Son réfrigérateur était tristement vide comme la plupart des placards de son appartement et cette vision désolait l’Australienne qui, pour couronner le tout, commençait sérieusement à mourir de faim. Pourtant, cette faim elle aurait sans doute pu la faire disparaitre en se préparant l’une des boîtes de conserve qui lui restaient, toutefois c’était la gourmandise qui prenait le dessus sur ces désirs et la seule chose que la jeune femme pouvait accepter d’avaler était quelque chose de sucré. Depuis son retour à New York, elle n’avait pas à craindre de prendre trop de poids à force de manger n’importe comment, pas avec la mission que le NCIS lui avait confié lorsqu’elle se trouvait encore à Los Angeles. Courir, sauter, encore courir … elle n’échappait pas aux entraînements quotidiens de la base de Fort Hamilton et si la jeune femme avait toujours eu l’âme d’une sportive, elle avouait sans mal que ces exercices qu’elle faisait dès qu’elle mettait les pieds à Fort Hamilton avaient le don de la vider de toute énergie. Le soir venu elle peinait à se concentrer sur les informations qu’elle était parvenue à rassembler alors que ses supérieurs attendaient des résultats, comme toujours. Sa dernière vidéo conférence avec ses collègues et également avec Henrietta n’avait quasiment débouché à rien et la jeune femme s’en sentait de plus en plus frustrée. Il y avait beaucoup en jeu même si elle avait conscience que c’était toujours le cas.

Le monde subissait une multitudes de conflits depuis des années, toutefois les Etats-Unis n’appréciaient que très peu que certains de leurs citoyens – d’autant plus au sein de l’armée – fassent passer des armes illégalement dans les pays en conflits et c’était, à priori, ce qui se déroulait à Fort Hamilton, sous le nez du Général de la base que l’Australienne n’appréciait que très peu pour tout dire. Néanmoins, ce jour-là était un jour de repos, l’un de ces jours qu’elle avait mis à contribution pour travailler un peu et creuser pour obtenir les informations qui lui manquaient tout en espérant trouver quelque chose à se mettre sous la dent mais qui pourrait aussi faire patienter le Secrétaire de la Navy qui faisait un peu trop pression sur les supérieurs de la jeune femme qui en faisait les frais. Cependant, le ventre vide, Payson savait qu’elle ne parviendrait pas à rester concentrer bien longtemps ce qui fut la raison pour laquelle elle abandonna la montagne de paperasse qui se trouvait sur la table du salon pour gagner la cuisine où elle ne trouva rien à avaler … il ne lui restait plus qu’à aller en ville même si, comme d’habitude, cette perspective ne l’enchantait guère. Manteau sur le dos, converses aux pieds et sac à l’épaule, Payson quitta l’appartement où elle vivait pour rejoindre à pieds la petite supérette non loin de chez elle. Quand bien même craignait-elle de tomber sur un membre de sa famille, ce n’était pas une raison suffisante pour elle de prendre la voiture pour faire un trajet aussi court et, de toute manière, elle appréciait que trop le fait de marcher pour conduire. Arrivée dans le magasin, la jeune femme prit un charriot, jeta son sac à main dedans et commença à faire tous les rayons jusqu’à ce qu’elle percute le caddie d’une autre personne tandis qu’elle cherchait sa marque favorite de céréales.

La poignée lui rentra si fortement dans le ventre que son souffle se coupa alors qu’elle posait un regard presque assassin sur la jeune femme qui l’avait percuté avant de la reconnaître. « Hey ! Je m’excuse ! J’avais la tête ailleurs… Enfin tu te souviens de moi? Sephora ? » Payson balaya l’air de la main pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas besoin de s’excuser tandis qu’un léger sourire prit place sur les lèvres de l’Australienne pour se faire pardonner à son tour. « Oui je me souviens très bien. » Déclara-t-elle en se remémorant la rencontre avec l’Océanienne plusieurs mois avant sa vie prenne un virage à 180 degrés. « Coïncidence qu’on se recroise d’autant plus qu’un ou deux mois après notre rencontre j’ai appris que j’attendais des jumeaux ! D’ailleurs comme se passe votre nouvelle vie de mère avec deux bébés en même temps ? » Si son sourire était resté dessiner sur ses lèvres durant les quelques secondes qui venaient de s’écouler, parler du jumeaux qu’elle avait perdu en même temps que deux de ses frères la fit bien vite déchanter. Payson avala sa salive avec difficulté et ses mains se crispèrent autour de la poignée du caddie. « Hm … je n’ai … j’ai perdu les bébés. » Lâcha-t-elle avec difficulté en baissant les yeux. Il était toujours aussi difficile pour elle de digérer la chose alors qu’elle désirait depuis tant d’années avoir un enfant. « Mais tu ne pouvais pas savoir … et … et toi ? A en voir ta silhouette tu en as fini avec la grossesse, comment se passe la maternité ? » Demanda-t-elle en tentant de sourire à nouveau même si la douleur qui venait de se réveiller dans sa poitrine lui donnait plus l’envie de prendre ses jambes à son cou et rentrer à toute vitesse chez elle qu’autre chose.

Avoir un enfant avait toujours été son rêve sans bien en comprendre la raison, c’était ainsi et elle n’avait pas cherché plus loin. L’idée de devenir mère l’avait toujours fait rêver quand bien même avait-elle eut quelques difficultés avec la sienne lorsque Carmen avait quitté Corinthe pour Townsville tout juste un an après la naissance des jumeaux. Arizona avait toujours souhaité réussir comme son père l’avait fait avec tous ses enfants. Zéphyr était son modèle, encore aujourd’hui. Malgré son travail, malgré les fouilles qui lui prenaient beaucoup de temps, son défunt père avait toujours été présent pour chacun de ses enfants, les aimant d’un amour sans limite dont tous avaient cruellement manqué suite à son décès. Elle voulait être une aussi bonne mère que son père avait été bon avec le reste de sa fratrie et elle-même, mais avec le temps la jeune femme en était venue à se demander si le destin n’était pas en contradiction avec son désir le plus cher. Par deux fois la jeune femme avait été enceinte et par deux fois elle avait perdu les enfants qu’elle avait attendu, la dernière fausse couche ayant été de loin la plus douloureuse puisqu’elle était liée à la disparition de ses petits frères ou tout du moins l’un d’entre eux étant donné que Phoenix était finalement en parfaite santé. Toutefois, l’Australienne était parvenue à sortir cette dure épreuve de la tête, de la pire manière qui soit, mais elle y était tout de même parvenue quand bien même New York lui rappelait tout ce par quoi elle était passée depuis qu’elle avait quitté la Grèce ou l’Australie des suites de la mort de sa mère.

Elle avait su qu’en acceptant la mission à New York bien des choses reviendraient la hanter au galop, mais elle avait tenu à le faire, elle avait tenu à se prouver qu’elle était capable d’encaisser les choses, qu’elle avait su évoluer et s’endurcir depuis qu’elle était partie de la Grosse Pomme pour faire d’horribles choses en compagnie de l’un de ses cousins. Cependant, la jeune femme ne s’était pas attendue à ce que sa fausse couche lui revienne en plein visage si rapidement. C’était une chose avec laquelle elle avait dû apprendre à vivre et elle savait qu’en retrouvant ses proches il en serait probablement question, mais jamais elle n’aurait imaginé que l’une de ses anciennes connaissances seraient celle à mettre les deux pieds dans le plat. Néanmoins, Arizona ne lui en voulait pas. Comment Sephora était-elle supposée savoir ce par quoi l’Océanienne était passée alors qu’elle avait fui quelques semaines plus tard ? Elle ne pouvait clairement pas, raison pour laquelle la jeune femme s’efforça de lui faire comprendre que ce n’était rien quand bien même ne parvenait-elle pas à cacher son malaise. « Je suis encore plus désolée… Je ne pouvais pas savoir oui mais j’aurais pu tenter d’éviter de toucher la corde sensible directement. » Un petit sourire se dessina sur les lèvres de la demoiselle, un moyen de plus d’essayer de prouver à Sephora qu’elle n’avait pas à s’en vouloir pour avoir été aussi directe. Arizona était supposée être plus endurcie, car après tout c’était bien là la raison pour laquelle elle avait choisi de suivre Elijah : pour s’endurcir et être à même d’encaisser les aléas de la vie bien plus facilement que par le passé, seulement la jeune femme possédait toujours une partie d’elle-même liée à la Arizona du passé, celle bien plus altruiste et douce, celle qui souffrait en silence, mais souffrait quand même.

Chassant rapidement ces pensées de son esprit, l’Australienne focalisa son attention sur la jeune femme face à elle et puisque le sujet de la grossesse avait été lancée et qu’elle savait l’Océanienne être également enceinte lorsqu’elles s’étaient rencontrées, elle dévia aussitôt sur la maternité de Sephora. « J’en ai fini avec la grossesse oui mais pas commencé avec la maternité… » Les sourcils de la brunette se froncèrent quelque peu exprimant ainsi l’incompréhension qui venait de la gagner, mais étant donné l’expression qui prit place sur le visage de la jeune femme, cette dernière n’allait pas tarder à exprimer plus correctement ce qu’elle voulait dire par là. « Je n’ai malheureusement pas été au bout de ma grossesse, j’ai accouché à l’entrée de mon sixième moi de grossesse parce que je n’ai pas voulu arrêter de travailler donc mes deux petits bouts sont toujours à l’hôpital et je ne peux rien faire avec eux… » Mal à l’aise, le nez d’Arizona se fronça tandis qu’elle mordilla sa lèvre inférieure en massant nerveusement sa nuque. Si elle avait pensé être à plaindre des suites de sa fausse couche, à ses yeux mettre au monde des enfants qui finissaient par être en danger n’était pas plus facile à encaisser. La jeune femme finit par se racler la gorge avant de s’adresser à la brunette. « Je suis sincèrement désolée … J’espère vraiment que tout va bien se passer pour eux comme pour toi. » Dit-elle en toute sincérité, appuyant ses mots par un petit sourire qui vint étirer le coin de ses lèvres. « Et si t’as besoin d’aide, de soutien ou simplement de parler n’hésite pas ! On ne se connaît peut-être pas tant que ça, je viens seulement de revenir en ville mais je sais que c’est toujours agréable d’avoir du soutien, qu’importe d’où il vient. » Et pourtant, Arizona avait refusé celui qu’on lui avait proposé, bien trop bornée dans l’idée qu’elle avait que ce qu’elle méritait pour accepter qu’on lui vienne en aide, mais ce n’était pas parce qu’elle avait réagi de la sorte que tout le monde devait le faire et puisque la jeune femme restait au fond la même, proposer son soutien et son aide à Sephora fut tout naturel.

Sa grossesse ... elle n'en avait plus parlé depuis un moment déjà. Elle se souvenait de la fois où son cousin s'y était risqué et plus jamais il n'avait fait la même erreur. C'était un mauvais souvenir qu'elle voulait enfermer au plus profond de son être et ne plus jamais avoir à en parler. Elle savait qu'en restant loin de ses proches ce souhait serait réalisable, Elijah n'étant pas assez fou pour tenter le diable avec elle car aussi douce qu'elle pouvait être, en colère la jeune femme avait véritablement des airs de Hulk. Durant toute la période où elle avait travaillé avec son cousin, l'Australienne avait mis cette colère à contribution, l'utilisant de sorte à ne pas avoir froid aux yeux et à être capable de se transformer en monstre. C'était ce qu'elle avait été pendant plusieurs mois, un monstre. Elle avait du sang sur les mains et sa culpabilité n'était pas prête de disparaître, elle en avait bien conscience. La jeune femme était incapable de se regarder dans un miroir sans faire face à une tueuse, ce qu'elle avait été mais elle faisait de son mieux pour se rattraper quand bien même son passé serait toujours présent en elle, quelque part et toujours prêt à ressurgir pour la hanter. Elle était loin d'être fière de ce qu'elle avait fait, mais perdue comme elle avait pu l'être, Arizona avait vu là un moyen d'échapper à la dure réalité de sa vie, une façon d'extérioriser sa colère envers le monde entier en se vengeant sur des personnes qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Mais à présent, elle faisait de son mieux afin de ne plus être cette personne.

On lui avait offert la chance de prouver qu'elle n'était pas pourrie jusqu'à la moelle et si elle avait hésité, désormais elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour prouver qu'elle en valait la peine. Toutefois, elle savait que revenir à New York signifiait affronter ses démons plus vite qu'elle ne l'aurait souhaité. Evidemment qu'il allait être question de sa grossesse étant donné que dans le mois - ou presque - où elle avait quitté le pays, elle avait également perdu ses bébés en plus de ses frères, du moins l'un d'entre eux visiblement. Mais tout cela, Sephora ne pouvait pas le savoir et même si Arizona avait mal rien que d'évoquer sa fausse couche, elle ne pouvait pas en vouloir à l'Océanienne qui, comme bien d'autres personnes, n'avait plus eu la moindre nouvelle de sa part dès octobre. Néanmoins, elle s'empressa de changer de sujet afin de se concentrer sur une personne tout autre qu'elle-même. Déjà qu'en règle générale elle n'aimait pas tellement que l'attention tourne trop autour d'elle, si en plus c'était pour un sujet aussi délicat que celui de sa fausse couche autant passer directement à autre chose. Ce que lui annonça Sephora ne fut pas bien plus joyeux que ce par quoi elle était elle-même passée plusieurs mois auparavant. Elle pouvait comprendre la culpabilité qui rongeait la jeune femme car toute mère veut le meilleur pour son enfant et lorsque ce n'est pas le cas le sentiment d'échec n'est jamais bien loin, elle le savait très bien. « Tant que ça va bien pour eux, ça ira bien pour moi ! » Un léger sourire naquit au coin des lèvres de l'Australienne. Si elle avait su être aussi positive que Sephora, peut-être aurait-elle évité tout ce par quoi elle avait pu passer ces derniers temps …

Mais ce qui était fait était fait et l'Australienne ne pouvait pas retourner en arrière, elle ne pouvait que se contenter du fait d'aller de l'avant en tâchant de s'améliorer un tant soit peu ce qu'elle commença à faire en proposant son soutien à Sephora, comme quoi les vieilles habitudes ne disparaissent jamais totalement. « C’est gentil pour le soutien mais tu sais je n’aime pas vraiment ressasser ce genre de choses. J’espère plutôt récupérer rapidement mes enfants et pouvoir tourner cette mauvaise page ! Et puis, je pense que tu as mieux à faire que de m’écouter puisque tu es juste de retour. Par contre, si oui tu veux passer des bons moments, sortir, là je suis plus partante pour profiter de ce grand retour dans la grosse pomme, là je suis partante ! » Ce qu'elle pouvait la comprendre. Ressasser les mauvaises choses ou le passé n'était jamais d'une aide, bien au contraire, agir de la sorte enfonçait bien plus dans la misère et c'était parce qu'elle avait agi ainsi qu'Arizona avait mal tourné, elle s'en rendait compte désormais. Son petit sourire toujours au coin des lèvres, elle opina doucement du chef suite à la proposition de l'Océanienne. « Avec plaisir, il n'y a rien de mieux pour se vider la tête de toute manière. Je suis actuellement employée à Fort Hamilton mais le plus souvent je suis libre le soir, il suffira que tu me donnes une date et une heure comme ça je pourrais te dire si c'est bon. » Enfin une personne de son passé qui ne la haïssait pas. Enfin quelqu'un qui allait passer du temps avec elle et lui changer les idées, lui permettre de ne pas voir le mal partout et à cette pensée le visage d'Arizona s'illumina, son sourire se faisant bien plus présent sur ses lèvres.

Au final, Arizona se rendait compte que ces derniers mois elle avait eu cette fâcheuse tendance à croire que le monde ne tournait qu'autour d'elle et que, par conséquent, il aurait dû s'arrêter lorsqu'elle avait été au bord du gouffre. Elle avait conscience de l'égoïsme que cela était mais perdue comme elle avait pu l'être après la perte de ses frères et de ses fils elle n'avait plus pensé qu'à elle et voilà où elle en était désormais ! L'Australienne devait faire de son mieux pour se battre afin de récupérer la confiance des siens et autant dire que ce n'était pas une tâche aisée, encore moins avec sa jumelle. Toutefois, elle savait parfaitement à quoi s'attendre. Lorsqu'elle avait pris la décision de quitter New York pour suivre son cousin elle avait su au moins au fond d'elle que ce choix aurait des conséquences et désormais elle était prête à les affronter, ce qu'elle faisait déjà pour tout dire. Ce n'était pas facile à encaisser mais elle l'avait cherché et ayant toujours été le genre de jeune femme à assumer les conséquences de ses actes, elle ne dérogeait pas à la règle aujourd'hui encore. Elle savait que rencontrer les personnes ayant appartenu à son passé la pousserait à devoir s'expliquer sur certains points concernant les derniers mois où elle n'avait pas donné de nouvelles à qui que ce soit et elle se sentait prête même si, clairement, elle se serait largement passée d'avoir à se remémorer la raison de son départ.

Elle qui avait longtemps rêvé d'avoir des enfants et qui avait tout fait pour - même passer au-dessus du fait qu'elle avait perdu les trois premiers mois de sa grossesse à cause de son coma - à présent elle avait plus ou moins baissée les bras et ne s'attendait pas à être mère avant longtemps. Son temps libre elle le mettait à contribution mais uniquement pour son travail qui lui demandait une grande concentration, d'autant plus lorsqu'il s'agissait d'infiltration, le reste allait attendre. « Je suis incapable de te dire tel jour à telle heure mais c’est dans mes cordes de prendre ton numéro pour te laisser un petit message le jour où ce sera bon ! Oui tu comprends avec les petits et le boulot c’est assez difficile de savoir réellement à l’avance… » A nouveau concentrée sur les paroles de Sephora alors qu'elle était partie dans ses pensées, l'Océanienne posa les yeux sur la brunette et lui adressa alors un petit sourire compréhensif. Évidemment qu'elle ne saurait pas tout de suite à quel moment elle serait libre, pourquoi n'y avait-elle pas pensé ? Arizona avait été résidente en pédiatrie et elle savait qu'avec une naissance prématurée rien n'était joué d'avance si bien que la mère se devait de toujours - ou presque - être libre et de ce qu'elle se souvenait de leur ancienne conversation Sephora était avocate ce qui demandait vraiment beaucoup de temps. « Ne t'inquiète pas, je comprends parfaitement et je te donnerais mon numéro avec plaisir. » Assura-t-elle un large sourire aux lèvres, après tout voir du monde et retrouver une vie sociale seine ne pourrait pas lui faire de mal, au contraire.

« Sinon tu bosses à Fort Hamilton? Tu fais quoi là-bas ? Tu aurais un peu de temps et l’envie pour prendre un café une fois que nos courses seront terminées ? » Les mains de la jeune femme serrèrent un peu plus la barre du caddie afin de s'occuper tandis qu'elle écoutait les questions de la jeune femme, s'assurant que Sephora ait terminé avant de lui répondre son petit sourire toujours présent au coin de ses lèvres. « Oui, hm ... je suis agent du NCIS suite à une très longue histoire familiale dirons-nous. Je suis chargée de m'assurer que tout se passe bien là-bas en étant logée à la même enseigne que les soldats. » Expliqua-t-elle en cachant la vérité avec un naturel déconcertant. Arizona était devenue douée pour cela. Avoir vécu avec son cousin et avoir travaillé avec la mafia lui avait permis d'apprendre à mentir sans être démasquée ce qui n'était qu'un plus lorsqu'elle était en infiltration comme en ce moment-même, ce qu'elle n'allait évidemment pas avouer à Sephora pour des raisons logiques. « Mais je pourrais t'en dire plus autour d'un café, sans problème. Je n'ai rien de prévu de toute manière donc parler ne pourra que me faire du bien. » Ce qui n'était que la stricte vérité cette fois. Étant toute seule dans son appartement, Arizona se voyait mal parler à elle-même ou au mur - ce qui lui arrivait parfois malgré tout - et puis elle appréciait beaucoup la présence de Sephora quand bien leurs "retrouvailles" autour d'un caddie étaient quelque peu atypique.