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« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »

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MessageSujet: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyDim 19 Mai - 12:26




« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »


Dès le moment où j'avais regardé mon agenda, j'avais su que la journée serait longue. Très longue. J'avais des tonnes d’interviews à faire, un article à écrire et le journal devait être bouclé pour après-demain. Autant dire que j'étais dans la merde, surtout que les personnes que je devais interroger avaient tendance à faire faux-bond. Je m'étais proposée de faire le portrait d'Howard Richardson, un jeune homme d'affaires de plus en plus en vogue et influent. Et j'avais été bête de penser que ça serait aussi facile que ça en avait l'air. Tout le monde me fermait les portes au nez, peu à peu. Je bossais pourtant pour le New York Magazine, ce n'était pas rien. Mais j'étais une femme, et je n'avais pas trente ans. Et donc j'avais l'impression que ça faisait baisser ma crédibilité aux yeux des gens.

Vers quatorze heures, je pris mon téléphone. Je savais que j'allais avoir besoin de me changer les idées et quoi de mieux qu'une soirée avec mes deux meilleurs amis ? Je n'avais pas très loin à aller. Souriant en pensant déjà à ce que nous pourrions faire ce soir, je sortis mon téléphone pour envoyer un message à Suileabhan et Gofraidh : « J'espère que vous n'avez rien de prévu ce soir, je débarque avec de l'italien ! Sortez le vin, j'apporte la bouffe » Très classe, oui, je sais. Bref, je savais que le message parviendrait aux jumeaux. Un peu plus tard, je reçus un message de Gof' pour me dire qu'il ne serait pas dispo, qu'il avait déjà un truc de prévu, mais que Suil' serait là. Bon ben je prendrais à manger pour deux alors !

Je passai commande chez le traiteur italien et continuai ensuite mes investigations. Je réussis quand même à aller jusqu'au bout d'une interview et commencer mon article. Il était plus que temps. Vers vingt heures, je passai chercher ma commande chez le traiteur et pris la direction de la maison. Ben oui, vu que nous étions voisins ! Voilà pourquoi je n'avais pas besoin d'aller loin. Je ne fis même pas un détour jusque mon appart pour déposer mes affaires, je frappai directement à la porte des jumeaux « Room-service ! Le repas est arrivé ! » J'attendis que Suileabhan vienne m'ouvrir, j'avais les mains trop chargées. Et dès que je vis la porte s'ouvrir, je lui adressai un grand sourire et déposai un baiser sur sa joue « Désolée de débarquer comme ça, mais j'avais besoin de me changer les idées ! » Pas besoin d'en dire davantage de toute façon. Voir Suileabhan me faisait déjà beaucoup de bien, je me sentais mieux. J'allai déposer les paquets sur la table « T'as préparé une bonne bouteille j'espère... Et j'ai même apporté le dessert ! » Me mettant à l'aise, j'ôtai ma veste et m'étirai un peu. Oui, cette soirée me ferait plus que probablement du bien


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyLun 20 Mai - 22:44





Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire.
Orfhlaith & Suileabhan


Passer du temps en compagnie de ma meilleure amie, était une chose vraiment importante pour moi. C'était carrément une nécessité. Au moins autant que le fait de passer du temps avec mon frère. D'ailleurs, il n'était pas rare que l'on se retrouve tous les trois ensemble. Bon, ok, il ne se passait pas une journée sans que je n'aie de nouvelles d'Or. Que ce soit en la voyant ou simplement en l'ayant au téléphone. Nous évoluions ensemble depuis tant d'années, que l'idée même d'être séparé d'elle ne serait-ce que quelques jours, me terrifiait littéralement. Ce serait tellement étrange. Improbable. Impossible. Inacceptable ... Bref, je ne le supporterais tout simplement pas, qu'on se le dise bien. Et le fait de passer énormément de temps en sa compagnie, ne me dérangeait aucunement et ne me donnait même pas l'envie de passer moins de temps avec elle. Je l'aimais trop pour ça, c'était évident. Elle était comme la soeur que je n'avais jamais eus. Au final, même si j'étais évidemment très proche de mon jumeau, j'avais l'impression qu'on se comprenait mieux avec Orfhlaith. Parce que nous avions beaucoup de points en commun et que l'on pouvait tout partager. Pour preuve, c'était même vers elle que je me tournais quand il était question de mes relations amoureuses, plutôt que vers mon frère. C'était assez logique à vrai dire ... Non seulement elle était la plus à même pour m'expliquer ceci et cela concernant les femmes -en étant une elle même- mais elle semblait avoir une bien meilleure vision de la vie amoureuse en elle même, que mon frère. Lui qui vagabondait de gauche à droite sans jamais se poser, par pure envie. Si moi j'avais autant de ratés de ce côté là, c'était uniquement parce que j'avais un étrange caractère et un comportement qui en faisait fuir plus d'une. Je n'étais pourtant pas méchant. Du moins, pas que je sache. Et ce soir là était donc un soir que nous passerions ... Eh bien à deux. Puisque Gof' n'était pas dans les parages.

Trop occupé avec son mec du moment peut-être, pour ce que j'en savais ... Je ne passais pas mon temps à le questionner sur ses allés et venir et à lui demander s'il était avec quelqu'un ou non. « Room-service ! Le repas est arrivé ! » Ce fut tout sourire que je vins ouvrir la porte à Orfhlaith. Elle était l'une des rares personnes à me donner l'envie de sourire de façon aussi naturelle. Avec elle, aucun besoin de me forcer pour la forme. Elle ne me laissa guère le temps de faire ou dire quoi que ce soit, qu'elle déposait un baiser sur ma joue et prenait la parole. « Désolée de débarquer comme ça, mais j'avais besoin de me changer les idées ! » Comme si ça pouvait me poser problème. Je pris le temps de fermer la porte une fois qu'elle fut entrée, avant de me tourner vers elle qui allait poser notre repas sur la table. « Ce n'est pas comme si ta présence était une gêne. » Remarquai-je calmement, un léger sourire au coin des lèvres. Le simple fait qu'elle s'excuse, me paraissait presque déplacé tant il n'y avait vraiment aucune raison pour qu'elle le fasse. « T'as préparé une bonne bouteille j'espère... Et j'ai même apporté le dessert ! » Je m'approchai d'elle pour récupérer sa veste, sans un mot, la pliai quelque peu et la posai sur le dossier du canapé. Je n'étais pas un maniaque du rangement et du ménage ... J'avais simplement des tocs dont seuls mon frère et ma meilleure amie, semblait s'accommoder sans mal apparent. « J'ai mis de côté la bouteille que Gof' se gardait pour une grande occasion ... Dommage qu'il ne soit pas là pour en profiter avec nous. » Remarquai-je d'un air tout à fait sérieux. « Il t'a dit pourquoi il ne serait pas là ? » Lui demandai-je en passant côté cuisine, derrière le comptoir blanc, pour sortir des verres.


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyMar 21 Mai - 14:22




« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »


Je savais que je ne pouvais passer qu'une bonne soirée en compagnie de Suileabhan. Parfois, je me disais que tout ça était bien trop beau pour être vrai, que ce n'était pas possible que je puisse côtoyer un homme aussi bien que lui. Parce que moi, c'était comme ça que je le voyais. Je savais qu'il avait pas mal de difficultés avec les femmes, qu'il n'arrivait pas à avoir une relation stable, mais parce qu'il ne choisissait pas bien les femmes avec qui il sortait. Peut-être se fiait-il trop à leur physique ? C'est vrai qu'il était toujours sorti avec des filles bien plus jolies que moi. Qui lui en demandaient peut-être trop... Il ne se confiait pas facilement et le meilleur moyen de le braquer était d'insister. Chose que je n'avais jamais faite. S'il n'avait pas envie de parler, il ne parlait pas, et il venait ensuite spontanément vers moi. Peut-être aussi parce que j'étais la seule à pouvoir faire parler son cœur parce que nous nous connaissions depuis si longtemps. Vingt ans, c'était une longue amitié. Et même si nous avions eu quelques disputes, comme tous les amis, nous nous étions toujours réconciliés. Nous étions vraiment inséparables avec Gof'. Qui s'était d'ailleurs défilé pour ce soir. Je le soupçonnais d'ailleurs de l'avoir fait pour que je me retrouve seule avec Suil'... Parce que lui avait vu clair. Heureusement qu'il ne remuait pas le couteau dans la plaie...

Entrant comme une tornade, comme à mon habitude, je déposai le repas sur la table. Je ne me comportais pas avec les autres, mais c'était un peu comme si j'étais chez moi ici, alors je me comportais comme telle. Même si je ne prendrais pas le risque d'entrer sans frapper ou sonner. Parce que Suil ou Gof pouvaient se retrouver avec leur conquête du moment et que je n'étais pas vraiment chez moi. J'habitais l'appartement d'en face, ce n'était pas non plus le bout du monde. Un sourire se dessina sur mes lèvres quand je vis mon cher et tendre ami prendre ma veste pour aller la ranger. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Mais contrairement à certains, je trouvais ça mignon. Sans doute parce que je trouvais tout attendrissant chez lui. Il avait des défauts, certes, mais tellement plus de qualités. Et oui, je pensais comme une femme amoureuse. Pensais, seulement. Parce qu'une fois que j'ouvrais la bouche, c'était un tout autre discours qui sortait de mes lèvres. J'avais tellement peur que notre amitié s'effondre si jamais j'avouais à Suileabhan ce que j'avais vraiment sur le cœur. Lui qui me voyait plus comme sa petite sœur, sa meilleure amie, que comme sa future compagne potentielle...

« J'ai mis de côté la bouteille que Gof' se gardait pour une grande occasion ... Dommage qu'il ne soit pas là pour en profiter avec nous. » Et là, je ne pouvais qu'approuver. Et je savais aussi à quel point il était difficilement supportable pour Suileabhan d'être séparé de son jumeau. Mais je n'étais pas fâchée que nous passions la soirée juste tous les deux. « Il t'a dit pourquoi il ne serait pas là ? » Je haussai alors les épaules, en sortant mon portable de ma poche pour relire le message. « Nope, il m'a juste dit : "désolé ma belle, j'ai déjà un truc de prévu pour ce soir. Mais on remet ça à une prochaine fois !". C'est tout, il ne m'a pas dit ce qu'il faisait. Mais il n'a pas un nouveau mec en ce moment ? » demandais-je en allant rejoindre Suil' dans la cuisine. Même si, au fond de moi, je savais que cette soirée était un prétexte pour nous laisser en tête à tête, mais je ne préférais pas en parler. Ce n'était que soupçon de ma part après tout. « Tu veux un coup de main ? » J'étais déjà en train de prendre les sous-assiettes pour déposer sur la table, et allai chercher les sachets pour les déposer sur le plan de travail. Comme ça, on en mettrait pas partout en ouvrant pour commencer à manger


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyMar 21 Mai - 22:50





Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire.
Orfhlaith & Suileabhan


C'était bien parce que j'adorais vraiment -aimais devrais-je même dire-, Orfhlaith, que je comptais passer ma soirée en sa compagnie. Certes, initialement, nous aurions du partager un repas à trois, avec mon frère. Chose qui arrivait beaucoup plus fréquemment, tant nous formions un trio très soudé depuis plusieurs années maintenant. Mais puisque Gof' s'était défilé, nous passerions donc les heures à venir, rien que tous les deux. Ce n'était pas comme si c'était un souci de toute façon. Nous étions très proches tous les deux. Comme elle était proche de mon frère. Comme j'étais proche de lui également. Et puis nous étions la preuve vivante, que l'amitié homme-femme, existait bel et bien. Quand bien même plein de gens affirmaient le contraire, en tentant de prouver que le désir physique finissait forcément par arriver un beau jour et était tout simplement impossible à chasser totalement. Mais comment désirer une femme que l'on considérait comme sa propre soeur ? Beurk. Enfin, non, pas berk. Je n'étais pas totalement aveugle et je savais bien qu'Or était une femme désirable. Un peu plus que ça même. Elle était ... Bref. Orfhlaith était le genre de femme qui ne passait pas inaperçue, où qu'elle aille. Parce qu'elle était belle, bien faite, dégageait quelque chose de fort et savait se mettre en valeur. En conclusion, ma meilleure amie était une très belle femme. Mais elle était ma meilleure amie. Et en plus de vingt ans d'amitié, jamais je n'avais envisagé quoi que ce soit d'autre avec elle. Pas parce que ça ne m'intéressait pas. Mais parce que ça ne me serait tout simplement jamais venu à l'esprit, de moi même. Certes ... Fut un temps où j'avais craint que mon jumeau et notre meilleure amie, finissent en couple. Mais c'était un temps largement révolu. Puisque mon frère était gay. Pourquoi cette inquiétude ? Sans doute par peur d'être mis de côté. C'était une inquiétude que j'avais souvent eus, je devais bien le reconnaître. Et il m'arrivait encore d'avoir ce genre de pensée en tête. Les seules pensées que je me refusais à partager avec l'un ou avec l'autre. « Nope, il m'a juste dit : "désolé ma belle, j'ai déjà un truc de prévu pour ce soir. Mais on remet ça à une prochaine fois !". C'est tout, il ne m'a pas dit ce qu'il faisait. Mais il n'a pas un nouveau mec en ce moment ? »

Sans trop m'en rendre compte, je grinçai des dents. Voilà exactement le genre de choses qui faisaient remonter mes inquiétudes à ce sujet. J'étais ... Jaloux. D'elle ? De lui ? Jaloux qu'il ait accordé plus d'attention à Or ? Ou jaloux qu'elle ait droit à plus de sa part ? Inquiet à l'idée qu'ils puissent être plus proches l'un de l'autre, que moi je l'étais d'Orfhlaith ? Bon sang, il fallait que j'arrête de me monter des films pareils. C'était juste bon à me faire un ulcère. Mais la seule chose qui me rassurait un tant soit peu dans les propos d'Or elle même, c'était le fait qu'elle en sache aussi peu que moi, au sujet des relations amoureuses actuelles, de mon cher frère. « De toute évidence, j'en sais moins que toi. C'est tout juste si j'ai eus droit à un message de sa part pour me prévenir de son absence ce soir. » Remarquai-je contre toute attente, sans même poser le regard sur elle. Non, je n'étais ni jaloux ni vexé. Bon ... Peut-être un peu agacé quand même. Mais ça n'allait pas pour autant gâcher notre soirée ! « Tu veux un coup de main ? » J'eus tout juste le temps de relever la tête pour poser le regard sur elle, qu'elle était déjà en pleine action. Ce qui amena un sourire, tout naturel, sur mes lèvres. « Ca ne ressemblait pourtant pas à une question rhétorique ... » Plaisantai-je en la regardant faire, avant de finalement compléter la table. Je lui fis signe de s'asseoir, le temps que je remplisse nos verres de vin, avant de prendre place en face d'elle. « T'avais besoin de te changer les idées pour quoi au juste ? Enfin ... Du coup c'est idiot de poser la question... » Remarquai-je en fronçant les sourcils. Voilà ce dans quoi je n'étais pas doué : le tact. « Mais sinon, tu sais que t'as pas besoin d'une raison quelconque pour venir ici quand tu veux. »


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyMer 22 Mai - 12:47




« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »


Plus je regardai Suileabhan, plus j’avais du mal à me dire qu’il n’était que mon meilleur ami. C’était un sentiment qui me tiraillait de l’intérieur et pourtant je ne laissais rien paraître. C’était sans doute la pire des choses qui aurait pu m’arriver : tomber amoureuse du seul homme qui ne me verrait jamais autrement que comme son amie ou sa petite sœur. J’avais beau fréquenter d’autres hommes, je n’avais jamais réussi à tomber amoureuse. Mes histoires ne duraient jamais bien longtemps parce que Suileabhan revenait toujours dans ma tête et mon cœur. Et puis, nous étions tellement inséparables que les autres supportaient rarement de nous voir toujours fourrés ensemble. Je devais tenter de me détacher un peu des sentiments que je ressentais, flanquer un coup de pied à mon cœur qui s’emballait dès que Suil’ se mettait à me sourire. Mais je ne pouvais pas prendre mes distances avec lui, c’était juste impossible. Il faisait partie de ma vie et ça le serait toujours, quoi qu’il arrive. « De toute évidence, j'en sais moins que toi. C'est tout juste si j'ai eus droit à un message de sa part pour me prévenir de son absence ce soir. » Je remarquai que Suil’ n’apprécia pas que j’en sache un peu plus concernant la soirée de son frère. Mais qu’est-ce que j’en pouvais, moi, si Gof’ m’avait répondu ? J’avais lancé les invitations, ou plutôt je m’étais imposée au deux, c’était un peu normal. Mais Suileabhan était un peu possessif envers son frère, sans doute leur lien de gémellité et je le comprenais. D’ailleurs, je n’avais jamais tenté de m’imposer entre eux, à n’importe quel moment. Nous nous connaissions depuis tellement de temps que je savais quand j’étais de trop et qu’il fallait que je parte. Et jamais de la vie je ne tenterais de m’imposer entre eux, vraiment pas. Et non, je n’en savais pas plus que lui concernant la vie amoureuse de Gofraidh. C’était une pure supposition de ma part parce que je l’avais vu trainer avec un mec dernièrement. Et puis, ça ne me regardait pas… Je haussai les épaules « Je n’en sais pas plus que ça, c’est une pure supposition » Je ne tenais pas à mettre la zizanie entre eux.

Je ne laissai pas Suileabhan longtemps seul dans la cuisine que j’allais le rejoindre. Je n’aimais pas rester à ne rien faire quand j’étais chez quelqu’un, en l’occurrence quand je m’étais invitée, comme ici. « Ça ne ressemblait pourtant pas à une question rhétorique ... » Je regardai Suil avec un petit sourire. « Tu sais comme je suis, je ne peux pas m’en empêcher ! » répondis-je en mettant la table. Au moins, comme ça, ça serait fait. Et j’avais faim. Donc pas envie de perdre de temps. En même temps, je n’avais pratiquement rien avalé de la journée, j’avais été bien trop stressée pour pouvoir avaler quoi que ce soit. Suil me ramena un peu sur terre. « T'avais besoin de te changer les idées pour quoi au juste ? Enfin ... Du coup c'est idiot de poser la question... » Je soupirai doucement « Mais sinon, tu sais que t'as pas besoin d'une raison quelconque pour venir ici quand tu veux. » Je hochai doucement la tête. Je le savais oui, j’étais ici comme chez moi, je l’avais toujours été. Mais ces derniers temps, je ne sais pas, j’avais plus de scrupules à m’inviter comme je l’avais toujours fait. Foutue conscience. J’allai chercher la bouteille dans la cuisine et nous servit les verres, comme chez moi. Je tendis le sien à Suileabhan. « Je dois faire le portait d’Howard Richardson, le nouvel homme d’affaire en vogue. Et le magazine boucle dans deux jours. Et tous mes interlocuteurs me font faux-bond… » Mes soucis n’étaient que d’ordre professionnel, bien évidemment. Vu que je n’avais pas vraiment de vie privée. Enfin si, mais elle se résumait à Suileabhan et Gofraidh. Avec de temps en temps des sorties avec d’autres amis, mais c’était rare. « Du coup, ça me stresse un peu, je me demande si je vais vraiment y arriver. Mais j’ai plutôt intérêt si je veux garder mon job… » Je ne voulais pas être mise dehors mais c’était ce qui risquait d’arriver. Je m’y étais engagée après tout, à moi d’aller jusqu’au bout.

Je pris une gorgée de mon verre et vins apporter les plats à table. J’avais pris ce que les jumeaux aimaient, parce que j’avais quand même pensé à Gofraidh, qu’il ait à manger quand il rentrerait, ou s’il rentrait à l’improviste. Et j’avais pris un peu de tout aussi. Des pâtes, essentiellement, mais aussi une escalope milanaise pour chacun, ça me semblait le bon plan. Chacun pourrait manger ce qu’il avait envie comme ça. Oui oui, j’avais tout prévu, comme d’habitude. Parfois même un peu trop. Enfin bref, il était temps de manger ! « A table ? » demandais-je, alors que mon estomac était en train de penser la même chose, un peu trop fort. Je détestais quand il se mettait à faire autant de bruit mais oui, j’avais faim.



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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyMer 22 Mai - 23:00





Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire.
Orfhlaith & Suileabhan


Notre relation à tous les trois, aussi belle fusse-t-elle, était également très étrange et très compliquée à gérer. Parce que quand bien même nous nous adorions de façon sincère et très forte, depuis bien des années maintenant, il y avait cette légère tension qui remontait parfois à la surface. Cette étrange jalousie à peine perceptible mais pourtant bien présente. J'avais parfois l'impression d'être le seul à la ressentir, à l'avoir au fond de moi. Mais à tous les coups, je parvenais à me raisonner en me rappelant que je n'avais pas de raison de m'inquiéter d'une quelconque façon que ce soit. J'avais quand même plus de points en commun avec Or, qu'elle même n'en n'avait avec mon frère. Dans les goûts tout du moins. Pour ce qui était du caractère, c'était plutôt le contraire selon moi. Parce que j'étais bien trop introverti, renfermé sur moi même et bourré de toc ennuyeux, pour ressembler à la jeune femme qui me semblait être beaucoup plus ouverte et sociable que moi. A vrai dire, ça ne me posait pas tant souci que ça non plus. Au contraire même. C'était plutôt si elle m'avait trop ressemblé, que je me serais un tant soit peu inquiété. Il m'aurait été impossible de me confier à quelqu'un d'aussi peu bavard et ouvert que moi je l'étais. C'était peut-être bien pour ça que j'avais cette facilité à lui parler d'ailleurs. Le fait qu'elle soit toujours prête à m'écouter, me conseiller, m'épauler et me rassurer quand il le fallait. Ainsi, je me sentais vraiment très à l'aise avec elle, alors que ce n'était pas le cas avec grand monde, en dehors de mon frère. « Je n’en sais pas plus que ça, c’est une pure supposition » Je fronçai faiblement les sourcils, regrettant déjà ces paroles qui m'avaient échappées. C'était à croire que je lui reprochais quelque chose. Alors que je n'avais aucune raison de faire une chose pareille. Elle n'avait rien à se reprocher. Elle était parfaite ... Comme toujours. C'était simplement moi qui divaguais totalement. Là encore, comme toujours. « Excuse moi ... » Marmonnai-je d'une voix à peine audible. Encore une chose que je faisais à tout bout de champ avec elle : m'excuser. Parce que j'étais conscient du fait que je n'étais pas comme tout le monde sur bien des points et que, parfois, ça pouvait représenter un vrai problème. Avec les autres, je m'en fichais. Avec elle, ça me dérangeait beaucoup. Quand elle me rejoignit dans la cuisine pour m'aider, j'eus un léger sourire amusé alors qu'elle me proposait son aide mais n'attendait pas de réponse pour se mettre en action. Comme à tous les coups me semblait-il ... « Tu sais comme je suis, je ne peux pas m’en empêcher ! » Je levai les yeux au ciel d'un air amusé, avant de reposer le regard sur elle, sans trop broncher plus que ça.

« D'avoir tellement faim, que tu te dépêches de mettre la table ? » Demandai-je sur un ton taquin. Il n'y avait pas beaucoup de gens avec lesquels je me permettais de plaisanter et me moquer gentiment. Il semblait évident qu'Orfhlaith en faisait partie. Depuis le temps, c'était même on ne peut plus logique. Ce n'était pas pour rien que j'en arrivais parfois à la considérer comme la soeur que je n'avais jamais eus. Alors que nous terminions le dressage de la table, je la questionnai au sujet de la raison pour laquelle elle avait eut ce besoin de venir se réfugier ici pour se changer les idées. Avant d'enchaîner pour lui rappeler qu'elle n'avait pas besoin d'autorisation pour débarquer à l'improviste. Depuis quand était-ce le cas d'ailleurs ? Il me semblait que ça n'avait jamais été le cas. J'avais plutôt l'impression qu'elle était ici chez elle, comme nous mêmes nous étions chez elle, comme chez nous. Plus ou moins en tout cas. « Je dois faire le portait d’Howard Richardson, le nouvel homme d’affaire en vogue. Et le magazine boucle dans deux jours. Et tous mes interlocuteurs me font faux-bond… » C'étaient là les risques du métier. Se retrouver sans personne en face, pour répondre à toutes les interrogations que l'on se posait pour pouvoir rédiger un article digne de ce nom. Il était impossible de rédiger un article, sans quelqu'un pour nous filer les informations nécessaires à cet effet. C'était somme toute assez logique d'ailleurs. « Du coup, ça me stresse un peu, je me demande si je vais vraiment y arriver. Mais j’ai plutôt intérêt si je veux garder mon job… » Encore une chose que nous n'avions pas tout à fait en commun. Elle stressait continuellement alors que pour ma part, j'étais totalement détendu. Presque trop parfois. Elle forçait les choses alors que je les laissais venir et s'installer, tranquillement. « Plus tu te prendras la tête et pire ce sera, tu le sais. » Lui rappelai-je calmement. « Tu veux que je passe deux trois coups de fil demain ? Je pourrais peut-être débloquer les choses. » L'avantage d'être tous les deux journalistes. Nous avions chacun nos relations et pouvions les faire jouer pour l'autre, quand le besoin s'en faisait ressentir. « A table ? » Je ne pu m'empêcher de lâcher un léger rire joyeux, au son de son estomac qui se mit à grogner bruyamment. Sait-on jamais, si je n'avais pas encore remarqué qu'elle mourrait de faim. En passant devant elle, je pressai deux doigts au creux de sa taille pour la chatouiller en souriant en coin. « Et arrête de sauter des repas au profit du boulot ! » Lâchai-je en lui lançant un regard faussement sévère, avant de prendre place à table. « Tu pourrais faire un malaise pour ça, que je viendrais te secouer pour t'engueuler malgré tout. »


©fiche créée par Morphine
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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptySam 25 Mai - 8:13




« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »


S’il y avait bien une chose que je ne ferais jamais, c’était me mettre en Suileabhan et Gofraidh. Je connaissais leur relation, et même si j’avais fini par m’y incruster, par la force des choses, je ne faisais pas partie de leur famille et je n’aurais jamais le même lien qu’ils avaient tous les deux. Si un jour les choses venaient à se compliquer dans notre trio, ça ne faisait aucun doute que je prendrais mes distances. De toute façon, je savais qu’entre eux et moi, le choix serait vite fait. C’était une peur que j’avais également. Contrairement à Suil’, je ne ressentais aucune jalousie, j’avais juste parfois peur que les choses ne changent. Même si moi, je voulais un changement avec lui, mais c’était un risque bien trop élevé à prendre. Qui me tentait pourtant de plus en plus. Je devais être folle pour considérer que mon meilleur ami était l’homme de ma vie, que j’étais la femme faite pour lui, alors qu’il ne me voyait pas autrement que comme sa meilleure amie ou sa petite sœur. Depuis le temps, j’aurais du me faire une idée mais mon cœur ne voulait pas l’admettre. Bref, j’étais au centre d’un trio dans lequel je menaçais de semer la zizanie n’importe quand, et je n’en avais pas envie. J’étais plus complice avec Gofraidh sur certaines choses, plus proche de Suileabhan sur d’autres, j’avais l’impression que nous nous complétions. Mais ce que je n’aimais surtout pas, c’était quand Suil’ se montrait jaloux alors que je n’avais rien fait. « Excuse-moi ... » Je me contentai de hausser les épaules. Ce n’était vraiment pas important. J’avais autre chose en tête : manger. Voilà pourquoi je m’empressai de mettre la table. Ce qui sembla faire sourire Suileabhan. « D'avoir tellement faim, que tu te dépêches de mettre la table ? » Je me retournai alors vers lui, un sourire en coin « Tu n’imagines même pas à quel point j’ai faim ! »

Sur beaucoup de choses, mon meilleur ami avait raison. Comme souvent. A croire qu’il était le plus raisonné de nous deux. Il avait un certain flegme que je lui enviais pour certaines choses, moi qui étais si stressée. J’avais tendance à être très optimiste quand je commençais quelque chose parce que je savais que j’irais jusqu’au bout, quoi qu’il arrive, mais je stressais vite. Pas dans le genre angoisse, mais plutôt à me demander si j’allais vraiment y arriver. Je voyais le temps défiler sous mes yeux, comme si une horloge venait me narguer en me disant que je n’y arriverais pas. Ce qui était mal me connaître, j’y arriverais, quitte à y passer mes nuits. « Plus tu te prendras la tête et pire ce sera, tu le sais. » Oh oui, je le savais. Mais je n’arrivais pas à être détendue comme Suil’. C’était un peu comme si j’avais besoin d’un coup de pression pour pouvoir avancer, que ça ne pouvait pas fonctionner sinon. J’avais un fonctionnement tout à fait différent mais j’avançais quand même. « Tu veux que je passe deux trois coups de fil demain ? Je pourrais peut-être débloquer les choses. » Et là, encore une fois, je reconnais mon meilleur ami, toujours prêt à m’aider en cas de difficulté. J’esquissai alors un sourire et secouai la tête. « Non, c’est gentil, ne te dérange pas pour ça. Quitte à y passer mes nuits et à harceler les gens s’il le faut, mais je rendrai mon article à temps » Surtout que Suileabhan avait aussi ses cours à donner et des copies à corriger, il avait autre chose à faire que m’aider. Allez, ce soir, en rentrant, je continuerais à rédiger ce que j’avais déjà commencé, je n’aurais ainsi plus qu’à y placer quelques paroles d’interlocuteurs. Oui, j’allais y arriver. Et puis, ce n’était pas non plus comme si j’avais le choix, c’était ma carrière qui en dépendait.

Et alors que nous parlions boulot, mon estomac me rappela à l’ordre. Oui chef, j’ai compris, à table ! Et me mis à rire quand Suil’ vint chatouiller ma taille, chose qui me faisait réagir assez rapidement. « Et arrête de sauter des repas au profit du boulot ! « Tu pourrais faire un malaise pour ça, que je viendrais te secouer pour t'engueuler malgré tout. » Je roulai les yeux au ciel en secouant la tête « Je pourrais faire un malaise que tu serais surtout le premier à savoir si je vais bien au lieu de m’engueuler ! » Et ça, j’en étais certaine. S’il devait m’arriver quelque chose, Suileabhan serait sans doute le premier à s’assurer que ce n’était pas trop grave. Le premier à mon chevet pour me veiller. Non, j’étais incapable de croire qu’il viendrait m’engueuler, bien au contraire. L’engueulade viendrait après, ça oui. Les reproches fuseraient sans doute, c’était inévitable. Mais je ne tenais pas à en arriver là quand même, je n’avais pas vraiment envie qu’il m’arrive quelque chose au point que les jumeaux s’inquiètent pour moi.

« Allez, à table ! » fis-je pour couper court à la conversation. Je n’avais pas envie de m’étendre sur le sujet. Vraiment pas. Et pour appuyer mes dires, je commençai même à servir les assiettes sans donner le temps à Suileabhan de faire quoi que ce soit. Je luis mis une escalope dans son assiette, avec des pâtes à la sauce tomate et basilique. Et la même chose pour moi. « Bon app ! » Le mélange était parfait selon moi, c’était ce que j’avais tendance à prendre quand je mangeais italien. Même si j’aimais aussi les pizzas, mais je faisais quand même attention à ma ligne. J’avais beau être mince, je n’avais pas une hygiène de vie des meilleures. Je sautais souvent des repas ou je mangeais sur le pouce, j’avais tout intérêt à faire du sport et à manger sainement quand je le pouvais. Et puis, j’étais gourmande, j’aimais les choses sucrées. Tout pour me faire mourir d’une crise cardiaque avant l’âge. « Et toi, comment ça se passe ? Raconte-moi tout ! » fis-je en prenant une fourchette de pâtes. Même si nous étions voisins et que nous nous voyions pratiquement tous les jours, on avait constamment des choses à se dire. Et j’aimais toujours autant entendre Suil’ me parler de ses histoires, sauf que ça concernait ses conquêtes. Là, ça me faisait grincer des dents, mais j’étais toujours à l’écoute.

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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyDim 26 Mai - 18:16





Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire.
Orfhlaith & Suileabhan


Orfhlaith et moi même étions si proches l'un de l'autre, qu'il n'était pas rare que les gens nous prennent pour un couple. Il était vrai que nous étions très complices et que, en plus de ça, nous avions tendance à être tactile l'un envers l'autre. Sans pour autant que nos gestes soient emprunt d'une quelconque ambiguïté. Mais il en fallait peu pour que les gens se montent des films. Tout ça parce que je n'éprouvais aucune gêne à la prendre dans mes bras, à déposer de chastes baisers sur son visage ou ses cheveux et, parfois, à la tenir par la main. Tout ça ajouté au fait que les gens étaient persuadés que l'amitié homme-femme n'existait pas, et déjà ils s'imaginaient des choses totalement fausses concernant notre relation. Mais soit. Ce n'était pas comme si c'était une honte que d'être mit en couple avec Orfhlaith. Elle était tout à fait le genre de femme avec laquelle je pourrais sortir sans le moindre mal. Si elle n'était comme une soeur pour moi et que je ne la connaissais pas depuis toujours ou presque. « Tu n’imagines même pas à quel point j’ai faim ! »
En fait, si, j'imaginais parfaitement. Parce que je ne doutais pas qu'elle avait la fâcheuse tendance à sauter quelques repas ou à se contenter de grignoter, pour ne pas perdre de temps dans son travail. Une sale manie que je n'aimais pas vraiment. Parce que c'était mettre sa santé en péril pour des futilités. Le travail n'était pas une futilité. Mais me semblait être beaucoup moins importante que la santé elle même. Surtout quand il était question de ma meilleure amie. Je ne supporterais pas qu'il lui arrive un truc grave parce qu'elle s'entêtait à ne faire que grignoter quand elle avait faim, à cause du travail. Pourquoi ne comprenait-elle pas que ce n'était que secondaire ? Et entre autres raisons, pour qu'elle diminue un peu sa surcharge de stress et de travail, je lui proposai tout naturellement de l'aide pour qu'elle puisse avancer dans tout ça et sortir la tête de l'eau. C'était bien parce que c'était elle que j'étais prêt à me rajouter du travail. Ce n'était pas n'importe qui qui avait droit à cela de ma part. « Non, c’est gentil, ne te dérange pas pour ça. Quitte à y passer mes nuits et à harceler les gens s’il le faut, mais je rendrai mon article à temps » Je penchai légèrement la tête de côté pour pouvoir l'étudier du regard. C'était tout elle ça. Refuser de mon aide, plus par crainte de me surcharger moi, que pour autre chose. Alors que pour ma part, je ne me souciais guère de ce genre de détail. Elle était plus importante pour moi, que ça. « Tu sais que ça ne me dérange pas de te rendre ce genre de service. Je n'ai pas grand chose d'autre à faire de toute façon ... » Remarquai-je finalement. Certes, ce n'était pas tout à fait vrai. Côté boulot, j'avais largement à faire. Mais il était question d'Orf tout de même...

Les grognements bruyants de son estomac, finirent par nous rappeler à l'ordre tous les deux. Et, tout sourire, je la chatouillai en faisant mine de la gronder pour ces repas qu'elle avait la fâcheuse tendance à sauter. « Je pourrais faire un malaise que tu serais surtout le premier à savoir si je vais bien au lieu de m’engueuler ! » Certes ... Elle me connaissait beaucoup trop bien pour pouvoir croire que je serais un jour capable de la gronder pour une chose pareille. Aucun doute que si je venais à apprendre qu'elle avait eut un pépin de ce genre, je serais bel et bien le premier à la rejoindre comme un dératé, pour m'assurer que ça allait quand même et qu'elle irait bien également. Je serais même tellement inquiet pour elle, que j'en oublierais totalement le fait que j'étais supposé l'engueuler. L'inquiétude prendrait le dessus sur absolument tout le reste. « N'en sois pas si sûre ! » Rétorquai-je avec un sérieux tout à fait feint. Inutile de lui rappeler qu'elle me connaissait presque trop pour son propre bien. Encore une chose qui pouvait en dérouter plus d'un. Pas moi. Je n'étais que trop habitué maintenant et depuis le temps. « Allez, à table ! » Oui, à table avant qu'elle ne fasse ledit malade et que je ne doive la gifler pour la faire revenir à elle. A peine fûmes-nous installés à table, qu'elle était déjà en train de remplir nos assiettes. Plus affamé que ça, tu meurs. « Bon app ! » Le son soudain de sa voix, me fit prendre conscience du fait que je venais de me perdre dans la contemplation de sa petite personne depuis quelques secondes de trop sans doute. Raison pour laquelle je baissai le regard sur mon assiette en souriant légèrement. « Toi aussi. » Et commençai enfin à manger, bien décidé à faire honneur à ce repas qu'elle avait ramené pour tous les deux. « Et toi, comment ça se passe ? Raconte-moi tout ! » Tout ? Pouvais-je vraiment tout lui raconter ? A vrai dire, pour la première fois de ma vie, je commençais à douter. Parce que la dernière fois que je lui avais parlé de la dernière femme qui avait "partagé ma vie", elle avait réagit d'une bien étrange façon. Comme si elle me reprochait de ne pas ouvrir les yeux ou je ne savais trop quoi. Je n'avais pas tout saisit mais son comportement m'avait convaincu de ne plus lui parler des femmes qui pourraient passer dans ma vie. De toute façon, depuis notre dernière conversation à ce sujet, il n'y en avait eut aucune. Le célibat n'était pas une tare. Alors je ne cherchais pas à me caser à tout prix. « Hm, que dire ? Dernièrement je me suis fais royalement agresser par une hystérique qui n'a pas supporté l'article peu élogieux que j'avais rédigé sur son compte. » Mais ça, c'était une habitude. Parce que je ne mâchais pas mes mots quand il était question de rédiger un papier. Et que certains n'appréciaient pas la chose. Tant pis pour eux ... Je ne faisais que mon boulot. « Et j'envisage de virer une étudiante de mon cours. C'est une véritable atteinte à la pudeur ... J'ignorais qu'il existait des jupes encore plus courtes que la mini jupe même. » Grimaçai-je ensuite, avec un étrange sérieux. Parce que je l'étais.


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyDim 26 Mai - 20:56




« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »


J’avais beaucoup d’efforts à faire pour avoir une hygiène de vie des plus parfaites et j’en avais totalement conscience. Mais entre le savoir et le faire, il y avait un monde de différence. Mis à part les jumeaux, mon boulot était la chose la plus importante dans ma vie et je ne supporterais pas de le perdre. J’avais beau être enjouée et presque toujours de bonne humeur, c’était à coup sûr la dépression qui m’attendait. Suileabhan me connaissait suffisamment pour le savoir. D’ailleurs, je ne mentais pas en disant que je pourrais passer mes nuits à terminer mon article, c’était le genre de chose qui m’arrivait souvent. Je voulais tellement que tout soit parfait que je relisais trois ou quatre fois en modifiant sans arrêt quelques petits détails. Et je ne m’arrêtais qu’une fois mon article bien selon moi. Ce qui pouvait prendre du temps. C’était aussi l’avantage de travailler dans la presse magazine, on pouvait prendre plus de temps pour écrire son article. Mais j’avais tendance à mieux travailler sous pression aussi. En femme complexe que j’étais. Quoi que, le terme “femme” voulait tout dire… Dans tous les cas, je ne laisserais pas mon meilleur ami m’aider et perdre son temps. « Tu sais que ça ne me dérange pas de te rendre ce genre de service. Je n'ai pas grand chose d'autre à faire de toute façon ... » Et là je le regardai en haussant un sourcil. Suileabhan était un grand journaliste et un prof de fac. Et il tentait de me faire croire qu’il n’avait pas grand-chose à faire. « C’est vrai qu’avec deux jobs, et surtout en étant prof, tu as beaucoup de temps à perdre… » Je secouai la tête d’un air amusé « Je suis blonde mais pas stupide, chéri » Je lui fis alors un clin d’œil. Il savait très bien que je ne tomberais pas dans le panneau.

J’avais tellement faim que mon estomac ne cessait de gargouiller. Et je n’allais plus tenir bien longtemps sans me jeter sur la nourriture. J’avais dû prendre le temps de manger ce midi, c’est vrai. Mais on avait beau me le répéter, je n’allais pas changer du jour au lendemain, c’était trop tard pour ça. Je pouvais prendre sur moi pour faire des efforts, j’avais déjà essayé. Mais chassez le naturel et il revient au galop, je reprenais vite mes mauvaises habitudes. Encore un peu et Suil’ me dirait que j’étais un cas désespéré. Et je ne pourrais même pas lui donner tort… Mais ce dont j’étais certaine, c’est qu’il serait le premier à paniquer s’il m’arrivait quelque chose. Il rappliquerait à mon chevet en laissant tomber tout ce qu’il était en train de faire. Mais je ne souhaitais pas que ça m’arrive, bien au contraire. Je voulais rester en pleine forme ! « N'en sois pas si sûre ! » Et là, je le regardai avec un sourire en coin sans faire la moindre remarque. Mon sourire parlait pour moi, et Suileabhan savait que je le connaissais tellement bien que je n’avais même pas besoin de répondre à ce mensonge éhonté. Mais il en allait de même pour moi. S’il devait arriver quelque chose aux jumeaux – et encore plus à Suil’ – je serais la première à accourir et à virer tout le monde pour m’occuper deux. Notre relation était tellement fusionnelle que ça ne pouvait pas en être autrement. Et tant pis si ça dérangeait les gens, c’était la dernière de mes préoccupations. Aux petit(e)s ami(e)s jaloux(ses), je les emmerdais, tout simplement. Personne ne pourrait me séparer de Suileabhan et Gofraidh. Jamais.

A mon grand soulagement, nous finîmes par passer à table. Bon, d’accord, j’avais un peu forcé la main en servant les assiettes. De toute façon, on devait manger avant que ça ne refroidisse, donc maintenant. CQFD. Oui, j’étais de mauvaise foi, et alors ? De toute façon, je l’étais sur certaines choses en ce moment, surtout en ce qui concernait la vie amoureuse de Suil’. La dernière fois, j’avais tenté de lui faire comprendre qu’il arrête d’aller voir ailleurs, qu’il ouvre les yeux, mais il n’avait rien compris. Et je n’étais pas prête à recommencer maintenant. C’est vrai que ça me faisait mal de l’entendre parler de ses conquêtes alors que moi, je mourrais d’envie d’être à ses côtés. Mais j’avais tellement peur de le perdre que mon comportement était toujours resté le même, celui de la meilleure amie toujours à l’écoute. Suileabhan ne relevait même pas les petites allusions de son frère qui avait tendance à me taquiner, parce que lui, l’avait remarqué. Tant qu’il ne verrait rien, qu’il ne me verrait pas autrement, je ne pourrais rien faire. Mais je ne pourrais jamais tomber amoureuse d’un autre homme, ça je le savais.

Les histoires de cœur n’étant pas notre sujet de conversation principal, ça ne m’empêchait pourtant pas d’avoir envie de savoir comment ça allait pour lui. Même si je savais qu’il était comme moi niveau boulot, bien qu’il soit plus relax, il ne pouvait pas s’empêcher de travailler. « Hm, que dire ? Dernièrement je me suis fait royalement agresser par une hystérique qui n'a pas supporté l'article peu élogieux que j'avais rédigé sur son compte. » Là je reconnaissais bien mon meilleur ami. Il disait toujours ce qu’il pensait et n’était parfois pas tendre dans ses propos. Mais ses critiques étaient toujours justifiées. « Qu’est-ce que tu as dit cette fois ? Une vérité que tout le monde connaissait sauf elle ? » J’eus un sourire amusé. Parce que c’est vrai que les gens avaient tendance à se voiler la face et à croire qu’ils étaient meilleurs que ce qu’ils n’étaient vraiment. Et la moindre petite critique entraînait parfois des conséquences pas très joyeuses. C’était ça aussi, le métier de journaliste. Mais Suileabhan, tout comme moi, assumait chacun de ses propos. « Et j'envisage de virer une étudiante de mon cours. C'est une véritable atteinte à la pudeur ... J'ignorais qu'il existait des jupes encore plus courtes que la mini jupe même. » Et là, je faillis bien m’étrangler avec les pâtes que je venais de mettre en bouche, tellement je dus rire. A voir la tête de Suileabhan, il avait vraiment dû être choqué. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu’il ne connaissait pas les femmes… Mais c’est vrai qu’il les avait toujours choisies jolies mais pas provocantes. Je pris une gorgée de mon vin pour me remettre un peu. « Dans ce cas, ça s’appelle des ceintures… Mais j’imagine trop ta tête ! Et quoi, c’était juste sa jupe qui était trop courte ou elle a tenté de t’aguicher ? L'élève et le prof... Hum... » Ça aussi, je l’imaginais bien… La petite étudiante qui se trouve trop irrésistible et qui tente de séduire son prof. C’était le fantasme de bien des élèves. Et Suil’ était loin d’être un vieux prof moche et aigri… Je ne pouvais pas m’empêcher de sourire en essayant de visualiser cette scène. Et là, je sentais bien que j’allais le choper un bout de pain dans la figure ou une belle boutade de la part de mon meilleur ami. Parce que oui, j’étais quand même un peu en train de me moquer de lui, pour le coup…
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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyDim 26 Mai - 22:45





Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire.
Orfhlaith & Suileabhan


Etre avec Orfhlaith et me confier à elle me paraissait si simple ... Que j'en arrivais parfois à me dire qu'il était presque dommage que notre lien soit celui qu'il était et aussi fort. Dans un autre contexte, peut-être que notre relation aurait été toute autre. Mais je ne pouvais décemment pas penser de la sorte alors que je considérais cette jeune femme attablée en face de moi, comme une soeur ou presque. Le simple fait de penser ainsi, suffisait à me faire vraiment très bizarre et à me surprendre -pour ne pas dire dégoûter quand même-, moi même. En fait, je ne savais même pas pourquoi j'en arrivais à penser des trucs aussi étranges. Peut-être à cause de cette légère jalousie que je ressentais quand elle accordait plus d'attention à mon jumeau. Ou peut-être à cause de ma peur étrange de la voir un jour me laisser de côté au profit d'un homme pour qui elle ferait tout parce qu'elle en serait tombée éperdument amoureuse. Après tout, tout était possible. Je n'avais pas souvenir de l'avoir déjà vu en couple pendant des lustres avec le même type. C'était d'ailleurs assez surprenant de la part d'une personne qui semblait prête à me harceler pour que je me bouge en me casant enfin avec une femme qui me mériterait vraiment. Mais soit. Peut-être qu'elle faisait davantage attention au fait que contrairement à elle, j'avais déjà atteint les trente ans. Ou peut-être qu'elle voulait seulement me voir heureux. Mouais ... Le fait était que ma vie me convenait parfaitement telle qu'elle était actuellement. Raison pour laquelle, depuis ma dernière rupture, je n'avais pas envisagé un seul instant de me remettre avec qui que ce soit. Une pause ne pourrait décemment pas me faire de mal. Et pendant le temps libre que j'aurais, plutôt que de le passer avec une quelconque femme, j'étais tout à fait prêt à l'utiliser au profit de ma meilleure amie. Pour l'aider dans son boulot qui exigeait trop d'elle à mon goût. « C’est vrai qu’avec deux jobs, et surtout en étant prof, tu as beaucoup de temps à perdre… » Certes, ça avait été un peu naïf de ma part de croire que mes paroles passeraient crème et qu'elle ne capterait rien. Orfhlaith était une femme vraiment très intelligente. Je serais bien idiot de prétendre le contraire. Ca ne me serait même pas venu à l'esprit de toute façon. « Je suis blonde mais pas stupide, chéri » Je souris en coin d'un air amusé, avant de hausser les épaules, défaitiste. Soit, elle me connaissait trop bien. Et connaissait également très bien mon emploi du temps, de toute évidence. Mais ce n'était pas non plus comme si ça me surprenait de sa part hein ... « Mais j'ai quand même du temps libre à côté de ça. Du temps libre qui ne me sers à rien d'autre qu'à rendre service à quelques personnes triées sur le volet, dont tu fais partie. » Remarquai-je sur un ton innocent au possible, en haussant les épaules. Bon, certes, elle me connaissait assez pour savoir démêler le vrai du faux et tout ce qui s'ensuit, dans mes propos. Mais pour le coup, c'était on ne peut plus vrai. J'avais vraiment envie d'utiliser mon temps libre de la sorte. A quoi d'autre sinon ? En plus d'être célibataire, je n'étais pas le genre de type hyper sociable qui sortait toutes les semaines pour faire la fête avec ses amis. J'étais ainsi et je l'assumais entièrement, n'en déplaise aux gens qui me connaissaient plus ou moins bien ou qui ne faisaient que passer dans ma vie.

Alors que nous en étions enfin à entamer notre repas qu'elle semblait avoir trop attendu, elle me demanda ce qu'il en était pour moi, où j'en étais, mes nouvelles en clair. Comme nous nous voyions quasiment tous les jours, il m'était difficile de trouver quoi lui apprendre encore. Je n'allais sans doute pas lui dire que j'avais décidé de faire une pause dans mes relations "amoureuses" parce que las de tourner en rond inutilement et désireux de ne plus perdre de temps pour ça. Je décidai donc de me contenter de parler boulot. De deux femmes, il était vrai. Mais qui avaient un rapport directe avec mes deux emplois. D'un côté l'hystérique qui n'avait pas supporté un article que j'avais rédigé sur elle. Et de l'autre, une étudiante qui semblait avoir oublié que le principe des fringues, c'était de recouvrir le corps ... Peut-être que quelqu'un devrait prendre le temps de lui expliquer ça ? « Qu’est-ce que tu as dit cette fois ? Une vérité que tout le monde connaissait sauf elle ? » Je fronçai les sourcils en prenant le temps de réfléchir à la question. Pour moi, je n'avais rien fais de mal. C'était seulement mon boulot que de dire des vérités. Qu'elles soient positives ou négatives pour la personne qui était concernée. Qu'y pouvais-je si certains étaient d'une sensiblerie accablante ? Certes, je n'étais pas tendre dans mes propos et ne mâchais pas mes mots. Mais était-ce une raison pour venir sonner à ma porte, me traiter de tous les noms et tenter de me faire descendre plus bas que terre ? « J'ignore si tout le monde était au courant de ladite vérité ... Mais j'ai dis ce que je pensais de son boulot. C'est fou la réaction qu'elle a eut. Je t'assure ... Elle est venue ici, chez moi, pour m'insulter de tous les noms et prétendre que j'avais tort, qu'elle était réellement douée et j'en passe ... Pour sûr, ça a du être dur pour elle de lire le contraire. » Certains avaient parfois un sacré melon à la place de leur tête. C'était affolant. Comment pouvait-on être à ce point sûr de soit et ne jamais douter de sa petite personne et de ses capacités ? Je ne pensais même pas que c'était possible, pour dire ! Quand enfin je mentionnai l'étudiante et son manque de pudeur, j'étais tellement réellement choqué par la chose, que je ne compris pas vraiment le rire de ma meilleure amie. Avais-je dis un truc drôle pour qu'elle semble être sur le point de mourir étouffée par sa bouchée de pâtes ? Ben ... Pas que je sache pourtant. « Dans ce cas, ça s’appelle des ceintures… Mais j’imagine trop ta tête ! Et quoi, c’était juste sa jupe qui était trop courte ou elle a tenté de t’aguicher ? L'élève et le prof... Hum... » Soit je rêvais totalement, soit elle était littéralement en train de se moquer de moi. C'était ça ... Elle se foutait royalement de moi. Alors que j'étais sérieux. Et réellement perturbé par le souvenir de cette gamine de tout juste vingt ans qui portait si peu de vêtements. « Arrête de rire, c'est vraiment pas drôle ... ! » Protestai-je bien qu'une lueur amusée brillait dans le regard que je conservais sur elle. « Il se pourrait qu'à la fin du cours elle soit venue me parler et qu'elle se soit exagérément penchée au dessus de mon bureau, pour que je ne manque rien de son décolleté. Je ne suis pourtant pas un mec à poitrine ! » Ghu ? Instinctivement, mon regard se baissa en direction de la poitrine de mon amie. Avant que je ne le réalise et relève la tête. Pur réflexe pour lequel je n'avais ... Aucune explication. « C'est compliqué d'être un prof de moins de quarante. Une collègue arrivée cette année à tout juste 26 ans, a du refaire sa garde robe parce que ses étudiants s'enflammaient quand elle portait des jupes. » Marmonnai-je en roulant des yeux.


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyMar 28 Mai - 17:28




« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »


Même si ma relation avec Suileabhan était toujours la même, il y avait ce petit quelque chose qui faisait que mes sentiments avaient changé. Je ne le voyais plus seulement comme mon meilleur ami mais aussi comme mon âme sœur. Il était sans doute le seul homme qui savait tout de moi – avec Gofraidh mais ça ne comptait pas au vu de sa sexualité – et qui savait comment me faire sourire, râler, aller mieux ou m’enfoncer. Même si ça ne lui était jamais arrivé. Je ne lui cachais rien, si ce n’était les sentiments qui ne cessaient de grandir en moi. Mais ça devenait de plus en plus difficile, il n’y avait qu’à voir notre dernière conversation sur le sujet. Je m’étais tellement laissée emporter que j’avais fini par lui dire d’ouvrir les yeux. J’étais là, moi. Mais il ne le voyait pas. Et il ne le verrait sans doute jamais. Je m’étais faite à l’idée mais j’avais quand même beaucoup de mal à aller vers les autres hommes. Des histoires d’une nuit, de quelques jours ou de quelques semaines, ça allait, mais je n’avais pas envie de m’investir davantage dans une relation qui serait de toute façon perdue d’avance. Mais je restais malgré tout une femme, avec l’envie de me caser, d’avoir une relation sérieuse, d’avoir des enfants. Sauf que je ne voyais aucun homme, si ce n’était Suileabhan, dans ce rôle… Mais, heureusement, ce sujet de discussion ne revenait pas sur le tapis et j’en étais bien contente. Je refusais de perdre mon meilleur ami pour des histoires de cœur. Et là, la conversation était portée sur quelque chose de bien moins futile que mes sentiments, à savoir mon boulot. Qui était, mis à part les jumeaux, la chose la plus importante que j’avais dans ce monde. Sans lui, je ne serais plus rien. C’était sans doute pour ça que je me donnais autant pour y arriver. « Mais j'ai quand même du temps libre à côté de ça. Du temps libre qui ne me sers à rien d'autre qu'à rendre service à quelques personnes triées sur le volet, dont tu fais partie. » J’espérais bien faire partie des personnes triées sur le volent faisant partie de la vie de Suileabhan. Je savais qu’il n’était pas très people et qu’il n’avait pas besoin d’être entouré de dizaine de personnes pour se sentir bien. Mais quand même… « Et du temps libre pour toi, ça te ferait du bien, non ? » lui fis-je remarquer. Je savais que si je lui demandais de l’aide, il remuerait ciel et terre pour moi. Mais il pouvait aussi penser à lui un minimum, ça lui ferait du bien. Se reposer de temps en temps, ce n’était pas de refus… Et oui, c’était moi qui disais ça…

Par chance, nous passâmes vite à table et je commençai à manger. Un bon plat chaud qui venait de chez le traiteur, ça faisait du bien quand même. Le pire dans toute cette histoire, c’était que j’adorais cuisiner, je passais même du temps derrière mes fourneaux quand j’avais quelques jours de repos. Mais ça n’arrivait tellement pas souvent que je passais plus de temps dans les restos, snacks ou plats préparés, que dans une épicerie pour acheter de bons produits. Et partager un bon repas était justement l’occasion de pouvoir discuter un peu et d’en savoir plus sur ce qui était en train de se passer dans la vie de Suileabhan en ce moment. Et apparemment, il avait eu droit à une femme pas très contente d’un article qu’il avait écrit sur elle. Certains avaient une conception du journalisme telle que nous ne devions écrire que des articles positifs. Ce qui n’était pas toujours le cas. Notre but était d’informer les gens et de rester dans l’objectivité la plus complète. Mais ceux qui ne faisaient pas partie du métier ne pouvaient pas comprendre. Bien que ce ne soit pas toujours facile d’être objectif. Je ne l’étais pas toujours non plus mais je faisais des efforts. « J'ignore si tout le monde était au courant de ladite vérité ... Mais j'ai dis ce que je pensais de son boulot. C'est fou la réaction qu'elle a eut. Je t'assure ... Elle est venue ici, chez moi, pour m'insulter de tous les noms et prétendre que j'avais tort, qu'elle était réellement douée et j'en passe ... Pour sûr, ça a du être dur pour elle de lire le contraire. » Je fis alors une petite moue. C’était quand même assez grave d’en arriver à ce genre de choses. Ne pas accepter une critique, c’était une chose. Mais aller jusqu’à se rendre chez le journaliste pour l’agresser, c’était autre chose, que je ne pouvais pas concevoir. « Ce sont les risques du métier… Mais où elle a eu ton adresse… ? » Personnellement, je n’étais pas dans le bottin téléphonique, je n’avais pas envie que n’importe qui puisse me trouver. Et je râlerais si mon employeur venait à donner mon adresse à la première personne qui le demandait. Ça ne se faisait tout simplement pas. Ce genre de choses ne devrait pas arriver selon moi. Même si je n’étais pas non plus à l’abri d’un hystérique qui ne serait pas content d’un de mes articles.

La suite me fit sourire. J’essayais d’imaginer Suileabhan face à une étudiante prête à tout pour le séduire. Personnellement, ça ne m’étonnait pas. Il était loin d’être un prof sévère, même s’il était exigent, il n’en restait pas moins jeune et terriblement attirant. Je comprenais donc que certaines de ses élèves désirent se rapprocher un peu plus de lui. Si je n’avais jamais joué ce jeu en étant étudiante, il y avait quand même eu quelques assistants qui m’avaient fait craquer. Et c’était normal après tout. Mais c’est vrai qu’à l’imaginer, cette situation m’amusait. Je devais être la seule. « Arrête de rire, c'est vraiment pas drôle ... ! » me fit remarquer Suileabhan, alors que je ne cessais de rire. Si la situation avait été inverse, il n’aurait pas perdu une seconde à se moquer de moi, je le savais bien. Et puis, j’y pouvais rien si la situation était drôle… « Il se pourrait qu'à la fin du cours elle soit venue me parler et qu'elle se soit exagérément penchée au dessus de mon bureau, pour que je ne manque rien de son décolleté. Je ne suis pourtant pas un mec à poitrine ! » Et là, le fou-rire qui redouble d’intensité. Non, franchement, c’était pas possible ! Je n’allais pas réussir à manger s’il continuait comme ça. Il fallait que je me calme. J’essuyai une larme qui coulait au coin de mon œil tellement je riais. « Roh Suil, arrête ! Et qu’est-ce que tu viens de faire là ? » lui dis-je en voyant qu’il venait de loucher sur MON décolleté. Ça, c’était une première mais je ne trouvais pas ça vraiment dérangeant, vu que ça venait de lui. Son regard était tout sauf pervers. « Allez chéri, tu ne peux pas dire que tu ne sois pas insensible à une femme ayant une belle paire de seins ! » Et puis, en tant que femme, on aimait montrer son décolleté. Je n’avais pas à me plaindre niveau poitrine, j’avais été gâtée par Dame Nature. Et j’aimais le mettre en valeur quand je me rendais quelque part, c’était juste une question de coquetterie. « C'est compliqué d'être un prof de moins de quarante. Une collègue arrivée cette année à tout juste 26 ans, a du refaire sa garde robe parce que ses étudiants s'enflammaient quand elle portait des jupes. » Et encore une fois, je dus sourire. Je trouvais ça un peu ridicule de changer sa garde-robe parce qu’on avait des élèves. Personnellement, je ne le ferais pas. Mais je n’étais pas non plus du genre à m’habiller de façon vulgaire. J’étais assez classique, mais j’aimais être élégante quand même. En même temps, je n’étais pas prof, je n’avais pas d’élèves, c’était facile à dire. Parfois, je me disais que je postulerais bien aussi pour être prof ou assistante, mais je n’en avais sans doute pas les capacités. « Comme quoi, pour être prof, mieux vaut être vieux et moche que jeune et mignon. T’as vraiment pas de chance, ptit chou… » plaisantais-je avec un grand sourire. Décidément, les petits surnoms affectueux ne cessaient de couleur aujourd’hui. Chéri, chou, ça devait être la première fois que j’en employais autant en aussi peu de temps. La fatigue sans doute, je faisais moins attention à ce que je disais ou faisais.

Je me remis à manger, le sourire toujours aux lèvres à cause de toute cette histoire. Non, vraiment, c’était drôle ! Et le repas se passait dans la bonne humeur, comme d’habitude. Je n’avais jamais vraiment eu à me plaindre de mes soirées avec Suileabhan. D’ailleurs, j’eus bien vite englouti mon repas, en gourmande affamée que j’étais. Et en regardant mon assiette, eus un peu honte. Mais j’avais eu faim. Et j’avais bien mangé. « Je te ressers ? » demandais-je en prenant la bouteille de vin. Qui était délicieux en passant. Un bon verre de vin, une soirée avec mon meilleur ami avec un bon dessert qui nous attendait, tout était parfait
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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyMer 29 Mai - 23:16





Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire.
Orfhlaith & Suileabhan


« Et du temps libre pour toi, ça te ferait du bien, non ? » Du temps libre pour moi ? Qu'est-ce que ça signifiait ça déjà ? Pas la moindre idée ... Ce n'était pas que j'étais un forcené de travail ... Mais il fallait reconnaître que je préférais passer tout mon temps dans les copies et papiers, plutôt que de le passer avec des gens qui se diraient être mes amis. Je ne faisais pas beaucoup de rencontres qui débouchaient sur quelque chose d'intéressant en dehors du boulot. Et ça me convenait bien. Parce que je n'étais pas le type le plus sociable qui soit et que je l'assumais entièrement. J'étais ce que j'étais. Et quand bien même j'étais "différent", "à part", certains m'acceptaient ainsi. Comme c'était le cas d'Orfhlaith. Elle était pourtant loin d'être aussi introvertie et étrange que moi. Tout au contraire même. Elle était plus ouverte, plus sociable, plus ... Normale. Bref, sur bien des points elle était mon exact opposé. Ce qui me faisait parfois me questionner sur le comment du pourquoi elle était mon amie. Mais soit, certaines choses n'avaient tout simplement pas de raison d'être mais étaient malgré tout. Et personne d'autre que moi ne s'en souciait vraiment plus que ça. Il n'y avait que moi pour me perdre en questionnements vains. « Quand j'ai du temps libre, je m'ennuie. Ca ne sert pas à grand chose. » Lui répondis-je avec un sérieux à toutes épreuves. Parce que comme c'était très souvent le cas, j'étais on ne peut plus sérieux. Je ne voyais pas trop l'intérêt d'avoir du temps libre. Surtout à foison. Alors je préférais l'occuper avec des choses qui valaient réellement le coup. Et il n'y avait pas grand chose que je trouvais assez intéressant pour ça. Pas en dehors de mon frère et de ma meilleure amie en tout cas. Finalement, ma vie tournait surtout autour d'eux deux et de mon boulot. Est-ce que c'était si mal que ça ? J'étais heureux ainsi. Ou un minimum en tout cas. Alors à quoi bon en changer ? Et puis ce n'était pas comme si ça dérangeait les deux personnes qui comptaient le plus pour moi. Pas que je sache tout du moins. Et je doutais qu'ils me mentent pour mon plaisir. Mentir ce n'était jamais rien de bien intéressant même pour rassurer quelqu'un ou lui faire plaisir. A moins que je ne sois le seul à penser de la sorte ? A vrai dire, ça n'aurait rien de bien surprenant compte tenu de tout ce que je pensais et étais le seul à avoir en tête. J'avais une vision de tout, assez différente des autres. Là encore, j'avais toujours été de la sorte. Et je le vivais toujours aussi bien. Et que je sache, ça ne dérangeait ni Gof' ni Or'. Ou alors, là aussi, ils cachaient bien leur jeu. Mais quoi qu'il en soit et quoi qu'il se passe dans leur tête à tous les deux, j'étais ce soir là sur le point de partager un dîner avec ma meilleure amie.

Meilleure amie qui semblait réellement affamée. Pas étonnant puisqu'elle s'amusait à sauter des repas ou à manger sur le pouce pour pouvoir bosser davantage. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle je m'étais proposé, vainement, pour l'aider. Nous étions justement en train de parler boulot, quand je lui appris qu'une hystérique était venue jusque chez moi pour m'insulter littéralement, suite à l'article peu flatteur que j'avais fais sur son compte. « Ce sont les risques du métier… Mais où elle a eu ton adresse… ? » Hm voilà la seule et unique question que je ne m'étais même pas posé. Quand on est dingue, on trouve toujours ce qu'on cherche, par tous les moyens possibles, non ? Malheureusement, il semblait que oui. Ca faisait quand même assez peur. Heureusement qu'ils n'étaient pas tous aussi fous qu'elle. Ou aussi malins pour parvenir à trouver mon adresse. « Aucune idée ... Mais un peu d'argent et le nom de la personne qu'on cherche, suffisent à trouver sans aucun doute. » Répondis-je en haussant les épaules. Peu importait comment elle m'avait trouvé maintenant que c'était fait et qu'elle m'avait fait sa petite -énorme- scène. Ne me restait plus qu'à espérer que d'autres fous de ce genre, ne sortiraient pas prochainement de l'ombre. Ca m'arrangerait grandement qu'elle soit la seule à être aussi ... Excessive. Si au moins elle était la seule femme assez étrange que j'avais rencontré ces derniers temps ... Mais non ... J'avais eus à faire à une étudiante un peu trop aguicheuse et dans l'excès également, à sa façon. Sa façon de se vêtir pour assister à l'un de mes cours et sa manière qu'elle avait eut de venir me parler à la fin de celui ci, m'avait mit littéralement mal à l'aise. Et cette petite mésaventure faisait rire Orfhlaith ... Mais ... Elle se foutait royalement de moi ma parole ! Pour ma part, je riais plus jaune qu'autre chose. Parce que la situation était réellement gênante. Malgré tout, je ne pouvais pas nier que j'adorais voir la jeune femme rire à en avoir les larmes aux yeux, comme c'était actuellement le cas. Ce fut pire encore, quand j'en rajoutai une couche, allant jusqu'à rappeler que je n'étais pas "un homme à seins" et comme pour appuyer mes dires ou pur réflexe étrange, je baissai le regard sur la poitrine de ma meilleure amie. Avant de réaliser ce que j'étais en train de faire et de détourner vivement la tête. Merde. Venais-je vraiment de loucher sur sa poitrine ? N'empêche que de ce côté là, elle n'avait pas de quoi se plaindre. Hey ... Etais-je vraiment en train de penser à ... Ca ? C'était bel et bien la première fois que je regardais réellement le corps de ma meilleure amie. Même à l'adolescence, quand les changements s'étaient opérés, jamais je n'avais louché sur elle. Pour moi, elle était trop comme une soeur, pour que je fasse un truc pareil.

« Roh Suil, arrête ! Et qu’est-ce que tu viens de faire là ? » Alors elle avait vu. Je me sentis bêtement rougir à l'idée qu'elle m'ait surpris en train de loucher de la sorte sur sa poitrine. « C'était pas de façon intéressée ! C'était ... Parce qu'on parlait -ou je parlais- de poitrine. C'était une sorte de réflexe. » Me défendis-je vivement, avant de songer que mes paroles ressemblaient davantage à une explication foireuse. Comme si j'étais en train de me battre pour me dépêtrer d'un merdier dans lequel je m'étais fourré. C'était un peu ça d'ailleurs. « Allez chéri, tu ne peux pas dire que tu ne sois pas insensible à une femme ayant une belle paire de seins ! » Chéri ? C'était nouveau où elle m'avait toujours donné ce genre de petit surnom sans que je n'y fasse réellement attention tant ça aurait pu me sembler normal ? Pas la moindre idée. En tout cas, ce soir là, je le remarquai. « Je ne suis pas tant physique que ça ! Je sais que la plupart des hommes disent ça pour ne pas passer pour des pervers finis, mais je remarque davantage les yeux. Un regard trop profond m'effraie. Un regard vide, encore plus. Après, c'est sûr que si les seins vont avec ... » Je roulai des yeux avec un vague sourire aux lèvres. Certes. Il faudrait être idiot pour refuser une femme parce qu'elle avait trop de seins. Ou de faire mine de ne pas apprécier cela. Et pour ma part, je ne pensais pas être idiot à ce point. Pas encore du moins. « Comme quoi, pour être prof, mieux vaut être vieux et moche que jeune et mignon. T’as vraiment pas de chance, ptit chou… » Jeune et mignon ? C'était donc ce que j'étais ? Je l'ignorais. Non pas parce que je doutais à tout bout de champ de moi même. Mais uniquement parce que je ne me posais tout simplement pas la question. Je me posais des questions à propos de tout et de rien, oui. Mais pas à propos de n'importe quoi non plus. Comme par exemple, je n'allais pas commencer à me questionner à propos des étranges et affectueux surnoms que me donnait Orfhlaith. J'ignorais si c'était une nouvelle mode dans laquelle elle se lançait. Mais ainsi soit-il ... « Mouais ... On va dire que ça fait toujours plaisir de savoir qu'on plait, hein ? » Lâchai-je, peu convaincu néanmoins. Le repas qui, comme à l'accoutumé, s'allongeait sur la durée, fini par prendre fin quand j'eus à mon tour terminé mon assiette. Après Or qui, de son côté, avait réellement été assez affamée pour finir depuis des lustres déjà. Si je ne la connaissais pas autant, je me serais sans doute inquiété à propos de ses manières et de sa façon de dévorer un simple repas. Mais je la connaissais. Même par coeur. « Je te ressers ? » Je refusai son offre d'un vague hochement négatif de la tête. « Ca ira, merci. » Répondis-je avant de pencher légèrement la tête de côté pour l'observer d'un air faussement dubitatif. « Je suis presque prêt à parier que tu as apporté un dessert fou, pour compléter ce repas ... »


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyJeu 30 Mai - 16:03




« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »


« Quand j'ai du temps libre, je m'ennuie. Ça ne sert pas à grand chose. » Suileabhan avait décidément réponse à tout. Comme toujours. Il trouvait toujours une excuse pour se justifier. Et je savais très bien qu’il avait raison, c’était ça le pire. Mon meilleur ami n’était pas du genre à passer des soirées entouré de plein de gens. Moi non plus, à vrai dire, mais j’aimais quand même sortir en boîte ou boire un verre de temps à autres. Quand je n’étais pas trop crevée à cause de mon boulot, qui passait avant tout. Nous nous ressemblions autant que nous puissions être différents sur certains points. Et c’était sans doute pour que ça nous nous entendions aussi bien. Et puis, nous avions grandi ensemble, nous avions appris à nous connaître avec le temps. Vingt ans d’amitié, ce n’était pas rien, c’était même énorme. Aucune autre personne à part les jumeaux n’avait eu mes faveurs comme eux, et ça ne changerait sans doute jamais. Nous étions inséparables, tout simplement. « Te reposer, ça ne sert pas à grand-chose non plus ? » Je levai les yeux au ciel. Suileabhan ne prenait pas assez de temps pour lui à mon goût mais je n’étais certainement pas la mieux placée pour lui faire une remarque, j’étais pareille. Comme je faisais passer mon boulot avant tout, je ne prenais pas assez de temps pour ne rien faire et juste me reposer. Et je sentais bien qu’il me ferait la remarque aussi. Un vieux couple en somme…Heureusement, nous passâmes vite à table, mon estomac n’aurait pas tenu bien longtemps sinon. Il fallait dire que j’avais un peu imposé les choses, comme j’avais aussi tendance à faire. C’était une mauvaise habitude, qui ne passait pas auprès de tout le monde. J’avais faim, j’avais apporté à manger, c’était chaud, on n’avait qu’à manger. Tout simplement. J’avais eu beaucoup de chance de tomber sur Suileabhan et Gofraidh quand j’étais arrivée chez mon oncle et ma tante.

Beaucoup de personnes considéraient le métier de journaliste comme quelque chose de simple, parfois simpliste. Nous étions tous les deux bien placés pour savoir que ce n’était pas le cas. Ça demandait vraiment beaucoup de travail, d’investissement et d’investigation. Et certaines personnes ne le comprenaient tout simplement pas. Nous avions le droit d’avoir notre propre avis, comme tout le monde, notre boulot n’était pas de contenter les masses. C’étaient justement ces masses qui nous posaient problème. Ainsi que des personnes persuadées qu’elles étaient les meilleures et que nous n’étions rien. Que nous ne faisions que nous amuser à les critiquer. « Aucune idée ... Mais un peu d'argent et le nom de la personne qu'on cherche, suffisent à trouver sans aucun doute. » Évidemment, comment n’y avais-je pas pensé ? J’étais sans doute encore trop naïve pour penser que les gens étaient réglos. C’est vrai qu’avec de l’argent, on arrivait à tout. Chose qui je n’envisageais tout simplement pas. J’étais de nature assez honnête, parfois même trop. « Ouais… Ça, je ne le comprendrai jamais…» soupirais-je, frustrée pour Suileabhan. Je détesterais que l’on fasse irruption chez moi pour venir me remettre à ma place ou tout simplement pour m’engueuler sur un sujet que j’avais écrit et qui ne plaisait pas. Enfin, le plus drôle fut quand même ce qui suivit, savoir mon meilleur ami s’étant fait aguicher par une de ses élèves. Et oui, je trouvais ça absolument drôle et marrant, j’y pouvais rien… J’imaginais sa tête à cet instant et ça me faisait rire. C’est vrai que ça, ce n’était pas le genre de chose qui pourrait m’arriver un jour… Mais quand je le vis loucher sur mon décolleté, ça me fit quelque chose… Mon cœur se mit à battre plus vite dans ma poitrine et j’avais juste envie de me frapper. Pourquoi est-ce que je m’emballais comme ça ? Mais je faisais mine de rien.

« C'était pas de façon intéressée ! C'était ... Parce qu'on parlait -ou je parlais- de poitrine. C'était une sorte de réflexe. » J’adorais le voir rougir, pris sur le fait. Je le trouvais encore plus attirant comme ça… J’allais vraiment finir par devenir folle si je ne me raisonnais pas un minimum. Et puis oui, comme il le disait, c’était un réflexe désintéressé. Suileabhan me voyait comme sa sœur, c’était impossible qu’il me voie autrement… « Un réflexe de mec… » plaisantais-je en esquissant un sourire. Franchement, s’il avait prétendu ne pas du tout regarder la poitrine des femmes, je ne l’aurais pas cru. « Je ne suis pas tant physique que ça ! Je sais que la plupart des hommes disent ça pour ne pas passer pour des pervers finis, mais je remarque davantage les yeux. Un regard trop profond m'effraie. Un regard vide, encore plus. Après, c'est sûr que si les seins vont avec ... » C’était la première fois depuis longtemps que nous parlions de ce genre de choses. Et c’était aussi la première fois que cette conversation me semblait aussi sérieuse. C’était étrange. Peut-être parce que je voyais mon meilleur ami sous un autre jour depuis un bout de temps mais je ne voulais rien lui montrer. « Les yeux et les seins, comme tous les hommes ! » Ceux que j’avais fréquentés m’avaient tous tenus le même discours aussi. Comme quoi mon meilleur ami était normal, tout à fait normal, même s’il avait tendance à penser le contraire. Et je n’avais pas menti en lui disant qu’il était jeune – ce qui était la stricte vérité – et mignon – ce que je pensais au plus profond de moi – même s’il semblait ne pas être convaincu. « Mouais ... On va dire que ça fait toujours plaisir de savoir qu'on plait, hein ? » Je haussai alors les épaules. « C’est dans la nature humaine, on est faits pour ça… » Bon, j’étais un peu trop pragmatique là. Mais j’avais toujours vu la nature humaine comme ça, des êtres qui vont l’un vers l’autre pour perpétuer l’espèce. Avec des relations complexes dues à l’évolution. Mais depuis peu de temps, ma vision des choses avait un peu changé. Depuis que j’avais vu en Suileabhan l’homme avec qui j’avais envie de vivre pour le reste de mes jours. L’homme que j’aimais. Alors que je n’aurais jamais cru être capable de pouvoir ressentir un jour de l’amour pour quelqu’un.

Le repas touchant à sa fin, je me resservis un verre et reposai la bouteille sur la table quand Suil’ me dit qu’il n’en voulait pas. Je n’allais pas insister. Mais partie comme j’étais, j’étais bien capable de terminer la bouteille à moi seule… Je n’étais pas très portée sur l’alcool en général mais j’avais tendance à me laisser aller quand j’étais fatiguée. Ce que j’étais en cet instant, à cause de tout le stresse que je ressentais. Cette peur de ne pas pouvoir terminer mon article, le stress continu de perdre mon job si je n’étais pas suffisamment bonne… J’étais bien trop angoissée et je le savais. Je voulais sans cesse prouver que j’étais la meilleure. Suileabhan me sortit de mes pensées. « Je suis presque prêt à parier que tu as apporté un dessert fou, pour compléter ce repas ... » Un sourire se dessina alors sur mes lèvres tandis que je prenais une gorgée de mon verre. « Oh, je n’ai aucun mérite, je l’ai acheté aussi chez le traiteur. Mais c’est du tiramisu ! » L’un de mes desserts préférés d’ailleurs. Il m’arrivait souvent d’en faire quand j’avais un peu de temps devant moi. Ce qui était assez rare ces derniers temps. Je me levai pour débarrasser la table et commencer à rincer les assiettes, histoire de ne pas trop laisser trainer. J’étais maniaque sur certaines choses, moi aussi, même si ce n’était pas aussi fort que Suileabhan. « Tu veux prendre le dessert maintenant ou attendre un peu ? » lui demandais-je en commençant à faire la vaisselle. Gourmande comme j’étais, je n’étais pas contre à le prendre maintenant, mais je pouvais aussi attendre un peu. Laisser descendre notre repas et prendre le dessert avec un bon café et un verre de vin. Ou d’amaretto, c’était bon aussi… Ce n’était pas une mauvaise idée. Et j’avais une bouteille chez moi, je n’avais pas loin à aller pour la chercher. J’aimais vraiment profiter des bonnes choses, en bonne épicurienne que j’étais. Mais dans tous les cas, je suivrais mon meilleur ami. Après tout, je m’étais imposée chez lui, la moindre des choses était de lui laisser le choix

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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyJeu 30 Mai - 22:04





Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire.
Orfhlaith & Suileabhan


« Te reposer, ça ne sert pas à grand-chose non plus ? » Me reposer ... Repos ... De quoi était-il question au juste ? Non pas que je ne connaissais pas du tout ce terme ... Mais presque quand même. Parce que je ne prenais vraiment jamais le temps de me reposer, parce que je n'en voyais même pas l'intérêt. Et puis parce que je ne me sentais pas éreinté, crevé, fatigué par ma vie et mon rythme pourtant infernal. C'était plutôt en vivant à mille à l'heure comme ça, à toujours être occupé, que je me sentais le mieux. Et pour le coup, il fallait quand même reconnaître qu'Orfhlaith était exactement comme moi. Cette accro du boulot qui en arrivait à passer des nuits blanches et à sauter des repas pour être certaine de rédiger ses articles dans les temps. Elle était même pire que moi. Et son temps de repos, elle l'employait plus à sortir avec des amis, qu'à se reposer. « Une fois mort, j'aurais tout le temps de me reposer. En attendant, j'en n'ai pas besoin. » Répondis-je avec un aplomb presque déconcertant. Je ne cherchais pas à choquer ou déranger, ou quoi que ce soit de ce genre. Je me contentais plutôt d'émettre un fait, point. Même si ça ne plaisait pas forcément à tout le monde d'entendre des choses aussi .. Sombres ? Oui, c'était le mot qui semblait le mieux convenir. Quoi qu'il en soit, Orfhlaith était habituée à ce que je sorte des choses pareilles. Elle ne serait donc pas plus surprise que ça, selon toute logique. Peut-être qu'à la rigueur, elle allait un peu m'engueuler pour ça. Et ce n'était pas comme si ça changerait grand chose pour moi. Fait dont elle devait très clairement se douter, puisqu'elle me connaissait aussi bien que mon propre jumeau lui même. Ne serait-ce que parce qu'elle était la seule femme à laquelle je me confiais constamment, sans l'ombre d'une toute petite hésitation et sans me priver pour entrer dans le détail quand j'avais vraiment besoin de parler. Heureusement, je n'étais pas non plus du genre à parler à tout va et à déprimer assez pour me confier pour un oui ou pour un non. En fait, je ne parlais jamais vraiment beaucoup. Je n'étais pas un grand bavard de nature. Et c'était en grande partie pour ça que je ne parvenais pas à trouver une femme qui parvienne à supporter mon comportement bien longtemps. Les femmes avaient cette fâcheuse manie à croire qu'elles seraient l'exception, celle qui ferait changer un homme du tout au tout. Bon sang ... Comment pouvait-on être si naïf et si sûr de soit ? Voilà quelque chose que je n'étais absolument pas en mesure de comprendre. Et finalement, je ne cherchais même pas à comprendre.

Tout ce dont j'avais besoin d'être conscient, c'était le fait que je pouvais totalement faire confiance à Or et me confier à elle quand bon me semblait, tant elle m'était essentielle et tant je savais que je pouvais lui faire une confiance aveugle. Ne serait-ce que parce que nous avions le même avis tous les deux, sur de nombreux points. Comme par exemple, au sujet de ces gens hystériques qui ne supportaient pas les vérités que l'on pouvait parfois dire sur leur compte, dans nos articles. « Ouais… Ça, je ne le comprendrai jamais…» Je souris légèrement, sans rien ajouter à cela. Moi non plus je ne comprendrais jamais cela. Mais il fallait de tout pour faire un monde disait-on. Même des gens pour le moins étranges et stupides, selon toute vraisemblance. Avec le temps, on s'y habituait. Tout comme je m'habituais aux étudiantes qui venaient à mes cours uniquement pour moi et non pas pour le cours en lui même. C'était lassant mais on s'y faisait. Ou du moins, c'était le cas quand elles ne se faisaient pas trop entreprenante. Ce qui n'avait malheureusement pas été le cas de cette fille dont j'étais en train de parler à Or. Et elle se foutait royalement de moi en plus. Et quand j'en arrivai à mentionner le fait que je n'étais pas un homme à poitrine, je ne pu m'empêcher de zieuter celle de ma meilleure amie. Que me prenait-il au juste ? Ca ne tournait plus très rond là haut ... Et je me sentis stupidement rougir quand elle me prit sur le fait. « Un réflexe de mec… » Mouais. Ce n'était pourtant pas le genre de réflexe que j'avais d'ordinaire. Avec qui que ce soit. Dernièrement, j'avais parlé de femmes avec une amie qui, elle aussi, avait affirmé que je devais bien passer du temps à les "mater". J'avais nié évidemment. Est-ce que pour autant j'avais eus le réflexe de la mater elle quand elle avait mentionné la poitrine desdites femmes ? Bien sûr que non. « Je n'ai ce réflexe que quand je parle de poitrine. Et crois le ou non ... C'est pas un sujet que j'aborde souvent. » Lui fis-je remarquer sur un ton légèrement moqueur. Il existait beaucoup trop de sujets plus intéressants que celui ci, pour que je perde du temps avec ça. « Les yeux et les seins, comme tous les hommes ! » Comme tous les hommes ? Elle semblait bien décidée à me mettre au même rang que les hommes. Que ceux qu'elle avait fréquenté, peut-être ? Aucune idée. Mais c'était bien la première fois qu'elle insistait autant pour me faire comprendre que j'étais comme les autres. Etais-je supposé bien le prendre ou m'en vexer ? Parce que je n'en savais rien, je décidai de ne pas réagir à ce sujet.

« Et le sourire également. » Ajoutai-je avec sérieux, en commençant à regarder Or avec davantage d'attention, sans trop m'en rendre compte. Parce qu'à parler de tout ça, je finis par me poser la question ... Est-ce qu'elle, elle avait tout ça ? J'avais toujours aimé ses yeux et son regard. Regard qui ne cachait jamais rien de ce qu'elle pensait ou ressentait à l'instant T. A moins que je ne pense ainsi parce que je la connaissais par coeur. Pour ce qui était de son sourire, tout comme de son rire, je les avais également toujours beaucoup aimés. Parce qu'ils étaient vrais et authentiques. Et ses seins pour terminer. Je venais tout juste de remarquer que de ce côté là également, elle était parfaite. Avec tout ça, pourquoi était-elle toujours célibataire au juste ? « C’est dans la nature humaine, on est faits pour ça… » Ramené sur terre par la voix d'Or, je mis un moment avant de retrouver le fil de la conversation tant je venais de me perdre dans mes pensées pour le moins ...Inattendues. Et quand je compris enfin le sens de ses propos, je me contentai de hausser les épaules comme si ça n'avait pas grand intérêt. En fait, ça en avait bien un. Mais le fait était que ces derniers temps, j'étais davantage dans une optique où je demeurerais célibataire pour un bon moment. Souffler un peu ne pouvait décemment pas me faire de mal. Quand le repas toucha finalement à sa fin, je mentionnai l'idée d'un dessert qu'elle avait probablement apporté avec tout le reste. Gourmande comme elle l'était, ça n'aurait rien de surprenant. « Oh, je n’ai aucun mérite, je l’ai acheté aussi chez le traiteur. Mais c’est du tiramisu ! » Je souris de toutes mes dents à l'observant avec attention, avant de pencher faiblement la tête de côté pour continuer de la détailler du regard. « Evidemment qu'il vient de chez le traiteur. Quand aurais-tu eus le temps de le préparer ? » La taquinai-je l'air de rien. Elle l'avait dit elle même qu'elle passait tout son temps à bosser et ne pouvait rien faire d'autre ou bien pas grand chose. « Tu veux prendre le dessert maintenant ou attendre un peu ? » Me demanda-t-elle alors que je venais de me lever à mon tour pour terminer de débarrasser la table et étais en train de la nettoyer avec une application pour le moins étrange et exagérée. Une fois fait, je la rejoignis près de l'évier et entrepris d'essuyer la vaisselle qu'elle lavait. « On peut le prendre devant la télé', non ? » Demandai-je en tournant la tête vers elle pour l'étudier du regard une seconde ou deux, avant de terminer d'essuyer le restant de vaisselle que je pris ensuite le soin de ranger à leur place précise. « Tu veux du café ? » Lui demandai-je en préparant la cafetière sans attendre.


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyLun 3 Juin - 16:40




« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »


Bon, d’accord, pas besoin de discuter davantage, Suileabhan tenterait d’avoir le dernier mot, encore une fois. Je le connaissais suffisamment bien pour savoir qu’il tenterait une nouvelle fois d’avoir raison sur le sujet. Mais je n’avais pas de morale à lui faire de ce côté-là, je n’étais pas mieux. Moi aussi je devrais prendre le temps de me reposer à certains moments, temps que je ne prenais pas. Comme quoi je prenais plus soin de mon meilleur ami que de moi, et il en allait de même pour lui. Voilà pourquoi nous nous ressemblions tellement tous les deux. « Une fois mort, j'aurais tout le temps de me reposer. En attendant, j'en n'ai pas besoin. » Et là, je laissai passer un soupir. Suileabhan était souvent plus pragmatique que moi, mais là… Et pourtant, j’avais l’habitude de ses petites remarques du genre, que l’on prenait au second degré. D’un côté, il n’avait pas tort, mais ce n’était quand même pas le genre de chose que j’aimais entendre. Encore moins en ce moment. « Et tu as envie de mourir avant l’heure… ? » lui demandais-je, en sachant bien que ça ne servait à rien de continuer sur ce sujet. Il avait sa propre vision des choses et rien ne pourrait lui faire changer d’avis. Quoi que, peut-être s’il avait une femme dans sa vie… Mais j’étais certaine qu’il ferait passer son boulot avant sa copine, parce qu’il ne pouvait de toute façon pas envisager de relation sérieuse pour le moment. J’avais été témoin de chacune de ses ruptures, parce qu’il était un homme qui ne se confiait pas facilement et que ça avait énervé chacune de ses petites copines. Moi, j’étais différente, mais moi, il ne me verrait jamais comme telle. Plus j’y pensais, plus ça me donnait envie de déprimer. Mais je ne pouvais pas changer mon comportement et risquer de l’alarmer. Ma tentative précédente n’avait pas été très fructueuse, je n’étais pas prête à recommencer là tout de suite.

Parlant boulot, nous savions tous les deux que les choses n’étaient pas toujours roses. Le métier de journaliste n’était pas de tout repos, surtout quand des gens pensaient être dans leurs droits, comme cette jeune femme qui était venue agresser Suileabhan. Mais ce que je trouvais incroyable quand même, c’était que n’importe qui puisse avoir son adresse avec un peu d’argent en retour. C’était quelque chose que je trouvais inadmissible, encore plus si ça venait de son employeur. L’argent achetait tout, de nos jours, et c’était bien dommage. Je n’entrais pas du tout dans ce genre de jeu, même s’il m’arrivait parfois d’assister à des soirées mondaines ou de ce genre. Mais c’était une obligation du métier, je ne le faisais pas avec plaisir. Etant dans une presse magazine assez connue, je me devais d’assister à certaines soirées. Et puis, il ne fallait pas mentir, ça m’ouvrait pas mal de portes au niveau de mes contacts. Quelques sourires, une carte de visite échangée, et le tour était joué. Ça m’arrivait souvent, mais je n’achetais jamais personne, je préférais me débrouiller seule plutôt que de mettre de l’argent en jeu. Enfin bref, ce n’était plus le sujet de conversation, j’étais un peu en train de me perdre dans mes pensées. Le plus drôle était quand même Suileabhan qui se faisait draguer par une de ses étudiantes. Qui n’avait certainement pas compris qu’il n’était pas le genre d’homme à partir avec la première venue. Mais d’un autre côté, je pouvais comprendre… Si j’avais étudiante, peut-être même que j’aurais fait pareil. Etre prof à l’unif, c’était difficile quand on était jeune. Mais Suileabhan avait beau me dire qu’il était différent des autres hommes, il restait un homme quand même à mes yeux. Charmant, certes, mais un homme tout de même. Et il avait beau dire qu’il ne regardait pas certaines choses chez les femmes, j’avais beaucoup de mal à le croire. J’avais bien remarqué qu’il avait louché sur mes seins quand nous avions évoqué le sujet. Réflexe de mec, je le savais… « Je n'ai ce réflexe que quand je parle de poitrine. Et crois le ou non ... C'est pas un sujet que j'aborde souvent. » Bon, d’accord, il avait raison, ce n’était pas le genre de chose dont il parlait avec n’importe qui. Et avec Gofraidh, c’était plus sur le ton de la plaisanterie qu’ils en parlaient…

« Et le sourire également. » Encore une fois, je ne pus m’empêcher de penser "comme les autres…" Rares étaient les hommes qui disaient regarder la taille, la minceur, les hanches, les fesses… D’expérience, je savais que quand on abordait le sujet avec un homme, il répondait qu’il regardait d’abord les yeux, puis le sourire, et ensuite éventuellement la poitrine. Mais c’était plus rare… Mais de mon côté, je ne pouvais pas dire que je ne regardais pas les mecs d’une autre façon… Comme j’avais déjà regardé Suileabhan d’ailleurs. « Ce que je regarde chez un mec… Hum… Tout dépend si je le vois de face ou non… » dis-je avec un sourire en coin, sans qu'il ne me pose la question. Quitte à aborder le sujet, autant jouer la carte de l’honnêteté. Je n’avais de toute façon pas honte, et je pouvais parler de tout avec mon meilleur ami. « Les fesses… Ça, c’est un truc que je regarde chez un mec… » Un mec avec de belles fesses, c’était le bonheur quand même, non ? Bien moulées dans un jean… Hum, bon, stop, je m’égarais un peu là. « Et s’il a un beau sourire et un regard de fou, alors je craque… » Ce qu’avait, bien entendu, Suileabhan. J’adorais son sourire et son regard. Et oui, j’avais craqué mais il ne le savait pas. Voilà, j’avais joué la carte de l’honnêteté, mais pas tout à fait de la transparence. Il y avait des choses qu’il n’avait pas à savoir. A bien y réfléchir, c’était la première fois que nous abordions le sujet tous les deux, ou que ça m’atteignait de telle manière. C’était, en tout cas, une discussion plus sérieuse que d’habitude. Dans ma tête à tout le moins.

Le repas terminé, je me levai pour débarrasser. Je n’aimais pas laisser les choses trainer et c’était aussi bien de ne pas laisser nos restes de repas pour Gofraidh. Et puis, Suileabhan étati tellement maniaque qu’il ne l’aurait sans doute pas laissé comme ça. Et puis, nous avions un dessert qui nous attendait, du bon tiramisu. Que je n’avais, en effet, pas fait moi-même. « Evidemment qu'il vient de chez le traiteur. Quand aurais-tu eus le temps de le préparer ? » Je haussai les épaules en roulant des yeux. « Je ne sais pas… Dans mon sommeil peut-être ! » Et comme je ne dormais pas énormément en ce moment, ça aurait été difficile… Etait-ce une façon de me faire culpabiliser de mon mode de vie ? J’avais fait exactement la même chose avec lui tout à l’heure… Un partout, balle au centre ! Et comme d’habitude, tel un vieux couple, nous nous retrouvâmes devant l’évier, moi en lavant la vaisselle et Suileabhan l’essuyant. Rien de plus normal. « On peut le prendre devant la télé', non ? » La télé. Depuis quand je l’avais-je plus regardée ? Là, ça devait bien faire pas loin d’une semaine. Je n’avais pris eu – ou pas pris – le temps de regarder les infos depuis. Je hochai alors la tête, signe que j’étais d’accord. « Tu veux du café ? » J’esquissai un sourire en le voyant déjà préparer la cafetière, et je m’adossai au plan de travail. « Je crois que tu connais déjà la réponse ! » Coffee addict que j’étais, évidemment que je prendrais un café ! Je collai un bisou sur la joue de mon meilleur ami et allai m’installer dans le canapé, après avoir pris soin d’ôter mes chaussures. Ici, je faisais comme chez moi, j’étais chez moi en quelque sorte. Tout comme les jumeaux étaient chez eux chez moi. C’était comme ça depuis que nous nous connaissions d’ailleurs. Je pris la télécommande pour allumer la télé et commençai à zapper en attendant que Suileabhan arrive avec les cafés. Et une fois qu’il fut installé près de moi, je m’installai contre lui en posant ma tête sur son épaule et en lui tendant la télécommande. « Choisis… Je suis tellement crevée que je risque de choisir un programme complètement abrutissant… » Même si ce n’était pas mon genre, mais je n’étais pas apte à réfléchir. Et je n’avais pas envie de choisir un programme de merde. Je faisais confiance à Suil pour nous trouver LA chaîne qui nous comblerait tous les deux.

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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyMer 5 Juin - 23:03





Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire.
Orfhlaith & Suileabhan


Ce n'était pas que je n'avais pas le moindre humour ... C'était plutôt que je ne savais pas le faire passer comme tel, quand j'en faisais preuve. Ainsi, seules quelques rares personnes, parvenaient à savoir quand je plaisantais et quand ce n'était pas le cas. C'était ainsi. Orfhlaith faisait évidemment partie de ceux qui savaient très bien quand je plaisantais et quand, tout au contraire, j'étais parfaitement sérieux. Enfin j'osais espérer qu'elle était consciente du fait que je plaisantais, un peu, quand je mentionnais le fait qu'une fois mort, j'aurais tout le temps de me reposer. Et que, en attendant, je n'avais nul besoin d'utiliser de mon temps précieux, pour pareille chose. « Et tu as envie de mourir avant l’heure… ? » Je ne pu m'empêcher de sourire en coin en lui lançant un regard vaguement moqueur. Avant de rouler des yeux et soupirer doucement. « Bien sûr que non Or. C'est une façon de parler. » Lui répondis-je toutefois avec sérieux. Sait-on jamais si elle s'imaginait réellement que je pouvais vouloir la mort au plus vite. Je n'étais sans doute pas le type le plus joyeux de la terre. Mais je ne souhaitais pas mourir de sitôt pour autant. J'avais trente ans, oui. Mais c'était encore un peu jeune pour la mort me semblait-il. En tout cas, je n'avais pas l'impression d'avoir vécut assez de choses pour ça. Peut-être d'ici à une petite quarantaine d'années, si la santé me le permettait. Mais vu mon rythme de vie, rien n'était moins sûr. Mais ça, autant ne pas le faire remarquer à Orfhlaith. Elle avait tendance à déjà bien assez s'inquiéter pour moi. Inutile d'empirer la chose. Pour elle comme pour moi. Ne manquerait plus qu'elle se mette à agir comme une véritable mère poule pour moi. Fort heureusement ... C'était encore loin d'être ainsi. J'avais beau adorer vraiment Or et être d'un naturel très calme, pas sûr que j'aurais pu supporter un "trop" de ce genre, bien longtemps. Mais soit. Ce n'était pas le cas donc, il n'était pas utile que je m'inquiète de savoir comment j'aurais vécu une telle situation. Ce n'était pas comme si j'y étais confronté. Jusqu'à maintenant, Orfhlaith avait toujours parfaitement su où se trouvait la limite à ne pas dépasser et quel était son rôle de meilleure amie. En même temps, si ça avait été le contraire depuis tout ce temps, je me serais sans doute inquiété. Mais soit, nous étions très proches l'un de l'autre quoi qu'il en soit. Et nous avions de nombreux points en commun, il était vrai. Il suffisait de voir notre acharnement au travail. Après avoir parlé boulot, nous en arrivâmes à mentionner le physique des uns et des autres.

Ainsi lui mentionnais-je ce que je regardais chez les femmes pour ma part. Le regard, le sourire, la poitrine. Et bien d'autres choses également, quand j'en avais le temps et que le regard et le sourire avaient suffit à me convaincre que le reste valait également le détour. « Ce que je regarde chez un mec… Hum… Tout dépend si je le vois de face ou non… » Hu. Cela devait signifier qu'elle pouvait éventuellement regarder les fesses. Dans l'attente de la suite de ses paroles, j'arquai un sourcil en conservant le silence. « Les fesses… Ça, c’est un truc que je regarde chez un mec… » Oui en effet, les fesses. Je ris doucement en hochant faiblement la tête de droite à gauche sans la quitter du regard. Pour une intellect, elle pensait à vérifier les fesses d'abord ? Comme quoi, on pouvait quand même être encore surpris par les personnes que l'on pensait connaître à la perfection. « Et s’il a un beau sourire et un regard de fou, alors je craque… » Alors ces deux choses n'arrivaient réellement qu'après les fesses ? Et si le mec avait un joli fessier mais une tête de con et était stupide à mourir ? Et s'il était trop sec ou trop musclé ? « Je croyais que les muscles ça faisait parti de la panoplie des choses qui font d'un mec qu'il vaut le coup d'oeil. De préférence très musclé pour certaines. Seulement bien dessiné pour d'autres. Pas de muscles du tout pour d'autres. » Remarquai-je calmement. Pour ma part, j'étais un peu entre deux. J'étais naturellement carré et je faisais du sport pour me maintenir en forme et ça se voyait. Pourtant, je ne pensais pas non plus être la véritable armoire à glace qu'était Gof. Sans pour autant être frêle à côté de lui. C'était même loin d'être le cas. On se ressemblait pas mal, même sur ce plan là. En tout cas, jusqu'à maintenant, nous n'avions jamais autant parlé de nos goûts sur le physique. Ainsi en apprenais-je beaucoup au sujet de ceux de ma meilleure amie. Et je n'étais pas vraiment surpris par le fait qu'elle remarquait, tout comme moi, le sourire et les yeux. Simplement un peu quand même, par son attention toute particulière pour les fesses. Sans que ça ne me choque royalement non plus. Il m'en fallait plus que ça pour être choqué. Et heureusement d'ailleurs. Avec Gof et ses manières et façons de parler, il était préférable que je sois bien accroché. Mais puisqu'il s'agissait quand même de mon jumeau, il était assez logique qu'il ne soit pas en mesure de me choquer plus que ça. Ca aurait quelque chose de très inquiétant dans le sens contraire.

Quand arriva -enfin- l'heure du dessert et que nous prîmes le temps de nettoyer les vestiges de notre repas, je la taquinai au sujet de son tiramisu. Elle avait tenu à préciser que ce n'était pas elle qui l'avait fait. Alors que c'était une évidence pour moi que ce n'était pas le cas. Ne serait-ce que parce qu'elle n'avait pas de temps pour cuisiner avec autant d'application ! Quand bien même j'étais certain qu'elle en avait les compétences. « Je ne sais pas… Dans mon sommeil peut-être ! » Je souris en coin et lui adressai un regard moqueur sans rien ajouter à ce sujet. Oui, dans son sommeil. C'était le seul moment où elle prenait le temps de se poser, sans aucun doute possible. Et après ça, elle venait me dire à moi, que je devais prendre le temps de me reposer. C'était un peu l'hôpital qui se foutait de la charité, autant le dire. Tout en terminant notre bref ménage de la cuisine -bref mais précis pour ma part parce que j'avais tendance à être plus maniaque que la moyenne-, je proposai que nous prenions notre dessert dans le salon, tranquillement installés devant la télévision. Proposition qu'elle accepta sans rechigner, avant que je ne lui demande si elle souhaitait un café. La réponse me semblait évidente. Elle n'étais pas ma meilleure amie depuis vingt ans pour rien. Je ne la connaissais que trop ... « Je crois que tu connais déjà la réponse ! » Et pour preuve, j'étais déjà en train de préparer la cafetière. Je souris en coin en lui adressant un bref regard. Oui, je connaissais parfaitement sa réponse. Elle était au moins autant addicte que moi à la caféine. Je souris légèrement quand elle vint déposer un baiser sur ma joue. Et je m'adossai ensuite à un buffet pour la regarder d'un air distrait alors qu'elle s'installait devant la télé et que, pour ma part, j'attendais simplement que le café coule. Et une fois qu'il eut terminé, j'arrêtai la cafetière, remplis deux tasses que je posai sur un plateau, y posai nos cuillères, le sucre en morceau, une petite brique de lait, récupérai le dessert qu'elle avait apporté et filai la rejoindre du côté du salon. Je posai le plateau sur la table basse, récupérai les quelques magazines et journaux qui y traînaient et pris le temps de les ranger au bonne endroit, en deux piles parfaitement bien mises. L'esprit plus léger, je pu enfin la rejoindre sur le canapé et pris place à ses côtés. Elle ne tarda d'ailleurs pas à venir loger sa tête contre mon épaule. « Choisis… Je suis tellement crevée que je risque de choisir un programme complètement abrutissant… » Je souris en coin et tournai la tête vers elle pour déposer un bref baiser sur ses cheveux, avant de tendre un bras pour récupérer le plaid sur le dossier, que je pris le temps de déposer sur elle. Non pas que j'étais toujours aux petits soins pour elle ... Mais c'était bien souvent le cas, il était vrai. « Et au point de t'endormir ? » Demandai-je doucement avant de poser ma joue contre son crâne et commencer à zapper. « Un film débile ça te va ? » Peut-être que rire la réveillerait.


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyMar 11 Juin - 14:32




« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »


Une façon de parler… Bien sûr… Mais je ne tenais pas non plus à voir Suileabhan faire une attaque un jour parce qu’il travaillait trop. Je n’étais sans doute pas la mieux placée pour lui faire la morale parce que je bossais autant que lui, mais je ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose. L’un comme l’autre, nous tenions bien trop à l’autre pour accepter qu’il arrive un incident. Et pourtant, je ne le voyais pas ralentir son rythme de vie autant que j’allais ralentir le mien. Nous étions tous les deux pris dans cette spirale infernale qu’était notre boulot, et que nous aimions tous les deux. Même si j’étais constamment dans l’angoisse de ne pas faire assez bien, ce n’était pas pour autant que je changerais de job. Je m’étais battue pour en arriver là, je m’étais démenée pour trouver un boulot de journaliste à New York pour rejoindre les jumeaux, je n’allais pas tout mettre en branle. Et puis, je faisais confiance à mon meilleur ami, il savait ce qu’il faisait et il n’avait pas besoin de moi pour diriger sa vie. C’était d’ailleurs une chose que je ne ferais jamais et qui ne me venait même pas à l’esprit. Je ne m’immiscerais dans la vie de Suileabhan, ni même de celle de Gofraidh. Chacun de nous faisait ce qu’il voulait, même si nous ne cessions de nous inquiéter pour les autres, c’était comme ça depuis que nous nous connaissions.

Etonnamment, la discussion se porta sur ce que nous regardions chez une autre personne, et je n’allais pas faire mon hypocrite. Aller dire que je ne regardais que la beauté intérieure, c’était juste un énorme mensonge. Personne ne pouvait prétendre à une telle chose, parce que l’attirance était avant tout physique. Avant de connaître une personne, on la voyait d’abord comme elle était physiquement, c’était inévitable. Et donc oui, un mec qui avait un beau sourire et de beaux yeux avait des chances de me séduire. Sauf s’il n’avait aucun centre d’intérêt, aucune conversation, et qu’il n’était qu’une enveloppe de chair sans rien à l’intérieur. Mes critères pour sortir avec un homme ne se résumaient bien évidemment pas à son apparence. D’ailleurs, je pense que je n’étais encore jamais sortie avec le type d’homme que je pensais être idéal pour moi. Grand, brun, yeux clairs, un sourire à faire tomber… Comme Suileabhan en fait… Mais non, ça, c’était pour les autres, ce n’était pas pour moi… « Je croyais que les muscles ça faisait parti de la panoplie des choses qui font d'un mec qu'il vaut le coup d'œil. De préférence très musclé pour certaines. Seulement bien dessiné pour d'autres. Pas de muscles du tout pour d'autres. » Je haussai alors les épaules. De mémoire, ce n’était jamais ce que j’avais regardé chez un homme en premier. D’ailleurs, je n’aimais pas les hommes trop musclés ou ceux qui cultivaient ça sans cesse, ce n’était pas du tout mon genre. « Ce n’est pas l’essentiel pour moi… C’est un avantage physique, certes, mais ce n’est pas parce qu’un homme est musclé qu’il va forcément me plaire, ou que je vais repousser un homme qui ne parait pas musclé. En fait, je m’en fiche » A nouveau, je haussai les épaules. C’était un tic chez moi. Mais c’était quand même une discussion instructive que de parler de ça avec Suileabhan. C’était la première fois que nous abordions ce sujet aussi sérieusement. Mais heureusement qu’elle ne continua pas plus longtemps, parce que j’aurais peut-être fini par lui faire quelques confidences qui n’avaient pas lieu d’être. Comme le fait qu’il se rapprochait le plus de mon idéal masculin. Notre dernière conversation sur le sujet n’avait pas été des plus fructueuses.

Le repas étant fini, il était temps de débarrasser la table. Ce n’était pas la chose que je préférais faire, je préférais mettre la table. C’était plus agréable, ça présageait une bonne soirée. Mais je savais ici que la soirée ne serait pas terminée, nous n’avions pas encore pris le dessert et je ne comptais pas partir tout de suite. Je regrettais d’ailleurs de ne pas avoir pu faire le dessert. Mais cette soirée avait été un peu improvisée, je m’étais invitée un peu dans le courant de la journée. Mais c’était promis, lors d’une prochaine soirée ici ou chez moi, je me chargerais de tout. C’était important pour moi. Heureusement, alors que nous étions en train de terminer la vaisselle, Suil’ me proposa du café. Dieu merci ! Ca me ferait du bien, c’était certain. J’étais une vraie accro à la caféine, je me demandais d’ailleurs comment je ferais pour vivre sans. Et puis, c’était une belle façon de conclure un repas. Et comme la vaisselle était terminée, je laissai le maître des lieux se charger du café et j’allai m’installer dans le canapé. Comme une grosse larve que j’étais, mais je n’avais vraiment pas le courage de faire autre chose. Pas envie de sortir, j’étais bien ici. J’aurais bien pu proposer d’aller boire un verre à l’extérieur après, mais j’avais juste envie de rester ici et de paresser un peu. Ça nous ferait du bien à tous les deux. Un sourire se dessina sur mes lèvres en voyant Suileabhan arriver avec un petit plateau sur lequel il y avait tout pour le café. Une vraie petite fée du logis ! Cette pensée me fit rire intérieurement et je me mordis les lèvres. Il pensait vraiment à tout. Et surtout à ranger ces journaux qui trainaient. Je ne fis même aucune remarque, pas même pour le taquiner comme j’avais l’habitude de faire.

Un soupir de bien-être et de contentement s’échappa de mes lèvres quand il posa la couverture sur moi. Comment ne pas craquer quand un homme s’occupait de vous de cette façon ? Et je maudissais ce jour où j’avais arrêté de voir Suileabhan comme mon meilleur ami mais comme l’homme qui devait partager ma vie. J’étais idiote mais c’était comme ça, mon cœur avait choisi… Enfin bref ! Je posai ma tête contre l’épaule de Suil’ en lui tendant la télécommande. Larve comme j’étais, là tout de suite, je ne choisirais rien de bien. « Et au point de t'endormir ? » Je fis la moue « Un peu… » souriais-je en me blottissant davantage contre lui. Rien que sentir sa joue contre moi me faisait du bien. « Un film débile ça te va ? » Bon ben finalement, je n’étais pas la seule à être complètement HS ce soir. Pour que Suileabhan me propose de regarder un film débile, c’était qu’il n’avait pas envie de grand-chose. Mais ça m’allait très bien. « Va pour le film débile. Mais pas de trucs romantiques ! » Parce que je détestais ça. Ma vie amoureuse était proche du néant en ce moment, et je n’avais pas envie de voir des personnages tomber amoureux au premier coup d’œil. Je savais que ça n’existait pas, le coup de foudre. J’étais bien trop rationnelle pour y croire. Je laissai donc Suil’ choisir le programme et tentait de me concentrer Je ne devais pas m’endormir, je ne pouvais pas. Je bougeai pour attraper ma tasse de café et en boire une gorgée. Rien qu’à sentir le liquide brûlant dans ma gorge, ça me fit beaucoup de bien. « Je te sers du tiramisu ? » demandais-je en déposant ma tasse sur le plateau, pour m’en couper une part. Avec le café, c’était juste parfait. Quoi que, ça l’aurait été aussi avec un bon verre de vin. Rah la la, gourmandise, quand tu nous tiens ! Mais j’assumais totalement. Je me servis donc une part généreuse, servant celle de Suil’ s’il en voulait aussi, et en prit un morceau qui me fit une nouvelle fois soupirer de contentement. « Y’a pas à dire, ce traiteur est très bon ! » Même si le dessert aurait été meilleur fait par mes petites mains. Je sentais d’ailleurs bien la remarque arriver de la bouche de mon cher et tendre meilleur ami, et je l’aurais certainement méritée. Ce qui me fit prendre les devants « Faut qu’on se mette d’accord tous les trois d’un soir où vous viendriez manger chez moi. Et je ferais le repas du début à la fin ! Plus de traiteur, juste les petites mimines d’Orfhlaith ! » Je fis alors un grand sourire à Suileabhan. Oui oui, j’étais bien décidée à leur faire un vrai repas digne de ce nom. Même si Gof devait encore se désister à la dernière minute, comme ce soir…



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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyMer 12 Juin - 23:17





Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire.
Orfhlaith & Suileabhan


Parmi les nombreux points en commun que j'avais avec Orfh, notre métier et l'ardeur que nous mettions à l'appliquer avec le plus grand soin, était celui qui nous rapprochait clairement le plus. Parce que malgré tout, nous nous comprenions parfaitement et que ça n'étonnait jamais vraiment l'autre de voir que l'on pouvait être en retard ou trop occupé dans un truc pour venir à des retrouvailles prévues ou non. C'était comme ça. Peut-être étions-nous trop passionnés. Ou simplement de grands bosseurs. Ce qui n'était pas du tout le cas de mon frère. De son côté, il était plus du genre à se la couler douce et à prendre les jobs qui se proposaient tout naturellement à lui. Et honnêtement, je ne l'enviais pas du tout. Je préférais faire montre d'un minimum de stabilité dans ma vie de tous les jours. Et pourtant, en parlant de stabilité ... On ne pouvait pas dire que je l'étais vraiment beaucoup dans ma vie amoureuse. De ce côté là, j'étais plutôt du genre à cumuler les relations pourtant toutes vouées à l'échec. Sans doute faudrait-il que je tente de devenir ami avec la jeune femme en face de moi, avant de pouvoir penser à une relation. Parce qu'il demeurait un énorme fossé entre elles et moi à chaque fois. Du coup, aucune chance pour que je me confie d'aucune façon que ce soit. Et sinon, concernant mon genre de femme, je n'en n'avais pas vraiment un. Grande ou petite, mince ou ronde, blonde ou brune ou même encore rousse. Peu importait la couleur des yeux tant que le regard me plaisait et me mettait en confiance. Peu importe la bouche tant que le sourire était vrai et authentique. « Ce n’est pas l’essentiel pour moi… C’est un avantage physique, certes, mais ce n’est pas parce qu’un homme est musclé qu’il va forcément me plaire, ou que je vais repousser un homme qui ne parait pas musclé. En fait, je m’en fiche » Je souris légèrement sans rien répondre à ce sujet. Orfhlaith était de ce genre de femmes qui ne prêtaient pas plus attention que ça au physique des hommes qu'elle fréquentait. Sans doute était-elle même moins regardante que moi à ce sujet. Parce que j'avais beau dire, si la femme ne m'attirait physiquement pas, il y avait peu de chance pour qu'il se passe quoi que ce soit entre nous. Et c'était somme toute assez humain me semblait-il. Sans attirance, pas de désir. Pas de désir, pas d'amour, donc pas la moindre relation autre qu'amicale, possible. C'était d'une logique imparable selon moi. Mais après, c'était chacun ses goûts. Ca aussi ça me semblait être un fait imparable et d'une logique à toute épreuve. Et jamais je ne songeais à juger les goûts de telle ou telle personne. Pas même ceux de ma meilleure amie.

Après avoir longuement débattu au sujet des physiques d'autrui, vint le moment de débarrasser la table après que nous as terminé notre repas. Si je la laissais faire ce qu'elle avait bien envie de faire, je ne pu m'empêcher de repasser derrière elle malgré tout. Pas parce que ce qu'elle faisait elle le faisait mal, loin de là même. Mais plutôt parce que j'étais bourré de manies et de toc et que ça avait tendance à me rendre hyper pointilleux, dans le détail et supra maniaque. Gof aimait d'ailleurs à me provoquer à ce sujet. En laissant parfois traîner des affaires de ci et de là. Comme les magazines et journaux qu'il aurait très bien pu prendre le temps de ranger puisqu'il était celui qui passait le plus de son temps ici. Mais soit, je pris le temps de les ranger malgré tout. Parce que je ne me serais pas senti très bien s'ils avaient demeurés en farfouillis comme ça, plus longtemps. Ca me provoquait quelque chose de presque physique, à tous les coups. Et si ça amusait mon frère, moi ça ne me faisait rire qu'à moitié. Voir pas du tout même. Mais je n'allais pas pour autant l'engueuler ou le supplier d'arrêter ses conneries. Parce que dans le fond, je m'en fichais un peu. Là encore, c'était une preuve de combien nous étions différents l'un de l'autre. Lui se serait sans doute emporté si je m'étais amusé à le provoquer d'une façon ou d'une autre. Mais là n'était pas la question de toute façon. Parce que ce n'était pas mon genre du tout que de me comporter de la sorte. J'étais bien trop calme pour ça. Et plus violent par les mots que physiquement. Je ne haussais même jamais le ton, c'était dire. A mes yeux, ce n'était pas utile du tout. Enfin, de toute façon il n'était même pas là ce soir là puisqu'il s'était désisté et que je me retrouvais donc seul avec Orfh. Ce dont je n'allais aucunement me plaindre bien sûr. Être en sa compagnie était réconfortant et plaisant à souhait. Et puis c'était très calme sans mon frère dans le coin. Nous finîmes même par nous installer l'un contre l'autre sur le canapé. « Un peu… » Je souris légèrement sans rien répondre. Elle pourrait bien s'endormir là, sur notre canapé, que ça ne poserait pas le moindre problème. Ce n'était pas comme s'il ne lui était jamais arrivé de dormir avec nous et inversement. Il n'y avait pas de vraie limite entre nous et aucune fausse gêne. Nous avions passés ce cap voilà longtemps. « Va pour le film débile. Mais pas de trucs romantiques ! » Sourire en coin, je levai les yeux au ciel quand bien même elle ne pouvait le voir, compte tenu de notre position à tous les deux.

« Il y a des limites à ce que je peux supporter. » Lui fis-je doucement remarquer. Le film débile représentait justement la limite. Au delà, ce n'était juste pas possible. Pas pour moi en tout cas. « Et pourquoi cette précision ? Tu déprimes sur ta vie affective ? » La taquinai-je l'air de rien. Tant qu'on ne parlait de la mienne de vie affective -ou de son absence justement-, il ne devrait pas y avoir de souci non ? Et peut-être qu'à trop s'inquiéter pour la mienne, elle en était arrivée à mettre un peu trop la sienne de côté. Ce qui était en soit une très mauvaise chose. Enfin, d'un côté c'était très bien. Ca m'évitait ainsi d'avoir à la partager. Parce que c'était l'impression que j'avais quand elle avait un petit ami. Cette étrange sensation que je devais la partager avec un autre homme; Et autant le reconnaître, ça me déplaisait prodigieusement. « Je te sers du tiramisu ? » Je répondis par la positive avant de me redresser pour me détacher d'elle et la laisser s'affairer, sans un mot. Je la regardais faire sans broncher, avant de la remercier quand elle me tendit ma part. « Y’a pas à dire, ce traiteur est très bon ! » A mon tour, j'en pris un morceau que je pris le temps de déguster avant de l'avaler. Elle n'avait pas tort. C'était vraiment bon. Sans doute pas autant que ce qu'elle faisait elle, si bien, d'ordinaire. Mais avant que je n'aie eus le temps de lui en faire la remarque -très certainement parce qu'elle me connaissait bien assez pour se douter que j'allais dire un truc-, elle reprit la parole. « Faut qu’on se mette d’accord tous les trois d’un soir où vous viendriez manger chez moi. Et je ferais le repas du début à la fin ! Plus de traiteur, juste les petites mimines d’Orfhlaith ! » Je souris grandement à cette idée. Voilà qui me plaisait beaucoup plus que le coup du traiteur. Certes, le simple fait de partager un repas avec elle me plaisait. Tout comme ce traiteur était vraiment très bien. Mais je ne pouvais pas nier que je préférais quand elle s'affairait en cuisine. Et ce, pour la simple et bonne raison que j'adorais ce qu'elle faisait. « Si possible, faire ça avant les vacances. J'ai pris pas mal de rendez-vous pour quelques articles importants. » Le travail, toujours le travail. Finalement, je ne prenais jamais de vacances. A quoi bon ? A mon sens, c'était une terrible perte de temps. « Et prévoie un repas d'ogres surtout ! Si Gof prend la peine de se joindre à nous, c'est bien ce qu'il faudra si on veut pouvoir manger nous aussi. Il mange comme dix ces derniers temps. Si c'était une femme, je me demanderais si elle n'est pas enceinte. »


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyJeu 20 Juin - 17:16




« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »


Suileabhan me connaissait tellement bien que je n’avais pas à lui mentir. Il savait que j’étais sincère quand je lui disais ce que je regardais d’abord chez un homme. Je ne m’en cachais pas. L’hypocrisie était quelque chose que je détestais, et j’essayais de ne pas l’être, même si c’était difficile avec le métier que j’exerçais. Mais j’étais connue pour ma franchise et je ne voulais pas que ça change. Pas du tout. J’étais comme ça, j’avais été élevée comme ça, je ne voyais aucune raison de changer maintenant. Et peut-être que les femmes étaient moins restrictives que les hommes concernant leurs relations. Je n’en savais rien… Mais en tout cas, je pouvais facilement sortir avec un homme qui n’était pas top physiquement, tant que le courant passait bien entre nous. Ce qui m’était déjà arrivé quelque fois. Les beaux gosses, c’étaient généralement des coups d’un soir, allez savoir pourquoi… C’était désespérant de penser que, à bientôt trente ans, je n’avais jamais connu de relation suffisamment durable pour envisager l’avenir avec quelqu’un. Mon avenir, je le voyais avec mon meilleur ami, ici présent, et c’était sans doute ça qui m’empêchait d’aller plus loin avec les autres. Je devais faire le deuil de cet amour à sens unique mais je n’y arrivais pas. Et plus je passais du temps à dissimuler ce que je ressentais, plus je me sentais proche de craquer, et je ne pouvais pas me le permettre. J’avais déjà failli une fois, Suileabhan n’avait pas tilté, et tant mieux. Qui sait quelle pourrait devenir notre relation si je lui balançais tout ce que je ressentais pour lui ? Je pouvais le perdre, et c’était un risque que je ne voulais pas prendre. Je ne pouvais pas. Il devait continuer à faire partie de ma vie.

Changement de sujet, fin de repas, et comme d’habitude, je faisais comme chez moi pour l’aider à débarrasser. Après tout, c’était moi qui avais apporté le dîner et mis le foutoir avec mes plats, c’était la moindre des choses que je l’aide à débarrasser et faire la vaisselle. Et comme d’habitude, nous faisions tout à deux. Je le laissai juste faire le café pendant que j’allais m’affaler dans le canapé, en grosse larve que j’étais. Et en souriant en voyant Suileabhan commencer à ranger ses magazines. Je savais à quel point ça pouvait l’énerver, à quel point il était maniaque, et je n’étais pas aussi taquine que Gof’ pour lui faire la remarque. Ce n’était pas quelque chose d’évident pour lui et c’était un défaut qu’on lui reprochait parfois. Chose que je ne faisais jamais. J’étais maniaque, moi aussi, mais pas à ce point. Je n’étais pas à piquer une crise parce qu’un journal était mis de travers. Mais je pouvais comprendre que ça l’énerve. Et, à vrai dire, je trouvais ce petit défaut attendrissant. Il me faisait plus sourire qu’autre chose. J’attendis simplement qu’il vienne s’asseoir dans le canapé pour pouvoir me blottir dans ses bras, comme souvent quand nous regardions la télé. J’aimais bien être contre lui quand on regardait quelque chose, c’était mieux que d’être chacun dans notre coin. Et puis, ça se faisait tout seul, naturellement. Ça avait toujours été comme ça. Restait le choix du film, que je ne voulais pas romantique. « Il y a des limites à ce que je peux supporter. Et pourquoi cette précision ? Tu déprimes sur ta vie affective ? »  Je fis une petite grimace et tirai la langue à mon cher et meilleur ami. « Vie affec-quoi ? » fis-je avec une moue amusée. Ma vie affective était réduite à pas grand-chose, elle était même proche du néant si on pouvait dire. Mais je ne cherchais pas spécialement à avoir un homme dans ma vie, je me donnais suffisamment dans mon boulot pour que j’oublie ce désastre qu’était ma vie amoureuse. Mais en même temps, avec un homme déjà présent dans mon cœur, il ne me laissait plus tellement de place pour le reste… A continuer comme ça, j’allais finir vieille fille entourée de mes chats. Que je n’avais pas encore, en passant.

Parce que j’avais envie de mon dessert maintenant, je me servis une part, et une pour Suileabhan. Généreuse, comme je l’étais toujours. Et grande gourmande aussi, mais je ne l’avais jamais caché. J’aimais les bonnes choses et le tiramisu en faisait partie. Même s’il n’était pas aussi bon que le mien, mais il était quand même très bon. Ce qui me permit de lancer l’idée d’un petit dîner concocté par mes petites mains, quand j’aurai plus de temps devant moi. Une fois que j’aurai bouclé mon article, les choses seraient plus simples pour moi, c’était juste le coup de quelques jours à tenir. « Si possible, faire ça avant les vacances. J'ai pris pas mal de rendez-vous pour quelques articles importants. » J’eus du mal à réprimer un sourire en coin, et surtout le rire qui prenait dans ma gorge à ce moment-là. Entendre Suileabhan parler de vacances, c’était quand même drôle ! « Les vacances ? Depuis quand tu prends des vacances toi ? Parce que tu sais que les vacances, par définition, c’est pour se reposer, pas pour bosser ? » lui fis-je remarquer, amusée. Certes, je n’étais pas mieux, je ne prenais pas de vacances. Ça faisait bien longtemps que je n’en avais plus prise, ni du temps pour moi d’ailleurs. Aller au spa, au salon de massage, chez la manucure, … Tous les trucs que les femmes de mon âge aimaient faire. Non, moi c’était salle de sport et maison. Finalement, j’avais la vie d’une vieille fille, ne me manquait vraiment que les chats. « Et prévoie un repas d'ogres surtout ! Si Gof prend la peine de se joindre à nous, c'est bien ce qu'il faudra si on veut pouvoir manger nous aussi. Il mange comme dix ces derniers temps. Si c'était une femme, je me demanderais si elle n'est pas enceinte. »  Je haussai alors un sourcil, encore plus amusée de voir la façon dont Suileabhan parlait de Gofraidh. « Comment tu parles de ton frère, toi ! » m’exclamais-je en roulant des yeux, sourire aux lèvres « Mais je prévoirai, promis ! » Ce qui ne me posait pas beaucoup de problème, j’avais plutôt tendance à cuisiner pour dix que pour trois. Je pourrais avoir un invité de dernière minute que ça ne poserait aucun souci. « Mais tu sais quoi ? Je suis persuadée que Gof’ a un nouveau mec et qu’il ne veut pas nous le dire ! C’est un cachottier en fait ! » Bon, je me faisais sans doute des films, mais je voyais bien Gofraidh nous cacher qu’il avait un nouveau mec pour qu’on lui foute la paix et qu’on ne le harcèle pas pour faire la connaissance du nouveau venu. Comme nous faisions pour chacun d’entre nous.

Je déposai mon assiette de tiramisu sur la table pour prendre une gorgée de mon café et ensuite m’étirer avec un gémissement. A force de rester assise sur ma chaise de bureau, j’avais attrapé un mal de dos. Et je ne prenais – bien évidemment – pas le temps d’aller chez le médecin pour voir ce que j’avais. Un muscle froissé ou déchiré, ça ne serait pas étonnant. Je soupirai. « En fait, il a raison, et on devrait faire comme lui. Vivre sans se soucier du reste… » Mais c’était une chose plus facile à dire qu’à faire quand on ne vivait que pour son boulot, comme Suileabhan et moi. Gofraidh avait cette insouciance que nous n’avions pas, et on aurait tout à gagner que de prendre exemple sur lui. « Bon, tu le mets, ce film ? » finis-je par dire, sachant que nous finirions encore une fois par nous perdre dans une discussion des plus sérieuses au lieu de relâcher la pression et regarder un truc débile qui nous ferait du bien.
     


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyDim 23 Juin - 14:14




Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire.
Orfhlaith & Suileabhan


Peu importait que je ne sois incapable de trouver une femme avec laquelle évoluer dans une relation stable. Peu importait qu'aucune femme ne soit en mesure de me supporter moi et mon silence. Moi et mon incapacité à faire confiance à autrui. Moi et la relation fusionnelle que j'entretenais avec mon jumeau et ma meilleure amie. Puisque, tant qu'elle, elle était à mes côtés, ça m'allait très bien. C'était tout ce dont j'avais besoin finalement. D'elle. Elle était la seule personne, avec mon frère, à qui je pouvais me confier sans la moindre hésitation et sans craindre d'être jugé. Elle savait tout de moi. Et lui parler était donc tout naturel. Je savais que jamais elle n'aurait dans l'idée de me juger. Il n'y avait, justement, qu'en ce qui concernait les femmes qui passaient dans ma vie, que ça avait plutôt accroché dernièrement. Parce qu'elle semblait davantage s'inquiéter de mon incapacité à me caser sérieusement, que pour elle même. Ce que je ne comprenais pas vraiment. Après tout, elle approchait de la trentaine elle aussi. Et elle était au moins aussi incapable que moi de se caser de façon plus ou moins sérieuse. Aucun des hommes qui était passé dans sa vie, ne semblait avoir eut plus d'importance que les autres. En clair, tout comme moi, elle ne trouvait pas chaussure à son pied. De toute façon, je n'étais pas certain de trouver un jour une femme qui soit en mesure d'accepter la relation des plus fusionnelles que j'entretenais avec Orfhlaith. Parce que j'aimais beaucoup trop la prendre dans mes bras et la câliner tout naturellement, pour pouvoir un jour m'arrêter. Je ne le voulais de toute façon, pas du tout. Parce qu'avoir Orfhlaith tout contre moi, avait un effet réconfortant et apaisant sur ma petite personne. Et ça avait toujours été le cas d'ailleurs. Ce qui m'amenait à penser que ça n'allait pas simplement s'arrêter du jour au lendemain. Et je ne ferais rien pour que ça arrive de toute façon. Tout comme j'aimais beaucoup trop les soirées que je passais en sa compagnie, à simplement lézarder devant la télévision, pour pouvoir interrompre ce genre de moment. Finalement, ça m'arrangeait presque que mon frère ne soit pas dans les parages. Ca rendait le tout beaucoup plus calme et donc, plus apaisant. Et c'était ce dont j'avais grandement besoin. Au moins de temps en temps, ça ne pouvait pas faire de mal. De pouvoir se retrouver au calme avec une personne que l'on appréciait énormément et se poser à ne rien faire ... "Ne rien faire". Voilà une expression qu'Orfhlaith et moi ne maîtrisions pas tout à fait. Nous étions beaucoup trop acharnés de boulot pour cela, en fin de compte. C'était en grande partie à cause de notre côté trop bosseur, que nous étions incapables de nous poser sérieusement en couple. Peu de gens supportaient d'avoir un compagnon ou une compagne, qui soit autant accro à son emploi. Et justement, après avoir parlé boulot à table -à croire que nous ne savions faire que cela-, je la taquinai sur son manque de vie affective. Tout ça parce qu'elle refusait que je mette un film romantique. Ce que, Dieu merci, je ne comptais pas faire de toute façon.

Je lui lançai un regard faussement sévère quand elle me tira la langue et m'offrit une grimace. Quelle puérilité ! Mais qui eut le don de me faire sourire malgré tout, au bout du compte. « Vie affec-quoi ? » Je souris en coin en lui lançant un regard amusé; Oui, sa vie amoureuse était dans le même état que la mienne. A savoir que c'était un néant complet. Ou un truc dans ce goût là en tout cas. « C'est ce qu'il me semblait ... » Me moquai-je gentiment d'elle en lui lançant un regard en coin. Oui, elle était incapable de vivre une relation amoureuse normale. Tout comme moi même je l'étais. Je n'avais pourtant pas non plus l'impression que nous étions plus malheureux que les gens en couple. A moins que, de son côté, elle ne le cache ? J'osais espérer que non. J'étais tout autant son meilleur ami et son confident, qu'elle l'était pour moi. Alors pourquoi me le cacher si vraiment elle se sentait malheureuse du fait de ne pas trouver un homme au côté duquel elle pourrait faire un bon bout de chemin ? Non, aucun doute que si elle le vivait vraiment si mal que ça, je serais au courant de ce fait. Du moins le pensais-je. Enfin soit, être célibataire ça avait quand même du bon ! Ca nous permettait de passer d'agréables moments tous les deux, sans risquer une crise de jalousie de la part de qui que ce soit. Ainsi nous retrouvâmes nous tous les deux dans le canapé, à déguster un bon Tiramisu. Et avant que je n'ai eus, encore une fois, l'occasion de taquiner mon amie sur le fait que ce n'était même pas elle qui avait préparé le dessert, comme le reste du repas, elle émit l'idée d'un autre dîner. Cette fois si avec Gof dans les parages et un repas fait maison ! De quoi me ravir au plus haut point, moi qui adorais sa cuisine. Quand je mentionnai le fait qu'il fallait faire ça avant les vacances, je sentis bien qu'Orfhlaith était en train de réagir à mes côtés. Et ça ne loupa pas. Quand je posai le regard sur elle, elle affichait un sourire. « Les vacances ? Depuis quand tu prends des vacances toi ? Parce que tu sais que les vacances, par définition, c’est pour se reposer, pas pour bosser ? » Comme quoi, je la connaissais vraiment par coeur la bougre ... Et elle aussi elle me connaissait. Parce qu'elle savait très bien que pendant ces vacances, je ne comptais absolument pas me reposer. Mais bel et bien me concentrer sur mon second emploi. Celui de journaliste. « Les vacances universitaires ... Ce n'est pas moi qui choisis, tu sais ? » Remarquai-je sur un ton faussement boudeur. « Et bon Dieu que ça me déprime ... Pas pour rien que je prends autant de rendez-vous et que je prévois pas mal d'articles. Finalement, je ne suis jamais aussi surbookée, que pendant les vacances ! »

Aucun doute qu'elle allait m'engueuler un peu pour ça et me secouer pour m'ordonner de me reposer. Un ordre que je suivrais bien sûr à la lettre ... Oui, se lever une heure plus tard que d'habitude, c'était déjà du repos selon moi ! Et puis zut, si elle n'était pas contente, elle n'avait qu'à m'y forcer. En m'enfermant chez moi par exemple ? Quoi qu'avec Internet, le boulot pouvait largement être fait ... Alors me priver également de mon téléphone et de mon ordinateur ? Oui .. Mais non merci. Bien vite, je revins au sujet du repas que nous ferions chez elle. Et je n'hésitai pas à me moquer de mon frère et de son appétit d'ogre de ces derniers jours. « Comment tu parles de ton frère, toi ! » Sourire au coin des lèvres, je levai les yeux au ciel sans la regarder. « Mais je prévoirai, promis ! » Voilà qui était rassurant. Parce que je ne comptais pas manger moins, juste pour le bon plaisir de mon cher frère. « Mais tu sais quoi ? Je suis persuadée que Gof’ a un nouveau mec et qu’il ne veut pas nous le dire ! C’est un cachottier en fait ! » Je souris en coin alors qu'elle semblait maintenant persuadée du fait que mon frère avait vraiment quelqu'un dans sa vie. Que ce soit vrai ou non ... Nous ne le saurions pas tant que lui même n'aurait pas décidé de nous en faire part. « Au moins un qui se satisfait de sa vie amoureuse alors. » Remarquai-je en haussant les épaules. D'un côté, il y avait moi et mon incapacité à me confier à une femme autre qu'Orfhlaith. De son côté, elle ne trouvait pas chaussure à son pied, parce que ... Parce quoi au juste ? Sourcils froncés, je posai à nouveau le regard sur elle. « Pourquoi t'es seule toi, au juste ? Tu tombes que sur des cons ? Ou t'es trop difficile ? » Ce n'était pas la première fois que je me posais la question. Juste la première fois que j'y repensais en étant en sa compagnie. Songeur, je terminai tranquillement ma part de tiramisu avant de poser mon assiette vide sur la table et lui lancer un bref regard alors qu'elle s'étirait longuement en gémissant. « En fait, il a raison, et on devrait faire comme lui. Vivre sans se soucier du reste… » Faire comme lui ? Oh non, c'était beaucoup trop me demander pour ma part ! Parce que nous avions beau être jumeaux, nous étions également deux parfaits opposés du point de vu du caractère. Il n'y avait que physiquement que nous nous ressemblions au final. « Mais pour ça, il faudrait changer de personnalité ! Or, je ne sais pas pour toi ... Mais moi ça ne m'intéresse pas. » Remarquai-je sur un ton amusé. « Bon, tu le mets, ce film ? » A toujours parler de tout et de rien, j'en arrivais à ne plus être capable de penser à tout en même temps. Et ça, c'était forcément à cause d'Orfhlaith et de nos longues et intéressantes conversations. Ce fut à mon tour de lui offrir une grimace, avant de me lever. Autant mettre un DVD, plutôt que de zapper pendant des heures. « Pour trouver un film débile, il faut regarder parmi les DVD de Gof' ... » Remarquai-je avec sérieux. Avant de prendre le premier qui me passait sous la main et le lancer, avant de rejoindre la jeune femme sur le canapé et reprendre place tout contre elle.


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyMer 26 Juin - 14:40




« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »


Quand je me retrouvais seule, il m’arrivait souvent de me demander ce que je devais faire avec Suileabhan. Si je devais vraiment lui avouer tout ce que je ressentais, au vu de l’échec de la dernière fois. Même si je ne le lui avais pas dit clairement, je lui avais quand même bien fait comprendre ce que je ressentais. Pour moi, il était plus qu’un ami et ça ne datait pas d’aujourd’hui. Et j’étais sans doute la seule qui pouvait lui convenir. Prétentieuse, moi ? Non, juste réaliste. Je pouvais affirmer haut et fort que j’étais la seule femme à pouvoir partager la vie de Suileabhan, dans tous les sens du terme, parce que j’étais la seule qui le connaissait si bien. Il avait déjà eu pas mal de relations depuis qu’on se connaissait, forcément, mais il ne s’était jamais attaché à aucune d’elle, il ne s’était jamais confié à aucune d’elle comme il le faisait avec moi. J’étais une privilégiée et j’en avais tout à fait conscience. Je n’en usais pas pour autant. Dès que je voyais qu’il se refermait et qu’il n’avait plus envie de parler, je n’insistais pas, je savais qu’il reviendrait vers moi une fois qu’il le sentirait. Ça s’était toujours passé comme ça et c’était d’ailleurs peut-être pour ça qu’il me faisait autant confiance. Parce qu’il savait que je ne ferais jamais rien pour le brusquer. Avec lui, j’étais la douceur incarnée. Même si je pouvais parfois me montrer taquine ou moqueuse, mais ce n’était jamais méchant. C’était aussi parce qu’il était mon meilleur ami que j’adorais le taquiner, tout comme je le faisais avec Gof. Dans des dimensions différentes. Mais nous étions tous les trois tellement complices que ça devenait inévitable.

Installée dans le canapé, dans les bras de Suil’, je me sentais sereine. C’était vraiment ce dont j’avais eu besoin ce soir. Un peu de calme et la présence de mon ami pour chasser tout le stress qui avait pris possession de moi depuis ces derniers jours. Suileabhan agissait comme un tranquillisant pour moi. Il suffisait que je sois à ses côtés pour me sentir apaisée et beaucoup mieux. Et c’était sans doute la seule soirée off de la semaine que je m’accorderais, autant que j’en profite pour être en agréable compagnie. Je n’aurais pas pu rêver mieux ce soir. Même si la conversation s’était portée sur ma vie affective désastreuse en ce moment. Oui, ma vie affective était un néant, mais c’était de la faute à ce charmant jeune homme dans les bras de qui j’étais. Si je n’étais pas tombée amoureuse de lui, peut-être que je serais casée à l’heure qu’il était. Mais mon cœur en avait décidé autrement. « C'est ce qu'il me semblait ... » Je ne pus réprimer une petite moue. « T’es pas mieux que moi ! » lui répondis-je d’un air faussement vexé. Bien sûr que non, je n’étais pas vexée, je savais que c’était pour me taquiner. J’assumais tout à fait que ma vie affective soit réduite à néant. Vis-à-vis des autres. Parce que finalement, Suileabhan me donnait tout ce dont j’avais besoin. Comme un peu de tendresse, comme ce soir. Je n’avais vraiment pas à me plaindre.

Dégustant ma part de tiramisu, je ne pus m’empêcher, à mon tour, de taquiner mon ami quant au fait qu’il ne prenait jamais de vacances. Il était pire que moi de ce côté-là. Parce qu’il avait un job en plus que moi, il n’était pas seulement journaliste mais aussi prof, ce qui lui donnait deux fois plus de travail. En fait, je n’avais pas à me plaindre du boulot que j’avais parce que mon meilleur ami aurait toujours plus de travail que moi. « Les vacances universitaires ... Ce n'est pas moi qui choisis, tu sais ? » Je levai les yeux au ciel « Et bon Dieu que ça me déprime ... Pas pour rien que je prends autant de rendez-vous et que je prévois pas mal d'articles. Finalement, je ne suis jamais aussi surbookée, que pendant les vacances ! » Workaholic, je l’avais toujours dit. Et j’en avais la preuve une fois de plus. J’esquissai un sourire. « C’est vrai que si c’était toi qui choisissait, il n’y aurait aucune vacance… » fis-je remarquer avec un sourire en coin. Oui, d’accord, je n’étais pas mieux vu que je ne prenais même pas la peine de prendre les miennes. « Mais promets-moi que tu prendras quand même quelques jours de repos. A force de bosser comme un malade, tu vas finir épuisé avant de t’en rendre compte… » Mère Orfhlaith, le retour. Mais je n’avais pas envie de le voir tomber sur les fesses un jour, tout simplement parce qu’il en faisait trop. Et je n’étais pas la plus inquiète du trio, nous nous inquiétions chacun pour les autres.

Ce fut naturellement que la discussion se porta sur Gofraidh, le grand absent de cette soirée. Je ne pouvais pas m’empêcher de me demander pourquoi il n’était pas avec nous ce soir. Certes, j’avais une petite idée mais je n’en avais aucune certitude. Pourtant, je ne regrettais pas sa présence. J’aimais passer du temps juste avec Suileabhan, bien que j’adorais Gof. Mais les deux frères étaient différents qu’une soirée juste avec Suileabhan équivalait à une soirée tranquille et reposante. Ce dernier qui semblait trouver mon hypothèse amusante. « Au moins un qui se satisfait de sa vie amoureuse alors. » Je hochai la tête avec un sourire « Un sur trois, c’est déjà pas mal hein ! » remarquais-je en esquissant un sourire. Gofraidh avait toujours été celui de nous trois à être casé le plus vite, à chaque fois. Sans doute parce qu’il se prenait moins la tête que nous. « Pourquoi t'es seule toi, au juste ? Tu tombes que sur des cons ? Ou t'es trop difficile ? » J’ouvris la bouche et je la refermai. Tout se passa très vite dans ma tête à ce moment-là, je ne savais pas quoi dire. En fait, je ne m’étais pas du tout attendue à ce que Suil’ me pose une telle question. C’était tellement… inattendu ! Sans savoir pourquoi, je détournai le regard et attrapai ma tasse de café comme moyen de diversion. J’avais envie de lui crier : parce que je suis raide dingue de toi et que tu occupes toutes mes pensées, parce qu’aucun homme ne représente ce que tu représentes pour moi ! Et pourtant je n’en fis rien. Je n’osai pas. « Parce que… » commençais-je en laissant passer un soupir. « Je sais pas. Je dois juste pas avoir encore trouvé la bonne personne. » Même si je l’avais déjà trouvée, mais il ne le réalisait pas encore. Et vu comment ça s’était passé la dernière fois, je n’avais pas envie de le secouer encore. Mais c’était aussi la première fois que je lui mentais comme ça. Au fond de moi, j’avais peur de le lui avouer. J’avais tellement peur de le perdre que je préférais passer ma vie célibataire que de voir notre amitié s’envoler.

Déviant le sujet encore une fois sur l’éternel absent de la soirée, je fis remarquer qu’on devrait plus prendre exemple sur lui. Parce que Gofraidh ne se prenait pas la tête, il vivait vraiment au jour le jour, il avait cette insouciance que nous n’avions pas, Suileabhan et moi. « Mais pour ça, il faudrait changer de personnalité ! Or, je ne sais pas pour toi ... Mais moi ça ne m'intéresse pas. » C’est vrai, il faudrait changer de personnalité… Ou faire sortir quelque chose de profondément caché en nous. « Je sais pas, je l’envie parfois… » finis-je par avouer, en changeant une nouvelle fois de sujet pour ce fameux film que nous n’avions pas encore mis. C’était tellement plus agréable de pouvoir discuter de tout et de rien, au calme. Mais à force de parler, mon cerveau allait chauffer, je le sentais. Je n’avais plus du tout envie que la conversation se porte une nouvelle fois sur mon célibat et que je fasse une gaffe qui mettrait en péril mon amitié avec Suil’. Heureusement, il me suivit et se leva pour aller chercher un film. « Pour trouver un film débile, il faut regarder parmi les DVD de Gof' ... » Je souris « C’est vrai que c’est bien son genre à lui ! » Personnellement, ma réserve de dvd était assez faible, je ne regardais pas beaucoup la télé, si ce n’était pour regarder des reportages qui me semblaient intéressants. Suileabhan revenu, je me blottis une nouvelle fois dans ses bras pour commencer à regarder ce film, sans y prêter vraiment attention. C’était surtout l’occasion pour mon esprit de se reposer un peu et de voguer au fil de mes pensées. Sans m’en rendre compte, je me serrai un peu plus contre mon meilleur ami, posant ma tête contre son torse. J’adorais sentir son odeur, le parfum qu’il mettait. Je sentis même mon cœur se mettre à battre plus vite dans ma poitrine et je me mordis les lèvres. J’en avais presque les larmes aux yeux. Maudits sentiments qui refaisaient surface. J’avais tellement peu suivi de ce film que je ne savais même pas où nous en étions. Mais j’étais dans les bras de Suileabhan que c’était la seule chose qui comptait.




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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyJeu 27 Juin - 23:45




Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire.
Orfhlaith & Suileabhan


En dehors de mon jumeau, il n'y avait vraiment qu'avec Orfhlaith que je me sentais aussi à l'aise. C'était presque impressionnant de constater avec quelle aisance je pouvais lui parler, me confier à elle et même me montrer tactile. Parce que ça aussi ce n'était pas le cas avec les femmes que je fréquentais. Je n'éprouvais pas forcément le besoin d'être physiquement proche de celle qui partageait ma vie à ce moment là. J'étais plus froid et distant qu'autre chose. Et je le vivais fort bien, notons le ! Je ne me plaignais pas du tout de ce que j'étais. Je ne tenais pas à changer. Encore moins pour faire plaisir à qui que ce soit. Quoi que, à la rigueur, je pourrais faire un effort pour ma meilleure amie. Mais avec elle, je n'étais pas comme avec toutes les autres. Alors je n'avais pas besoin de changer. Ce qui m'arrangeait bien, je ne pouvais pas le nier. Quand j'étais en sa présence, je n'avais absolument pas besoin de jouer à être un autre. Je n'avais même pas besoin de me poser la moindre question d'ailleurs. J'agissais simplement comme bon me semblait, comme ça venait. Ni plus ni moins. Et ça faisait un bien fou. Au final, c'était sans doute dans ces moments là et uniquement dans ces moments là, que j'en arrivais à ne plus réfléchir. Et ça, c'était vraiment un fait des plus rares chez moi. Je ne savais pas vivre sans réfléchir à ceci ou à cela. Je ne pouvais vivre sans être perdu dans mes pensées. Sauf quand j'étais avec ma meilleure amie donc. Elle avait ce pouvoir apaisant sur moi, que je n'étais même pas tout à fait certain de comprendre. Et j'aimais beaucoup cela. Sans doute était-ce pour ça que j'étais toujours si ravi à l'idée de pouvoir passer du temps avec elle. Enfin ... Ca et le fait qu'on s'entendait évidemment, très bien. Au point où l'on pouvait se taquiner sans l'ombre d'une hésitation et sans craindre la réaction de l'autre. Ainsi en arrivai-je à la taquiner au sujet de sa vie sentimentale ... Absolument vide; Le néant. Tout comme la mienne d'ailleurs; Mais je le vivais plutôt bien. Enfin, non. En réalité, je m'y étais habitué. « T’es pas mieux que moi ! » En effet, je n'étais vraiment pas mieux qu'elle. Finalement, on faisait vraiment la paire tous les deux. C'était assez amusant à voir d'ailleurs. « Moi je le vis très bien. Et toi ? » Demandai-je avec curiosité, en posant un regard amusé sur elle. Oui, d'un côté je le vivais plutôt bien. On n'avait pas besoin de vivre à deux pour être heureux, si ? Je n'avais jamais vraiment saisis la raison pour laquelle l'être humain désirait aussi ardemment être en couple de façon constante. On pouvait parfaitement être seul. Orfhlaith et moi même le faisions par exemple. Et je n'avais pas l'impression que l'on soit plus malheureux que d'autres. La seule chose, c'était que ça devenait lassant de passer d'une personne à une autre sans trouver la capacité de se poser.

Et pour preuve que nous étions vraiment pareils tous les deux, nous étions tout autant accro au boulot l'un que l'autre. Et parce que nous étions justement en train de parler, j'étais bel et bien en train de faire entendre que si ça ne tenait qu'à moi, toutes les vacances seraient rayées du calendrier. Pour moi, jamais de vraie pause. Je ne supportais pas ça. Je m'ennuyais très vite. C'était un besoin constant que j'avais de bouger, bosser, courir à droite et à gauche. Quitte à prendre le risque de m'épuiser plus qu'autre chose. Mais plus j'étais pris de la sorte et moins j'avais le temps pour réaliser que je ne prenais pas assez de temps pour moi, justement. « C’est vrai que si c’était toi qui choisissait, il n’y aurait aucune vacance… » En voilà une qui me connaissait vraiment bien. Aucun doute qu'elle n'était pas franchement surprise d'apprendre qu'effectivement, j'avais tout un tas dingues de trucs à préparer pour les vacances universitaires qui approchaient à grand pas. Et non, il ne s'agissait pas d'un quelconque voyage que j'envisageais Dieu sait où ... Mais bel et bien de rendez-vous professionnels. Comme d'habitude en clair. « Mais promets-moi que tu prendras quand même quelques jours de repos. A force de bosser comme un malade, tu vas finir épuisé avant de t’en rendre compte… » De la part d'une autre femme, autant d'attention m'aurait plus agacé qu'autre chose, pour sûr. Mais venant d'Orfhlaith, ça me fit simplement sourire; Elle s'inquiétait pour moi. Elle s'était toujours inquiétée pour moi ... Et continuerais sans doute ainsi jusqu'à la fin. Et non ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Ca prouvait tout simplement qu'elle tenait vraiment beaucoup à moi, comme ça avait toujours été le cas. Alors, forcément, ça faisait un bien fou. Parce que je tenais tout autant à elle. Elle était quand même l'une des personnes les plus importantes au monde pour moi. Voir même, elle était la plus importante, avec mon frère. « Mais oui je me reposerai, ne t'inquiète pas ! Je devrais pouvoir me libérer pour ça ... Hm ... Deux jours. » Répondis-je le plus naturellement du monde. Oui, deux jours sur deux mois, ce n'était vraiment rien du tout. Et elle allait sans doute m'engueuler pour ça. Ou au moins sacrément me secouer. Eh bien tant pis, je prenais le risque. Et puis de toute façon, ce n'était pas comme si ça me dérangeait vraiment qu'elle s'amuse à jouer les mères poules qui était prête à m'engueuler pour me faire réagir. Le sujet de conversation changea bien vite, encore une fois. Cette fois ci pour se porter sur mon frère et le fait qu'il semblait avoir une vie amoureuse beaucoup plus palpitante que la notre. Tant mieux pour lui soit dit en passant. Je ne l'enviais pas plus que ça. Ne serait-ce que parce que nous ne nous ressemblions absolument pas du point de vu du caractère.

« Un sur trois, c’est déjà pas mal hein ! » Je souris légèrement sans surenchérir. Pour finalement faire dériver la conversation vers elle plutôt. Parce que tout à coup, j'en arrivai à me demander pourquoi elle était célibataire. Moi, je savais bien pourquoi je l'étais ... Mais elle ? Elle n'était pas imbuvable, chiante ou quoi que ce soit. Au contraire. Elle était drôle, intéressante, pleine de bon sens, pleine de conversation, pleine de vie, patiente, à l'écoute, compréhensive, intelligente, marrante ... Et comme si ce n'était pas suffisant, elle était même vraiment très belle et attirante. Enfin là, je le supposais. Je ne l'avais jamais regardé comme un homme regardait une femme. Alors je n'étais sans doute pas très objectif. « Je sais pas. Je dois juste pas avoir encore trouvé la bonne personne. » Oh, alors tout simplement ? C'était comme moi ? ca ne remettait donc absolument pas sa façon d'être et de paraître, en jeu. En un sens, c'était bien ce qu'il me semblait. Finalement, elle était peut-être très difficile en amour. « Bien ... On a ça en commun alors. » Remarquai-je en affichant une vague grimace. Pas de quoi s'en vanter en clair. Il n'empêche que maintenant que je réalisais que, tout comme moi, elle ne trouvait pas chaussure à son pied ... Je me demandais vraiment pourquoi elle m'avait fait toute une histoire quand nous en avions parlé. Mais soit ... Je ne comptais pas remettre le sujet sur le tapis. Ca avait assez secoué notre relation comme ça. Pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. Il était plutôt préférable que l'on fasse en sorte de conserver les choses en l'état. C'était beaucoup plus intéressant, pour le bien être de notre amitié. Parce qu'il était à nouveau question de Gof et de sa facilité à se trouver chaussure à son pied (plusieurs en fait, puisqu'il passait d'une relation sérieuse à une relation sérieuse sans difficulté apparente), Or' mentionna le fait que parfois, elle aimerait à être comme lui. Parce qu'il ne se prenait pas plus la tête que ça. Et que c'était sans doute ce qui lui permettait de se caser aussi aisément, contrairement à nous qui passions notre temps à ramer de ce côté là. « Je sais pas, je l’envie parfois… » A nouveau sérieux, je posai les yeux sur elle et pris tout mon temps pour l'étudier du regard. Avant de sourire, très faiblement, en l'observant avec sincérité. « Ne change surtout pas Orfhlaith ... » Si j'avais eus le culot nécessaire, j'aurais même pu ajouter un ... "pour moi ?" Mais je n'avais pas ce culot là. Alors je n'allai pas jusque là et retrouvai bien vite le silence. Enfin, je finis par lancer un film débile qui appartenait évidemment à Gof. Une fois lancé, je revins aux côtés d'Or. Et elle ne se fit pas prier pour venir se blottir contre moi. Chose que j'appréciais, je ne pouvais le nier. Ainsi refermai-je doucement mes bras autour d'elle, pour la maintenir tranquillement tout contre moi. Et plus le film avançait, plus son corps semblait se blottir fermement contre le mien, son visage contre mon torse. Plutôt que d'en être gêné et de vouloir me détacher d'elle pour m'échapper, littéralement, je la laissai faire et en eus même, un soudain frisson d'aise. Que je tentais de dissimuler en la serrant plus vivement contre moi, en réponse à son étreinte. Je finis par poser mon menton sur son crâne, profitant du délicat parfum que ses cheveux dégageaient. J'aurais presque pu m'endormir là, comme ça, si je m'étais juste laissé un peu plus aller. Mais je ne voulais pas dormir. Je voulais profiter de la présence d'Orfhlaith à mes côtés; Profiter de cette douce et apaisante étreinte avec ma meilleure amie. Que je conservais en l'état, allant même jusqu'à caresser distraitement l'un de ses bras, du bout de mes doigts.


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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyVen 28 Juin - 16:36




« Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith »


Je pouvais me vanter de connaître Suileabhan jusqu’à la pointe des ongles, j’étais la seule femme qui pouvait le connaître aussi bien. Ça voulait dire tellement de choses et pourtant tellement rien à la fois. Il se confiait à moi, j’étais la seule à pouvoir le faire parler, mais j’avais envie de plus. J’avais vraiment envie de partager sa vie, de faire partie de sa vie totalement et complètement. Et c’était sans doute très égoïste de ma part dans le sens où il ne me verrait jamais comme la femme de sa vie. J’étais sa meilleure amie, j’étais comme sa sœur, et ça s’arrêtait là. La seule chose que j’avais à faire était de tenter de me raisonner, d’aller de l’avant et de tourner la page de l’amour à sens unique que je ressentais pour lui. Sauf que pour faire ça, je devrais m’éloigner de lui et c’était la dernière chose dont j’avais envie. Si j’avais suivi les jumeaux jusqu’ici, c’était justement parce que je ne voulais pas m’éloigner d’eux. J’avais été dévastée en apprenant qu’ils partiraient pour New York et j’avais vite pris la décision de les rejoindre. Ce n’était pas non plus un hasard si nous habitions tous les trois dans le même immeuble, dans des appartements voisins. Je n’avais qu’à franchir le palier pour rentrer chez moi. Je ne pouvais tout simplement pas m’éloigner ou même prendre quelques distances. Parce que j’aurais à expliquer le pourquoi de mon comportement, et c’était me trahir, risquer de perdre mon meilleur ami. Gofraidh s’en fichait, je le savais, et il m’avait déjà fait sous-entendre de tenter ma chance. Mais les choses ne se présentaient tellement pas comme je l’espérais que je ne préférais ne rien dire, quitte à finir ma vie seule, plutôt que de perdre Suileabhan. Ce n’était pas plus compliqué que ça. Et puis, avais-je vraiment besoin d’un homme dans ma vie pour être heureuse ? Est-ce que je n’avais pas déjà tout ce que je désirais ? Un boulot génial, un appart d’enfer, des amis sur qui je pouvais compter. Qu’est-ce qu’il me manquait vraiment ? Un homme, juste ça… « Moi je le vis très bien. Et toi ? » J’hésitai une seconde avant de répondre. Est-ce que je le vivais bien ? C’était un peu la question du jour… J’étais une femme, j’avais des désirs comme toutes les autres femmes de mon âge. Je désirais, à terme, avoir une vie stable et des enfants. Mais sans homme, ce n’était pas possible. Quoi que, je pouvais toujours avoir recours à un donneur… Mais non, je ne voyais pas ma vie comme ça. J’avais toujours ce rêve de petite fille de trouver l’homme de ma vie. « Je suppose que oui… » répondis-je, sans toutefois trop de conviction. Il fallait vraiment que j’arrête de rêver et que je revienne les pieds sur terre.

Les vacances, sujet qui me faisit rire quand évoqué par Suileabhan. Il n’était vraiment pas crédible à aborder un tel sujet, tout simplement parce que je savais qu’il n’en prendrait pas. C’était aussi difficile pour lui que pour moi. Je ne montrais pas l’exemple, c’était un fait. Mais ça ne m’empêchait pas de m’inquiéter pour mon ami. « Mais oui je me reposerai, ne t'inquiète pas ! Je devrais pouvoir me libérer pour ça ... Hm ... Deux jours. » Je levai les yeux au ciel, retenant un soupir exaspéré. Qu’est-ce que je détestais quand il se comportait comme ça ! Mais il savait très bien ce que j’en pensais, et mon air en témoignait aussi. Je n’étais de toute façon pas la seule à lui faire la morale, Gofraidh était là pour ça aussi. Et de toute façon, pour ce que ça changerait… « Et si je te proposais qu’on parte quelques jours au soleil… ? » Waouw, je venais de proposer ça, moi ? Moi la fille qui ne prenait pas de vacances, celle qui ne jurait que par son boulot ? Est-ce que j’étais inquiète pour Suil’ au point de lui proposer des vacances, et donc m’en imposer, juste pour être certaine qu’il se repose ? Apparemment, c’était ce que je venais de faire, sans m’en rendre compte. Les mots étaient sortis plus vite que je ne les avais pensés. Finalement, ça ne pourrait pas nous faire de tort. Lui comme moi, nous serions obligés de couper le cordon avec le boulot pour nous relaxer un peu. Je ne disais pas faire la carpette sur la plage pendant quelques jours sans rien faire d’autre, mais se couper un peu du reste du monde. Et j’étais certaine que Gofraidh ne serait pas contre si je lui soumettais l’idée. Mon cerveau avait eu une bonne idée, pour une fois. Comme quoi ça pouvait aussi m’arriver.

Malheureusement pour moi, Suileabhan revint sur ma vie amoureuse, sujet que je n’avais plus tellement envie d’aborder. Et à vrai dire, c’était la première fois que je le voyais s’inquiéter comme ça pour moi. Est-ce que j’avais l’air désespérée à ce point ? J’espérais que non, parce que ce n’était pas du tout l’impression que je voulais donner. C’est vrai que mon cœur était déjà pris par le charmant jeune homme dans les bras de qui j’étais, mais je ne cherchais pas non plus à me caser à tout prix. Et plus nous parlions de moi, plus je risquais de faire une nouvelle gaffe. Notre précédente discussion sur le sujet ne cessait de me revenir en tête et je savais que ma tentative de faire ouvrir les yeux à Suileabhan serait vaine. « Bien ... On a ça en commun alors. » Devais-je en sourire ? M’en contenter ? Etre heureuse qu’il n’ait encore personne dans sa vie et que ma présence lui suffisait. En ce moment en tout cas. Peut-être que demain, il traverserait la rue et trouverait la femme de sa vie. Bon, d’accord, nous n’étions pas dans un film mais tout était possible et je devrais me faire à l’idée. Je préférais ne pas répondre. Mais c’est vrai que j’enviais Gofraidh pour sa façon de faire avec les hommes. Il n’avait peur de rien, il fonçait et ce n’était pas la fin s’il se prenait un râteau. Peut-être que je devrais lui demander des cours. Parfois, j’aimerais être insouciante comme lui mais je savais que ce n’était pas dans mon caractère. J’étais bien plus proche de Suil’ que de Gof, je ressemblais plus au premier qu’au second. Mais parfois, j’avais envie que ce soit le contraire. « Ne change surtout pas Orfhlaith ... » Je relevai légèrement la tête pour regarder mon meilleur ami, qui avait pris un ton un peu plus sérieux, tout d’un coup. Il ne voulait pas que je change… Ça voulait dire qu’il m’aimait comme j’étais. Tout comme je l’aimais comme il était. Mais est-ce que ça voulait dire autre chose ? Mon cerveau était décidément en train de fumer… « Ne t’inquiète pas… » soufflais-je en venant déposer mes lèvres sur sa joue. Même si j’en avais envie, je savais que je ne pourrais pas changer. J’étais née comme ça, je mourrais comme ça.

Si je m’étais blottie contre Suileabhan au cours de la soirée, je ne m’en rendis pas vraiment compte. Les choses s’étaient faites naturellement. Et puis, lui aussi, me gardait dans ses bras, en enroulant un de ses bras autour de moi. Ce qui me donnait cette sensation de confort, de bien–être. Finalement, avais-je besoin de plus ? Nous nous comportions tous les deux de façon si simple, si naturelle, ça avait toujours été comme ça entre nous. Seuls quelques mots, trois en réalité, me brûlaient les lèvres. Je mourrais d’envie de les lui dire, mais je ne pouvais pas. En-dehors de ça, je me sentais bien. Sereine tout contre lui. Ce qui ne m’empêcha pas de frissonner quand je sentis sa main caresser doucement mon bras. Ce qui me valut de me blottir encore plus contre lui. Je ne le faisais pas exprès mais c’était l’effet que ça me faisait. Ma tête posée contre son torse, je pouvais entendre son cœur battre. Le mien battait la chamade dans ma poitrine tellement c’était fort, tellement j’appréciais ce moment. Je fermai les yeux l’espace d’un instant, quittant le film des yeux, à nouveau perdue dans le fil de mes pensées. Sauf que cette fois, je m’endormis. Un sourire dessiné sur les lèvres, bercée par la respiration et les battements du cœur de Suileabhan. J’étais tellement bien, là en ce moment. Dans ses bras. Il ne m’en fallait pas plus pour être heureuse. C’était tellement bon, tellement agréable…

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MessageSujet: Re: « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » « Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire ♦ Suileabhan & Orfhlaith » EmptyDim 30 Juin - 1:07




Ce soir, je m'invite et tu n'as rien à dire.
Orfhlaith & Suileabhan


Ma relation avec Orfhlaith n'avait jamais semblé être au bord du gouffre. Parce que si on commençait à se chamailler un peu trop sérieusement, arrivait forcément le moment où l'on se calmait avant que ça ne dérape de trop. L'idée même de me disputer trop sérieusement avec elle, suffisait à me faire froid dans le dos. C'était un peu en partie à cause de ça que j'avais fuis son appartement quand le sujet qui concernait mon manque de relations amoureuses sérieuses, avait été abordé quelques jours plus tôt. Pourtant, ça ne nous empêchait pas d'en parler encore un peu à l'instant. Peut-être que nous étions un peu maso tous les deux finalement. Enfin soit, la conversation n'allait pas s'envenimer ce coup ci. Ce n'était qu'une question de bonne volonté, de notre part à tous les deux. Notre amitié méritait qu'on en prenne grand soin. En se comportant comme deux adultes civilisés. Que je sache, nous savions très bien faire cela, elle comme moi. Heureusement, il semblait que la conversation allait prendre fin sur ce sujet, quand je lui demandai si elle vivait bien son célibat. Parce que pour ma part, c'était le cas. Je n'avais pas le moindre souci à ce sujet. Ce qui, en soit, était peut-être bien le problème finalement. Si ça ne me dérangeait vraiment pas le moins du monde ... Je n'allais donc pas chercher à me caser. Or, ça signifiait sans doute que j'allais finir ma vie seul ... Est-ce que c'était grave ? Eh bien j'avais envie de croire que non. Parce que ça me rassurerait surtout. C'était pour cette raison plus qu'une autre. « Je suppose que oui… » Etrange comme elle ne parvenait vraiment pas à me convaincre pour le coup. J'avais surtout l'impression qu'elle avait du mal avec cette situation mais refusait de l'avouer haut et fort. Pourquoi ? Je ne comprenais peut être pas assez l'espèce humaine pour parvenir à comprendre. Parce que pour le coup, j'étais vraiment perdu. Moi qui étais persuadé que, tout comme moi, sa vie de célibataire ne la dérangeait pas du tout. Mais quand bien même je sentais qu'un truc clochait ... Est-ce que j'allais le mentionner et tenter de comprendre ce mystère même si elle semblait peu encline à m'en parler ? Pour sûr que non ... parce que j'aurais l'impression de remuer le couteau dans la plaie. Or, ce n'était vraiment pas ce que je désirais. Ainsi me contentai-je de garder le silence après l'avoir observé durant de longues secondes. Je choisis plutôt de poursuivre la conversation. Même si je me surpris à mentionner les vacances forcées qui m'arrivaient droit dessus. Qu'allais-je faire pendant toutes ces semaines ? Quelle horreur ! Certes, j'étais également journaliste et j'aurais donc de quoi écrire. Mais quand même ! Ca me foutait une sacré frousse l'idée de ces vacances. Et Or me connaissait assez pour s'en rendre tout à fait compte. Et même quand elle insista pour que je prenne du temps pour moi, je ne pliai pas vraiment.

Deux jours de repos ... C'était tout ce dont j'étais capable. Et encore ... Je n'étais même pas certain de pouvoir tenir pendant tout ce temps. Non, sérieusement, que faire dans des cas comme celui là ? Se lever tard, manger à n'importe quelle heure, regarder la télévision, sortir se promener, aller boire un verre en boîte ou dans un bar, rencontrer des gens et se coucher tard ? Non ce n'était pas ma façon de profiter de la vie. Je n'en voyais pas l'intérêt et je m'en lasserais très vite. De toute façon, je n'étais pas assez sociable pour ça. Et oui, c'était un problème. Mais c'était ainsi. J'étais comme ça, point. Et Orfhlaith, quand bien même elle tentait de me faire entendre raison, était plus ou moins pareille. Alors l'entendre insister de la sorte avait quand même quelque chose d'amusant. « Et si je te proposais qu’on parte quelques jours au soleil… ? » Voilà qui avait de quoi me laisser pantois. Orfhlaith, cette femme au moins autant accro au boulot que moi ... Qui me proposait que l'on parte en vacances. Elle également ... Oui, elle. Alors qu'elle passait son temps à bosser et que, tout comme moi, elle ne prenait jamais la peine de se poser même pour profiter de quelques jours de vacances. Il y avait quelque chose qui clochait sacrément dans toute cette histoire. Est-ce qu'elle ne faisait ça vraiment que par crainte de me voir finir par m'écrouler de fatigue ? Si tel était le cas ...C'était fort gentil de sa part, oui ... Mais parfaitement inutile. « Tu ferais ça, seulement par inquiétude pour moi ? Or je ne comprends vraiment pas pourquoi tu insistes autant à ce sujet, alors que tu es pareille. C'est comme de t'inquiéter pour ma vie sentimentale alors que la tienne est dans le même état ... Un jour il faudra que tu apprennes à t'inquiéter pour toi avant de penser à moi... » Remarquai-je gentiment et calmement, en l'observant avec sérieux. Finalement, c'était moi qui allais me mettre à m'inquiéter à tout bout de champ pour elle. Il fallait bien que quelqu'un le fasse puisqu'elle semblait oublier de s'inquiéter pour elle même. Chose que je ne comprenais pas tout à fait. « Mais puisque ce serait un bon moyen pour que, toi aussi, tu prennes le temps de te reposer ... J'accepte; On peut partir quelques jours si tu veux ... » Finis-je par accepter avec sérieux, à ma plus grande surprise. Ce n'était pas comme si quelques jours au soleil avec elle et, s'il trouvait le temps de se joindre à nous, Gofraidth, serait vraiment dérangeant. En fait, ce serait même plaisant au possible que de pouvoir se retrouver ainsi. Loin du stresse que trop pressant de la vie de tous les jours. Oui j'aimais mon boulot et tout ce qui allait avec. Mais voir un peu autre chose tout en étant en très agréable compagnie, ça ne pourrait pas me faire de mal. Ni à elle non plus d'ailleurs.

« Ne t’inquiète pas… » Je souris faiblement à cette réponse et ne souris que plus encore quand elle vint déposer un tendre baiser sur ma joue. J'aimais ce genre de geste tendre de sa part. Ca avait un effet très apaisant et réconfortant sur moi. Bientôt, je lançai le film débile que nous avions prévu de regarder. Et elle ne tarda pas à venir se blottir au plus près de moi pour le regarder également. Je souris de plus bel et la serrai tendrement contre moi alors que, du bout de mes doigts, je venais caresser son bras pressé contre mon torse, regard rivé sur la télévision. Peu à peu et alors que les minutes s'écoulaient, j'entendis le rythme de sa respiration se régulariser et son étreinte se ramollir légèrement. Je compris donc sans mal qu'elle était en train de s'endormir. Malgré tout, je la conservais dans mes bras tout le temps que dura le film. Et quand le générique de fin arriva, plutôt que de la réveiller, je décidai de l'allonger le plus doucement possible, sur le canapé. Une fois fait, j'arrêtai le lecteur DVD et la télévision. Avant de récupérer le plaid dont je la recouvrai avec lenteur. Regard posé sur elle, j'hésitais entre la réveiller et la laisser simplement dormir. Mais, non, je n'aurais pas le coeur à la réveiller. Elle semblait si apaisée que ça en aurait carrément été un crime. Pourtant, elle serait bien mieux dans un lit. Quitte à ce que ce soit dans le mien. Même si ça faisait des années que ce n'était pas arrivé, on pourrait bien dormir ensemble. Ca n'avait jamais été un vrai problème pour nous. Malgré tout, je me voyais mal l'emmener dans mon lit alors qu'elle dormait et sans avoir son avis sur la question. Peut-être qu'à l'heure d'aujourd'hui ça lui semblerait étrange, déplacé et même malsain. Ainsi me contentais-je de l'observer longuement en silence, avant de me pencher pour déposer un faible baiser sur son front. Avant de me lever et quitter un instant la pièce. Le temps d'enfiler un pantalon de toile et un tee shirt blanc dans ma chambre, prêt à aller me coucher.


©fiche créée par Morphine
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