Une nouvelle sortie pour l’escort boy qu’il était. Ce soir, il avait rendez-vous avec une jeune femme qui ne savait pas ce qu’il comptait faire avec elle ce soir. Une semaine plus tôt, une jeune femme, prénommée Dawn était venu le voir. Il était dans un bar, buvant tranquillement et elle était assez éméchée. Elle lui avait alors demandé ce qu’il faisait avec la femme qui venait de partir aux toilettes. Elle l’avait vu prendre de l’argent. Visiblement, il n’avait pas été assez discret. Donc, il lui expliqua qu’il y avait des choses dont elle ne devrait pas s’occuper. Mais Dawn lui demanda s’il prenait de l’argent pour coucher avec les femmes. Visiblement, elle n’avait pas sa langue dans sa poche. Alors, il lui répondit que c’était bien le cas. Elle sembla pensive, avant de lui demander quelle était ses tarifs. Il fut surprit, mais encore plus en voyant qu’elle avait une alliance. Il était d’accord pour coucher, mais pas pour briser un mariage. Il le lui fit savoir, mais elle lui expliqua que ça n’était pas pour elle, mais sa belle-sœur. Attentif, elle voulait qu’il aille la voir et qu’il lui fasse vivre une super soirée, avec la totale. Amusement, sourire et évidemment sexe. Il accepta, à condition de savoir qui était sa belle-sœur et avoir des détails sur elle, pour pouvoir mieux la cibler, mais surtout avoir son argent en retour. Il fut payé cash, chose qu’il n’avait pas vu avant un premier rendez-vous, mais visiblement, elle devait gagner sa vie plus que convenablement. Ramassant l’argent, il lui demanda où il pourrait trouver la jeune femme et il lui expliqua qu’elle travaillait un magasin de chocolat. Ecoutant, il prenait des notes mentalement, avant que sa cliente du soir n’arrive. Il partit avec elle et une semaine plus tard, le voilà, habillé en smoking trois pièces. Avec une cravate, il était bien décidé à séduire cette femme, qui selon sa belle-sœur, avait besoin d’oublier un homme. Comme Dawn lui avait où il pourrait trouver la jeune femme, il s’y rendait tranquillement. Une fois sur place, il chercha la jeune femme des yeux et finit par la trouver. S’approchant doucement du bar, il se mit à côté d’elle, mais fit comme si elle n’était pas là. Il commanda un whisky et tapota le bar des doigts. Faisant dos à la jeune femme, il regarda autour de lui et se retourna finalement vers elle. Déposant son regard sur la jeune femme, il fronça les sourcils.

Vous êtes Mademoiselle Branigan ? La dirigeante de Wonka's Chocolate ?

Souriant, il remercia d’un signe de tête le barman qui venait de lui envoyer son verre.

Je suis admiratif de votre création culinaire. Je sais que vous devez entendre ça souvent, mais vraiment, j’adore vos chocolats.

Gardant son sourire, il but une gorgée de son verre et continua de la regarder.

Vous êtes jeune pour diriger une telle entreprise, ça ne doit pas être facile tous les jours.

Abraham & Nana ❝ are you a teacher or what ? ❞

Jiji marié… nom d’un chien que l’image était étrange dans l’esprit d’Anastasia. Ils étaient comme les deux doigts de la main, n’avaient jamais été séparés hormis lors du départ de Nana pour Chicago, qui s’était finalement soldé par un retour quelques semaines plus tard. Le savoir marié à Dawn lui donnait une sorte de goût amer dans la bouche. Bien sûr, elle était la première à être ravie pour lui, surtout qu’il donnait l’air d’être sur un véritable petit nuage, mais le bonheur de son frère de cœur la ramenait inlassablement à son propre échec amoureux. Voilà pourquoi elle s’apprêtait à se morfondre en face d’un verre de vin blanc, n’ayant aucune envie de subir un lendemain de cuite atroce en prenant l’option whisky et autres alcools du genre. Elle laissait le temps passer, habillée d’une jolie robe d’un pourpre allant très bien à sa longue chevelure blonde. Nana avait même fait l’effort d’un maquillage particulier, tout en sachant que personne ne se retournerait et que comme toujours, elle allait se rendre à l’appartement qu’elle avait acheté avec Elijah en mode solo. Du moins le pensait-elle dur comme fer jusqu’à ce qu’une espèce de goujat face comme si elle n’existait pas pour commander un whisky. Amère en cette soirée qui s’annonçait diablement mal, Anastasia était prête à lui balancer une réplique qui tue lorsqu’il se retourna. Elle manqua de s’étrangler avec la gorgée qu’elle était en train de boire lorsqu’il s’exprima de façon charmeuse… difficile de ne pas reconnaître son sexy prof de Littérature ! Nana avait recommencé ses études depuis peu et il n’y avait aucune chance pour qu’il la reconnaisse, alors qu’elle faisait partie de nombreux étudiants dans un énorme amphithéâtre. Mais elle se souvenait l’avoir trouvé sexy… le plus étonnant, c’est qu’il l’aborde elle !

« Co-dirigeante » répondit-elle le plus honnêtement du monde.
« C’est mon frère Elijah qui est à la base de tous les chocolats que vous aimez tant. C’est con hein, votre beau compliment ne fonctionne pas ! Mais je vais transmettre, ça lui fera plaisir. » Surtout qu’elle partageait son avis : Jiji était un virtuose du chocolat, et il avait épousé LA personne faite pour lui, puisque sa femme était une virtuose de la grande cuisine… « Je me charge de la vente et de la pub. Et je ne suis plus en mode couches et biberons… quand on veut, on peut non ? Qu’est-ce que vous appelez le « bon âge » pour diriger une entreprise ? Et puis d’abord, monsieur qui ne se présente même pas, vous faites quoi dans la vie ? » Nana savait qu’il était prof, mais loin d’elle l’envie de le crier sur tous les toits. Elle voulait savoir comment il allait se démerder… et ne comptait pas lui faciliter la tâche, ce serait trop injuste !

La répartie de la jeune femme le crispa. Visiblement elle n’allait pas être simple à séduire. Il fallait donc être subtil, mais comment faire, avec une telle femme en face de lui. Il devait bien avouer qu’elle avait du charme. Il avait été attentif à ce qu’elle lui avait dit et il décida de lui rendre la pareille.

Vous êtes donc la devanture des chocolats de votre frère. Si tout le mérite lui revient, ça ne doit pas être agréable d’être mise de côté.

Buvant une gorgée de son verre, il se mit quand même à sourire en coin.

Cependant, vous avoir en devanture, donne très envie de chocolats. Vous êtes comme l’emballage du chocolat finalement. On aime l’emballage, mais on a surtout envie de voir ce qu’il a en dessous et d’en profiter pendant de très longues minutes.

Haussant un sourcil en souriant en coin, il savait qu’elle allait sans doute le descendre en flèche, mais il était là pour une grosse somme d’argent et il devrait rembourser Dawn si cette dernière savait qu’il n’y avait rien eut.

Oh excusez mon impolitesse. Je m’appelle Jethro.

Il donnait toujours son second prénom. Il n’avait pas envie qu’une femme débarquer à son boulot ou chez lui. Il n’avait pas besoin de ça, donc autant donné son second prénom et en général ça amenait les femmes à le fixer d’un air surprit.

Dans la vie disons que j’ai un travail que peu de femmes apprécient. Mais si vous voulez en savoir, ça n’est pas ici qu’il faut rester.

Evidemment, il parlait de son travail d’escort boy, mais il ne savait pas qu’elle était son élève, alors forcément, il ne pouvait pas savoir qu’elle allait sans doute se poser des questions.

Pour ce qui est du bon âge pour diriger une entreprise, ça dépend de votre tempérament. Vous semblez être une femme de poigne. Là je comprend mieux que vous soyez dirigeante et ça me donne toujours envie d’enlever l’emballage.

Avalant une nouvelle gorgée de sa boisson, il fronça les sourcils en la regardant.

Vous semblez pensive. Est-ce que tout va bien ?

Abraham & Nana ❝ are you a teacher or what ? ❞

Autant dire la vérité, Nana avait toujours été extrêmement sensible à la flatterie. Bien qu’elle soit totalement consciente d’être en face de l’un de ses professeurs, l’interdit qu’il représentait semblait diablement tentant. Elle changea donc soudainement d’attitude, passant de la lionne affamée à quelque chose de plus doux et compréhensif… sans pour autant balayer totalement son côté sauvage. Certes, l’image même d’être un emballage ne semblait pas extrêmement flatteur mais la jolie blonde esquissa un petit rire avant de boire une gorgée de son verre de vin. Nana était toujours quelqu’un de pensif. Déterminé et fonceur, bien évidemment, sans quoi elle ne ferait pas une si bonne publicité du Wonka’s Chocolate, mais elle était la première à se poser mille et une question lorsqu’il s’agissait de sa propre existence. Sinon, elle serait encore avec son fiancé et non pas en face d’un homme diablement attirant ayant manifestement autre chose en tête que de lui taper la causette toute la nuit durant. « Songeuse ? Naaan. Jethro, c’est ça ? Je me demande si le coup de l’emballage marche avec toutes les nénettes que vous avez dans votre ligne de mire » avoua-t-elle malicieusement. Ah, Nana n’était pas cruelle. Elle ne comptait pas le faire poireauter toute la nuit ni même le descendre en flamme, elle avait plus de classe que ça. Du moins tentait-elle d’en avoir davantage… après tout, elle restait une fille abandonnée sur les marches d’une église et élevée par un homme de Dieu ! « C’est quoi votre job ? Annoncer la couleur, on verra bien si je suis choquée ou pas… mais j’en doute. Pour me choquer, il m’en faut beaucoup. »

Le fait qu’Elijah se soit marié sans l’avertir était choquant. Mais passer la soirée en compagnie d’un homme attirant… qui trouverait cela choquant ? Un débile mental, il n’y avait pas d’autre mot ! « Dites moi où il faut que j’aille pour découvrir votre emballage à vous, alors ! » s’exclama-t-elle sans l’ombre d’une hésitation avant de lui tendre la main avec fermeté en femme à poigne qu’elle était. « Anastasia. »

Avoir des contrats de la sorte, Abraham en avait peu, mais il les acceptait si le défi était possible à relevé. Il pensait que c’était le cas ici, c’est pour cela qu’il l’avait accepté. Seulement, il n’avait pas du tout reconnue une de ses étudiantes. Pour lui Anastasia serait une cliente comme une autre. La conversation fut légère et il fut amusé quand elle changea de ton. Hochant la tête quand elle prononça son prénom, il écouta ce qu’elle avait à lui dire.

Disons juste que ça peut marcher parfois. Soit ça marche, soit je fini la soirée seul, mais comme tout jeu on peut perdre ou gagner.

Jouant avec son verre, il regarda la jeune femme. Dawn lui avait dit qu’elle avait un sacré caractère, mais elle ne lui avait pas dit qu’elle pouvait dire ce genre de choses. Il n’avait pas pensé devoir donner son job. Il aurait pû dire qu’il était enseignant à l’université, mais il ne voulait pas être retrouvé. Il fallait qu’il trouve autre chose et en temps normal, il disait la vérité. La jeune femme disait ne pas être choquée facilement, alors, il se lança.

Je suis escort boy.

Fixant la jeune femme, il voulait voir sa réaction face à sa réponse. Finalement, il avala une gorgée de sa boisson, avant de l’écouter reprendre la parole. Il en fut amusé et se mit à sourire.

Enchanté Anastasia.

Soupirant doucement, il continua de la regarder, avant de répondre à ses paroles.

Pour découvrir, il faudrait aller à l’hôtel. A moins que vous ne préféreriez que ça soit chez vous.

Certaines femmes préféraient faire l’amour dans leur propre lit, donc si c’était le cas de la jeune femme, il suivrait. Avalant la dernière gorgée de sa boisson, il se mit face à la jeune femme.

Où voudriez-vous vous rendre Anastasia ? Y aurait-il un restaurant et un hôtel dans lequel vous rêvez d’aller à New-York ? Dites-le moi et nous y allons tout de suite.

Abraham & Nana ❝ are you a teacher or what ? ❞

Certes, Anastasia avait été élevée par un pasteur, mais cela ne faisait pas d’elle quelqu’un de coincé ou encore de prude. Elle avait su évoluer avec son temps et contrairement à Elijah, que n’importe qui pouvait faire rougir, elle se targuait d’avoir une assez bonne résistance aux chocs quels qu’ils soient… la preuve, ne venait-elle pas justement de rompre ses fiançailles récemment ? On ne la voyait pas déprimer ou être encore plus hargneuses qu’en temps normal. La jolie blonde conservait au contraire une certaine constance, avec fierté, et ce fut sans doute la raison pour laquelle un simple sourire s’afficha sur ses lèvres face à l’annonce du professeur. Il était malin. Il avançait à couvert, pour ne surtout pas entamer sa véritable existence et ça, n’importe qui aurait pu le juger digne de respect… même quelqu’un comme Nana. Elle ne but pas une seule gorgée en vue de se « remettre » et se contenta de se pencher vers l’homme, malicieusement. « Bah voilà, c’était pas la mer à boire et les poissons avec… » avoua-t-elle sans l’ombre d’une gêne. Il faisait ce qu’il voulait pour vivre, elle n’était personne pour juger… ce qui effrayait en revanche la jeune femme, c’était plutôt le fait de le savoir son prof sans pouvoir dire la vérité. Si elle ouvrait les vannes, il allait fuir à grandes enjambées et ils passeraient tous deux une très mauvaise soirée. « Vous laissez toujours les femmes décider ? Mais j’vous préviens… si vous chercher une femme riche, vous vous plantez de cible. Je suis fauchée comme les blés en ce moment ! » Voilà qui n’était pas tout à fait vrai… mais Nana restait quelqu’un de type « fourmi ». Elle préférait épargner pour plus tard, afin de ne jamais être surprise par les différents aléas de l’existence. Choix avisé, après tout !

« Il y a bien un hôtel pas loin de Central Park… il paraît que leurs suites sont d’un luxe honteux ! Un peu comme si j’avais juste envie d’être traitée comme une princesse. Mais vous êtes aventureux ou plutôt frileux, comme escort boy ? » Nana se sentait capable de tout oser ce soir. Qu’importent ses principes, qu’importe son éducation… elle descendit le reste de son verre et haussa les sourcils comme si elle poussait ce « Jethro », se nommant en vérité Abraham, au défi. Allait-il la suivre, ou prendre les devants ? Tout semblait possible…

La situation était assez nouvelle pour lui. D’habitude ses clients savaient à l’avance ce qu’il pouvait proposer. Elles savaient qu’il acceptait de sortir pour dîner, se montrer avec elle en société, en général plus avec des femmes riches pour ne pas fréquenter les mêmes endroits et personnes qu’il pourrait croiser tous les jours. C’était ce qui était également intéressant. Ce soir il était dans un endroit qu’il connaissait, mais pas avec des gens qu’il avait déjà vu. C’était donc un bon point. En tout cas, c’était ce qu’il pensait face à la jeune femme. Cependant, avoir un contrat par une autre personne que la femme qu’il a pour la soirée n’était pas ce qu’il préférait. Mais ce soir, il devait aller jusqu’au bout de ce que Dawn lui avait demandé et il comptait bien le faire, parce qu’elle avait déjà payé. Après si ça n’allait pas jusqu’à tout ce qu’elle avait demandé, il irait lui en parler et la rembourser. Cependant, Anastasia semblait réceptive à ce qu’il disait. Il ne savait pas si c’était bon signe ou pas, mais se demanda pourquoi elle aurait besoin de lui, alors que physiquement elle ne devait clairement pas avoir de mal à avoir un homme. Dawn lui avait expliqué qu’avec son ex, il y avait eu des complications et que ça s’était terminé. Elle n’avait pas dit plus, donc Abraham avait dû faire avec le peu d’informations qu’il avait reçu.

Non, d’habitude les femmes savent déjà ce que je propose et je sais d’avance ce qu’elles veulent de moi. Mais ça n’est pas l’argent que je cherche pour ce soir.

Etant déjà payé, il se fichait que la jeune femme le paye ou pas. Il devait juste l’amener à passer du temps avec lui et aller plus loin. En l’écoutant lui répondre sur l’endroit où elle voulait aller, il hocha la tête.

Tout dépend de la définition que vous donnez à ces deux termes. Pour ma part je suis du genre à aller au bout de tout ce que les femmes me demandent.

Sauf peut-être devoir partager la femme avec un autre homme. Il n’avait rien contre les homosexuels, c’est juste qu’il ne se voyait pas dans le même lit qu’un autre homme même pour donner du plaisir à une femme. Du coup, en la voyant boire le reste de sa boisson et sa façon de le regarder, il but à son tour la fin de son verre et sortit de quoi payer les boissons, avant de se tourner pour sortir de là avec elle. Une fois à l’extérieur, il posa sa main dans le bas de son dos.

Ma voiture est là-bas.

Ils étaient assez loin de Central Park, donc à elle de voir comment elle voulait s’y rendre. Lui pouvait laisser sa voiture et venir la chercher plus tard, ça ne le dérangeait pas. Cependant, avec ce qu’elle avait dit plus tôt, il ne lui laissa pas le choix, la faisant aller vers sa voiture. Ouvrant la portière, il la laissa monter du côté passager et ferma la porte. Allant côté conducteur, il mit sa ceinture et démarra pour aller vers l’hôtel qu’elle voulait. Pendant le trajet, il resta silencieux. Il n’était pas du genre expansif, sauf quand on le lui demandait. Malgré tout, il prit son portable, celui spécial pour ce métier et le donna à la jeune femme.

Demandez la chambre de votre choix et tout ce que vous voudrez.

Elle voulait aller dans cet établissement, alors autant voir les choses en grand. Il avait de quoi payer. Champagne, chocolats, repas complets. A elle de décider tout ce qu’elle voudrait dans cette fameuse chambre.

Abraham & Nana ❝ are you a teacher or what ? ❞

Autant dire que Nana n’aurait jamais pu imaginer que cette soirée pourrait se poursuivre de cette manière. Elijah n’allait jamais la croire lorsqu’elle lui dirait qu’elle avait justement croisé la route d’un escort boy… peut-être valait-il mieux qu’il ne soit pas au courant, peut-être. Son jumeau de cœur était plus croyant qu’elle ne le serait jamais, et verrait sûrement d’un très mauvais œil le fait qu’elle puisse côtoyer ce genre d’âme jugée en perdition. Pire, s’il apprenait que Dawn était derrière tout ça, il ferait une syncope sans attendre l’aube… Nana en voudrait probablement à la jolie chef pour la forme, mais cette animosité ne durerait sûrement pas. Après tout, la vie de personne n’avait jamais été en jeu, et si elle passait une magnifique soirée ainsi qu’une superbe nuit, il n’y avait aucune raison pour qu’elle ne soit pas ravie de cette initiative de sa belle sœur… pour le moment, Nana jouait pleinement le jeu, allant jusqu’à prendre le portable en main pour réserver la suite royale. Elle ne le faisait pas seulement pour elle, mais également pour ce professeur qui ne devait pas avoir fait ce genre de choses si souvent… l’avait-il déjà fait, à vrai dire ? Elle le voyait très mal dans la peau d’un homme déraisonnable, ou même du genre à se rendre à Vegas pour y ferrer un gros poisson, bien qu’il soit escort boy. Ce qu’elle pouvait en revanche se demander… c’était la raison d’un tel métier alors qu’il enseignait les Lettres à merveille ! « Un homme frileux va juste choisir un hôtel normal, avec une tarification normale parce qu’il sait qu’il ne reverra pas la femme avec qui il va passer la nuit. Un aventurier… se moque des conventions, va au-delà de ses désirs, ose les choses les plus timbrées sans se soucier des conséquences. Alors mon cher… du genre à mettre une veste sur vos épaules ou à affronter le grand froid torse nu ? » Après être passé à l’accueil du palace juste en face de Central Park, Nana avait questionné Abraham en plein ascenseur, alors qu’ils étaient seuls. Sans doute l’alcool la poussa à la suite, puisqu’elle s’empara des deux pans de sa chemise pour mieux lier furieusement ses lèvres aux siennes. Nana n’avait plus été embrassée depuis sa séparation… et ce baiser fut des plus agréables, tant et si bien qu’elle s’éloigna de lui mais à regret. « Pas mal » fit-elle non sans lui offrir un clin d’œil, pour lui faire comprendre que cela avait été bien mieux que ça.

Le simple fait de rentrer une carte magnétique dans l’ouverture de la porte de la chambre la fit frissonner de plaisir. Nana pénétra à l’intérieur en possédant une lumière dans son regard bleuté qu’elle ne put décemment cacher. L’alcool la désinhibait totalement, certes… mais il y avait tout de même une part d’émerveillement à la base. Elle n’hésita pas à se ruer sur le lit, sautant dessus à pieds joints, un délirium total jusqu’à ce qu’elle ne se mette sur les genoux, commençant à défaire lentement, sensuellement les boutons de sa robe. « Vous faites la cour d’habitude, Jethro ? » Elle se stoppa. On ne sait jamais, qu’il veuille le faire lui-même…

Une fois en voiture, il donna son portable à la jeune femme pour qu’elle réserve la chambre de son choix et tout ce qu’elle voudrait. Il n’avait pas de limite de paiement de ce coté là, donc elle pouvait faire ce qu’elle voulait. Pour l’instant tout se passait bien et la jeune femme semblait plus que coopérative. Une fois sur place, il ouvrit sa portière, puis la porte de l’hôtel, allant à l’accueil chercher le passe et il écouta ce que la jeune femme lui disait. La question de la jeune femme était intéressante. Quel genre d’homme était-il ? Pour ce soir aventurier sans aucun doute. En temps normal plutôt frileux. Il ne cherchait pas à avoir une femme à son bras, pour être en couple. C’était quelque chose qui viendrait comme ça un jour. Il ne cherchait pas à pousser les choses. Si ça devait arriver, ça arriverait. Seulement, il n’eut pas le temps de répondre, car la jeune femme attrapa sa veste et vint l’embrasser. Il ne savait pas à quoi cela était dû, mais il en profita pleinement, donnant en retour. A ses paroles, il ne dit rien et esquissa un sourire à son clin d’œil. Se retrouvant devant la porte de la chambre, la jeune femme ouvrit la porte et elle fonça vers le lit. Amusé, il ferma la porte derrière lui et avança dans la pièce, la regardant. Elle semblait très heureuse ce soir. Il ne savait pas pourquoi, mais ça serait sans doute à son avantage pour la suite des évènements. La voyant ensuite se stopper, pour le regarder, tout en ouvrant sa robe, il comprit que c’était à lui de jouer. Avançant vers elle, il fut surprit par sa question, mais il continua, jusqu’à arriver au lit où elle était et il posa ses mains sur les boutons de sa robe, pour enlever les derniers fermés, tout en la regardant dans les yeux.

Pour ce boulot, je n’en ai pas besoin. Sauf si ma cliente me le demande.

Dis comme cela, il savait que ça pouvait rebuter, mais c’était vrai. D’habitude, il avait l’argent et savait donc ce qu’il avait à faire. Pas besoin de demander plus. Finissant d’enlever les boutons de la robe de la jeune femme, il lui enleva complètement le vêtement. Posant sa main sur l’épaule droite de la jeune femme, il fit glisser ses doigts vers sa nuque, où il vint déposer un baiser. Puis, il fit glisser ses lèvres vers l’autre côté, à gauche. Il prit son temps pour y aller, cherchant à savoir ce que la jeune femme aimait et quel endroit de cette partie de son corps était plus réceptif. Puis, elle remonta vers sa mâchoire, la mordillant et enfin à ses lèvres. Il l’embrassa bien plus longtemps que ce qu’elle avait fait dans l’ascenseur. Après tout, cette fois-ci, ils pouvaient en profiter.

Voulez-vous boire ou manger quelque chose ?

Il savait qu’elle voudrait sûrement autre chose que manger ou boire, mais il avait été grassement payé, donc autant qu’il fasse des propositions. C’était aussi ça son boulot. Amener la jeune femme à lui, ici, mais également faire en sorte qu’elle soit satisfaite sur tous les plans.

Je suis à votre service ce soir, alors dites-moi ce que vous voulez et vous l’aurez.

Abraham & Nana ❝ are you a teacher or what ? ❞

« Naaaan. Je ne suis pas romantique dans mon genre… soyez naturel. Je ne suis pas du genre à ordonner des choses. » Il ne fallait pas croire qu’elle n’ait aucun caractère, d’autant qu’il avait pu voir le contraire lors de leur rencontre dans ce pub, mais dans l’environnement personnel, Nana n’était pas du genre à se la jouer maîtresse de maison qui donne des ordres sans discontinuer, ayant horreur qu’on la contredise. Elle aimait bien qu’on la challenge aussi, c’est ça qui l’intéressait. Les gens trop mous avaient une fâcheuse tendance à lui flanquer de l’urticaire et puisqu’elle faisait quelque chose qu’elle n’avait jamais fait auparavant… autant qu’elle en garde un excellent souvenir. Cependant, si les baisers d’Abraham étaient particulièrement délectables et lui donnaient tous un goût fabuleux de reviens-y, il finit par s’éloigner en la laissant en sous-vêtements en dentelle rouge, lui proposant ni plus ni moins à manger comme s’il était logique de la frustrer de cette façon… diable, il était temps de remettre les pendules à l’heure. « C’est souvent ton genre de frustrer tes partenaires ? »/b] D’un coup d’un seul, sans prévenir, Nana était passée au tutoiement de façon on ne peut plus naturelle. Elle se releva d’un même temps du lit, poussant le jeune homme sans violence aucune contre l’un des grands fauteuils confortables à portée de main pour mieux se placer à califourchon sur lui et reprendre le baiser sulfureux où il s’était arrêté.

[b]« On mangera plus tard » murmura-t-elle, sans savoir pourquoi ni comment elle s’apprêtait à se donner sans condition à un presque parfait inconnu, alors qu’il s’agissait de son professeur. Nana n’avait pas soufflé un mot là-dessus, comme si c’était une honte, alors qu’il n’en n’était rien… elle s’en moquait, mais l’inverse risquait de ne pas être vraie le moins du monde. Cela dit, pour l’instant, elle défaisait à son tour les boutons de la chemise d’Abraham, après avoir placé ses mains à lui contre ses hanches pour qu’il n’hésite pas à la toucher. « Ce que je veux ? Toi. Maintenant. » Finalement, Nana se surprenait à donner des ordres… mais d’un autre côté, ils seraient sûrement égaux puisqu’elle doutait qu’il ne veuille pas la même chose. Sans quoi il n’aurait pas accepté de rentrer dans cette magnifique suite en sa compagnie, n’est-ce pas ?

Avoir des clients qui savent ce qu’elles veulent aidait toujours Abraham. Au début ça l’avait énormément aidé. Il était arrivé sur ce marché du travail sans rien connaître. Du coup, avoir eu des femmes qui savaient ce qu’elles voulaient avait été d’un grand secours. Avec le temps, il avait apprit à savoir ce qu’une femme voulait. Du coup, quand il avait eu des femmes peu sûres d’elles, il avait pû offrir des choses qu’elles n’osaient pas forcément demander. Ce soir, Anastasia semblait parfaitement maitresse d’elle-même et de ses décisions. En l’écoutant parler, il hocha doucement la tête. Il se mit au travail, en s’occupant d’enlever la robe de la jeune femme et de l’embrasser, pour s’occuper d’abord de sa nuque. Puis, il proposa tout autre chose et à sa façon de répondre, il comprit que cette coupure n’avait pas été la bienvenue. Il n’eut pas le temps de répondre qu’elle se levait pour l’amener vers un fauteuil, ou plutôt le faire reculer pour qu’il s’y assoir. Se laissant faire, il ne cessa de la fixer. En la voyant venir s’asseoir sur ses genoux, il serra les jambes, pour qu’elle puisse bien s’asseoir et il se retrouva à nouveau embrassé. La brunette s’occupa d’amener ses mains sur ses hanches et il ne dit rien à sa réplique. La nourriture serait pour plus tard, pas de problème pour lui. Sentant ses mains sur lui, il continua de la regarder, sans bouger. Elle ouvrait sa chemise et il l’a laissa faire. Elle exprima donc son envie et il enleva rapidement sa veste, puis sa chemise quand elle l’eut ouverte entièrement.

C’est donc ça affronter le grand froid torse nu ?

Il eut un sourire en la regardant, venant déposer des baisers sur sa nuque à nouveau.

Vous ne me semblez pas froide pourtant …

Faisant glisser ses mains dans le dos de la jeune femme, il en amena une vers son ventre.

Vous semblez être tout le contraire.

Arrêtant de l’embrasser, il se redressa et fit glisser ses deux mains dans le dos de la jeune femme pour venir dégrafer son sous-vêtement. Enlevant la première bretelle, il suivit son ascension par des baisers. Il fit pareil avec la seconde bretelle, puis il lui enleva le sous-vêtement, avant de s’attaquer à cette peau dévoilée. Elle le voulait maintenant, mais il avait bien envie de jouer avec patience. Dawn n’avait pas dit depuis combien de temps Anastasia était séparée de son petit ami, alors il comptait bien le découvrir. Après tout, si elle n’avait pas été touchée par un homme depuis longtemps, elle pourrait vite craquer, sinon elle aurait de la résistance face à lui et ça pourrait même se retourner contre lui.

Abraham & Nana ❝ are you a teacher or what ? ❞

Nana n’était pas séparée de son fiancé depuis des lustres, mais cela n’avait rien à voir avec ce qu’elle était en train de vivre maintenant. Par le passé, elle était même plutôt coincée et peu branchée par tout ce qui touchait à l’union sulfureuse de deux corps. Elle préférait mille fois privilégier les sentiments, le partage, voire même l’intellectuel… mais si Abraham était son professeur, ce genre de moment de se renouvellerait pas, n’est-ce pas ? Il fallait donc qu’elle en profite, chose qu’elle fit sans même chercher à se soustraire à son propre désir. Elle effeuillait par conséquent son futur partenaire avec des doigts passablement assurés, qui ne tremblaient pas et n’éprouvaient pas la plus petite hésitation. Sans doute l’alcool l’aidait-elle à se lâcher davantage dans cette étreinte particulièrement passionnée, alliant baisers volés et furieux tandis qu’elle s’adonnait bientôt à la découverte de son torse à l’aide de ses lèvres. Bientôt, malicieusement, elle ne put s’empêcher de déposer un petit suçon sur l’un de ses pectoraux, comme si elle voulait que cette étreinte ne soit pas qu’une parmi tant d’autres… ce que Nana ignorait, c’est qu’il avait été tout de même payé par quelqu’un. Pour l’instant, dans sa grande naïveté, elle pensait qu’il acceptait de faire un extra dans son quotidien d’escort boy. Belle naïveté bien entendu, mais elle ne voulait pas rompre le charme en posant ouvertement la question, pas alors qu’elle craignait la réponse…

« Si tu as froid ce ne sera bientôt plus le cas, tu peux me faire confiance… et tu peux me dire tu ! » Nana ne voulait surtout pas qu’ils échangent des politesses trop exacerbées dans un moment pareil. Ils s’apprêtaient à être intimes, n’est-ce pas ? C’est exactement ce que signifiait le fait que Nana ait empoigné brusquement la ceinture d’Abraham pour l’enlever d’un coup sec, la laissant par la suite se heurter au sol tandis qu’elle s’occupait de son pantalon. Bientôt, ils furent à égalité, un sous-vêtement chacun et leurs lèvres s’adonnant à un tango particulièrement vif. Autant dire que Nana n’avait pas d’appétit pour quoi que ce soit d’autre que le quarantenaire qu’elle maintenait entre ses bras que d’aucun aurait pu juger frêle. Mais elle ne tremblait pas, n’hésitait pas. Au contraire, elle était particulièrement sûre de ce qu’elle voulait… « Tu ne sembles pas froid non plus ni même à t’intéresser encore à de la bouffe ! » nota-t-elle avant de lui mordiller légèrement le lobe de l’oreille droite, constatant malicieusement que cela ne semblait pas le rendre insensible…

La soirée avait prit le tournant qu’elle devait prendre. Abraham n’avait pas pensé que la jeune femme aurait été aussi sûre d’elle, mais c’était agréable. Au moins, il était certain qu’il n’aurait pas besoin de négocier ou d’être rassurant pour commencer. Du coup, il se retrouva assit sur un fauteuil et la jeune femme s’installa sur ses genoux. La laissant déboutonner sa chemise, il l’aida à l’enlever et se laissa faire, serrant les dents quand elle changea ses baisers par ses lèvres qui le marquèrent. Il fut amusé par la chose, mais n’en dit rien. Il savait que les clientes suivantes n’apprécieraient pas, mais il savait aussi que ça lui laisserait le temps de profiter du calme. Il n’irait pas tout de suite voir ailleurs. S’il était marqué, ça répugnerait plus d’une cliente et il ne pouvait pas se permettre de perdre qui que ce soit. Bref, il n’en dit rien, appréciant plutôt l’assurance de sa partenaire. Abordant le sujet du chaud et du froid, il l’écouta lui répondre et il se mit à sourire.

Si tu veux …

Il eut un sursaut quand la jeune femme attrapa sa ceinture. Elle était décidée et il ne ferait pas marche arrière. L’aidant, ils se retrouvèrent en sous-vêtement et il fut amusé par ses paroles. Quand elle mordilla son oreille. Brusquement, il l’attrapa par les hanches et se leva du fauteuil, pour aller vers le lit, où il s’allongea avec la jeune femme sous lui.

Disons que ça n’est pas de la nourriture dont j’ai faim.

Embrassant à nouveau sa partenaire, il caressa son corps de ses mains, avant de les passer dans son dos, pour enlever le premier sous-vêtement de trop. Il ne prit pas la peine de regarder où ce bout de tissu tombait derrière eux. Il prit plus soin de combler la peau de la jeune femme. La peau nouvellement découverte lui donnait envie de s’y aventurer, mais il prit le temps de découvrir sa nuque à nouveau. Puis, il descendit vers son décolleté et prit son temps pour découvrir ce nouveau territoire dévoilé.

Abraham & Nana ❝ are you a teacher or what ? ❞

Nana avait toujours été plus ou moins une femme sachant ce qu’elle souhaitait dans la vie. Sans doute ce genre de réflexe était-il né par la force des choses mais il n’en demeure pas moins qu’elle voulait cet homme. Elle avait beau savoir qu’il s’agissait de son professeur et que les complications ne manqueraient pas de se heurter à elle par la suite, la jolie américaine se mettait lentement à posséder cet homme presque vulgairement offert et la laissant s’aventurer où elle voulait sans même lui mettre la moindre barrière. Elle fut presque surprise qu’il la soulève soudainement pour mieux l’allonger sur le lit, dans le coin de la chambre, reprenant les rennes de la situation sous le regard passionné de sa future partenaire. Nana, à son tour, n’évoqua pas la moindre réticence et s’abandonna complètement à ses caresses, n’éprouvant pas non plus de honte face au fait d’être désormais complètement nue face à Abraham. Mieux, elle entoura les hanches de l’homme de ses cuisses, faisant ainsi lentement descendre le dernier vêtement qu’il portait à son tour pour qu’il n’y ait pas l’ombre d’une inégalité entre eux. Certes, un long silence s’était instauré entre les deux futurs amants, mais les paroles n’étaient guère importantes… seuls comptaient les soupirs, les gémissements et autres marques sonores de leurs plaisirs respectifs, car il est bien évident que Nana ne fut pas en reste en laissant ses mains découvrir à leur tour ce corps offert à elles, descendant progressivement vers l’intimité de l’homme malheureusement dévoilée à beaucoup trop de femmes. L’espace d’un instant, la jeune femme eut conscience de ne pas être mieux que beaucoup d’autres, étant donné qu’elle n’avait pas laissé le choix à Abraham de se raviser… se plaignait-il ? Elle n’en n’avait pas l’impression.

Bientôt, Nana ne manqua pas de se repaître de la cambrure qu’il lui offrait face au massage effectué par ses mains lentes, habituées, cruelles. Elle savait qu’il ne résisterait pas longtemps avant de lui offrir lui-même le coup de grâce, qui l’empêcherait de continuer sa petite torture lui provoquant un extraordinaire plaisir. D’ailleurs, avant qu’elle ne s’empare à nouveau des lèvres de l’homme et qu’elle n’en mordille légèrement l’une d’entre elles, elle murmura : « arrête de résister, je sais que tu le veux autant que moi. » La messe est dite, comme dit le proverbe. Ils n’avaient aucune raison de se retenir, à priori… même si Nana était en possession d’informations qu’Abraham ne pouvait guère imaginer.

La patience, Abraham l’avait apprit à l’armée. Savoir repousser ses limites et réfléchir avant d’agir. Bien des principes qu’il avait amenés dans sa vie, sans réellement s’en rendre compte au départ. Aujourd’hui, il savait qu’il avait du sang froid et il ne paniquait pas vite. Seulement, s’il savait qui était cette jeune femme, autre que la belle-sœur de Dawn, il aurait clairement paniqué. Cependant, comme ça n’était pas le cas, il préféra en profiter, amenant la jeune femme sur le lit et s’allongeant sur elle. Avec le temps, il avait apprit à savoir ce que les femmes aiment, il faisait donc en sorte que ça soit le cas pour sa partenaire. Appréciant les sons qu’elle émettait, il en profitait pleinement. C’était à son avantage et il prit grand soin de la jeune femme. Cette dernière décida de les mettre à égalité et il se laissa faire. Il n’attendait que cela à vrai dire. Une fois nu comme la jeune femme, il continua d’en profiter, avant d’écouter ce qu’elle disait. La résistance, ça aussi il l’avait apprit à l’armée. Il ne pû s’empêcher de lâcher un long soupir. Il pouvait lâcher prise et c’est ce qu’il fit. En oubliant même le principal, de se protéger. D’habitude, il le faisait, mais cette fois-ci, c’était différent et il en oublia tous ses principes, se donnant simplement à cette femme qui lui avait retourné la tête en seulement quelques heures. Fixant la jeune femme dans les yeux, il voulait voir toutes ses émotions à travers son regard et sur son visage. Il prit son temps et prit possession de son corps. Il attendit un peu, le temps qu’elle s’habitue à lui et commença à bouger. Faire plaisir et donner du plaisir à ses partenaires, c’était son boulot. C’était bien ce qu’il comptait faire ce soir et il en apprécia chaque minute, chaque seconde. Il avait bien comprit qu’Anastasia n’était pas facile à avoir. Dawn lui avait bien décrit la jeune femme et il avait vu par lui-même qu’elle n’était pas du genre à être un vrai paillasson pour les hommes. Il préférait cela à une femme soumise à un homme qui ne la mériterait pas. La brunette savait ce qu’elle voulait et il était content d’avoir une femme de poigne avec lui ce soir. Finalement sa soirée ne serait as aussi monotone qu’il l’avait imaginé. Venant l’embrasser, tout en continuant à se mouvoir en elle, il les fit se retourner, pour qu’elle soit au-dessus de lui.

A quel point le veux-tu ?

Il reprenait ses paroles, pour qu’elle choisisse le rythme et ce qu’elle voulait pour cette nuit qui ne faisait que commencer. Tout en la laissant prendre les choses en main, il la caressa. Appréciant ce corps magnifique qu’il avait sous les yeux et sous ses doigts. La toucher était très agréable et il pouvait aller là où il voulait, elle ne disait pas non. Ses hanches, son ventre, sa poitrine, sa nuque. Ses mains étaient plus que baladeuses.

Abraham & Nana ❝ are you a teacher or what ? ❞

Nana se faisait de plus en plus entreprenante, malicieuse, désireuse d’aller plus loin. Il n’était plus question de faire machine arrière et de toute évidence, aucun des deux ne le pourrait. Leur désir crevait presque le plafond et il était d’ailleurs étonnant qu’ils aient résisté jusque là. La question d’Abraham lui arracha un sourire carnassier, avant qu’elle ne s’étonne qu’il la fasse passer au dessus. Elle le dominait désormais de tout son désir, laissant les mains de l’homme la parcourir sans y mettre le moindre frein. A quel point le voulait-elle ? Il ne saurait imaginer. « Je te veux, c’est tout » murmura-t-elle à voix suffisamment basse pour qu’il l’entende, mais faisant en sorte qu’il soit bien le seul. Nana n’avait jamais été exhibitionniste, elle était même tout l’inverse. Sans éprouver la plus petite timidité, elle aimait que quelqu’un soit à elle et point barre, sans faire profiter les autres. Peut-être était-ce une pointe d’égoïsme étant née par la force des choses… ce soir, Abraham était à elle et à personne d’autre, sans se douter qu’une sorte de jalousie pointait le bout de son nez rien qu’à imaginer que bientôt, il irait oublier cette nuit dans les bras d’une nouvelle femme à combler moyennant un pécule en échange. « Et toi, à quel point es-tu prêt à attendre ? » Vaste question. Sachant que Nana avait atteint son paroxysme d’attente et qu’elle ne pouvait décemment plus se permettre une seconde de plus d’attente…

Lentement, sensuellement, elle bougea son buste jusqu’à ce qu’il puisse se fondre littéralement en elle, la possédant désormais d’une toute nouvelle manière alors qu’elle poussait un long soupir de plaisir. Discret, mais bien présent. Elle commença à se mouvoir avec langueur, profitant de leur union comme si elle pouvait cesser dans la seconde. Nana n’était pas du genre à faire les choses et à les oublier tout de suite après… bien au contraire, elle voulait profiter de tout ce qui lui était offert, et en l’occurrence, tandis qu’elle se mouvait sensuellement au dessus d’Abraham, sentant son plaisir croître au fil des minutes, elle profitait bien davantage qu’au cours de l’intégralité de sa vie passée avant aujourd’hui.

Se retrouvant sous la jeune femme, pour qu’elle dirige, il en profita pour la caresser et découvrir son corps, de ses mains. En écoutant la réponse à sa question, il ne dit rien, mais un léger sourire planait sur ses lèvres. En écoutant ce qu’elle disait de plus, il la fixa dans les yeux. Il devait avouer qu’il n’y avait pas encore songé jusqu’à maintenant. En continuant de la regarder, il ferma les yeux, en profitant pleinement du plaisir qu’elle lui donnait. C’était étrange. Abraham savait qu’il ne devait pas analyser. Au début de ce boulot, il le faisait. Il se sentait sale, mal à l’aise. Il avait fait tout ça pour de l’argent, pour pouvoir être sûr d’avoir de quoi payer ses factures. Mais avec le temps, il y avait prit un certain plaisir qu’il mettait très loin au fond de son subconscient. Seulement ce soir, ça n’était pas l’escort-boy qui prenait du plaisir. C’était bien lui, Abraham. C’était pourtant un contrat comme les autres, mais cette femme lui faisait ressentir des choses qu’il n’avait aucun jamais ressentit. Non, il ne fallait pas qu’il aille plus loin. Il fallait laisser son cerveau de côté et profiter plutôt de cette femme. Alors, il ouvrit les yeux et il passa ses bras autour de la jeune femme. Continuant de la caresser, il ne dit plus rien. Les mots n’avaient pas besoin de venir. Il fallait simplement se laisser aller au plaisir que l’autre offrait. En tout cas, il voyait les choses ainsi. Alors, il vint chercher les lèvres de sa partenaire, pour l’embrasser à nouveau. Se redressant, il était assit, collé contre la brunette. Il eut un sourire et il embrassa son épaule, tout en bougeant au même rythme que sa partenaire. Le philippin avait éteint son cerveau et il profitait pleinement de l’instant, bien conscient que ça faisait très longtemps qu’il n’avait pas prit autant de plaisir avec une femme. De ses lèvres, il découvrit à nouveau la peau de sa partenaire, tout en suivant son rythme, près à se donner totalement à elle. Mais, il comptait bien la faire chavirer en premier. Là ça n’était pas l’escort-boy qui pensait, mais l’homme. Abraham étant partageur, il était du genre à donner avant de recevoir et c’était exactement ce qu’il voulait faire cette nuit. Que la jeune femme trouver son compte, avant lui.

Abraham & Nana ❝ are you a teacher or what ? ❞

Nana n’aurait pas imaginé une seconde que sa soirée en dilettante prenne une telle tournure. Mais la donne la fit délicatement sourire alors qu’elle s’abandonnait littéralement à cette étreinte aussi sulfureuse qu’inattendue. Sauf que cette fois-ci, elle ne comptait pas du tout partager ce moment en le racontant à son jumeau de cœur, Elijah. Cela resterait son petit secret, du moins tant que Dawn n’éventerait pas l’information. Nana était à des lieues de l’imaginer responsable de l’issue de cette soirée, et pour l’instant, ça n’avait pas la moindre importance. La jeune femme était bien plus concentrée sur ce que lui faisait ressentir ce presque parfait inconnu, qui lui faisait connaître son premier vrai plaisir depuis des lustres. Elle n’aurait pas voulu être ailleurs que dans cette suite absolument sublime, et qu’elle n’aurait jamais l’occasion de s’offrir par ses propres moyens par-dessus le marché. A vrai dire, au fur et à mesure que son plaisir montait en flèche, elle avait l’impression que ce n’était pas seulement l’escort boy qui lui faisait du bien mais véritablement l’homme, le professeur, celui qu’elle méconnaissait au possible et qu’elle souhaitait de tout cœur apprendre à connaître. Finalement, ce n’est que lorsque l’explosion des sens eut lieu que cette vérité la frappa d’autant plus. A bout de souffle, particulièrement repue d’émotions totalement diverses et passablement virulentes, Nana se laissa tomber sur le côté du lit, laissant un instant le silence reprendre ses droits dans le calme de la pièce.

Une grande question s’imposa à sa personne alors qu’elle se glissait progressivement dans les draps, ne quittant plus Abraham du regard alors qu’elle ne savait toujours pas s’il fallait lui parler de ce qu’elle savait ou pas. L’attitude à adopter lui paraissait diablement nébuleuse, tant et si bien qu’elle opta pour le fait de jouer la franchise, comme toujours… ça ne pouvait pas faire de mal. « C’était… parfait. Mais on doit te le dire souvent, pas vrai ? Je me demande comment tu as fait pour choisir ce métier. Je ne pense pas que je pourrais personnellement. »

C’était nouveau pour Abraham, mais il n’allait pas s’en plaindre. Avoir de telles émotions tourner en lui était agréable et il en profita pleinement avec la brunette. A son tour, il ressentit tout cela et se laissa tomber sur le lit. Allongé sur le dos, il chercha à calmer sa respiration tout en fixant le plafond. Fermant les yeux, il essaya de se reprendre, seulement, il fut surprit qu’elle lui parle. Ouvrant les yeux, il tourna la tête vers elle, réfléchissant à ce qu’elle venait de dire.

Mes clientes ne sont pas friandes de compliments.

Il disait vrai. En général c’était même je t’utilise et tu disparais de ma vue ensuite. En ce moment, avec d’autres, il serait déjà en train de remettre ses vêtements, pour partir.

Pour ce métier, disons que c’est temporaire.

Evidemment, il avait son métier de professeur. C’était un métier qu’il ne quitterait jamais. Il aimait trop donner cours à des étudiants. C’était une vraie passion pour lui. Si un jour il devait arrêter, ça serait bien parce qu’il devrait prendre sa retraite. Il n’en ferait rien avant. Mais être escort-boy, c’était temporaire. Enfin, c’était ce qu’il se disait au début, parce que ça faisait presque trois ans qu’il le faisait. Ca lui rapportait de l’argent et c’était ce qu’il cherchait. N’ayant pas de petite amie, il ne voyait pas en quoi cela pouvait déranger. Par contre, il doutait que s’il avait une petite amie, elle soit contente de savoir ce second boulot, même s’il arrêtait. Elle risquait de très mal le prendre. C’était un point plus que problématique, mais il savait qu’il devrait s’y faire, si cela arrivait. Soupirant doucement, il continua de regarder la jeune femme.

Pour toi, pourquoi ne faite que vente et pub ? Tu n’aimes pas t’occuper des chocolats ?

Il se souvenait parfaitement de ce qu’elle lui avait dit peu de temps avant.

A moins que ton frère ne veuille pas que tu approches de la cuisine ?

Il eut un sourire amusé. Il savait que certains cuisiniers pouvaient être de la sorte. A prendre la cuisine pour leur territoire et devenir agressif quand d’autres voulaient venir aider.

Abraham & Nana ❝ are you a teacher or what ? ❞

Jusqu’ici, Nana n’aurait jamais imaginé profiter des services d’un escort-boy. Elle ne se pensait pas suffisamment désespérée pour cela, et en dépit de tout ce que l’on pouvait croire, elle était très régulièrement fauchée comme les blés… la chocolaterie avait beau marcher du tonnerre de Zeus, la paye ne crevait pas pour autant le plafond, d’autant qu’elle y faisait surtout de la vente ainsi que de l’accueil. La question à ce sujet sembla la surprendre, d’ailleurs. Nana ne remettait jamais ce genre d’état de fait en question, pour la simple et bonne raison que cela avait toujours tourné ainsi… Elijah était le génie du chocolat et elle bien plus douée pour le relationnel. Ca se jouait ainsi entre eux depuis toujours, ce n’était donc pas la peine de chercher midi à quinze heures trente. « Non, ce n’est pas ça du tout… disons qu’Eli est le génie du chocolat. Je ne lui arriverais pas à la cheville même si je le voulais. Je suis une nullité profonde en cuisine, voilà la vérité ! C’est plus par choix… j’ai un meilleur contact avec les êtres humains plutôt qu’avec des ustensiles. Eli, c’est l’inverse ! » La jolie blonde esquissa un faible haussement des épaules avant de se saisir du téléphone pour leur faire monter quelque chose d’agréable à grignoter. C’était bien une première, mais elle n’avait pas la moindre intention de partir immédiatement. La compagnie d’Abraham était loin d’être désagréable, et pour une fois qu’elle ne finirait pas la nuit seule comme un rat, elle n’allait évidemment pas cracher dans la soupe. Tout le restant de la nuit, une question perdura néanmoins dans son esprit : devait-elle lui avouer qu’elle connaissait sa véritable identité et qu’elle connaissait son métier ? La réponse fut négative. Nana n’osa pas faire ce pas en avant de peur de se brûler les ailes au passage, partant du principe que si cela se trouvait, elle ne le reverrait jamais et que la question ne se poserait pas d’ici quelques jours… qu’elle croyait !