait pas et tentait de la tuer dans son sommeil, une vraie plaie. Oksana avait finit par l'enfermer dans la cave à plusieurs reprises à cause de son comportement, la petite avait sans doute été traumatisée mais ça ne dérangeait pas tellement Oksana, il était tous un peu fêlé dans la famille, puis au pire, elle s'entendrait bien avec sa soeur Nadia. « Lubya est encore jeune et nous avons qu’un nombre restreint de place dans les crèches. Les enfants donc les ainés sont déjà aussi, ou bien un peu plus âgé passe devant. » Oksana cligna des yeux et mit un temps à reprendre pied avec la réalité, elle plissa le regard avant de regarder le directeur d'un air méprisant. Jamais on ne faisait passer quiconque avant un Mikhailov. Elle plongea ses mains dans ses poches et sortit son briquet qu'elle se mit à allumer plusieurs fois d'affilé pour se calmer et pour s'empêcher de tuer cet homme sur le champ... si elle avait été en Russie elle aurait pu le démembrer... mais elle devait encore faire profil bas... elle s'inspira au calme. « Non, je crois que vous avez mal compris. Personne ne passe devant notre famille. » Oksana ne dit rien, Elizaveta arrivait tout à fait à transmettre ce qu'elle voulait, elle pouvait donc continuer d'observer l'homme et s'imaginer toutes les façons possible de mettre fin à sa vie. De préférence quelque chose de douloureux, peut-être même qu'elle pourrait laisser Lubya commettre son premier crime. Enfin, elle était assez jeune mais comme elle était déjà pas mal psychopathe la bâtarde.

« Votres fils ? » demanda alors sa petite-nièce en tendant le bras vers un cadre photo. Oksana haussa un sourcil avant qu'un sourire mauvais n'étire ses lèvres. Et un moyen de pression, un. « Petit fils. » Quand on lui tendit le cadre, Oksana ne prit et observa l'image innocente de l'enfant. « On va pouvoir s’entendre alors. Je suis très proche de mon grand-père aussi. » Oksana ne dit rien durant un moment avant de reprendre la parole un air lointain. « Vous savez, Lubya est orpheline à la base, elle a perdu sa famille de façon tragique... » annonça alors Oksana. « Vous savez pourquoi ? » demanda la jeune russe de façon rhétorique avant de reprendre la parole. « Son père était garde du corps, il devait protéger mon neveu, le fils de mon frère Sergueï... mais Vladimir est mort... » elle poussa un soupire tragique. « La femme du garde du corps et lui-même sont mort peu de temps après. Et il y a une tradition dans mon clan. Pour chaque mort d'un Mikhailov, il nous faut un nouveau Mikhailov, donc j'ai adopté la petite. » elle tendit alors la main au directeur pour lui rendre son cadre photo. Il loucha sur son tatouage qu'elle avait dans la paume de sa main. « Celui-là signifie que je suis libre » son regard était assassin alors qu'elle abordait un sourire aux lèvres. L'homme pâlit. « Voulez-vous savoir ce que signifie mes autres tatouages ? » proposa-t-elle d'une voix doucereuse.

Misha était aussi tout au fond de sa chaise et ne quittait pas l’homme du regard. Elles le mettaient mal à l’aise, ça se sentait. Il c’était mis a jouer nerveusement avec un crayon sur son bureau et levait que rarement le regard en leurs directions, jamais pour les regarder face à face. Il avait reculé sa chaise quelque peu et ses lèvres se serrent subtilement. Il fixait le briquet d’Oksana, la plupart du temps. « Vous savez, Lubya est orpheline à la base, elle a perdu sa famille de façon tragique... Vous savez pourquoi ? Son père était garde du corps, il devait protéger mon neveu, le fils de mon frère Sergueï... mais Vladimir est mort... La femme du garde du corps et lui-même sont morts peu de temps après. Et il y a une tradition dans mon clan. Pour chaque mort d'un Mikhailov, il nous faut un nouveau Mikhailov, donc j'ai adopté la petite. Celui-là signifie que je suis libre. Voulez-vous savoir ce que signifient mes autres tatouages ? » Elizaveta vue l’homme déglutir. C’était pénible comme spectacle, elle avait presque peur qu’il mouille le tapis. Rien n’était moins attirant qu’un lâche. « Je… Je… je vois pas où vous voulez en venir et ce que tout ça a faire avec le dossier de Lubya. » Il bégayait et parlait difficilement. Elizaveta mima un bâillement et détourna la tête. « Si vous n’êtes pas capable de faire deux plus deux, peut-être que vous ne devriez pas diriger une école primaire. » Ses mains se déplacèrent sous son bureau et Misha espérait pour lui qu’une alarme silencieuse n’y était pas cachée. « Oui, enfin, je… Vous savez, je peux pas crée des places comme il me semble… Je peux la recommander, pour ailleurs ? » « Non. » Gosh, ses Américains étaient lassants. Pourquoi est-ce qu’ils ne leur donnaient pas tout ce qu’elles voulaient ? Quelqu’un devait leur apprendre les bonnes manières. « On a fait notre choix. Et on comptait beaucoup sur votre ce opération. Des places, ça se crée. Des élèves ça disparait. Peu importe leurs ages. » Ses yeux glissèrent vers le portrait du petit fils et elle s’assura que l’homme comprit où elle voulait en venir. « Si Lubya ne trouve pas de place ici. Nous allons devoir nous occuper de son enseignement nous même. De la même façon que nos parents l’ont fait. Et la petite aura besoin des enfants de son age pour mettre les pratiques en question. » « Pitié…. » Voilà, ça commençait déjà a être mieux.

Intimidantes, voilà, c'est ce qu'elles étaient, c'était dans leur nature, on leur avait enseigné à agir de la sorte depuis leurs plus jeunes âges. Les Mikhailov n'avaient pas pour habitudes qu'on leur refuse la moindre chose, et les femmes Mikhailov devaient parfois user encore plus de cruauté que les garçons pour être respectées... et Elizaveta et elle-même n'avaient jamais hésité à employer des méthodes d'intimidation et de tortures pour obtenir ce qu'elles voulaient. Comme Nadia leur avait enseigné avant... l'histoire...

Quoiqu'il en soit, Oksana décida de lui raconter l'histoire de la petite, il était clair qu'il avait "compris"... mais il refusait d'admettre la vérité. Pauvre petite bête trouillarde et peureuse. « Je… Je… je vois pas où vous voulez en venir et ce que tout ça a faire avec le dossier de Lubya. » Oksana roula des yeux. Pitoyable insecte, elle se réjouissait de pouvoir l'écraser de son index. « Si vous n’êtes pas capable de faire deux plus deux, peut-être que vous ne devriez pas diriger une école primaire. » la brune éclata d'un rire mauvais tout en se tapant les mains histoires de les frotter ensemble. Elle faisait semblant d'être amusée alors que sa patience commençait franchement à être mise à rude épreuve. « Oui, enfin, je… Vous savez, je peux pas crée des places comme il me semble… Je peux la recommander, pour ailleurs ? » « Non. » Oksana serra les dents... ce refus systématique commençait à lui taper sur le système. « On a fait notre choix. Et on comptait beaucoup sur votre ce opération. Des places, ça se crée. Des élèves ça disparait. Peu importe leurs ages. » Oksana fit un geste de main vague pour approuver les dires de sa petite-nièce, tant d'enfants disparaissaient... elle n'avait jamais vu des bâtards de son neveu Nikolas tenir plus de quelques jours d'ailleurs... elle eut un sourire en coin en ayant cette pensée fugace. « Si Lubya ne trouve pas de place ici. Nous allons devoir nous occuper de son enseignement nous même. De la même façon que nos parents l’ont fait. Et la petite aura besoin des enfants de son age pour mettre les pratiques en question. » « Pitié…. » ah, enfin, il commençait à être plus coopératif. Oksana reprit alors la parole avec arrogance. « Vous nous connaissez, enfin, pas "nous", mais vous avez déjà entendu parler de nous. Est-ce que vous avez besoin d'indices ? Nous sommes russes, nous sommes très riches et tout ce que nous avons nous le prenons par la force ou l'argent... une petite idée, une infime petite idée ? » se moqua ostensiblement la brune avant de se relever brusquement de sa chaise pour attraper la cravate de l'homme et l'attirer à elle le regard soudain furieux. Elle avait sortie son poignard en une fraction de secondes pour le placer sur la carotide de l'homme, elle vit la pomme d'Adam de l'homme se soulever rapidement. « On a peu de patience, on est cruel et violent... on peut rajouter ça à nos caractéristiques, vous avez une chance pour trouver qui nous sommes. Juste une » siffla la russe entre ses dents, elle enfonça légèrement son arme juste pour faire couler le sang de l'homme. La vision rouge fit sourire Oksana, elle aimait tellement voir et faire couler le sang, elle se sentait plus apaisée désormais.

Oksana se leva si brusquement de sa chaise que Misha n’eut pas le temps de réagir à quoi que se soit et elle était déjà là, a attaquer le directeur. M’enfin, ce n’était pas plus mal après tout, il fallait bien en venir à bout. Une odeur dégueulasse envahit la pièce et il lui en fallut peu pour se rendre compte que l’homme venait de se pisser dessus. Ce n’était pas vraiment étonnant et pas rare, mais c’était toujours aussi dégoutant que la première fois. Les gens n’avaient aucune fierté. « Alors, cette place ? » Son ton était chantant et elle souriait comme à son arrivée. Comme si Oksana n’était pas en train de brandir son couteau, comme si tout était normal. Normale pour elle. Elle en avait vu d’autre. L’homme émit un son qui ressemblait à une sorte de couinement et hocha la tête, sans quitter le couteau d’Oksana des yeux. « Elle peut commencer lundi. » « Parfait, je crois que c’était tout pour nous. Non ? » Elle se leva et attendit sagement que sa grande tante passe la porte avant de la suivre dans le corridor.

Elle attendit d’être dehors l’école et d’avoir fait quelques pas vers la voiture avant d’aborder le second sujet du jour, avec sa patronne. Ce n’était pas tout le monde qui avait besoin de savoir ça. En fait, moins de gens le savaient, le mieux ça se porterais. « On doit parler de Karina. » Elle soupira agacé, sa tante était venue la voir quelques jours plutôt et elle regrettait déjà d’avoir accepté de jouer avec elle. Ça se relavait plus du babysitting que d’autre chose et elle n’avait pas la patience pour ça. « Elle veut venger son frère et elle est venue me voir pour de l’aide… » Elle s’était surtout jetée dans la gueule du loup. Elle avait beau être agaçante, maintenant Elizaveta l’avait entre les mains et pouvait mieux la contrôler, ce qui n’était pas un mal en soi. « J’ai accepter, évidement. J’ai dit que je fouillerais pour elle et lui donnerais des pistes, mais bon, je pensais devoir te mettre au courant quand même. Au cas où qu’elle ne soit pas aussi stupide que l’on pense et fasse ses propres recherches… » Elle insinuait à peine. Mais bon, ce n’était pas comme si tout le monde n’était pas au courant du vrai meurtrier de Vladimir déjà.

« Elle peut commencer lundi. » Ah voilà, c'était mieux, c'était ce qu'elle voulait, une place pour sa fille. La bâtarde serait occupée ainsi et elle pourrait vaquer librement à ses devoirs. Satisfaite, Oksana relâcha l'homme avec un mépris évident dans le regard. Juste en le voyant, elle sut qu'il n'allait jamais rien dire de cette rencontre, beaucoup trop honteux de sa réaction. Il n'était qu'un lâche, un pitoyable larbin. Elle eut un sourire mauvais avant de plisser le nez de dégoût. Sa petite-nièce semblait de bonne humeur, une véritable Mikhailov, elle trouvait sa joie dans la crainte des autres. « Parfait, je crois que c’était tout pour nous. Non ? » Oksana hocha la tête et lança sur une remarque l'air de rien. « Veillez à ce que ma fille ne manque de rien. Jamais. Et j'exige savoir tout ce qu'elle fait en permanence. Je vous la confie, mais s'il arrive la moindre chose à mon enfant... » elle lança un regard appuyé sur le cadre photo de l'homme. Il pâlit dangereusement avant d'hocher très vite la tête plusieurs fois d'affilée.

Une fois dehors Elizaveta reprit la parole et Oksana la regarda légèrement surprise. « On doit parler de Karina. » Oksana roula des yeux. Elle n'avait pas envie de perdre du temps là-dessus. Karina était sa nièce pleine de bon coeur et de bon sens... une vraie plaie et calamité dans une famille qui voulait juste blesser les autres et les écraser pour pouvoir mieux les contrôler. « Elle veut venger son frère et elle est venue me voir pour de l’aide… » Oksana haussa les épaules. Bien, qu'elle s'occupe, qu'elle prouve qu'elle pouvait être une Mikhailov avec un peu d'honneur. « J’ai accepter, évidement. J’ai dit que je fouillerais pour elle et lui donnerais des pistes, mais bon, je pensais devoir te mettre au courant quand même. Au cas où qu’elle ne soit pas aussi stupide que l’on pense et fasse ses propres recherches… » Oksana eut un petit sourire avant de se rapprocher de sa petite-nièce pour lui empoigner le cou sans la moindre hésitation. « Et que crois-tu qu'elle va trouver ? » demanda-t-elle d'une voix doucereuse et le regard plissé, elle n'aimait aucun sous-entendu, elle n'aimait pas ce genre de choses, c'était ce genre de comportement qui permettait des rumeurs. Et même si tout le monde savait pour Sergueï, personne n'avait osé dire quoique se soit ouvertement. Alors bras droit ou pas, Oksana ne comptait pas diverger de la façon de procéder de son grand-frère là-dessus, personne n'aurait le droit d'en parler. Personne. « Moi je vais te dire ce qu'elle va trouver. C'est un asiatique qu'elle va trouver. Et qui dit asiatique dit... » elle laissa sa phrase en suspens et relâcha la jeune blonde avant de lui tapoter la joue avec délectation. « Qui de mon frère ou de mes neveux gagneraient une guerre de l'intérieur ? Je ne mise pas sur ton grand-père. Vraiment pas. Et que crois-tu qu'il va arriver à tous ses descendants si Feliks et Maksym deviennent les parrains de la famille ? » elle s'éloigna alors. « Fais ce que tu veux de cette information. Mais que se soient l'un ou l'autre, je garderai New York. Toi, si c'est pas le bon... ce sera sans doute la mort assurée ta destinée... alors veille sur ta tante et donne lui les pistes que tu veux. Tu es un bon bras droit, ça m'attristerait de devoir te remplacer par Irina. » puis elle fit mine de réfléchir. « Tu vois, pas besoin de me protéger. C'est plutôt à toi que tu devrais penser. » ajouta la jeune brune avec un ravissement certain. Tout était si parfait dans son plan. Et maintenant qu'elle venait de donner cette information à Elizaveta, elle pouvait être sûre que la blonde s'assurerait personnellement qu'aucune enquête ne soit jamais menée à bien.

Quand Oskana l’agrippa par le cou, Misha retient difficilement un sourire. Qu’est-ce qu’ils avaient tous à vouloir l’étrangler. Une de ses mains glissa derrière son dos et elle sentit sa dague du bout des doigts. « Et que crois-tu qu'elle va trouver ? » Elle recula d’un pas pour se défaire de l’emprise de sa grande tante et haussa les épaules. Elle n’en savait rien, elle n’avait pas cherché à connaitre les plans exacts de sa patronne. Préférait se tenir le plus loin possible du danger. « Je faisais juste transmettre. Après tout je suis sensée espionner à ta demande n’est-ce pas ? » C’était une de ses tâches principales, veiller à ce que les ‘gens’ d’Oksana se tienne au grain, veiller à ce qu’il faisait et comment il le faisait, à qui il parlait et pourquoi. Elle ne s’en était jamais plein, elle aimait bien tout savoir de toute façon. « Moi je vais te dire ce qu'elle va trouver. C'est un asiatique qu'elle va trouver. Et qui dit asiatique dit... » Irina et ses frères. Ouais, elle n’était pas idiote non plus. « Qui de mon frère ou de mes neveux gagneraient une guerre de l'intérieur ? Je ne mise pas sur ton grand-père. Vraiment pas. Et que crois-tu qu'il va arriver à tous ses descendants si Feliks et Maksym deviennent les parrains de la famille ? » Elle ouvrit la bouche, mais la referma avant de dire quoi que se soit. Déjà, elle n’était pas certaine que son grand-père mordrait à l’hameçon. Il avait ses défauts, mais il n’était pas à sa place pour rien. Deuxièment, elle était très loin d’avoir peur de Feliks et Maksym, ils ne survivraient pas assez longtemps pour lui faire aucun mal. Irina était une autre histoire, mais on n’en était pas là encore. « Fais ce que tu veux de cette information. Mais que ce soient l'un ou l'autre, je garderai New York. Toi, si ce n’est pas le bon... ce sera sans doute la mort assurée ta destinée... alors veille sur ta tante et donne-lui les pistes que tu veux. Tu es un bon bras droit, ça m'attristerait de devoir te remplacer par Irina. » « Qu’est-ce qui te ferait dire qu’il te laisserait New York? » Elle ne remettait pas les compétences d’Oksana en doute, juste ses conclusions étaient… hâtives selon elle. Déjà ils étaient trois enfants s’il ne s’entretuait pas à décider qui allait s’occuper de la Russie et de l’Europe…. On ne donnait généralement pas l’Asie à quelqu’un qu’on appréciait vraiment. L’Afrique n’était pas assez intéressante pour être choisi en troisième place et l’Océanie causait trop de problèmes avec ses pirates. « Qu’est-ce qui te dit qu’Irina est après ma* place, moi je veux retourner en Russie, et elle est a New-York. » Ce n’était pas une menace, c’était une simple constatation, elle essayait tout simplement de voir clair dans la logique de sa grand-tante. Elle était sensée apprendre de ses ainées après tout. « Tu vois, pas besoin de me protéger. C'est plutôt à toi que tu devrais penser. » Elle se mit à rigoler doucement, comme une enfant, se cachant le visage avec ses doigts. « De Feliks et Maksym ? » Elle hocha la tête pour chasser l’idée ridicule. « Mais oui. J’ai compris, ne t’inquiète, pas. Je faisais simplement mon travail. »

« Je faisais juste transmettre. Après tout je suis sensée espionner à ta demande n’est-ce pas ? » Juste en voyant le visage d'Elizaveta lorsqu'elle parla de la guerre de l'intérieur, Oksana comprit que sa petite-nièce faisait vraiment trop confiance à son grand-père, elle eut un sourire en coin, elle n'avait pas assez connu son arrière-grand-père pour faire la différence entre les deux parrains, Oksana si, Oksana avait vu 3 parrains différents en très peu de temps et ça l'avait marquée plus fortement que tout autre chose. Quand Elizaveta jouait dans son coin dans leur demeure avec son jumeau ou autre, Oksana était dans le coin de la pièce où son père prenait ses décisions, elle l'avait vu tenir la famille d'une main de fer. Sans partage, sans coeur. Il avait sacrifié ses enfants sans hésitation pour le bien de la famille. Helina avait été offerte. Alekseï avait été uni à une psychopathe encore plus violente qu'une Mikhailov moyenne juste pour sa fortune. « Tu aimes ton grand-père. Mais il est plus faible que mon père, il est plus faible que mes autres frères à cause de toi et ton frère, à cause de sa façon de ramper devant Karina, à cause de son coeur trop doux pour Dimitri, à cause de ses pleurs verser pour Vladimir, pour sa trop grande fierté pour Nikolas, il rampe devant chacun de ses enfants au point de ne faire preuve d'aucun sang-froid, honnêtement, il court après la vérité autant que Karina pour la mort de Vladimir, c'est pour eux que nous sommes là non ? Lui ramener une tête pour apaiser son pauvre coeur. Si on lui dit que l'Asie est la réponse de son chagrin il n'hésitera pas une seconde et il ne calculera pas le danger, pas quand un de ses enfants rentre en compte. » Oksana haussa les épaules en toute indifférence, elle avait envie d'une pomme à force de parler. « Qu’est-ce qui te ferait dire qu’il te laisserait New York? » Oksana eut un petit sourire en coin sans pour autant répondre tout de suite. « Qu’est-ce qui te dit qu’Irina est après ma* place, moi je veux retourner en Russie, et elle est a New-York. » Oksana fit mine de réfléchir quelques secondes avant de finalement répondre. « Parce que c'est dans mon accord. » parce qu'elle finançait les expéditions de ses neveux, parce qu'elle s'était arrangée avec tous, parce qu'elle s'était accroché à tous, pas profondément, mais suffisamment pour que tous n'oublie pas qu'elle était leur "tante" et qu'elle était de "leur" côté. Malheureusement, personne n'avait comme elle une vision d'ensemble de la chose, elle était autant la petite soeur fidèle, que la tante protectrice, à la marraine institutrice en passant par la tante financière, elle jouait tant de jeux avec sa famille qu'elle n'avait plus peur de qui que se soit, ils lui devaient tous un cadeau, et son cadeau était New York pour l'instant, Rio ensuite et une fois installée convenablement ses soeurs et leurs enfants viendront, sa filleule aussi. C'était son but final, Rio.

Elizaveta ne semblait pas avoir peur, en même temps, elle était une Mikhailov, les Mikhailov qui avaient peur étaient des Mikhailov déjà morts. « De Feliks et Maksym ? Mais oui. J’ai compris, ne t’inquiète, pas. Je faisais simplement mon travail. » « Ils auraient dû mourir il y a 4 ans et ils sont toujours en vie. Je les prenais pour des idiots sans cervelle et ils sont toujours en vie alors que je ne leur donnais pas un mois. Je les considère toujours comme des crétins fini, c'est pour ça que je sais qu'ils n'arriveront pas à me manipuler, ils sont incapables de réflexion... mais... ils sont un danger réel que je ne sous-estimerais pas si j'étais toi. Ou fais comme moi, mets-les dans ta poche avant que le vent tourne, ils ne sont pas mâlins. Irina... est une autre affaire mais on n'a pas à dealer avec elle si on deal avec ses frères. » expliqua alors Oksana, la brune regarda la blonde quelques secondes avant de se remettre à parler « Cette place on la mérite plus que ton frère et plus que Dimitri, on a été dressée par Nadia, Nadia était si forte avant... l'histoire... mais on a été élevée par elle pour être des femmes fortes de pouvoir, sincèrement, si Sergeï garde la main, je préférerais bosser pour toi que pour ton jumeau » avoua alors la brune en observant le ciel, parfois elle détestait être une femme, les choses auraient été plus simple si elle était née homme. Mais si elle devait se battre deux fois plus, elle le ferait, elle n'avait pas peur de la difficulté mais elle avait du mal à voir une quelconque justice dans le lignage qui se dessinait.

« Tu aimes ton grand-père. Mais il est plus faible que mon père, il est plus faible que mes autres frères à cause de toi et ton frère, à cause de sa façon de ramper devant Karina, à cause de son coeur trop doux pour Dimitri, à cause de ses pleurs verser pour Vladimir, pour sa trop grande fierté pour Nikolas, il rampe devant chacun de ses enfants au point de ne faire preuve d'aucun sang-froid, honnêtement, il court après la vérité autant que Karina pour la mort de Vladimir, c'est pour eux que nous sommes là non ? Lui ramener une tête pour apaiser son pauvre coeur. Si on lui dit que l'Asie est la réponse de son chagrin il n'hésitera pas une seconde et il ne calculera pas le danger, pas quand un de ses enfants rentre en compte. » Le visage d’Elizaveta se ferma. Elle tourna la tête sur le côté et fixa un point à distance. Des images de son grand-père lui revenaient en tête. Quand elle était plus petite et la trainait pour la montrer à tout le monde, comme un prix qu’il venait de gagner. Comment il l’assoyait toujours bien en vue des ‘associés ’ qu’il voulait impressionner. La façon donc il avait de lui dire de se taire et d’écouter, de se tenir à sa place, juste avec ses yeux. La manière donc il avait voulu la donner en mariage à un membre moindre et une famille dangereuse. « Je l’aime pas. » C’était simplement de la loyauté. Son rôle. Elle se devait de le respecter et l’aimer, donc elle jouait le jeu. « L’homme à ses défauts, sincèrement. Mais c’est un survivant Irina, il ne se laissera pas aussi facilement tasser par deux adolescents. Si tu as appris de ton père, lui aussi. Et puis tout le monde sait la réponse à la question de Dimitry. On est ici parce qu’on était dans ses jambes ! Et pour Karina, le reste, c’est juste pour la presse. » Elle ne fut pas vraiment surprise quand Oksana lui avoua avoir passé un accord avec les trois autres. Et elle connaissait mieux que de répondre. À la place, elle resta figée, cligna des yeux lentement. « J’aurais sans doute fait pareille. » Mais elle ne pouvait pas. C’était sa place et celle de son frère en jeu. Et elle ne se mettrait pas à genoux devant personne. Peu importe, ce qu’Oskana avait à dire sur leur sujet Feliks et Maksym descendait plutôt de la blague pour elle. Elle se souvenait de Feliks comme du gamin qui l’avait coincé dans un coin, il devait avoir treize ans et venait de finir sa troisième coupe de vin. Il avait essayé de lui voler un baiser, jusqu’à ce qu’elle lui plante son nouveau poignard dans le pied. Et Maksym n’était guère mieux. Elle vendrait leur peau pour pas cher. « Je ne sais pas par quel miracle ils sont encore en vie Oksana. Mais sincèrement, ça ne peut pas être de bonne nouvelle. Pour aucun d'entre nous. » Elle était à peu près certaine qu’ils avaient passé des ententes avec plusieurs gangs japonais. Si* ils arrivaient vraiment à usurper la place de son grand-père, il allait ruiner leurs familles. « Mais je compte mourir avant de perdre contre ses deux là. Et jamais je ne me joindrais à eux. » Sa fidélité n’était pas à son grand-père, peut-être même pas à Koschei, mais jamais elle ne ferais quelque contre qui pourrais porter leurs noms par terre. « Cette place on la mérite plus que ton frère et plus que Dimitri, on a été dressée par Nadia, Nadia était si forte avant... l'histoire... mais on a été élevée par elle pour être des femmes fortes de pouvoir, sincèrement, si Sergeï garde la main, je préférerais bosser pour toi que pour ton jumeau » Misha baissa la tête, avant de la relever et soutenir Oksana du regard. Elle était définitivement du même moule toutes les deux, mais il y avait qu’un trône après tout. « Donc on doit seulement s’arranger pour que ton frère garde sa place. Je m’occuperais de Koschei en temps et lieu. » C’est ce qu’elle se répétait depuis des années. Toujours plus tard.