Gigi était allée chez Harvey pour travailler. « Travailler. » C’était l’excuse qu’elle avait donné à ses parents pour qu’ils la laissent plus facilement sortir alors qu’elle savait très bien qu’ils ne travailleraient pas. En fait, ils avaient été jeunes eux aussi – difficile à imaginer mais true story – et ils se doutaient très certainement de la direction qu’allait prendre la soirée. Heureusement qu’ils n’étaient pas du genre vieux coincés pro-abstinence. Sinon Gigi n’aurait même pas pu espérer sortir pour travailler, elle aurait dû se débrouiller toute seule, et à la limite utiliser le téléphone. Super fun night en somme. Mais bon ce n’était qu’hypothétique puisque la jeune fille était bel et bien chez son petit-ami. Sans surprise, ils ne travaillaient pas. Ils n’avaient même pas pris la peine d’ouvrir un seul bouquin, ils s’étaient tout de suite retrouvés sur le canapé à s’embrasser. C’était bien plus intéressant quand même, et plus agréable que de lire Shakespeare. La jeune fille était en tout cas à fond dans sa « tâche », très méticuleuse et appliquée. Au bout d’un moment, Harvey se redressa et s’écarta de Gigi, ce qui la fait soupirer. Elle voulait qu’il reste contre elle, il était horrible de la faire souffrir comme ça. Il la dévisagea même en silence, l’inquiétant encore plus. « Quoi ? J’ai un truc sur le visage ? » demanda-t-elle d’un air perdu. Pour la regarderait-il comme ça sinon ? « T'es belle. » lui répondit-il alors, mettant un terme au suspense insoutenable. Soulagée, Gigi se remit à sourire et même à rire légèrement. « Je sais mais t’es pas mal non plus » répondit-elle d’un air malicieux. « Même que beaucoup de filles rêveraient d’être à ma place et moi… Je suis extrêmement chanceuse. » Tant qu’ils en étaient aux compliments hein. Il n’empêchait qu’elle ne comprenait pas pourquoi il l’avait choisie elle parfois. « On va dans ma chambre ? » La jeune fille hocha la tête en souriant. Elle n’eut pas le temps de répondre qu’Harvey l’entrainait déjà vers sa chambre mais de toute façon elle n’aurait pas pu refuser. Même s’ils étaient déjà bien sur le canapé quoi, la chambre du jeune homme offrait encore plus d’intimité si quelqu’un venait à rentrer à l’improviste par exemple. Après avoir refermé la porte de sa chambre pour plus de sécurité, Harvey recommença à l’embrasser et elle s’abandonna complètement à lui. « Comme je te l'ai dit tout à l'heure, on a la maison pour nous. On a touuuut le temps pour faire ce que l'on veut. » Gigi haussa les sourcils, soudainement très intéressée. « Tout ce qu’on veut hein ? Parce que j’avais très envie de jouer à Call Of Duty… » Sauf qu’elle n’était pas du tout crédible et qu’elle se trahit toute seule en se mettant à rire. Harvey se remit ensuite à l’embrasser – décidément, elle ne se passerait jamais de ça – et la guida jusqu’à son lit où il la poussa avant de se poster juste au-dessus d’elle. Et là il se remit à rire. Il était décidément étrange ce soir. « Quoi encore ? » demanda Gigi, amusée cette fois. « Prête ? » « Prête pour ? » La brune arqua un sourcil devant son clin d’œil qui se voulait sans doute séducteur mais qui lui donnait plus envie de rire qu’autre chose. Il se mit ensuite à chanter une chanson… généralement utilisée pour les stripteases. « Tu vas vraiment faire ça ? T’es sur de toi hein ? » Connaissant Harvey, Gigi pensait qu’il courrait droit à la catastrophe. Il était tellement… Enfin c’était Harvey quoi, elle ne l’imaginait pas du tout faire ça, et il serait sans doute très maladroit. Peut-être qu’il n’aurait pas l’effet escompté aussi et well elle n’était pas sûre d’avoir envie de voir ça de peur que son image de lui change à tout jamais. « T’es pas obligé hein, tu m’as déjà, tu n’as pas besoin de faire plus pour que je reste avec toi. » Si c’était ça qui lui faisait peur, elle n’allait pas le quitter comme ça, elle n’était pas du genre à avoir besoin de beaucoup d’action pour rester avec quelqu’un. Sauf qu’il ne tint pas compte de ce qu’elle disait et commença à se déshabiller. Gigi fit de son mieux pour ne pas rire en regardant la scène mais elle avait du mal à trouver ça vraiment sexy, même s’il fallait bien l’avouer, Harvey avait un corps parfait. C’était juste que bon, la situation était quelque peu incongrue. Mais bon elle allait faire de son mieux pour ne pas le vexer, parce qu’elle le trouvait adorable à faire ça. « Ahah ! Maintenant le plus intéressant, je suppose ? » Oh boy, ce n’était pas fini et ce qu’elle vit laissa Gigi bouche bée : son petit-ami réalisant une danse pour le moins… étrange. Il était tellement grand, il avait l’air si peu souple… Et s’il tombait ? Elle avait presque envie de lui tenir les jambes pour éviter qu’il tombe. Gigi tenta quand même de se concentrer, c’était quand même loin d’être un spectacle désagréable et elle se rendait encore plus compte à quel point elle avait de la chance d’être avec un garçon qui n’avait pas peur de se ridiculiser pour elle. Il serait bien récompensé. Elle réalisa aussi à quel point elle l’aimait en le voyant comme ça, ils n’étaient peut-être pas ensemble depuis si longtemps que ça et il avait beau être son premier petit-ami sérieux, elle s’imaginait parfaitement passer le reste de sa vie avec lui. Le pantalon du jeune homme était presque arrivé à ses chevilles qu’il fut interrompu dans sa « danse » par l’apparition de son oncle dans sa chambre. « Harvey on est rentré plus tôt, ta tante.. » Oh god, why… Si Gigi ne savait pas où se mettre elle n’avait aucun mal à imaginer dans quel état était Harvey en ce moment. Surtout que comme si les choses n’étaient déjà pas assez gênantes, il trébucha en tentant de remettre son pantalon – comme si ça pouvait effacer ce qui venait de se passer – et s’écraser pitoyablement au sol. « Je.. repasserai. » L’oncle partie, la porte refermée, Gigi sortit de sous la couverture où elle s’était cachée pour se pencher vers son petit-ami. « Are you okay ? » Elle imaginait sans mal que non mais bon, elle ne savait pas tellement quoi dire d’autre. Elle s’assit au bord du lit et posa une main sur l’épaule du jeune homme. « Tu sais, ce n’est pas si grave au fond… Je suis sûr qu’il n’a presque rien vu. » Elle n’arrivait même pas à se convaincre de ça elle-même. « En tout cas, ça vaut ce que ça vaut mais… J’ai beaucoup aimé ça. »