Juliett avait été contactée dans la semaine par un magasine de sport qui tenait à avoir en exclusivité son premier interview depuis sa chute et son retrait définitif de la compétition. Allait-elle devoir jouer la sportive dont le rêve venait d'être détruit ou leur dire honnêtement qu'elle se sentait bien mieux maintenant? Elle n'en savait encore rien, tout cela dépendrait sans doute de son humeur du moment et surtout du feeling avec l'interviewer. Lors de son retrait, elle avait simple énoncé une démotivation face à la ré-éducation, une envie de passer à autre chose pour cause de problèmes personnels. Sauf que son discours n'avaient pas suffit à sa coatch et marraine qui ne lui parlait plus du tout depuis son retrait, hors la jeune femme avait inventé tout cela pour ne pas se heurté à un mur avec elle. C'était finalement fait, elle avait manigancé cette chute et souffert inutilement puisqu'un retrait sans raison n'aurait fait aucune différence. Quoi que. Ses parents acceptaient difficilement sa décision mais lui parlaient malgré tout encore, ce qui ne serait probablement pas arrivé sans cette chute. Si le sport ne lui manquait pas le moins du monde, le monde médiatique oui : Jules avait toujours adoré le côté public de sa carrière et était donc heureuse d'avoir été contactée. La jeune femme devait encore marcher avec ses béquilles mais se sentait parfaitement capable de marcher sans. Les médecins le lui avaient néanmoins déconseillé, au risque de se refaire une élongation, et donc elle écoutait, la plupart du temps. Après tout ce n'était pas si handicapant, bien que ça commençait doucement à lui donner des douleurs dans les bras à force d'appuyer tous son poids sur ceux-ci.

La jeune femme se rendait à a séance photo prévue une heure avant l'interview accompagné d'une assistante. Jules ne cherchait pas à faire sa diva mais tenir son sac, son café et marcher n'avait rien de pratiquement en ce moment. L'américaine faisait son entrée dans les studios, gratifiant tout le monde d'un large sourire. Elle était toujours de bonne humeur et encore bien plus maintenant qu'elle avait abandonné la seule chose qui lui sapait le moral : pour la première fois, elle allait pouvoir dire ce qu'elle pensait vraiment dans un interview, ça changerait des " je ne vis que pour ça " mensongers répété depuis dix années. Juliett passait directement au maquillage et se promenait ensuite dans le studio en peignoir, attendant que sa tenue arrive. La jeune femme sortait de ses pensées en entendant la porte et se tournait, prête à frapper dans les mains, excitée à l'idée de découvrir sa tenue. Sauf qu'il ne s'agissait que de Winthrop. Adorable Win, qu'elle ne supportait pas et inversement. « Je doute que tu aies ma robe. » La jeune femme affichait une légère moue, contrariée. « Dis moi que t'es juste de passage et que je ne vais pas devoir une nouvelle fois partager la couverture avec tes fausses tablettes de chocolat? » Demandait-elle, sourire angélique aux lèvres. En vrai, elle se sentait bien trop libre et heureuse pour que quoi ce soit vienne perturber sa bonne humeur mais ça ne voulait pas dire qu'elle allait soudainement lui sauter au cou. Hors de question.

Winthrop avait toujours été le joueur le plus demandé pour les publicités, il était... une face, il l'avait découvert quand il était plus jeune, si à l'époque, ça l'avait fortement agacé, il ne s'était pas lancé dans le sport professionnel pour être un joli visage après tout, il s'y était fait aujourd'hui, il gagnait pas mal en Amérique, mais honnêtement, la pub l'aidait grandement, les deux pensions qu'il versait étaient énormes après tout, du coup, il était plutôt satisfait des rentrées d'argent supplémentaire. Enfin, depuis que Ruben vivait avec lui, Win avait déjà une pension de moins à payer, mais il avait une nanny à payer à plein temps, il était devenu un peu plus sérieux depuis que Ruben vivait avec lui, mais il le protégeait des paparazzi, sérieusement, ça l'ennuyait qu'on prenne son fils en photo sans qu'il n'ait donné son autorisation. Quoiqu'il en soit, aujourd'hui il avait une interview à faire et il s'était préparé, il avait confié le petit à sa tante Gemma et il avait embrassé son fils avant d'aller travailler.

C'était quand il était arrivé dans le bâtiment qu'il s'était rendu compte qu'il n'avait aucune idée de sur quoi il allait être interviewé, en général, il agissait à l'instinct, ça faisait apparemment rire quelques personnes le fait qu'il soit si... honnête dans ses réponses, il n'était pas du genre à se préparer pour quoique se soit, ce n'était pas sa façon de procéder. Une fois dans le lieu, il réalisa quand on commença à le préparer et à le coiffer qu'il allait sans doute devoir poser pour quelques photos, il tentait de ne pas perdre patience, c'était une partie du boulot, pas la plus plaisante mais il avait l'habitude de se laisser faire par les professionnelles. Mais en tendant l'oreille, il comprit qu'il n'était pas le seul aujourd'hui... en entendant le nom et le prénom de l'autre personne qui l'accompagnerait, il grimaça... géniale, une journée avec Juliett... clairement, il n'était pas le plus excité à l'idée de la retrouver, il avait pensé qu'avec son accident elle serait écartée... visiblement il aurait dû croiser les doigts. Prêt et agacé d'être en avance, il se décida à rendre visite à la blonde pour la presser un peu, il avait d'autres choses à faire ! Quand elle le vit, le sourire qu'elle avait se figea. « Je doute que tu aies ma robe. » il haussa les épaules avant d'arquer un sourcil. « Elle n'est pas si belle que ça » crut-il bon de dire en ignorant totalement si ce qu'il disait était vrai ou non, il voulait juste l'agacer quelque peu. En la voyant, il prit le temps de l'observer de haut en bas. Il eut une petite moue en la voyant en béquille et il croisa les mains devant son torse, il avait entendu son retrait définitif et il trouvait ça... idiot. M'enfin, il n'avait pas de leçon à lui faire, il ne s'intéressait pas assez à elle de toute façon. « Dis moi que t'es juste de passage et que je ne vais pas devoir une nouvelle fois partager la couverture avec tes fausses tablettes de chocolat? » il roula des yeux et l'insulta en néerlandais avant de répondre. « Moi aussi je suis content d'être encore une fois avec toi aujourd'hui... ça va être géniale d'avoir une interview avec la blessée de l'année, c'est pas comme si tout l'interview n'allait pas tourner autour de ça... et sur le fait que moi j'ai bossé dur pour réussir à revenir dans la compétition pro... ça va être amusant. Youpie » lâcha-t-il sans la moindre once d'amusement dans la voix. Il se rapprocha doucement de la blonde avant de se mettre à déplacer les objets plus par ennuis qu'autres choses. « Je ne te pose pas de questions pour savoir comment tu vas, parce que l'interviewer va le faire, et aussi parce que dans le fond ça ne m'intéresse pas. Rassure-moi juste sur le fait que tu ne vas pas pleurer, ça m'ennuierait de devoir te tapoter le dos pour montrer ma "compassion" » dit-il en imitant des guillemets avec ses doigts tout en grimaçant. Duh, sa journée lui donnait cette impression désagréable de s'être soudainement allongé.

Les médias avaient-ils décidé de faire d'eux le couple - ou plutôt - duo idéal? Non parce qu'il était assez évident de remarquer à quel point ils avaient du mal à se supporter et pourtant, Juliett ne comptait même plus le nombre de couverture qu'elle avait eut à partager à ses côtés. Avec un peu de chance, ils seraient au moins séparés pour l'interview. Quoi que... Si Winthrop avait beaucoup de choses à dire - ce dont elle doutait fortement par expérience -, ça lui permettrait de ne pas s’étaler sur son retrait en décevant un peu plus ses parents. « Moi aussi je suis content d'être encore une fois avec toi aujourd'hui... ça va être géniale d'avoir une interview avec la blessée de l'année, c'est pas comme si tout l'interview n'allait pas tourner autour de ça... et sur le fait que moi j'ai bossé dur pour réussir à revenir dans la compétition pro... ça va être amusant. Youpie » Juliette se contentait de lui adressé un sourire agacé et fier à la fois. Elle ne voulait pourtant pas lui voler la vedette, bien au contraire. Si on pouvait ne parler que de sa carrière ô si précieuse, ça lui allait parfaitement puisque de son côté elle n'en avait absolument rien à faire. « Parce que toi tu le voulais. » Se sentait-elle obligé de préciser, même si Jules ne voulait pas admettre à Win qu'elle avait abandonné par dégout, elle refusait qu'il pense qu'elle était trop couillonne ou faible pour se battre et revenir à son niveau. C'était bête mais elle refusait qu'il la rabaisse, hors son avis était supposé lui passer au dessus de la tête, mais non. « Je prévoyais plutôt d'aller au plus court, crois moi je n'ai pas envie de pleurer sur mon triste sort... mais si tu insistes. » Sourire angélique à nouveau, la jeune femme était prête à jouer la comédie si ça pouvait lui faire les pieds, même si elle rêvait aussi d'hurler la vérité. Juliett s'installait sur sa chaise, préférant ne pas utiliser ses forces dans une discutions alors qu'elle allait devoir tenir debout et sans béquilles pour le shooting et reportait ensuite son attention sur lui. « Je ne te pose pas de questions pour savoir comment tu vas, parce que l'interviewer va le faire, et aussi parce que dans le fond ça ne m'intéresse pas. Rassure-moi juste sur le fait que tu ne vas pas pleurer, ça m'ennuierait de devoir te tapoter le dos pour montrer ma "compassion" » Levant les yeux l'air de réfléchir, elle finissait par hausser les épaules indécises. « Qui sait? Je pourrais prendre plaisir à te voir me consoler ou mieux à révéler à quel point tu es insensible au malheur des autres autour. Mais je te rassure, pas une larme ne sortira de ses yeux. » En fait, les seules larmes qui en étaient sorties étaient de douleur lors de sa chute et de joie lors de son retrait. Juliett n'avait pas été aussi heureuse depuis bien longtemps, la tristesse était le dernier des sentiments qui l'habitait en ce moment. Tina lui apportait finalement sa robe et la jeune femme laissait tomber son peignoir pour l'enfiler tant bien que mal en appuie sur un seul pieds, ne se souciant guère de la présence de Winthrop. Elle avait pris à enfiler ses tenues n'importe ou et face à n'importe qui sans la moindre gêne et puis c'est comme si elle était en bikini - ce qu'elle avait souvent du se rappeler à ses débuts. « Tu m'aides? Sans me coincer la peau dans la fermeture si possible... Et ne va pas y voir un jeu de séduction bidon, j'essaye juste de nous faire gagner du temps. » A ne pas appeler une nouvelle fois pour de l'assistante. La jeune femme se tournait, relevant ses cheveux en attendant qui lui ferme sa robe si ce n'était pas trop lui demander.