BILLY & TOMOE

Quand le devoir nous appel 

« Miho, réveille toi, tu vas être en retard. » soupirant lentement, je me tournais dans le lit lui faisant signe que je me levais bientôt. Mon frère, toujours aussi préoccupait par moi. Mettant cinq bonnes minutes avant de m’extirper du lit, je regardais mes bras avec obsession. Ils m’avaient encore attaqué dans la nuit. Ces gens que je voyais. J’avais des traces de griffures sur la peau, le sang séchait démontrait que c’était tout récent. Je n’avais aucun souvenir. Passant mes mains sur mes avants bras je soupirais. Pourquoi me faisaient-ils tant de mal ? Parfois ils étaient agressif, parfois ils étaient silencieux, parfois au contraire ils étaient verbeux à souhait. Je ne comprenais pas pourquoi. Pourquoi ça m’arrivait à moi. Je devrais être habituée depuis le temps. Plus de dix ans… Me levant, j’enfilais rapidement un jean avec un pull avant de quitter ma chambre. Posant mes fesses sur la chaise j’attrapais le bol de riz, la soupe de miso, et le bol des légumes mariné avant de me mettre à manger. Rien de meilleur qu’une cuillère de riz avec une cuillère de soupe. Le mélange était toujours aussi succulent. Ne parlant pas de tout le petit déjeuner je finis en silence avant de prendre mes affaires et partir au travail. Une fois arrivée, je mis ma blouse blanche avant de regarder les patients que j’avais. Rien de bien méchant pour le moment. Juste des morts normales, de fin de vie, dans un sens tant mieux, ça prouvait qu’il n’y avait pas eu encore de mort dans le district dans lequel j’étais affilié. Et pourtant quatre heures plus tard, je fus contactée pour aller sur une scène de crime. Autant dire, pas jolie à voir. Vraiment pas jolie. Un couple tué surement sans scrupule de ce que je pouvais voir. Envoyant un message à Billy, je lui demandais alors de me rejoindre rapidement au bureau, j’avais clairement besoin d’elle. Cette petite n’avait aucun diplôme mais elle bossait bien, et ça m’était égal qu’elle n’ait aucun diplôme. Une fois le rituel fait température, rigidité du corps et j’en passe, je rebroussais chemin en direction du bureau. Billy n’était pas encore arrivé. Posant mes affaires le téléphone sonna et je fus surprise de voir l’agent en charge de l’affaire m’appeler si vite. « Oui ? » « On a d’autre cadavre sur le dos… Ce type, c’est un tueur en série, préparez-vous à recevoir d’autre corps. » Acquiesçant, je préparais la salle à recevoir d’autre corps, en espérant que ma chère accompagnatrice Billy n’allait vraiment pas tarder à venir.

« Nutellaaa... », soupirai-je dans mon sommeil. Un magnifique pot de Nutella se dressait devant moi. Il faisait bien deux fois ma taille. Que faire ? Appeler April et lui faire partager cette magnifique découverte ? Non, elle le viderait en moins de deux à elle toute seule, je ne me souvenais que trop bien du jour de nos retrouvailles, où elle était affalée sur mon canapé avec Mister Marshmallow et avec mon pot neuf totalement vide ! Alors demander à Naoki de me confirmer que je n'étais pas en train de rêver, que cette magnifique vision était bel et bien réelle ? Non. Me le manger à moi toute seule était évidemment la meilleure chose à faire !! « Nyaaaah aah ah ! », m'écriai-je de joie en me redressant et en ouvrant les yeux. En voyant mon reflet dans le miroir face à mon lit, j'écarquillai les yeux et ouvrit la bouche, incrédule et déçue. « L'arnaque... » Pourquoi est-ce que les rêves n'étaient pas réels, hein ? J'attrapai mon portable et vit un message non lu. J'irai le voir après, il fallait d'abord que je fasse part à Naoki de la tristesse de la réalité. Je regardai l'heure. Mince alors, il était midi et demies. Ça faisait longtemps que je n'avais pas dormi aussi tard, mais bon, il fallait dire que je m'étais couchée tard. À quatre heures du matin... j'avais décidé de recommencer à regarder cette série que je suivais en France, Plus Belle La Vie. Autant dire que depuis 2010 il y en avait eu des épisodes... du coup, je m'étais couchée très tard et n'avait pas rattrapé la moitié de mon retard. Retard qui doit être comblé en prenant sur mes nuits bien sûr, puisqu'il y avait cinq épisodes par semaine. Sans compter les soirées spéciales où il y en avait trois-quatre... Je filai sous la douche, m'habillai d'un jean et d'une marinière puis partit prendre mon petit-déjeuner en terminant de me brosser les cheveux. Je terminai de me préparer après avoir englouti mes trois tranches de brioches surmonté de cinquante millimètres de Nutella puis regardai ce fameux message non lu. Mince alors, c'était Tomoe qui avait besoin de moi. Le message avait été envoyé vers midi vingt, autant dire que j'étais en retard. J'enfilai mes baskets jaune fluo, ma veste kaki, mon bonnet bleu marine, pris mon sac et sortit en courant, en manquant de rater la dernière marche. Me voilà bien, Tomoe avait eu la gentillesse de me recontacter il y a peu, alors que l'on ne s'était plus parlé depuis mon stage et que je croyais qu'elle m'avait oubliée... et moi, en guise de remerciement, je vais arriver en retard. Sans doutes une petite heure de retard. Ce n'était pas rien. Pourquoi April ne m'avait pas réveillée en voyant l'heure ? En voyant l'utilité qu'elle avait j'avais bien envie d'aller vivre avec Naoki plutôt que de rester avec elle, surtout qu'elle n'avait pas besoin de moi... Je finis par arriver dans la salle où Tomoe travaillait. « Désolée ! Désolée ! Désolée ! », répétai-je. Ça faisait bien d'arriver avec un si grand retard... en plus je n'avais pas de diplôme après le brevet et le bac S mention avec la meilleure mention possible pour les deux. Tomoe avait la gentillesse de bien vouloir d'une assistante non qualifiée au regard des études telle que moi et j'arrivai en retard...

BILLY & TOMOE

Quand le devoir nous appel 

Ça devait faire bien bon près d’une heure que j’avais envoyé un message à Billy et pourtant, elle n’était toujours pas là. Qu’est-ce qu’elle foutait ? Elle avait changé de numéro sans me le dire ? Je n’avais même pas le temps de l’appeler ! Impossible pour moi de faire quoi que ce soit, les deux premiers cadavres venaient d’arriver, et autant dire que j’avais du pain sur la planche. Ils étaient salement amochés. A vu d’œil, la nana avait reçu plus d’une vingtaine de coup de couteau dans l’abdomen. Une vraie boucherie. Et ne parlons pas du type, c’était pareil, une bonne vingtaine de coup de couteau dans l’abdomen. Enfilant mes gants, je me mis alors à m’occuper de l’homme. La plaie était contendante, et fait avec une sorte de petit couteau de ce que je voyais à l’œil nu. Pas plus de dix centimètre, une sorte de petit couteau de poche ? Fronçant les sourcils, je me mis alors à examiner plaie par plaie, faisant autant de prélèvement que possible, je regardais l’heure de temps en temps, en me demandant quand Billy allait arriver. J’espérais simplement qu’elle ne soit pas trop longue. Car quand les corps allaient arriver, j’allais vraiment avoir besoin d’elle. « Désolée ! Désolée ! Désolée ! » tournant un regard vers Billy, je me mis faiblement à sourire avant de voir débarquer les gens avec deux autres cadavres. [color=indianred]« Billy va enfiler une tenue ! On a du boulot en pagaille ! »[color] soufflai-je en lui faisant signe de filer dans le vestiaire. Jetant mes gants dans la poubelle j’en mis de nouveau pour m’occuper des nouveaux corps et les mettre en place. Même mode opératoire. En effet c’était un tueur en série. Encore un couple. Mais cette fois avec beaucoup plus de plaie contendante sur le corps. Si ça continuait à cette allure, nous allions avoir plus de corps sur le dos, et ça ne me plaisait pas du tout. Voyant Billy au loin revenir, je me tournais vers elle. « Enfile des gants et occupe-toi de la femme à côté de moi, j’aimerai que tu prélève tous les bouts de tissus que tu puisses trouver sur ses poignets et ses chevilles, il faut qu’on détermine avec quoi ils ont été ligoté. » soufflai-je en me remettant au travail. Il fallait que je prenne la température des nouveaux cadavres, leur constance et j’en passe pour déterminer l’heure de la mort approximativement. Mais à vue d’œil, ça ne faisait pas vingt-quatre heures qu’ils étaient mort. Comment avait-il pu tuer quatre personnes en moins d’un jour ? Ils étaient plusieurs ? Frissonnant sous cette idée, je regardais Billy du coin de l’œil. « Tu t’en sors ? Tu as besoin d’aide ? » demandai-je tout de même.

Je me sentais vraiment, vraiment mal d'arriver en retard. Pendant toutes ces années j'avais perdu l'habitude de devoir mettre le réveil... je ne savais plus par quel miracle je réussissais à arriver à l'heure à l'université. « Billy va enfiler une tenue ! On a du boulot en pagaille ! » Mince ! J'étais si affolée par mon retard que j'en avais oublier d'aller me changer. Je partis enfiler une blouse puis, chose faite, retrouvai Tomoe. Il y avait un bon nombre de corps... un tueur en série ? Ça me fit froid dans le dos. Bizarrement, je n'y avais encore jamais pensé mais... il y avait quelques mois encore à peine, certains s'étaient retrouvés ici à cause de moi. Naoki avait raison, j'avais semé le malheur dans un immense nombre de familles en tuant... en tuant par simple égoïsme et intérêt pour l'argent, pour me venger, me venger de Jack qui m'avait pris la personne que j'aimais. Et qui ne m'aimait sûrement pas. J'étais devenue une tueuse pour Ian alors que lui se servait de moi, dans un but que j'ignorai. « Enfile des gants et occupe-toi de la femme à côté de moi, j’aimerai que tu prélève tous les bouts de tissus que tu puisses trouver sur ses poignets et ses chevilles, il faut qu’on détermine avec quoi ils ont été ligoté. » Je hochai la tête et obéit. C'était peut-être étrange, mais j'adorais la matière dans laquelle les gants étaient faits. Bref. Comme Tomoe me l'avait demandé, je partis à la recherche des bouts de tissus sur les poignets et chevilles de la femme. D'après ce que je voyais, tous avaient reçus une vingtaine de coups de couteaux dans l'abdomen, sûrement un couteau de poche. La pince avec un bout de tissu en l'air, je levai les yeux. Ce mode opératoire me rappelait quelque chose. Je continuai mon travail tout en continuant de réfléchir à cela. Je finis par me souvenir. C'était une femme qui avait voulu intégrer le crime organisé après que son mari l'ait quitté, en début décembre de l'année dernière. Elle était venue me voir, mais j'avais refusé. À cette époque, son histoire m'avait plus blasée que touchée. Il y a quelques semaines, elle était revenue me voir, en me renouvelant sa demande. J'avais à nouveau refusé, disant que je m'étais rangée depuis. Elle avait commencé à parler de meurtres et pour être honnête ces cadavres me semblaient avoir subi ce qu'elle avait prévu. « Tu t'en sors ? Tu as besoin d'aide ? » Je secouai la tête. « Je pense que je m'en sors. » Je ne pouvais pas en être sûr, cependant. C’était elle la professionnelle…

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« Je pense que je m'en sors. » Bien, si elle s’en sortait c’était ce qui comptait. Mais j’allais quand même voir, au cas où, je ne voulais pas qu’elle fasse de connerie, la moindre indice était précieuse au vu des cas présent que nous avions là. Quatre cadavres… En si peu de temps. La personne qui avait fait ça, était littéralement folle. M’approchant de Billy, je regardais les bouts de tissus qu’elle avait récolté, il n’y en avait pas beaucoup, mais si ça pouvait déterminer avec quoi il l’avait attaché, c’était toujours ça, c’était une piste pour la police… Soupirant faiblement, je regardais la femme ou plus précisément son abdomen, qui était troué de partout. Pauvre femme. Fronçant les sourcils, je boguais longuement sur les plaies. « Hm… Un truc est bizarre… » Marmonnai-je plus pour moi qu’autre chose. Allant voir le mari, je regardais les traces des plaies. Au même endroit. En fait, les quatre avaient les mêmes plaies, pas genre, à quelques centimètres, ou quoi, non, à l’identique… C’était si programmé que ça ? Me pinçant les lèvres, je retournais sur mon cadavre avant d’examiner les plaies plus en profondeur. C’était bien fait avec un petit couteau de poche, une lame pas plus grande de dix centimètres. Poignardé du bas vers le haut. Le tueur était donc plus petit que sa victime. Je comptais exactement vingt coups de poignard. Dont le plus fatal fut plus précisément dans le thorax, qui a été perforé. Coup fatal. Une fois toutes les plaies examinée, je tentais de voir s’il n’y avait pas la moindre trace provenant de l‘agresseur, mais rien. Aucune empreinte. Vraiment rien. Désespérant. Enlevant mes gants, je les changeais pour aller sur la femme de l’autre pour commencer le travail. « Alors quoi de neuf ? Tu dormais je présume pour arriver si en retard ? » demandai-je en examinant bien les plaies. Bon en même temps c’était de son âge de se coucher si tard et de se lever tard. Enfin, je n’avais jamais réellement fait ça à son âge mais bon, chaque personne était différente. « Ce cas est tout de même étrange. Ne vois-tu rien de bizarre quand tu regardes les plaies des quatre victimes ? » demandai-je pour qu’elle trouve ce que j’avais trouvé. Je devais la former, et voir si elle voyait aussi bien que j’avais vu.

« Hm… Un truc est bizarre… »Je levai les yeux vers Tomoe. Bizarre ? Quoi donc ? Je plissai les yeux, observant attentivement les marques des coups de couteaux, sans pourtant voir quoi que ce soit sur 'mon' cadavre. « Alors quoi de neuf ? Tu dormais je présume pour arriver si en retard ? » Je souris. Elle avait vu juste. « Oui, je dormais... je me suis laissée emportée dans une série que je regardai avant d'arriver à New York. Je m'excuse à nouveau de mon retard... je suis gênée, j'ai l'impression d'abuser de ta gentillesse... Pas grand chose de neuf sinon. Et toi ? » Je continuai de récupérer les bouts de tissus tout en continuant de chercher ce qu'il pouvait y avoir de bizarre. Peut-être que Tomoe avait fait cette constatation en ayant vu les quatre corps ? Pour ma part, je n'avais vu que celui de cette femme. « Ce cas est tout de même étrange. Ne vois-tu rien de bizarre quand tu regardes les plaies des quatre victimes ? » Eh, j'avais raison, il fallait regarder les quatre ! J'étais fière de moi ! Je déposai la pince et partis ensuite voir de plus près les autres corps. Les plaies me semblaient toutes identiques, au millimètre près. Ah oui, c'était étrange... la personne qui avait tué ces gens devait avoir longtemps réfléchi à ses actes avant de le faire. Le coup fatal avait été porté dans le thorax, enfin c'était ce qu'il me semblait. Je ne pouvais pas être sûre que ce soit ça que Tomoe avait vu, mais à part ça je ne voyais pas ce que ça pourrait être d'autre. « Celle qui a fait ça a donné les coups de couteaux exactement au même endroit sur tous les corps il me semble. C'est vrai que c'est étrange. Elle devait sûrement réfléchir à ses meurtres depuis longtemps... » Cette histoire me fascinait. Comment la police allait-elle finir par retrouver le ou, selon moi, la coupable ? Il n'y avait pas beaucoup d'indices... C'était passionnant le monde de la police scientifique et de la médecine. Devoir chercher le plus d'indices possibles pour faire la lumière sur des meurtres, je trouvais ça formidable. La routine dans le métier de médecin légiste était quasi inexistante. Maintenant que j'y pensais, c'était plutôt drôle. J'avais été des deux côtés de la barrière, celle qui tuait et celle que cherchait à retrouver le tueur. C'était assez drôle, oui. D'un côté, ça prouvait bien que je voulais me ranger maintenant... tout ça m'avait trop fait souffrir, je commençai seulement à découvrir ce en quoi consistait réellement être adulte. Non pas à tuer pour gagner sa vie, mais à travailler et à profiter sans se soucier constamment du risque de se faire arrêter par la police.

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« Oui, je dormais... je me suis laissée emportée dans une série que je regardai avant d'arriver à New York. Je m'excuse à nouveau de mon retard... je suis gênée, j'ai l'impression d'abuser de ta gentillesse... Pas grand-chose de neuf sinon. Et toi ? » Souriant doucement, je la trouvais mignonne tout plein. Elle n’avait pas à s’excuser, sincèrement. Elle était adorable, et puis ce n’est pas comme si elle devait être là à tout prix. Elle venait quand j’avais réellement besoin d’elle, après si elle n’était pas disponible je faisais avec… Mais c’était bien si elle pouvait l’être. Je la payais tout de même assez bien, fin un peu plus que le smic niveau horaire, alors on ne pouvait pas dire qu’elle était à plaindre quand même. Enfin, j’étais gentille car cette petite le méritait tout simplement, elle faisait le boulot donnait et ce sans aucune difficulté et sans faire de bêtise. Non vraiment, Billy était une fille qui pouvait faire ce métier, c’était juste dommage qu’elle n’ait pas continuait ses études, elle aurait pu être un grand médecin. « Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave du tout… Pour ma part rien de neuf, je me couche à la même heure et me lève toujours si tôt… Même si là je suis debout depuis deux heures du mat… » marmonnai-je en plissant les yeux. Il me tardait de pouvoir rejoindre mon lit tout de même je devais l’avouer. Il me manquait en ce moment. Par la suite, tout en examinant les cadavres, je lui demandais de me dire si elle n’avait pas remarqué quelque chose de particulier sur les cadavres, je voulais voir si elle l’avait trouvé elle aussi. « Celle qui a fait ça a donné les coups de couteaux exactement au même endroit sur tous les corps il me semble. C'est vrai que c'est étrange. Elle devait sûrement réfléchir à ses meurtres depuis longtemps... » Celle ? Elle pensait de suite que c’était une femme ? Pourquoi ? J’étais curieuse de savoir pourquoi elle pensait que c’était une femme et pas un homme… ça me laissait foutrement perplexe pour le coup… Inspirant longuement, je croisais les bras en regardant Billy avait de m’approcher pour regarder le cadavre devant elle. « Celle ? Pourquoi pars-tu directement sur le fait que c’est une femme qui a commis ces meurtres ? » demandai-je en fronçant les sourcils. Elle avait peut-être raison, mais pour le moment, ce n’était pas mon avis avec le peu d’élément qu’on avait. Je voulais qu’elle me dise le pourquoi du comment, son avis allait peut-être faire avancer les choses.

« Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave du tout… Pour ma part rien de neuf, je me couche à la même heure et me lève toujours si tôt… Même si là je suis debout depuis deux heures du mat… » Oh, ça faisait tôt. Je ne pourrai pas me lever si tôt moi ! Il y a encore quelques mois, c'était l'heure à laquelle je commençais à finir mon travail... l'heure des gens de la nuit. En me couchant à deux heures du matin et en me réveillant à onze heures, ça allait encore. Quoique, lorsque je co-gérais encore le bar avec Allison, il m'arrivait de dormir trois heures à peine... ce rythme de vie était bien fatiguant, j'étais tout de même bien contente d'en avoir changé. « Mais... tu m'attends pas depuis tout ce temps j'espère ? » Si c'était le cas je me sentirais bien gênée... Je commençai ensuite à observer attentivement les corps de Tomoe, à la recherche de ce qu'elle trouvait de bizarre. Enfin, les corps, cette formulation était étrange. Il y avait effectivement quelque chose de bizarre dans la façon dont ces gens avaient été tués. « Celle ? Pourquoi pars-tu directement sur le fait que c’est une femme qui a commis ces meurtres ? » Je la regardai d'un air se voulant interrogatif. J'avais un peu pensé à voix haute... je n'avais pas tourné sept fois ma langue dans ma bouche. J'ouvris la bouche puis la refermai en gonflant mes joues, habituel tic pendant mes réflexions. Je ne pouvais tout de même pas lui dire ce qu'il s'était passé. Je ne voulais plus parler de ce côté de mon passé, mon plus grand souhait serait d'oublier tout ça... la seule chose que je pouvais faire, c'était d'éviter à tout prix que d'autres découvrent que j'avais fait des choses pas très légales. J'avais aussi envie de dénoncer tous les gens que je connaissais, histoire de prouver que je voulais vraiment en finir avec tout ça. Abandonner mon ancienne vie était loin d'être simple, surtout que je voulais carrément passer de l'autre côté de la barrière, aider la police à identifier les meurtriers. Je risquai sûrement ma vie en faisant ça... « Eh bien, je ne sais pas... enfin... » Et voilà, je bafouillais. C'était fichu, ma pauvre Billy. Ça se voyait que tu savais quelque chose. Et puis, ne comptais-tu pas aider la police ? C'était sûr qu'en cachant des informations ça allait marcher. « J'imagine que je peux te faire confiance... car si j'ai appris ça ce n'est pas vraiment en observant tes cadavres. » Que devais-je faire, continuer ou bien attendre une réaction de sa part ? Peut-être parler, comme ça je serai débarrassée plus vite... « Avant, j'avais des contacts avec ce milieu... il y a peu une femme est venue me voir en me racontant comment elle prévoyait de tuer, par vengeance après que son mari l'ait quitté. Ça peut peut-être t'être utile de savoir ça... mais je te le promets je n'en sais pas plus... », avouai-je en continuant de réfléchir, poing sur la joue. Rapidement je repartis observer les cadavres. « En tous cas ils ont salement été amochés... », soufflai-je comme pour changer de sujet. Je ne mourais pas d'envie de m'étaler davantage sur mon passé...

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« Mais... tu m'attends pas depuis tout ce temps j'espère ? » « Non, quand même j’ai commencé le travail sans t’attendre. » soufflai-je pour la rassurer. Sinon ça serait une perte de temps, et un temps précieux quand il s’agissait de meurtre. La police était toujours pressée. Par la suite tout en examinant le cadavre je lui demandais alors, de me dire ce qu’elle en pensait, et je vis rapidement qu’elle en concluait que c’était une femme. Surprise, je lui demandais alors pourquoi elle pensait ainsi, alors que nous n’avions encore aucune preuve que c’était une femme ou pas. « Eh bien, je ne sais pas... enfin... » L’observant, je la regardais en attendant qu’elle me dise vraiment pourquoi elle pensait ainsi. « J'imagine que je peux te faire confiance... car si j'ai appris ça ce n'est pas vraiment en observant tes cadavres. » Me faire confiance ? Qu’est-ce qu’elle avait fait ? Déglutissant faiblement, je me demandais ce qu’elle allait me dire. « Avant, j'avais des contacts avec ce milieu... il y a peu une femme est venue me voir en me racontant comment elle prévoyait de tuer, par vengeance après que son mari l'ait quitté. Ça peut peut-être t'être utile de savoir ça... mais je te le promets je n'en sais pas plus... » Dans le milieu ? Elle était une sorte de tueuse à gage ou truc du genre ? Non car si on va voir quelqu’un en ayant prévu de le faire tuer… Enfin, je ne voyais que ça de possible. Mais ce n’était pas ma priorité. Son passé ne me regardait pas dans le fond. « En tous cas ils ont salement été amochés... » Baissant un regard sur les cadavres je soupirais lentement. Ils avaient été sacrément amochés oui. Mais je ne pensais pas que c’était une histoire de vengeance au vu des cadavres. Tous des couples, pourquoi ils seraient concerné par cette histoire de rupture ? Je me le demandais bien, ce n’était pas le même cas. Soupirant lentement, je m’approchais en mordillant mes lèvres. « Je ne pense pas que ça ait un rapport avec cette femme. Elle aurait tué son mari et la maitresse, mais pas d’autre gens… » Marmonnai-je faiblement sans parler du reste. Ce qu’elle avait fait avant ne me regardait pas. Même si j’étais tout de même curieuse de voir ce qu’elle avait bien pu faire dans sa vie avant, on avait d’autre chat à fouetter. Me penchant sur le cadavre de la femme j’examinais les plais. Elle avait été frappée du haut vers le bas. Donc une personne plus grande qu’elle l’avait frappé. Surement dans les un mètre quatre-vingt. Le notant, je regardais le mari de a femme examinant ses plaies à son tour. Lui avait été frappé du bas vers le haut. A l’inverse total. Fronçant les sourcils, j’examinais mieux les plaies. Une personne plus petite ils étaient deux meurtriers ? Au vu des coups et du sens de pénétrations la personne devait surement faire un mètre soixante. Le téléphone sonnant je sursautais avant de me lever pour aller décrocher. Surprise par l’annonce je raccrochais le combiné avant de soupirer fortement. Ce tueur devait être trop collet monté, ou je ne sais quoi… Mais là, ça ne devait pas continuer. « On a deux autres cas similaire qui vont arriver. » marmonnai-je à l’encontre de Billy. « Je crois qu’on n’a pas un meurtrier mais deux. » ajoutai-je en soupirant avant d’examiner les plaies des autres personnes.

« Non, quand même j’ai commencé le travail sans t’attendre. » Oui... ça me paraissait même plus que logique. C'était une professionnelle, elle n'avait pas réellement besoin de mon aide pour travailler. Elle m'a recontacté pour lui donner un petit coup de main en cas de nécessité. Et moi, j'étais incapable d'arriver à l'heure... j'avais vraiment l'impression d'abuser de sa gentillesse, même si Tomoe n'avait pas l'impression de penser ça. Elle avait récupéré un bon nombre de cadavres en peu de temps. Par ailleurs, la façon dont ces gens avaient été tués était assez étrange. On aurait juré que ces meurtres avaient été orchestrés au millimètre près. J'en frissonnais rien que de penser à la réflexion qu'il devait y avoir derrière tout ce travail. Elle me demanda ce que je pensais de la façon dont se présentait les cadavres. Tout ça me faisait penser à une femme qui était venue me voir, avec des envies de meurtre. Tomoe me demanda ensuite pourquoi je pensais que l'assassin était une femme. J'avais parlé sans réfléchir. Je lui expliquai d'où venait mon raisonnement, trouvant que c'était la solution la plus simple. Et puis, si ça pouvait aider à trouver qui avait tué ces gens... « Je ne pense pas que ça ait un rapport avec cette femme. Elle aurait tué son mari et la maitresse, mais pas d’autre gens… » Je posai l'index sur mes lèvres, réfléchissant à ses paroles. Oui, c'était plausible... après, peut-être que dans un accès de folie ou après avoir pris goût aux meurtres, la femme dont je parlais avait eu envie de recommencer... Prendre goût aux meurtres. Ça ne m'était jamais arrivé. La première fois que j'ai tué quelqu'un, ce que j'ai ressenti n'avait rien d'agréable, au contraire. Je me suis retrouvée en larmes, en soufflant le prénom de mon mari. C'était pour me venger que j'étais devenue tueuse à gages, pour me venger de Jack qui l'avait tué. Et dire que tout ça... ce n'était qu'un mensonge. Le plus gros qu'il m'ait été donné de constater. « Tu as sûrement raison. », déclarai-je en hochant la tête. Tomoe retourna examiner ses cadavres, je la suivis en regardant moi aussi par dessus son épaule. La sonnerie du téléphone nous fit sursauter toute les deux. Je ne m'y attendais pas. J'avais même oublié qu'il y avait un téléphone à proximité... Vu la façon dont Tomoe soupira, ça devait être une mauvaise nouvelle. « On a deux autres cas similaire qui vont arriver. » Dites-donc, il y en a qui ont eu une drôle de façon de lutter contre l'ennui cette nuit... « Je crois qu’on n’a pas un meurtrier mais deux. » Oh... c'était donc pour ça qu'elle avait froncé les sourcils. Mais, comment l'avait-elle vu ? « Les gens comme toi me fascinent vraiment ! Comment tu fais pour toujours trouver des hypothèses si rapidement ? J'en serai incapable ! », m'étonnai-je. C'était un peu étrange de sortir ça maintenant mais il fallait que ça sorte ! Peut-être que si je n'avais pas connu Ian je serais moi aussi capable de travailler aussi bien et vite que Tomoe... enfin, là, je crois que j'aurai encore été en train de faire mes études mais bon, un jour peut-être que je l'aurai été !

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Quand le devoir nous appel 

« Tu as sûrement raison. » J’avais raison tout court. Pourquoi une femme se vengeant tuerait autant de personne, ça paraissait un peu gros, enfin, il faudrait qu’elle ait pété un plomb, voir perdue toute sa tête car bon… Et puis, il fallait de la force pour trainer le corps d’un homme… Non, ce n’était pas une femme qui avait fait tout ça… Mais un homme. « Pourtant autant de personne, t’imagine pas la force qu’il faut. Un corps inerte pèse le double de son poids au niveau du ressenti… Tu vois une femme porter un mec de ce gabarit-là ? » lui demandai-je en fronçant les sourcils. Même moi je ne pourrais pas, et pourtant, je n’étais pas la première fille sans muscle … Par la suite, je reçu un coup de téléphone, un autre couple allait arriver, fallait croire que le tueur n’avait pas pris de repos cette nuit… Mais bref, ma petite découverte avait l’air de faire avancer les choses. Enfin, je l’espérais un peu tout de même… « Les gens comme toi me fascinent vraiment ! Comment tu fais pour toujours trouver des hypothèses si rapidement ? J'en serai incapable ! » Souriant en coin, je me passais brièvement le poignet sur le front pour enlever les cheveux qui y tomber avant de baisser le regard vers les cadavres. C’était mon boulot, et j’avais vu tellement de cadavres, ainsi que trifouiller, qu’à force, certaines choses nous sautaient aux yeux assez rapidement. Je présume que c’est la même chose pour pas mal de monde… Mais bon, ça c’était à voir. Il y avait de mauvais médecin légiste aussi, ce n’était pas forcément que des bons partout… Il fallait casser les préjugés de toute façon. Partout ou qu’on aille, les médecins n’étaient pas forcément des Dieux vivants… Mais certains préféraient croire que oui. « Eh bien, c’est assez simple, enfin, au début j’étais comme toi, mais regarde leurs plaies. Celles de la femme sont dirigées vers le bas, signe que c’est quelqu’un de plus grand qu’elle qui l’a tué, et regarde celle de l’homme. Ces plaies vont vers le haut, donc c’est une personne plus petit que lui, qui l’a tué… » marmonnai-je doucement. Cet homme mesurait dans les un mètres quatre-vingt, la femme dans les un mètre soixante. Est-ce que le tueur pouvait être entre les deux niveaux taille ? J’étais un peu perdue pour le coup… « J’hésite, soit on a deux tueurs, soit le tueur est entre les deux niveaux taille, mais toutes nos victimes ne mesurent pas la même taille, il faut que je vérifie tout ça plus en détails avant de m’avancer. » soupirai-je avant d’entendre du monde dans le couloir, les deux autres arrivaient. « Je déteste les tueurs en série… » soupirai-je en secouant doucement la tête.

« Pourtant autant de personne, t’imagine pas la force qu’il faut. Un corps inerte pèse le double de son poids au niveau du ressenti… Tu vois une femme porter un mec de ce gabarit-là ? » Ah oui, je n'y avais pas pensé... c'était plus qu'évident. « Pas vraiment, non. », avouai-je. Pour porter quelqu'un de ce gabarit, il fallait avoir des muscles. Une femme n'en n'a pas beaucoup... enfin, je généralisais, certaines en seraient sûrement capables. La façon dont Tomoe réussissait à découvrir des indices m'émerveillait. Je ne revenais toujours pas de la vitesse à laquelle elle trouvait tout ça. « Eh bien, c’est assez simple, enfin, au début j’étais comme toi, mais regarde leurs plaies. Celles de la femme sont dirigées vers le bas, signe que c’est quelqu’un de plus grand qu’elle qui l’a tué, et regarde celle de l’homme. Ces plaies vont vers le haut, donc c’est une personne plus petit que lui, qui l’a tué… » Je l'écoutai bien attentivement, en hochant la tête de temps à autre. Il n'y avait pas à dire, les médecins légistes m'ont toujours passionnés... il fallait vraiment être fort pour réussir à trouver comment les cadavres ont été tués. Être dans la police aussi, ça devait être génial... au lieu de trouver comment on se retrouve avec des cadavres, il fallait découvrir pourquoi il y avait eu meurtre. Quand je pensais que si je ne m'étais pas faite avoir par l'amour, j'aurai pu être moi aussi en train d'étudier des cadavres par moi-même et non pas simplement assister l'étude, je regrettais vraiment mes choix. Tant pis, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Et puis, c'était déjà génial que Tomoe ait voulu de moi comme assistante.! Ça tombait vraiment à pic, en plus. Juste au moment où j'ai décidé de me ranger. « J’hésite, soit on a deux tueurs, soit le tueur est entre les deux niveaux taille, mais toutes nos victimes ne mesurent pas la même taille, il faut que je vérifie tout ça plus en détails avant de m’avancer. » Oh... plus on avançait, plus ma curiosité était piquée. Deux tueurs... en effet, ça semblait plausible ! « Ou alors, ils sont peut-être trois ? Tu as dit qu'il fallait être fort pour porter les corps... tu les as tous reçu d'un coup ou avec de grand écarts de temps ? Peut-être qu'en fait il y en a plusieurs qui ont agit à plusieurs endroits en même temps ou presque...Je ne sais pas... », dis-je en continuant de réfléchir, index sur la jointure de mes lèvres et regard vers le plafond. Je retournai observer les cadavres lorsque j'entendis du bruit dans le couloir. « Je déteste les tueurs en série… » Deux de plus à nouveau. « Je crois que personne ne les aime... », soufflai-je. C'était vrai que les tueurs en série étaient une vraie plaie pour la société. À cause de problèmes psychiques, ils tuaient de grands nombres de gens qui n'avaient rien fait pour ça..

BILLY & TOMOE

Quand le devoir nous appel 

« Pas vraiment, non. » Riant doucement je me mordis la lèvre. « Pareil, à moins de crever sous l’effort. » soufflai-je en souriant faiblement. Enfin, on n’allait pas pleurer, enfin, si je devais pleurer pour chaque cadavre, je ne m’en sortirai pas. Je préférais malheureusement en rire que d’en pleurer. Par la suite, je lui fis part de ce que j’avais trouvé pour les blessures, ils y avait à mes yeux deux tueurs, de ce que je pouvais voir, sinon c’était impossible au vu des plaies… « Ou alors, ils sont peut-être trois ? Tu as dit qu'il fallait être fort pour porter les corps... tu les as tous reçu d'un coup ou avec de grand écarts de temps ? Peut-être qu'en fait il y en a plusieurs qui ont agi à plusieurs endroits en même temps ou presque...Je ne sais pas... » Trois ? Je ne savais pas trop, enfin, si jamais c’était le cas c’était tout de même… Le mot secte me vint alors à l’esprit. J’espérais sincèrement que ce n’était pas le cas, l’œuvre d’une bande qui se croyait alors plus fort que tout. Rien que d’y penser, ça me donnait des frissons dans tous le corps… C’était immonde tout de même. « Peut-être… Enfin, de toute façon, nous ne ferons que donner des hypothèses aux policiers, après c’est à eux de voir… » Parce que sinon, je ferai aussi flic, et je demanderais à être mieux payé. Mais traquer des méchants personnellement ne me tentait pas tant que ça. Enfin, dans tous les cas, je détestais réellement les tueurs en série… ça me donnait toujours du fil à retordre… « Je crois que personne ne les aime... » Oh ça non… Enfin, j’osais l’espérer tout de même… ça serait une honte… Mais je savais que certains flics préféraient quand il y avait des tueurs en série histoire d’avoir du travail à faire… Mais là, on tombait juste dans un cercle vicieux d’obsession. Dans tous les cas, ce genre de personne ne valait pas un clou. « Je l’espère… en tout cas continue ce que je t’ai demandé, s’il te plait, je vais continuer de voir pour les plaies. » soufflai-je avant de changer de gants et regarder d’autres cadavres. Les flics sur l’enquête ne devraient pas tarder à venir, pour voir ou nous en étions et si nous avions trouvés quelque chose pour faire avancer l’enquête. Mais pour le moment… rien de rien. Déshabillant les cadavres, je me mis rapidement à bosser emballant bien les vêtements dans des sacs pour qu’ils soient amenés au laboratoire et examiné. On allait passer un dur moment… Car au vu du nombre, il était clairement impossible de rentrer chez soi. Bref, heureusement, que le second médecin légiste de l’hôpital s’occupait des morts de l’hôpital. Enfin, il n’était pas spécialisé comme moi, et je trouvais ça idiot, un autre ne serait pas de refus. Soupirant longuement, je travaillais dans le silence le plus complet avant que le téléphone ne me fasse sursauter. Décrochant, je répondis aux questions de l’inspecteur. Rien de nouveau dans tous les cas… Raccrochant, je passais ma main dans ma nuque avant de me tourner vers Billy. « Tu t’en sors ? »

« Pareil, à moins de crever sous l’effort. » Je souris. Elle avait raison, une femme serait incapable de porter tant de poids, je n'avais pas assez réfléchi avant de parler. J'avais encore besoin de beaucoup, beaucoup apprendre avant d'être capable de faire du bon travail, avant de pouvoir faire des remarques vraiment intéressantes. Après tout, on apprend de ses erreurs et mieux vaut poser des questions et avoir l'air bête un instant plutôt que le rester toute sa vie comme on dit... Enfin, c'était vrai qu'en posant trop souvent des questions on prend le risque d'être catalogué comme bête et ce pendant toute sa vie. Fallait trouver le juste milieu. En parlant de questions, l'hypothèse qu'ils ne soient pas deux mais trois me vint l'esprit. « Peut-être… Enfin, de toute façon, nous ne ferons que donner des hypothèses aux policiers, après c’est à eux de voir… » Je hochai la tête. C'était sûr que trouver vraiment qui était l'assassin, c'était le travail de la police, ça ne concernait plus Tomoe. Elle aborda ensuite les tueurs en série, phénomène auquel on devait les cadavres. Leur psychologie devait être passionnante à étudier n'empêche... mais attention, je ne leur cherchais pas des excuses pour autant. Aller chercher des excuses aux tueurs en série... ça serait vraiment horrible. « Je l’espère… en tout cas continue ce que je t’ai demandé, s’il te plait, je vais continuer de voir pour les plaies. » J'obéis et repartit voir ce que je pouvais trouver sur les cadavres armée de ma pince. Je ne trouvais plus grand chose... J'avais déjà trouvé pas mal d'éléments au début, mais maintenant ça se compliquait. Je devais regarder plus en détail, plus attentivement... Pourtant j'avais une bonne vue ! Bon, une vue pas trop mauvaise. Je n'avais pas besoin de lunettes, pas même pour lire ou autre chose comme ça. J'imaginais que du coup il fallait que je continue de chercher, que j'allais finir par trouver encore d'autres choses. Sûrement, oui. Quand on cherche, on trouve et quand on veut, on peut. Trouvant malgré tout trop peu de choses, je soupirai longuement. « Tu t’en sors ? » Je relevai la tête. « Ben pour être honnête, je crois que je commence à avoir un peu de mal... » Il me semblait avoir trouver plus de choses que d'habitude, c'était déjà ça mais encore cette fois je me rendais compte de la difficulté du métier... et du point auquel j'admirais les médecins légistes. C'était limite s'ils n'étaient pas mes dieux, si je ne leur avait pas fait un autel dans ma chambre comme April me parle si souvent de le faire avec tout le monde et n'importe qui... Après tout, c'était vrai que c'était vraiment un beau métier d'après moi, médecin légiste. S'il n'y en avait pas, les familles ne sauraient jamais comment leur fils, leur tante ou que sais-je d'autre a été tué. Enfin j'imaginais que ce qui les importait le plus était pourquoi il y avait eu meurtre, mais sans les médecins légistes la police galérerait et pas qu'un peu.

BILLY & TOMOE

Quand le devoir nous appel 

Il y avait trop de boulot, vraiment trop, et je me demandais si tout finir aujourd’hui était une mission possible, mais soit, j’allais faire mon maximum, je n’étais pas non plus wonder woman, je ne pouvais pas faire de miracle, mais je ferai du mieux de mon mieux. Tout simplement. Et si ça n’allait pas à qui que ce soit, et bien ils connaissaient mon bureau, là ou je travaillais, mon numéro de téléphone, et je les attends pour les entendre gueuler… Soupirant j’enlevais mes gants avant de me diriger vers Billy et la regarder pour lui demander alors si elle s’en sortait. La pauvre, elle ne devait pas être habituée… « Ben pour être honnête, je crois que je commence à avoir un peu de mal... » Oui je pouvais parfaitement comprendre qu’elle ait un peu de mal, surtout vu son niveau. Me mordillant les lèvres, je soupirais avant d’hocher la tête. « Va prendre l’air ? Manger un truc ? Ça te fera du bien… » soufflai-je avant de sourire un peu plus. M’installant devant un cadavre, je finis de faire le tour de tout ce qu’il y avait sur son corps et lui mit l’étiquette avant de le mettre dans une chambre froide. Un de fait, je l’ouvrirais après, je devais faire la même chose pour les autres avant de regarder Billy. « Tu as un amoureux ? » Demandai-je alors pour lancer la discussion. Parce que je me demandais si à son grand désarroi ce n’était pas le fait de rester silencieuse qui lui faisait avoir du mal avec le boulot. Un peu de discussion ne serait pas plus mal non plus. « J’aimerai en avoir un… ah parfois je me sens seule, je vis encore avec mon petit frère t’imagine ? J’ai bientôt vingt-neuf ans… Je n’ai jamais eu d’amoureux… » soufflai-je en secouant la tête d’un air désespéré.

Mes neurones fatiguaient. J'en étais sûre, je le sentais. J'avais beau chercher, je ne trouvai plus rien... [color=indianred]« Va prendre l’air ? Manger un truc ? Ça te fera du bien… » Je réfléchis un instant. Tomoe avait sûrement raison, mais... « Ah bah je vais pas te laisser toute seule... si tu m'as demandé de venir c'est que tu as besoin de moi. C'est vrai que là, je ne te suis pas très utile donc que je sois là ou pas ne change pas grand chose... », soupirai-je. Bon, allez Billy, au travail. Il fallait que j'essaie malgré tout de continuer à faire ce que j'avais à faire. Je n'étais pas quelqu'un d'idiot, au contraire. Ça fait très modeste de dire ça... Enfin ce n'était pas le sujet ! Je disais donc, par conséquent, ce n'était pas le fait de, à présent, avoir à plus réfléchir pour gagner de l'argent qui allait me bloquer. Je pouvais faire correctement ce travail, il fallait donc que je le fasse. [color=indianred]« Tu as un amoureux ? J’aimerai en avoir un… ah parfois je me sens seule, je vis encore avec mon petit frère t’imagine ? J’ai bientôt vingt-neuf ans… Je n’ai jamais eu d’amoureux… » Sa question me surprit. Puis ce fut la suite qui m'étonna. Je relevai la tête vers Tomoe, en souriant. « Oui, j'en ai un. C'est mon premier petit ami... on a été séparé mais on est à nouveau ensemble. » J'avais l'impression que depuis que l'on s'était remis en couple, j'avais retrouvé ce qu'était l'amour. Ça me semblait très différent de ce que j'avais vécu avec Ian... mais en même temps, j'avais vécu tellement de choses différentes avec Ian... grâce ou à cause de lui, j'avais découvert ce qu'était un grand nombre de sentiments. L'amitié – tout comme avec Ivy – mais aussi, au bout de quelques temps, l'amour. Ensuite arriva la jalousie, l'envie de vengeance, le désarroi, la haine. Pourrai-je lui pardonner, un jour ? Je ne le pensais pas... « Tu n'en n'as jamais jamais eu ? Tu n'as jamais été amoureuse ou tu n'es jamais sortie avec quelqu'un ? », questionnai-je, curieuse. J'étais curieuse, c'était l'un de mes principaux défauts, ça...

BILLY & TOMOE

Quand le devoir nous appel 

« Ah bah je vais pas te laisser toute seule... si tu m'as demandé de venir c'est que tu as besoin de moi. C'est vrai que là, je ne te suis pas très utile donc que je sois là ou pas ne change pas grand-chose... » « Prendre une pause ne va pas me tuer, j’en prendrai une moi aussi quand j’en aurai marre. Nous ne sommes pas des machines tu sais. Et si ça ne va pas aux flics, c’est pareil, je les emmerdes. » soufflai-je l’air de rien en souriant en coin. Il ne fallait pas non plus déconner. Patience était une vertu. Patience devrait faire partie du vocabulaire de tout le monde. Patience, oui… Travaillant longuement sur un des cadavres, j’en viens alors à lui demander comment allait les amours, enfin, plus précisément, si elle avait un amoureux… « Oui, j'en ai un. C'est mon premier petit ami... on a été séparé mais on est à nouveau ensemble. » Oh son premier amour ? C’était une bonne chose. C’était d’ailleurs très rare que les premiers amours soient toujours ensemble. Enfin, je ne m’y connaissais pas trop, mais je savais que ce n’était pas tout le monde qui avait ce privilège… Je n’avais jamais eu de premier amour d’ailleurs pour ma part. Je ne savais même pas ce que ça faisait que d’aimer quelqu’un. De toute façon, ce n’était pas plus mal, personne ne voudrait de moi avec ma soit disant maladie et le fait que je voyais la plus part du temps des fantômes. Ce n’était pas mon imagination ! Je n’étais pas folle. J’avais juste un sixième sens surdéveloppé et puis c’est tout… « Tu n'en n'as jamais, jamais eu ? Tu n'as jamais été amoureuse ou tu n'es jamais sortie avec quelqu'un ? » Souriant faiblement je plissais le nez avant de secouer lentement la tête de façon négative. « Jamais. Pas le temps je présume ? Je n’ai jamais eu de premier baisé. Enfin, ce n’est pas quelque chose qui me manque, ou qui m’attire. » soufflai-je en haussant un sourcil. Peut-être quand je trouverai le bon garçon, je tomberai amoureuse ? Je ne savais pas trop pour le coup… Enfin… Je n’étais pas pressé non plus. Le jour où ça arrivera, je pourrais surement être fier comme un pou… « Ça fait longtemps que vous vous êtes remis ensemble ? » demandai-je en tournant un regard vers elle.

« Prendre une pause ne va pas me tuer, j’en prendrai une moi aussi quand j’en aurai marre. Nous ne sommes pas des machines tu sais. Et si ça ne va pas aux flics, c’est pareil, je les emmerdes. » Je souris légèrement. C'était vrai, les humains n'étaient pas des machines. Ça serait étrange que l'on en soit. On aurait besoin d'être rechargés sans cesse et on pourrait tomber en panne sans que l'on puisse nous réparer. En fait, les humains étaient comme des machines... on recharge nos batteries en dormant, lorsqu'on tombe en panne on est malade et quand on ne peut pas nous réparer, on meurt. Les humains et les machines ont tous les deux des dysfonctionnement et peuvent être endommagés. Lorsqu'on renverse du café sur un ordinateur par accident et qu'il grille, c'est comme une voiture qui tue quelqu'un par manque d'attention. Contrairement aux machines, cependant, les humains peuvent ressentir des émotions et ne peuvent pas travailler non-stop. On ne peut pas nous brancher comme les robots des usines de fabrication à la chaîne qui permettent de produire encore et toujours. Sauf quand elles tombent en panne. Même les machines ne sont pas infaillibles. « Tu as raison... dans ce cas, je vais t'attendre et j'irai m'acheter un grillé aux pommes dans la pâtisserie pas loin. », déclarai-je en souriant. Comme ça je n'aurais pas l'impression de la laisser travailler seule. J'avais hâte, maintenant ! J'aimais les grillés aux pommes, mais il fallait qu'il y a beaucoup de compote, qu'elle n'ait pas de morceaux et qu'il y ait de la gelée de pommes dessus. Enfin, pour la gelée s'il n'y en avait pas ce n'était pas la mort non plus. C'était juste meilleur avec de la gelée. Tomoe me demanda ensuite si j'avais un amoureux. Oh que oui... Cependant, elle, elle n'en n'avait jamais eu. « Jamais. Pas le temps je présume ? Je n’ai jamais eu de premier baisé. Enfin, ce n’est pas quelque chose qui me manque, ou qui m’attire. Ça fait longtemps que vous vous êtes remis ensemble ? » Je ris légèrement. Ah... que de souvenirs. « J'ai l'impression de m'entendre à mes quatorze ans. Moi non plus ça ne me manquait pas... Je trouvais ça inutile. Je comptais rester vierge et célibataire toute ma vie. Pourtant, j'ai été mariée et j'ai... » Je souris en coin, en baissant un peu la tête. Mauvais souvenirs. Je n'avais pas envie de parler du fait que j'avais aussi été enceinte, surtout à quelqu'un que je ne connaissais pas très bien. À chaque fois que je voyais un enfant, je me disais que moi aussi j'aurais pu en avoir un. J'aurais dû. Je relevai la tête et me forçai à retrouver mon sourire. « Pour répondre à ta question, ça fait quelques temps oui. Depuis fin août. Il m'a sauvé la vie, maintenant tous les jours ne se ressemblent plus, je ne suis plus seule ! » Je ne pouvais pas dire qu'il m'avait sauvé la vie parce que j'étais sur le point de me tirer une balle...