Azariel & Shaun ❝ freaking bad memories ❞

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AZARIEL & SHAUN

❝ freaking bad memories ❞

On ne pouvait pas dire que j’avais passé une bonne journée. Enfin, cette journée m’avait surtout fait remonter trop de souvenir de mon passé, moi qui avais pourtant toujours essayé de tourner la page. Il était vrai que mon métier ne me permettait pas de complètement tourner un trait dessus, mais je ne pensais que je tomberai sur un jeune ayant exactement la même histoire que la mienne. En effet, en vérifiant un dossier dont un de mes collègues s’était occupé, j’ai été frappé par la ressemblance de notre passé. Ce jeune homme avait dix-sept ans et avait une sœur de six ans sa cadette. Il a été placé avec elle en famille d’accueil lorsqu’il avait treize ans avec celle-ci, après avoir perdu ses parents. Interrogé par cette si grande similitude entre nos histoires, seules les dates de naissance étant différentes, j’ai commencé à m’inquiéter. C’était donc dans cet esprit que j’étais allé faire un tour dans sa famille d’accueil, me disant que je n’avais aucune raison de m’en faire. Après tout, en quinze ans, les services sociaux s’étaient grandement améliorés et surtout, les contrôles étaient beaucoup plus fréquents. Et pourtant, malheureusement, j’avais eu raison de m’en faire. À la seconde où j’avais passé la porte d’entrée, un mauvais pressentiment m’avait envahi. L’habitation empestait l’alcool. J’avais alors appelé le jeune homme, d’une voix tremblante. Lorsqu’il est venu m’accueillir, mon sang se glaça et mes poils s’hérissèrent. Son nez semblait avoir été cassé et je pouvais apercevoir des bleus sur ses bras. C’est après une longue conversation, entremêlée d’explications, de colère et de pleurs, que je décidai d’appeler mon collègue. Même si cette situation était enfin terminée pour lui et que j’avais réussi à convaincre un foyer que je connaissais de les prendre, lui et sa sœur, je devais bien avouer que cela m’avait secoué. Des souvenirs, que j’avais tant cherché à enfouir et cacher dans une toute petite partie de mon cerveau, me revenaient d’un coup. Je revoyais son poing cognant ma joue, ses pieds shootant dans mon ventre comme s’il s’agissait d’un ballon de foot ; et surtout, je le revoyais tentant de lever sa main sur ma douce, ma précieuse Lexie. Allez, il fallait que je referme la boîte et que je me reprenne. J’avais rendez-vous avec Shaun sur le terrain de basket qui venait d’être inauguré sur la plage de Coney Island et il ne fallait pas qu’il me voie ainsi. Il ne pouvait pas me voir ainsi.

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Cela faisait dix minutes que j’étais arrivé sur le terrain de basket. Pas de trace d’Azariel mais ce n’était guère étonnant puisque j’étais arrivé en avance. Je trainais ici et là depuis mon réveil, avançant au radar durant toute la journée comme pour me convaincre de ne pas retourner me coucher sous la couette pour un peu de repos. Il faut dire qu’Anaé m’avait tué cette nuit –non pas de la plus graveleuse des manières ; en ayant des envies toutes plus farfelues les unes que les autres. Cela avait commencé par des fraises et comme j’avais prévu le coup, je n’avais pas été forcé de quitter le bateau mais le problème avait été plus coriace quand il avait fallu que je trouve des poireaux à deux heures du matin. Sérieusement, des poireaux ?! Après avoir tourné une bonne heure en faisant le tour de toutes les supérettes de nuit, j’avais fini par en trouver pour revenir à la marina, tout content de moi. Et qu’est-ce que j’avais trouvé ? Ma douce et tendre princesse dormant du sommeil du juste ! Elle a eu de la chance que ce soir-là, elle était magnifique éclairée par la lune pleine car sinon, je la foutais à la flotte manu militari. Bref, je m’étais recouché pour être réveillé cette fois-ci une demi-heure plus tard. Elle voulait autre chose et cela avait duré toute la nuit jusqu’à ce que j’abandonne et la fuit comme un lâche. Bon ok, elle voulait réviser ses cours tranquillement et comme je n’arrêtais pas de l’emmerder à grogner à tout va, elle m’avait foutu dehors. Autant dire que la proposition de mon ami d’aller se faire une partie de basket était tombée à pic et voilà pourquoi j’en étais là, à shooter à trois points pour passer le temps. Il termina par arriver et comment dire : « Mec, tu as une sale tête on croirait que tu viens d’enterrer la reine d’Angleterre ! » plaisantais-je tout en lui lançant le ballon, m’approchant ensuite pour le saluer d’une franche accolade. « Je sais, en fait tu sais que tu vas perdre alors tu as déjà commencé à creuser ta tombe ! Allez fais pas cette tête, je te laisserai peut-être gagner dans ma grande bonté d’âme ! »

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Je marchais plus lentement que d’habitude, me laissant porter par mes douloureuses pensées. Je ne regardais pas l’heure et ne m’aperçus donc pas que j’étais tout simplement en retard pour mon rendez-vous basket avec Shaun. Alors qu’il ne me restait à peine cent mètres à parcourir pour rejoindre le terrain, je m’arrêtai et fis une pause. Je pris une grande inspiration puis expirai longuement, avant de recommencer à plusieurs reprises, pour tenter de retrouver mon calme habituel. Me sentant un peu mieux, je parcourus les derniers mètres restants et retrouvai mon ami. Apparemment, mon malaise intérieur se remarquait également à l’extérieur, parce que Shaun me fit une réflexion. Un petit rire nerveux m’échappa tandis que je rattrapais le ballon qu’il m’avait lancé. « Oui, c’est ça, tu me connais, je n’aime pas perdre ! » tentai-je de lui répondre avant de lui renvoyer le ballon après avoir fait quelques dribles. « Comment va Anaé ? Pas trop dur de satisfaire les besoins les plus farfelus d’une femme enceinte ? » lui demandais-je avec un sourire en coin. Il fallait que je change de sujet et celui-ci me semblait parfait, puisqu’en plus je pouvais le taquiner. Et je savais qu’il prenait vite, ce qui rendait le tout encore plus amusant. Et je devais bien avouer que j’avais besoin d’un bon divertissement en ce moment. Spécialement en ce moment, après la journée que j’avais passée. Il ne fallait plus que j’y pense. Shaun s’était déjà rendu compte que je n’étais pas au meilleur de ma forme, et même si nous étions amis depuis un bon moment maintenant, je ne me sentais pas encore prêt à lui faire de telles confidences. Je savais pourtant que cela me ferait du bien d’en parler, surtout aujourd’hui, mais je n’en avais tout simplement pas le courage.

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D’un naturel avenant, j’étais une personne franche qui ne mâchait rarement ses mots si bien que même si j’étais plutôt du genre sociable, je n’avais guère beaucoup d’amis. Il fallait me connaitre pour appréhender mon humour et mes réflexions. Des fois, j’étais blessant –je voulais bien l’admettre ; mais ce n’était pas dans ce but-là ! J’adorais manier l’ironie, le sarcasme ainsi que la dérision et je pouvais très facilement me foutre de la gueule de quelqu’un tout autant que la mienne. Je partais du principe que je ne ferais jamais à autrui ce que je n’aimerai pas qu’on me fasse. Ok, je me vexais aussi très rapidement mais je n’ai jamais dit que j’étais parfait ! Loin de la même. Toutefois, on pouvait me reprocher beaucoup de chose comme ma fierté, mon caractère de merde, mes réflexions à deux balles mais on ne pouvait nier que j’étais quelqu’un à l’écoute de mes amis. D’ailleurs, je n’hésitais pas à ruer dans les brancards quand il était question de voler au secours d’un proche. Il n’était pas étonnant que je passe beaucoup de temps comme bénévole dans un foyer pour jeunes adolescents à problème. C’était par cet intermédiaire que j’avais rencontré Azariel et depuis, il nous arrivait fréquemment de nous retrouver derrière un ballon pour discuter de tout et de rien comme aujourd’hui. « Putain m’en parle pas, je n’ai pratiquement pas dormi de la nuit, je te raconte pas comme j’ai les yeux qui se croisent. Tu peux me dire quel est l’intérêt du poireau quand on est en plein été et qu’il fait une chaleur aussi torride ? J’ai tourné pendant une heure et quand je suis rentrée, madame pionçait comme une bienheureuse… Heureusement que je l’aime car je me suis retenue de lui balancer un seau d’eau froide pour la réveiller » râlais-je « Mets jamais une femme en cloque, elles sont pires que des démons !! » soupirais-je « Et sinon toi, ça va ? C’est pas la grande forme à ce que je vois »

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J’éclatai de rire en imaginant Shaun faisant le tour de la ville en pleine nuit à la recherche d’un épicier d’ouvert, puis le désespoir qu’il avait dû ressentir en la voyant endormie en rentrant. Au moins, ça avait marché, je me sentais déjà mieux ! « J’imagine très bien la scène, en effet ! » Je n’avais que peu d’amis, n’étant plus vraiment sociable depuis le temps. En fait, je n’avais que deux amis : Shaun et Lea. Quoique cette dernière m’évitait ces derniers temps, et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi. Bien sûr, son connard de petit ami lui avait demandé de choisir entre nous deux et elle avait donc dû me choisir – après tout, qui choisirait une personne lui demandant de renoncer à son meilleur ami ? Mais bon, j’avais quand même l’impression qu’elle m’en voulait et surtout faisait tout pour m’éviter. Avec Lexie, elle était pourtant la seule à savoir pour mon passé et je devais avouer que cela me ferait mal si notre amitié se terminait, surtout au vu de la difficulté que j’ai à me confier. Pas que j’avais honte de mon passé, au contraire j’étais plutôt fier d’en être arrivé où j’en étais, et cela sans l’aide de personne – même en dépit d’eux. Je ne savais pas pourquoi je n’arrivais pas à m’ouvrir en fait. Lexie arrivait à en parler à ses amis, pourquoi pas moi ? Shaun par exemple, je savais qu’il m’écouterait, et que cela ne changerait rien à notre relation à par nous rapprocher. Et pourtant, je n’arrivais tout simplement à en parler avec lui. « Faut déjà que j’en trouve une de femme ! Lexie les chasse toutes je te rappelle ! » J’étais en effet incapable d’en garder une. Shaun pensait d’ailleurs que Lexie leur disait que j’étais gay ou que j’avais le sida ou un truc du genre. Peut-être, je n’en avais aucune idée. Je me forçais à faire un petit sourire en l’entendant me demander comment j’allais, même si le cœur n’y était pas vraiment. Il avait bien sûr compris que quelque chose n’allait pas. « Oh tu sais, mauvaise journée c’est tout … » J’espérai qu’il n’insisterait pas, même si j’en doutais fortement, le connaissant.

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« Si tu évitais aussi de lui présenter tes copines, tes relations auraient une espérance de vie légèrement plus rallongée » plaisantais-je avant d’hausser les épaules en faisant tourner le ballon sur mon doigt. « Remarque, avant Anaé, on ne peut pas dire que j’ai eu des supers exemples en matière de stabilité ! » soupirais-je car cela me faisait repenser au passé. Une période que je préférais oublier tant il était ponctué de déception et de trahison. Tout avait commencé avec Melinda. Elle était un peu plus vieille que moi, cadre dans une grande entreprise et j’avais bêtement cru qu’elle était la femme de ma vie. Notre relation avait duré deux ans avant que je ne la demande en mariage. Ce jour-là, elle avait éclaté de rire pour m’annoncer que je n’étais rien d’autre qu’un amusement car elle était mariée. J’étais tombé de haut ce jour-là. Je crois que je ne m’en suis toujours pas remis même si Anaé avait pansé la majorité des blessures que cette femme m’avait infligées. Ensuite, il y avait eu Joyce, même profil que Melinda mise à part qu’elle n’était pas mariée et qu’elle m’avait fait croire que j’étais stérile pour cacher sa propre incapacité à concevoir un enfant. Je m’étais senti trahi de la plus vile des manières mais désormais, j’étais fiancé à la plus belle des femmes et nous attentions un petit garçon. « Ecoute mec, excuse-moi d’insister mais franchement, j’ai l’impression que tu vas aller te jeter du premier pont que tu vas croiser sur ta route » lui sortais-je tout en dribblant. « Allez, vide ton sac, tu n’en seras pas mieux. Y a personne autour de nous et je suis muet comme une tombe ! »

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« Et je les vois où mes petites amies si je ne les emmène pas à la maison hein ? » lui dis-je dans un sourire. « J’aimerai vraiment trouver une femme qui ne fuit après avoir parlé avec ma sœur. Après tout, elle pourrait me demander des explications à moi non ? Je vous envie vraiment avec Anaé, vous êtes vraiment un joli petit couple ! » Et je le pensais. Je n’étais encore jamais vraiment tombé amoureux. Bien sûr, j’aimais bien les filles avec lesquels je sortais, mais je n’avais jamais senti cette passion qui me consumait entièrement, ou cette pleine confiance qui me permettrait de me sentir en sécurité avec cette personne. Et j’en avais vraiment envie, je cherchais d’ailleurs. Je venais même de m’inscrire sur un site de rencontre, espérant que ma dulcinée ait la même idée que moi. Mais les femmes avec lesquelles j’avais chatté pour le moment ne semblaient pas me correspondre. Etrangement, beaucoup d’entre elles ne cherchaient qu’une relation d’un soir – si en plus des hommes, les femmes elles-mêmes s’y mettait, on ne s’en sortirait pas. Mais pourquoi s’inscrire sur un site de rencontre dans ce cas-là ? Autant aller en boîte de nuit, ce serait plus simple et ferait perdre moins de temps à tout le monde ! A moins que ce soit moins qui ne soit pas normal. Etait-ce si étrange au 21e siècle de vouloir se marier et fonder une famille ? En même temps, lorsque l’on voyait le nombre de divorces, cela prouvait bien qu’il y avait actuellement un problème de longévité et de sérieux. Vider mon sac … oui, cela me ferait probablement du bien. Mais sans savoir pourquoi, je ne me sentais pas encore prêt à en parler. « Ça ne t’intéressait probablement pas de toute façon ! C’est juste un petit coup de blues quoi. » lui répondais-je. Je savais qu’il ne lâcherait pas aussi facilement, mais j’essayai de gagner un peu de temps.

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« Mec, je vais t’apprendre un truc fabuleux : les hôtels, c’est fait pour ça ! » rigolais-je tout en lui lançant le ballon afin de débuter la partie. Nous n’allions tout de même pas rester comme deux cons en plein milieu du terrain de basket sans rien faire de nos pieds et de nos mains ?! « Oh ce n’est pas rose tous les jours non plus, va pas croire, c’est une femme de la haute et la royauté moi, je ne peux pas la voir en peinture. Figure-toi qu’elle a peut-être retrouvé son père biologique mais il fallait qu’il soit duc. Franchement, tu me vois au milieu de cette réunion de famille ? Je suis qu’un pompier, je me connais, je ne vais pas pouvoir m’empêcher d’emmerder mon monde car c’est ce que je sais le mieux faire » soupirais-je car je craignais beaucoup la rencontre avec le beau-père. Merde, c’était un noble et j’exécrais les nobles mais par amour, j’allais devoir ravaler ma verve et m’en tenir aux salutations d’usage. Par contre, il pouvait toujours se brosser s’il s’attendait à ce que je m’agenouille ou que je m’abaisse à suivre leur protocole de merde. Moi les coincés du balai, très peu pour moi ! Vive l’indépendance de l’Irlande ! « Après, tu connais les femmes, elles ne réfléchissent pas comme nous et la plupart du temps, elles changent d’avis comme de chemises tout en restant de parfaites emmerdeuses aussi complexe que le truc le plus complexe sur terre… Mais te fais pas de bile, tu trouveras bien une gentille demoiselle qui même si tu es gay, voudras de toi dans son pieu » ajoutais-je complice avec lui avant de m’inquiéter du fait qu’il avait une petite mine. Sérieusement, il pensait que j’allais le laisser comme un con dans sa merde ?! C’était mal me connaitre ! « SI je te demande c’est que ça m’intéresse alors arrête ton char et vide ton sac, ça ne pourra que te faire du bien. Je te dois bien ça ! »

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« J’aime pas les hôtels ! C’est tellement peu personnel … » lui dis-je en rigolant également, tout en rattrapant son ballon avant de marquer un panier. Je n’y allais que si je n’avais pas le choix, et n’y emmènerait sûrement pas une jeune demoiselle. Les chambres étaient tellement impersonnelles. Non, vraiment, cela ne me tentait absolument pas. « Tu sais quoi ? Avant de le rencontrer, tu vas dire tout ce qu’il ne faut absolument pas que tu dises ! Tu vas même le crier haut et fort ! De cette façon, comme ce sera déjà sorti, tu seras beaucoup plus serein. T’en penses quoi ? » Je n’avais jamais essayé, étant capable de garder beaucoup de choses pour moi, mais on m’avait dit que cette technique fonctionnait très bien. Autant la partager non ? J’allais chercher la balle avant de lui faire une nouvelle passe après quelques dribles. « Quel romantique que tu fais ! » m’exclamais-je en riant. « J’espère que je finirais par la rencontrer ma dulcinée. Je commence sérieusement à vous jalouser Anaé et toi. » confessais-je avant de continuer, rêveur. « Mais je sais qu’il y a une fille pour moi, quelque part. On a tous une âme sœur ! Tu as rencontré la tienne, et bientôt, ce sera mon tour ! » On pouvait croire que j’étais naïf et un peu trop romantique pour mon bien, et peut-être était-ce vrai, mais je croyais dur comme fer à ce que je racontais. Oh, je commençais à me sentir un peu mieux, mais Shaun ne semblait pas vouloir me lâcher avec cette histoire. Peut-être que je pourrais me confier à lui. Je savais qu’il ne me jugerait pas, mais j’avais peur qu’il prenne pitié de moi – même si ce n’était pas vraiment son style et que je le savais – et que notre relation en pâtisse. « Okay … Comment commencer … » Je pris une grande inspiration, et décidais de me lancer. « Aujourd’hui, je me suis occupé d’une affaire qui m’a rappelé mon passé tellement nos histoires sont similaires. Un jeune homme de dix-sept ans et sa petite sœur de quatre ans sa cadette ont perdu leurs parents lorsqu’ils avaient treize ans. Après avoir été en foyer, ils ont été transférés en famille d’accueil. En lisant leur dossier, je me suis inquiété parce qu’il y avait beaucoup de ressemblances, et que je voulais être sûr que nos points en commun s’arrêteraient là. Mais ce n’était pas le cas … » commençais-je avant de m’arrêter à nouveau, la tête baissée.

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« En même temps, y a pas besoin de crécher à l’hôtel, tu vas là-bas, tu fais ton affaire et au moins, tu peux être assuré que ta sœur te cassera pas ton coup » haussais-je les épaules car personnellement je m’en foutais un peu que ce soit impersonnel, je n’avais pas l’intention d’y vivre mais de temps en temps, ce n’était pas plus mal. Combien de mecs ou de nanas étaient emmerdés après avoir amené une conquête chez lui/elle ? En même temps, il faisait ce qu’il voulait de ses fesses, je n’étais pas son père juste son pote aussi, sa vie sexuelle –ou son inexistence pour cause de sœur casse couille ; ne me regardait en rien du tout. J’avais juste exprimé un conseil, il pouvait très bien en faire ce qu’il voulait. Je récupérais donc le ballon au rebond avant de me placer devant lui, driblant sans pour autant cesser la conversation. « Parce que tu crois que ça m’empêchera de dire des conneries ? Je vais te dire, le problème avec moi, c’est que je ne sais pas fermer ma gueule. J’y peux rien, j’ai jamais su ! Quand j’ai un truc qui me gêne, je peux pas fermer ma gueule et attendre que ça passe, je dois lâcher le morceau sinon je vire à la folie » grimaçais-je « Si tu savais le nombre de fois où le Capitaine a voulu m’en coller une parce que j’osais dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Je suis ce qu’on appelle une grande gueule et fier de l’être ! Donc tu vois, il suffit qu’il dise quelque chose qui blesse mon Anaé et je lui rentrerais dans le lard direct sans une once de culpabilité » terminais-je l’explication sur la plaie de mon existence à savoir mon caractère flamboyant ! En même temps, j’étais un pompier, j’avais le feu dans le corps –merde, ça faisait pervers comme phrase. Pervers je l’étais en quelque sorte mais seulement avec ma fiancée sinon, je n’étais pas connu pour être un chaud lapin. Dans toute ma vie sentimentale, j’avais connu que 4/5 femmes pas plus. J’étais du genre à aimer un peu trop et quand ça cassait, il me fallait du temps pour m’en remettre. « Quoi ? Je suis romantique à mes heures perdues et quand ça vaut le coup ! Pourquoi tu voulais que je te sorte les bougies et les violons mon choupinet ? » L’emmerdais-je pour le coup avec un grand sourire avant de feinter sur le côté gauche pour mieux marquer un panier. Egalité pour le moment. Enfin pour le moment, je désirais au-delà de gagner car j’étais mauvais perdant, qu’il se confie, qu’il lâche son affaire car cela semblait réellement le miner. Je n’imaginais pas une seule seconde ce qu’il allait me confier. « Et vos points communs sont allés jusqu’à quel point ? » lui demandais-je même si dans le fond, j’entrapercevais la vérité et donc le fond du problème.

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« Même … Tu peux même plus mettre des bougies à l’hôtel maintenant … » Bon, parler de bougies avec le jeune homme n’était probablement pas une bonne idée. En plus d’être beaucoup trop guimauve, je savais que les bougies étaient la cause la plus importante des incendies, en parler avec un pompier n’était donc pas ma meilleure idée. « Mais non, dis pas ça ! Je suis sûr que ça va bien se passer. » tentais-je de le rassurer. « Et puis au pire, c’est pas grave. Anaé t’aime pour ce que tu es, et ça en fait partie ! » continuais-je après un moment de réflexion. J’éclatais de rire en l’entendant. « Non, je suis désolé si je risque de te blesser, mais tu n’es vraiment pas mon style. » lui dis-je, la main sur le cœur d’un air théâtral, avant d’éclater de rire de nouveau. Mais bon, il était vrai qu’être romantique était un trait très important de ma personnalité, même s’il m’arrivait donc de me faire des films et d’être déçu ensuite. En ce qui concernait l’amour, j’étais plutôt du genre naïf, croyant presque aux contes de fées. Mais bon, j’étais comme ça et je ne me voyais pas changer. Tout ce que j’espérais, c’était de rencontrer une femme qui accepterait toutes mes déclarations guimauves et farfelues. Encore une fois, il me demandait de continuer. Je gardais la tête basse – non par honte, mais plutôt par gène de raconter mon histoire. En effet, je n’aimais pas beaucoup parler de moi, ni vraiment être au centre de l’attention. Devoir parler de moi me ramenait donc au centre de l’attention, rassemblant deux choses que je n’aimais pas. De plus, j’avais peur que les gens croient que je me plaignais. En effet, je n’avais pas à me plaindre. Je m’en étais sorti, et plus que bien. Cette période de ma vie pouvait donc être enterrée, si j’arrivais à le faire. « Je suis entré dans la maison et … » Je sentais ma voix me lâcher. Je n’avais pas envie de craquer. Je n’étais pas une personne avec un gros égo, mais l’idée de m’effondrer devant celui que je considérais maintenant comme mon meilleur ami ne me mettait pas en joie. Le regard dans le vague et la tête baissée, je continuais. « Ça puait l’alcool au possible. J’ai donc appelé le garçon, pour voir si sa famille d’accueil avait abusé de lui. Et c’était bien le cas. Comme moi. » Je prenais une grande respiration, tentant en vain de calmer les battements de mon cœur.

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« Encore heureux ! » marmonnais-je car les bougies étaient un véritable fléau pour notre profession comme les feux mal étains en forêt. D’ailleurs pas plus tôt qu’il y a trois semaines, j’avais été appelé en renfort en Californie durant deux longues semaines. Un véritable enfer sur Terre et les collègues californiens n’étaient pas au bout de leurs peines car à chaque été, il y avait son lot d’incendie de forêt. D’ailleurs, aux informations, ils en parlaient. Je compatissais ! La plus grave intervention que j’avais connu, c’était pendant les attentats. Un vrai merdier où tout le monde avait morflé –le capitaine avait fini par faire appel aux services d’une cellule psychologique pour remettre d’aplomb toute la caserne. « Putain tu fais chier, j’avais prévu les pétales de roses, la chambre d’hôtel, l’ambiance romantique, tu me brises le cœur ! Par ta faute, je suis condamné à aimer une tête couronnée, une vraie bombe ! Que la vie est cruelle » plaisantais-je en jouant les amants éplorés. J’avais testé bien des choses dans ma vie : drogue, alcool, prostituées, stripteaseuse, sensations fortes et j’en passe et des meilleurs mais jamais l’homosexualité. Je n’étais ni curieux ni tenté par l’expérience mais je n’avais aucun problème avec ! Chacun faisait ce qu’il voulait de son cul, telle était ma devise. Je n’aimais pas qu’on interfère dans ma vie privée –d’ailleurs la mâchoire de mon frère ainé s’en souvenait encore ; alors ce n’était pas pour intervenir dans celle des autres. Cependant, la conversation se poursuivit sur un sujet bien moins léger, bien plus personnel. D’ailleurs, j’encourageais Azariel à se confier, à vider son sac mais je ne m’attendais pas à cela ! Je ne l’aurais pas même souhaité à mon pire ennemi. « Comment va le garçon ? » lui demandais-je car je sentais que l’histoire pouvait encore s’arranger, ne pas être noircie par un tragique destin. « Est-ce qu’il s’en est sorti comme tu as réussi à le faire ? » Quoiqu’il en soit, l’homme qui se tenait en face de moi n’avait en rien perdu de mon respect ou de mon estime. Bien au contraire. Je n’en avais que plus à son égard pour l’homme qu’il était devenu.

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« Oui … » dis-je avec une petite moue. Mais pourquoi les gens ne faisaient-ils pas attention ? Ce n’était pourtant pas bien compliqué non ? Il fallait juste faire en sorte que les bougies ne touchent aucun morceau de tissu, et n’ouvrir aucune fenêtre pour ne pas créer de courant d’air qui risquerait de faire bouger de place les dîtes bougies, sans forcément les éteindre. A cause de ces personnes inconscientes, je ne pouvais même plus être romantique au point de créer une ambiance intimiste dans ma chambre, pour ma petite amie. « Je sais, je sais. J’ai essayé pourtant, je te le jure. J’ai essayé de me raisonner, de me dire : allez Shaun est la personne qui te faut ! Mais malheureusement, rien n’y a fait. Je suis vraiment désolé, mais il me semble bien que tu vas être obligé de rester avec elle. » m’exclamais-je théâtralement avant d’éclater de rire. Mais – peu importait ce que pouvait bien dire ma petite peste de sœur à mes petites amies – j’étais bien hétérosexuel à cent pour cent. Je n’avais même pas essayé, mais cela ne me tentait absolument pas. Pas que j’ai quoique ce soit contre les homosexuels, après tout, l’amour était l’amour, et j’étais bien heureux pour eux qu’ils aient maintenant le droit de se marier à New York – malheureusement pas dans tous les Etats ou autres pays. Après tout, le mariage était l’un de mes plus grands rêves et je ne voyais pas pourquoi une personne amoureuse n’aurait pas également le droit de prouver son amour éternel à la personne qu’il aimait. « Le garçon va bien, heureusement. Je l’ai placé en foyer avec sa sœur et l’ai encouragé à porter plainte ainsi qu’à demander son émancipation puis la garde de sa petite sœur. » Je prenais une inspiration. Heureusement, cela s’était bien terminé, et qui savait, peut-être qu’il finirait également assistant social ! « Donc oui, je pense qu’il va s’en sortir, et j’espère que nos points en commun ne s’arrêteront pas là. » Même si j’espérais qu’il n’aurait pas les mêmes peurs que celles que j’avais – de faire du mal à mon tour.

Spoiler:

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« Sérieux, tu me brises le cœur, je suis obligé de rester avec une femme des plus séduisantes qui a un déhanché à faire pleurer un saint… Franchement, t’abuses, moi qui t’aime tant… j’avais même floqué un T-shirt à ton image avec marqué I love you… Tu me brises le cœur ouais » rétorquais-je essayant de garder mon sérieux mais finalement, n’y arrivant plus, j’éclatais de rire à mon tour, le suivant dans son délire. Anaé m’aurait tué si elle m’avait vu. « Répète jamais ça à ma princesse sinon, elle va me faire dormir sur le canapé » marmonnais-je « Déjà qu’on a plus de moments intimes en ce moment car j’enchaine les gardes et que je suis crevé alors si en plus, je n’ai pas ma bouillotte pour dormir autant que je me jette par-dessus bord » râlais-je de bon cœur avant que la discussion ne devienne plus sérieuse, plus dramatique. Comment pouvait-on faire endurer cela à un enfant ? C’était au-dessus de toute compréhension. Humainement parlant, ces gens n’étaient que des déchets pour moi ! Merde, un enfant, ça ne pouvait pas se défendre, c’était innocent et il fallait les protéger non les violenter. Je crois que si j’avais une personne coupable face à moi mais je la démontrais sur le champ. Bien souvent, au foyer où je faisais du bénévolat, c’était des gamins abandonnés dont les parents avaient démissionné ou alors qui avaient fréquenté les mauvaises personnes au mauvais moment. Ils se prenaient pour des durs mais la plupart n’avaient envie que d’une chose : un peu d’autorité, de prendre conscience qu’il y avait au moins une personne sur Terre à s’inquiéter pour eux. « Et toi, comment tu le sens ? J’ai bien vu que cela t’avait retourné mais tu l’as sauvé Azariel, tu as réussi ! » Tentais-je de remonter le moral de mon ami.

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« Je sais, je sais ! C’est vraiment pas juste, surtout que mon cœur est à prendre en plus ! Et tu me connais, je cherche la personne avec qui faire ma vie. Mais bon, j’ai beau avoir analysée la situation dans tous les sens, je n’y arrive pas. Je suis vraiment désolé, mais oui, il me semble que tu vas devoir de contenter de cette sirène que tu as pour petite amie. » répondais-je, avant d’éclater également de rire, précédé par mon meilleur ami. Ce jeu avait été très sympa, mais il était quand même très difficile de garder son calme et son sérieux dans une situation pareille. « Je crois que j’ai quelque chose contre toi maintenant. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir te faire faire en échange de mon silence ? » répondais-je, tentant de prendre un air malicieux, mais mon calme n’étant toujours pas revenu, quelques soubresauts s’entendant clairement. Je partais rarement dans des délires pareils, et franchement, je devrais le faire plus souvent. Cela me faisait vraiment du bien de rire autant, spécialement aujourd’hui, après la journée que je venais de passer. Oui, je lui avais probablement sauvé la vie, ainsi que celle de sa petite sœur, mais cela avait vraiment remué de très mauvais souvenirs. Je savais que c’était le risque de mon métier, mais je n’aurais jamais pensé que je tomberais sur une histoire aussi similaire que la mienne. Bien sûr, j’avais décidé de faire ce métier justement pour ça, pour éviter qu’un jeune ne puisse vivre ce que j’avais vécu avec ma cadette, mais cela n’empêchait pas de me faire atrocement mal. Maintenant, c’était aux policiers de s’en occuper. J’avais réussi – sans trop de peine – à le convaincre de porter plainte. Ce salopard devrait donc rapidement se trouver dans une cellule pour un petit moment. « Oui, je sais, mais forcément, ça a remué beaucoup de souvenirs. » répondais-je d’une petite voix, mon sérieux bien retrouvé.

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« Attends, t’es en train de me dire que tu vas me faire chanter ? Tu me brises le cœur et voilà que tu veux me faire chanter mais tu es un crevard de la pire espèce ! Heureusement que tu m’as jeté sinon je me serais jeté moi-même ! » Rigolais-je tout en lui piquant le ballon pour marquer un panier supplémentaire. Je n’allais quand même pas me laisser faire non ? « Une bonne bière au pub de mes parents après notre partie devrait être suffisant pour acheter mon silence non ? » lui demandais-je tandis qu’une idée bien plus couillonne germait à mon esprit. Et pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups ? J’avais un compte à rendre avec ma chère et tendre cousine et disons que j’étais suffisamment crevard à mon tour pour mettre Azariel dans la merde ! Je crois qu’un petit rendez-vous arrangé entre ces deux-là serait ma vengeance. J’avais déjà hâte d’en connaitre le résultat –même si j’étais loin de m’imaginer que j’allais créer un couple sans le savoir. Cependant, je mis rapidement ce plan de côté car la conversation devint plus sérieuse mais cela m’empêcha pas d’y songer mais cette fois-ci plus dans une optique genre : je suis bon prince, je t’arrange un rencard avec une nana pas trop moche ni trop conne pour te remonter le moral. OK Maureen n’était peut-être pas la personne la plus fréquentable que je connaisse mais pourquoi pas ?! Azariel arriverait peut-être à la sortir de ses conneries qui sait ?! Voilà que je m’improvisais Cupidon ! Si Anaé savait ça, elle se foutrait de ma gueule assurément. « C’est compréhensible et tu n’en as jamais parlé ? Je veux dire avec personne ?! » Lui demandais-je inquiet pour mon ami pour le coup. « Qu’est-ce ce type est devenu ? »

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AZARIEL & SHAUN

❝ freaking bad memories ❞

« Un peu que je vais te faire chanter, qu’est-ce que tu crois ?! » riais-je. « Pourquoi crois-tu que je t’ai séduit en premier lieu ? J’avais un plan bien diabolique dans ma tête … » continuais-je en riant, tout en me tapotant la tête pour accentuer mes paroles. Oui, une soirée au pub me ferait du bien, surtout après cette journée. Bien sûr, je ne buvais pas d’alcool – j’en étais complètement vacciné – passer une soirée entre amis devrait me détendre et me faire oublier cette journée. « Peut-être, peut-être … C’est un bon début on va dire. » acceptais-je avec un grand sourire, avant de reprendre la balle et de marquer également. Je ne savais pas du tout à quoi mon meilleur ami pensait pour se venger, ni qu’il organiserait en fait la rencontre de ma vie. Je me doutais bien qu’il finirait par me taquiner en retour, et je l’avais bien mérité, c’était sûr. « Non, tu es le seul à qui j’en ai parlé. Et puis, Lexie est au courant, forcément, même si on n’en parle pas vraiment … » continuais-je lentement. Même si en avoir parlé à celui que je considérais comme mon meilleur ami, m’avait fait beaucoup de bien, c’était toujours un sujet qui me blessait. Peut-être que voir un psychologue me ferait du bien … Bon, la seule fois où j’en avais vu un s’était mal passé, mais j’avais dû en voir un pour espérer avoir la garde de ma petite sœur. Ce n’était donc pas du tout la même situation à présent. « Il a été condamné à cinq ans de prison. Donc j’imagine qu’il est quelque part à l’extérieur maintenant, libre … » Pour le coup, la justice n’avait pas été de mon côté. J’avais été battu, torturé et séquestré, et il n’avait pris que cinq ans de prison, après tout ce qu’il m’avait fait, sous prétexte que son casier était vierge.

@destiny.

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« Espèce de sans cœur ! Je n’ai plus qu’à me suicider à coup de crèmes glacées ! D’ailleurs entre toi et moi, je n’ai jamais compris les femmes à ce sujet. En quoi une crème glacée peut les consoler ? » lui demandais-je car s’il voulait bien éclairer ma lanterne, ce serait avec plaisir ! Non mais franchement, une glace ne changerait pas la donne ni même du chocolat. Il fallait se bouger, s’aérer l’esprit et pourquoi pas s’entrainer à la boxe. Personnellement la boxe avait toujours été mon défouloir le plus indiqué en cas de conflit intérieur ou de grosses colères. Je me sentais toujours mieux une fois que j’avais massacré le sac de sable. D’ailleurs, je ne comptais pas le nombre de fois où après avoir travaillé bénévolement au foyer pour jeunes en difficulté, j’allais à ma salle de boxe favorite pour évacuer cette frustration. Il y a des fois où l’on ne pouvait rien faire, où il fallait accepter que nous étions impuissants. C’était des moments douloureux que d’admettre qu’un gamin ne pouvait pas être aidé ou pire qu’il était déjà trop tard. D’ailleurs, je vivais toujours mal ce genre de situations bien que les années aidant, j’arrivais à plus ou moins me détacher. C’était un peu comme dans une intervention ; il y avait des fois où l’on ne pouvait pas sauver tout le monde ou qu’il était déjà trop tard. Je me rappelais d’une fois où je savais que je ne pouvais sauver qu’un membre de la famille et que j’avais dû choisir entre le père et la mère. Les deux m’avaient supplié de sauver l’autre et ça avait été un déchirement que de partir en en laissant un derrière moi sachant qu’il serait trop tard lorsque je reviendrais le chercher. Il fallait s’y faire malheureusement. « Merde ! Des fois la justice, elle est franchement merdique… Tu n’as jamais voulu te venger ? Faire justice toi-même en gros»

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❝ freaking bad memories ❞

J’éclatais de rire. « Je crois que c’est surtout les films, qu’elles regardent lorsqu’elles prennent leur glace, qui leur font cet effet-là non ? Quoique bon, je ne vois pas en quoi un film romantique peu faire du bien lorsque l’on vient de se faire plaquer … » répondais-je. Et pourtant, on ne pouvait pas dire que je n’étais fleur bleue comme homme, puisque j’étais sûrement l’un des plus romantiques et idéalistes qui existait. Mais bon, autant j’aimais quelques fois les films romantiques – enfin, il fallait que le scénario soit présent quoi … - autant après une rupture, sûrement pas. D'ailleurs, voir un ‘et ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants’ me déprimerait sûrement plus qu’autre chose si je venais tout juste de me faire larguer – oui, je n’avais jamais eu à rompre de ma vie et ne me faisais que larguer, puisque ma sœur faisait fuir mes préposées. Lorsque j’étais déprimé ou en colère ou autres, je me défoulais tout simplement en courant. Oui, c’était vraiment mon antidépresseur et surtout mon remontant. D’ailleurs, je me sentais mal si je ne faisais pas mon jogging deux fois par jour, il y avait bien une raison à cela non ? J’étais tout simplement en manque d’adrénaline – et tout le monde savait que c’était une sorte de drogue. Je pensais même à prendre un chien pour ne plus avoir à courir seul. « Faire justice moi-même … » commençais-je avant de prendre une pause. « Non, pas vraiment … Cela me rendrait comme lui, tu comprends ? Et je n’ai pas envie de devenir comme lui … » continuais-je. C’était même ma plus grande peur de devenir comme lui, même si jamais je ne l’avouerais à quiconque – sauf peut-être à un psychologue si je finissais par enfin en voir un … « Et puis, je fais un peu justice moi-même en aidant d’autres jeunes dans la même situation. Comme aujourd’hui quoi … Là, même si cela a remué beaucoup de mauvais souvenirs, je me suis quand même vengé de lui d’une certaine façon, et je continue de le faire, jour après jour … » terminais-je, avec un petit sourire.

@destiny.

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Je n’avais jamais compris les femmes et je crois que ce ne serait pas demain la veille que j’y parviendrai. Non elles étaient un mystère et je crois que c’était définitivement mort. J’étais sceptique quant à l’utilité d’un film romantique ! Non mais sérieusement, c’était déprimant de voir un couple s’aimer, se déchirer alors que vous étiez comme une merde dans votre canapé avec votre pot de crème glacée. C’était limite du masochisme… Personnellement, l’eau de rose n’avait jamais été mon dada car je n’étais ni romantique ni même enclin à le devenir –bien qu’Anaé me donnait l’envie de me surpasser. J’étais un homme terre à terre et limite prêt à offrir un saut en parachute à l’être aimé que de lui acheter des fleurs. En plus doué comme j’étais, je serais capable de lui prendre les seules fleurs qui signifient je te hais, ou je t’ai trompé comme un taré. Avec ma veine légendaire, il valait mieux éviter ce genre de conneries. Je crois que j’étais limite bien plus à l’aise dans une conversation sérieuse comme celle que nous avions présentement Azariel et moi, que devant un film romantique. Pourtant, je n’étais pas féru des conversations sérieuses, passant mon temps à toujours prendre la vie du bon côté, voire un adepte inconditionnel de la dérision. « Tu sais quoi mon pote, tu es un type bien et ça, rien ni personne ne changera ce que tu es fond de toi. C’est ce que j’ai toujours apprécié chez toi, tu as une sorte de candeur, de bonté. Le prends pas mal hein, je ne dis pas que tu es une mauviette, loin de là ! Juste que je ne sais pas, tu respires la gentillesse et la générosité malgré tout ce que tu as subi. Rien que pour ça, tu as tout mon respect Az’… Toutefois, ce n’est pas ça qui m’empêchera de te foutre une raclée en basket ! » M’écriais-je avant de m’emparer une nouvelle fois du ballon pour aller marquer un panier. Je pense que ses confidences nous avaient un peu plus rapprochés mais quoiqu’il en soit, j’étais bien déterminé à lui faire oublier sa foutue journée.

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Azariel & Shaun ❝ freaking bad memories ❞

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