ADRASTEA & NASTAZIA

Petite après-midi shopping.

Le seul mot qui me vint à l’esprit quand je sortis de sous ma couette, fut le mot froid. Au secours. Me glissant à nouveau dedans, je m’enroulais pour ne pas avoir le froid sur moi. Et après on se demandait comment trouver la motivation de sortir de son lit. Franchement, on pourrait décerner une médaille à tout être humain, pour avoir le courage de sortir de son lit chaque matin. Restant dans mon lit encore un moment, je mis plus de vingt minutes avant d’en sortir, pour me diriger dans la salle de bains. Douche brulante. Ça s’imposait, histoire de se réchauffer un peu plus. Et autant dire que ça me fit un bien fou. Les douches c’était ce qu’il y avait de mieux. Après plus de trente minutes sous cette flotte brulante, j’en sortis pour m’enrouler dans une serviette douce et chaude. Filant dans la cuisine je me servis un verre de jus d’orange avant de griller quelques tartines. Aujourd’hui j’avais envie de pain grillé, fallait pas se poser la question, moi et mes envies, c’était comme ça. Allumant la télé, je regardais les informations. Les hommages à la mort de Nelson Mandela, le discours d’Obama, que je trouvais d’ailleurs magnifique. La Russie devrait en prendre exemple tiens. Ou même la Chine. Soupirant longuement, je finis de prendre mon petit déjeuner avant de filer m’habiller. Jean et un pull. Il faisait trop froid. Et dire que j’avais grandis en Russie haha. Impossible pour moi de retourner là-bas. De toute façon, je ne le voulais pas. Ce pays était à bannir de ma vie. Une fois prête, c’est-à-dire, habillée, coiffée, maquillée, je quittais l’appartement pour me rendre à l’arrêt de bus le plus proche. J’avais la flemme de conduire aujourd’hui puis ce n’était pas loin. Mains dans les poches, je m’installais sur une place libre, attendant le bus. J’avais rendez-vous avec Adrastea. Sentant une présence à mes côté, je murmurais un vague bonjour avant d’entendre la voix de la femme. C’était qui ? Plait-il ? Pourquoi elle me racontait sa vie ? Sa mère était morte l’an dernier ? Ok, et elle avait fait une dépression ? Ah, mince. Hein ? Maintenant elle devenait boulimique ? Mais… Ah, elle venait de perdre l’homme de sa vie. Hum. Ah, ça fait seulement cinq minutes qu’elle parle ? Clignant des yeux, j’écoutais cette fille, qui verbeuse à souhait allait me rendre malade. J’avais une tête de psy ? Est-ce que je lui racontais ma vie moi ? Lorsque le bus arriva, je me fourguais dedans pour l’abandonner là-bas. Mauvaise Nasty, mais… Well, non. Je n’étais pas psy. Et j’avais autre chose à penser, et à faire. Une fois arrivée au bon arrêt de bus, je descendis pour rejoindre Ad’ au lieu donné. A savoir l’allée principale de Upper East Side, là où les plus belles boutiques s’y trouvaient. Journée shopping c’est ce que l’on avait décidé elle et moi pour passer un petit moment ensemble. M’arrêtant pour tenter de la voir, je mis plus de trente secondes pour la voir assise sur un banc. M’approchant d’elle, je me penchais par-dessus sa tête pour la regarder à l’envers. « Désolée du retard ! J’espère que je ne t’ai pas trop fait attendre ? » Demandai-je avant de lui faire un bisou sur la joue.

ADRASTEA & NASTAZIA

Petite après-midi shopping.

Il faisait un froid de canard, mais je m’en accommodais, il fallait dire qu’ayant grandi en Russie j’avais l’habitude des grands froids, mais bon je n’y vivais plus depuis dix ans… alors j’avais perdue l’habitude… Dommage j’aurai bien aimé ne pas la perdre, ça m’aurait tout de même évité de me peler aujourd’hui. Frissonnant je remontais un peu mon écharpe avant de me diriger vers notre point de rendez-vous, et Adrastea était déjà là. Rapidement je me faufilais vers elle en lui piquant un bisou sur la jour tout en m’excusant de mon retard. « Non pas de problème, je suis arrivée il y a peu. » Ouf, ça me rassurait, je m’en voudrais un peu si elle avait trop attendu, surtout avec un froid pareil. La tempête de neige avait carrément refroidit la ville et autant dire que les ressentis étaient parfois surprenant. « Bon et bien... qu'est-ce qu'on attend ? » Tapant dans mes mains, je me redressais mieux afin de regarder autour de nous. « On attend rien ! Allons dévaliser ces boutiques et devenons les plus belles ! » soufflai-je en lui lançant un regard complice. Commençant à partir d’un coup je la vis s’effondrer pour la voir alors au sol. La regardant surprise, je baissais le regard en écarquillant les yeux avant de lâcher un faible rire. L’aidant à se relever, je me retins un peu plus de rire. « C'est bon, cette fois c'est la bonne. » Riant un peu plus je raclais ma gorge l’air de rien. « Tu ne t’es pas fait mal au moins ? » demandai-je en la regardant de haut en bas, ça serait bête si elle s’était fait mal quand même. Souriant encore je me remis à marcher avant de tomber à mon tour les fesses sur la plaque de verglas. « Okai, je crois que c’est un signe ça ! » Lâchai-je en riant de plus belle avant de me relever. Foutue neige foutu temps ! On ne s’en sortait plus. Fallait dire qu’avec la tempête de neige et tout ce n’était pas pratique… Mais ils pourraient tout de même un peu mieux saler les rues… Ce n’est pas comme si New-York n’était pas une des plus grandes villes de ce monde quand même ! « Bon hormis nos chutes là, quoi de neuf ma belle ? » Demandai-je en m’agrippant à elle l’air de rien. Non mais au moins s’entraider en cas de chute… Un point d’appui n’était jamais de trop.