Minnie déménageait et allait s’installer avec son fiancé. Denver s'en était allé depuis belle lurette. Lys et Lloyd étaient ensemble et venaient d’avoir un enfant. Ils démarraient leur vie de famille et Karina s’était dit que ce serait une bonne idée de leur laisser l’appartement. Il n’y avait plus qu’elle et elle était clairement de trop. Puis ils ne pourraient que se porter mieux si elles s’éloignaient d’eux, les personnes qui lui étaient trop proches finissaient toujours par souffrir. Certes, en faisant ça elle s’isolerait encore un peu plus. Mais était-ce vraiment important ? Elle avait l’habitude maintenant et cela ne la dérangeait plus tellement. Elle préférait, même.

Karina s’était donc lancée dans la recherche d’un appartement à Manhattan, pas trop loin de l’hôpital où elle travaillait. Elle n’avait pas besoin de tant d’espaces que ça, une pièce de vie, une cuisine séparée et une chambre lui suffiraient. Ce n’était pas comme si elle allait y passer beaucoup de temps de toute façon. Elle aurait eu le moyen de s’offrir un grand appartement, elle ne dépensait pas beaucoup et n’avait pas un train de vie trop couteux. Mais là encore, à quoi bon ? Elle préférait garder l’argent qu’elle avait économisé pour plus tard, quand elle en aurait peut-être besoin. Sa recherche avait été fructueuse et elle avait fini par trouver son bonheur dans le quartier de Washington Heights. Aujourd’hui était le jour du déménagement et tous ses meubles étaient à présent installés. Elle en avait acheté de nouveaux parce qu’en vérité, elle n’avait pas tellement d’affaires que ça. Résultat, elle n’avait pas beaucoup de cartons et les vider et s’installer complètement ne lui prendrait pas énormément de temps. Néanmoins, Coleen avait tenu à l’aider et elles se retrouvaient à présent toutes les deux à ranger la grande bibliothèque de la russe qui trônait au milieu de son nouveau salon. « C’est gentil d’avoir voulu m’aider. Ce n’est pas marrant mais ça ne devrait pas durer longtemps. » Elle était vraiment contente de passer de nouveau du temps avec Coleen. Elle lui avait manqué et leur relation était redevenue à peu près normale. « Tu veux qu’on fasse une pause ? Tu as soif, faim ? »

Coleen faisait des choses étranges parfois. Comme aujourd'hui, elle avait en effet absolument tenu à aider Karina à déménager. Genre... L'australienne détestait pourtant les déménagements : c'était chiant, il fallait porter des tonnes de cartons super lourds et après ranger le contenu dans l'appartement. Tout ce qu'elle détestait en somme. Mais well, elle imaginait qu'il fallait bien que que quelqu'un aide son amie à déménager quand même, parce que Karina ne devait pas avoir des masses de gens prêt à l'aider (et en toute honnêteté, Coleen comprenait exactement pourquoi) du coup, elle s'était sacrifiée. Et elle devait bien avouer que c'était beaucoup moins pénible quand c'était les autres et non elle qui déménageait. Au moins, elle avait la possibilité de partir quand elle en aurait assez. Pour l'instant, ça allait, la brune s'amusait encore bien. Elle et Karina était en train de ranger sa bibliothèque et c'était... relativement bien. « C’est gentil d’avoir voulu m’aider. Ce n’est pas marrant mais ça ne devrait pas durer longtemps. » Coleen haussa les épaules. « Ca va franchement. Et puis, si ça m'énerve trop, je m'en irais juste. » Et elle la laisserait se débrouiller avec son bazar. Enfin, bazar... tout était relatif. « Tu sais que tu n'as pas beaucoup de trucs hein. C'est étrange qu'avec un appartement aussi géant que le tien tu arrives à avoir aussi peu d'affaires. » Personnellement, elle avait beau n'avoir jamais habiter de trop grands appartements jusque maintenant (parce que celui de Sirius était anormalement géant), elle avait toujours eu le don d'entasser beaucoup beaucoup d'affaires, toutes plus inutiles les unes que les autres (pour la plupart). « Tu veux qu’on fasse une pause ? Tu as soif, faim ? » Coleen laissa tomber un tas de livres en poussant un soupir de soulagement. « Oui avec plaisir. Je rêve d'une pizza. » s'exclama-t-elle alors. « Et de crêpes. Je veux des pizzas avec des crêpes en dessert. Peu importe s'il est... » Elle lança un coup d'oeil à son téléphone. « Cinq heures de l'après-midi. » Il y avait bien quelque part où c'était l'heure de dîner dans le monde de toute manière. « Et désolée pour tes livres, je pense que j'en ai abîmer aucun. » Avec un peu de chance.

En plein déménagement, Karina ne pouvait pourtant pas compter sur grand monde pour l’aider. Elle n’avait pas énormément d’amis, quant à sa famille… Ce n’était pas une option qu’elle avait considéré. Bien sûr ils allaient vite savoir qu’elle avait déménagé et où elle habitait à présent mais elle tenait à avoir un peu de répit. Heureusement, elle pouvait encore compter sur Coleen qui avait accepté de l’aider. Et là, il ne restait plus qu’elles deux et elles rangeaient sa bibliothèque. Karina la remercia à nouveau d’être venue l’aider parce que ça comptait beaucoup pour elle, mais si ça pouvait l’aider il ne leur restait plus grand-chose à ranger – l’avantage de n’avoir que peu d’affaires – et au pire elle pourrait finir toute seule. « Ca va franchement. Et puis, si ça m'énerve trop, je m'en irais juste. » La russe se mit à rire, Coleen avait entièrement raison et elle ne lui en voudrait même pas si elle partait avant la fin. « Tu sais que tu n'as pas beaucoup de trucs hein. C'est étrange qu'avec un appartement aussi géant que le tien tu arrives à avoir aussi peu d'affaires. » Cette fois, Karina haussa les épaules. Elle n’avait jamais eu beaucoup d’affaires, elle n’était pas quelqu’un de très ‘matériel’. « Je n’ai pas besoin de grand-chose pour vivre. Puis je passe tellement de temps à travailler que mes affaires serviraient plus de décoration qu’autre chose. » Elle avait beau avoir un peu d’argent de côté, elle préférait qu’il serve à quelque chose quand même. Finalement, Karina demanda à l’australienne si elle voulait faire une pause. Ce qu’elles faisaient avait beau ne pas être fatiguant, c’était quand même chiant et elles méritaient bien une petite pause depuis le temps qu’elles faisaient ça. « Oui avec plaisir. Je rêve d'une pizza. » La brune hocha la tête en souriant et s’empara de son téléphone pour passer commande. « Et de crêpes. Je veux des pizzas avec des crêpes en dessert. Peu importe s'il est… Cinq heures de l'après-midi. » « Je vais commander une pizza et on n’aura qu’à faire une pâte à crêpes en attendant qu’elle arrive.» Ça ferait une pause sympa, et au pire si elles ne finissaient pas aujourd’hui ce n’était pas un drame. « Quoiqu’il faudrait peut-être aller faire quelques courses pour ça… » ajouta-t-elle d’un air pensif. « Et désolée pour tes livres, je pense que j'en ai abîmé aucun. » « Pourquoi tu t’excuses alors ? » Elle ne comprenait pas trop du coup. Puis au pire ce n’était pas grave si quelques-uns étaient un peu cornés, les livres ne pouvaient pas rester intacts éternellement.

Coleen et Karina avait quand même finit avec le plus chiant dans ce déménagement. Elles étaient maintenant en train de ranger la bibliothèque et c'était loin d'être ce qu'il y avait de plus pénible à faire. Pendant qu'elles étaient occupées à faire ça, la russe remercia Coleen pour son aide et celle-ci lui assura que ce n'était pas un problème pour elle. Certes, elle n'était pas franchement fan des déménagements mais elle venait de découvrir que quand il ne s'agissait pas du sien, c'était beaucoup moins pénible. En plus, si vraiment elle venait à en avoir assez, la jeune femme n'aurait qu'à s'en aller et abandonner Karina à son sort. Après avoir assuré ça à son amie, l'australienne fit part de ce qu'elle avait trouvé étrange aujourd'hui : que la brune ait aussi peu d'affaires au final alors qu'elle vivait dans un appartement énorme avant. Appartement énorme qu'elle partageait avec plusieurs autres personnes mais même pour le nombre qu'ils étaient, Coleen l'avait toujours trouvé trop grand. « Je n’ai pas besoin de grand-chose pour vivre. Puis je passe tellement de temps à travailler que mes affaires serviraient plus de décoration qu’autre chose. » Coleen fit la moue. « Certes. » lui accorda-t-elle alors. « Mais je persiste à dire qu'un peu de trucs de décos ne feraient pas de mal à ton appartement. » Et elle ne changerait pas d'avis à ce sujet parce qu'elle était têtue. Elle ferait peut-être bien de s'occuper de ça. Karina eut ensuite la bonne idée de décider qu'elles pouvaient prendre une pause. C'était l'idée du siècle ça ! Coleen en profita donc pour réclamer une pizza. Et des crêpes aussi. Elle était vraiment affamée en fait. « Je vais commander une pizza et on n’aura qu’à faire une pâte à crêpes en attendant qu’elle arrive. » Coleen plissa les yeux. Elle était d'accord avec ça bien sûr, mais elle voyait quand même une faille dans ce que disait Karina. Elle n'était en effet pas certaine que celle-ci ait de quoi faire des crêpes. « Quoiqu’il faudrait peut-être aller faire quelques courses pour ça… » C'était bien ce qu'elle pensait. « J'en étais sûre ! » fit-elle fièrement. « Enfin oui, allons-y, ça nous sortira un peu comme ça. Et on aura qu'à aller acheter une pizza sur la route. » C'était aussi bien que de se la faire livrer après tout. Comme elle venait de se souvenir qu'elle avait un peu balancer les lèvres de son amie en entendant parler de pause, Coleen s'excusa par politesse. Elle pensait n'en avoir abîmé aucun mais bon. « Pourquoi tu t’excuses alors ? » « Pour le cas où je me tromperais. » répondit-elle en haussant les épaules. « Et aussi parce que je suis super polie et parfaite et merveilleuse comme ça. »

Karina n’avait effectivement pas beaucoup d’affaires. Elle n’en avait jamais eu besoin… Elle avait les meubles nécessaires pour mener une vie confortable et surtout indispensables… Pour le reste, elle n’était pas tellement superficielle, elle n’était pas du genre à avoir des objets de divertissement, elle n’était pas de ceux qui étaient fous de déco. Elle trouvait cela inutile comme elle ne se servait de pas grand-chose et que de toute façon elle n’était quasiment jamais chez elle, ou alors juste pour dormir et prendre une douche. Elle ne voulait pas gaspiller son argent, donc. Après, elle aurait pu prendre un appartement plus petit encore, même si celui-là l’était déjà pas mal. Elle ne voulait pas vivre dans une cage alors tant pis s’il avait l’air vide. « Certes. Mais je persiste à dire qu'un peu de trucs de déco ne feraient pas de mal à ton appartement. » Karina soupira, ce n’était vraiment pas quelque chose dont elle se souciait et qui lui plaisait surtout. « Mais ce n’est pas toi qui vit ici Coleen, moi ça me convient comme ça. » Elle la regarda encore un peu, soupira à nouveau et leva les yeux au ciel. « Si tu y tiens tellement je t’autorise à le décorer comme tu veux mais je ne t’aiderai en aucun cas. Et si ça ne me plait pas je me réserve le droit de tout balancer. » Elle lui donnerait de l’argent pour bien sûr. Mais sinon, elle ne voulait pas y participer, sous aucun prétexte. Ca l’ennuyait déjà fortement. Il fut ensuite question de manger. Coleen voulait une pizza et des crêpes. La russe n’y voyait aucun inconvénient et pour la pizza, ce serait rapidement réglé. Pour les crêpes, en revanche, il faudrait faire des courses. « J'en étais sûre ! » La brune regarda l’australienne en fronçant les sourcils. Elle la trouvait fière comme un pou pour pas grand-chose… Elle ne voyait pas quelle satisfaction elle pouvait retirer de savoir ça. « Enfin oui, allons-y, ça nous sortira un peu comme ça. Et on aura qu'à aller acheter une pizza sur la route. » Karina hocha la tête, elle était plus que d’accord avec le programme. « Faisons-ça alors. J’espère juste que tu n’es pas trop pressée de rentrer chez toi du coup, ou que Sirius ne t’en voudra pas de l’avoir abandonné si longtemps. » Tout cela promettait de prendre du temps, alors… Elle était désolée pour lui mais elle ne s’en voulait pas du tout. Coleen s’excusa ensuite pour les livres qu’elle n’avait pas abîmé. Ce qui ne semblait pas très logique aux yeux de la russe. « Pour le cas où je me tromperais. Et aussi parce que je suis super polie et parfaite et merveilleuse comme ça. » Elle ne put s’empêcher de rire tout en secouant la tête. « D’accord, d’accord. » La jeune femme posa son dernier livre sur l’étagère et elle chercher sa veste. « Bon, on y va ? »