It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream

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Pray to your god || Elisa & Jefferson

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MessageSujet: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyLun 2 Déc - 20:49

Pray to your god.
De baiser de Judas en baiser de Judas, Jefferson commençait à courber l'échine, à perdre toute envie de poursuivre dans cette voie dangereuse qu'il avait emprunté quelques longues années plus tôt. Peut-être que ce n'était plus fait pour lui après tout. C'était là ce qu'il lui arrivait encore de penser, de temps à autre. Mais à tous les coups, sa raison finissait par le rattraper. Sa raison ? Non, plutôt son passager noir. Cet être froid et cruel qui se tapissait tout au fond de sa conscience et qui surgissait sous ses yeux de psychopathes avide de sang et de violence, quand il envisageait une autre façon de vivre. Il avait beau savoir qu'il ne pourrait jamais s'en détacher, que si ça avait été possible il l'aurait fait depuis une éternité, il ne pouvait toujours s'empêcher d'avoir l'espoir. Certains affirmaient que l'espoir faisait vivre. D'autres répondaient qu'il ne faisait rien d'autre que détruire, au contraire. C'était un peu ce qui arrivait à Jeff. Quand son passager noir se rappelait à son bon souvenir, l'homme hochait simplement la tête et acceptait de poursuivre. Non, il n'acceptait pas en tant qu'homme faible ... Il obéissait parce qu'il n'avait d'autre choix. Ses pulsions étaient plus fortes que lui. Son besoin de mort était vital pour lui. Et dans le fond, son métier de tueur à gages était ce qui l'empêchait de sombrer définitivement dans la folie et commettre des actes atroces. C'est à dire qu'il ne tuait jamais si ce n'était pas sous un contrat hautement important. Il ne tuait jamais gratuitement. Même s'il était vrai qu'il avait très certainement ôté la vie à de nombreuses personnes innocentes. Mais ça, quoi qu'on en dise, ce n'était pas franchement son problème. Et il n'était pas du tout le genre de type à culpabiliser. Ca ne l'empêchait donc pas de trouver le sommeil nuit après nuit, de se lever sans se poser de question, de manger, de faire du sport, d'être "amoureux". Ca ne l'empêchait tout simplement pas de vivre et il n'éprouvait pas la moindre gêne ou honte à cela. C'était ainsi et il le vivait très bien, point. Et puis ce n'était pas comme si quiconque était au courant de cela. Personne en dehors de celle qui partageait sa vie depuis quelques mois maintenant. Et qui était, tout comme lui, tueuse à gage. Bien moins folle que lui ... Mais tout autant dans le besoin de tuer.

Et depuis que Jeff avait eut pour mission d'aller la récupérer sur son île perdue et coupée du monde où il était parvenu à la retrouver, ils se devaient de bosser ensemble. Jamais aucune mission n'était proposée à l'un d'eux, si ça ne concernait pas également l'autre. Il fallait dire qu'en duo, ils étaient beaucoup plus forts et beaucoup plus dégourdis. En tout cas, ça marchait du tonnerre. Et même s'il était supposé être un grand solitaire, Jeff était presque ravi de partager ça avec quelqu'un. Avec une femme dont il était en train de tomber amoureux, surtout. Mais même s'il s'en réjouissait, il éprouvait parfois le besoin de s'éloigner, d'être juste complètement seul et coupé du monde pour pouvoir se recentrer et être ... Juste avec son passager noir. Celui là, il ne le quittait vraiment jamais. Et ce n'était pas par choix. Il vivait avec lui depuis longtemps. Ou ... Non, en réalité, depuis toujours. Et il s'était habitué à ça. Il acceptait tout ce que son passager noir exigeait de lui. Et comme il ne s'agissait que de mort, de sang et de violence, Jeff n'avait pas à se faire prier pour obtempérer. Il le faisait même avec le plus grand et le plus sadique des plaisirs. Et généralement, ça se voyait sur ses traits. Seulement là, il n'avait pas eut de mission depuis trop de temps à son goût. Au point où il en était arrivé à demander lui même du boulot. Et contre toute attente, il était parvenu à se dégoter un contrat pour lui tout seul. Et c'était pour cette raison là qu'il venait d'entrer dans un bar très fréquenté d'un coin malfamé du Bronx. Il savait que sa cible se trouvait dans le coin à faire la fête comme très souvent. Et il avait besoin de quelques heures d'observation, avant d'entrer en action. Parce qu'il ne voulait pas se lancer juste tête baissée et prendre le risque de voir la situation se retourner contre lui. Ce serait trop con. De toute façon, il n'était pas du genre à faire de la totale improvisation. Et puis sans doute que Neavia lui en voudrait mortellement pour avoir fait en sorte d'avoir une mission pour lui et lui tout seul. Mais avec un peu de chance, ils en auraient d'autres de proposées, d'ici à quelques jours. Il voulait y croire. Parce qu'à un moment donné, il finirait par faire une grosse connerie s'il n'avait pas de quoi se mettre sous la dent, de ce type là ...
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyMer 4 Déc - 23:49


Que tout soit parfaitement clair. Je vous emmerde. Que se soit ce soir, demain ou après demain, que vous soyez professeur, bien penseur, ou clochard, je vous emmerderai toujours. Vous pouviez tous crever, à l’instant, tout ce qui m’importait restait la perspective de ma dose. Les frais de chauffage, le loyer et les quelques médicaments que j’avais dû avaler pour ne pas perdre mon emploi m’avait privé de ma petite dose. Mon patron m’avait renvoyé, encore, et je me retrouvais là, paumée au milieu d’une soirée, payée par un homme trop riche pour réaliser sa chance, trop con pour se croire au dessus de tout. Je m’en foutais d’avoir à lui lécher le cul ou tout ce qu’il voudrait pour obtenir assez d’argent pour avoir ma dose. Dans cet état, je restais mauvaise, particulièrement mauvaise. Les nerfs à vifs, les tripes retournées, je n’avais qu’une envie et j’étais prête à trop de chose pour arriver à mes fins.

La soirée battait maintenant son plein. Je naviguais comme un poisson dans l’eau ou presque. Je flirtais. Mon travail consistait avant tout à rire à leurs plaisanteries stupides, les caresser dans le sens du poil et surtout leur promettre le paradis en les poussant à boire pour éviter d’avoir à effectivement les prendre en main pour le guider au septième ciel. Accrochée au bras d’un homme trop gras pour réellement me plaire, je riais une nouvelle fois pour une blague graveleuse. La main sur mes fesses ne me choquait plus, un avant goût pour lui, une routine trop bien huilée pour moi. Je franchissais la porte de cette sorte de boite/bar. Je lui collais mes lèvres contre les siennes. Enfin, assise sur la banquette du bar, j’obtenais ma première pause et ma dose. Je m’éclipsais donc vers les toilettes pour pouvoir stopper les tremblements incessants de mes mains.

Je m’enfermais dans l’une des cabines. Les portes trop fines ne camoufleraient que peu de chose. J’avais eut l’occasion de tester les cloisons à grands coups de reins. Cette fois, je me chargeais de déposer ma dose au sein de mon organisme. Ca ne durerait que peu de temps. Je le savais. Depuis le temps, je pouvais connaître les dosages, les durées, les qualités et les effets à longs termes ou à courts termes. A présent, je me laissais couler contre la paroi. J’en avais pour quelques minutes avant de changer de lieu en compagnie de tout le monde. Ne me parlez plus durant un instant. Je fermais les yeux pour profiter de la volupté qui m’envahissait.

Me voilà errante entre les rayons d’une boule à facette. Je m’accrochais au cou de mon client sans même sentir ses mains sur mes seins, ni les siennes, ni celle de son ami. A sa demande, j’embrassais une autre prostituée avant de suivre le mouvement en riant. L’air frais dans la ruelle me fit rire et je grimpais à l’arrière de sa voiture. Direction un nouveau bar, dans le Bronx !

Je posais pied à terre pour tanguer entre les bras d’un inconnu et embrasser sa joue comme une femme amoureuse. Il s’en fichait, lui. Il ne voulait qu’une femme collée à son bras. Les entrées semblaient faciles avec ces hommes. Finalement posée au comptoir, je profitais d’une pause durant laquelle mes clients se disputaient le gras à propos d’affaire. J’échangeais quelques banalités avec l’une des prostituées et lui proposait de calmer le jeu avec quelques danses sur la piste. J’étais loin, très loin de me douter que depuis mon entrée dans cette boite, mon père observait les faits et gestes de mon client. Je n’avais été que trop peu avec l’homme pour réellement être sûr de mon rôle, mais il finirait bien par le remarquer. Et moi ? Moi je me tortillais pour attirer leur attention, me collant à l’autre fille pour éveiller les idées les plus lubriques dans leur regard. Ma dose s'était déjà envolée et la volupté n'était plus qu'un pâle souvenir. Bordel...
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyJeu 5 Déc - 23:36

Pray to your god.
Jefferson n'était pas supposé se trouver là, et pourtant il y était. Et n'en déplaise à Neavia qui lui en voudrait certainement pour ça. En même temps, elle n'était pas forcée d'être au courant de cette petite escapade de Jeff ! Ce qu'elle ignorait, ne pouvait tout bonnement pas lui faire le moindre mal ! Bien au contraire. Moins elle en savait et mieux elle se portait. C'était en tout cas ainsi que le tueur à gage voyait les choses. Et il partait du principe que tout n'était pas forcément bon à dire dans une relation amoureuse. Même s'il n'était pas franchement certain de pouvoir qualifier leur relation, de "relation amoureuse". Oui, il éprouvait de véritables sentiments pour elle. Elle était la seconde femme, au cours de toute sa vie, pour laquelle il éprouvait ça. Et oui, il était vraiment bien avec elle. Pas heureux comme dans la petite maison dans la prairie et pas complètement passionné et gaga, comme dans les feux de l'amour. Mais il se sentait bien avec elle. Apaisé et presque normal. Même si l'on pouvait difficilement l'être, quand l'autre était aussi étrange que soit. Parce que oui, Neavia avait quand même un sacré grain également. Pas du même acabit que le sien, certes. Mais pas mal dosé aussi, quand même. Et c'était sans doute en partie grâce à ça qu'ils s'entendaient aussi bien. Là encore, légère exagération. On ne pouvait pas dire qu'ils s'entendaient à merveille tous les deux. Puisqu'ils avaient chacun leur petit caractère de merde. Et que, forcément, ça pétait assez régulièrement et assez fortement entre eux deux. L'avantage, c'était qu'ils n'avaient vraiment pas le temps de s'ennuyer. Certes, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus positif dans tout ça. Mais ça convenait à Jeff. De toute façon, ce n'était pas comme s'il savait être autrement. Il n'y avait qu'avec sa défunte épouse, qu'il savait être un tout autre homme. Et ce, pour la simple et bonne raison, qu'elle avait sur lui un pouvoir des plus apaisants. Elle, leurs enfants, leur petite vie de famille. Il ne retrouverait plus jamais cela, sans aucun doute.

Alors, à défaut de pouvoir retrouver tout ça, Jefferson continuait de laisser s'exprimer le monstre tout au fond de lui. Celui qui avait besoin qu'il tue encore et encore. Celui qui demandait de la violence et des morts. Des mises à mort encore et encore. Cette part de sa personne, lui demandait de se dépêcher de mettre à mort quelqu'un. Avant la fin de la nuit si possible. En tout cas, le plus tôt serait forcément le mieux. Avant qu'il ne pète complètement une durite et ne s'en prenne à la mauvaise personne. Pour l'instant, tout était encore sous contrôle, puisqu'il voyait sa cible évoluer sous ses yeux. Il était là à profiter de sa soirée, comme bon nombre de personnes. Sans se douter un seul instant du destin tragique qui se profilait à l'horizon pour lui. Ce que Jeff n'avait pas prévu par contre, c'était que le sien de destin, vienne foutre la zizanie dans ses projets pour la nuit. Ou plutôt que son destin, se dessinerait sous les traits d'une personne d'un passé qu'il tentait d'oublier. C'était sa fille qu'il voyait se dandiner de façon plus qu'explicite. Sa fille qui, encore, était en train d'embrasser à pleine bouche une femme presque aussi vulgairement vêtue qu'elle. Parce que pour être vulgaire, elle l'était. Tout en elle était vulgaire ce soir là. Elle était méconnaissable. Tant et si bien, que Jeff cru d'abord à une illusion, un mirage. Ce n'était pas sa fille là, si ? Si ... Si, c'était bien elle. Mais que Diable, était-elle en train de faire ? A quel putain de jeu jouait-elle ? Jeff sentit son coeur s'emballer férocement, tandis qu'elle évoluait dans le bar, pour apparaître dans le champ de vision d'Elisa. Il ne pouvait prendre le risque d'être repéré par sa cible. Mais tant pis. La présence de son aînée, dans ce putain de bar et aussi proche de celui qu'il était supposé éliminer, était un foutu problème. Et il n'arrivait pas encore à savoir s'il souhaitait ou non, comprendre ce qu'elle faisait ici au juste. Dans un tel accoutrement, dans un tel état et avec de telles fréquentations.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyVen 6 Déc - 20:07


Le client me sonnait et moi, je me pointais comme un bon petit chien. Il aurait agité un sucre magique et j’aurais tout autant accouru. Lorsqu’il se glissa à mon oreille, une mission me fut attribuée avec un joli billet entre les doigts. Les sueurs froides coulaient le long de ma colonne et je passais une main dans ma tignasse brune pour tenter de chasser les mauvaises ondes d’une descente un peu trop brusque. Je détestais cet instant. Il me fallait remonter au plus vite. Comme si la soirée n’avait pas assez mal tournée, il fallu faire face à une situation inattendue. Mon sourire niais se décomposait en tombant sur ce visage. Mon expression de figea prise dans une immense réflexion. Est-ce que je délirais ? Est-ce qu’il était réel ? Non. La réponse qui agita mon esprit fut si ferme que je posais une main contre le bar, juste à côté de l’être qui avait longtemps prit une place primordiale dans ma vie. Il n’était pas là. Il ne pouvait pas se tenir là. Je délirais. La drogue me faisait de mauvais effets. Je pensais à archiver dans un coin de mon esprit de reprocher à Raf' les effets de sa merde. Ces pilules devaient me faire planer pas me mettre sous le nez les démons les plus virulents de mon passé. Plus je me répétais qu’il n’était pas là et plus je me focalisais sur sa présence.

Je fermais les yeux en passant à nouveau ma main dans mes cheveux. Ce tic de nervosité et de mal être profond me suivait depuis l’enfance. En cas de forte pression, je replaçais mes cheveux en arrière. Certaines choses ne changeaient jamais, finalement. Mais à l’instant, je me fichais pas mal de trahir mon état devant une illusion. Je le répète encore. Il n’était pas là. Il ne pouvait pas être là. Il n’avait jamais été là. Il n’avait pas été là quand il le fallait. Mes propos semblaient cruels, je le sais. Pourtant j’avais besoin d’accabler quelqu’un pour me soulager de la culpabilité qui me pesait sur les épaules. Il n’était pas là. Il ne pouvait pas être là. Je radote… Il était mort. Il était mort… Il était mort. Je voulais le croire si fort. Je rejetais l’immense colère que j’avais contre lui en le tuant. Il était mon héros. Il aurait dû protéger la famille lorsque c’était nécessaire. Il aurait dû être là. Il aurait dû et pourtant, il vaquait à d’autres futilités quand sa famille se faisait massacrer.  Je ne supportais pas l’idée qu’il ne soit pas l’homme que je m’étais imaginée durant toutes ces années, durant toute ma vie. Aussi, je le tuais. Je ne voulais pas le voir. J’avais besoin, de quoi avais-je besoin ? Il n’était pas là. Il nous avait tous abandonné, tous.

Je contrôlais cette forme de colère et de trouble avec tant d’efforts que mes mains tremblaient avec violence. Les jointures de mes phalanges, blanchies  par la tension, me retenaient, agrippée au bar. Le barmaid avait dû me questionner une dizaine de fois sur la commande et je ne faisais que le fixer avec une forme de haine si intense qu’il prit peur. Je claquais la paume de ma main contre le bois au moment où il me tournait les talons. Lui aussi allait m’abandonner à mon triste sort ?

« Te barres pas connard ! » Hurlais-je à pleins poumons, la voix transformée par le manque d’articulation que provoquait l’alcool. « Je veux deux bouteilles de vodka! »

Je glissais le billet sur le bois et le fixait, défiante, attendant presque qu’il s’éclipse et refuse de me servir pour pouvoir déverser ma haine sur ce brave travailleur. C’était la première fois que je faisais face à une envie de frapper quelqu’un, le frapper jusqu’à ce qu’il me regarde, jusqu’à ce que je sente ma souffrance se taire, jusqu’à ce que je puisse dire que je n’étais pas seule à avoir mal. Mais il avait l’habitude et attrapait les bouteilles pour l’échanger contre mon billet.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptySam 7 Déc - 16:40

Pray to your god.
Jefferson vit parfaitement le regard de la brunette, de sa petite brunette, se poser sur lui. Juste quelques secondes à peine. Mais largement le temps pour elle de réaliser qu'il était là. Qu'il était réellement là. Ou bien de penser à un mirage peut-être. En tout cas, elle détourna bien vite la tête. Et Jeff demeura à sa place, à l'observer comme s'il tentait de comprendre qui elle était réellement. Du moins, ce qu'elle était devenue. Physiquement parlant, elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Et ça le dérangeait beaucoup. Parce qu'il devenait sans mal, qu'il était en grande partie responsable de ça. Depuis qu'il n'avait plus aucune nouvelle de sa fille aînée, à aucun moment il ne s'était retrouvé à imaginer un truc pareil. Qu'elle puisse avoir autant sombrer. Parce que c'était bien ce qui semblait être arrivé. Elle était tombée très très bas. Et maintenant ... Eh bien, elle était dans un sacré sale état. Jeff ne l'avait pas revu depuis la terrible tragédie qui avait touché leur famille. Et il ignorait si c'était ou non une bonne chose, que de la recroiser ce soir là. Oui, bien sûr que oui. Parce qu'il n'allait pas la laisser disparaître à nouveau, aussi facilement que ça. Il était son père malgré tout ce qui était arrivé à leur famille. Et il ne pouvait pas juste accepter qu'elle continue comme elle semblait être en train de le faire. Par exemple, en fréquentant les mauvaises personnes. Parce qu'elle se trouvait en compagnie d'une personne qu'il était supposé tuer au plus vite. Ce qui signifiait que c'était vraiment là une très mauvaise fréquentation pour elle. Et il ne pouvait tout simplement pas la laisser continuer de la sorte. Il ne l'y autoriserait pas ! Quand bien même il avait peut-être bel et bien perdu ce droit, depuis le temps qu'ils n'étaient plus dans la vie l'un de l'autre. Mais ça, ce n'était pas un choix de Jeff. C'était celui d'Elisa. Et il aurait sans doute mieux fait de ne pas l'accepter. Parce qu'il suffisait de voir son état actuel, pour comprendre qu'elle s'était lourdement trompée.

Et lui aussi d'ailleurs, à accepter qu'elle fasse ce que bon lui semble. Mais il était alors persuadé que c'était la meilleure chose à faire pour elle. Persuadé que sans un tueur à gage dans son entourage, elle ne pourrait que vivre une longue vie, heureuse et tout ce qui s'ensuit. Au lieu de ça, elle était en train de sombrer et avec application. Par contre, au regard haineux qu'elle lança au barmaid et à son ton claquant, Jeff la reconnaissait bien. Enfin non, elle n'était pas comme ça avant. Mais il se voyait lui, en elle. Haineux et froid comme un glaçon. C'était ce qu'il avait toujours été et ce qu'il serait probablement toujours. Il n'y avait justement qu'avec sa famille, qu'il avait tendance à s'adoucir un tant soit peu. Mais savoir que sa propre fille ait fini par prendre ses défauts, ne lui plaisait pas franchement. Quand Jeff réalisa que le serveur était en train de lui filer sa commande et comprit qu'elle allait rejoindre ses "amis", il se mit enfin en action. Il ne pouvait laisser les choses en l'état. Ainsi se déplaça-t-il rapidement, pour se placer entre sa fille et les personnes qui l'accompagnaient ce soir là. Et il lui empoigna sans doute un peu trop vivement le bras, pour la maintenir d'une poigne ferme et l'obliger à lui faire face. Il planta son regard froid dans le sien, crispa les mâchoires et resserra un peu plus encore, ses doigts autour de son bras menu. « Faut que j'te parle. Tout de suite ! » Tonna-t-il sèchement, avant de l'entraîner, sans autre forme de procès, en direction de la sortie. Tant pis si sa cible disparaissait entre temps. Tant pis s'il était repéré et que ça lui créait des problèmes. Pour une fois, il avait tout intérêt à faire passer sa fille avant. Il ne voulait pas prendre le risque qu'il lui arrive quelque chose de grave à elle aussi. Quand ils furent enfin dehors, face au froid de cette heure tardive, il la poussa vivement pour qu'elle lui fasse face et lui relâcha le bras. « Tu m'expliques à quoi tu joues ? »
(c) AMIANTE

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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyLun 9 Déc - 12:18


Les bouteilles en main, je ne me fis pas prier pour tourner le dos à un fantôme. J’ignorais sa présence. Pour la deuxième fois, je lui tournais le dos pour vaquer à ma vie ou plutôt, pour bousiller ma vie. Je me fichais bien de ses yeux, de son état, de la douleur qui me tiraillait. Je me sentais nauséeuse, prête à me fracasser les poings contre un mur pour faire cesser ce bordel. Mais lorsque sa main s’empara de mon bras, je cru défaillir. D’abord trop sonnée, je ne pu réagir. Moi et mes deux bouteilles trouvèrent le chemin de la sortie. Avait-il décidé de me faire perdre une superbe affaire ? Ce mec était un client régulier et il payait bien.

La situation m’échappait. Tout m’échappait. La violence des sentiments qui m’animaient provoquait des tremblements si intenses  qu’ils m’épuisaient déjà. La sueur marquait ma peau dans une évidence : mon esprit me torturait. Je ne sais pas ce qui me retenait de le frapper, le cogner à grand coups de bouteilles ou de verre coupé. Peut être était-ce le reste d’éducation qu’il me restait, les morceaux d’espoir brisés qui me faisaient encore miroiter de l’affection pour mon père. Dans le fond, je crevais d’envie d’avoir son amour, sa protection, son temps, retrouver une forme d’importance dans sa vie mais tout ça crevait bien au fond, sous une épaisse couche de rancœur et de culpabilité, de colère et de haine envers le monde entier. Alors que la vodka se répandait au sol par intermittence, ballottée par mon corps et ses piètres tentatives pour se libérer, Jefferson me força à lui faire face.

J’aurais dû avoir honte, j’aurais dû baisser les yeux. J’aurais dû mais depuis bien longtemps, j’avais perdu toute capacité à prendre du recul et à me regarder pour prendre conscience que j’étais tombée trop bas. J’avais besoin de tout détruire. TOUT. Alors voilà où je me trouvais, face à mon père, tremblante comme une feuille, les poings serrés sur deux bouteilles de vodka et une furieuse envie, presque aussi forte que de vomir, de lui en décalquer une sur le coin de la figure. Je ne sais pas ce qui a fait pencher la balance ou plutôt, je ne voulais pas le réaliser. Car mon reflet dans son regard pesait trop lourd. Depuis bien longtemps j’évitais les miroirs et plus encore les regards de ceux qui avaient eu de l’importance dans ma vie. C’était mon propre dégout qu’il me renvoyait. Mais au-delà de cette vérité accablante, je pouvais remarquer et constater les similitudes entre mon père et moi. Aussitôt, un haut de cœur me tourna l’estomac et je rendais mon absence de repas et le trop plein d’alcool sur les pompes de mon géniteur. Tant pis s’il n’avait pas le temps de s’écarter. Pour ma part, je ne pourrais même plus retourner bosser dans cet état, personne ne voudrait de moi et pire encore, je risquais de perdre des clients.

L’une des bouteilles glissa  contre le sol et roula en déversant son contenu. Sans un coup d’œil pour elle, je pensais que je ne tarderai pas à suivre le même chemin qu’elle. Je me redressais mollement, chancelante et épuisée. Le revers de ma main, maintenant libre, essuya mes lèvres et je m’apprêtais à rincer l’ensemble avec une bonne gorgée de vodka. Réchauffons les cœurs.

« Non. » Tranchais-je sans prendre de gants, réponse tardive à sa question. « Je me détends comme je veux entre deux cours. D’gages. C’est tout ce que tu sais faire correctement, toi, partir et ne jamais être là.»

J’aurais voulu le doubler, avancer et me barrer mais au lieu de ça je chancelais de quelques pas vers l’arrière. Je ne sais pas pourquoi j’avais eu cette réponse, peut être pour faire briller encore une fois ses yeux de cette lueur que je pouvais percevoir gamine, peut être parce que je voulais couper court à la discussion ou simplement parce que je ne savais pas quoi lui dire.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyLun 9 Déc - 20:38

Pray to your god.
Jeff était beaucoup trop surpris par l'état pitoyable de sa fille, pour avoir le réflexe de se reculer quand elle pencha vaguement la tête en avant et déversa le contenu, ou l'absence de contenu, de son estomac sur ses pompes. Il demeura simplement là, droit comme un i, regard perdu dans le vague. Tandis que de longs spasmes secouaient le corps d'Elisa. Quand elle se redressa, leurs regards se croisèrent. Si semblables et pourtant si différents. Elle avait le regard vitreux, un peu paumé, un peu absente. Et lui était plus froid qu'autre chose. Tout comme elle, un peu absent de son propre corps. Mais à la différence de sa fille, il était un monstre, un glaçon, incapable d'éprouver de réels sentiments humains. Si ce n'est pour cette famille qu'il avait perdu. Qui était morte par sa faute. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même, certes. Mais il n'aurait tout de même pas assez d'une vie pour regretter tout ça. Regretter d'avoir manqué à ses obligations de père. Il avait tout foiré. Au profit de son passager noir qui l'avait guidé tout au long de sa vie, le forçant à commettre des actes irréparables. Ôter la vie était devenue d'une telle banalité pour lui maintenant ... C'était à se demander s'il était conscient du côté répréhensible de cet acte. Oui et non à la fois, incontestablement. Il était davantage peiné d'avoir foutu en l'air sa famille à cause de tout ça, que peiné d'avoir tué, encore et encore. Et la seule personne qui lui restait de son passé de père de famille, c'était sa fille. Cette fille qui ne souhaitait plus avoir le moindre lien avec lui. Et qui, malheureusement pour elle, fréquentait du bien mauvais monde. « Non. Je me détends comme je veux entre deux cours. D’gages. C’est tout ce que tu sais faire correctement, toi, partir et ne jamais être là.»

Les mâchoires de l'homme se crispèrent, détendirent et crispèrent à nouveau, durant plusieurs minutes. Sans qu'il ne souffle mot. « Tu es partie. Pas moi. » Lui rappela-t-il froidement. Même s'il ne doutait pas qu'elle parlait davantage de l'absence durant laquelle un tueur à gage s'était chargé de liquider sa famille. A l'heure d'aujourd'hui, il était soulagé par l'idée qu'il s'était vengé. La cible qui l'avait piégé, était morte. Et avant de mourir, Jeff et Neavia s'étaient chargés de descendre toute sa famille au grand complet, sous son regard larmoyant et suppliant. Oui, ils formaient un duo détonnant, sans coeur, sans émotion, sans sentiment. Et ils assumaient parfaitement, c'était le moins que l'on puisse dire. Mais malgré cette vengeance digne de ce nom, Jefferson ne se sentait pas vraiment soulagé pour autant. Il ne trouvait pas plus facilement le sommeil le soir, il ne dormait pas mieux, ne mangeait pas plus et continuait de tuer. Cette vengeance ne lui avait pas ramené sa famille. Si seulement Elisa était toujours à ses côtés, les choses seraient-elles peut-être différentes. Mais de toute évidence, il ne fallait pas trop compter là dessus. Elle éprouvait bien trop de haine à son encontre pour cela, c'était certain. ]« Ne me prend pas pour un idiot. Je sais qui est cet homme. Je sais ce qu'il fait. La question est ... Que fais-tu avec lui ? » La réponse semblait évidente. Mais Jeff aurait tellement souhaité se tromper. Il priait même intérieurement, pour que la brunette lui réponde qu'elle venait à peine de le rencontrer et qu'elle ne savait rien de lui. Mais le tueur à gages n'évoluait pas dans un monde de Bisounours. Il savait qu'elle savait. Il suffisait de voir sa dégaine pour comprendre ce qu'elle foutait là.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyMer 11 Déc - 14:16


Qu’il aille au diable ! Qu’il aille plutôt que faire foutre par le diable ! Sa première réplique me sidérait. Un pas s’effectuait vers l’arrière, comme s’il m’avait frappé de toutes ses forces. Je chancelais un moment entre l’incrédulité et l’abasourdissement.  Comment osait-il me faire un tel reproche ? Je cillais avant de serrer le poing, la mâchoire, les fesses et tout le reste. La colère, cette bonne vieille copine, montait en puissance. Je me transformais en volcan. Les joues rougirent laissant les plus imaginatifs percevoir la fumée qui me sortait par les oreilles. Est-ce que j’exploserai ? Est-ce que je  cracherai ma lave à la figure d’un paternel de marbre ? Est-ce que le marbre fond sous la lave ? Lui qui se pensait glaçon n’avait encore rien vu des flammes que je pouvais attiser. Le feu et la glace. Oui, mais autant les glaçons accompagnaient délicieusement l’alcool, l’atténuant un peu, parfois, autant le feu ne faisait que gagner en force mélanger à celui-ci. Et moi, j’étais particulièrement alcoolisée.

Je reprenais une gorgée de vodka puis en redescendais deux autres. Je n’écoutais plus rien. Ses paroles bourdonnaient dans mon esprit et je marmonnais. Le sens de mes mots demeurait un mystère autant pour lui que pour moi. Et puis, la lumière brilla dans un coin de ma tête. L’étincelle, le surplus de magma ! Je me tournais vivement vers lui, le pointant du doigt comme la pire des pestes. Ce n'était pas de moi qu'il souhaitait parler, mais de l'homme qui m'employait pour ce soir.

« Qu’est-ce que tu en sais hein ? QU’EST-CE QUE TU EN SAIS ? T’ES LA POUR LE TRAVAIL ? C’EST ENCORE POUR LE TRAVAIL ? C’EST CA HEIN ? C’EST CA ?» Je riais à gorge déployée en me penchant vers l’arrière. Le déséquilibre le fit tanguer à nouveau. Enfin peut être, pour moi, j’étais parfaitement droite et me tenais la tête haute devant mon paternel,  ou plutôt la chose qui m’avait fourni la moitié de mon ADN.

« J’aurais dû me douter. T’es juste là pour lui, là, l’autre Peter à la con. Attends, viens, on va y aller dedans. Je vais te présenter. Je vais lui dire que t’es venu me poser quelques questions à son sujet. Oh, et puis tant qu’on y est, tu pourras te faire enculer aussi. Il adore ça, prendre par derrière. Ca ne devrait pas trop te déranger hein ? Pour ton boulot, t’es prêt à baisser ton froc ! T’es prêt à te faire enculer ! T’es prêt à sucer même ! T’ES QU’UNE PUTAIN DE TRAINEE POUR TON BOULOT ! »

Je suppose qu’il se serait passé de ce genre de détail sur les pratiques sexuelles de mon client, le sien aussi si j’en jugeais ses questions. Il devinait à présent que, pour ma part, je n’étais plus la petite fille encore pure et innocente des choses de l’amour, si je pouvais appeler ça ainsi. Je portais le goulot à mes lèvres encore une fois en ricanant bêtement. Puis mes bras s’écartaient comme pour mieux le laisser admirer, m’admirer.

« Ne me regarde pas comme ça. Sois fier, c’est ton œuvre. On est pareil tout les deux, juste doués pour casser et détruire tout ce que l’on touche. »

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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyJeu 12 Déc - 18:56

Pray to your god.
Jefferson avait beau savoir que c'était bel et bien sa fille qui était actuellement en face de lui, il n'était plus si sûr de ça, devant son comportement et tout le reste. Elle avait le physique d'Elisa, et en même temps pas tant que ça. Elle dégageait quelque chose qu'il ne connaissait pas. Un truc crade et malsain. La jeune femme en face de lui, n'était plus que l'ombre d'elle même et ça l'effrayait. Oui, il avait peur d'avoir lui même, inconsciemment, signé la perte de sa propre fille. S'il n'avait pas foutu en l'air leur petite famille, elle ne serait pas dans un tel état aujourd'hui. Et quand elle rouvrit la bouche pour lui balancer toutes sortes d'atrocités au visage, il se figea. Ca non plus ce n'était pas du tout sa fille. Cette haine dans la voix et ces atrocités qu'elle disait ... Le choquèrent véritablement. Au moins, elle était loin d'être verbeuse. Mais ça ne changeait rien au fait que Jeff était vraiment sonné et encore incapable de la moindre parole. Il demeura coi alors qu'elle en rajoutait une couche sur son compte, à lui. Et finalement, le coup parti tout seul. Une gifle monumentale. Le revers de sa main qui claqua férocement la joue rosie de sa fille. Il ne mesura pas sa force. Ne prit pas la peine de le faire même. Et l'empoigna ensuite fermement par le menton pour la forcer à le regarder. Il n'avait jamais été un père violent. Mais ce n'était pas sa fille qui lui faisait actuellement face. Ce n'était plus elle. Elle n'était plus Elisa.

« Ferme ta gueule, putain ! » Grogna-t-il froidement, mâchoires crispées et regard fermement planté dans le sien. « J'viens d'foutre en l'air ma putain de mission pour te sortir d'un merdier dont t'as même pas idée. Alors viens pas m'dire que j'pense qu'à mon boulot. » Ajouta-t-il froidement. S'il évident qu'il ne savait pas du tout gérer en tant qu'homme, en tant que père et en tant que mari, il était moins évident de deviner qu'il tentait pourtant bel et bien. Il n'exprimait simplement pas les choses de la meilleure façon qui soit. Rarement, pour ne pas dire jamais. Il ne connaissait que la violence, la rage, la haine, les meurtres et le sang. Agir comme un père, malgré les années d'expérience qu'il avait dans ce domaine, ce n'était pas simple du tout pour lui. « Ce type a de gros contrats sur la gueule. Et tu sais ce qui arrive à ceux qui traînent avec des mecs comme ça ? Non ? Eh ben j'vais te le dire moi. Ils crèvent avec. Tous, sans exception. » Conclut-il toujours sur le même ton, avant de relâcher brusquement son visage, la poussant en arrière par le même geste. Sans pour autant la quitter de son regard froid et dur. Il ne disait pas tout haut, quel était son véritable métier. Elisa n'avait aucune idée de ça et c'était très certainement mieux ainsi. Parce que les types comme lui aussi, ça attirait les emmerdes comme pas possible. Preuve en était la mort de la majorité de la famille Greenwald.
(c) AMIANTE

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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyJeu 12 Déc - 22:42

Je me sens partir violemment. Je pouvais jurer que si ma tête tournait, l’alcool ou la drogue n’auraient aucun impact. Loin de diminuer la douleur, loin de me faire revenir sur terre la situation me prit au dépourvu. La sensation cuisante de la gifle s’imprégna sur l’ensemble de ma tête laissant mon œil pleurer et ma lèvre se couper sur mes propres dents. Une chance, elles tenaient toutes le coup. Je serais tombée s’il n’avait pas saisi ma mâchoire pour me maintenir à la bonne hauteur.

Ses propos ne réchauffèrent pas mon cœur contrairement à sa gifle qui avait échauffé ma joue. Trop de mal avait été fait. Son coup piétinait les restes d’affection que je pouvais lui porter, à cet homme. L’être face à moi ne ressemblait en rien à mon père, rien. Mais je ne tombais pas de haut, aucune déception ou désillusion ne m’anima. Je le savais déjà, au fond, je ne l’avais jamais réellement connu et cet intrus me renvoyait à une triste vérité, je ne savais pas qui il était mais ce manque en provoquait un bien plus grave. Je ne savais pas qui j’étais, moi.

Ce fut le goût métallique du sang qui me ramena à cette pitoyable réalité. Je serrais mollement la bouteille en verre entre mes doigts. Le regard ne parvenait à se détacher de l’homme que je craignais de voir exploser.

« Ouais, quelle ingrate vraiment. Ca te permet de te sentir mieux? T'es soulagé hum ? Ca peut tout effacer? Non et on aurait tous été bien mieux si t’étais mort, toi, juste toi.» marmonnais-je dans ma barbe en me redressant mollement avec mon éternelle bouteille à la main.

Ironie, ironie…  Ses doigts sur mon menton ne m’effrayaient pas. Comme tout le monde, la mort m’effrayait mais je m’étais fais à l’idée qu’elle ne serait pas douce, pas tendre, pas feutrée et surtout qu’elle demeurait inéluctable. Alors j’attendais sans savoir quoi faire d’autre. Mon souffle se précipitait contre mes lèvres, incapable de maitriser son rythme de plus en plus soutenu. Pas de peur, pas de crainte, mais une violente douleur que je ne parvenais à taire. Humiliée, bafouée et ravagée, je me décidais à grogner de mécontentement. Quand il me relâcha pour me pousser avec trop de force pour moi, je chancelais en arrière. Le sol sembla glisser sous mes pas et je finissais le cul sur le sol. Mes paumes égratignées se redressèrent sur ma lèvre blessée que je choisi de d’essuyer du revers de la main. Qu’espérait-il ? Que je le remercie ? Que je décide de changer de comportement parce que pour cette fois, il décidait de penser un peu à autre chose qu’à son boulot ? Il pouvait toujours crever. Je me fichais bien de ma vie, moi je voulais ma mère, mes frères et n’avoir jamais à voir mon père dans ces états lamentables. Trop déboussolée pour me redresser dans l’immédiat, je pris un moment avant de me prendre en main. La peur explosa alors dans mon bas ventre, se répandant comme une trainée de poudre dans l’ensemble de mon corps. Je fracassais la bouteille contre le sol pour ne garder que le goulot tranchant. Une arme de pacotille mais je m’en moquais. L’homme qui me faisait face m’effrayait. J’avais la soudaine impression qu’il n’était pas là pour discuter, pas là pour arrondir les angles, pas là pour m’aider ou renouer avec moi. Je n’étais pas sa fille, il n’était pas mon père. Mon père était mort. Le souffle court, sans un mot, je tentais de reculer d’un pas, puis d’un autre. La sortie de la boite semblait trop loin et la ruelle avait encore plusieurs mètres avant de donner sur le boulevard. Je ne pouvais pas espérer l’arrivée des vigiles ou toute autre forme de sécurité ici.

« Je t’ai enterré, et tu aurais mieux fais de rester dans ta tombe. » Pestais-je à nouveau. « Retournes d’où tu viens.  Va détruire d’autres vies. Moi j’ai donné ! »

Non, j’étais incapable de lui faire du mal. Oui, mes envies de violence me traversaient souvent mais je ne passais jamais à l’acte. Ce n’était qu’un moyen de canaliser ma colère, d’éviter de la retourner contre moi-même.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyDim 15 Déc - 20:11

Pray to your god.
La gifle était partie toute seule. Vraiment toute seule. Avant même qu'il n'ait eut le temps de réaliser qu'il était vraiment énervé, Jeff avait balancé sa main droit dans le visage de sa fille. Il n'avait jamais été violent à l'encontre de sa femme et de leurs enfants. Mais ce coup ci, il n'avait pas l'impression d'être en face de son aînée. Il ne la reconnaissait plus. « Tu crois que je n'aurais pas préféré crever à leur place ? Tu crois vraiment que je suis heureux de leur mort à tous ? » Demanda-t-il sur un ton un brin trop fort. Il ne contrôlait plus grand chose. Il avait l'impression d'être sur le point d'imploser et de dire des choses qu'il regretterait bien assez vite. Et faire des trucs impardonnables également. Comme d'aller récupérer sa cible dans la boîte, pour le rouer de coup et lâcher toute sa frustration sur lui. Bon Dieu que ça lui ferait du bien de lui ôter la vie en lui fracassant le crâne à coups de poing violents. Toute sa haine serait alors pleinement calmée. Pour un temps du moins. Ca ne pourrait durer éternellement, c'était certain. Ca ne durait même jamais bien longtemps. Sans quoi, il ne serait pas tueur à gage à l'heure d'aujourd'hui. Il était d'ailleurs en tel manque de violence, qu'il poussa un peu trop vivement Elisa, qui se retrouva fesses au sol. Il n'en culpabilisa pas pour autant et la toisa du regard. Il afficha même un sourire ironique et sans joie, quand elle brisa la bouteille à terre comme pour s'en faire une arme. Contre lui ? Etait-elle vraiment capable de s'en prendre physiquement à lui ? Il en doutait fortement, il est vrai. Elle se recula ensuite comme véritablement effrayée par lui. Et ça ne le fit que plus sourire encore.

L'idée de faire peur à sa fille n'était pourtant pas si plaisante que ça. Pas du tout même. Mais il n'était pas d'humeur à s'en formaliser ou à le regretter, tout simplement. Il n'était pas vraiment lui même là. Quoi que ... Qui était-il véritablement au juste ? Lui même ne le savait pas avec certitude. « Que crois-tu que je passe mon temps à faire, hein ? Je détruits des gens, des vies, des familles entières. Tout le temps. La seule famille que j'aurais aimé ne jamais détruire, c'est bien la notre. » S'exclama-t-il vivement, avec de grands gestes désordonnés de ses bras et avec le regard complètement fou, posé sur elle. Oui, là, elle avait le droit d'être effrayée et mal à l'aise en sa présence. Elle avait le droit de s'inquiéter pour son état de santé mentale, de se demander s'il n'était pas complètement cinglé. Parce qu'il l'était. Il avait un passager noir après tout. Un second lui qui lui intimait régulièrement l'ordre de tuer. Il était un monstre et se cachait derrière une double personnalité pour se laisser aller à ses envies et son besoin de tuer. Tuer. Encore tuer. « Tiens ... J'ai une idée ... Et si tu m'accompagnais ce soir, hein ? Et si tu venais avec moi pour voir ce qu'on fait aux types comme celui avec lequel tu passes ta soirée ? Je suis certain que tu vas adorer. J'ai l'impression que tu as tellement, tellement de haine en toi, que te défouler ne pourra que te faire un bien fou ! » S'exclama-t-il toujours sur le même ton, regard de fou furieux rivé sur son visage qui affichait toujours la même expression. Sa proposition était tout bonnement insensée. Personne ne devait savoir ce qu'il faisait de sa vie, et encore moins le voir en action. Surtout pas une personne qui, aujourd'hui, le détestait atrocement.
(c) AMIANTE

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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyJeu 19 Déc - 23:15


Il avait l’air d’être un autre, un autre Jefferson, un autre être que mon père. J’aurais eut besoin de mon père, indéniablement et qu’importe si je me le refusais. Pourtant, rien n’arrivait réellement comme prévu dans la vie. Parfois, tout tournait au drame. Pire, dans cette ruelle glauque, tout commençait à se mettre en place, une scène digne des drames Shakespearien. Je le fixais du bout de ma bouteille en lambeau, parfaite représentation de mon état. Tranchante, piquante mais finalement fragile, cette bouteille se briserait contre le glaçon qu’était devenu mon père.

« TA GUEULLE ! TA GUEULLE ! LA FERME ! JE M’EN FOU ! JE M’EN FOU DE CE QUE TU FAIS ! JE VEUX QUE LE FASSE LOIN DE MOI ! » Hurlais-je à plein poumon pour mieux camoufler sa voix. « C’EST PLUS TA FAMILLE DEPUIS QUE TU AS CHOISI DE NOUS METTRE EN DANGER ! »

Mais la situation dérapait. Plus je hurlais, plus il montait en pression. Plus je me perdais et plus il s’égarait aussi. J’avais envie de le détruire, une envie presque aussi forte que ce sentiment de peine qui m’envahissait. Je ne comprenais pas pourquoi ma haine me rongeait de plus en plus. Obnubilée par ma rage envers mon père, j’en oubliais la tristesse que j’éprouvais à le voir ainsi. La peine qui m’étouffait lorsque je brandissais mon arme de pacotille plus que mes bras pour l’accueillir. Je n’avais jamais pensé qu’il était possible d’aimer et de haïr aussi fort à la fois la même personne. Alors que je tarissais mes larmes en for intérieur, sa proposition me heurta. Un rire moqueur traversa mes lèvres. Il se moquait de moi ! Il me provoquait oubliant par la même occasion que je réagissais toujours extrêmement mal à ce genre de provocation. Les défis me rendaient dingue, presque autant que lui.

« Alors c’est ça qui te fait sentir vivant ? C’est ça qui te permet d’oublier ? Combien d’excuses il te faudra, de toute façon, pour justifier tes choix ? Combien de fois t’es tu trouvé de fausse excuse pour céder à la facilité ? C’est pas moi qui me dois me défouler. J'ai juste besoin que tu restes loin de moi! Tu veux voir ce qui arrive quand tu es là ? Hein? » Je tournais un instant cette foutue bouteille entre mes doigts, tandis que le mal être grandissait au fond de moi. Soudain, je portais les brisures de verres sous mon menton, si proche de la carotide. « Autant finir le travail tout de suite, non ? Ca ira plus vite. Ne cherche pas ! C’est ça, à terme, que tu parviendras à réaliser. Mon sang sur tes mains. Mon cadavre à balancer dans un coin. Et tout ce que tu auras à faire c’est retourner travailler. Alors hein? On fait quoi? »

Il voulait de la provocation. Il en avait.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyDim 22 Déc - 20:53

Pray to your god.
Si Jeff était un fantôme du passé de la jeune femme qui lui faisait actuellement face, la réciproque était également vrai. Elle lui rappelait celui qu'il n'était plus. L'homme qu'il avait été mais ne saurait redevenir à l'heure d'aujourd'hui. Une homme auquel il tentait de ne plus penser. Parce qu'il était bel et bien mort depuis le temps. Comme venait si judicieusement de le faire remarquer Elisa. Elisa qui était justement en train d'hurler, comme s'ils n'étaient que tous les deux dans cette putain de rue, située devant une boîte affreusement fréquentée. Et pas forcément par de bonnes personnes. « Tu ne ... Sais pas ... Ce que tu dis. » Cracha-t-il sur un ton froid et en prenant soin de bien détacher chaque syllabe, comme pour être certain qu'elle l'entendait bien et assimilait chacun de ses mots. Quand elle reprit la parole, il ferma les yeux. Elle pourrait bien profiter de cela pour lui ouvrir la carotide avec la bouteille qu'elle venait de briser. Si ça lui chantait, elle le pouvait. Ca ne lui faisait pas peur. Il n'avait jamais craint de mourir. Plutôt de perdre ceux qui le maintenaient en vie. Et c'était arrivé. Il était trop tard maintenant. Il n'avait plus rien à perdre. Pas même Elisa qui, de toute façon, n'était plus non plus. Il garda donc les paupières closes et pressa ses mains sur ses tempes, le souffle soudainement saccadée. Il ne devait pas s'énerver. Ne devait pas perdre le contrôle de sa propre petite personne. Mais déjà, des voix s'insinuaient dans son esprit. Des centaines de voix. Et puis des centaines d'images. Des souvenirs. D'un gâteau à la ganache préparé par les soins de son épouse et d'Elisa. Puis l'image un d'un corps duquel il venait d'ôter toute vie. Le souvenir de ses enfants endormis. Puis des enfants qu'il avait tué.

Ce fut difficilement qu'il rouvrit les yeux pour laisser son regard glisser sur sa fille, dont la main tenait un morceau de verre tranchant, si proche de sa carotide. Qu'elle fasse. Qu'elle fasse donc. Non, surtout pas. Elle ne devait pas mourir. Il ne le supporterait pas. Jamais ! Il la voulait envie. Dans sa vie ou non, ça importait peu. Mais en vie ! Saine et sauve. Pourtant, quand il s'approcha d'elle et s'empara du morceau de verre, ce fut pour mieux le brandir au dessus d'elle, les doigts de son autre main se refermant autour de sa gorge délicate. « C'est sans doute ce qui serait mieux pour toi. Que tu crèves. Que tu les rejoignes. A quoi bon rester au juste ? Pour jouer la pute de salopards qui finiront eux mêmes par te foutre en l'air pour de bon, tôt ou tard ? Te laisser crever d'une overdose, dans un putain de caniveau, sans que quiconque ne s'en soucie ? Ne serait-il pas mieux que tu meures maintenant, tant que tu n'es pas encore un simple déchet de l'humanité ? » Tonna-t-il entre ses dents serrées, regard fou rivé dans le sien. « Ce serait te libérer ... Ce serait te libérer ... » Répéta-t-il dans un murmure à peine audible, une fois, deux fois, trois fois ... Encore et encore. Mais après quelques secondes, il relâcha brusquement sa gorge et se releva. Il fit un pas en arrière et envoya le débris de bouteille, le plus loin possible, de toutes ses forces, sans un regard de plus pour Elisa. « Ou peut-être que je devrais descendre chaque personne de ton nouvel entourage. Jusqu'à te convaincre d'arrêter tes conneries. »
(c) AMIANTE

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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyVen 10 Jan - 22:21


Qu’est-ce qu’il se passait ? Lorsque sa main se serra sur ma gorge, je perdais mon souffle, mes couleurs pour gagner quelques brumes dans le regard et répandre mes râles de suffocation. Il agitait cette bouteille au dessus de ma tête. Le regard rivé sur les tranchants, épée de Damoclès pour les moments à venir. Les mots sortaient de sa bouche, crachant son venin avec une facilité déconcertante. Je l’avais probablement mérité, mais la colère ne m’autorisait pas une telle vision. Je rêvais de lui faire du mal, de lui faire ravaler ses mots. Les dents serrées, je ne savais pas quoi lui répondre. Il m’avait coupé l’herbe sous le pied.

Quand la bouteille se brisa au loin, je sursautais. Je sortais mes songes. Ses mots m’avaient bien plus touché que je ne lui permettais de le voir. Un pas me portait vers l’arrière. De quoi parlait-il ? Pourquoi voulait-il tuer ? Qui avait-il tué ? Il disait tout ça comme si tout était normal. Je ne savais pas si je devais prendre cette annonce au deuxième degré ou alors était-il sérieux ? Bientôt, il me regardait et je reculais à nouveau.

« Et si tu continuais à disparaître ? » Proposais je simplement, la voix tremblante sous le coup de l’émoi.

Je lançais un regard en arrière, amorçant encore une fuite vers la ruelle. Si je parvenais à m’échapper, j’espérais rapidement rejoindre un coin isolé. Et après ? Est-ce que je pourrais continuer comme si rien ne s’était produit ? Est-ce que je pourrais oublier sa déception ? Est-ce que je pourrais dépasser la mienne ? Non. Alors que faire ? Ici, tout tombait en ruine. Autant s’en aller. A peine l’idée passé à travers mon esprit, je partais en courant, ravalant la boule piquante qui me tiraillait la gorge.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyDim 12 Jan - 16:46

Pray to your god.
Disparaître. Oui, d'accord. C'était encore la meilleure chose à faire. La seule chose que Jeff pouvait encore faire de bien pour elle. Mais sans lui, elle allait continuer à vivre cette vie de misère qu'elle semblait vivre depuis la disparition tragique de toute leur famille ? Sans aucun doute oui. Et c'était forcément toute autre chose que l'homme souhaitait pour sa fille. Il voulait bien croire qu'elle serait un peu mieux sans lui. Mais à voir les gens qu'elle fréquentait, il savait également qu'elle ne serait pas forcément plus en sécurité. Alors qu'avec lui dans les parages, peut-être un peu plus. S'il prenait le temps de garder un oeil constant sur elle bien sûr ... Ce qu'il se sentait prêt à faire. Pour son bien. Parce que quoi qu'elle en dise, elle était et resterait sa fille. C'était un lien indéfectible, contre lequel personne ne pourrait jamais rien. Pas même la principale concernée, Elisa elle même. Elisa qui fini d'ailleurs par partir en courant, sans crier gare. Jeff demeura là, sur le trottoir, regard rivé sur le dos de sa fille qu'il ne chercha pas à rattraper. C'était peut-être le mieux pour elle. Il ne lui apporterait jamais rien de bon. Même en essayant de toutes ses forces. Il n'était peut-être tout simplement pas fait pour ça. Il n'avait jamais été fait pour être père. C'était un fait contre lequel il ne pouvait rien. Mais ça ne l'avait pas empêché de faire mine d'y croire lui même pendant de très nombreuses années. « Hey toi là ! T'es qui ? » Jeff détourna enfin le regard d'Elisa qui tournait au coin de la rue, pour le poser sur l'homme qui venait de l'apostropher assez sèchement. L'un des amis de sa cible et donc, indirectement lié à sa fille elle même.

« Rien qu'un client. » Répondit-il froidement, réalisant qu'il était en train de foutre sa couverture à mal, à cause d'Elisa elle même. Enfin non, c'était de sa faute à lui. C'était lui qui l'avait traînée de force dehors. Forcément qu'on l'avait vu faire. « Qu'est-ce que tu faisais avec la pute ? » La ... Pute ... Elle n'était donc plus que ça pour tout le monde ? S'il crispa les mâchoires et serra les poings, Jeff parvint à retenir le coup qu'il souhaitait pourtant vachement flanquer dans la gueule de ce type. « Elle m'a demandé une clope. J'en avais pas. Elle est partie. C'est tout. » Répondit-il sans être capable de détourner le regard du sien, quand bien même ça pourrait passer pour une provocation. « Va m'chercher cette putain et vite ! » Cette fois ci, ce fut sur sa cible elle même, que le regard de Jeff se posa. Il était dans l'entrée de la boîte et s'adressait à son sbire. Avant de disparaître de nouveau derrière l'épaisse porte. « T'as bien de la chance que je sois trop occupé pour te défoncer ta petite gueule de prétentieux. » Cracha l'homme à l'intention de Jeff. Qui afficha un sourire froid. « Vous m'en direz tant ... » Lâcha Jeff sur un ton des plus ironiques. Ce qui fit grogner l'homme qui, après un dernier regard noir dans la direction du tueur à gage, s'éloigna en courant, en prenant la même direction qu'Elisa. Le regard du brin alla de lui à la porte derrière laquelle venait de disparaître sa putain de cible. Porter secours à sa fille ou mener à bien sa mission ? Dans un cas comme dans l'autre, le sang coulerait. Mais ce serait prendre le risque de voir son contrat ruiné à un rien. Il grommela dans sa barbe et parti en courant, à la suite de l'homme. Tant pis, il verrait plus tard pour l'autre con. Chaque chose en son temps.
(c) AMIANTE

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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyJeu 23 Jan - 10:36



Je courais. Enfin, j’essayais de courir. Rien n’allait vraiment dans le bon sens. Le sol défilait sous mes pas précipités et pourtant, j’avais l’impression de faire du surplace. La longue avenue défilait lentement et les voitures passaient en contre sens, comme une mise en garde. Lorsqu’une main s’empara de mon bras pour me pousser contre le mur, j’en perdis le souffle. Juste une expiration forcée franchi mes lèvres. Je suffoquais le temps de comprendre que j’avais oublié mon client, mes clients. Pour la deuxième fois de la soirée, un étau enserrait ma gorge pour me relever le menton. Il ne comprimait pas réellement, il me menaçait. Je remarquais cette lueur lubrique dans le fond de ses yeux. Je l’avais tant de fois vu étinceler chez mes patients, comme je me plaisais à les nommer. Je n’avais jamais réellement laissé tomber la médecine. Je me tortillais, plus allumeuse, pour passer ma langue sur les lèvres. Aguicheuse à souhait, je savais que l’allumer serait ma seule sortie de secours.

« Vas y. Viens. » Murmurais avec le peu d’air qu’il m’accordait.

Mes doigts sur ses bras tentaient de l’attirer à moi. L’échange risquait de ne pas me plaire, mais honnêtement, aucun ne m’avait jamais plu. Celles qui pensaient qu’une prostituée trouvait son compte dans la relation oubliaient qu’elles aussi avaient un jour rêvé d’amour et de prince charmant. L’homme s’approchait, probablement trop heureux de pouvoir se faire une pute gratuitement pour la soirée avant de la ramener au patron. Poussant l’une des portes d’un immeuble délabré, il me jeta à l’intérieur. Ses lèvres venaient se loger dans mon cou, annonçant la suite par quelques morsures.

Délivrant ma gorge pour lui préférer ma poitrine, il s’enhardissait. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer, pire, je risquais gros une fois devant le patron. J’étais la sienne après tout. Il me restait qu’à me débrouiller pour qu’il n’en sache rien. Tant de choses s’embrouillaient dans mon esprit que j’en oubliais mon père, les tendances sadiques de mon patient et la possibilité que l’homme, une fois satisfait, me liquide sans témoin. Lorsque l’excitation grimpa dans cette montagne de muscle, ses mouvements se firent plus brusques. M’attrapant le bras, il me plia en deux pour me faire tomber à genoux devant lui. La main sur la boucle de sa ceinture, je devinais la suite et entrevoyais la possibilité de finir la soirée vivante. Si je parvenais à le satisfaire ainsi, le patron ne saurait jamais mon infidélité à notre contrat tacite.

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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptySam 25 Jan - 16:26

Pray to your god.
Poursuite folle dans la ville qui ne dormait jamais mais que le soleil avait fuit quelques heures plus tôt au profit de la lune. Les réverbères éclairaient les lieux tant bien que mal. Les halos lumineux des voitures, entouraient d'un nimbe, les véhicules qui se trouvaient devant eux. Jeff perdit le nord, le sud, l'ouest et même l'est alors qu'il cherchait tout autour de lui, tournait en rond, perdait la tête. La respiration saccadée, il éprouvait une pique de panique particulièrement violente, alors qu'il envisageait l'idée qu'il était trop tard. Trop tard pour quoi ? Pour sauver sa fille ? Non bien sûr que non. Elle allait bien. Ou plutôt, elle irait bien. Quand il aurait enfin remit la main sur elle et sur l'homme qui était chargé de la pourchasser et la retrouver au plus vite. Une porte d'immeuble qui claqua férocement, attira l'attention du tueur à gage. Il pivota et sans prendre vraiment la peine de vérifier les allés et venus des voitures autour de lui, il traversa la route en courant. Il ouvrit une premier porte. Puis une seconde. Et enfin la dernière. Celle qui lui offrit un spectacle qui eut le don de réveiller, encore une fois, son passager noir. Les voix qui se firent entendre au creux de son cerveau, lui firent échapper un bref grognement de mécontentement. Qui parvint aux oreilles de l'agresseur, qui se retourna, refermant apparemment son pantalon en toute hâte. « Encore toi ! » Tonna-t-il vivement, avant que Jeff ne fonde droit sur lui et ne lui décoche un coup de poing qu'il n'avait pas vu venir.

Il tituba rien qu'une seconde, avant de vouloir lui rendre son coup. Mais Jeff s'y était évidemment attendu. Il avait été entraîné pour ça. Pour se battre. Pour devenir une machine de guerre. Une machine à tuer. Il afficha un sourire narquois alors que les voix, rauques et tonitruantes, lui hurlaient de le tuer. De le tuer. De le tuer. De le ... Un coup qu'il n'avait pas vu venir, le fit se ployer en avant. Il lâcha un nouveau grognement, presque animal, et chargea, coup d'épaule dans le ventre de l'homme qui, à son tour, eut le souffle coupé. Cette fois ci, Jeff ne perdit pas le Nord, lui empoigna les cheveux pour faire rencontrer avec une incroyable violence, son visage contre son genoux à lui. Le nez craqua. L'homme hurla. Quelques coups de plus furent échangés. Et puis la lame d'un couteau brilla dans la semi obscurité. Jeff ne réalisa pas qu'il avait été entaillé au bras, et frappa encore une fois. L'homme tomba, dos contre le sol froid et humide. Mains sur les poignets de l'agresseur, Jeff tentait de récupérer le couteau. Mais comme il ne parvenait pas à lui faire desserrer les doigts du manche, il poussa ses mains à venir se loger sur sa cage thoracique. Les muscles de quatre bras se bandèrent, poussèrent, poussèrent. L'un tentait d'éloigner le couteau de sa propre cage thoracique. L'autre, au contraire, l'en approchait dangereusement. Et ce fut dans une dernière vive poussée, que la lame s'enfonça. L'homme grimaça. Quelques gargouillements se firent entendre, échappés de sa bouche qui, bientôt, recracha de la salive et du sang. Essoufflé, échevelé, Jeff demeura au dessus de lui pendant un moment. Avant de tourner un regard fou, froid, horrible, en direction de sa fille.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyMer 29 Jan - 23:07


J’aurais voulu hurler mais rien ne parvenait à franchir mes lèvres. Non. Non ! Impuissante, j’assistais à la scène. Les coups fusaient si vite que je ne savais plus qui cognait qui. Mais lorsque la lame transperça un corps, un hoquet de surprise m’échappa. Non. Pas mon père, pas mon père. Egoïste pensée et pourtant l’unique qui me paralysait. Haletante, j’attendais que l’individu se tourne vers moi. Ôtez moi ce terrible doute ! L’autre suffoquait au sol dans des gémissements agonisants et moi je tremblais de la tête aux pieds. J’en avais vu des choses à l’hôpital mais de là à voir un homme se faire tuer, il y avait tout un monde.

Le tueur, qui pivota pour me faire face, arborait un visage que je ne pu reconnaître. Il n’était pas mon père. Il était inconnu à mes yeux, un étranger. Aussitôt, je me précipitais vers l’homme au sol comme si, lui, pouvait être mon père, ou plutôt, comme si sa mort entrainait la disparition de mon père. S’il mourrait, Jefferson aussi. Mon père ne pouvait pas tuer comme ça ! J’avais quelques bases en médecine, plutôt bonne d’ailleurs. Je devais réparer cette erreur, rendre son âme à mon géniteur et me permettre de penser que mon père restait un bon flic faute d’être un bon père de famille.

« Non. Non. Non. » Répétais je sans fin.

Je ne voulais voir personne mourir. Je voulais chasser cette ombre qui planait au-dessus ma tête pour oublier qu’elle existe ! Je n’aurais pas la force de voir un homme pousser son dernier soupir. Mes doigts tremblaient. Mon souffle se perdait. La fin approchait. Je pouvais sentir la froideur de son haleine.  M’étais je trompé ? Est-ce seulement la présence de Jefferson ? Pas le temps d’y songer. J’avais fait des soins à d’innombrables reprises et malheureusement, je connaissais la fin. Prise dans mon activité, j’ignorais le parfait Yin et Yang que je formais avec mon paternel. L’homme sombre qui tue pour protéger sa fille et moi la putain toxico qui tente de retenir la vie entre ses doigts. Chacun sa noirceur, chacun sa lumière. J’étais probablement en train de pourrir la future scène de crime, laisser des traces de partout et je m’en fichais. C’était trop tard, trop tard depuis quelques minutes mais je m’acharnais. C’était impossible. Il n’avait pas pu le tuer.

Soudain, le sang sur mes mains dévora ma peau dans une brûlure immonde. Aussitôt, je redressais mes avants bras pour contempler le rouge gagnant du terrain sur le blanc de ma peau. Illusion parfaite dû à la drogue. Je reculais d’un bond, heurtant le mur de mon dos. Heureusement, le cul déjà planté au sol, je tremblais comme une feuille sous la tempête avant de pousser un hurlement. Je reculais encore et encore malgré le mur dans mon dos. La respiration lourde et saccadée s’accompagnait d’un regard exorbité. Quand un esprit fragile se secoue sous l’influence de la drogue, lorsqu’une fille regarde son père tuer un homme, personne ne s’attend à la réaction qui suit. Je frottais mes mains sur mon haut en gémissant, paniquée. Le sang me bouffait la peau. Je le sentais s’infiltrer en moi. Ce cadavre puait la mort et je la sentais s'approcher de moi. Il fallait fuir mais j'en étais incapable.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptySam 1 Fév - 12:00

Pray to your god.
Jefferson ne craignait plus la solitude, ne craignait plus la mort, ne craignait plus la brutalité, le sang, le meurtre. Jefferson ne craignait plus grand chose à vrai dire. Il était fait pour cette vie morbide. Le côté glauque et lugubre de chaque scène. Il était l'acteur principal d'un thriller particulièrement trash et avait pour principal partenaire de jeu, son passager noir. Il lui rappelait que pour vivre il avait besoin de sang, à l'image d'un vampire. Que pour respirer, il fallait qu'il l'écoute et lui obéisse. Il n'y avait aucun doute que sa seconde et sombre personnalité, pourrait mettre fin à ses jours ... A leurs jours à tous les deux, s'il osait un jour lui répondre et refuser de lui obéir. Oh, il avait déjà tenté. Tenté de l'ignorer. Refuser de l'écouter. Faire mine de ne pas entendre les voix qui s'acharnaient dans sa tête, lui hurlaient de se bouger pour aller tuer quelqu'un, quitte à foutre la vie d'un innocent en l'air. Le passager noir se foutait bien de ça. Il ne ressentait aucun sentiment humain. Il ne l'était même pas. Il était juste là. La tâche noir dans le cerveau de Jefferson. Un homme qui était né avec ce problème. Mais qui était pourtant capable de le taire, de l'étouffer quelques temps pour que personne ne se doute de rien. Sauf ... Sauf quand il refusait de tuer et que les voix se faisaient plus persistantes, à en devenir dangereuses pour lui et les personnes qui l'entouraient à ce moment là.

Le vrai Jeff partait littéralement en croisade pour laisser son passager noir gérer le tour, en général. Et revenir à lui était compliqué. La réaction de sa fille face à lui, fut pourtant un électrochoc. Elle venait de le voir tuer. Elle ne pouvait qu'être choqué. Pire que ça même. Elle semblait vouloir réanimer ce type qui était pourtant une véritable pourriture. Jeff se recula et la regarda faire, tentant de retrouver une respiration normale pendant que de son côté, elle s'activait vivement. Mais c'était évidemment en vain. Un couteau en plein coeur, ça ne pardonnait pas. Quand Jeff agissait pour tuer, rien ne pouvait l'arrêter. Et il ne manquait jamais son coup. Il la regarda tenter quand même. Encore et toujours. Avant de la voir abandonner la partie et se reculer vivement jusqu'à ce que son dos percute un mur. Le tueur à gage s'approcha alors lentement et s'accroupit pour se mettre à sa hauteur. Il garda tout de même une certaine distance, d'un bon mètre, entre eux. Pour éviter de se prendre un coup si jamais elle en venait à faire une crise de panique ou simplement à vouloir le cogner pour lui reprocher de faire de sa vie un enfer. Parce qu'inconsciemment, c'était bien ce qu'il était en train de faire. Surtout maintenant qu'il avait commit un meurtre sous ses yeux. Elle avait beau passer son temps avec des monstres, elle n'avait sans doute jamais vu ça. Et venant de son père, ce devait être pire encore. « Elisa ? » Tenta-t-il doucement.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptySam 1 Fév - 14:52


C’est pas possible. C’est pas possible. Voilà ce que ne cessait de répéter Elisa. Le corps glacé, les mains moites et les tremblements incessants, Elisa ne parvenait à rien. Je parlais de moi à la troisième personne pour une raison particulièrement simple. Je ne m’appartenais plus. Je me voyais assise par terre, à fixer mes mains tremblantes, couvertes de sang. Je crois que je me balançais vaguement d’avant en arrière, cherchant à me rassurer comme je le pouvais. N’importe qui comprendrait le problème : état de choc. Mon père venait de tuer un gars par ma faute. J’avais trop énervé Jefferson. J’avais poussé un homme déjà fragile à sombrer. Il avait vu sa fille, le dernier membre de sa famille, tailler une pipe à une grosse brute dans le hall d’un immeuble en désuétude. Il aurait pu le cogner, le menacer et faire tout ce qu’un homme normalement constitué aurait fait. Mais de là à tuer… S’il décidait de partir en croisade contre toutes les personnes qui la traitaient comme une putain, il risquait de ne pas s’en sortir. La preuve en était le pantalon, certes remonté mais toujours ouvert, du cadavre.

Elisa… mon prénom. Je tournais le regard vide en direction de l’homme non loin. Je tremblais un peu plus violemment en remarquant le sang sur lui aussi. Je crois que je n’avais jamais autant tremblé de ma vie. Mais le pire fut à venir. Des bruits de pas se firent entendre et les échos de discussions approchaient. Ils allaient découvrir le corps, une fille et un homme pleins de sang sur les mains. Ils allaient se faire choper, sans compter que les hommes de la cible de Jefferson ne tarderaient pas à s’inquiéter de l’absence d’une des prostituées et de l’homme de main. Impossible de penser correctement, je continuais à trembler et me balancer. J’étais bonne à rien pour le moment. De toute façon, tout me dépassait ce soir et probablement demain. Il y avait trop de choses à digérer en une seule fois. J’aurais voulu frapper Jefferson, hurler, l’insulter, le maudire mais je ne pouvais le blâmer pour une chose que je ne comprenais pas. Je ne pouvais pas parce qu’il restait mon père et qu’une fille ne frappait jamais son géniteur, l’homme qui l’avait élevé. Je ne le reconnaissais plus mais il devait probablement en être de même de son côté. Il avait de quoi tomber de haut, tout comme elle à l’instant.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptySam 1 Fév - 21:35

Pray to your god.
Des bruits de pas annonçaient l'approche d'une, voir plusieurs personnes. Et Elisa qui n'avait toujours pas réagit. Elle semblait toujours aussi absente de son propre corps, que c'était le cas depuis quelques minutes alors qu'elle avait vu son père tuer quelqu'un, en direct. Jeff n'était pas vraiment surprit par sa réaction, il devait bien le reconnaître. Comme tout le monde, elle ignorait qu'il tuait de façon régulière. Et pour de l'argent qui plus est. Pas parce qu'il exerçait un métier légal comme agent du fbi par exemple. Ni même pour défendre la vie d'aucun de ses proches -ça, il l'avait foutrement raté, comme avait aimé à le lui rappeler sa fille justement-. Bref, il tuait de façon régulière, en échange de sacrés sommes d'argent. Mais ce n'était pas forcément par besoin d'avoir plus d'argent qu'il n'en fallait pour vivre, contrairement à ce que l'on pouvait penser. Non, s'il faisait ça, c'était par besoin réel de tuer. Et pour faire taire cette putain de voix qui exigeait du sang de sa part. Et pour la faire taire, il savait qu'il n'y avait rien d'autre à faire que de lui obéir. Et le plus tôt était toujours le mieux. Avant que ça ne devienne tout simplement insupportable et que ça ne le rende totalement dingue. Non pas qu'il n'était pas déjà fou à la base ... Mais dans ces moments là, c'était encore pire. Il devenait incontrôlable. A se faire du mal à lui même par exemple. Coups de poing dans les murs par exemple.

Ouais, totalement barge. Mais ça se calmait nettement quand il avait enfin tué, pour répondre à son passager noir. Il suffisait de voir ce qui se dégageait de lui maintenant que c'était fait, qu'il avait accueillit la mort dans cet immeuble délabré, sans se soucier de ce que pourrait en penser sa fille qui avait assisté à ce douloureux spectacle. Ce qui était fait était fait de toutes façons. Maintenant, il n'avait plus qu'à espérer qu'elle saurait s'en remettre. Que ce n'était pas définitif. Mais pour sûr, il comptait bien lui venir en aide et être là, si elle le lui permettait, pour qu'elle s'en sorte. Même si certes, il fallait bien dire qu'il n'était peut-être pas le mieux placé pour ça. Trop froid, trop introverti, trop insensible pour ça. Mais c'était sa fille. Et fut un temps où il avait su garder le masque de père quasi exemplaire. Le retrouver et le remettre ne devrait pas être trop difficile. « Il est temps de te ressaisir ! » Tonna-t-il sèchement en entendant les bruits de pas qui se rapprochaient. Et finalement, en voyant qu'elle ne bougeait pas, il l'attrapa par les bras pour la forcer à se relever et la flanqua carrément sur son épaule, pour quitter les lieux par une autre porte. Tant pis pour le cadavre, le couteau, les indices qu'ils laissaient derrière eux. Jeff avait un contact dans la police, qui devrait pouvoir faire disparaître le tout, en échange de quelques billets. En attendant, il fallait fuir. Et ce fut ce qu'il fit en quittant le bâtiment et rejoignant une petite ruelle mal éclairée dans laquelle il reposa Elisa, pieds à terre. Il fallait qu'elle revienne tout à fait à elle, avant l'arrivée des flics.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyDim 2 Fév - 15:55


Toutes tentatives pour remettre sur les rails mon cerveau à la dérive échouaient lamentablement. Je me sentais lâcher prise. Je ne cessais de me répéter qu’il était temps de réagir mais aucune solution ne trouvait son exécution. Les rouages de mes pensées tournaient en ronds, inlassablement, comme un ordinateur en plein plantage.

Je me fis soulevée pour mieux atterrir sur une épaule. La tête en bas parviendrait peut être mieux à fonctionner. Qui sait ? La bouffée d’air frais me fouetta le visage pour me réveiller. Soudain, je me redressais mollement. La fatigue jouait contre moi. J’avais un client qui ne tarderait pas à me faire la peau pour l’avoir arnaqué sur la marchandise. J’avais mon père qui me trimballait. J’avais besoin d’une pause, d’une trêve, d’un moment pour mettre tout ça au clair. Plus rien n’avait de sens, déjà bien avant le retour de Jefferson, rien n’avait de sens. A présent, tout était inimaginable.
Soudain, j’eu peur. Première émotion réellement perceptible, celle qui sortait du lot. Et si Jefferson me tuait. J’étais témoin de son meurtre et donc gênante. M’aurait-il déjà tué ? Comment me tirer de ce mauvais pas ? En d’autres temps, j’aurais appelé mon père. Mais aujourd’hui, je n’avais rien. La solitude me pesait. Je commençais à m’agiter. Mais avant même que je ne devienne trop virulente, je me retrouvais au sol, sur mes deux pieds. La terre tourna un moment et je titubais jusqu’au mur. Les profondes inspirations ne changeaient rien. La situation restait horrible. Le mur pour seul support, le mal être ne faisait qu’augmenter. Le sang sur mes mains m’écœurait. Il signalait toute la responsabilité que je pouvais avoir dans ce meurtre. Il me rappelait à l’ordre. J’étais une meurtrière. Et pour la deuxième fois de la soirée, mon buste se penchait en avant pour mieux finir de vider mon estomac.

Adossée au mur, je ne bougeais plus. Affaiblie, épuisée et vidée, je ne pouvais plus rien offrir pour la soirée ni réflexion, ni parole censée, ni même de sexe – à moins d’affectionner les étoiles de mer. Soudain, j’eu un rire. Un son purement nerveux qui m’échappait au fur et à mesure que je réalisais l’absurdité de ma relation avec Jefferson.

« Tu es content maintenant ? On est à nouveau lié par la mort. Dans peu de temps, mon client va réaliser qu’un homme et une fille lui manque et qui va porter le chapeau ? Moi ! »

Les flics arriveraient rapidement à moi. Je restais la prostituée fétiche du patron de notre mort. J’étais censée avoir passé la nuit avec lui, plusieurs serveurs, videurs, barmaid et autres personnes de la nuit m’avaient vu avec lui. Et encore, les flics restaient un problème mineur. Si c’était mon client qui remontait jusqu’à moi, j’étais foutue. Alors, pour survivre, il ne me restait qu’une seule option et pas forcement la meilleure, pas celle que j’affectionnais. Remettre ma vie entre les mains de Jefferson. Enfin probablement que cette option se présenterait à moi quand j’aurais les idées plus claires. En sommes après une bonne douche, une nuit de sommeil et un repas. Plus clairement : jamais. Entre temps, je me jetterais sur une nouvelle dose pour calmer l’angoisse de ce que je venais de vivre, j’oublierai de manger et je devrais retourner bosser pour avoir assez de tune pour me camer. Voilà, c’était ce que j’étais devenue mais dans mon esprit, j’estimais que je me débrouillais bien toute seule. Au moins, moi, je ne tuais personne et je gagnais assez d’argent pour avoir de quoi vivre.

« Pourquoi tu ne m’as pas laissé finir ce que j’avais commencé. Je serais retournée tranquillement finir mon job et puis je rentrais dormir ! »
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyMar 4 Fév - 20:38

Pray to your god.
Jeff ne se laisse pas facilement emporter par la panique. A vrai dire, il ne panique jamais. Ce n'est pas dans son tempérament. Il n'est pas sage et posé. Oh non, pas du tout. Il est simplement froid et insensible. Et c'est ce qui fait et explique tout. Il est ainsi et ça lui convient bien. Ce n'est pas que ça le rend foutrement heureux non plus, n'exagérons rien. Mais pour sûr, il est lui. Et ça lui va. Jefferson est ce genre de personne, froide et manipulatrice. Même avec sa propre famille la plupart du temps. Enfin ce n'est pas un souci à vrai dire ... Puisque sa famille n'est quasiment plus, à l'heure d'aujourd'hui. Il ne lui reste qu'Elisa qui, malheureusement pour lui, le déteste de toutes ses forces de toute évidence. Depuis le temps, il s'est fait à l'idée et ça ne fonctionne pas trop mal pour lui. Enfin il est seul, ça oui. Mais il est habitué. Les mois passent et rien ne change. Alors forcément, il ne peut que s'être habitué. « Que crois-tu qu'il va arriver à ton client dans les heures à venir ? » Demande-t-il d'un ton mordant. Faut-il vraiment qu'il lui dise que son client et toutes les personnes qui sont un peu trop proches de lui, ne passeront pas la nuit ? Faut-il vraiment qu'il lui avoue qu'il n'est pas à son coup d'essaie et que son unique métier désormais, est celui d'ôter des vies sans laisser de trace, ou un minimum ? Elle n'a pas besoin de savoir tout ça. Pour son propre bien, c'est mieux que non.

« Parce que tu penses vraiment que je peux supporter l'idée que ma propre fille, se prostitue ? Tu crois que j'aurais pu m'en aller en sachant que tu allais te faire sauter par je ne sais combien de ces êtres répugnants et vicieux ? » Demande-t-il d'une voix dont il peine à garder en mode volume bas. Il ne supporte pas la situation dans laquelle sa fille est en train de se mettre. Il n'aime pas savoir ce qu'elle fait de sa vie, de quelle façon elle gagne de quoi se nourrir et se loger. Et sans doute même se droguer. Vu l'état dans lequel elle est actuellement, aucun doute qu'elle se pique, qu'elle sniffe, qu'elle fume et Dieu sait quoi encore. Or, Jeff ne peut tout simplement pas accepter ça. Il a été absent bien trop longtemps, de sa vie. Et voilà où ça le mène maintenant. A faire face à un fantôme. Une très pâme copie de sa fille. Mais son enfant, sa chère et tendre enfant, n'existe plus. « Comment peux-tu accepter de te faire ça à toi même ? Tu te prostitues, tu traînes avec des trafiquants proxénètes et quoi d'autre encore ? Tu te drogues, tu bois, tu fais du porno même ? » Demande-t-il en crispant les dents. Au vu de qui est son client principal, aucun doute que oui pour tout ça. Et ça semble être encore beaucoup trop gentil à vrai dire. Jeff ne doute pas qu'il n'est pas en train de dire des insanités.
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyMar 18 Fév - 13:52

Des accusations, toujours des accusations ! Il n’était même pas capable de regarder le mal qu’il faisait autour de lui. Et moi j’en avais assez de cette discussion qui ne menait à rien.

« Ca suffit ! » Tonnais-je en pointant mon index en direction de mon père ou tout au moins l’un des trucs mouvant qui en avait l’air. Peut être plus à droite ou à gauche, non là. Bon, tant pis ! Je cherchais mes mots, cueillant l’agacement par grandes bouffées d’oxygène.

« C’est assez pour ce soir ! ASSEZ ! J’ai du sang partout ! J’ai même le goût dans la bouche !! Je t’ai jamais autant détesté ! Jamais. » Ma voix se brisait sur la fin. La fatigue grignotait mes résistances. Comme tout être humain j’avais besoin d’un peu de répit, d’une pause et surtout de calme.

Tout s’était bousculé tellement vite cette nuit, mon père, la mort d’un client, le manque, puis la drogue et le manque à nouveau. Le passé galopait à mes talons, prêt à me prendre par derrière, culote baissée et fessée sur la croupe. Sincèrement, j’en pouvais plus. Je devais trouver un compromis.

« Fais ce que tu veux ! » Repris je en écartant les bras en signe d’impuissance. « J’en ai assez moi. Peut être que t’as honte de ma vie mais au moins tu comprends en regardant dans la tienne pourquoi la mienne est ainsi. Tel père telle fille finalement. On a tout les deux vendu notre âme pour le vice. »

Je soupirais, les épaules tombant de lassitude. J’avais besoin de dormir, de manger peut être. Je ne sais pas. J’étais même plus sûre qu’il soit réellement là. Et s’il était le fruit de mon imagination ? Je ne savais plus si j’avais tué l’homme là bas ou si c’était Jefferson ! Je ne savais plus ! J’étais perdue. Doucement, je me redressais pour étirer mon dos endoloris par tant d’ennuis. Mes paupières lourdes tombaient d’elles-mêmes entrainant ma tête à faiblir et piquer de l’avant. J’étais coincée, bloquée et je ne savais plus quoi faire. J’avais du sang partout sur les mains, les vêtements et je puais à trois kilomètres. Je ne pouvais pas prendre le risque de traverser la ville comme ça.

« Maintenant qu’on s’est fait la morale, on pourrait peut être … » J’écartais à nouveau les grands signe que je ne savais pas la marche à adopter. Je voulais rentrer oui, mais pas me faire pincer par les flics !
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MessageSujet: Re: Pray to your god || Elisa & Jefferson Pray to your god || Elisa & Jefferson EmptyJeu 20 Fév - 19:47

Pray to your god.
Il fallait qu'ils se bougent et vite. Avant qu'un petit curieux ne tombe sur le corps sans vie de l'homme et n'appelle les flics. Il fallait qu'ils dégagent avant d'être prit sur la scène du crime. Prendre la fuite, ce n'était pas le truc le plus compliqué à faire. Heureusement, Jeff avait pas mal de contacts. Assez pour pouvoir faire disparaître toutes les preuves qui mèneraient invariablement à sa fille ou à lui. Quoi que sa gosse derrière les barreaux, ça ne serait sans doute pas une si mauvaise chose que ça. Pas pour elle du moins. Ca lui éviterait de se droguer et se prostituer plus encore. Détail non négligeable en soit. Parce que Jefferson ne supportait vraiment pas l'idée qu'elle en soit arrivée à faire tout ça. Qu'elle soit tombée si bas. Mais il n'était que trop conscient du fait qu'il était responsable de tout ça. Oui, lui, son père. Si leur famille n'avait pas à ce point explosée, aucun doute qu'elle ne serait pas tombée si bas. Mais ce qui était fait, était fait ... Il aurait aimé avoir le pouvoir de revenir en arrière. Mais c'était parfaitement impossible, évidemment. Alors il devait se contenter de ce qu'il avait maintenant et tenter de sauver ce qui pouvait encore l'être. A commencer par sa fille ... Mais il était vrai qu'il lui arrivait encore de penser à sa vie passée à ce qu'ils vivraient encore aujourd'hui, si son amour de toujours était encore là. Autant dire qu'ils poursuivraient leur quotidien basé sur un secret pour le moins important. A savoir, le fait que Jeff souffrait de quelques ... Troubles mentaux.

Les mots d'Elisa ne l'atteignaient aucunement. Ca ne lui faisait même ni chaud ni froid. Mais qu'est-ce qui pouvait encore l'atteindre au juste ? Sans doute rien du tout ... En tout cas, il ne réagissait guère à ses paroles. Elle aurait bien pu hululer, qu'il n'aurait même pas tilté. « Maintenant on pourrait peut-être bouger de là, ouais. » Répondit-il en lui adressant un regard froid. « Tu devrais me suivre pour qu'on fasse disparaître toutes les traces de cette histoire. » C'était à moitié une excuse pour l'avoir encore un peu à l'oeil. Parce qu'il savait qu'il ne supporterait guère de continuer sa petite vie "tranquillement" en sachant que sa dernière enfant encore en vie, était peut-être bien en train de se prostituer. Mais que, pour sûr, elle était en mauvaise compagnie. Ils finiraient bien par lui faire la peau un jour, si elle continuait ainsi. « Et faudrait que tu disparaisses le temps que tout soit réglé. Que ton putain de client ne soit plus là pour se retourner contre toi. » Ajouta-t-il sur un ton des plus froids. Inutile de rappeler que c'était lui qui allait se charger de se débarrasser de l'homme. « La pire connerie que j'ai fais, c'est de laisser ma vie privée se mêler à mon emploi et mes merdes. Je recommencerai pas ... »
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