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« Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly

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MessageSujet: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyMer 19 Juin - 22:54



« Les pires histoires sont des histoires de famille. »
Serena, Vitaly & Lindsay



Jusqu’à présent, Vitaly et moi avions toujours réussi à aménager nos emplois du temps pour parvenir à nous voir. Enfin, c’était plutôt lui qui arrivait à se libérer pour me rejoindre chez moi lorsque je n’avais pas cours. Cela réduisait toutefois grandement les moments où l’on se voyait. Et c’était bien trop peu à mon goût. J’attendais ainsi impatiemment les vacances. Je serais entièrement disponible et pourrais donc le voir beaucoup plus facilement. Même si l’on devrait toutefois se montrer très prudents pour n’éveiller aucun soupçon. Encore moins ceux de Serena. Ce qui allait sans doute s’avérer très difficile dans les heures à venir puisque j’allais passer une partie de la journée chez elle. Enfin, chez elle et Vitaly. J’étais donc conviée à manger là bas et éventuellement y passer une partie de l’après midi. Bien sûr, je ne doutais pas que l’invitation de Serena soit tout à fait innocente. Il n’y avait aucune raison qu’elle se doute de quoi que ce soit. Et puis, on se voyait peu ses derniers temps, elle étant prise par son travail, moi par mes études. C’était donc l’occasion de passer un moment ensemble. Mais également de revoir Vitaly. Cela ne faisait que quelques jours que nous ne nous étions pas vus, mais c’était déjà trop. Et j’appréhendais tout de même un peu ce repas. Ce sera la première fois où nous nous retrouverons, tous les trois ensembles, depuis que Vitaly et moi avions entamé notre liaison. Et j’avais sacrément peur de ne pas arriver à dissimuler mes sentiments pour lui devant sa femme. Ou plus simplement, que des regards et sourires un peu trop complices nous trahissent. Clairement, cela n’allait pas être simple et il allait falloir être attentif à tout pour éviter la catastrophe. Puis, il fallait bien que l’on s’habitue à ce genre de situation. Car dans l’hypothèse où notre aventure perdurerait un tant soit peu, il y aurait sans doute d’autres repas de famille où nous nous retrouverons, et où nous serons donc obligés de jouer ce double jeu.
 
C’était la moindre des choses pour préserver notre relation. Mais aussi pour ne pas faire souffrir Serena. Si elle découvrait l’infidélité de son mari, qui plus est dans les bras de sa sœur, elle serait sans doute au plus mal. Et ce serait légitime. Et je ne pouvais nullement m’imaginer la faire souffrir d’une quelconque façon. Elle avait toujours été là pour moi, à seconder mes parents. Elle était en quelques sortes une mère de substitution pour moi et nous avions un lien très fort, difficile à décrire. Mais une chose était sûre, on s’adorait. Et même si je goûtais vraiment au bonheur dans les bras de Vitaly, je ne pouvais m’empêcher de culpabiliser vis à vis d’elle. De ce que nous faisions dans son dos. La seule solution m’assurant de ne pas la faire souffrir était de tout arrêter avec son mari. Mais le fait était que j’étais bien incapable d’une telle chose. Et il en était de même pour lui. En tous cas, c’était ce qu’il me semblait vu la passion qu’il y avait entre nous. Mais ce n’était pas le moment de penser à  tout cela. Pas à quelques pas de chez eux. J’étais venue en bus, m’arrêtant à un arrêt à proximité de leur maison. Et après quelques minutes de marche, j’arrivais devant leur porte, où je sonnais et attendais que l’on vienne m’ouvrir. Evidemment, revenir ici ne pouvait que me rappeler mon ultime visite, qui symbolisait surtout le véritable début de ma liaison avec Vitaly. Un appel de son boulot, son départ précipité, nous deux, seuls… Tout était allé très vite. Et c’était peut être horrible, mais une petite partie de moi espérait qu’elle serait à nouveau appelée en urgence. Cela me permettrait de retrouver vraiment Vitaly et de mettre un terme à cette supercherie stupide à laquelle nous allions devoir nous livrer devant Serena…



∞everleigh
 
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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyJeu 20 Juin - 15:33




C’est avec un air soupçonneux que l’employé de la bibliothèque examina comme tous les jours la carte de lectrice de Serena. A croire qu’il ne l’avait jamais vu de sa vie ou qu’il la prenait pour une voleuse de manuscrits auxquels personne, à l’exception de la jolie blonde, ne s’intéressait. « Allez-y. » grogna-t-il. Trop aimable. Agacée par ce manque de politesse, elle agita doucement la tête de droite à gauche avant d’entrer dans cet endroit fabuleux, qui était pour elle synonyme de paradis. L’odeur de la bibliothèque, ce mélange si particulier de bois, de papier, de cuir et de vieilles pierres, ne manquait jamais de la mettre de bonne humeur. La jeune femme s’avança d’un pas décidé dans les allées qu’elle connaissait sur le bout des doigts. Elle n’aurait eu aucune difficulté à s’y faufiler les yeux fermés. Elle trouvait ce genre d’endroit apaisant, c’était ça son univers … Le soleil qui se déversait par les rares fenêtres à l’étage, illuminait les poussières qui flottaient dans l’air et traçaient des barres dorées sur les murs anciens. Serena passa près de la section des ouvrages contemporains mais comme ce n’était pas son domaine, elle s’en désintéressa rapidement et alla ensuite s’installer près des livres traitant de littérature anglaise du XVIème siècle. Fascinant. Comme toujours, elle déposa ses affaires à la même place, sur une table de lecture légèrement à l’écart, là où la lumière naturelle était la meilleure. D’un pas décidé, elle s’avança en direction des premières étagères qui étaient à sa portée avant de s’emparer d’un livre à la couverture légèrement abimée par le temps. Elle fit quelques pas supplémentaires et en dénicha un second qui visiblement, semblait avoir pour elle des allures de véritable trésor. A en croire l’épaisse couche de saleté qui se logeait sur la tranche de l’ouvrage en question, elle en déduisit qu’il n’avait pas été consulté depuis bien longtemps. Quel dommage. Les gens n’ont décidément pas conscience des trésors de ce monde à côté desquels ils passent. Tout en feuilletant ce second ouvrage, la jeune femme retourna à sa place et s’installa confortablement afin de dévorer ce chef-d’œuvre tout en prenant quelques notes de temps à autre. Quand elle lisait, elle ne voyait jamais le temps passer. C’était comme si elle se retrouvait soudainement propulsée dans un autre monde. Un monde qui lui plaisait beaucoup plus que celui dans lequel elle vivait…

« Excusez-moi, cela vous ennuie-t-il si je m’installe ici ? » Un homme d’une cinquantaine d’années venait de s’approcher de sa table, une conséquente pile de livres en main. D’abord souriant, il attendit que Serena se décide à lever les yeux vers lui pour lui donner son accord. Hélas, il n’en fut rien. Elle était tellement fascinée par son livre qu’elle ne remarqua même pas sa présence. Le visage de l’homme se crispa légèrement et c’est sur un ton plus abrupt qu’il continua : « Mademoiselle ? » Toujours rien. L’homme souffla et mettant l’attitude de Serena sur le compte d’un manque évident de politesse, grogna une injure qu’elle n’entendit même pas. Quand on vous dit qu’elle était fascinée par ses lectures ! L’homme s’avança en direction d’une autre table, sur laquelle il lâcha bruyamment ses livres dans l’espoir de la déranger. Si seulement il savait !! Les minutes s’écoulèrent à un rythme incroyable, si bien qu’en moins de temps qu’il n’en faut pour s’en apercevoir, Serena tourna la dernière page de son ouvrage. Il y avait toujours un léger temps de flottement quand elle arrivait à la fin d’un livre. Ce moment de balancement entre rêverie et réalité. Elle avait besoin de quelques secondes pour réaliser que tout ce qu’elle venait de vivre n’était que pure fiction et que le monde environnant était beaucoup moins attrayant. N’ayant pas totalement envie de retourner dans le monde réel pour l’instant, Serena décida de consulter le premier ouvrage qu’elle avait emprunté. Elle l’attira délicatement à elle, caressa l’ancienne couverture et l’ouvrit à la première page. Tout en plongeant son nez dans ce livre fascinant, Serena ramassa ses affaires et sortit de l’établissement. Alors qu’elle tournait une énième page, elle entendit un homme donner l’heure à un passant et leva brusquement la tête. « Quoi, déjà ?» Serena consulta sa montre avant de réaliser avec effroi qu’elle était terriblement en retard. A quoi bon demander à Lindsay de venir lui rendre visite si c’était pour la laisser seule avec Vitaly ? Honteuse, Serena s’empressa de héler un taxi pour qu’il la raccompagne chez elle. Elle demanda au chauffeur de s’arrêter près d’un restaurant chinois qu’elle adorait… elle venait souvent ici avec son mari à une époque. Serena ne savait pas trop pourquoi mais ces derniers temps, croiser Vitaly relevait presque du miracle. Il faut dire que leurs boulots respectifs ne leur facilitaient pas la tâche. Malgré tout, cette situation était vraiment pesante aux yeux de la jeune femme. Elle avait envie de passer du temps avec lui afin qu’ils puissent se retrouver, se parler …Elle n'aimait pas lorsqu'ils s'éloignaient de trop. Enfin bon ! Toujours est-il qu’elle ne manqua pas de passer une commande à emporter, n’hésitant pas à demander pour Vitaly une spécialité qu’il adorait et pour sa petite sœur, quelque chose de raffiné dont elle allait probablement raffoler. Une quinzaine de minutes plus tard, Serena arriva enfin chez elle. Elle descendit du taxi avec ses sacs à la main lorsqu’elle aperçut Lindsay en train de frapper à la porte. L’ainée des Livingston arriva presque en courant, essoufflée mais comme toujours, infiniment souriante et heureuse à l’idée de voir sa petite sœur.
« C’est bon, j’suis là !! Pile à l’heure, hum ? » Serena était malheureusement comme ça … à la fois ponctuelle et toujours pressée. Elle déposa un baiser sur la joue de sa sœur avant de lui donner un sac pour qu’elle-même puisse chercher les clés de la maison dans son sac à main. Elle n’eut malheureusement pas le temps d’aller jusqu’au bout de son geste car déjà, elle entendait la clé tourner dans la serrure.



© charney

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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyDim 23 Juin - 19:27




Les pires histoires, sont des histoires de famille.
Lindsay & Serena & Vitaly


Partager un repas avec Serena et Lindsay ... Serena et Lindsay ... Chouette ... Voilà qui allait être très ... Intéressant. Oui, non, pas franchement intéressant en vérité. Je redoutais les quelques heures à venir. Jouer la comédie du bonheur avec mon épouse, comme je tentais de le faire encore tous les jours, pour ne pas l'inquiéter outre mesure. Et à côté de ça, cacher mes sentiments naissants à l'encontre de sa petite soeur. Quelle situation horrible et complexe. Quelle idée j'avais eus aussi, de tomber amoureux de l'une ... Puis de l'autre. Je ne savais plus vraiment où j'en étais. Oui, j'éprouvais des sentiments toujours plus fort, pour la cadette des Livingston. Et pour mon épouse, qu'en était-il ? L'aimais-je toujours ? Sans doute que oui, quelque part. Après tout, elle n'avait pas changé depuis notre rencontre. Elle était toujours la femme de laquelle j'étais, lentement mais sûrement, tombé amoureux. Et rien n'avait véritablement changé entre nous. Si ce n'est moi ... Et mon attirance pour une autre. Pour sa petite soeur. Y avait-il situation plus complexe et tordue que celle dans laquelle nous nous trouvions tous les trois ? Si c'était le cas, j'aurais été curieux de voir quel genre de situation exactement, pouvait être pire que celle ci. Parce que pour le coup, je n'osais imaginer. Et le pire dans tout ça, c'était sans doute le fait que j'étais bien conscient que rien ne devait changer. Si je perdais Lindsay, je me voyais mal rester marié à Serena. Se serait prendre le risque de recroiser la jeune femme lors de réunions de famille ... Or, je ne saurais supporter cela; Et si je perdais Serena ... Il semblait évident que je perdais, par le même coup, sa petite soeur. Compliqué ... Oui, très. Et douloureux également, dans tous les cas de figure. Bref, je tentais de ne pas trop y penser. Parce qu'en plus d'être douloureux au possible, c'était également beaucoup trop prise de tête. Et qu'à côté de tout ça, j'avais un second livre en cours d'écriture qu'il me faudrait penser à terminer un de ces quatre et une entreprise à faire tourner. Si elle fonctionnait à merveille, ce n'était pas pour rien. C'était parce que depuis le début, je donnais toute mon énergie et ma passion, pour qu'elle fonctionne. Et au vu du chiffre d'affaire que je faisais, on pouvait dire que mon entreprise me le rendait bien. Tout semblait rouler pour moi. Autant ma vie familiale que ma vie professionnelle. Et pourtant, ce qui se passait vraiment était un peu plus compliqué qu'il n'y paraissait. Un fait que tout le monde n'avait pas forcément besoin de connaître.

Et tout ça pour dire que ... Alors que je tentais de rédiger au moins un chapitre de mon bouquin, mon esprit continuait de vagabonder au sujet des heures à venir. Un repas ... C'était tout à fait innocent non ? Oui, enfin ... Ca allait sans doute être très compliqué. C'était la première fois, depuis que notre relation avait débuté, que je verrais Lindsay en compagnie de quelqu'un d'autre. Et tant qu'à faire, autant frapper fort en faisant en sorte que ce soit sa soeur -et donc mon épouse-, qui soit avec nous. Pourquoi faire simple quand on pouvait taper dans le compliqué ? Ce serait tellement moins marrant, n'est-ce pas ? Mais tellement plus confortable pourtant. De n'avoir pas à s'inquiéter pour ceci ou pour cela. De n'avoir aucune emmerde de quel que genre que ce soit ... Ne pas se lever le matin en se demandant si ça ne serait pas le dernier jour de quelque chose qui ne comptait déjà que trop. Et voilà à quoi j'en étais réduis ... A ne penser plus qu'à ça et à vivre comme sur des charbons ardents. Oui, pour la première fois de ma vie, j'éprouvais une certaine crainte quant à mon avenir. Pour moi qui, d'ordinaire, menait ma vie un peu comme je l'entendais ... C'était assez "marrant". Doigts posés sur le clavier de mon ordinateur, regard vide rivé sur l'écran, je fus finalement tiré de ma torpeur par des coups frappés à la porte. Comme si j'étais trop assommé pour réagir davantage, je me contentai de lever la tête dans un premier temps. C'était sans doute Lindsay. Et sa soeur n'était même pas encore là. Voilà qui n'était pas bon ... Pas bon du tout ... Très mauvaise idée que de me retrouver seule avec la jeune Livingston. Mais quand j'ouvris enfin la porte, mon regard rencontra celui de Serena, puis celui de sa soeur. Voilà qui était ... Déconcertant. « Pile à l'heure. » Remarquai-je après un bref regard en direction de ma montre. Pour l'une ... Comme pour l'autre. Naturel ! Il fallait que je reste naturel. Ainsi affichai-je bien vite un sourire avant de faire un pas en arrière en ouvrant davantage la porte pour qu'elles puissent entrer. Mon regard fut alors attiré par les sacs de Serena et j'hochai doucement la tête. « Tu as le repas, génial. » Parce que je ne m'en étais absolument pas inquiété pour ma part. Pour la simple et bonne raison que j'avais compté sur Serena pour s'en charger. Et de toute évidence, j'avais bien fais. Même si du fait maison quand on avait une invité, aurait été le bienvenue également. Mais je n'aurais pas le culot de m'en plaindre !


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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyDim 23 Juin - 22:30



« Les pires histoires sont des histoires de famille. »
Serena, Vitaly & Lindsay



Partager un repas avec Serena et Vitaly était-ce vraiment une bonne idée ? J’en doutais fortement. Ce n’était d’ailleurs pas moi qui m’étais invitée. Je n’aurais jamais eu ce culot là, surtout étant donné nos relations actuelles… C’était au contraire Serena qui, innocemment et sans doute pour se faire pardonner de son départ si soudain la dernière fois, qui m’avait proposé de venir. Je n’avais aucune raison de refuser. Enfin si, j’en avais une… son mari. Mon amant. Mais c’était une chose que je ne pouvais lui avouer. J’étais donc en quelques sortes obligée d’accepter. A moins de trouver une excuse, un faux prétexte pour décliner son invitation… Mais cela en reviendrait à reculer pour mieux sauter. Parce que nous n’allions pas pouvoir éviter éternellement les repas de famille, simplement par peur d’être découverts. Même si, pour un premier repas, nous retrouver seulement tous les trois n’allait pas nous aider. Un grand repas, avec des dizaines d’invités, aurait été bien plus simple. Mais le fait était que là, l’attention de Serena serait sans doute rivée sur Vitaly et moi. Et ainsi, chaque faux pas risquait d’être fatal. C’était donc un sacré challenge. Une situation terriblement compliquée, pour lui comme pour moi. Mais c’était le seul moyen pour n’éveiller aucun soupçon et continuer sur cette lancée. Et je savais que pour cela, nous serions tous deux prêts à jouer le jeu. Nous n’avions pas vraiment le choix de toute façon. Et je devais bien l’avouer, j’appréhendais tout de même un peu ce repas. Même si Vitaly et moi nous étions vus quelques jours auparavant, il me manquait déjà beaucoup trop. Et j’avais peur que ce manque soit visible par ma sœur. Surtout qu’elle me connaissait vraiment bien. Je ne pouvais d’ailleurs généralement rien lui cacher… Et là était tout le problème. Elle savait tout de moi, ou du moins, le croyait. Parce qu’en général, elle est également ma confidente. Elle avait une facilité déconcertante à lire en moi comme dans un livre ouvert.  J’avais donc peur qu’elle ne se rende compte de quelque chose, voire même qu’elle comprenne tout. De toute évidence, si elle venait à  apprendre une telle chose, elle m’en voudrait sans doute énormément. Au point de ne plus jamais m’adresser la parole, peut-être. Et c’était tout à fait compréhensible. Dans l’histoire, c’était bien elle la victime. Et moi la méchante. C’était pour cette raison que j’avais tout intérêt à prendre sur moi autant que possible. Et essayer de ne pas penser à ce qu’il se passe dans mon lit entre son mari et moi lorsqu’il me rejoint chez moi.

« C’est bon, j’suis là !! Pile à l’heure, hum ? » Oui, pile à l’heure. Elle aussi visiblement. Après qu’elle ait déposé un baiser sur ma joue, je posais le regard sur elle et affichais un léger sourire tandis qu’elle était quasiment essoufflée. Cela ne m’étonnait pas vraiment d’elle d’ailleurs. Et d’un côté, heureusement qu’elle était à l’heure et pas en retard. Sinon j’aurais sans doute du passer un moment, seule avec Vitaly. Et même si cela aurait sans douté été très plaisant, on aurait risqué de déraper et que Serena nous découvre. Clairement, tant qu’elle était dans les parages, on devait se tenir, par prudence. « Et oui ! J’arrive pas trop tôt quand même ? » M’inquiétais-je, craignant d’être arrivée avant qu’elle ne soit prête. J’attrapais donc son sac, qu’elle me tendait, et commençais à chercher les clefs à l’intérieur quand la porte s’ouvrit. Je levais alors le regard, croisant celui de Vitaly. Bon sang ! Que ça faisait du bien de le revoir ! Mais que c’était douloureux de devoir faire comme si de rien n’était. « Pile à l'heure. » J’affichais un léger sourire en guise de réponse et entrais ensuite, laissant ma sœur passer en premier. « Tu as le repas, génial. » Je posai un bref regard sur les sacs que portaient Serena et vu l’odeur qui s’en dégageait, je n’avais aucun doute que cela devait être délicieux. Et je me contrefichais bien que ce soit une commande passée chez le traiteur plutôt qu’un plat fait maison…  J’étais là pour passer un moment en compagnie de ma sœur, pas pour juger de la cuisine servie. Une fois entrée, je m’avançais vers Vitaly et lui fit la bise, par politesse. « Salut. » Maintenant que nous étions aussi proches, intimes même, j’avais du mal à retrouver cette distance qu’il y avait eu entre nous pendant toutes ses années. Il le fallait pourtant. Serena trouverait sans doute étrange que nous soyons si complices du jour au lendemain…  Je m’éloignais ensuite un peu de lui, trouvant cette proximité bien trop tentante. Et d’un côté, moins nous étions proches, moins nous avions de risques de nous faire griller… non ? J’espérais d’ailleurs sincèrement que jamais notre relation ne serait découverte par ma sœur. D’une part car je ne voulais pas la perdre et d’autre part car je ne voulais par perdre Vitaly non plus. Et tant qu’elle ne se doutait de rien, on pouvait continuer ainsi. ..


∞everleigh
 
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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyDim 23 Juin - 23:52




Ces derniers temps, Serena n’avait pas vraiment eu l’occasion de passer du temps avec sa petite sœur. Inutile de préciser que cet état de fait la faisait grandement culpabiliser d’autant plus qu’elle savait que Lindsay ne pourrait pas compter sur le soutien de leurs parents en cas de problème. Ils n’étaient pas vraiment à l’écoute de leur fille et Serena le leur avait souvent reproché. Depuis toujours, c’est elle qui faisait office de figure parentale pour sa petite sœur. On avait souvent cru qu’elle était la mère de Lindsay, notamment lorsque c’est elle qui assistait aux réunions de parents d’élèves au collège ou au lycée. Il en était de même au niveau des formulaires administratifs, les inscriptions et autres paperasses : ce n’était jamais leurs parents qui s’en occupaient mais toujours elle. Serena ne prenait pas cela comme une corvée, bien au contraire. C’était devenu une chose totalement naturelle et la complicité qu’elle entretenait avec sa sœur n’en avait été que renforcée. « Et oui ! J’arrive pas trop tôt quand même ? » Quoi ? Non !! Lindsay était toujours la bienvenue, quand bien même arriverait-elle en avance ou même à l’improviste. Serena lui avait toujours fait savoir que sa maison était également la sienne. « Non, ne t’en fais pas. C’est moi qui aurais dû être un peu plus en avance. Je suis contente que tu sois là.» Elle esquissa un sourire tendre à l’attention de Lindsay, lorsque la porte d’entrée s’ouvrit. Chargée, Serena entra la première et se dirigea vers la cuisine afin de pouvoir déposer au plus vite les sacs qu’elle tenait entre ses mains. La jolie blonde aurait effectivement pu passer la matinée derrière les fourneaux, mais elle avait avant tout besoin de se changer les idées, d’où son évasion secrète à la bibliothèque. La parfaite maîtresse de maison avait aussi besoin de relâcher la pression de temps à autre, ce qui ne l’empêchait pas de se sentir légèrement coupable. « Je suis sincèrement navrée, je n’ai pas eu le temps de cuisiner. J’avais encore un tas de manuscrits à lire et en ce moment, j’enchaine les rencontres avec les auteurs. J’ai quelques gros contrats à proposer alors j’essaie de travailler consciencieusement et de ne pas me tromper.» Depuis quelques mois, Serena était l’associée d’une très grande maison d’édition et en tant que passionnée, elle faisait son possible pour dénicher la perle rare et proposer des talents novateurs qu’elle estimait être les futurs grands noms de la littérature. Elle avait d’ailleurs l’intention de promouvoir le second ouvrage de son époux dès qu’il serait achevé. De ce côté-là, Serena ne lui mettait nullement la pression. Elle avait entièrement confiance en son mari et en ses talents d’écrivains. Sans compter que le petit monde de la littérature faisait pleinement confiance à Serena. En tant que critique littéraire, elle avait toujours son mot à dire et en un article, il lui était possible de faire décoller un auteur ou tout au contraire, d’anéantir définitivement sa carrière. A l’instant même où ses prunelles croisèrent celles de son mari, Serena cru déceler un certain malaise chez lui. Elle connaissait suffisamment bien Vitaly pour s’apercevoir que quelque chose n’allait pas. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, inquiète de le voir travailler autant. Pour quelle autre raison afficherait-il cette expression ? « Est-ce que tout va bien mon ange ? Je trouve que tu as petite mine, tu travaillais encore sur ton livre c’est ça ? » Un fin sourire apparu sur son visage de porcelaine. Elle pouvait parfois passer des heures entières à observer Vitaly en train d’écrire. Elle adorait quand il adoptait cet air sérieux qui le rendait absolument irrésistible. Elle aimait voir cette ride se creuser sur son front chaque fois qu’il se relisait et cette merveilleuse lueur dans son regard lorsque ses phrases prenaient une tournure satisfaisante. Il avait du talent, c’était indéniable. Son regard passa de son époux à sa petite sœur. « Vitaly est un peu obsédé par son bouquin ces derniers temps. J’ai parfois l’impression d’être totalement inexistante. » Elle esquissa un sourire amusé et lança un clin d’œil en direction du principal intéressé. Elle savait qu’il travaillait beaucoup mais il fallait qu’il songe à se reposer de temps à autre. Serena avait beaucoup insisté pour qu’ils s’octroient quelques jours de vacances en amoureux, mais rien n’y faisait. Passant près de son mari, elle glissa une main sur sa nuque en un geste tendre et affectueux, signe caractéristique de son tempérament d’une douceur incroyable. « Ne t’en fais pas, il sera génial, j’en suis certaine.» Elle déposa un baiser au coin de ses lèvres avant de passer près de sa petite sœur qui arborait une mine radieuse. Elle la trouvait vraiment magnifique. « Quant à toi ma beauté, je trouve que tu as une mine resplendissante.» Telle une maman pleine d’amour envers sa fille, elle caressa sa joue d’un revers de main. Lin’ avait toujours été bien plus qu’une petite sœur à ses yeux. Inconsciemment, elle était son enfant, d’où cet instinct maternel surdéveloppé qui se manifestait en sa présence.
Bien vite, Serena retourna près des sacs desquels elle sortit les différents plats de chez le traiteur.   « Oh Lin’, ça me fait penser qu’il faudra que je touche deux mots à papa et maman. J’ai eu une petite idée pour que tu aies davantage de liberté cet été. Je me disais que tu pourrais t’installer ici durant les vacances scolaires. La maison est suffisamment grande et ça leur éviterait de te priver de sortie durant deux mois. Connaissant papa, il va certainement vouloir que tu t’enfermes dans ta chambre pour prendre de l’avance sur le programme de l’an prochain.» La jeune femme haussa les yeux au ciel. Elle était passée par là elle aussi. Son père avait toujours eu tendance à la délaisser sur le plan affectif mais dès qu’il s’agissait de ses études, il se montrait intransigeant. Il agissait de la même manière avec Lin’ et Serena savait à quel point c’était pesant. Ici au moins, elle pourrait jouir de davantage de liberté et passer un été paisible. Serena croisa le regard de son époux et souria de plus belle. « Tu n’y verrais pas d’inconvénient chéri ? »
 
 

© charney

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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyLun 24 Juin - 22:22




Les pires histoires, sont des histoires de famille.
Lindsay & Serena & Vitaly


« Salut. » Ebauche de sourire tandis que je répondais faiblement à sa bise. Merde; J'avais perdu l'habitude de lui faire la bise. J'osais espérer que j'étais assez convaincant. Quand bien même, lorsque je plantai mon regard dans le sien, j'étais bien conscient du fait que ce n'était pas de la sympathie ou autre truc de ce genre qui y brillait. Mais bien du trouble. Parce qu'elle ma troublait toujours autant. Et que l'avoir chez moi, en présence de sa soeur et mon épouse, n'allait pas être facile du tout. « Bonsoir Lindsay. » Répondis-je le plus naturellement du monde, avant de fermer la porte derrière les deux soeurs. Et comme si quelqu'un venait de remonter le volume de la radio, je pris conscience du fait que Serena parlait. Ca commençait fort mal si je n'étais pas capable de suivre le fil de la conversation, simplement parce que j'étais perturbé au possible par Lindsay. Je redressai bien vite la tête pour planter le regard dans celui de mon épouse. Qui semblait me regarder d'une bien étrange façon d'ailleurs. Quoi ? Est-ce qu'elle avait décelé quelque chose dans mon regard ? Non, pas déjà ! Je n'étais quand même pas si mauvais comédien ... Si ? « Est-ce que tout va bien mon ange ? Je trouve que tu as petite mine, tu travaillais encore sur ton livre c’est ça ? » Dieu soit loué. Elle me connaissait assez pour se douter que j'étais encore et toujours en train de travailler. Il était vrai que je ne faisais vraiment que ça. Enfin, quand je n'étais pas en train de vagabonder du côté de chez les Livingston pour voir la plus jeune. En tout cas, elle venait de me donner elle même l'excuse parfaite. « Oui ... Comme à chaque fois que je suis ici en fait. » Quand j'étais à l'entreprise, je bossais pour l'entreprise. Quand j'étais à la maison, je me plongeais dans la rédaction de mon second bouquin. Je ne m'arrêtais jamais tout à fait finalement. « Vitaly est un peu obsédé par son bouquin ces derniers temps. J’ai parfois l’impression d’être totalement inexistante. » De façon tout à fait voyante pour que Serena elle même puisse me voir faire, je levai les yeux au ciel. Histoire de faire mine de me moquer gentiment d'elle. Inexistante ? Mais non voyons ! Elle était ... Eh bien ... Soit. Je ne lui accordais plus assez attention, sans aucun doute; Et elle n'était pas stupide, elle s'en rendait bien compte. Fort heureusement, j'avais toujours été un acharné de boulot qui avait tendance à oublier tout le reste. Du coup, elle ne s'inquiétait pas outre mesure; Ce qui était un bon point pour moi.

Quand elle s'approcha pour glisser une main sur ma nuque et déposer un baiser près de mes lèvres, je posai une main sur sa hanche en tentant de ne pas penser au fait que Lindsay était là. C'était tellement étrange qu'elle assiste à ça. Mais à moins de vouloir prendre le risque de mettre la puce à l'oreille de Serena, je ne pouvais pas me défiler. « Quant à toi ma beauté, je trouve que tu as une mine resplendissante.» Hein ? Alors comme ça, elle était resplendissante ... Et moi, quoi ? Je ressemblais à un mort vivant qui travaillait beaucoup trop pour sa santé et son sommeil ? Oui, c'était fort probablement cela. Cette pensée me fit quelque peu grimacer alors que je détournais le regard. Soit, et pourquoi était-elle resplendissante au juste ? En étais-je la cause ? Je n'étais pas assez vantard pour le prétendre. Même si ça me ferait grandement plaisir d'apprendre que oui. Ca ne pouvait qu'être plaisant à entendre ce genre de chose. Sans ajouter un mot, je la suivis en direction de la cuisine et m'adossai à un buffet, de sorte à pouvoir regarder les deux femmes. Deux Livingston pour le prix d'une ... Aussi étrange que ça puisse paraître, je me serais bien passé d'une telle offre. Ce n'était pas aussi facile à vivre que ce que l'on pourrait penser. Tentant de ne regarder ni l'une ni l'autre, je conservais le regard perdu dans le vide alors que j'écoutais Serena parler. Vacances scolaires. Lindsay ici. Chez nous. Pendant ses vacances ... Non, impossible, j'avais sans doute très mal entendu. « Tu n’y verrais pas d’inconvénient chéri ? » Ou alors, au contraire, je n'avais que trop bien entendu. Que répondre à ça ? Si je refusais, ça semblerait louche et Serena s'imaginerait que je détestais sa soeur. Alors que si j'acceptais ... Ce serait dangereux. Trop dangereux pour notre petit secret. Merde. Pourquoi Serena avait-elle toujours des idées pareilles ? J'avais presque envie de prier pour qu'elle change d'avis sur le champ. Tout en souhaitant, intérieurement, qu'elle ne le fasse pas. Croiser Lindsay tous les jours, ne serait-ce pas des plus plaisants ? Non, une vraie torture plutôt ! Rhââ ... Après avoir déglutis avec peine tant la nervosité me nouait la gorge, j'affichai un léger sourire en haussant les épaules. « Oui, pourquoi pas ? On a une chambre d'amis, autant qu'elle serve. En plus, y'a pas mal de transports en commun dans le coin. Et on ne fait pas des coloc' bien emmerdants, étant toujours en train de courir à gauche et à droite pour le boulot. » Encore un peu et je pourrais faire une pub pour vanter les mérites d'un séjour parmi nous. C'était dans ma branche ça après tout ...


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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyMar 25 Juin - 10:16



« Les pires histoires sont des histoires de famille. »
Serena, Vitaly & Lindsay



Un père qui n’avait que faire de ses enfants, une mère journaliste et donc souvent absente. Il n’en n’avait pas fallu plus pour que Serena fasse office de seconde mère pour moi. Et des trois, c’était sans doute elle qui s’était le plus occupée de moi. Jusqu’à prendre la place des mes parents dans certains cas, comme lors de réunions parents-profs ou pour tout ce qui concerne la paperasse.  « Non, ne t’en fais pas. C’est moi qui aurais dû être un peu plus en avance. Je suis contente que tu sois là.» J’affichais alors un grand sourire sincère. Moi aussi, j’étais contente d’être là. De la revoir et de passer un moment avec elle. Je culpabilisais tellement d’être la maîtresse de son mari que passer du temps avec elle, faire durer cette complicité, me permettait de me sentir un peu mieux. Comme si je me rattrapais un peu de cette manière du mal que je pouvais lui faire. « Moi aussi. Ca faisait un moment qu’on ne s’était pas vues… J’aurais aimé passer plus tôt mais entre les cours et... tout le reste, j’ai pas eu le temps. » Entre les cours et tout le reste ? Entre les cours et les visites de Vitaly, surtout ! Mais il était vrai qu’à l’approche des examens, j’étais de plus en plus prise par mes études. Plus les visites de Vitaly. J’avais donc vraiment peu de temps à moi. Une fois entrée dans la maison, j’allais faire la bise à Vitaly, comme autrefois, tandis que ma sœur déposait ses sacs dans la cuisine. « Bonsoir Lindsay. » Je m’éloignais ensuite rapidement de lui, me détachant par la même occasion de son regard. Je pourrais passer des heures à le fixer, à le contempler. Mais le moment serait mal choisi. Et cela risquerait de paraître étrange aux yeux de Serena. « Je suis sincèrement navrée, je n’ai pas eu le temps de cuisiner. J’avais encore un tas de manuscrits à lire et en ce moment, j’enchaine les rencontres avec les auteurs. J’ai quelques gros contrats à proposer alors j’essaie de travailler consciencieusement et de ne pas me tromper.» Le repas. C’était la dernière chose qui m’importait à l’heure actuelle. J’avais, comme qui dirait, l’esprit ailleurs. « Oh, ne t’inquiètes pas pour ça ! Je n’suis pas là pour juger du repas… Et puis, ton travail avant tout ! Ca à l’air de bien fonctionner… C’est bien, je suis contente pour toi ! » M’enthousiasmais-je, essayant de rester naturelle et surtout, de penser à autre chose qu’à la présence de Vitaly à quelques centimètres de moi et des risques encourus. « Est-ce que tout va bien mon ange ? Je trouve que tu as petite mine, tu travaillais encore sur ton livre c’est ça ? » ‘Mon ange’ ? C’est fou comme ce surnom me laissait un arrière gout amer tout d’un coup. Ce n’était pourtant pas nouveau. Mais maintenant que nous avions une liaison, l’entendre appeler Vitaly ainsi faisait apparaître en moins une pointe de jalousie… Cependant, j’étais bien plus préoccupée par le reste de sa phrase. Elle avait vu que quelque chose n’allait pas. Merde ! Heureusement, elle avait l’air d’attribuer ça à l’écriture de son livre. Ca en faisait sans doute partie. Mais je me disais que peut-être ma présence le troublait légèrement et était également à l’origine de cette petite mine.

Perdue dans mes pensées, je ne fis pas vraiment cas à la réponse de Vitaly et fus seulement ramenée sur terre par la voix de ma sœur. « Vitaly est un peu obsédé par son bouquin ces derniers temps. J’ai parfois l’impression d’être totalement inexistante. »  J’affichais alors un léger sourire en posant rapidement mon regard sur mon beau-frère et en songeant à une précédente discussion, où il était question de Serena. Et du fait qu’elle reprochait souvent à Vitaly d’accorder trop d’importance à son boulot alors qu’elle faisait de même. Et l’excuse donnée pour son retard allait dans ce sens. Voyant Serena se rapprocher de Vitaly pour finalement venir déposer un baiser au coin de ses lèvres, je détournais légèrement le regard. Parce que ce n’était clairement pas le genre de scène que j’aimais voir, surtout maintenant. « Quant à toi ma beauté, je trouve que tu as une mine resplendissante.» Ah bon ? Peut-être bien… Je souriais doucement sans quitter ma sœur des yeux. J’avais bien ma petite idée quant à l’origine de cette mine resplendissante. Son mari, sans doute. « Ah bon ? Bah... Merci ! » Répondis-je en faisant la fausse. Comme si j’étais étonnée d’avoir une si bonne mine. Et après une brève caresse sur ma joue, elle s’éloigna de moi et retourna vers les sacs de nourriture. « Oh Lin’, ça me fait penser qu’il faudra que je touche deux mots à papa et maman. J’ai eu une petite idée pour que tu aies davantage de liberté cet été. Je me disais que tu pourrais t’installer ici durant les vacances scolaires. La maison est suffisamment grande et ça leur éviterait de te priver de sortie durant deux mois. Connaissant papa, il va certainement vouloir que tu t’enfermes dans ta chambre pour prendre de l’avance sur le programme de l’an prochain.» Hein ? Je me figeai immédiatement à ses propos. Ma sœur avait généralement de bonnes idées. Mais celle-ci… Non, clairement, ce n’était pas possible ! Comme si la situation n’était pas assez complexe comme cela… Il fallait qu’elle vienne, en plus, nous rajouter des bâtons dans les roues. Ce n’était pas de sa faute, la pauvre… Ca partait d’un bon sentiment. Sauf qu’elle nous foutait plus dans la merde qu’autre chose. Vivre pendant deux mois sous le même toit que lui. C’était terriblement risqué et… tentant ! Non, non et non ! On ne pouvait pas ! Il fallait que l’on se montre raisonnable. Mais en même temps, refuser cette offre paraîtrait sans doute suspect. Parce que dans le fond, elle n’avait pas tort au sujet de nos parents. « Heu… Ouais, pourquoi pas ? Faut que j’y réfléchisse mais ça me parait être une bonne idée ! » Que pouvais-je répondre d’autre ? Absolument rien ! Sinon elle aurait pu croire que je n’avais pas envie de passer plus de temps avec elle. Ou que je n’appréciais pas Vitaly, alors qu’à l’inverse, le problème venait du fait que je l’appréciais un peu trop… « Tu n’y verrais pas d’inconvénient chéri ? » Je posai alors rapidement mon regard sur lui, l’implorant presque de trouver quelque chose pour refuser.  « Oui, pourquoi pas ? On a une chambre d'amis, autant qu'elle serve. En plus, y'a pas mal de transports en commun dans le coin. Et on ne fait pas des coloc' bien emmerdants, étant toujours en train de courir à gauche et à droite pour le boulot. » Bon, voyons les choses du bon côté. Plus de problème de séparation, de distance, etc… On se croiserait tous les jours. Et on allait pourtant devoir composer avec les absences de Serena pour se retrouver de manière plus intime… Et puis, cela impliquait donc que j’allais sans doute coucher avec le mari de ma sœur, sous leur propre toit. Cela ne m’enchantait guère mais avions-nous vraiment le choix ? Je n’avais plus qu’à espérer que ça coincerait au niveau de mes parents. Qu’ils refuseraient. Ou que nous trouvions, d’ici là, une solution pour éviter cette cohabitation qui risquait fort d’être une véritable torture pour nous deux.
 
 


∞everleigh
 
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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyMar 25 Juin - 13:35




La proposition de Serena partait vraiment d’un excellent sentiment. Elle était enchantée à l’idée de savoir que Lindsay pourrait potentiellement passer deux mois entiers sous son toit. Ce serait pour elles l’occasion de se retrouver et de passer un peu de temps ensemble, chose qu’elles n’avaient pas vraiment eu le loisir de faire au cours des dernières semaines. Peut-être qu’elle aurait dû en parler avec Vitaly avant de se lancer mais Serena était persuadée qu’il n’y verrait aucun inconvénient. Dans l’attente de réactions, le regard de la jolie blonde passa de l’un à l’autre avec insistance. Elle s’attendait vraiment à une réaction plus enthousiaste de la part de sa petite sœur. Serena savait que leur père allait inciter Lin’ à passer l’été dans sa chambre afin qu’elle puisse prendre de l’avance sur le programme scolaire, les sorties allaient être limitées et grandement contrôlées, sans parler de l’ambiance pesante que tout ceci allait engendrer. L’aînée des Livingston avait beau être dotée d’une attitude parfois un peu trop maternelle à l’égard de sa sœur, elle n’en demeurait pas moins extrêmement souple et tolérante face aux activités de Lin’. Elle n’était pas du genre à la surveiller quand elle sortait ou à lui imposer une heure de retour par exemple. Peut-être que c’était une erreur de sa part mais elle était persuadée que Lindsay était une jeune demoiselle responsable et autonome, qui ne ferait jamais rien de stupide ou d’inconsidéré. Elle avait pleinement confiance en elle. Et puis, ce n’était pas son rôle de la surveiller de trop. Serena l’avait fait à une certaine époque, quand Lin’ entrait à peine dans sa phase d’adolescente revendicatrice. Période qui soit dit en passant, n’avait pas duré bien longtemps. « Heu... Ouais, pourquoi pas ? Faut que j'y réfléchisse mais ça me parait être une bonne idée !» Pour le coup, le manque d’enthousiasme de sa petite sœur la déconcerta légèrement. Finalement, Serena haussa une épaule, mettant cette attitude sur le compte d’un probable besoin d’autonomie. Ce n’était peut-être pas « cool » de passer les vacances chez sa sœur.  A moins que ce ne soit la faute d'un petit ami ? ... « Bon … comme tu voudras. Mais ne réfléchis pas trop longtemps quand même, sachant qu’il me faudra au moins une bonne semaine d’acharnement avant de convaincre papa des vertus de deux mois passés chez ta grande-sœur.» Elle souria de plus belle et déposa les plats à table avant d’entendre son téléphone portable sonner. Elle le sortit de la poche de sa veste et reconnu immédiatement le numéro affiché à l’écran. « Excusez-moi, j'en ai pour une minute. Allô … ?!» Comme toujours lorsqu’elle parlait affaires, Serena préféra sortir de la cuisine pour rejoindre le salon un court instant, laissant Vitaly et Lindsay seuls dans la cuisine. Faisant les cent pas dans le salon tout en échangeant avec son auteur, Serena ne fit nullement attention à ce qui pouvait bien se passer derrière son dos. Elle revint quelques minutes plus tard…
 
« Désolée, c’était l’un de mes auteurs. » Et pas des moindres ! Ce jeune homme avait remporté de nombreuses récompenses littéraires au cours des derniers mois et il devait sa carrière aux conseils avisés de Serena. Avant de prendre la moindre décision professionnelle, il préférait toujours lui demander son avis. Bref! Le regard de la jeune femme se posa sur la table et elle remarqua aussitôt qu’aucun des deux n’avait commencé à manger.  « Oh mais vous n’aviez pas besoin de m’attendre, servez-vous. Ca va refroidir sinon. » A son tour, Serena pris place autour de la table. Elle attrapa le plat qu’elle avait commandé tout spécialement pour Vitaly et le lui tendit avec un sourire amusé.« Vois-ça comme un signe désespéré que je t’envoie … la dernière fois que nous avons mangé dans ce restaurant c’était … c’était … je ne sais même plus. Mais ça me manque…» Elle avait envie d'ajouter "tu me manques" mais ne le fit pas. Le sous-entendu était déjà suffisamment clair : cela faisait des semaines qu’ils ne sortaient plus, pas même pour dîner en amoureux et cette situation commençait à devenir réellement pesante pour Serena. La distance avec son époux lui rappelait vaguement l’époque où … NON !! Elle chassa bien vite cette idée de son esprit et se releva pour aller chercher des boissons fraiches dans le réfrigérateur. Elle en déposa une devant Lindsay tout en s’asseyant. « Tiens mon cœur. » Son cœur, son bébé, sa princesse … C’est fou ce qu’elle pouvait aimer Lindsay. Elle avait beau avoir grandi et être à présent une jeune femme magnifique et séduisante, Serena aimait se rappeler de ces instants qu’elles passaient ensemble lorsque Lin’ n’était encore qu'une petite fille… « Et si tu nous racontais ce qui se passe de tellement merveilleux dans ta vie en ce moment ? Je suis curieuse de savoir … » Car forcément, derrière cette mine radieuse se cachait forcément une raison valable …

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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyMar 25 Juin - 22:42




Les pires histoires, sont des histoires de famille.
Lindsay & Serena & Vitaly


« Heu… Ouais, pourquoi pas ? Faut que j’y réfléchisse mais ça me parait être une bonne idée ! » Elle n'aurait pu paraître plus enjouée qu'en cet instant ... Pure ironie, bien entendu ... De quoi alerter sa soeur, avec un ton pareil. Sans doute qu'elle ne s'en était pas rendue compte. Ou alors elle ne savait vraiment pas jouer la comédie. Dans un cas comme dans l'autre, j'espérais que Serena allait se tromper sur son manque manifeste de réaction. Elle avait beau nous connaître parfaitement, l'un et l'autre, elle n'était ni devin ni télépathe. Fort heureusement d'ailleurs. Sans quoi, on aurait été grillés dès les premières secondes à peine. J'écoutais leur conversation assez distraitement. Au final, tout ce que je voulais savoir, c'était si, oui ou non, Lindsay allait venir passer quelques semaines chez nous. Honnêtement, je n'étais toujours pas capable de savoir si c'était ou non une bonne idée. Pour elle, ça en aurait sans doute été une s'il ne se passait pas ... Tout ça, entre nous. Mais là ,je n'étais plus trop sûr de rien. Le fait était que ça représentait un réel danger. Et si, un beau jour, nous profitions de l'absence de Serena pour se retrouver tous les deux et que, ô excellent surprise, elle rentrait plus tôt ? Certes, on pourrait ne rien faire ... Mais se croiser tous les jours sans craquer ? Autant demander à un drogué de ne pas toucher à la coke disposé juste sous son nez. Totalement impensable, bien entendu. « Excusez-moi, j'en ai pour une minute. Allô … ?! » A peine eut-elle tourné le dos, que je posai mon regard sur Lindsay, l'observant franchement. Bon sang, c'était si mal de se retrouver seule à seul tous les deux; J'avais envie de ... Beaucoup trop de choses. Or, je ne pouvais me le permettre alors que mon épouse était à quelques pas de nous à peine. « Tu devrais accepter. Sinon elle ne te lâchera pas tant qu'elle ne comprendra pas pourquoi tu refuses. A moins que tu n'aies une raison à lui donner ? » Demandai-je discrètement à Lindsay, tout en prenant place à table et sans quitter le dos de Serena du regard. Des fois que ... Mais fort heureusement, elle semblait trop prise dans sa conversation. Comme à chaque fois que c'était pour des raisons pro. Et là, je ne doutais pas que c'était le cas. C'était rarement pour une autre raison qu'elle prenait la peine de décrocher son téléphone quand nous étions chez nous. Quand elle revint dans la cuisine, le silence était déjà largement retombé. Pas le genre gêné qui met tout le monde mal à l'aise. Rien de plus qu'un ... Silence.

« Désolée, c’était l’un de mes auteurs. » Je hochai doucement la tête. Je me trompais rarement sur son compte. C'était donc toujours le cas. « Lequel ? » Lui demandai-je avec réel intérêt. Quand nous n'étions pas pris par nos boulots respectifs, nous parlions boulot. La plupart du temps en tout cas. Ce n'était sans doute pas très sain dans un couple. Mais il me semblait que nous n'étions plus à ça près compte tenu de la liaison que j'entretenais avec sa petite soeur. Un fait qu'elle ignorait toujours. Et pour encore très longtemps osais-je espérer. Je ne me sentais pas encore prêt à voir tout un pan de ma vie s'effriter. Quand bien même on pourrait tout à fait me faire remarquer que ... Je l'avais quand même vachement cherché. Comme à chaque fois qu'un truc capotait un tant soit peu dans ma vie. A croire que c'était une passion ça ... De mettre mon bonheur en péril. En un sens, c'était un peu vrai. Parce que je ne m'ennuyais que trop quand tout allait parfaitement bien. Pour quelle autre raison ferais-je tout ça sinon ? « Vois-ça comme un signe désespéré que je t’envoie … la dernière fois que nous avons mangé dans ce restaurant c’était … c’était … je ne sais même plus. Mais ça me manque…» Mon regard qui était alors posé sur le plat que venait de me tendre Serena, se releva pour croiser le sien. Merde. Si ça ce n'était pas un sous entendu très clair, je ne voyais vraiment pas ce que c'était pour le coup. Certes ... Depuis combien de temps n'avions-nous pas pris le temps d'aller dîner quelque part ? De faire une sortie en couple ? Trop longtemps pour qu'elle ne commence pas à se lasser de cette absence de rendez-vous entre nous. Je ne jouais pas très bien mon rôle d'époux, il était vrai. Déjà en temps normal c'était le cas. Mais depuis que je vivais une liaison avec Lindsay, c'était pire encore. « Désolé ... L'écriture de mon roman me prend tout le temps libre que l'entreprise me laisse ... Je me rattraperai ! » Promis-je en affichant un léger sourire. De toute façon, étions-nous vraiment obligés de parler de ça en présence de Lindsay ? Je n'en n'étais pas vraiment sûr, non ... « Et si tu nous racontais ce qui se passe de tellement merveilleux dans ta vie en ce moment ? Je suis curieuse de savoir … » Voilà une chose que j'aimais chez Serena. Sa capacité à passer d'un sujet à un autre sans s'attarder plus de temps qu'il ne faudrait. « Tu avais cet air là quand on s'est rencontrés. » Fis-je remarquer à Serena, le plus naturellement du monde. Si j'enfonçais le couteau dans la plaie ? Absolument pas. A propos de rien du tout ! « Tu as rencontré quelqu'un ? » Demandai-je ensuite à Lindsay, toujours aussi imperturbable. « Je te devance ... » Fis-je remarquer, à nouveau à l'adresse de Serena. Parce que je ne doutais pas un seul instant que c'était là la question suivante qu'elle aurait posé à sa petite soeur.


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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyMer 26 Juin - 10:32



« Les pires histoires sont des histoires de famille. »
Serena, Vitaly & Lindsay



La proposition de ma sœur m’avait fait l’effet d’une bombe. Cela partait pourtant d’un bon sentiment, je ne pouvais donc nullement lui en vouloir pour cela. Mais totalement prise au dépourvu, je m’étais montrée peu enthousiaste à cette idée, un peu trop sur la réserve. Certes, je n’étais pas quelqu’un de très démonstratif, mais son offre m’avait tellement décontenancée que je l’avais été encore moins que d’habitude. Mince ! Pourvu qu’elle ne se doute de rien… Quoi que, ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait deviner aussi facilement. Pas déjà en tout cas. « Bon … comme tu voudras. Mais ne réfléchis pas trop longtemps quand même, sachant qu’il me faudra au moins une bonne semaine d’acharnement avant de convaincre papa des vertus de deux mois passés chez ta grande-sœur.» Le problème, c’était que je ne voulais pas vraiment me prononcer sans en avoir parlé à Vitaly avant. Juste afin de m’assurer que cela ne le gênait pas outre mesure. Et dans le cas contraire, trouver une excuse pour que je ne passe pas ces deux mois chez eux. Sauf que je savais pertinemment que je serais beaucoup mieux chez eux qu’avec mes parents. Serena ne savait que trop bien à quel point notre père pouvait être… pénible ? Clairement, je serais bien mieux chez eux, bien plus libre aussi. En théorie, je n’avais donc aucune raison de refuser. Et j’aurais sauté sur une telle proposition si elle m’avait été proposée avant que tout cela démarre entre Vitaly et moi. « Excusez-moi, j'en ai pour une minute. Allô … ?!» Et Serena s’éloigna, nous laissant tous les deux seuls. Je posai alors sur lui un regard interrogatif. Si vraiment, il se sentait de vivre sous le même toit que moi, alors j’accepterais la proposition de ma sœur. Dans le cas contraire, il me fallait trouver une excuse, et vite ! « Tu devrais accepter. Sinon elle ne te lâchera pas tant qu'elle ne comprendra pas pourquoi tu refuses. A moins que tu n'aies une raison à lui donner ? » Je poussai un léger soupir. « Non, pour l’instant, je ne vois pas ce qui pourrait justifier mon refus… Mais tu es sûr que de ton côté, ça ne te posera pas de problème ? Enfin… tu te sens de me croiser tous les jours sans pouvoir… » Je ne préférais pas finir ma phrase par peur que Serena entende certains mots. En tous cas, de mon côté, je n’étais pas du tout sûre de supporter cela. Enfin, s’il le fallait, j’y parviendrais. Mais ce serait une véritable torture. Sans doute pire que d’être séparés pendant plusieurs jours. Car j’allais le croiser tous les jours, vivre à ses côtés sans pouvoir l’embrasser, le toucher… Et ça, ce serait sans doute bien pire que de devoir rester enfermée chez moi pour prendre de l’avance sur le programme de l’an prochain. Au moins, là, il pouvait venir me retrouver et, même si la discrétion était de mise, nous étions libres de faire ce que nous souhaitions pendant l’absence de mes parents.

Je le rejoins donc à table tandis qu’un léger silence s’installait. « Désolée, c’était l’un de mes auteurs. » J’affichais alors un léger sourire pour lui signifier qu’il n’y avait aucun problème. J’écoutais ensuite vaguement leur conversation, centrée sur leur boulot et plus précisément, l’auteur qui venait d’appeler, sans vraiment y prêter attention. Et puis, Serena évoqua le manque d’attentions de Vitaly, lui reprochant gentiment d’être pas assez présent. Je n’étais que trop bien placée pour le savoir et avais l’impression d’être coupable de cela. Après tout, c’était bien pour moi qu’il délaissait Serena… Je tentais alors de ne pas porter d’attention à leur conversation. Cela ne me regardait pas vraiment et surtout, cela ne faisait que remuer le couteau dans la plaie. J’en profitais donc pour récupérer le plat qui m’était destiné.  « Et si tu nous racontais ce qui se passe de tellement merveilleux dans ta vie en ce moment ? Je suis curieuse de savoir … » Ce qui se passe de merveilleux dans ma vie ? Rien ! Rien qu’elle ne puisse savoir. « Tu sais, ma vie est on ne peut plus banale… Le ‘train-train’, rien de bien extraordinaire… » Le problème, c’était qu’elle avait bien remarqué, à ma mine, qu’il y avait quelque chose. Mais je ne pouvais lui dire la vérité. Trop occupée à chercher un prétexte à cette bonne mine, je ne fis pas cas du commentaire que Vitaly adressa à ma sœur. « Tu as rencontré quelqu'un ? » Enchaîna-t-il naturellement. Il était censé m’aider, pas m’enfoncer ! Prétexter un petit-ami pour justifier ma mine radieuse, pourquoi pas. Sauf que connaissant ma sœur, elle voudrait le rencontrer, en savoir plus sur lui… Et à moins d’inventer totalement ce petit-ami, j’aurais du mal à lui donner tous les renseignements qu’elle voudrait. Et même si j’inventais une vie à ce petit-ami, inventé lui aussi, elle voudrait sans doute voir une photo de lui. Et ce serait bien étrange que je n’ai aucune photo de lui, de nous, sur mon portable ou avec moi. Bref, ce n’était clairement pas une bonne idée de prétexter cela. « Non… toujours pas… » Répondis-je en baisant le regard. Avec un peu de chance, elle n’oserait insister à ce propos, par peur de retourner le couteau dans la plaie. Par peur de rappeler à sa petite sœur qu’elle était officiellement célibataire depuis bien trop longtemps… Craignant tout de même qu’elle continue à me questionner à ce propos, je tentais de changer de sujet. « Ah, sinon, j’ai réfléchi pendant que tu étais au téléphone et clairement, tu as raison, il vaut mieux que je vienne ici cet été ! Je serais bien mieux ici plutôt qu’à la maison… surtout qu’il me semble que maman doit s’absenter pour le boulot et tu sais très bien que ça fait souvent des étincelles entre papa et moi… J’espère juste qu’ils vont accepter ! En tout cas, merci de bien vouloir de ta p’tite sœur pendant ces deux mois… » glissais-je cette fois-ci avec plus d’entrain et tout sourire.



∞everleigh


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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyMer 26 Juin - 12:20




« Lequel ? » Il est vrai qu’en dehors de leurs boulots, ces deux-là avaient tendance à parler … boulot. Mais en un sens, Serena était heureuse d’avoir le soutien de Vitaly et elle savait que son intérêt n’était pas feint. « Cameron. Il doit clore le dernier chapitre de son roman et il hésite entre deux fins différentes. » Deux fins qui étaient toutes deux absolument incroyables, elle comprenait aisément que le choix n’en soit que plus compliqué. Elle lui avait donc conseillé d’écrire les deux et ils aviseraient ensuite de celle qui conviendrait le mieux. Le repas reprit et avec amusement, Serena fit remarquer à son cher mari que les sorties à deux commençaient à lui manquer et la réponse ne tarda pas. « Désolé ... L'écriture de mon roman me prend tout le temps libre que l'entreprise me laisse ... Je me rattraperai ! » Serena esquissa un très léger sourire et hocha la tête sans réelle conviction. Elle aurait aimé pouvoir le croire mais elle avait compris depuis bien longtemps qu’elle ne faisait plus partie de ses priorités et cet état de fait la rongeait chaque jour un peu plus. Ils étaient en train de s’enliser dans une routine qui ne laissait rien présager de bon. Pourtant, du côté de la jeune femme, les sentiments étaient toujours aussi intenses. Tout en lui représentait l’incarnation même de la tentation. Ce qu’elle éprouvait pour Vitaly se rapprochait davantage d’une passion dévorante que d’un amour voué à s’éteindre du jour au lendemain. Une vision idyllique, pour ainsi dire. L’espace d’un instant, la vision de toutes ces années qu’ils avaient passé l’un avec l’autre , à s’épauler, à s’écouter, à s’aimer, s’étendit devant elle, éclipsant toute autre considération de son esprit. Le temps d’une fraction de seconde, aussi fugace que précieuse, son regard s’attarda sur ses lèvres. Serena gardait en mémoire la saveur de leur dernier baiser … de la dernière fois où il lui avait dit qu’il l’aimait et où elle l’avait cru… Autrefois, chacun de leurs baisers transportait avec lui une promesse d’éternel tandis que le monde cessait d’exister aux frontières de ce petit univers qui n’appartenait qu’à eux seuls. Impénétrable et insondable, leur paradis perdu. Sortant de ses pensées, Serena interrogea sa petite sœur dont la mine resplendissante éveillait son intérêt. « Tu avais cet air là quand on s'est rencontrés. » A sa remarque, la jolie blonde se crispa légèrement et ne put réprimer un sourire nerveux. Non, franchement il aurait mieux fait de s’abstenir. Si seulement il faisait un peu plus attention à elle, il s’apercevrait sans doute que c’était toujours le cas. Serena n’avait pas l’impression d’avoir changé depuis toutes ces années, bien au contraire. Elle était toujours amoureuse de son époux en qui elle voyait de nobles et belles qualités. Elle l’aimait tellement que faire face à son indifférence était terriblement douloureux. Elle ne demandait pourtant pas grand-chose … qu’il la prenne dans ses bras, qu’il la surprenne de temps en temps en l’invitant quelque part ou tout simplement qu’il lui dise qu’il l’aimait.

« Tu as rencontré quelqu'un ? » Serena braqua son regard en direction des magnifiques prunelles de sa petite sœur, attendant impatiemment qu’elle réponde à cette question de la plus haute importance. Lin’ était tellement époustouflante qu’elle devait sans nulle doute briser de nombreux cœurs. « Non… toujours pas… » Vraiment ? Serena aurait pourtant été prête à jurer l’inverse. Elle connaissait suffisamment bien Lindsay pour s’apercevoir qu’il y avait quelque chose de nouveau dans son regard, une petite étincelle qu’elle n’avait que trop rarement constaté chez elle. Mais bon, si Lindsay affirmait que non alors elle la croyait. Quelle raison aurait-elle eu de douter de la sincérité de sa sœur ? Après tout, les deux jeunes femmes s’étaient toujours montrées franches l’une avec l’autre, elles n’avaient aucun secret l’une pour l’autre. « Ah, sinon, j’ai réfléchi pendant que tu étais au téléphone et clairement, tu as raison, il vaut mieux que je vienne ici cet été ! Je serais bien mieux ici plutôt qu’à la maison… surtout qu’il me semble que maman doit s’absenter pour le boulot et tu sais très bien que ça fait souvent des étincelles entre papa et moi… J’espère juste qu’ils vont accepter ! En tout cas, merci de bien vouloir de ta p’tite sœur pendant ces deux mois… » Aussitôt, le visage de Serena s’illumina d’un sourire radieux. Elle était sincèrement ravie de pouvoir accueillir Lindsay chez elle durant deux mois. Elle mourrait d’envie de passer du temps avec sa petite sœur, de l’avoir égoïstement pour elle durant quelques semaines. Serena allait avoir beaucoup de travail mais elle aurait au moins la satisfaction de se dire que Lin’ ne serait pas bien loin et qu’elle pourrait la croiser au moins une fois dans la journée. « Oh et bien, c’est merveilleux. Je téléphonerai à papa demain matin, je sais qu’il va faire sa mauvaise tête mais ne t’en fais pas, je trouverai les arguments adéquats pour le convaincre. Je suis sincèrement heureuse de savoir que tu vas passer l’été ici. Considère que la chambre d’amis est désormais tienne, je vais également te donner un double des clés pour que tu puisses aller et venir à ta guise. » Elle lui adressa un nouveau sourire et se servit un grande verre d’eau fraiche qu’elle porta à ses lèvres. Soudain, Serena se souvint qu’elle devait assister à une remise des prix extrêmement importante qui devait se dérouler à San Diego. C’était la seule fois dans l’année où tout le gratin du milieu littéraire se réunissait, c’était l’occasion de rencontrer de nouveaux auteurs, de débattre sur la valeur littéraire des ouvrages publiés dans l’année etc… bref, le paradis pour Serena. Elle allait certainement devoir s’absenter pour trois ou quatre jours au beau milieu du mois de Juillet. « Hum, il y a juste un détail que papa n’a pas besoin de savoir : je dois partir à San Diego dans trois semaines. Tu sais, pour cette fameuse convention réunissant tous les éditeurs et les auteurs, je t’en avais déjà parlé je crois. J’espère que ça ne te dérange pas de rester seule pendant ce temps ? Tu sais que tu peux faire comme chez toi, si tu veux inviter des amis ou autre … » Et Vitaly ? Et bien justement, elle n’avait pas l’intention de lui demander de rester ici. Non pas parce qu’il serait seul avec sa sœur car de ce point de vue-là, Serena était bien trop naïve – et saine d’esprit – pour imaginer ce qui se tramait derrière son dos. Elle pensait juste que ce serait une excellente façon pour lui de promouvoir son prochain livre, même s’il n’était pas encore terminé, ce serait l’occasion de commencer à en faire parler. Serena connaissait particulièrement bien son domaine et savait comment s’y prendre pour faire la promotion d’un bouquin. Sa main se posa sur celle de son époux et elle reprit la parole avec douceur. « J’aimerais bien que tu m’accompagnes cette année. Ca nous permettrait de commencer à promouvoir ton ouvrage et je pourrai te présenter toutes les personnes influentes auxquelles je t’ai vivement recommandé. Je veux qu’ils sachent que tu n’es pas seulement mon magnifique et merveilleux époux mais que tu es également un écrivain de grand talent. Sans compter que je ne te cache pas que je suis un peu nerveuse à l’idée d’y aller seule. Tous ces gens me mettent sur un piédestal et c’est tout nouveau pour moi d’être considérée comme influente dans le monde de l’édition. J’ai besoin de ton soutien…» Nerveusement, elle caressait sa main en espérant qu’il accepte de venir avec elle. Elle ajouta quelques mots, pensant qu’ils pourraient faire la différence. « Et puis … j’ai vraiment envie que tu m’accompagnes.»



© charney

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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyJeu 27 Juin - 23:44




Les pires histoires, sont des histoires de famille.
Lindsay & Serena & Vitaly


« Non, pour l’instant, je ne vois pas ce qui pourrait justifier mon refus… Mais tu es sûr que de ton côté, ça ne te posera pas de problème ? Enfin… tu te sens de me croiser tous les jours sans pouvoir… » Certes, nous ne pourrions pas faire grand chose tous les deux, quand bien même elle vivrait quelques temps sous le même toit que moi. Pas même quand Serena ne serait pas là. Parce que c'était un risque beaucoup trop énorme pour que l'on puisse le prendre; Enfin, c'était mon avis. Et je ne doutais pas qu'il en allait de même pour Lindsay. Qu'elle également pensait davantage au fait que prendre des risques pareils était à éviter. Ca ne serait pourtant pas l'envie qui manquerait, bien entendu. Mais nous ne pouvions et ne devions pas nous laisser constamment guidés par nos envies. Ce n'était malheureusement pas ainsi que ça fonctionnait. Ainsi, l'idée de l'avoir sous le même toit que moi représentait plus un grand danger, qu'autre chose. Tout ça pour finalement conclure par le fait que Serena était en train de nous fourrer dans une bien belle merde noire ... Si Lindsay refusait, elle se poserait des questions. Si elle acceptait ... Eh bien le danger était là. « On fera avec en tout cas ... » Répondis-je finalement, en un vague murmure. Avant que je ne prenne enfin place à table et que Serena nous rejoigne dans la cuisine. Tout naturellement, je lui demandai quel était l'auteur qui venait de l'appeler à cette heure ci. Bien sûr, si je lui demandais, c'était bien que ça m'intéressait; Je ne faisais pas simplement semblant pour noyer le poisson ou pour lui faire plaisir. L'intérêt était réel. « Cameron. Il doit clore le dernier chapitre de son roman et il hésite entre deux fins différentes. » Je me contentai finalement de hocher la tête. Elle m'avait déjà parlé de lui et je savais que c'était l'un des plus prometteurs. Raison pour laquelle elle prenait la peine de lui répondre et de prendre du temps pour lui, sans aucun doute. Et ça faisait partie de ses qualités en tant qu'éditrice. C'était important d'apporter un véritable soutiens aux auteurs. Et pas simplement faire semblant, pour juste amasser l'argent qui pourrait être gagné par la suite. Finalement, le sujet se porta sur Lindsay; Et je n'en n'étais que plus heureux, après que Serena m'ait bien fait entendre le fait qu'elle était consciente de la distance que je mettais entre nous. Je n'avais pas réalisé que tout allait assez mal pour qu'elle le voit. Ainsi, quand elle mentionna la mine resplendissante -et je ne pouvais que confirmer- de sa petite soeur, je fis mine de lui demander si elle avait rencontré quelqu'un qui pourrait expliquer qu'elle ait cet air radieux.

« Non… toujours pas… » Non, bien sûr que non elle n'avait rencontré personne. Officiellement, s'entend ... J'étais celui avec qui elle vivait une relation "amoureuse". Mais pour le coup, mieux valait que je continue d'être l'homme invisible. La jeune femme enchaîna aussitôt, pour annoncer à son aînée qu'elle acceptait de venir pour les vacance. Et au visage soudainement illuminé de mon épouse, j'aurais presque pu remercier le ciel pour avoir fait Lindsay aussi maline. Avec ça, Serena ne penserait plus à questionner sa soeur au sujet d'un éventuel petit ami. Et oublierait même totalement de mentionner ô combien elle était ravissante, resplendissante et que quelque chose avait changé chez elle. « Hum, il y a juste un détail que papa n’a pas besoin de savoir : je dois partir à San Diego dans trois semaines. Tu sais, pour cette fameuse convention réunissant tous les éditeurs et les auteurs, je t’en avais déjà parlé je crois. J’espère que ça ne te dérange pas de rester seule pendant ce temps ? Tu sais que tu peux faire comme chez toi, si tu veux inviter des amis ou autre … » Si je commençais à ressentir un élan d'espoir à l'idée de pouvoir partager quelques jours, seul à seule avec Lindsay, ses dernières phrases me coupèrent tout ça. Seule ... Seule ? Et moi ? Est-ce que ... ? Quand elle posa sa main sur la mienne, je compris que, oui, elle comptait m'avoir à ses côtés. Je levai le regard pour le planter dans le sien quand elle reprit la parole. Pas un seul instant je ne bronchai ni ne semblai vraiment l'entendre. « Et puis … j’ai vraiment envie que tu m’accompagnes.» Finalement, j'affichai un léger sourire et tournai ma main pour refermer mes doigts autour des siens. Si je refusais, soit elle comprendrait que je lui cachais quelque chose, soit elle verrait là la preuve que notre mariage ne représentait plus rien de bien important pour moi. Mais si j'acceptais ... Je perdais une occasion de passer plusieurs jours avec Lindsay. Avoir une double vie, c'était déjà bien compliqué ... Mais qu'elles se déroulent chacune avec une soeur, c'était beaucoup plus difficile à gérer encore. « Dans trois semaines ? Ca fait un peu court pour préparer mon départ vis à vis de la boîte, chérie ...» Chérie ... depuis combien de temps ne l'avais-je pas appelé de la sorte ? Une éternité sans doute. « Mais je peux essayer de me libérer deux trois jours. Ca t'irais ? » Tentai-je finalement, en maintenant sa main dans la mienne et sans tourner une seule fois le regard vers Lindsay. Bon sang, c'était vraiment plus compliqué que prévu.


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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyVen 28 Juin - 15:08



« Les pires histoires sont des histoires de famille. »
Serena, Vitaly & Lindsay



« On fera avec en tout cas ... » J’acquiesçai alors doucement avant de m’installer à table, suivie de près par Serena. Refuser cette offre aurait été suspect. Nous devions donc l’accepter. Mais cela ne faisait qu’augmenter grandement le danger de la situation. Comme si tout cela n’était pas assez complexe. Vivre sous le même toit, ne serait-ce que pendant deux mois, allait représenter la tentation ultime. Car évidemment, ce serait bien trop risqué de faire quoi que ce soit. Même durant une absence de Serena. Nous n’étions pas à l’abri d’un retour imprévu ou quelque chose du genre. Il allait donc falloir que nous restions sages, ce qui n’allait pas être facile tant l’envie que nous avions l’un de l’autre était grande. Ainsi, peu après le retour de Serena, le sujet se porta sur moi. Serena voulait absolument savoir ce qui expliquait la mine radieuse que j’affichais. Et comme donner une réponse crédible n’était pas déjà assez compliqué, Vitaly me demanda si j’avais rencontré quelqu’un. Enfin, il fit mine de me le demander. Il était bien sûr le mieux placé pour en connaître la réponse. Et puis, sans aucun doute, si j’étais si radieuse, c’était bien depuis que nous étions ensembles. Il n’y avait rien d’autre qui pouvait justifier un tel sourire sur mon visage. Affirmer que j’avais rencontré quelqu’un pouvait être une bonne idée pour expliquer cette mine resplendissante. Mais cela allait sans doute susciter de nouvelles et nombreuses questions, surtout de la part de ma sœur. Et je me voyais mal inventer totalement la vie de ce jeune homme. J’avouais donc que je n’avais rencontré personne et changeait aussitôt de sujet. Je n’avais jamais aimé parler de ma vie sentimentale, notamment car c’était – jusqu’à présent – le néant complet. J’enchaînais donc en acceptant la proposition de ma sœur. Il valait mieux changer de sujet rapidement, avant qu’elle ne continue à me questionner sur ma vie sentimentale. Je remarquais alors son visage s’illuminer soudainement tandis que je venais d’accepter son offre. Et malgré les difficultés que cela allait représenter pour Vitaly et moi,  j’étais tout de même contente de passer ses deux mois avec ma sœur. On se voyait trop peu souvent en ce moment et cette cohabitation allait nous permettre de nous retrouver enfin.

« Oh et bien, c’est merveilleux. Je téléphonerai à papa demain matin, je sais qu’il va faire sa mauvaise tête mais ne t’en fais pas, je trouverai les arguments adéquats pour le convaincre. Je suis sincèrement heureuse de savoir que tu vas passer l’été ici. Considère que la chambre d’amis est désormais tienne, je vais également te donner un double des clés pour que tu puisses aller et venir à ta guise. » J’affichais alors un large sourire derrière lequel je tentais de masquer une légère nervosité. Connaissant Serena, elle allait s’occuper de tout très rapidement. Elle n’était pas du genre à faire traîner les choses. Et en moins de temps qu’il ne faudrait pour le dire, je vivrais avec eux. Et si une telle colocation avait ses avantages, elle allait s’avérer être une terrible torture pour mon beau-frère et moi. « C’est parfait ! Merci beaucoup ! J’essaierai aussi de t’aider à convaincre papa, mais j’te promets rien… Puis de toute façon, je viendrais sans doute début Juillet, après avoir passé tous mes examens… » Au moins, Serena semblait avoir oublié cette mine rayonnante que j’avais. Il valait mieux que ce soit ainsi plutôt qu’elle veuille comprendre de quoi il s’agit. Ou plutôt, ce qui me donnait cet air si radieux. « Hum, il y a juste un détail que papa n’a pas besoin de savoir : je dois partir à San Diego dans trois semaines. Tu sais, pour cette fameuse convention réunissant tous les éditeurs et les auteurs, je t’en avais déjà parlé je crois. J’espère que ça ne te dérange pas de rester seule pendant ce temps ? Tu sais que tu peux faire comme chez toi, si tu veux inviter des amis ou autre … » Si pendant quelques secondes, j’eus le vague espoir de passer quelques jours seule avec Vitaly, je compris bien vite qu’elle n’avait pas l’intention de le laisser seul ici. Avec moi. « Il n’y a pas de soucis, je pourrais rester seule durant ces quelques jours… Et rassures-toi, si je fais venir des amis, ce sera juste une ou deux copines, rien de bien méchant… » Inviter des dizaines de personnes et profiter de la maison de ma sœur pour faire une grande fête ? Pas vraiment mon genre. Et puis, je devais bien l’avouer, j’espérais que, d’une manière ou d’une autre, Vitaly puisse rester avec moi. Passer trois ou quatre jours avec lui. Juste lui et moi. Le paradis.  Mais à l’inverse de cela, elle proposa à son mari de l’accompagner. C’était tout à fait normal, ceci dit. Mais j’aurais préféré qu’il n’en soit rien. Qu’il puisse ainsi rester avec moi durant ces quelques jours. J’écoutais donc vaguement ce qu’elle lui disait, mon attention était davantage rivée sur leurs mains entremêlées. « Et puis … j’ai vraiment envie que tu m’accompagnes.» Et voilà ! C’était tellement prévisible ! Mais d’un autre côté, je ne pouvais que la comprendre. Après tout, s’il se détachait doucement d’elle, c’était à cause de moi. C’était normal qu’elle essaie de le récupérer. Ou du moins, d’améliorer les choses entre eux. « Dans trois semaines ? Ca fait un peu court pour préparer mon départ vis à vis de la boîte, chérie ...» Serait-il en train de refuser ? De se trouver une excuse pour ne pas partir ? Cela en avait bien l’air. Et clairement, cela me redonnait espoir. Tellement que je remarquais à peine le ‘cherie’ qu’il venait de glisser. « Mais je peux essayer de me libérer deux trois jours. Ca t'irais ? » Mince ! Mais après tout, c’était moins risqué. Parce qu’elle se poserait sans doute des questions s’il venait à refuser de l’accompagner. Alors autant dire que c’est un mal pour un bien.




∞everleigh


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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyVen 28 Juin - 17:12




La perspective de passer deux mois complets avec sa sœur la réjouissait énormément. C’était sans doute stupide de sa part, mais Serena se sentait toujours beaucoup plus rassurée lorsque Lindsay était avec elle plutôt qu’avec ses parents. Elle avait toujours eu tendance à croire qu’elle était bien plus en sécurité avec elle et qu’elle était la seule capable de lui offrir un semblant d’équilibre familial. Il faut dire que ses parents devaient toujours composer avec leurs boulots respectifs et les absences de l’un ou de l’autre, chose que Serena n’avait eu de cesse de leur reprocher inlassablement. A bien des égards, elle estimait qu’ils étaient totalement égoïstes de faire passer leurs carrières avant leur fille. Elle au moins, elle savait se montrer disponible et à l’écoute envers Lindsay. Du moins, le croyait-elle fermement. « Ne t’en fais pas pour ça, papa sera contraint d’accepter. Je sais toujours trouver les bons arguments pour le convaincre. Et concernant ton installation, il n’y a aucun problème, tu viens quand tu veux. » Elle lui adressa un nouveau sourire, comme pour appuyer ses propos. Serena n’allait effectivement pas tarder à préparer sa chambre afin qu’elle s’y sente à l’aise. S’il y a bien une chose qu’on ne pouvait pas lui reprocher, c’est bien de faire tout ce qui était en son pouvoir pour répondre aux moindres désirs de sa petite sœur. Elle voulait qu’elle se sente à son aise, comme elle pouvait l’être chez elle. D’ailleurs, elle ne manqua pas de préciser qu’elle pouvait faire venir du monde durant son absence. Serena était suffisamment bien placée pour savoir que Lin’ n’aurait probablement jamais l’idée saugrenue d’organiser une fête gigantesque au sein de sa demeure. Ce n’était pas vraiment son genre, tout comme ça n’avait pas été le sien lorsqu’elle avait son âge. « Il n’y a pas de soucis, je pourrais rester seule durant ces quelques jours… Et rassures-toi, si je fais venir des amis, ce sera juste une ou deux copines, rien de bien méchant… » Inutile de le préciser. Vraiment, elle lui faisait pleinement confiance. A croire que Lin’ était sa fille et non sa sœur. Ce positionnement était assez étrange mais Serena avait toujours fonctionné de la sorte. « Tu n’as pas besoin de le préciser, je ne me fais aucun soucis pour ça, Lin’ ! Quand bien même aurais-tu envie d’organiser une soirée ici, je n’y vois aucun inconvénient à partir du moment où il n’y a aucun débordement et que la maison reste en un seul morceau.» Elle lui lança un clin d’œil complice avant de s’adresser à Vitaly histoire de savoir s’il accepterait ou non de l’accompagner à San Diego.

« Dans trois semaines ? Ca fait un peu court pour préparer mon départ vis à vis de la boîte, chérie ... » Bizarrement, Serena avait anticipé cette réponse et le sourire qu’elle arborait quelques secondes auparavant s’estompa légèrement. A la fois décontenancée et troublée, la jeune femme n’osa pas répliquer. Elle baissa immédiatement le regard en direction de son assiette, tentant vainement de cacher l’immense déception qu’était la sienne. « Oh ... je pensais pourtant que ton planning allait être moins chargé dans les semaines à venir.» Quand bien même lui aurait-elle demandé de l’accompagner avec six mois d’avance, il aurait trouvé une excuse valable pour la décliner. Elle était profondément blessée mais comme toujours, Serena gardait un léger sourire sur son visage, n’ayant pas la moindre intention de montrer ses véritables sentiments. De sa main libre, elle reprit sa fourchette et tritura la nourriture qui était dans son assiette. Elle avait l’estomac noué.  Déglutissant avec difficulté, Serena cherchait à calmer le chaos palpable dans l’atmosphère, aussi bien que dans son propre cœur. Il n’était pas aisé pour elle d’avoir la main mise sur ses émotions bien qu’elle soit particulièrement douée pour les cacher. « Mais je peux essayer de me libérer deux trois jours. Ca t'irais ? » Jusqu’ici, Serena n’avait pas osé reprendre la parole, ni même n’avait regardé sa moitié dans les yeux de peur qu’il ne s’aperçoive à quel point sa déception était grande. Elle s’efforça de croiser son regard et de sourire légèrement, comme si tout allait pour le mieux. « J’imagine que ce serait parfait, oui.» Oh oui, ce serait absolument parfait. Hélas, Serena savait par avance qu’il allait décliner son offre à la toute dernière minute. Ces choses-là étaient plus que prévisibles… mais en parler n’était pas envisageable un seul instant. Ce serait comme enfoncer un poignard dans une plaie encore saignante. Serena avait beau faire des efforts surhumains pour tenter d’oublier le passé, c’était peine perdue. Ils étaient en train de s’enliser et ça, Serena avait beaucoup de mal à le supporter. A contre cœur, elle lâcha la main de Vitaly et focalisa de nouveau son attention sur sa petite sœur. « A mon retour, on pourrait peut-être envisager de partir quelques jours si ça te tente ? »



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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyDim 30 Juin - 15:26




Les pires histoires, sont des histoires de famille.
Lindsay & Serena & Vitaly


Jusqu'à ce jour là, ce repas, cette conversation ... Je n'avais pas réalisé que ma relation avec Serena était au plus mal à ce point là. Je pensais que j'étais plutôt pas trop mal dans le rôle du type qui mène une double vie sans que ça ne se voit. Mais le fait était que notre mariage capotait déjà un peu avant ma relation avec Lindsay. Autant le dire ... je n'étais pas le meilleur époux qui soit; J'avais la fâcheuse tendance à faire passer mon boulot avant même mon mariage. Ce qui n'était évidemment pas une très bonne chose. Mais il me semblait que Serena avait également, un tant soit peu, cet étrange défaut. Elle était tout autant mordu de boulot que moi. Alors soit, je n'étais pas souvent présent et je ne prenais pas beaucoup de temps pour nous ... Mais de son côté, elle semblait bien occupée également. Pourtant, parce qu'il fallait que je garde ce mariage en l'état pour tout un tas de raisons, je ferais sans doute davantage d'efforts à l'avenir. Du moins, je tenterais. Mais quand elle mentionna le fait qu'elle s'absenterait quelques jours en juillet et me demanda de venir avec elle, j'oubliai cette bonne résolution. Parce que sur le coup, je ne pensai qu'à la possibilité de passer ces quelques jours en compagnie de Lindsay. Alors, pour ne pas changer, je tentai de me défiler. « Oh ... je pensais pourtant que ton planning allait être moins chargé dans les semaines à venir.» Je fronçai légèrement les sourcils devant sa déception manifeste. C'était même plus que de la déception me semblait-il. J'étais en train de la perdre. Ca arriverait beaucoup plus tôt que prévu. Alors je tentai de lui proposer un peu moins de jours ... Mais quand même quelques jours que je parviendrais à libérer pour être en sa présence, lui tenir compagnie comme il se devait. « J’imagine que ce serait parfait, oui.» Surpris par son manque évident d'entrain et la certitude qu'elle ne me croyait pas le moins du monde, j'en oubliai de manger. Certes ... J'étais toujours en train de me défiler. Je ne pouvais pas le nier, j'étais même passé maître dans l'art de me trouver des excuses pour la laisser partir seule quand elle avait un déplacement auquel elle aurait aimé que je participe. Je la laissai ôter sa main de la mienne, sans la quitter du regard. Il fallait vraiment que je me secoue avant qu'il ne soit trop tard. Peut-être qu'il était temps d'avoir une conversation sérieuse pour mettre les choses au clair, sans évidemment parler de ma relation extra-conjugale. Je n'avais pas prévu que ce serait aussi difficile et douloureux de lui mentir et de la blesser.

« Je te le promet Serena ... Et si ce n'est pas ce déplacement là, on partira une semaine, en vacances, loin de New-York ...» De plus en plus, je me perdais dans tout ça. Mes sentiments pour l'une et mes sentiments pour l'autre. Mon attachement réel à chacune de ces deux femmes. Ma crainte de perdre l'une ou l'autre. Je blessais l'aînée au profit de la cadette. Et vouloir sauver mon mariage avec l'aînée, pourrait surprendre et blesser la cadette. J'étais ... Royalement paumé. J'aurais préféré ne jamais tomber dans un truc comme ça ... Mais je n'avais pas choisis de tomber amoureux de Lindsay, la petite soeur de mon épouse. Et je n'arrivais même pas à le regretter. « A mon retour, on pourrait peut-être envisager de partir quelques jours si ça te tente ? » Je détournai enfin le regard de Serena, pour en lancer un bref en direction de Lindsay. J'osais espérer qu'elle était assez intelligente pour ne pas faire le même genre de connerie que moi. Non seulement Serena risquait vraiment d'en prendre un sacré coup ... Mais en plus, ça pourrait finir par lui mettre la puce à l'oreille si, l'un comme l'autre, nous ne parvenions à lui accorder du temps. Enfin soit, il faudrait être vraiment très méfiant pour penser un seul instant, qu'une relation entre nous puisse exister. Or, Serena faisait confiance à sa petite soeur. Plus à elle qu'à moi d'ailleurs. Ce qui était somme toute assez logique. Je l'avais déjà trompé par le passé. Une fois, une seule. Et j'avais été assez honnête pour le lui dire. Tandis que je mangeais en silence, j'observais les deux femmes, l'une après l'autre. Et plus je le faisais, plus je réalisais dans quelle merde j'étais en train de m'enliser. Et j'étais douloureusement conscient d'au moins une chose ... Si je perdais l'une, je perdais l'autre. Si je perdais Serena, il serait impossible d'avoir encore une liaison avec Lindsay. Bien trop compliquée à gérer. Et si je perdais Lindsay, je serais incapable de continuer avec Serena. Parce que je serais bien incapable d'affronter la présence de la jeune femme lors d'éventuelles réunions de famille. Quant à savoir ce qui arriverait si notre relation venait à être divulguée au grand jour ... Mon Dieu, inutile de dire quel bordel ce serait. Plus encore si ça se passait alors que Lindsay était toujours mineure. Moi qui étais du genre à adorer prendre des risques ... Aucun n'avait jamais été aussi horrible et dangereux que celui ci. J'en étais que trop conscient. Et il n'était pas juste question de ma relation avec l'une et ma relation avec l'autre. Il s'agissait également de la relation entre les deux soeurs. Quel genre de monstre étais-je pour mettre en péril une relation aussi importante que celle ci ? Eh bien ... Rien de plus qu'un homme. Un homme faible et amoureux ...


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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyDim 30 Juin - 16:50



« Les pires histoires sont des histoires de famille. »
Serena, Vitaly & Lindsay



« Ne t’en fais pas pour ça, papa sera contraint d’accepter. Je sais toujours trouver les bons arguments pour le convaincre. Et concernant ton installation, il n’y a aucun problème, tu viens quand tu veux. » C’était dans ce genre de moments où je m’en voulais encore plus d’avoir une liaison avec le mari de ma sœur. Parce qu’il n’y avait aucun doute là dessus, elle s’était toujours occupée de moi et ce, dès mon plus jeune âge. Et encore aujourd’hui, elle cherchait absolument à me rendre heureuse, à satisfaire le moindre de mes désirs.  Sur ce plan là, on ne pouvait rien lui reprocher. Et le seul moyen que j’avais trouvé pour la remercier était d’avoir une aventure avec son mari ! Non, vraiment, c’était horrible. Je me demandais parfois comment je parvenais à vivre et à me regarder dans un miroir après ce que j’étais en train de lui faire. C’était tout bonnement ignoble. « Merci ! Heureusement que tu es là... » répondis-je avec un grand et sincère sourire. Je lui confiais ensuite qu’elle n’avait aucun souci à se faire concernant la venue d’amis durant son absence. « Tu n’as pas besoin de le préciser, je ne me fais aucun soucis pour ça, Lin’ ! Quand bien même aurais-tu envie d’organiser une soirée ici, je n’y vois aucun inconvénient à partir du moment où il n’y a aucun débordement et que la maison reste en un seul morceau.» Contrairement à la majorité des jeunes de mon âge, je n’étais pas spécialement fêtarde. « Ne t’inquiètes pas pour ça… » Et je ne préférais rien organiser, encore moins lorsque ce n’est pas vraiment chez moi. Et aussi dans l’espoir que Vitaly ne parte pas les quatre jours et me tienne ainsi un peu compagnie. Mais je m’en voulu de penser ainsi en voyant la mine déçue de ma sœur lorsqu’il tenta de se trouver une excuse pour ne pas l’accompagner. Même si elle tentait de ne rien montrer, je voyais bien qu’elle était blessée. Je la connaissais suffisamment pour le savoir.  J’étais alors très partagée. D’un côté, je n’avais pas envie de voir ma sœur souffrir, encore moins – même indirectement – par ma faute. D’un autre côté, s’il ne partait pas avec elle, nous pourrions passer quelques jours seuls. Devant cette atmosphère, légèrement tendue, je baissais le regard vers mon assiette et commençais à manger, sans avoir réellement faim. Tout cela m’avait coupé l’appétit.


Plongée dans mes pensées, je ne fis pas vraiment attention à ce qu’ils se disaient. Je notais juste que malgré le fait que Vitaly avait finalement accepté de partir, Serena semblait vraiment déçue et sans plus aucune motivation. « Je te le promet Serena ... Et si ce n'est pas ce déplacement là, on partira une semaine, en vacances, loin de New-York ...» J’eus alors un léger pincement au cœur. C’était pourtant débile. Il était marié à elle. C’était normal qu’il veuille partir en vacances avec. Qu’il essaie de la récupérer alors qu’elle commencer à lui échapper. Mais j’avais peur qu’ils parviennent vraiment à se retrouver, et qu’il finisse par ne plus vouloir de moi. Et si je n’étais qu’une passade ? Je le voyais retourner vers ma sœur, peut-être par peur de la faire souffrir à toujours se défiler, ou simplement pour sauver son mariage, et j’avais peur. Peur que cela représente la fin de notre aventure. Il fallait donc que je réagisse. Que je m’assure de compter toujours autant pour lui. Alors, doucement, j’approchais mon pied de sa jambe pour finalement le glisser doucement le long de sa jambe, l’air de rien avant de lui adresser un léger regard en coin. « A mon retour, on pourrait peut-être envisager de partir quelques jours si ça te tente ? » Je tournais alors le regard vers Serena, continuant toujours mon petit jeu auprès de son mari, affichant finalement un grand sourire. « Bien sûr que ça me tente ! Tu as déjà une idée de la destination ? » demandais-je d’un ton enthousiaste. J’avais bien vu qu’elle avait été déçue par l’attitude de Vitaly et me voyais mal tenter aussi de me défiler. Et puis, j’avais l’étrange envie de profiter d’elle. De passer un maximum de temps avec elle. Sans doute car notre relation était susceptible de s’en prendre un sacré coup si elle découvrait pour Vitaly et moi. Et dans cette perspective là, j’avais envie de profiter un maximum d’elle. Par peur que tout cela s’arrête bien trop vite. A cause de nos conneries et de cette passion qui finirait par nous détruire.





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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyDim 30 Juin - 18:16




« Je te le promet Serena ... Et si ce n'est pas ce déplacement là, on partira une semaine, en vacances, loin de New-York ...» Serena ne s’attendait vraiment pas à ce que les mots de son époux ne traversent sa chair pour se frayer un chemin jusqu’à son cœur déjà meurtri de solitude. Elle pensait, naïvement certes, qu’avec le temps elle finirait par s’habituer à ce désintérêt évident et qu’elle ne se sentirait plus aussi touchée. Mais aussi vrai que sa gentillesse et son sourire en faisaient quelqu’un d’adorable, Serena restait une jeune femme sensible, dont la confiance avait récemment été mise à rude épreuve. Forcément, elle aurait pu laisser Vitaly s’en aller et ne plus jamais faire partie de son existence mais elle ne pouvait pas, elle l’aimait beaucoup trop. Il n’avait probablement pas la moindre idée de tout ce qu’elle était susceptible d’accepter venant de lui. Voilà pourquoi elle préférait taire son mal être, feindre son éternelle indifférence et se cacher derrière sa douceur légendaire. Mais ce mensonge … celui-là était de trop. Elle savait qu’ils ne prendraient jamais cette fameuse semaine de vacances, que tout ceci n’était qu’une énième mascarade. La jeune femme eut du mal à déglutir et visiblement, il lui fut bien plus difficile encore de masquer ses émotions. « Arrête ça, s’il te plait … » Ca faisait beaucoup trop mal … Plus que de la déception, c’est une véritable douleur qui s’emparait d’elle chaque fois qu’il avait l’audace de lui mentir de la sorte. Serena était arrivée à un point où elle ne le croyait plus, quelles que soient les excuses qu’il inventait pour s’éloigner d’elle. Elle arrivait à saturation, ayant l’impression de revenir quelques années en arrière lorsque son ancien petit ami la manipulait avec une audace incroyable. Pourquoi lui demander d’arrêter ? Tout simplement car elle en avait marre d’espérer, de croire qu’effectivement, tout allait finir par s’arranger. Elle aurait mille fois préféré qu’il lui dise une bonne fois pour toutes ce qu’il avait sur le cœur plutôt que de la manipuler comme une vulgaire poupée de chiffon. Cette semaine de vacances n’aurait jamais lieu et il le savait aussi bien qu’elle. Dans le fond, Vitaly l’avait oubliée … si seulement il pouvait se souvenir, tout serait bien plus simple. Se souvenir de tout ce qu’ils avaient partagé, de toutes ces promesses échangées … d’elle, tout simplement. Peut-être qu’elle caressait un espoir fou mais elle avait envie d’y croire. Parce-que pour sa part, elle ne pouvait pas se résoudre à envisager une vie dont il ne ferait plus partie. Serena voulait qu’ils prennent le temps d’en parler avant qu’il ne soit trop tard … elle  ignorait que ça l’était déjà.

Bien qu’accro à cette solitude qui la poussait à s’isoler des heures entières avec ses manuscrits, Serena avait également besoin d’extérioriser ses sentiments de temps à autre. Quand elle le faisait, c’était généralement à Lindsay qu’elle se confiait. Naturellement, elle n’entrait pas toujours dans les détails car elle préservait sa petite sœur de certains conflits exactement comme une mère le ferait avec sa fille. Ainsi, elle ne lui avait jamais parlé de la véritable nature de sa relation avec son ex-fiancé et encore moins de ses problèmes avec Vit’ bien qu’ils semblent évidents. Passer quelques jours entre filles serait l’occasion pour chacune d’elles de s’exprimer et cela ne pouvait être qu’une bonne chose aux yeux de Serena. « Bien sûr que ça me tente ! Tu as déjà une idée de la destination ? » L’enthousiasme de sa sœur lui redonna aussitôt le sourire et elle tâcha de se concentrer sur cette question délicate plutôt que sur l’attitude déconcertante de Vitaly. « Hmm.. et bien je ne serais pas contre l’idée de passer quelques jours en Floride. J’ai également une folle envie de retourner en Europe, à Londres. Je t’en ai tellement parlé durant toutes ces années ! Je pourrais te faire découvrir des endroits sympas, notamment l’endroit où je vivais. Y’a aussi de superbes boutiques dans le coin ! » N’allez pas croire que Serena avait déjà oublié ce qu’elle avait ressenti quelques minutes plus tôt. Disons juste que comme toujours, la jeune femme tentait de feindre l’indifférence, cachant ses émotions avec une habileté presque déconcertante. Tout un art, me direz-vous. Pourtant, sentiment paradoxal, elle s’en voulait d’avoir répliqué aussi froidement à son époux. S’il y a bien une chose qu’elle ne supportait pas, c’est bien de venir le heurter de la sorte, même quand elle avait mal. Après tout, peut-être pensait-il réellement ce qu’il avait dit, peut-être qu’il souhaitait réellement passer une semaine à ses côtés ? Ses prunelles parsemées d’éclats verts se posèrent sur lui et elle reprit sur un ton plus confus. « A l’occasion, j’aimerais aussi te montrer tous ces endroits qui sont chers à mon cœur.» Elle était sincère. Elle avait véritablement envie de prendre un peu de recul et pourquoi pas, de lui faire découvrir Londres, ville dans laquelle elle avait vécu durant ses études. Ce revirement de situation était étrange mais Serena était profondément navrée d'avoir répliqué de la sorte quelques minutes auparavant. Vit' ne méritait pas qu'elle agisse de la sorte. Du moins, c'est ce qu'elle croyait. « Excuse-moi, je suis un peu sur les nerfs en ce moment, je suis désolée. Si tu ne peux vraiment pas venir à cette convention, ça ne fait rien. Nous partirons à un autre moment.» Et comme elle était dotée d’un caractère doux et romantique, elle ne put s’empêcher de revenir chercher sa main qu’elle serra plus intensément dans la sienne avant de déposer sa tête tout contre son épaule. Elle la redressa légèrement pour lui murmurer un « je t’aime » on ne peut plus sincère. Son regard croisa ensuite celui de sa petite sœur et elle esquissa un léger sourire. « Tu sais Lin’, on m’a souvent fait remarqué que toi et moi on a plus ou moins le même caractère. Imprévisible et explosif par moment. Si je peux te donner un conseil ma chérie, le jour où tu trouveras le bon, ne le choisis pas comme Vit’ … il est de la même trempe que nous alors forcément, ça finit toujours par faire des étincelles.» Elle lui adressa un léger sourire, loin, très très loin de se douter que sa sœur avait déjà choisi …

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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyDim 30 Juin - 19:00




Les pires histoires, sont des histoires de famille.
Lindsay & Serena & Vitaly


« Arrête ça, s’il te plait … » Depuis trop longtemps, je mentais et jouais avec les sentiments de Serena. C'était horrible. J'étais horrible. Au fil des années, je m'étais laissé aller à ce genre de choses, simplement par besoin de me sentir ... Fort ... Maître de ma vie et de tout ce qui m'entourais. J'avais choisis Serena parce qu'elle était une femme d'affaire accomplie au physique plus qu'avantageux. Ce n'était qu'après que je m'étais vu tomber amoureux de cette jeune femme douce et forte à la fois. Et à côté de ça, Lindsay. Aussi différente que semblable à sa grande soeur. Et de laquelle j'étais juste ... Tombé amoureux, sans pouvoir contrôler quoi que ce soit. Si j'avais pu choisir, j'aurais cessé d'aimer l'une ou l'autre ... Parce que malgré tout, c'était douloureux. Ca me faisait vraiment mal de mettre Serena dans cet état. Et j'étais conscient du fait que si je jouais à l'époux parfait avec elle, je ferais souffrir Lindsay. Dans tous les cas, je ne pouvais pas contenter l'une et l'autre, les rendre toutes les deux heureuses et être moi même pleinement heureux. Quoi qu'il en soit, je décidai "d'arrêter ça" comme venait de le demander Serena. Si Lindsay n'avait pas été là, j'aurais soit ... Plus qu'arrêté ça et décidé de m'enfermer dans mon bureau pour de longue heures de travail. Soit aurais commencé à m'emporter et à entamer une dispute visant à calmer le jeu pour faire entendre raison à la jeune femme. Parce que je lui promettais quelques jours de vacances rien que tous les deux. Et que, pour une fois ... J'étais vraiment sincère. Je finis par soupirer et repousser la nourriture placée devant moi, l'appétit soudainement coupé. Et je croisai les bras sur la table, écoutant distraitement la conversation des deux jeunes femmes ... Quand je sentis la présence du pied de Lindsay contre ma jambe. Enfin, il me semblait que c'était elle. J'imaginais mal Serena avoir encore ce genre de geste à mon encontre. Je me figeai de façon imperceptible, hésitant quant au comportement que j'étais supposé avoir. Et finalement, je tendis davantage la jambe vers elle, comme pour l'inciter à jouer à ce petit jeu dangereux. A aucun moment je ne regardai en direction de Lindsay, songeant qu'il valait mieux être beaucoup trop prudent que pas assez. « A l’occasion, j’aimerais aussi te montrer tous ces endroits qui sont chers à mon cœur.» D'abord surpris qu'elle s'adresse de nouveau à moi sur ce ton, je finis par plonger mon regard dans celui de Serena. En fait, non, je n'étais pas tant surpris que cela ... Parce que quand nous nous disputions un peu, c'était toujours elle qui revenait vers moi et qui semblait le plus culpabiliser.

Voilà une chose avec laquelle j'avais tendance à jouer ... Je ne pouvais pas le nier; Mais ce coup ci, je ne me sentais pas du tout d'en jouer. Parce que j'étais en train de faire une chose horrible derrière son dos. J'en étais conscient ... Et vraiment désolé. « Ce serait avec plaisir ... » Lui répondis-je avec un léger sourire en coin. Parce qu'il serait bien idiot de refuser ou mentionner un boulot trop prenant. Je l'avais assez fais de toute évidence. Et plus je le faisais, moins elle semblait le supporter. Alors soit ...Il allait falloir que je lui accorde beaucoup plus de temps et d'attention, pour ne pas la perdre. « Excuse-moi, je suis un peu sur les nerfs en ce moment, je suis désolée. Si tu ne peux vraiment pas venir à cette convention, ça ne fait rien. Nous partirons à un autre moment.» Certes ... mais je savais qu'inconsciemment, ou non, elle m'en voudrait de m'être, encore une fois, défilé de la sorte. Finalement, je fus tout de même surpris qu'elle récupère ma main et vienne poser sa tête sur mon épaule. Son "je t'aime" me fit même hésiter. Un monstre, moi ? Si peu ... La jambe de Lindsay contre la mienne sous la table et une douce étreinte de Serena. Pouvait-on être l'homme de deux femmes ? Apparemment oui. Sans répondre à son je t'aime, je vins déposer un doux baiser sur ses cheveux. Elle ne pouvait pas m'en vouloir de ne pas lui dire que je l'aimais. Parce que j'avais toujours eus du mal à le dire. Surtout en présence d'autres personnes. Seuls, ce n'était plus aussi compliqué. « Ne t'excuse pas, je le mérite ... » C'était peu dire ... « Je ne prends pas assez de temps pour notre couple ... » Non, sérieusement ? « Mais on en parlera ... Seul à seule, d'accord ? » Proposai-je en logeant ma main libre sur nos mains entrelacées, pour la lui caresser faiblement. Avant de me figer plus encore quand elle reprit la parole à l'attention de sa soeur. Outch ... En même temps, elle n'avait pas tout à fait tort. De surprise, je tournai la tête pour poser le regard sur Lindsay. Encore un peu et Serena hurlait haut et fort que notre mariage était une véritable horreur ! « Hm, je te remercie ... Au moins ... On ne s'ennuie pas ... Non ? » Oui, certes, sacrément mauvaise l'excuse. Mais c'était .. .Vrai.


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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyLun 1 Juil - 20:42



« Les pires histoires sont des histoires de famille. »
Serena, Vitaly & Lindsay



« Arrête ça, s’il te plait … » Si jusqu’à présent j’évitais d’écouter leur conversation, notamment car elle prenait une tournure peu plaisante, je ne pu ignorer cette phrase. Elle me fit d’ailleurs l’effet d’une bombe. Je me figeai alors légèrement, terriblement mal à l’aise par la situation. Et je me sentais clairement en trop, du moins, à ce moment là. Je n’osais même pas relever le regard vers ma sœur et encore moins vers Vitaly. Pire, j’avais même la sensation d’être fautive. Comme si c’était de ma faute si leur couple battait de l’aile. Et au fond, c’était en partie vrai. Presque involontairement, j’étais en train d’éloigner Vitaly de sa femme. En train de prendre de plus de plus de place dans sa vie, au détriment de Serena. Et c’était bien parce que j’étais consciente de tout cela que je me sentais vraiment mal à l’aise face à ces tensions entre eux. Parce que j’étais bien consciente que notre liaison commençait à faire des dégâts. Et à une telle allure,  tout allait vite s’effondrer. Et ça, ce n’était pas bon du tout. Mais si, jusqu’à présent, je pouvais comprendre les réactions de ma sœur, je trouvais celle-ci peut être un peu injuste. Parce qu’il me semblait que Vitaly était sincère. Du moins, il en avait l’air. Mais elle le connaissait mieux que moi…  Et lorsqu’elle me proposa ensuite de partir en vacances, j’acceptai immédiatement. Après cette immense déception qu’elle avait eue face à son mari, je me voyais mal lui refuser cela, même si la laisser partir seule m’aurait permis de passer quelques jours avec Vitaly.  « Hmm.. et bien je ne serais pas contre l’idée de passer quelques jours en Floride. J’ai également une folle envie de retourner en Europe, à Londres. Je t’en ai tellement parlé durant toutes ces années ! Je pourrais te faire découvrir des endroits sympas, notamment l’endroit où je vivais. Y’a aussi de superbes boutiques dans le coin ! » Malgré son enthousiasme, je savais bien qu’elle n’avait pas déjà oublié le léger différend qu’elle venait d’avoir avec son mari. Je connaissais suffisamment ma sœur pour la savoir maître dans l’art de masquer ses sentiments. « Oh oui, je serais ravie de découvrir tous ces endroits ! Et puis, je ne suis jamais allée à Londres et suis vraiment curieuse de découvrir la ville ! » répondis-je alors avec tout autant d’enthousiasme espérant redonner un peu le moral à ma sœur. Et dans le même temps, Vitaly tendit un peu plus sa jambe vers moi, comme pour m’inciter à continuer à lui faire du pied. Chose que je fis évidemment, approchant dangereusement mon pied de son entrejambe.  

C’était une situation tout simplement horrible. J’étais en train de tenter de consoler ma sœur, déçue par l’attitude de son mari, et en même temps, je faisais du pied à celui-ci. A croire que j’aimais me foutre dans la merde. Puis, Serena revint vers Vitaly, lui glissant qu’elle aimerait aussi lui montrer certains endroits londoniens. Leur petit accrochage était-il déjà oublié ? Du moins, j’osais croire qu’elle ne lui en voulait pas tant que ça. Ou alors, qu’elle n’osait pas le montrer devant moi, pour éviter de se donner en spectacle. Puis elle s’excusa et vint reprendre sa main. Un geste anodin et tout à fait normal dans un couple, mais qui me faisait atrocement mal. Mais ce ne fut rien en comparaison au « je t’aime » qu’elle lui adressa quelques secondes après. Si avec ça, je ne me sentais pas telle un monstre. Un véritable monstre qui était en train de briser un couple. Si encore, ils étaient totalement enlisés dans la routine, ne s’aimant plus vraiment, je culpabiliserais peut-être moins. Mais voir ma sœur toujours autant amoureuse me faisait mal. Notamment car j’étais moi aussi en train de tomber amoureuse de lui. Bordel ! Ainsi, à peine ses mots prononcés, je me figeai légèrement et m’arrêtais de faire du pied à Vitaly, totalement refroidie par ses propos. Il ne manquerait plus qu’il lui dise lui aussi ces quelques mots ! Heureusement, il eut la délicatesse de ne pas le faire. Pas devant moi. Heureusement d’ailleurs. Car je me serais pris une sacré gifle s’il lui avait dit, en retour, qu’il l’aimait aussi. Au fond, je m’en doutais mais je ne voulais pas le lui entendre dire. C’était mieux ainsi. Il avoua tout de même qu’elle avait raison de lui en vouloir, que c’était mérité et je ne sais quoi… Mon attention se porta alors sur sa main libre, qu’il vint loger sur celle de ma sœur. Si seulement, c’était ma main qu’il pouvait caresser. Clairement,  c’était une véritable torture de le voir toutes ces attentions envers Serena et n’avoir droit à rien. Ce n’était pourtant pas nouveau. Nous savions très bien à quoi il fallait nous attendre en nous lançant dans une telle relation. Mais ça faisait mal. Beaucoup trop mal. « Tu sais Lin’, on m’a souvent fait remarqué que toi et moi on a plus ou moins le même caractère. Imprévisible et explosif par moment. Si je peux te donner un conseil ma chérie, le jour où tu trouveras le bon, ne le choisis pas comme Vit’ … il est de la même trempe que nous alors forcément, ça finit toujours par faire des étincelles.» Le même caractère ? Mouais… Vite fait. On se ressemblait peut-être sur certains points mais on était surtout bien différentes l’une de l’autre. En tout cas, son conseil me fit rire intérieurement. Si seulement elle savait… Si elle savait que j’avais déjà choisi. Et que ce n’était pas un homme comme Vitaly mais bien Vitaly lui-même… Ce dernier posa ensuite le regard sur moi. Et ce n’était peut-être pas grand chose, mais ça me fit du bien. « Hm, je te remercie ... Au moins ... On ne s'ennuie pas ... Non ? » J’affichais alors un léger sourire en coin et plantais mon regard dans celui de Serena. « Et bien, merci du conseil ! J’essaierai d’y penser en temps voulu… Mais je suis sûre que tu exagères !  Ca doit pas être si terrible que ça…  Et je suis sûre qu’il a quand même des qualités ! » dis-je en souriant et le plus naturellement du monde. Encore un peu, et je me mettais à faire l’éloge de mon beau-frère.






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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyMar 2 Juil - 14:09




Serena  sentit la seconde main de son époux effleurer délicatement la sienne et l’espace d’un instant, l’éditrice demeura silencieuse, appréciant la chaleur d’un échange qu’elle avait ardemment désiré sans jamais oser se l’avouer. Ces derniers temps, Vitaly lui manquait terriblement et d’une certaine manière, la jeune femme se sentait responsable de cette situation. Après tout, ils étaient deux dans l’équation. Comme quoi, un simple geste peut parfois avoir des allures de véritable paradis… au simple fait de sentir la main de Vit’ se poser sur la sienne, Serena sentit que les battements de son cœur s’étaient considérablement accélérés. Elle se permit même de fermer les yeux quelques fractions de secondes pour mieux s’imprégner de cette divine sensation, comme s’il s’agissait d’un rêve et qu’elle craignait fort de se réveiller en plein milieu. D’un côté, ce genre de petites attentions la rassurait bien au-delà des mots, et de l’autre, elle paniquait encore plus à la simple idée d’être parfois incapable de les détecter. Peut-être qu’en fin de compte, c’est elle qui était monstrueuse avec lui… Serena rêvait sans doute d’une vie trop parfaite et peut-être que ses attentes étaient totalement déraisonnées. Elle aimait Vitaly plus que tout au monde et elle ne supportait donc pas la perspective de le perdre un jour. Elle le considérait simplement comme l’autre moitié de son âme, comme l’étincelle de son existence, celui qui avait changé sa vie du tout au tout. Comme dans tous les couples, il y avait des hauts et des bas entre eux mais Serena était loin d’imaginer que la situation était aussi catastrophique. Elle estimait simplement qu’ils avaient deux tempéraments explosifs et que forcément, cela finissait toujours par créer des tensions. « Hm, je te remercie ... Au moins ... On ne s'ennuie pas ... Non ? » La jolie blonde esquissa un sourire amusé, ce qu’elle venait de dire était loin d’être un reproche. Elle aimait le tempérament de Vit’, elle aimait ce qu’il était et tout ce qu’il représentait à ses yeux. « Et bien, merci du conseil ! J’essaierai d’y penser en temps voulu… Mais je suis sûre que tu exagères !  Ca doit pas être si terrible que ça…  Et je suis sûre qu’il a quand même des qualités ! » Oh, c’était vraiment adorable de la part de Lindsay de prendre la défense de son beau-frère. Après tout, elle avait raison : ce n’était pas si terrible que ça … Serena n’aurait échangé sa vie pour rien au monde. Vit’ n’était pas parfait mais elle était loin de l’être également. « Bien plus que tu ne l’imagines. En fait, j’ai longtemps vécu sans me soucier de l’avenir … à présent, ma vie a un commencement, un milieu et une fin. Tout ce qui a précédé notre rencontre n’était qu’un préambule. Aujourd’hui, j’ai tellement plus à perdre.» Inutile de tergiverser durant des heures, Serena était indubitablement amoureuse de cet homme qui avait su l’apprivoiser et lui redonner foi en l’amour. Sa précédente relation n’ayant été basée que sur de la manipulation et des mensonges, la jeune femme se sentait désormais en sécurité car elle savait qu’entre Vit’ et elle, il n’y aurait jamais rien de tout ça. Jamais.

« En fait, je te souhaite vraiment de rencontrer quelqu’un comme Vit’… y’aura des mauvais moments mais les meilleurs reprennent rapidement le dessus.» Ca, c’était le vrai visage de Serena. Douce et tendre, peut-être naïve à un point relativement déprimant. Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas voir la réalité en face mais c’est surtout que Vit’ cachait véritablement bien son jeu. Au moins aussi bien que Lindsay. D’ailleurs, la jeune femme ne manqua pas de rajouter quelques mots à l’attention de son époux. « Maintenant je t’ai. Et un monde sans toi me parait impensable. Te rencontrer est la plus belle chose qui me soit jamais arrivée. Alors … même si nous ne sommes pas toujours d’accord, même si parfois je suis un peu brusque avec toi… y’a jamais rien qui changera ce que je ressens pour toi.» Il lui manquait… et c’était en train de la démolir progressivement. Elle ne faisait que le chercher, dans le meilleur comme dans le plus mauvais sens. Serena s’en voulait pour ça. Après tout, Vit’ était quelqu’un de bien, c’est elle qui lui mettait trop de pression, non ? N’aimant pas particulièrement se montrer trop sensible et vulnérable, Serena se leva de table et ôta ce qui ne servait plus pour aller chercher le dessert. Il fallait qu’elle change de conversation au plus vite. « Alors Lin’, comment se passent les préparatifs pour ton voyage ? Maman m’a dit que tu partais avec ta classe, c’est bien ça ? C’est génial ! »


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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptySam 6 Juil - 15:57




Les pires histoires, sont des histoires de famille.
Lindsay & Serena & Vitaly


Quand je tentais de rassurer Serena, Lindsay faisait trois pas en arrière. Pour preuve, alors que je parlais à l'aînée, le pied de la cadette déserta ma jambe. Est-ce qu'elle prenait mal mes propos ? Je ne faisais pourtant rien de plus que de tenter de rassurer mon épouse. « Et bien, merci du conseil ! J’essaierai d’y penser en temps voulu… Mais je suis sûre que tu exagères ! Ca doit pas être si terrible que ça… Et je suis sûre qu’il a quand même des qualités ! » Voilà qui me rassurait quand même un tant soit peu. Encore un peu et je commençais à me remettre totalement en question, à me demander si j'étais donc aussi horriblement insupportable, que ça. Il me semblait pourtant que non. Parce que je n'avais pas si mauvais caractère -en fait je n'étais même que rarement là et évitais donc les disputes comme la peste-. Enfin de toute façon, je n'étais pas certain de savoir si je devais bien prendre ou non, les propos de ma très chère épouse. Faire entendre que c'était difficile de se supporter l'un l'autre, n'était pas forcément la chose la plus sympa qu'il m'ait été donné d'entendre. Surtout de sa part. « Bien plus que tu ne l’imagines. En fait, j’ai longtemps vécu sans me soucier de l’avenir … à présent, ma vie a un commencement, un milieu et une fin. Tout ce qui a précédé notre rencontre n’était qu’un préambule. Aujourd’hui, j’ai tellement plus à perdre.» Faire comme si de rien n'était. Surtout, faire comme si de rien n'était. Enfin soit, j'eus un mal fou à déglutir tant j'étais perturbé par ses paroles et endoloris par ce que j'étais en train de lui faire. Elle tomberait de tellement haut si elle apprenait ce qu'il en était véritablement. Si elle réalisait que celle qu'elle considérait presque comme sa soeur, vivait une relation avec celui qui avait, soit disant, royalement changé sa vie. Il était vraiment difficile de lui mentir de la sorte. Pas uniquement parce que j'avais peur qu'elle ne nous perce à jour. Mais également parce que c'était mal. Vraiment très mal. Quand bien même j'étais le genre d'homme à ne pas trop me soucier des autres ... J'avais du mal à lui faire ça à elle. Elle était quand même mon épouse et, oui, aussi étrange que ça puisse sembler, je l'aimais toujours. Alors forcément, je ne tenais pas à lui faire autant de mal. Je ne savais simplement pas encore comment j'étais censé faire pour ne blesser aucune de ces deux jeunes femmes. Mais je voulais croire qu'il existait encore une solution pourtant. Peut-être que j'étais trop optimiste ...

« En fait, je te souhaite vraiment de rencontrer quelqu’un comme Vit’… y’aura des mauvais moments mais les meilleurs reprennent rapidement le dessus.» Ah oui ? A quand remontait le dernier "meilleur moment" que nous avions pu passer ensemble tous les deux ? Soit j'avais une très mauvaise mémoire, soit ça remontait à vraiment très loin. Parce que là, comme ça, je ne voyais vraiment pas. Et c'était assez ... Troublant. Dans tous les cas, je n'étais pas certain que ce soit une très bonne chose, le fait que je ne m'en souvienne guère. Ce n'était pas bon signe du tout. « Maintenant je t’ai. Et un monde sans toi me parait impensable. Te rencontrer est la plus belle chose qui me soit jamais arrivée. Alors … même si nous ne sommes pas toujours d’accord, même si parfois je suis un peu brusque avec toi… y’a jamais rien qui changera ce que je ressens pour toi.» Oh mon Dieu quelle horreur. Si j'avais pu disparaître dans un trou de souris, je l'aurais fais. Là, maintenant, tout de suite. Y avait-il parole plus ... Perturbante que ça ? Je ne m'étais ;.. Vraiment pas attendu à ça. Alors forcément, j'étais gêné. Surtout en sachant ce que je faisais derrière son dos. Et en sachant que notre mariage aurait très certainement une date de fin. Parce que je ne voyais pas comment je pourrais demeurer en couple avec Serena, si ma relation avec Lindsay partait à la dérive. Et inversement d'ailleurs. Bref. J'étais définitivement dans une situation périlleuse. «Je ... sais ... » Soufflai-je simplement à l'adresse de Serena, en affichant un faible soupir. Heureusement, ma difficulté à m'épancher sur mes sentiments, ne datait pas d'aujourd'hui. Ainsi, elle n'allait pas s'inquiéter de me voir aussi peu ouvert la dessus. Du moins osais-je l'espérer. J'étais un tout petit peu plus ouvert quand nous nous trouvions seuls. Or, avec sa soeur dans les parages, j'avais deux fois plus de raison de garder tout ça pour moi. Elle ignorait simplement le côté "double raison". Et à raison d'ailleurs. Enfin, semblant vouloir me libérer de toute cette tension qui ne faisait que grandir, elle se leva et s'éloigna quelque peu. Je retins in extremis un soupir de soulagement et lançai un bref regard à Lindsay. Le genre qui témoignait pleinement de mon mal être et de ma gêne. Autant pour elle que pour moi. Et pour Serena également. Et puis finalement, mon épouse s'adressa à nouveau à sa petite soeur. C'était presque un soulagement pour moi qui n'attendais finalement que ça. Au moins Serena n'était-elle pas en conflit avec sa cadette. La tension pouvait donc de nouveau disparaître et laisser place à une ambiance bien plus légère.


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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyLun 8 Juil - 15:12



« Les pires histoires sont des histoires de famille. »
Serena, Vitaly & Lindsay



« Bien plus que tu ne l’imagines. En fait, j’ai longtemps vécu sans me soucier de l’avenir … à présent, ma vie a un commencement, un milieu et une fin. Tout ce qui a précédé notre rencontre n’était qu’un préambule. Aujourd’hui, j’ai tellement plus à perdre.» Si l’on avait des caractères totalement opposés, Serena et moi nous ressemblions tout de même sur plusieurs points. Notamment par les sentiments qui nous animaient envers Vitaly. Les deux sœurs, amoureuse du même homme. C’était franchement cliché. Et pourtant, c’était bien ce qui était en train d’arriver. Et j’avais espéré que, le temps aidant, Serena ne serait plus autant amoureuse de Vitaly. Mais ces quelques mots qu’elle lui adressa me firent bien comprendre qu’il n’en était rien. Pire. Elle l’aimait toujours autant. Ainsi, mon pied avait alors délaissé la jambe. Parce que me rendre compte que Serena l’aimait toujours m’avait sacrément refroidit.  Le pauvre, il n’y était pourtant pour rien. Mais le fait était que je venais de me prendre comme une petite claque. Tout simplement car je ressentais exactement la même chose qu’elle. Sauf qu’à sa différence, je n’avais pas l’impression que Vitaly s’éloignait de moi. D’un côté, c’était normal puisque contrairement à ma sœur, je savais tout de lui. Enfin, de la double vie qu’il menait… Quoi qu’il en soit, j’étais terriblement gênée par ses propos. J’avais l’impression de lui voler une partie de ce bonheur qu’elle décrivait. Et j’avais même peur de lui détruire totalement ce bonheur.« En fait, je te souhaite vraiment de rencontrer quelqu’un comme Vit’… y’aura des mauvais moments mais les meilleurs reprennent rapidement le dessus.» Je posai sur elle un regard attendri et sourit doucement. Il fallait absolument que rien ne puisse paraître. Comme si tout était normal. « Oui, j’imagine… En tous cas, j’espère aussi rencontrer quelqu’un d’aussi bien… » confiais-je en essayant de masquer mon trouble. Et d'un côté, j'étais sincère. J'étais bien consciente que ma relation avec Vitaly ne serait pas éternelle. Et j'espérais donc tomber, par la suite, sur un homme tout aussi bien que lui. Et en même temps, par ces quelques mots, Serena me prouvait bien qu’elle n’avait donc aucun doute sur ce qu’il pouvait y avoir entre son mari et moi. A croire qu’on cachait bien notre jeu. Ou qu’elle était trop naïve – et pas assez tordue – pour songer à une telle liaison.

Elle s’adressa ensuite à Vitaly, lui prouvant encore une fois son amour démesuré pour lui. Si je ne connaissais pas aussi bien ma sœur, j’aurais pu croire qu’elle s’amusait à me faire souffrir. Mais je savais que, dans l’état actuel des choses, c’était bien la dernière chose qu’elle voudrait faire. Je doutais toutefois qu’elle demeure aussi bienveillante envers moi si elle apprenait ma liaison avec son mari. Je vis bien que cette sorte de déclaration mis aussi Vitaly mal à l’aise. Et c’était tout à fait normal. Mais encore une fois, il ne s’épancha pas sur ses sentiments. Il ne le faisait jamais en public, j’avais déjà pu remarquer cela, et clairement, je préférais qu’il en soit ainsi. Je me serais sentie bien mal  si lui aussi s’était décidé à lui faire une déclaration, là, maintenant. Sous mes yeux. Peu après, ma sœur s’éloigna pour aller chercher le dessert – et sans doute pour se reprendre un peu – nous laissant seuls quelques instants. Lorsqu’il plongea son regard dans le mien, je vis bien que Vitaly était tout aussi perturbé que moi. Clairement, ce repas n’était pas une bonne idée. Et il avait pris une tournure qui le rendait encore plus difficile à gérer. J’attrapais alors rapidement sa main et la caressait quelques secondes avant de la lâcher aussi rapidement dès le retour de ma sœur. « Alors Lin’, comment se passent les préparatifs pour ton voyage ? Maman m’a dit que tu partais avec ta classe, c’est bien ça ? C’est génial ! » Voyons le bon côté des choses ; il n’était plus question de leur couple. C’était déjà un soulagement pour moi. Je me voyais mal supporter encore longtemps de telles mièvreries. « Oui, on part la semaine prochaine quelques jours en Espagne, histoire de découvrir le pays, la culture et… pratiquer la langue. » En même temps que je prononçais ces derniers mots, je fis à nouveau glisser mon pied le long de la jambe de mon beau-frère. Parce que ce voyage scolaire n’était qu’une invention de notre part, un prétexte pour partir quelques jours tous les deux. Pour nous retrouver loin de tout, libres de faire ce que bon nous semblait sans avoir à nous soucier du reste.  Alors lorsque j’évoquais le fait de pratiquer et améliorer sa langue, je ne parlais pas réellement d’échanges linguistiques. Mais ça, seul Vitaly pouvait le comprendre… Et aussitôt, j’adressais un doux sourire à ma sœur. La pauvre, elle était loin de se doute que j’étais sur le point de lui voler son mari pour quelques jours…







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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyMar 9 Juil - 0:06




La patience est une vertu rare dont peu de personnes peuvent se vanter. L’arme idéale pour parvenir à bout des situations les plus contraignantes avec une efficacité redoutable. Hélas, Serena avait beau être dotée d’une patience d’ange, elle ne parvenait vraiment plus à saisir les motivations de son époux. Elle avait beau essayer de lire entre les lignes, le message semblait codé dans une langue qu’elle ne comprenait pas. Qu’elle ne comprenait plus. Si elle savait que Vitaly avait tendance à peu s’épancher sur ses sentiments, le voir s’emmurer dans son silence était particulièrement blessant. Elle finissait par croire qu’elle n’aurait plus jamais droit à toutes ces petites attentions qui par le passé, la faisait fondre de bonheur. Troublée par ses propres pensées, Serena mit un terme à l’emprise qu’elle exerçait sur lui et commença à débarrasser la table tout en changeant de sujet de conversation. La jolie blondinette avait récemment eu vent du voyage scolaire auquel Lindsay allait participer. C’est sa mère qui lui avait annoncé la nouvelle. A vrai dire, elle avait avant tout cherché à obtenir des informations de la part de Serena : c’est elle qui assistait à toutes les réunions du lycée et qui connaissait les professeurs de Lindsay. Leur mère voulait donc savoir si sa petite fille chérie serait entre de bonnes mains. Tandis qu’elle s’apprêtait à lancer le sujet, Serena se retourna…

La main de Lindsay s’éloignant de celle de Vitaly… elle l’avait vu. Clairement, Serena avait eu le temps de saisir cet instant fugace et inattendu. Durant un quart de millième de seconde, elle demeura interdite se demandant si elle n’avait tout simplement pas imaginé la scène. Aussi rapide que cette vision lui était apparue, l’idée saugrenue d’un tel geste lui sortit immédiatement de l’esprit et elle acquiesça à la réponse de sa sœur tout en arborant un sourire franc. « C’est une excellente chose sans compter que tu vas probablement découvrir des paysages somptueux. J’avais passé un week-end en Espagne avec James juste avant que …» Serena se pinça les lèvres. Encore un peu et toute la vérité sur sa précédente relation ainsi que sur sa longue absence de New York était dévoilée. « Avant que je ne sois diplômée.» Jolie pirouette, comme toujours. L’avantage quand on a une imagination aussi débordante que Serena, c’est qu’on peut aisément mentir sans que personne ne puisse jamais découvrir la vérité.  Si l’éditrice se croyait experte en la matière, c’est avant tout car elle ignorait qu’elle avait face à elle, deux redoutables adversaires pour qui le mensonge était de toute évidence, une seconde nature. Bref. Tout ça pour dire que Serena était vraiment ravie de savoir que Lindsay allait passer quelques jours en Europe avec sa classe. D’ordinaire, leurs parents s’opposaient farouchement à ce genre de séjour linguistique. D’une part car ils n’avaient plus la main mise sur Lin’ lorsqu’elle était à l’autre bout du monde et d’autre part, car ils avaient toujours tendance à imaginer le pire. Serena aussi d’une certaine manière … après tout, c’est son bébé qui allait partir en Espagne et il semble évident qu’elle allait se faire du mauvais sang jusqu’à ce que Lindsay ait de nouveau posé les pieds sur le territoire américain. Soudain, la demoiselle retrouva son sérieux. « C’est étrange que tes profs n’aient pas évoqué ce voyage au cours de la dernière réunion.» Serena fronça légèrement les sourcils et posa les assiettes sales sur la plan de travail avant de plaquer une main sur sa hanche tout en réfléchissant et en adoptant une mine sérieuse. Non, elle ne se souvenait pas d’avoir entendu parler de ce séjour. « Il faudra que je te signe une autorisation j’imagine ?» Car forcément, ce ne sont pas ses parents qui allaient se charger de toute la paperasse engendrée par un tel séjour en Europe. Comme toujours, ils allaient se reposer sur leur fille ainée et attendre d’elle qu’elle soit la parfaite, l’irréprochable grande sœur ayant la situation bien en main. « En tout cas mon cœur, si tu as besoin qu’on aille faire les boutiques pour t’acheter quelques affaires avant ton départ, n’hésite surtout pas. Le climat en Espagne n’est guère comparable aux températures capricieuses de New York.» Et voilà qu’une fois de plus, Serena se faisait du souci pour son adorable petite poupée. Bon sang, ce qu’elle pouvait aimer sa petite sœur ! N’importe quel psychanalyste suffisamment doué dans son domaine remarquerait immédiatement qu’aux yeux de Serena, Lin’ n’était pas une sœur, mais bel et bien une fille. Une fille qui était aussi précieuse à ses yeux que le plus fabuleux trésor qui soit. Tout en sortant le dessert, Serena retrouva son entrain habituel et son regard passa de Lindsay à Vitaly avec un nouveau sourire. « Vitaly part en voyage d'affaire à peu près en même temps que toi, n’est-ce pas chéri ? Je vais m’ennuyer sans vous deux. Mes deux amours qui s’éloignent à l’autre bout de la planète en même temps… ça va être horrible. Enfin ! Je vais prendre mon mal en patience. »



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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyMar 9 Juil - 22:35




Les pires histoires, sont des histoires de famille.
Lindsay & Serena & Vitaly


« Oui, j’imagine… En tous cas, j’espère aussi rencontrer quelqu’un d’aussi bien… » Je lançai un bref regard dans la direction de Lindsay, avant de sourire faiblement en songeant que ... La situation était vraiment difficile à gérer. A tel point, que je craignais de voir ma relation avec la plus jeune virer plus vite que prévu, à sa perte. Peut-être que l'un de nous deux finirait par craquer et abandonner en réalisant quel douleur nous allions infliger à Serena si tout ça finissait par se savoir. Bien sûr, je continuais d'espérer que nous parviendrions à mettre fin à notre relation, avant qu'elle ne soit découverte. Parce que bon ... Ca risquait de détruire beaucoup trop de relations. Et même, de personnes. Compte tenu des sentiments de Serena à mon encontre, apparemment toujours aussi forts, je ne doutais pas qu'elle en souffrirait sacrément. Or, ce n'était pas mon but du tout. Je culpabilisais vraiment de lui faire ça. Mais ... Je n'étais pas encore en mesure de contrôler mes sentiments. Y parviendrais-je seulement un jour ? Rien n'était moins sûr, malheureusement. Le fait était que tout ça était bien trop compliqué pour moi. Plus que ce à quoi je m'attendais quand nous commencions tout juste à nous laisser aller à cette envie irrépressible. Bref, c'était horriblement insupportable. Et pourtant, j'allais bien devoir apprendre à faire avec. Et tant qu'à faire, si j'arrivais à arranger un minimum les choses avec Serena, ce serait clairement la cerise sur le gâteau. Et ce n'était pas en demeurant aussi silencieux quand elle me déclarait ouvertement ses sentiments, que j'allais pouvoir arranger quoi que ce soit. J'en étais bien conscient, oui. Mais c'était plus fort que moi. Non seulement j'avais du mal à faire part de mes sentiments, mais c'était plus vrai encore avec un public. Et si la personne qui voyait ça, était l'autre femme pour laquelle j'éprouvais de réels sentiments ... Alors là, j'étais royalement foutu. Quand Lindsay profita de la distraction de sa soeur pour glisser sa main sur la mienne, j'eus un faible sourire. C'était sans doute sa façon à elle de me montrer qu'elle était là et qu'elle me soutenait. Etrange en sachant que c'était face à sa soeur. En grande partie tout du moins. Quand le sujet revint à Lindsay, je conservais le regard posé sur Serena. Plus encore quand je sentis à nouveau le pied de la jeune femme le long de ma jambe et en comprenant le double sens de ses paroles. Elle jouait vraiment avec le feu. Ca m'excitait autant que ça m'effrayait. Et je n'étais pas certain de savoir comment j'étais supposé réagir. Alors, à défaut ... Eh bien je ne réagissais tout simplement pas.

Je ne bronchai même pas quand Serena mit le doigt sur le problème. Logique que les profs n'aient pas mentionnés ce voyage. Ne manquerait plus qu'elle aille jusqu'à aller voir directement le corps professoral du lycée, pour comprendre pourquoi il n'avait pas été question de ce voyage avant ces derniers jours. « Il faudra que je te signe une autorisation j’imagine ?» Comme à chaque fois qu'elle se comportait comme une véritable petite maman avec sa propre soeur, je ne pouvais m'empêcher de me demander si ce n'était pas du à une quelconque frustration, en rapport avec le fait qu'elle n'était pas encore mère. Que nous n'étions pas parents. Une question qu'il faudrait sans doute que nous prenions la peine de soulever un de ces quatre. Si seulement on prenait le temps de discuter tous les deux, pour arranger un tant soit peu les choses. Parce qu'on ne pouvait vraiment pas dire que tout était rose entre nous. Et ça ne datait pas du début de ma liaison avec sa petite soeur. Bon sang, ça me faisait toujours aussi étrange de penser "petite soeur" et "liaison" dans la même phrase. « Vitaly part en voyage d'affaire à peu près en même temps que toi, n’est-ce pas chéri ? Je vais m’ennuyer sans vous deux. Mes deux amours qui s’éloignent à l’autre bout de la planète en même temps… ça va être horrible. Enfin ! Je vais prendre mon mal en patience. » Oh, vraiment ? En même temps ? Comme c'est étrange ! Quelle coïncidence ... Je fis mine d'arquer les sourcils de surprise, mon regard passant de Serena à Lindsay. « Vraiment ? Tu pars quand ? » Demandai-je avec intérêt. Je reposai ensuite le regard sur Serena, en affichant une vague grimace. « Et que tu sois seule pendant quelques jours, ne doit pas te servir d'excuse pour travailler deux fois plus ! » La taquinai-je en souriant en coin d'un air amusé. C'était un peu l'hôpital se foutant de la charité, il était vrai. Parce que j'étais un sacré mordu de travail et que c'était l'une des causes des désaccords et conflits au sein de notre couple. Mais ça ne m'empêchait pas pour autant de parfois lui faire la remarque à ce sujet. Comme elle même aimait à le faire avec moi finalement. C'était donc du donnant donnant.


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MessageSujet: Re: « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly « Les pires histoires sont des histoires de famille. » | Serena & Vitaly EmptyMer 10 Juil - 23:29



« Les pires histoires sont des histoires de famille. »
Serena, Vitaly & Lindsay



Alors que Serena s’éloignait, j’attrapais rapidement la main de Vitaly, comme pour lui assurer mon soutien. C’était tout de même assez risqué dans la mesure où Serena était à quelques mètres et pouvait à tout moment revenir. Et nous voir, main dans la main. C’est d’ailleurs pour cette raison que je lâchais rapidement sa main, espérant toutefois que Serena n’ait rien vu.  Ce serait sacrément con d’ailleurs ! Puis du coup, elle se poserait certainement des questions… Et c’était là où tout devenait vraiment dangereux pour nous. Mais il n’en était visiblement rien puisqu’elle évoqua aussitôt mon voyage. Le voyage que j’étais censé faire avec ma classe. Mensonges, évidemment. C’était simplement pour pouvoir quitter New York quelques jours, et partir avec Vitaly. Je jouais, encore une fois, avec le feu en faisant du pied à mon beau-frère. Et je fus légèrement déçue de ne pas le voir réagir, contrairement à la première fois où mon pied était venu taquiner sa jambe.  « C’est une excellente chose sans compter que tu vas probablement découvrir des paysages somptueux. J’avais passé un week-end en Espagne avec James juste avant que …» Je posai mon regard sur ma sœur, qui me paraissait alors légèrement troublée. « Avant que je ne sois diplômée.» J’acquiesçai doucement en affichant un léger sourire. « Et tu es allée où exactement ? » demandais-je avec un réel intérêt. Parce que j’aimais voyager et, même si cette fois-ci, je n’allais pas réellement en Espagne, j’espérais bien y mettre un jour les pieds. Pas autant qu’en France, certes, mais j’espérais tout de même y aller. Et puis, cela aurait sans doute paru étrange à ma sœur que je ne montre pas le moindre intérêt au sujet de son voyage en Espagne, surtout que j’étais censée y aller. « C’est étrange que tes profs n’aient pas évoqué ce voyage au cours de la dernière réunion.» Bien sûr qu’ils ne l’avaient pas évoqué, ce voyage. Tout simplement car il n’existait pas. Mais là encore, anticipant son étonnement, j’avais plus ou moins préparé une explication. Je n’avais plus qu’a espérer qu’elle l’avale.

« Ce n’était pas un voyage prévu pour nous à la base. Mais comme il n’y a pas eu assez d’inscriptions dans les autres classes, ils nous l’ont proposé. Et je suppose que ce n’était pas encore prévu ainsi lors de la dernière réunion… » C’était crédible, non ? C’était courant, les voyages qui, par manque d’inscriptions dans certaines classes, étaient ouverts à d’autres classes. Histoire de récuperer tout de même un nombre suffisant d’élèves. « Il faudra que je te signe une autorisation j’imagine ?» Ca aussi, je l’avais prévu. Je connaissais suffisamment ma sœur pour savoir qu’elle n’était pas du genre à prendre son rôle à la légère. Et si, généralement, c’était un bien, cela devenait légèrement problématique. « Oui, je l’ai mené d’ailleurs. Je vais la chercher, histoire que tu n’oublies pas de la signer… » Oui, ce voyage avait été créé de toutes pièces. Et ce, jusqu’à la fausse autorisation de sortie. A croire que j’étais devenue experte dans l’art de mentir et d’inventer des histoires.  Je m’éclipsais donc quelques minutes et allait au salon, chercher mon sac d’où je sortis finalement la fameuse autorisation. De retour, je la posais sur le coin d’un meuble, bien en vue afin que Serena puisse la signer dès la fin du repas.  « En tout cas mon cœur, si tu as besoin qu’on aille faire les boutiques pour t’acheter quelques affaires avant ton départ, n’hésite surtout pas. Le climat en Espagne n’est guère comparable aux températures capricieuses de New York.» Je souris légèrement en secouant doucement la tête de gauche à droite. « Ca devrait aller, je te rappelle que j’ai une garde robe bien remplie ! » Et pour cause, bon nombre des anciens vêtements de Serena, qu’elle ne portait plus, m’étaient revenus. Ainsi, je ne manquais de rien à ce niveau là. Et puis, je lui mentais déjà assez. Je me voyais difficilement, en plus, lui faire acheter des vêtements pour un faux voyage. D’autant plus que je ne savais pas réellement où Vitaly et moi allions partir. « Vitaly part en voyage d'affaire à peu près en même temps que toi, n’est-ce pas chéri ? Je vais m’ennuyer sans vous deux. Mes deux amours qui s’éloignent à l’autre bout de la planète en même temps… ça va être horrible. Enfin ! Je vais prendre mon mal en patience. » Tant qu’elle ne faisait pas le rapprochement entre nos deux absences, ça irait. Il fallait que cela passe pour une coïncidence, rien de plus. Sinon, nous étions foutus. J’haussai légèrement les sourcils et écarquillait les yeux, comme surprise d’une telle nouvelle.  « Vraiment ? Tu pars quand ? » Et Vitaly aussi fit semblant d’être surpris. Nous devions absolument demeurer crédibles… « Dans deux semaines, lundi matin pour être exacte. Et toi ? » demandais-je l’air de rien.





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