Rude journée en perspective, surtout avec la nuit de garde que Lyanna venait juste de passer. Il n’y avait pas de quoi la mettre dans une excellente humeur, mais si elle devait s’énerver contre quelque chose, ce serait plutôt contre un corps à autopsier plutôt que contre l’un de ses deux assistants. « Vous vous démerdez mais que j’sois pas dérangée » avait-elle grognée, un café ultra serré à la main histoire d’éviter tout endormissement potentiel. Mais Frey n’avait manifestement pas eut la bonne idée de servir de filtre à visiteur intempestif puisque l’italienne ne mit pas longtemps avant d’entendre son nom de famille… « Tiens, tiens. En général c’est pas bon signe quand la fliquaille bien à vous… pardon, FBI » s’était-elle reprise non sans lui serrer la main tout de même… il n’y avait pas de sauvage ici. « J’vais pas me présenter, vous me connaissez déjà. Que me vaux l’honneur ? Faites concis parce que j’ai plusieurs cadavres sur le feu là. » D’ordinaire, Lyanna n’était jamais contre donner des informations au FBI, à la CIA, à la NYPD mais là, en l’occurrence, elle se trouvait être très occupée et discutailler ne semblait pas du tout dans ses plans… du moins jusqu’à ce qu’elle ne tilt sur le nom venant de lui être donné. « McDouglas… comme dans Ecosse, scotch whiskey et Caine ? » lança-t-elle au hasard tout en observant son interlocuteur avec une petite moue. Pitié, qu’elle n’ait pas à supporter le côté maman poule d’un éventuel membre de la famille parce que ce n’était définitivement pas le bon jour pour ça. Lyanna ne le quittait pas des yeux, haussant même les sourcils comme si cela pouvait l’inciter à répondre, ne sachant guère si elle devait s’attendre au pire pour agir de façon naturelle. De toute façon, elle réagissait toujours de la même façon, même avec son propre boss… « J’suis censée trembloter devant le silence ? »

A partir du moment où Lyanna sut qu’il s’agissait du frère de Caine, l’option « visite de courtoisie » lui parut aussitôt à éviter. Après tout, il ne fallait pas la prendre pour la dernière des courges, ou pour la première des idiotes… l’italienne avait suffisamment vécu pour savoir que certaines personnes étaient assez pénibles pour se mêler de la vie sentimentale de leurs frères et sœurs. Bah, Lyanna ne pouvait pas comprendre : elle n’avait ni frère ni sœur et pour le coup, cela lui semblait parfait ainsi ! « Mouais, mouais, mouais… son frangin, hein ? Si t’étais pas en uniforme mon chou je penserais illico à une visite louche ! » lâcha-t-elle sans douceur, juste histoire de mettre les points sur les virgules. S’il était présent pour la jauger, il allait rapidement tomber sur un os : déjà qu’elle ne supportait pas qu’on vienne marcher sur ses plates bandes lorsqu’elle bossait, ce n’était pas pour recevoir un jeune couillon désireux de protéger un frère sachant, par ailleurs, se débrouiller comme un grand garçon. « Poli ? Haha » ricana-t-elle subitement non sans continuer à checker ses dossiers en cours, qui représentait une belle pile. Cela prouvait au moins qu’elle ne se tournait pas les pouces, bien au contraire, et qu’elle avait autre chose à faire que de rassurer un adolescent attardé. « On en n’est pas encore au stade de la présentation à la famille et de ce genre de conneries… oh peut-être que ça viendra mais quelque chose me dit que c’est plutôt la curiosité qui a guidé tes petits petons ! Oh je doute pas que tu sois un type suuuper poli… mais techniquement parlant ayé, tu m’as saluée ! Considère ta corvée terminée. » Lyanna n’était pas froide une seconde, la preuve, elle arborait un sourire éclatant bien que légèrement moqueur sur les bords. Disons simplement que tant qu’il ne lui aurait pas donné la vraie raison de sa visite… elle ne risquait pas d’y mettre du sien.

Autant dire que l’italienne ne mit pas longtemps avant d’esquisser un petit rire moqueur face à sa réaction. « Si tu veux. Kyle. Tu t’offusques pour un surnom alors que tu as tutoyé en premier… ça, c’était impoli… mon chou ! » Lyanna n’était pas femme à se laisser dicter sa conduite dans son antre surtout qu’elle n’avait aucunement demandé la visite du jeune frère de Caine. Inutile de la prendre à nouveau pour une courge, la piquante brune avait oublié de ne vivre que de l’air du temps et de ne jamais côtoyer la gente masculine. Elle en connaissait des machos, des salopards et autres joyeusetés du même genre et sans aller jusqu’à faire un cliché de ce fameux Kyle, elle ne lui faisait pas confiance par principe et pour la beauté de la chose. « Bieeeeen ! Maintenant que tu as avoué la vraie raison de ta visite on va pouvoir avancer » ajouta-t-elle avec un petit côté narquois, Lyanna faisant preuve d’une moquerie dont elle était bien loin d’être dotée en présence de Caine. A ceci près que si l’écossais ne lui donnait jamais de raison d’être mauvaise, son cadet pourrait très vite lui donner de multiples raisons d’être limite hargneuse. « N’empêche, j’ai envie de dire heureusement que tu ne cherches pas à m’en dissuader parce que tu tomberais sur un os. La surprotection de la part du cadet… aouch que c’est démodé. Je ne dis pas que tes intentions ne sont pas pures comme du cristal mais tu vois… je ne pense pas que Caine soit malheureux avec moi. Mais je comprends pourquoi tu es ici, ce n’est pas sans logique. Après tout, t’es un humain avec son petit palpitant, pas une saloperie de robot. » Et ce bien que Lyanna soit parfois capable d’être un parfait robot enchaînant les gardes comme on enchaînerait les cafés le matin au réveil.

« Hey hey, viens pas me reprocher ce que tu as démarré en premier, je ne faisais que noter la chose, point barre. Veut pas dire que ça me dérange ! Quant à l’âge, ça dépend quel âge tu as… en théorie on ne demande pas son âge à une femme, alors dis le tien et je te dirai le mien ! » Irritante, c’était un mot assez bien pensé pour définir ce qu’elle pouvait provoquer chez autrui lors d’une première rencontre. En vérité, on aimait comme on haïssait cette femme. Lyanna possédait des méthodes brutales, directes, et tellement grossières parfois qu’elle choquerait le loubard le plus dur à cuire de la création. L’italienne n’avait pas pour habitude qu’on lui résiste car sous des dehors durs et même parfois impossibles d’accès, elle ne possédait pas la moindre cruauté. Elle testait son interlocuteur, voilà tout. « J’ai entendu parler d’une certaine Cassidy » dévoila-t-elle sans une once d’hésitation. « Alors c’est ça le jeu final, voir si je suis une bitch comme elle ? Je ne sais pas si je dois trouver ça normal ou être vexée, car elle et moi ne jouons pas du tout dans la même cour si tu vois ce que je veux dire… primo, notre relation est trop récente pour envisager mariage, gamins et autres choseries du genre. Deuzio, je n’ai pas l’intention de le cocufier pour la simple et bonne raison que je tuerais quiconque me ferait la même chose… et tercio, je n’ai jamais dit que ta manœuvre était ridicule et si c’est de la moquerie que tu sens chez moi, je peux te conseiller un excellent ophtalmo qui est aussi un excellent collègue. » Lyanna afficha subitement un sourire canaille lui donnant une affreuse tête à connerie mais le pire, c’est qu’elle pensait ses mots. Elle ne jugeait pas réellement ce fameux Kyle, elle voulait surtout savoir ce qu’il avait dans le ventre, exactement comme lui. « Et non, je n’ai ni frère ni sœur. Du moins de sang parce que ça ne m’empêche pas de veiller sur certaines personnes de ma connaissance. C’est bon je vais éviter le pilori et pouvoir t’offrir un café immonde de cafet’ d’hosto maintenant ? »

« T’as fini de croire que je vais tout prendre comme un reproche ? J’ai vingt-huit piges, pas dix ! » nota-t-elle tout en donnant son âge et en évitant bien évidemment la sempiternelle remarque qu’elle aurait très bien pu faire sur l’âge de Kyle. Il était plus jeune oui et alors ? Lyanna était terriblement bien placée pour savoir qu’un adulte d’une soixantaine d’années peut se conduire comme un véritable gamin – elle en faisait régulièrement l’expérience avec son propre père – et quelqu’un dans la vingtaine se montrer au contraire capable de trésors de maturité. Tout le monde ne grandit pas au même rythme, il faut croire… surtout qu’elle n’était personne pour lui jeter la pierre, pas alors qu’elle savait être aussi mature que gaminette quand elle s’y mettait. « Mais si on suit ton raisonnement… ça veut dire que ton frérot est discret sur sa vie et que tu empiètes un peu sur son jardin secret, non ? Parce que je présume qu’il n’est pas au courant de ta visite… sinon ce serait pas fun » reprit-elle non sans ironie avant de le conduire à la cafétéria, où elle fut moult saluée par des collègues médecins, chirurgiens et autres infirmières qu’elle côtoyait à longueur de journée et avec lesquels elle pouvait presque s’estimer proche. Ce n’était pas sa faute, Lyanna s’attachait très facilement aux gens. « Candou ma biche tu nous fais deux cafés serrés s’teuplait ?? » lança-t-elle à la volée avant de ne se tourner vers Kyle. « J’te laisse le champ libre pour mettre ta menace à exécution » plaisanta-t-elle avant de ne choisir elle-même une table histoire d’être installée pendant qu’il passait commande à son tour.

Lyanna l’attendait à la table tandis qu’il revenait avec deux donuts, l’invitant ensuite à s’asseoir en face d’elle en lui présentant le café qu’elle avait commandé pour lui. Elle n’avait pas réellement de mal à le cerner, elle était même plutôt surprise qu’ils soient capables de boire un simple quelque chose sans se sauter à la gorge ou « être sur la défensive » comme il le disait si bien. Pourtant, l’italienne avait mille fois plus de raisons que Kyle d’être sur la défensive. Il venait carrément à son boulot pour la connaître sous le fallacieux prétexte qu’elle côtoyait son frère… alors qu’elle n’avait aucun compte à lui rendre à priori, et surtout pas alors qu’il était de quatre ans son cadet. Mais ses parents l’avaient bien élevée, il faut croire, et sous des dehors fous et brutes de décoffrage, Lyanna cachait une sorte d’empathie dont elle savait très bien faire preuve, même si elle travaillait dans une morgue et non pas à l’encontre des patients pour découvrir leurs pathologies propres. « Et si ton frangin apprend que tu es venu me faire subir genre un interrogatoire, tu penses qu’il va faire la danse autour du feu de camp ? J’en doute. Ca m’étonne de ta part… je pense que tu sais mieux que moi que ça va péter entre vous, et pourtant tu viens quand même, et sur mon lieu de travail. Bah, au moins ça prouve que t’es couillu comme type mais pas sûr que ce soit très fin en soi. » Lyanna était franche, cela restait une extraordinaire qualité chez elle, quoi qu’on en dise. Il savait à quoi s’en tenir, c’était l’énorme avantage au moins ! « On est dans un hosto et je dirige mon service… heu logique que tout le monde me connaisse, surtout que j’ai une grande gueule même si à mon avis t’as des yeux et des oreilles dont tu t’en es rendu compte tout seul. Je paye pas les gens pour m’aimer, c’est quoi ces conneries ? »

« Un mec qui avoue avoir eu tort ? T’es une rareté, je lève mon verre enfin mon café à ta santé tiens pour la peine ! » D’accord, cela pouvait apparaître comme une provocation mais dans la bouche de Lyanna, c’était franc, sincère et pensé. Elle leva donc son gobelet de café pour saluer son côté « je n’ai pas peur de prendre de risques et d’admettre par la suite que j’ai pu faire de la merde » et ce sans même éprouver la plus petite hésitation. Après tout, Lyanna n’était pas exactement quelqu’un qui tourne six fois autour du pot pour avouer quelque chose, bien au contraire. Elle savait plutôt être quelqu’un brute de décoffrage, quitte à s’excuser platement par la suite parce qu’elle avait blessé les fiertés des uns et des autres au passage. « Désolée, après plusieurs gardes d’à filée, le second degré, je le capte mal ! » s’expliqua-t-elle aussitôt sans même être vexée, car si l’italienne avait un tempérament flamboyant, avant de la vexer réellement, il fallait se lever tôt et y aller de façon nettement plus fulgurante que cela. « Mais tu sais quoi ? Le boulot ça fait pas tout dans la vie, c’est pas interdit de s’ouvrir à autrui et de rencontrer des people. Au pire, si t’es du genre timide, les sites de rencontres c’est pas pour les chiens ! Mais t’as aucune damoiselle qui te bats du cil comme il faut au FBI ? » La brunette avait presque du mal à l’imaginer. Après tout, bien qu’il n’ait que vingt-quatre ans, il avait oublié de ne pas être fin d’esprit ou attirant physiquement… quel gâchis ! « Toujours bosser à la morgue ? Pas forcément. J’ai été dans plusieurs services vu que j’ai deux diplômes, un d’anatomopathologiste, qui est le vrai titre de mon boulot, et un en pédiatrie. J’aime bien faire les deux en fait mais d’un autre côté, en tant que morticole, je vais aussi sur le terrain, sur des scènes de crime… l’adrénaline, y’a rien de mieux, un peu comme si tu retirais son bistouri à un chirurgien, ben il pleurerait le pauvre coco ! En tout cas ouais, mon boulot me botte ça c’est clair et puis je ne voulais surtout pas faire comme mes parents… l’un bosse pour la NSA et l’autre pour la CIA alors merci mais non merci ! Pas d’offense hein, mais… pas pour moi d’être en mode robot, je pense que ça se voit facilement sur ma tronche. »

« Haha un bourreau de travail !! Popaaaaaain !! » s’exclama Lyanna avant d’éclater de rire, se mettant à douter de l’effet du café sur sa personne, bien qu’il soit pleinement de notoriété publique que l’italienne soit toujours habitée par cette adorable folie faisant son charme. Sûrement était-ce ce pour quoi Caine avait craqué en premier, du moins c’est ce qu’il se plaisait à lui dire lorsqu’ils venaient à en parler. « Alors primo je suis pas « trèèès » intéressée par ta vie privée, c’est pas comme si j’étais en mode « je vais t’arracher ta chemise et le reste de tes fringues si tu causes pas », et puis deuxio… merde c’est évident, je suis une nénette, donc j’aime les potins, CQFD ! Même si je suis une tombe. Ce qui est dit ici ne sortira pas d’ici ! Okay ça fait limite propagande mon histoire bordel faut que je revoie mes classiques d’urgence… » Lyanna émit une légère moue avant de boire une nouvelle gorgée de café et de s’enfiler une bouchée de donut non sans pousser un petit « huuuumm » tout à fait significatif dans la foulée. Cela ne l’empêcha pas d’émettre un petit sourire à la fois amusé et taquin dans les quelques secondes qui suivirent, car effectivement, l’italienne avait le feu sacré pour ce qu’elle faisait. En fait, elle était toujours passionnée pour tout ce qu’elle entreprenait mais ça, Kyle n’était pas censé le savoir vu qu’il ne la connaissait pas encore suffisamment. « Je suis de la race de ceux qui partent du principe que si t’aimes pas ce que tu fais, t’as plus qu’à te flinguer. Avant, on ne pouvait pas dire que j’avais autre chose que mon boulot alors bon… ça te sauve une femme ce genre de connerie, faut pas croire ! Mais t’as l’air d’aimer à fond ton taff en même temps, donc je vais pas faire genre j’ai honte de passer parfois quatre jours sans dormir ! Mais chuuuuut ce sera notre pitit secret hein… »

« Mouais bon celle là je te l’accorde… toutes les femmes ne sont pas adoratrices de potins mais je peux t’assurer que toutes celles que je côtoie ici le sont, voilà pourquoi je le suis devenue à mon corps défendant !! » s’expliqua Lyanna non sans quitter son habituel sourire taquin car après tout, c’était extrêmement facile que de heurter Kyle d’une seule parole, comme s’il était un petit chaton dans une énorme fosse aux lions. Pourtant, ce n’était pas faute de tout mettre en œuvre pour essayer de le mettre à l’aise mais il restait tout de même en retrait. « Aouch je vois effectivement… donc tu es l’un de ces fameux cœurs brisés et tu penses que personne ne pourra penser tes blessures ? Réducteur comme façon de penser mais je ne te jette pas la pierre, j’étais pareille il fut un temps. » Pourquoi, au juste, Lyanna avait un tempérament aussi extravertie et une telle folie de caractère ? Parce que c’était une écorchée vive, pardi… mais loin d’elle de s’épancher sur la chose et aller jusqu’à dire à un presque parfait inconnu qu’elle avait été enceinte et perdu son bébé à sept mois à cause d’un viol. Sa douleur n’avait pas le même nom mais n’en restait pas moins on ne peut plus insupportable et inconsolable, même si elle n’avait que dix-sept ans au moment du drame. « Haha, jolie façon de te raccrocher aux branches ! T’inquiètes, je ne l’avais pas pris pour moi, je sais que l’ex-femme de Caine était une bitch dans les grandes largeurs » reprit-elle avant de hausser les épaules, preuve qu’elle ne lui jetait pas la première pierre, bien au contraire. « On peut dire que tu sais marchander dans ton genre, t’ira loin toi ! Plus sérieusement non, je ne serai pas celle qui va vendre la mèche, c’est pas mon style et puis ça prouve que y’a pas complètement marqué « Cruella » sur mon front au moins, c’est rassurant ! » Lyanna lui offrit un sourire des plus francs, lui donnant certes une tête à connerie mais dont il ne pouvait pas douter de la sincérité.

« Exactement, un très long temps avant Caine puisque j’avais dix sept piges, j’en ai vingt-huit donc comme quoi, je crois que je suis mille fois plus rancunière ou longue à cicatriser que ton frangin… et toi, récent ton chagrin d’amour ? » demanda subitement Lyanna avec un sérieux lui ressemblant peu, sûrement en vue de prouver qu’elle n’avait pas la moindre intention d’être intrusive dans la vie de Kyle mais plutôt désireuse de lui montrer qu’elle voulait faire des efforts. « Ah ouais, c’est Caine qui t’a appris ? Je prends bonne note, se méfier de son sourire charmeur en cas de fight, question de survie pour mon orgueil ! Mais ouais t’as pas prétendu que j’étais Cruella, j’extrapole un peu mais que veux-tu, j’essaye de te dérider car même si je suis morticole, je rigole pas qu’à chaque fois que je me brûle ! D’ailleurs, t’as pensé à ensoleillé un peu ta vie ? Genre en rencontrant des gens et en faisant pas uniquement la bonne vieille combi « métro, boulot, dodo, popo ? » Non parce qu’à ton âge, c’est quand même tristou d’être solo… j’te parle en connaissance de cause, parce que moi je suis restée des années à ruminer ma connerie et à m’intéresser qu’à mes études puis à mon taff. Dac, médecine c’est pas piqué des hannetons mais quand même ! T’es pas aussi con que moi alors… j’veux bien même te donner un coup de main et des tuyaux, j’suis trop sympa hein ? T’en trouveras pas beaucoup des belles-sœurs comme moi, et en prime t’as vu, je suis modeste juste pour tes beaux yeux ! » Au moins, elle n’engendrait pas la morosité, c’était le moins que l’on puisse dire…

« Je sais que t’as rien demandé mais qu’est-ce que tu crois, je suis quelqu’un de magique, même pas besoin de me demander de faire un truc ! Elle est pas belle la vie ? Allez fais pas la gueule, je ne suis pas si horrible que ça tu verras, on s’y fait à force de me côtoyer » s’amusa-t-elle à lui rétorquer, pas intimidée pour deux sous de ce semi refus que Kyle avait tenté de lui envoyer. D’ailleurs, elle leva son café histoire d’adoucir le « choc » de sa proposition, non sans lui faire un clin d’œil ainsi qu’un sourire éclatant pour la peine. Hélas, son biper la rappela bientôt à l’ordre, avant même qu’elle n’ait pu finir son donut ou son café… elle avala deux nouvelles bouchées du premier et but le restant du deuxième à toute vitesse avant de faire un bisou sur la joue du frère de Caine pour s’excuser de ce départ précipité mais après tout, le boulot c’est le boulot, et quand on est médecin, impossible que de le mettre en veilleuse ou de l’oublier ! « Je te dis à une prochaine Kyle, c’était un plaisir que de faire ta connaissance et n’aie crainte, motus et bouche cousue à qui tu sais ! N’hésite pas à repasser mais là, le devoir m’appelle ! » Aussitôt, Lyanna fonçait dans le couloir, remerciant le ciel d’avoir pensé à mettre des baskets et non pas des ballerines ce matin…

TOPIC FINITO **