« Ça fera trois dollars ma petite dame ! » m’annonça l’homme des glaces. En hochant la tête, je sortis les trois billets et les lui donnait en échange de ma glace citron/fruit de la passion. Ce n’était pas tant que j’avais envie de manger une glace mais il parait que lorsque l’on vit un chagrin d’amour, il fallait manger de la crème glacée. Or, j’aimais que les sorbets donc peut-être que cela fonctionnerait tout comme. Il était quand même triste de se balader en plein Central Park, seule. Un ouaf m’arracha un sourire. « Je sais Ketchup, allez file t’amuser un peu mon gaillard ! » lui lançais-je avec un sourire qui se voulait brave mais la réalité était que je le trouvais toujours aussi triste. Voilà deux semaines que je n’avais plus eu de nouvelles de Chris. Deux longues semaines où j’avais attendu son retour comme un fidèle chien avant de me rendre compte qu’il ne reviendrait jamais. M. Bougon aka le lieutenant McNamara m’avait alors annoncé que j’attendais pour rien. L’appartement était un appartement de fonction et l’homme que j’aimais n’était pas celui auquel je pensais. Un mec du FBI. Je lui en voulais depuis pour m’avoir fait croire quelque chose pour mieux me l’arracher ensuite. C’est alors que mon chien aboya plusieurs fois sans que je n’en comprenne la raison. « Ketchup t’es où ?? » m’écriais-je inquiète avant de me mettre à courir dans la direction des aboiements. Il était là, en bonne santé en train de faire la fête à… Chris. Enfin non Kyle ! Ce dernier leva la tête vers ma direction et je sentis les larmes de colère et de tristesse affluer à mes yeux. Mon regard se perdit alors sur la femme pendue à son bras. Elle avait l’air plus jeune que nous –et pour la première fois de ma vie, je me mis à haïr quelqu’un de toutes mes forces. Je sifflais Ketchup pour le faire revenir, faisant rapidement demi-tour mais c’était sans compter sur Chris/Kyle qui me rattrapa bien vite. « Toi… Me touche pas ! » Grognais-je en le forçant à lâcher mon bras. « Je ne veux pas t’écouter, je te déteste ! Même ma glace préférée n’a plus aucun goût par ta faute » l’accusais-je en lui écrasant ni plus ni moins ma glace sur son torse. Qu’il aille au diable. « Va donc retrouver ta petite-amie et oublie moi ! »

On ne m'avait jamais dit que l'amour faisait aussi mal car si j'avais su combien, il était cruel d'assister au massacre de mes papillons, jamais je ne serais tombée amoureuse de Kyle McDouglas. Je n'avais plus goût à rien, même Buffy n'arrivait à me distraire car comme elle, on m'avait arraché le peu d'âme qu'il me restait. J'avais froid en plein été, les lutins ne m’amusaient plus. "Ketchup, ne tombe jamais amoureux d'une femelle car après tu seras malheureux comme moi. L'amour ce n’est pas gentil du tout. C'est comme faire l'amour avec un vampire. Il te mord puis il te suce avant de laisser ton cadavre encore chaud dans la première poubelle qui passe. Non seulement tu seras mort mais en prime tu sentiras mauvais" lui expliquais-je en soupirant, léchouillant ma glace sans grande envie, distrayant mon chien pour qu'il ne sombre pas dans la dépression comme moi. Je ne voulais pas claquer tout mon fric chez un psy. Au loin, je pouvais voir des couples se tenir par la main ou s’embrasser. Cela me blessait tellement que je ne pus m'empêcher de dire à une femme "Attention, il a peut-être une autre vie votre vampire et il suce d'autres femmes!" Il fallait bien que je la prévienne de la souffrance qui l'attendait. Moi, personne ne m'avait rien dit et j'avais foncé bille en tête dans l'amour pour au final me retrouver encore plus seule qu'avant. Autant dire que je ne m'attendais pas à me retrouver en face de Chris enfin Kyle. En plus, il n'était même pas seul, pleurant toutes les larmes de son corps de m'avoir perdu. Non, il allait bien et c'est ce qui faisait le plus mal je crois bien. Je me sentais une nouvelle fois rejetée, aussi, je tournais les talons pour quitter ce maudit parc pour la dernière fois mais c'était sans compter sur Kyle. Je ne voulais pas l'écouter car je savais que mon cœur lui pardonnerait sans problème. Je n'étais pas une fille rancunière de toute façon. "Oui je t'en veux! Tu es un assassin de papillons. Ils sont tous morts quand tu n'es pas revenu me chercher à l'appartement. Tu m'as menti, tu t'es servi de moi et tu m'as fait tomber amoureuse de toi. Tu n'avais pas le droit de m'apprendre à faire l'amour car j'arrive même plus à faire l'étoile de mer. Je te déteste mais ce n’est même pas vrai car je t'aime toujours mais ce n’est pas bien car tu as tué mes papillons" murmurais- je sans aucune force tant je me sentais faible devant lui. En plus, il était toujours aussi beau. "Je vais vous laisser" fit cette Lexie avant de partir en nous laissant seuls. "Tu lui mens aussi ou il n'y a qu'à moi?"

J’avais toujours pensé que si je me retrouvais face à Chris et que je lui disais clairement qu’il m’avait brisé le cœur –oui le fait de lui dire que mes papillons étaient morts, était pour moi, une façon claire, nette et précise de lui dire ; j’en ressentirai rien si ce n’est du soulagement. En fait, je me sentais encore plus mal qu’avant car je me sentais comme la pire des idiotes. Il avait après tout une vie bien à lui et tout n’était que mensonge en ce qui me concernait. Même cette fille que je soupçonnais à tort d’être sa petite-amie devait certainement mieux le connaitre. Avait-elle était son amante ? Après tout, je n’étais pas la seule idiote à faire l’étoile de mer non ?! D’ailleurs, je n’y arrivais même plus car oui, j’avais voulu me prouver que je pouvais reprendre ma vie où il l’avait laissé mais le résultat n’avait été que peu concluant. Je voulais son pénis et rien d’autre tout comme je voulais juste être à lui. « Je suis désolé... Low j’te le jure. Je m’appelle Kyle McDouglas et je travaille au F.B.I. Lexie le sait mais on m’a interdit de te le dire. Au départ c’était juste une mission par rapport à la secte mais ensuite... moi aussi j’ai eu des papillons. J’en ai toujours... » S’excusa-t-il en se présentant mais je le savais déjà tout ça puisque le lieutenant McNamara avait eu pitié de moi. Néanmoins, je sursautais à la mention des papillons. « Tu as des papillons toi aussi ? » lui demandais-je incrédule sans vouloir espérer une seule seconde que ce ne soit vrai. « Tu mens encore ou c’est vrai ? » lui demandais-je méfiante mais son regard semblait criant de vérité si bien que je fondais littéralement en larme en me blottissant contre son torse. « Pourquoi les miens, ils sont morts ? Moi je les aimais bien mes papillons » bafouillais-je en glissant mes bras autour de sa taille comme pour le retenir, pour ne pas qu’il s’éloigne. « Je t’ai attendu longtemps et tu n’es jamais venu. J’ai cru que tu étais mort et quand on m’a dit qui tu étais, j’ai voulu te retrouver pour te taper mais je n’ai pas envie de te faire du mal… » Reniflais-je en essayant maladroitement mes joues encore striées de larme. « Tu as des papillons mais est-ce que ça veut dire que tu veux encore de moi ? »

Je me sentais tellement bien dans ses bras, réchauffée par son étreinte et par ses mots. Je pensais qu’il ne m’aimait pas, qu’il se fichait de moi depuis tout ce temps mais il m’aimait. Du moins c’est ce qu’il me disait mais je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance à nouveau car il m’avait brisé le cœur et pire, il avait tué mes papillons. Pourtant, sous ses paroles, je me sentais revivre, je me sentais tellement bien que mes larmes se tarirent comme si le soleil avait enfin retrouvé l’adresse de mon cœur. « Le soleil il est revenu dans ma tête, peut-être que les papillons vont renaitre » murmurais-je en me détachant légèrement de lui pour plonger mon regard dans le sien. « Cela me faisait bizarre de t’appeler Kyle… Monsieur Bougon m’a dit que tu devais réussir à me convaincre de témoigner contre mentor mais je ne peux pas. Pas encore ! Si je le fais, on va m’envoyer dans une autre ville sous une autre identité et moi j’aime mon prénom, c’est comme celui de la sorcière dans buffy sauf que je n’ai pas de pouvoir et que je ne deviendrais pas lesbienne » commençais-je « mais tu m’as fait mal comme Oz a fait mal à Willow quand il l’a trompé avec cette louve. Bien sûr, c’était son instinct de loup garou qui a parlé mais quand même, il a blessé Willow et elle, elle n’avait plus goût à rien comme moi. Même qu’elle voulait que Spike la morde et moi aussi je voulais qu’on me morde et qu’on me suce le sang car mon cœur battait que pour toi alors sans sang, il n’aurait plus battu et j’aurais pu t’oublier » terminais-je avant que les larmes ne reviennent à mes yeux « mais je ne veux pas t’oublier, je veux t’aimer et que tu m’aimes aussi. Je veux faire l’amour avec toi encore, je veux pouvoir te prendre la main, je veux pouvoir t’embrasser, je pouvoir faire ce que les amoureux ils font et que tu avais commencé à me montrer… Je veux pas que tu m’abandonnes à nouveau » murmurais-je en me mettant sur la pointe des pieds pour déposer un léger baiser sur ses lèvres. « Oh.. Y a un papillon qui vient de revivre ! » M’exclamais-je avant de l’embrasser avec plus de passion, gémissant de plaisir de retrouver ses lèvres et mes papillons.