Cela devait faire une heure, ou peut être deux, que je mâchouillais mon stylo bleu. Je n'avais plus qu'à espérer qu'il ne fuyait pas sans quoi je me transformerait en schtroumpf. Face à mon exercice de biochimie, je bute, chose qui ne m'arrive jamais en temps normal. J'ai pour habitude de faire mes devoirs en une demi heure, une heure grand maximum quand il s'agit d'exercice 'tout bête'. Depuis toute petite, j'ai de grandes facilités à l'école. Seulement, aujourd'hui je n'arrive à rien. Il ne me reste plus qu'une heure à tuer avant de retrouver Chloé, l'aînée de la famille. Je soupire légèrement. C'était peut être ça qui me stressait et me donnait mal au ventre. J'avais peur de ce qu'elle avait à me demander. Hier, elle m'avait appelé pour me demander quelque chose pour le travail. Quoi ? Je n'en savais rien, elle voulait me le dire en chair et en os. Je lui avais pourtant proposé de venir la rejoindre sur le champ mais elle avait décliné. Depuis, je me posais milles et une questions. J'étais perdue, totalement perdue, mais je devais attendre, encore un peu. Soufflant fortement, je pose mon stylo bic sur mon bureau et quitte mon jeans trois fois trop grand et mon haut de pyjama pour une petite robe noire achetée la veille. La mode, ce n'est pas franchement mon truc, mais mon armoire était presque vide alors il fallait bien la remplir d'une manière ou d'une autre... me regardant dans le reflet, je souffle une nouvelle fois. Autant le dire, mon visage est fade, mon corps est banal. Je soupire une nouvelle fois. Il fallait que je change et rapidement. J'avais trop l'habitude d'être la jeune femme qui s'efface, celle qui se laisse marcher sur les pieds et ce n'est pas bien, loin de là même. Je devais me forger un caractère, comme celui de Vicky par exemple. Même Clara avait plus de caractère que moi, c'est pour dire ! Grognant légèrement, j'attache mes cheveux en une queue haute et me maquille légèrement. Un trait de liner, un peu de mascara et une pointe de gloss. Tout est discret chez moi. S'il y a bien une chose que je n'aime pas, c'est me faire remarquer et c'est d'ailleurs pour cela que j'ai plutôt mal vécu ces trois dernières années sur le devant de la scène. Aujourd'hui, je n'ai plus qu'à me construire en tant que femme et comme je le veux. J'attrape mon portable et envoie un message à Chloé. « Je serai sûrement un peu en avance. J'espère que ce n'est rien de grave, vraiment.. » Et si elle se retrouvait au chômage ? Si son patron lui demandait de faire un sujet sur Vicky et moi ? Les jumelles après la gloire. Je déglutis difficilement. Jamais il n'oserait demander à Chloé de s'occuper d'un tel sujet sur ses sœurs, c'est de la folie. Enfin, il était sur que nous ne pourrions rien refuser notre sœur, surtout si son emploi était en jeu. Je soupire à nouveau, d'un ton las, je me dirige vers notre lieu de rendez vous. Il n'y a plus aucune lueur dans mes yeux, je ne suis plus qu'une ombre errant dans la ville. Elijah fait son maximum pour me sortir la tête de l'eau, en vain. J'appréciais sa compagnie, plus qu'il ne pouvait l'imaginer, mais c'était difficile, vraiment difficile. Commençant à marcher dans la ville, je tente de chasser ces pensées de mon esprit. Si je commence à m'attarder sur mon état, j'allais finir par devenir folle. Le psychologue ne me compte pas comme dépressive mais il ne peut pas dire que mon état est plutôt dégueulasse. J'en veux tellement à mes parents de m'avoir forcé à faire toutes ces choses, toutes ces choses dont je n'ai jamais voulu. La télé et la chanson, très peu pour moi, ou à petite dose. Je ne regrette pas ma carrière internationale, ni ma collaboration avec ma jumelle, mais je dois avouer que j'aurai préféré que les choses se passent différemment. Je souffle légèrement en poussant la porte du café et m'installe à une place libre. Je me masse légèrement les tempes lorsque j'entends la clochette retentir pour prévenir de l'arrivée d'un nouveau client. Tournant la tête, je vois Chloé et lui fis un petit signe. Je tente de chasser mes yeux vides et ma mine d'enterrement pour un large sourire et de la joie. « Comment vas-tu Chloé ? Tu es toute rayonnante, ça fait plaisir ! » Tout ce que je vois, c'est son sourire. Elle est tellement heureuse, bien plus que lorsqu'elle vivait à la maison avec nous. Foutue famille de tarée.

C'était plus fort que moi. J'avais cette foutue habitude de me stresser pour tout, de me mettre dans des états pas possibles pour rien. J'étais une grande stressée de nature et ce n'était pas bon. Mon médecin ne faisait que de me répéter de me calmer et de me détendre mais c'était mission impossible. Je n'étais jamais inactive, toujours à faire quelque chose pour m'occuper l'esprit. Depuis bientôt un an, j'avais quitté mon Angleterre natale pour les Etats-Unis et je ne m'étais toujours pas faite au climat et aux habitants. Il fallait dire qu'en neuf mois, j'avais du aller à une ou deux soirées new yorkaises. Je restais toujours chez moi à réviser ou regarder un bon film. C'était ma jumelle et ma petite sœur qui sortaient. Nous étions tellement différentes, toutes les trois, et pourtant nous nous entendions parfaitement. Chacune avait sa place – même si ça n'avait pas toujours été faciles – et tout allait pour le mieux. Enfin, jusqu'à ce que je pète littéralement un plomb et finisse par secouer Victoria une bonne fois pour tout. Je ne supportais plus son comportement et il semblerait que la mienne douce ne fonctionne plus avec elle. Si elle avait besoin de menace et de cris, elle allait être servie. Alors que j'étais inquiète par un autre sujet – et une autre de mes sœurs – je tentais de penser à autre chose, en vain. J'étais un vrai boulet quand je m'y mettais et je le savais. J'étais insupportable et invivable quand je n'étais pas en total accord avec mon esprit, ce qui n'était pas le cas en ce moment même. Je me posais trop de questions, beaucoup trop, et ma tête allait bientôt finir par exploser. J'étais une consommatrice d'advil et médicaments en tout genre, ce n'était pas nouveau. La peur de ne pas contrôler ma vie était handicapant pour moi, il n'y avait qu'à voir mon état ! Sans compter que j'étais de nature négative et défaitiste, ce qui n'arrangeait pas mon cas. Quand on m'entendait, tout était foutu d'avance alors que ce n'était pas le cas, loin de là même. Tout le monde aurait rêvé d'avoir ma vie passée alors que je ne cherchais qu'une chose : la fuir. Depuis que Nélya m'avait vu chanter, j'avais peur qu'elle en parle à quelqu'un, dans une conversation banale ou non. Je ne voulais plus être Constance Smythe la chanteuse, je voulais être Constance Smythe l'étudiante en biochimie tout ce qu'il y a de plus banale. Je cherchais la banalité alors que la plus part des jeunes de notre époque cherchait le succès et l'exubérance. Il n'y avait qu'à voir Lady Gaga ou cette nouille de Justin Bieber qui osait écrire des horreurs dans le livre d'or se trouvant dans la maison d'Anne Franck. Lorsque j'avais découvert ces mots, j'avais hurlé. Quel crétin. Et après, on se demande pourquoi j'ai fuis ce milieu avant qu'il ne soit trop tard. Je ne voulais pas devenir une poupée médiatique avec le cerveau de la taille d'un grain de sable. J'étais cultivée, intelligente et je ne voulais pas perdre mes facultés pour apprendre. Voyant ma sœur arriver, je sortis de mes pensées et tenta de me concentrer sur elle, oubliant toutes mes peurs et mes craintes. « Excuse moi, j'ai tout fait pour arriver un peu en avance, mais tu me connais.. Je vais très bien sinon, et toi alors ?! Détends toi, je te promets que je ne vais pas te proposer une nouvelle carrière internationale ! » Un léger sourire se dessina sur mes lèvres mais je devais avouer que je n'étais pas très fière, loin de là même. « Ca va.. J'espère parce que tu connais ma réponse ! » lançais-je à mon aînée. Ça, c'était clair et net. Personne n'était encore né pour réussir à me faire remonter sur scène, que ce soit pour un karaoké ou une carrière internationale. J'avais prévenu tout le monde en quittant l'Europe, jamais je ne remonterais sur scène, absolument jamais. Je n'aimais pas cette vie et j'avais été forcée pendant trois longues années. Je ne voulais plus revivre ça, cette putain d'impression de ne rien contrôler n'était pas pour moi mais alors pas du tout. « Qu'est-ce que tu prends ? Moi j'opterais bien pour un chocolat chaud et un croissant. » Je souris et glisse les yeux sur la carte. Alors que je vois un serveur arriver, je lui indique la commande de Chloé puis la mienne. « Un chocolat chaud et un cookie chocolat blanc framboise s'il vous plait » Je le regarde partir et tourne les yeux vers ma sœur adoptive. Chloé avait été adoptée mais franchement, je la considérais autant comme ma sœur que Clara et Victoria. « Je suis désolée, ça fait mal polie mais je vais avoir une boule au ventre jusqu'à ce que tu me dises pourquoi je suis là... Tu pourrais éclairer ma lanterne Chloé s'il te plaîîîît » Je la regarde, battant légèrement des cils. Je ne pouvais plus tenir et ça, il fallait qu'elle se le mette en tête ! J'étais une grande impatiente quand je m'y mettais...

« Tu sais que c'est mon cookie préféré ?! » Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. En même temps, comment ce cookie ne pouvait-il pas être le préféré de toute la population ? Le mélange de chocolat avec les fruits rouges était divin, j'en réclamais dès que je me pointais dans un café digne de ce nom. Les pains aux chocolats ainsi que les croissants étaient aussi très bon mais j'avais un faible pour ce cookie qui me rappelait mon enfance. Sans compter que le chocolat blanc et les framboises sont les deux choses que je préfère au monde. Allergique au chocolat normal, seul le blanc passe sans aucun problème. En même temps, ce n'est pas réellement de chocolat puisqu'il n'y a que du beurre de cacao dedans et aucune goutte de cacao, justement. Comme le répétait ma mère, le chocolat blanc, c'est le chocolat des gros. Étrangement, j'avais beau haïr mes parents comme pas possible, je pensais sans cesse à eux, à ce qu'ils pourraient bien penser de la position dans laquelle j'étais, dans laquelle nous étions. Leurs cinq enfants avaient fini par les quitter pour vivre leur vie ailleurs, à l'autre bout de l'océan et tous ensemble ! Valentin avait même quitté sa petite vie parisienne pour venir nous rejoindre toutes les quatre. Aujourd'hui, nous étions une famille unie et cela devrait me rassurer mais ce n'était pas le cas, loin de la même. J'avais toujours peur que quelque chose m'arrive d'une manière ou d'une autre. Je savais très bien qu'en régissant ainsi, j'attirais les foudres sur moi mais c'était plus fort que moi. Je n'avais aucune confiance en moi et le succès ne m'avait pas apporté cette confiance, loin de là même. J'étais encore plus démunie et affaiblie maintenant. Un an bientôt que j'avais quitté la scène et le brouhaha du public pour une vie d'étudiante. Certains pensaient que j'étais folle, d'autres pensaient que j'avais fais le bon choix mais que j'allais vite m'ennuyer dans ma petite vie parfaite. J'aimais ma vie new yorkaise. J'aimais l'effet qu'avait la ville sur moi. Je me sentais bien dans la limite du possible. Je n'aimais toujours pas me retrouver entourée d'un groupe de personne et j'étais donc toujours très (trop) solitaire. Je ne me confiais qu'à ma jumelle, Elijah et Deirdre, c'était pour dire. J'avais une relation privilégiée avec mes autres frères et sœurs mais je ne voulais pas les enquiquiner avec mes problèmes. Clara devait gérer sa nouvelle vie étudiante et ses sorties, Valentin s'occupait d'apprendre l'anglais à sa fillette et Chloé avait un boulot qui lui prenait bien du temps ! D'ailleurs, j'avais presque peur qu'elle m'ait fait venir pour en discuter. Les caméras et tout ce qui va avec, trop peu pour moi. J'avais une peur bleue à l'idée de devoir avoir affaire à des caméras et tout ce qui va avec. Je me sentais telle une fourmis étudiée par le grand public. Cette remarque me glaça le sang et je demanda rapidement à mon aînée la raison de ma venue. Je n'aimais pas paraître si impolie mais je ne pouvais pas hésiter plus longtemps, c'était impossible, j'allais devenir folle ! « Tu sais que je ne te forcerai jamais à rien ma puce. » Je lui lança un léger sourire. Je savais bien qu'elle ne me forcerait jamais mais je ne pourrais jamais rien lui refuser. Nous étions comme ça dans la famille. L'entendre dire ça me permettait aussi de me préparer à ce qui allait arriver. Je savais, désormais, qu'il s'agissait d'une émission ou d'une interview sur ce qui m'était arrivé, sur la façon précipitée dont j'avais quitté le succès et ma carrière internationale pour la biochimie. J'avais retrouvé ce que j'aimais dans la vie : les études, mais cela ne rentrait pas dans la tête des gens. J'écoutais ma sœur parler. Ma gorge se serrait à chaque fois qu'elle commençait une nouvelle phrase. Je ne pouvais pas lui refuser parce que je savais très bien qu'elle avait raison mais, en même temps, c'était trop pour moi. Pourquoi ne pas interroger Vicky à ma place ? Après tout, ma jumelle avait été celle grâce à qui j'avais été connue. Elle nous avait inscrit à cette télé-réalité et elle s'était occupée d'écrire toutes mes chansons, ou presque. Je pourrais aussi leur proposer Deirdre même si elle ne rentrait pas dans le moule puisqu'elle était toujours dans le milieu de la chanson. Perdue dans mes pensées, je regardais dans la vide. La voix de Chloé me sortit de mes rêveries. « Qu'en penses-tu ? » Je lève les yeux vers elle, interdite. Aucun son ne sort de ma bouche pendant une bonne dizaine de secondes. Lorsque le serveur ramène notre commande, je le remercie et attrape un bout de cookie. Je mords dedans et baisse les yeux. « Je.. Je sais pas Chloé. Je pourrais jamais le faire » Mettez moi devant une caméra et appréciez le show ! Je n'arrive plus à paraître nature comme je l'étais à l'époque. Aujourd'hui, je fonds en larmes dès que je vois une caméra et pique une crise dès que Vicky veut prendre des photos. Moins je me vois, mieux je me porte. « J'aimerais le faire pour toi mais... Je ne suis pas sûre d'en être capable Chloé. Et puis, tu veux que je leur dise quoi ? Que j'ai quitté le monde du showbiz parce que je ne supportais plus la pression folle qu'il y avait sur mes épaules ? Que j'ai quitté mes amis et mon pays pour ne plus avoir à supporter les directives de mes parents ? À part me mettre en avant et me faire passer pour une folle, ça ne changera rien à leurs vies... » Absolument rien. Chloé arrivera peut être à me convaincre mais franchement, j'en doute sérieusement...

Ce que Chloé tait entrain de me demander relevait de l'impossible. Je voulais le faire, pour elle, mais l'idée de me retrouver avec quinze personnes autour de moi pour une retouche de maquillage, pour plaquer une mèche sur ma tête ou me dire de sourire me donnait la chair de poule. Ce que j'avais vécu en Angleterre me hantait encore. Je n'arrivais pas à tourner la page, à laisser toute ma douleur et ma peine derrière moi et pourtant, ce n'était pas faute d'essayer. J'avais toujours besoin de l'aide d'Elijah ou de mes sœurs. Il me fallait constamment quelqu'un pour me rassurer, pour m'assurer que je n'allais pas finir coincée sur un plateau entouré d'un tas d'inconnus. C'était peut être ça qui me faisait le plus peur, me retrouver entourée d'inconnus. J'avais connu des tas de gens géniaux mais d'autres beaucoup moins. Profiteurs et malhonnêtes en tout genre, voilà à quoi j'avais du faire face pendant trois longues années. Quand j'allais au plus mal, je me répétais que trois ans dans un vie, ce n'est rien et pourtant, j'avais l'impression d'être passé par l'enfer. Bien entendu, strass et paillettes avaient été un vrai bonheur au début. Je m'en souvenais encore de ces moments de bonheur et de folie ! Les sorties à n'en plus finir, les robes plus coûteuses les unes que les autres et cet amour pour la musique... Aujourd'hui, il ne me restait plus que des souvenirs et des regrets. Ma vie ne me manquait pas et j'avais vraiment du mal à comprendre comment des stars pouvaient venir à être 'en manque' de tout cela. Tout est superficiel dans ce monde. Un jour on vous aime, le lendemain vous êtes le dernier des nigots. Toute cette couche de fausseté m'avait écœuré, détruite et j'en souffrais encore, il n'y avait qu'à voir mon état actuel. Depuis toujours, j'essayais de faire mon maximum pour mes sœurs, quitte à me mettre entre parenthèses mais là, avec Chloé, j'avais l'impression que tout cela était au dessus de mes forces. Jamais je ne pourrais le faire, absolument jamais. Buvant une gorgée de ma boisson, je baissais légèrement la tête. J'avais honte de décliner sa proposition, vraiment. Elle avait toujours tout fait pour moi et, de mon côté, je lui refusais la seule petite chose qu'elle me demandait depuis des lustres. J'étais une bien mauvaise sœur ! « Tu ne penses pas que ce serait un bon moyen de mettre fin à toute rumeur concernant un potentiel retour à ton ancienne carrière ? » Entendant cette phrase sortir de la bouche de mon aînée, je m'arrêta de boire ma boisson et leva la tête vers Chloé. Un potentiel quoi ? Mes yeux s'écarquillèrent et devinrent rond comme le monde. Comment ça, les gens parlaient d'un potentiel retour sur la scène ? N'avait-il pas compris que j'avais quitté les paillettes pour une vie tout ce qu'il y a de plus banale et que cette vie me plaisait amplement ? Je déglutis avec difficulté et cligna des yeux plusieurs fois. « Les gens pensent vraiment cela ? » J'étais abasourdie et totalement choquée ! En un an, plus aucun son n'était sorti de ma bouche, même pas sous la douche. J'étais un oiseau qui avait perdu sa voix et qui ne la retrouverait jamais. C'était tout bonnement impossible et impensable. Les gens ne savaient plus quoi inventer pour vendre ! « Tu n'es obligée à rien, Constance. Tu te doutes évidemment que je serais contente de ta décision, tant qu'elle te satisfera. » Je leva la tête vers la jeune brune, émiettant mon cookie. J'étais tellement stressée et mal que ma pâtisserie ressemblait plus à de la poussière qu'autre chose. Quelques bouts pouvaient encore être mangés mais je devais avouer que mon appétit était tout simplement coupé pour la journée ! Il semblait que ce ne soit pas le cas pour tout le monde vu ce que Chloé venait de m'avouer. Un léger rire se glissa entre mes lèvres et je releva légèrement la tête. Je pris une grande bouffée d'oxygène et regarda la jeune Africaine dans les yeux. « Tu me promets que, si j'accepte, tu ne me feras pas aller où je ne veux pas aller ? Je n'aurais pas à chanter et je peux négocier pour tout ce qui est la bande de franfreluches qui te saute dessus pour te repoudrer le nez toutes les vingt secondes ? » Je voulais le faire pour elle mais à mes conditions. Je ne voulais pas être ennuyeuse avec ma sœur mais bien plus avec tous les gens qui gravitaient autour, toutes les petites fourmis qui font un boulot d'enfer mais qui me filent le cafard six jours sur sept. « Je veux que ce soit un truc simplissime. Aussi bête et méchant que possible. Tu crois que ça serait capable ? » J'avais quitté les paillettes et tout le bordel qui allait avec, hors de question d'y retourner, même pour une interview.