Depuis que sa fille était née, Bonnie avait réussi à se policer et à faire passer le travail au second plan. Avant, elle pouvait travailler plus que nécessaire et cela ne la dérangeait pas, elle n’avait rien qu’il l’attendait chez elle après tout. Mais elle avait Nina et Pablo maintenant et elle devait arrêter de penser juste à elle. Au début, elle avait eu du mal à ne pas rester au bureau après l’heure, à ne pas y passer ses week-ends et ses jours fériés. Elle avait très vite compris qu’elle manquerait plein de moments importants pour la petite et pour eux aussi alors elle s’était forcée. Parce que contrairement à ce qu’elle avait pensé au début de sa grossesse, elle était capable d’aimer un enfant et de s’en occuper et elle s’en voulait vraiment d’avoir cherché à s’en débarrasser. Elle se félicitait donc d’avoir réussi à prendre la bonne décision puisque Pablo l’aurait soutenu quoiqu’il arrive. D’ailleurs, le fait que la jeune femme décide de garder leur fille les avait une nouvelle fois rapprochés. A force de se voir et de partager des moments heureux avec la petite, ils s’étaient de nouveaux rapprochés et avaient inévitablement fini par se remettre ensemble pour la troisième fois. La bonne. Cela faisait plusieurs mois maintenant et ils étaient bien, Bonnie n’avait aucune envie de perdre tout ça et elle avait vraiment fait des efforts. Elle avait changé en mieux et elle préférait nettement la personne qu’elle était devenue. En ce samedi après-midi, la jeune femme avait fait de son mieux pour s’échapper le plus tôt possible de sa réunion. Elle n’aurait même pas dû aller travailler aujourd’hui mais cette réunion s’était programmée à la dernière minute et elle n’avait pas eu beaucoup le choix. Dès qu’elle avait été libre, elle s’était dépêchée de rentrer chez elle pour trouver Pablo et Nina endormis tous les deux sur le canapé. Elle s’arrêta un instant pour les regarder, attendrie. Si elle avait su elle aurait pris son temps pour les laisser profiter de ce moment encore un peu. Seulement, elle avait envie de profiter d’eux aussi et elle ne voulait pas rester seule comme ça. Enfin, elle aurait bien pu aller passer du temps avec Walter pour la peine mais il n’avait pas beaucoup de conversation. Après quelques secondes, Bonnie s’approcha donc doucement de Pablo et se pencha pour l’embrasser avant de faire glisser sa bouche jusqu’à son oreille et dire : « Il est l’heure de se réveiller la belle au bois dormant ! » Elle attendit ensuite qu’il ait ouvert les yeux pour lui sourire et s’assoir à côté de lui. Comme un effet domino, Nina ouvrit les yeux à son tour quelques secondes plus tard et Bonnie se pencha pour l’attraper et la serrer contre elle, la couvrant de baisers. « Tu as passé une bonne après-midi avec papa ? Il s’est bien occupé de toi ? » Elle sourit à nouveau puis se tourna vers Pablo. « Je n’ai pas rate grand-chose j’ai l’impression ? »

A son plus grand regret, Pablo avait du laisser partir Bonnie en ce samedi après-midi. Toujours très occupée par son travail, la jeune femme y accordait énormément de temps. Mais contrairement à ce qu’elle faisait auparavant, Bonnie avait appris à laisser un peu tomber sa vie professionnelle de temps en temps pour se consacrer à sa petite famille. Celle que Pablo formait désormais avec elle, et avec leur petite Nina. Même s’ils n’étaient plus ensemble au moment de la naissance de leur fille, le fait que Bonnie décide de la garder les avait de nouveau rapprochés, et pour cause. Le latino avait prit son rôle de père très au sérieux, et il ne s’était quasiment pas passé une seule journée sans qu’il ne rende visite aux deux filles les plus importantes de sa vie. Le temps aidant, une profonde affection avait grandit entre les ancien amants… affection qui avait rapidement laissé place aux sentiments qui les avait liés depuis le début. Aujourd’hui, Pablo était littéralement aux anges et même si cette naissance avait été sa plus grande peur, elle s’était transformée en sa plus grande joie. Le latino appréciait tout particulièrement les moments passés à la maison avec Bonnie et Nina, et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il avait laissé partir la jeune femme à contrecœur. Commençant par s’amuser avec sa fille, en témoignaient les jouets encore étalés sur le tapis du salon, Pablo avait finalement succombé tout comme elle à une petite sieste réparatrice… qui s’était quelque peu éternisée.

Le jeune homme fut réveillé par un doux baiser, qui lui fit ouvrir les yeux sur une Bonnie tout sourire qui le traitait de Belle au Bois Dormant. Pour toute réponse, Pablo se contenta de grogner tout en grimaçant, et en libérant Nina de son étreinte pour la laisser regagner les bras de sa mère. « Je n’ai pas rate grand-chose j’ai l’impression ? » lâcha-t-elle après avoir câliné leur fille quelques instants. Le latino ne put empêcher un sourire d’étirer ses lèvres et alors qu’il se redressait lentement, il tenta d’expliquer : « Bah… elle avait sommeil et… j’allai pas la laisser toute seule tu vois , c’était pas prudent. J’ai préféré rester avec elle… » argumenta-t-il en restant le plus sérieux possible malgré l’ironie de son discours. Mais bien vite, il se redressa totalement et vint déposer un baiser sur les lèvres de Bonnie avant de s’enquérir : « Et toi alors ? Comment s’est passée ta réunion ? Tu nous as manqué tu sais ! » Son regard se porta sur Nina comme s’il la prenait à témoin, alors que la petite fille gesticulait déjà pour retrouver ses jouets éparpillés autour du canapé. Passant délicatement sa main sur les cheveux de la petite, Pablo reprit : « Je voulais préparer un goûter pour nous trois mais… bon… j’ai eu un contretemps… » déclara-t-il en grimaçant, et en remettant vaguement en place ses cheveux ébouriffés par la sieste dont il venait d’être tiré de la meilleure manière qui soit.

Bonnie était contente d’être rentrée chez elle. Finalement quand elle n’y était pas, le boulot ne lui manquait pas tant que ça. Pas autant que lui manquaient Nina et Pablo quand elle s’y trouvait en tout cas. C’était fou à quel point sa vision des choses et ses priorités avaient évoluées en à peine un an. Et dire qu’elle avait failli abandonner sa fille et n’aurait jamais connu ça… Et dire qu’elle aurait sans doute perdu Pablo pour de bon aussi… C’était tout bonnement impensable en fait et cette idée la rendait malade. Du coup elle préféra ne pas y penser d’avantage pour se concentrer sur sa fille et son petit-ami en train de dormir. Ils lui offraient là un magnifique spectacle, vraiment attendrissant… Et elle s’en voulait presque de devoir les réveiller comme elle le fit juste après mais ils lui avaient manqué et maintenant qu’elle était là elle devait pouvoir profiter d’eux. Elle fut rassurée de voir qu’elle n’avait rien raté d’important cela dit. Enfin, elle supposait. « Bah… elle avait sommeil et… j’allai pas la laisser toute seule tu vois , c’était pas prudent. J’ai préféré rester avec elle… » Bonnie haussa les sourire avant qu’un sourire narquois ne se dessine sur ses lèvres. « Oui, je comprends tout à fait. » Sauf qu’elle ne croyait pas vraiment à ça. « C’est toi qui a surveillé papa pendant qu’il dormait, hein ? » fit-elle alors en tournant la tête vers Nina qui gigotait dans ses bras. Elle reporta ensuite son attention sur le latino qui tenta de l’amadouer avec un baiser. Mais elle n’était pas dupe ! « Et toi alors ? Comment s’est passée ta réunion ? Tu nous as manqué tu sais ! » La jeune femme soupira avant de s’enfoncer un peu plus dans son siège. « C’était… très long. J’avais hâte de rentrer tu vois et franchement je me demande pourquoi ils avaient besoin que j’y aille. » Elle ne posait jamais de questions, si on la demandait c’était surement parce que c’était utile même si elle ne le voyait pas toujours. Bonnie finit par poser Nina au sol dès qu’elle comprit que celle-ci avait très envie d’aller jouer. Elle la regarda d’un air attendri quelques instants avant que Pablo ne la tire de sa rêverie. « Je voulais préparer un goûter pour nous trois mais… bon… j’ai eu un contretemps… » Le sourire de la jeune femme se fit plus grand encore, respirant toujours la moquerie. « Tu peux toujours y aller là, je te regarde. J’ai bien envie de gaufres. » Elle battit des cils très rapidement pour ôter à Pablo toute envie de protester. « Tu auras une récompense en plus si tu le fais. Parce que j’ai très faim alors tu dois le faire. » ajouta-t-elle en hochant la tête pour appuyer ses dires.

Prit en flagrant délit, Pablo tenta de se défendre te de s’expliquer tout en sachant pertinemment que Bonnie ne croirait pas un seul mot de ce qu’il venait d’avancer. Elle ne tarda d’ailleurs pas à prendre leur fille à partie en plaisantant, et en la questionnant : « C’est toi qui a surveillé papa pendant qu’il dormait, hein ? » Incapable de résister devant la bouille et les gazouillis de leur fille, le latino esquissa un sourire tout en caressant la petite joue de Nina, avant que Bonnie ne la dépose par terre. La petite fille marcha alors à quatre pattes jusqu’à ses jouets disséminés un peu partout sur le tapis du salon, sous le regard attendri de ses parents. « C’était… très long. J’avais hâte de rentrer tu vois et franchement je me demande pourquoi ils avaient besoin que j’y aille. » expliqua alors Bonnie à propos de son interminable réunion qui visiblement avait été tout sauf passionnante. Pablo regrettait réellement que sa petite amie soit si occupée, mais elle avait des responsabilités, et il devait accepter cela. Dans un sens, il l’admirait même. Pouvoir ainsi concilier sa vie professionnelle et sa vie de mère, tout en restant une petite amie parfaite… ça relevait presque de l’impossible et pourtant, elle y parvenait au quotidien. Et dans les moments où il pensait à tout cela, Pablo réalisait qu’il avait vraiment trouvé la perle rare. Certes, il lui avait fallu quelques temps de se révéler mais depuis l’arrivée de Nina, Bonnie était devenue celle que le latino avait toujours attendue.

Evoquant ensuite le gouter qu’il avait « omis » de préparer pour toute la famille, Pablo se mit consciemment au devant de la sentence qui lui semblait inévitable. « Tu peux toujours y aller là, je te regarde. J’ai bien envie de gaufres.  » Malgré le fait que Bonnie batte des sourcils pour l’amadouer, le jeune homme ne put s’empêcher de grimacer en grognant pour manifester son manque d’entrain. Mais au moment où sa petite amie évoque une possible récompense, son regard s’éclaira et un petit sourire en coin vint étirer ses lèvres. « Si j’ai droit à une récompense alors… » murmura-t-il en se relevant, volant au passage un nouveau baiser à Bonnie avant de se diriger vers la cuisine pour se mettre au travail. Ce n’était pas la première fois que Pablo se lançait dans la confection de gaufres et avec le temps, il commençait à connaître la recette sur le bout des doigts. Depuis qu’il s’était rangé avec Bonnie, il était devenu bien plus responsable, prévenant, et surtout : il avait appris à cuisiner. Après quelques tentatives ratées et quelques casseroles brûlées, le jeune homme avait finalement réussi à dompter les fourneaux et se plaisait aujourd’hui à préparer de bons petits plats pour sa bien-aimée.

Alors qu’il se lançait dans la cuisson desdites gaufres, Pablo voulut appeler Bonnie mais se ravisa, préférant laisser les effluves qui émanaient d’ores et déjà de la cuisine parler pour lui. La jeune femme était certainement en train de jouer avec Nina, et  l’objectif était désormais de avoir combien de temps elle résisterait à l’appel de ce délicieux gouter préparé à la hâte.

Sa réunion avait été incroyablement longue. Longue et d’un ennui total… Elle n’avait pas bien saisi pourquoi on l’avait dérangé un samedi alors qu’elle était censée être en congé. Depuis qu’elle était maman elle avait bien précisé qu’elle consacrerait ses week-ends à sa fille et à son petit-ami et qu’il ne fallait la déranger qu’en cas d’extrême urgence. Elle savait bien qu’elle était devenue un pilier de la boite mais elle n’était pas non plus entourée d’incapables et elle savait qu’ils étaient en mesure de se débrouiller sans elle. Mais bon, le mal était fait elle n’allait pas gâcher le reste de sa journée à ruminer. Surtout qu’elle était bien là, Pablo et Nina venaient de lui offrir un spectacle attendrissant ce qui lui redonna immédiatement une dose de bonne humeur. Maintenant qu’ils étaient réveillés, la jeune femme voulait profiter d’eux. Elle n’attendit pas pour couvrir de baisers Pablo et Nina. Elle était bien plus affectueuse maintenant. Quand elle disait qu’elle avait vraiment changé… Elle ne mâchait pas ses mots ! Elle était vraiment fière d’elle et très contente d’avoir réussi à devenir une meilleure personne. Et elle était reconnaissante au latino d’avoir eu la patience et le courage de la supporter jusqu’à ce qu’elle devienne bien plus supportable justement. Elle lui en avait vraiment fait voir de toutes les couleurs et ils s’étaient même séparés plusieurs fois… Pour toujours revenir l’un vers l’autre. Parce que peu importe à quel point Bonnie avait été horrible avec lui, Pablo était visiblement accro. Et c’était à ça qu’elle pouvait voir qu’il l’aimait vraiment. Cette constatation lui réchauffa un peu plus le cœur. Cela dit, il était loin d’être parfait. Enfin… Il avait juste un défaut : il n’avait pas préparé de gouter pour la jeune femme ! Elle aurait très bien pu s’en passer mais c’était lui qui en avait parlé alors maintenant elle le voulait, forcément… Sauf qu’il ne semblait pas très enthousiaste à cette idée. Du coup la jeune femme lui promit une récompense s’il allait lui faire des gaufres. « Si j’ai droit à une récompense alors… » Un sourire victorieux apparut sur les lèvres de Bonnie tandis que le jeune homme s’éloignait en direction de la cuisine. Une fois de plus, elle aurait ce qu’elle voulait. Elle était tellement persuasive aussi ! Le cœur réchauffé, elle se laissa glisser au sol pour pouvoir jouer avec sa fille le temps que Pablo ne prépare les gaufres. Elle passa un bon moment et rapidement, elle commença à sentir une bonne odeur. Elle fut immédiatement attirée en fait et n’hésita pas à laisser ce qu’elle était en train de faire en plan pour se lever. Bien sûr, elle prit Nina avec elle et avança vers la cuisine d’un pas rapide. « Ca sent très bon. » fut la première chose qu’elle dit à peine entrée dans la pièce. Elle alla poser Nina dans sa chaise haute avant de se rapprocher de Pablo et donc des gaufres qui étaient en train de cuire. Elle les observa un court instant d’un air songeur avant de se coller à son petit-ami. « Tu es décidément parfait. » fit-elle ensuite, juste avant de l’embrasser. « Tu mérites bien ta récompense. » trancha-t-elle en s’écartant de lui pour aller s’installer à table. « Enfin avant je vais quand même gouter mais je pense qu’il n’y aura pas de problème. Je te laisse choisir ce que tu veux. »

Pablo n’avait absolument aucune envie de se mettre aux fourneaux alors que l’heure du gouter était de toute façon bientôt passée. D’un part, il se réveillait à peine et n’était pas certain d’avoir les yeux en face des trous. Et d’autre part, il refusait par simple esprit de contradiction envers Bonnie. Il la savait têtue et incroyablement persuasive, mais lui aussi pouvait l’être et il était bien décidé à le lui prouver. Seulement voilà, la jeune femme savait parfaitement comment elle devait s’y prendre avec lui et avec le temps, elle avait appris à maitriser des techniques imparables. Dont celle de la promesse d’une récompense, accompagnée d’un regard qui avait pour but de faire fondre le latino. Et à son plus grand dam, c’est méthode fonctionnait… parfaitement. Ne sachant pas comment lui résister, Pablo s’exécuta donc et fila en cuisine pour se lancer dans la confection des gaufres qu’elle lui réclamait.

Laissant la bonne odeur qui s’échappait de la cuisine parler pour lui, le jeune homme ne fut pas surpris de voir apparaître Nina et Bonnie alors même qu’il terminait la cuisson desdites gaufres. A force d’en préparer, il pouvait d’ailleurs se targuer d’être devenu un as en la matière. En effet, la jeune femme lui en réclamait tellement souvent qu’il avait parfois l’impression qu’elle allait garder ses envies de femme enceinte indéfiniment. Mais en sachant qu’il lui faisait plaisir en cuisinant pour elle, Pablo voulait bien se sacrifier. Le sourire qu’elle affichait à chaque fois était sa récompense à lui… quoi que, cette fois une récompense encore plus intéressante lui était promise. Après avoir déposé leur fille dans sa chaise haute, Bonnie s’approcha de lui non sans lorgner pendant un moment sur l’assiette qui se remplissait peu à peu de gaufres. Puis, en se collant à lui, elle déclara : « Tu es décidément parfait. » Après avoir accueilli bien volontiers son baiser, Pablo ne se priva pas de hocher la tête en répondant : « Je trouve aussi… » Et avant même qu’il n’ait le temps d’aborder la question de sa récompense, Bonnie le devança tout en s’installant à la table. « Enfin avant je vais quand même gouter mais je pense qu’il n’y aura pas de problème. Je te laisse choisir ce que tu veux. » déclara-t-elle, éveillant ainsi tout l’intérêt du jeune homme. Un sourire aux lèvres, il se dirigea alors vers la table et y déposa son assiette débordante de gaufres avant de venir embrasser Bonnie sans prévenir. Son baiser, un peu plus langoureux que les précédents, dura quelques instants avant qu’il ne s’écarte et reporte son regard sur Nina. Une petite grimace prit alors place sur son visage, et ses yeux vinrent de nouveau trouver ceux de sa petite amie. « J’ai bien une petite idée… Mais pour ça, il faudrait que ma mère puisse garder Nina… » annonça-t-il alors avant d’esquisser un nouveau sourire, cette fois empli de sous-entendus qui, il n’en doutait pas, feraient mouche chez sa petite amie.

Après avoir promis une récompense digne de ce nom à Pablo, celui-ci jusque-là réticent finit par se lever et se diriger vers la cuisine d’un pas décidé. Il fallait dire que Bonnie était très convaincante et avait bon nombre d’arguments pour ça. Dès qu’elle voulait qu’elle chose elle s’en donnait les moyens, elle refusait catégoriquement de s’entendre dire non et en général cela fonctionnait plutôt bien. Elle obtenait toujours ce qu’elle voulait.

Se laissant guider par l’excellente et alléchante odeur des gaufres en train de cuire, Bonnie arriva bien vite jusqu’à la cuisine accompagnée de Nina qu’elle alla immédiatement poser dans sa chaise haute. Elle se rapprocha ensuite de son petit-ami au point de se coller à lui. Ces gaufres avaient été préparée avec amour, elle le voyait et le sentait. Cela faisait peut-être un an qu’elle vivait cette vie, mais elle n’était encore pas tout à fait habituée à ça. Les petites attentions, les mots doux, les « mièvreries »… Elle n’aurait jamais pensé qu’elle pourrait apprécier ça. Et pourtant… Enfin, pour le moment, elle avait vraiment hâte de gouter à ces gaufres. Mais avant ça elle devait faire remarquer à Pablo à quel point il était parfait, oubliant de ce fait les réticences qu’il avait montrées un peu plus tôt. Disons que lui aussi avait de très bons arguments pour se faire pardonner et il arrivait à la jeune femme d’être faible aussi… Les bon encas étaient une de ses faiblesses, si ce n’est la plus grande. Après l’avoir gratifié d’un baiser, la jeune femme alla s’installer à table, réclamant à manger. Pablo ne mit pas longtemps à venir lui apporter une assiette et tout en la posant, l’embrassa langoureusement. La jeune femme en oublia pendant un instant son gouter. C’était tout aussi agréable ça et en fait elle aurait tout aussi bien pu s’en contenter à la place des gaufres. Néanmoins, le latino finit par rompre leur étreinte et Bonnie se laissa de nouveau hypnotiser par la préparation de son petit-ami.

Alors qu’elle était en train de croquer sa première bouchée de gaufres, leurs regards s’accrochèrent et elle remarqua la grimace sur le visage du jeune homme. « J’ai bien une petite idée… Mais pour ça, il faudrait que ma mère puisse garder Nina… » Il fallut quelques secondes à la brune avant de réaliser qu’il parlait de la récompense. Elle prit le temps d’avaler avant de répondre, avec un petit sourire : « Je pense que tu devrais l’appeler dès maintenant alors. » Elle avait bien compris à quoi il faisait allusion et ce serait tout autant une récompense pour elle que pour lui. L’idée lui plaisait donc. « Au pire je peux toujours essayer d’appeler Sweva… » Sa meilleure amie n’aurait pas le droit de lui refuser ça, là encore elle saurait la convaincre. Mais soit. Pablo avait raison, ils devaient réussir à se retrouver seuls, sans Nina. Comme si sa fille avait lu dans ses pensées, celle-ci se mit à pleurer dans sa chaise. Abandonnant sa gaufre, Bonnie se dirigea vers elle l’attrapa pour la bercer un peu. « Elle n’a pas l’air très enchantée à cette idée. » dit alors la jeune femme en s’adressant à Pablo d’un air un peu déçu. Elle n’avait pas envie de contrarier sa fille, l’entendre pleurer lui brisait le cœur.

Pablo n’aurait jamais cru pouvoir être aussi heureux auprès de Bonnie. L’histoire qu’ils avaient vécue avait toujours été mouvementée, et leurs nombreuses séparations avaient fini par avoir raison de tous les espoirs du latino. Pourtant, la naissance de leur fille les avait considérablement rapprochés, jusqu’à leur faire réaliser l’évidence : ils étaient clairement faits l’un pour l’autre et malgré leur lourd passé commun, Bonnie et Pablo formaient désormais un couple heureux. Ce genre de couple que l’on pouvait voir au cinéma, cette petite famille parfaite que beaucoup pouvaient envier. Bref, même s’il avait parfois perdu espoir, le jeune homme coulait à présent une vie parfaite en compagnie de celle qu’il avait toujours aimée, et de sa fille chérie. Et pour elles, le latino était littéralement prêt à tout. En bon chef de famille, il était là pour s’occuper d’elles, pour les protéger… Et lorsque Bonnie voulait quelque chose, il craquait, à coup sûr. Mais pour sa défense, la jeune femme savait parfaitement bien s’y prendre. Elle le connaissait par cœur et savait aussi qu’en lui promettant une récompense de son choix, elle récolterait ses faveurs. Et dans tous les cas ou presque, la récompense profitait autant à Pablo qu’à Bonnie. D’ailleurs, la jeune femme avait bien compris les intentions de son petit ami puisqu’elle afficha un petit sourire, l’encourageant même à appeler sa mère sur le champ. En ultime recours, elle envisagea même de contacter sa meilleure amie pour lui confier la garde de Nina, et enfin pouvoir partager ne serait-ce qu’une soirée en tête à tête avec Pablo.

Alors que le latino se rapprochait de Bonnie avec un regard sans équivoque, le jeune homme dut contraint de stopper son mouvement lorsque Nina se mit à pleurer dans sa chaise haute. D’un air un peu désespéré, il vit Bonnie le contourner pour aller prendre leur fille dans ses bras avant de constater : « Elle n’a pas l’air très enchantée à cette idée. » Pablo afficha une énième grimace en voyant ses projets voler en éclat. Mais, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le latino s’approcha de ses femmes et vint enserrer la taille de Bonnie tout en posant la tête sur son épaule. Il observa Nina quelques instants puis lâcha un long soupir en attrapant sa petite main pour tenter de la calmer. « Allez… sois sympa Nina… Juste une petite soirée pour maman et papa… » Son regard implorant glissa de sa fille vers Bonnie à qui il offrit au passage un petit baiser au coin des lèvres. « Elle s’y fera, hein ? J’ai envie d’une soirée avec toi… rien qu’avec toi. » expliqua-t-il plus sérieusement. « Ca lui fera du bien d’être avec d’autres personnes… il faut vraiment qu’on prenne du temps pour nous tu crois pas ? »

Bonnie dégustait enfin les gaufres qu’elle avait tant attendues. Elle avait beaucoup bataillé pour les avoir et elle n’allait pas se presser pour les manger, elle allait les savourer, bouchée par bouchée. Elles avaient un très agréable arrière-gout de victoire. Elle aurait fini par les avoir de toute façon, Pablo n’était pas capable de lui résister très longtemps. Surtout quand elle promettait une récompense à la clé, récompense qu’il pouvait choisir… Et comme la jeune femme n’avait pas énormément de limites Pablo aurait été fou et sacrément stupide de laisser passer une telle occasion. Elle était redoutable quand même, elle avait ce don de toujours obtenir ce qu’elle désirait, don qu’elle chérissait et dont elle ne pourrait jamais se passer. C’était si plaisant d’être elle. Tandis qu’elle mangeait, Pablo était en train de réfléchir à sa récompense. La jeune femme avait bien une petite idée de ce qu’il pourrait bien lui demander mais il pouvait toujours la surprendre, sait-on jamais. Le latino finit par lui en parler sans vraiment mentionner ce qu’il voulait précisément. Il n’y avait qu’à voir son sourire plein de sous-entendus pour comprendre. Ainsi que sa réticence à ce que Nina soit là et son envie de la faire garder. L’idée plaisait en tout cas beaucoup à la jeune femme, elle n’allait pas dire non à ce qui serait une récompense pour elle. En revanche, la petite ne semblait pas d’accord avec ça, elle ne voulait pas lâcher ses parents. Pourtant, autant la mère de Pablo que Sweva l’aimaient comme leur propre fille et les deux femmes la traitaient admirablement bien. C’était donc comme si Nina avait compris ce qu’ils insinuaient et voulait juste les contrarier. Bonnie tenta bien la calmer mais rien n’y fait. Pablo, semblait déçu, à juste titre, mais vint tout de même les rejoindre et se colla à la jeune femme. Il tenta à son tour d’amadouer la petite fille : « Allez… sois sympa Nina… Juste une petite soirée pour maman et papa… » Il se tourna ensuite vers Bonnie. « Elle s’y fera, hein ? J’ai envie d’une soirée avec toi… rien qu’avec toi. » La jeune femme pinça les lèvres. Elle n’avait pas envie de faire de la peine à sa fille, elle détestait plus que tout l’entendre pleurer et même savoir qu’elle n’était pas bien. « Elle n’aura pas tellement le choix. » concéda-t-elle tout de même. « Si on commence à la laisser nous dicter ce qu’on doit faire, on ne s’en sortira pas. » Il fallait qu’elle s’habitue à être sans eux de temps en temps, cela ne pourrait que faciliter les choses plus tard, quand elle serait plus grande et qu’ils ne pourraient plus forcément lui accorder autant de temps à cause de leurs boulots respectifs. « Ça lui fera du bien d’être avec d’autres personnes… il faut vraiment qu’on prenne du temps pour nous tu crois pas ? » Bonnie hocha la tête d’un air convaincu. « Oui on en a besoin. » lui accorda-t-elle en s’approchant pour l’embrasser à nouveau. Leur couple allait très bien mais ce n’était pas une raison pour faire l’impasse sur leurs moments à deux. « Tu devrais appeler ta mère. » lui répéta-t-elle alors tandis que Nina faisait de nouveau la grimace.

Nina ne semblait définitivement pas partager l’avis de ses parents, et malgré tous leurs efforts pour la calmer, elle était bien résolue à exprimer son désaccord. Comme si elle avait compris de quoi il s’agissait alors qu’elle ne savait même pas parler, la petite fille comptait bien rester avec ses parents et ne pas leur laisser une seule soirée de répit. Pablo savait pertinemment que Bonne détestait voir Nina pleurer mais pour une fois, elle allait devoir se faire violence. Même s’il était parfois difficile de la faire garder par quelqu’un, ils avaient aussi besoin d’un peu de temps pour eux. Et puis ils ne la confiaient pas à n’importe qui ! Le latino était d’ailleurs persuadé qu’à peine aurait-elle franchi le seuil de la porte de chez sa mère que Nina afficherait déjà un large sourire. En un clin d’œil, elle oublierait qu’elle n’était plus chez elle, qu’elle était loin de sa mère, et se contenterait de jouer avec sa grand-mère qui la couvrirait de baisers et de cadeaux. « Elle n’aura pas tellement le choix. Si on commence à la laisser nous dicter ce qu’on doit faire, on ne s’en sortira pas. » finit par déclarer Bonnie pour la plus grande satisfaction du latino qui afficha un sourire rassurant et hocha la tête avec conviction.

Recevant ensuite un baiser de sa belle avec délectation, Pablo caressa de nouveau la joue de sa fille en haussant les épaules. Elle s’y ferait. Il le fallait. « Tu devrais appeler ta mère. » lâcha Bonnie malgré les nouvelles protestations de Nina. Pablo afficha alors un large sourire rempli de sous-entendus, et se détacha de la jeune femme pour se saisir de son téléphone portable. « Je lui demande pour ce soir. Demain c’est dimanche… ça veut dire qu’on pourra faire la grasse mat’… « annonça-t-il fièrement, avec un ton une nouvelle fois rempli de signaux que seule Bonnie pouvait comprendre. Sans plus attendre, le jeune homme s’éclipsa dans la pièce voisine histoire de ne pas être dérangé par les ronchonnements de Nina, et de pouvoir parler calmement avec sa mère sans que cette dernière ne lui demande ce qu’il se passait toutes les trois secondes. A vrai dire, Pablo n’avait pas besoin d’énormément d’arguments pour convaincre sa mère puisque celle-ci gardait toujours sa petite-fille avec plaisir. Il n’eut donc aucun prétexte à trouver pour la faire craquer et quelques minutes plus tard, se dirigea de nouveau vers Bonnie d’un air victorieux. « C’est d’accord…On peut passer chez elle quand on veut ! déclara-t-il avant de lui adresser un clin d’œil. « Mais bon… on a quand même le temps de finir notre goûter ! » Prenant Nina dans ses bras pour laisser Bonnie s’asseoir et continuer sa gaufre, il s’installa en face d’elle avec sa fille sur les genoux pour entamer à son tour un goûter bien mérité.