On ne pouvait pas dire que j'avais une fin de grossesse des plus paisibles contrairement à ce qu'il aurait fallu. Le médecin que m'avait conseillé Vitaly, pourtant plus compétent que celui qui me suivait auparavant était inquiet concernant mon bébé mais il n'avait pas voulu me dire la cause de cette angoisse avant d'avoir reçu les résultats du laboratoire. En attendant, je ne cessai de m'angoisser, n'arrêtant pas d'imaginer le pire concernant mon enfant. J'étais déjà mise à rude épreuve psychologiquement par l'absence du père, cette incertitude ne faisait que renforcer le mal-être que j'éprouvais. Ma plus grande crainte était bien entendu de perdre mon enfant, surtout quand je le sentais bouger, ce sentiment m'était encore plus insupportable et j'ignorai même si je réussirai à y faire face. Et pourtant, il aurait fallu si peu de choses pour que je sois heureuse et sereine comme une future maman doit l'être, mais je n'avais pas cette chance-là...
En attendant, je me distrayais tant bien que mal par l'écriture, même si les résultats n'étaient pas aussi probants qu'il le fallait. A cette allure je ne bouclerai pas mon nouveau roman avant de nombreux mois, si j'arrivais à en faire quelque chose de potable. J'étais d'ailleurs installée à mon bureau depuis le début de la journée, soit depuis 4 heures déjà lorsque l'envie me prit de me faire un café, voilà bien longtemps que ej n'en avais pas bu, pourtant cela ne m'étais pas interdit tant que je restais raisonnable. Après tout, si cela pouvait me faire un tant soit peu plaisir, pourquoi m'en priver. Je quittai alors tant bien que mal mon bureau et me traînait jusqu'à la cuisine où je mis la machine en route rapidement. En attendant que mon café soit prêt, je me plongeais dans le calendrier à la recherche des prochaines occasions de me distraire de cet ennui qui me rongeait, même si je n'étais pas sûre d'être en mesure de me déplacer...

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

Le regard toujours rivé sur le calendrier en attendant que la cafetière ait fini de préparer ma boisson, je ne pus que sursauter lorsque j'entendis frapper à ma porte. Je n'attendais aucune visite et me demandai bien de qui il pouvait bien s'agir. Doucement mais sûrement, je me dirigeai vers la porte d'entrée, en espérant que mon visiteur ne serait pas reparti avant mon arrivée. J'étais en effet si lente dans mes déplacements qu'il ne serait pas étonnant que la personne me considère comme absente. Péniblement arrivée à bon port, je pris le temps de regarder par le judas avant d'ouvrir. Je ne pus d'ailleurs retenir un petit sourire en apercevant le visage de Milo face à la porte. J'ouvris alors cette dernière afin de l'accueillir chaleureusement. "Salut Milo ! Ca me fait plaisir de te voir, je ne m'attendais pas du tout à une visite de ta part, surtout pas à cette heure-ci, comment tu vas depuis la dernière fois ?"
J'ouvris la porte en grand pour qu'il puisse rentrer et me décalai pour lui faire de la place. "Je t'en prie, rentre, fais comme chez toi !" Je ne connaissais pas Milo depuis très longtemps, quelques mois seulement, peu de temps après mon arrivée à NY. Je l'avais contacté afin d'utiliser l'une de ses toiles en couverture du roman que je venais alors de finir et c'était avec grande surprise que j'avais découvert un artiste dans le besoin. Il avait pourtant un talent inégalable à mes yeux et je m'étonnai qu'il ne soit pas plus récompenser et estimer que cela. Nous avions bien vite sympathisé tous les deux et pour lui faire plaisir, mais aussi parce que selon moi il le méritait, j'avais revu le contrat qui nous liait à la hausse. Peu de temps après, je l'avais à nouveau aidé financièrement sans vouloir de remboursement en retour, son amitié me comblait bien assez pour que je réclame autre chose !

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C'était bien le tempérament de Milo de venir prendre de mes nouvelles, quand la plupart de mes autres connaissances ne prenaient même pas la peine de me passer un coup de fil... C'était d'ailleurs pour cette gentillesse que j'avais tenu à l'aider financièrement plus que je n'aurais dû et c'était aussi pour cela que j'aimais me montrer présente pour lui lorsqu'il avait besoin, notamment pour parler, chose qui n'était pas encore vraiment arrivée depuis que nous nous connaissions. Je lui adressai alors un petit sourire pour le rassurer, il est vrai qu'à la façon dont j'avais prononcé ma phrase, il pouvait se croire de trop. "Oh non, non, ne t'inquiète pas, tu ne me déranges pas du tout, au contraire. C'est juste que je ne te savais pas si matinal, il n'est que 9h30 du matin !" Pour ma part j'étais levée depuis 4h30 et au travail depuis le lever du jour, il n'y avait donc pas de raison pour qu'il me dérange en venant à cette heure.
Lorsqu'il fut rentré, je fermai la porte derrière lui, ainsi pouvait-il être certain que je ne voulais pas qu'il reparte immédiatement. "Ca va pas trop mal, je me traine plus qu'autre chose mais c'est normal donc je m'en fais une raison..." Je fatiguai rapidement, du coup, je m'appuyai contre le mur, lui faisant cependant face. "Qu'est-ce qui t'amène ?" Peut-être venait-il me demander un service, que je ne lui refuserais très certainement pas ? En attendant, pas question de rester plantés debout dans l'entrée, je me détachai de mon mur avant de prendre la direction de la porte du salon. "Installe-toi, tu veux que je te fasse un café ? Je venais de m'en préparer un." Aussitôt, je repris la direction de la cuisine qui était juste à côté, ainsi je pouvais parfaitement entendre la réponse qu'il donnerait à ma proposition. En attendant, je sortai d'ores et déjà un plateau pour apporter ma tasse.

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Je ne pus retenir un petit rire à la première remarque de Milo. Maintenant qu'il était sorti de la misère, il devait bien accepter la "plaisanterie" quant à sa vie passée ?! "En hiver t'es pire qu'une poule alors !" Sa présence me réchauffait le coeur, j'avais vraiment besoin de quelqu'un à mes côtés, hélas les visites que l'on me rendait étaient vraiment très rares, trop rares même, du coup je gardai mes soucis pour moi, ce qui n'arrangeait rien à mon état de fatigue. Le médecin m'avait d'ailleurs prévenue que je devais cessé de m'inquiéter pour tout et rien sous peine de mal vivre la fin de ma grossesse, mais c'était plus facile à dire qu'à faire... Avec un soutien j'y serais très certainement parvenue mais dans le cas présent, rien ne me facilitait la tache, alors malgré les efforts, je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter quand le petit bougeait moins que la veille ou quand au contraire il s'agitait trop.
Heureusement la visite de Milo allait me changer les idées momentanément, ce ne pourrait m'être que bénéfique. Malgré tout, je ne pus retenir un soupir lasse lorsqu'il me questionna sur mon état. J'aurais très bien pu nier, bien que je n'étais pas une comédienne professionnelle, mais je n'en avais pas du tout la force ni la volonté. "On va dire ça comme ça... Il y a des hauts et des bas. Ce n'est pas facile de gérer tout ça et surtout de passer son temps seule. Je ne comprenais pas pourquoi les mères célibataires se plaignaient de leur situation avant d'être dans le même cas..." Tout en lui répondant, j'avais mis la machine à café en route, quelques secondes plus tard la boisson fut prête et je pus repartir avec le plateau en direction du salon. "C'est vraiment gentil de ta part d'être passé me voir en tout cas, ça me change de l'écriture en effet, et autant dire qu'en ce moment la productivité n'est pas vraiment au rendez-vous..."

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J'aimais beaucoup l'humour de Milo, c'était d'ailleurs, avec sa gentillesse, l'une des premières choses que j'avais découverte et appréciée chez lui. Des petites plaisanteries à gauche à droite, voilà ce qui me manquait cruellement ces temps-ci, cette absence me faisait bien souvent broyer du noir, autant dire donc que la visite de Milo allait m'apporter un peu de ce que je manquais... Je lui répondis par un joyeux rire, j'étais heureuse de voir qu'il tournait maintenant cette période difficile de sa vie à la dérision, dans le fond, c'était encore le mieux à faire, d'autant qu'il semblait maintenant bien sortie de cette mauvaise passe, ce dont je ne pouvais que me réjouir et aussi me féliciter puisque j'y avais légèrement contribué, à ma manière. J'étais d'ailleurs certaine que sa visite n'avait pas pour unique but de prendre de mes nouvelles mais bien de me proposer ses services vu l'état dans lequel je me trouvais.
Une fois de retour dans le salon, je ne pus me retenir de soupirer assez lourdement à sa réflexion. Je savais qu'il avait parfaitement raison, je ne me comportais pas au mieux pour une future mère, je ne prenais pas assez soin de moi, mais si je m'accordais plus de repos, je risquais de me sentir encore plus mal moralement, ayant alors encore plus de temps pour ruminer. Je m'apprêtai à lui répondre évasivement lorsqu'il aborda le sujet de la chambre du petit, ça, ça avait le don de me réjouir. "Oui, j'ai commencé et même bien avancé. Je n'ai plus que quelques achats à faire ainsi que quelques travaux électriques histoire que tout soit bien au point, après quoi tout sera prêt pour accueillir le pensionnaire." Je passais d'ailleurs beaucoup de temps chaque jour à peaufiner les détails dans la chambre de mon futur enfant, principalement sur la décoration, je voulais que tout soit optimal pour son arrivée.

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Je ressemblais à Milo par rapport au fait que moi aussi je me contentais de ce que j'avais, ne cherchant jamais à obtenir plus. Il faut dire que j'avais été élevée avec le strict minimum, l'habitude avait donc été prise dès le début. Mais contrairement à l'effet que cela produit chez certains, je n'étais pas devenue une accro du luxe. Tant que j'avais un confort modeste, je ne réclamais rien de plus, d'ailleurs, il m'arrivait de me sentir mal à l'aise lorsque je me trouvais en présence de personnes plus démunies qui ne parvenaient pas à avoir des conditions de vie décentes. Nombreux étaient d'ailleurs ceux qui avaient pu profiter de ma générosité pécuniaire, à commencer par Milo lui-même. Le plus grand bien à mes yeux, je l'avais pour le moment, je souhaitais que mon enfant l'ait lui aussi ainsi que mes proches. La santé était selon moi la véritable richesse, la seule chose que l'on était en droit de chercher en permanence.
Malgré tout, je ne craignais pas de mettre à rude épreuve mon capital santé en tirant sur la corde en cette période de fatigue intense. Il faut dire que je n'étais pas de nature à demander de l'aide, par fierté, certes, mais aussi pour ne pas déranger. C'était une erreur, il m'arrivait d'en être consciente, mais cela ne m'empêchait pas de recommencer. Bon, il est vrai que je n'allais pas jusqu'à franchir les limites extrêmes, aussi le coup de main que me proposait Milo ne serait pas de refus. "Si ça ne te dérange pas, ce serait vraiment avec plaisir ! Je n'y connais rien en électricité et j'ai peur de faire des bêtises. Je n'envisageai pas de le faire moi-même d'ailleurs mais plutôt de faire appel à une société. Si toi ça ne te dérange pas de le faire, je t'avoue que je préfèrerai te donner l'argent à toi qu'à ceux qui en ont déjà un bon paquet. Et puis je t'avoue que j'aurais plus confiance en toi qu'en des ouvriers que je ne connais pas et qui pourraient profiter de me voir seule pour faire n'importe quoi !" Paranoïa quand tu nous tiens !

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C'était toujours avec le même plaisir et la même envie, que je rendais visite à Harmony qui était l'une des personnes qui m'avaient le plus aidé ces derniers mois. Et je ne venais pas de frapper à sa porte, dans l'espoir de recevoir un peu d'aide de sa part. Mais bel et bien pour faire l'inverse pour une fois. J'avais bien envie de lui donner un coup de main pour n'importe quoi, si ça pouvait me permettre d'avoir l'impression de l'aider. Parce que l'inverse n'arrivait pas assez souvent à mon goût tout de même. Puisque tout ce que je faisais pour elle, était en général contre une certaine somme d'argent. Et que je ne doutais pas qu'elle se débrouillait pour me proposer des choses qui n'étaient peut être pas prévues au départ. Enfin c'était donc tout naturellement que je lui proposais aujourd'hui mon aide, même si je n'étais pas un habitué des travaux quels qu'ils soient.

"Quand je ne trouve pas de boulot dans mon milieu, je tâche d'aider des boîtes qui font ce genre de travaux. Alors je devrais pouvoir me débrouiller si ce n'est pas trop compliqué. Si ça l'est, je demanderai de l'aide pour ne pas faire de connerie. Et puis généralement, les hommes du bâtiments ont moins tendance à escroquer s'ils ont en face d'eux une personne qui s'y connait un minimum."Confirmai-je en faisant un peu la moue. J'appréciais peu, pour ne pas dire pas du tout en fait, les gens qui profitaient du fait que certaines personnes n'y connaissaient vraiment rien. C'était comme pour les mécano ça ! "Mais je ne veux pas être payé pour ça ! C'est un simple service que je veux te rendre !" Lui fis-je quand même remarquer, ce coup ci sur un ton des plus sérieux pour lui faire bien passer le message.
realised by morphine.

Aider Milo financièrement m'avait vraiment fait très plaisir. Non seulement parce qu'il était une personne intéressante mais aussi parce que je savais que l'argent dont il avait besoin ne lui servirait pas pour rien, mais en partie pour rendre visite à sa fille puisqu'il était divorcé. A chaque fois, je trouvais un prétexte, c'est à dire un service à me rendre, histoire de ne pas lui donner de l'argent sur le simple fait de la générosité et de la charité. Mais il fallait bien que je reconnaisse que je me montrais toujours plus généreuse, les montants que je lui versais étaient excessivement hauts par rapport à la tâche que je lui demandais, mais je m'en moquais, cela me faisait plaisir. De plus, c'était de l'argent qui ne me servirait pas utilement, alors autant en faire profiter quelqu'un qui en avait vraiment besoin et qui saurait en faire bon usage. Qu'en aurais-je fait, moi, si ce n'est le dépenser pour des artifices et des inutilités...
Mais cette fois-ci, c'était visiblement Milo qui voulait se montrer généreux envers moi sans rien recevoir en retour. Cela me gênait bien, dans un sens, mais ne serait-il pas malpoli de refuser une gentillesse de sa part ? Comme si je ne voulais rien recevoir de lui qui soit offert ? Je décidai alors de mettre ma gêne de côté et d'accepter son offre qui, il faut bien le reconnaître, me ravissait tout à fait. "Imposé sur ce ton, je ne peux pas refuser, et je reconnais que ça me fait bien plaisir ! Mais tu sais que si tu as besoin du moindre dépannage, tu peux me demander, il n'y a pas de honte à avoir, et moi ça me fait plaisir." Je me calai alors davantage dans le fauteuil sur lequel je m'étais assise, gardant ma tasse dans mes mains. Les travaux ne lui demanderaient pas beaucoup de temps, il s'agissait simplement de faire quelques modifications, il pourrait donc le faire quand il le voudrait.

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En venant proposer mon aide à la jeune femme que je considérais comme étant une amie pour moi, je n'étais pas certain qu'elle accepterait cela. A vrai dire, je m'inquiétais du fait que ça ne soit clairement pas le cas, encore pour des raisons d'argent. Parce que depuis le début, elle semblait vouloir toujours m'aider davantage question finances. Ce que je comprenais un peu tout de même. Surtout que lors de notre première rencontre, c'était surtout pour un petit boulot que nous avions été en contact tous les deux. Finalement, j'eus confirmation du fait qu'elle voulait me payer. Sauf que comme ce n'était vraiment qu'un petit service que je voulais lui rendre par simple générosité, je lui fis rapidement remarquer que je ne tenais pas à être payé. Heureusement, elle n'insista pas une seule seconde. Sans doute consciente que moi aussi j'avais envie de lui rendre tout simplement service. Qu'il n'était pas toujours question de fric quoi.

"T'en fais pas pour moi ! En ce moment ça ne va pas trop mal." Lui répondis-je avec un léger sourire. Ca allait même plutôt bien vu que je vivais aux côtés d'Abigail qui s'avérait être une jeune femme vraiment très généreuse. Bon, ce n'était quand même pas pour sa générosité à mon encontre, que notre relation avait commencé à prendre une autre tournure. "Dis moi les changements que tu veux faire. Que je te dise si c'est dans mes capacités ou non." Proposai-je avec un léger sourire. Je ne voulais pas non plus m'engager dans quelque chose que je n'étais pas certain de pouvoir faire. Ce serait, en partie, lui donner de faux espoirs tout de même. Ce qui n'était pas la chose la plus sympa qui soit, en clair et selon mon humble avis. Je tâcherais donc de lui dire ça.
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"T'en fais pas pour moi ! En ce moment ça ne va pas trop mal." J'étais bien aise d'apprendre cette nouvelle, c'était en effet tout ce que je pouvais souhaiter à Milo. Peut-être me devait-il en partie cette situation ? Si c'était le cas, je n'en ressentai aucune fierté, simplement une joie d'avoir pu lui être utile. Mais je doutais d'être la source de cette nouvelle "aisance" financière. Il n'avait pas que moi dans sa vie, d'ailleurs, il m'avait déjà vaguement parlé d'une amie qui l'aidait elle aussi mais je n'avais pas tout retenu la concernant, d'ailleurs, il ne m'en avait pas dit bien long sur cette jeune femme. Ayant bu quelques gorgées de café, je lui répondis par un petit sourire. "Je suis bien heureuse de l'apprendre." Il allait sûrement pouvoir profiter davantage de la présence de sa fille à ses côtés, mais ça, je n'osais pas l'aborder, tout simplement parce que j'ignorais quelle était vraiment la situation dans laquelle Milo était avec son ex-femme et si celle-ci se montrait facile avec lui quant aux visites et à la garde de leur fille. Je préférai me concentrer sur la question qu'il me posait. "Dis moi les changements que tu veux faire. Que je te dise si c'est dans mes capacités ou non." Je soupirai légèrement et décollai mon dos du fauteuil. "Il n'y a pas grand chose dans le fond. Je voudrais ajouter une prise pour pouvoir installer une veilleuse et aussi cacher les fils apparents. Pour ça j'ai encore un peu de temps mais plus tôt ce sera fait, mieux ce sera." Je me tenais prête à me lever si jamais Milo voulait aller voir directement sur place les travaux auxquels je pensais.

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A toujours être mal dans ma tête et dans ma vie, j'étais bien heureux de pouvoir annoncer à Harmony, que pour l'instant ça allait. Ca allait même très bien, puisque j'avais rencontré quelqu'un et qu'entre nous ça ne fonctionnait pas trop mal. Loin de là même. Je dirais même qu'on était très heureux, quand bien même notre relation ne connaissait pas forcément une évolution soudaine et rapide. Loin de là même. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on prenait vraiment tout notre temps tous les deux. D'un côté, ce n'était peut-être pas si mal. Sans doute en avions-nous besoin après tout. Je souris quelque peu à la réponse de la jeune femme. Je ne doutais aucunement de sa sincérité. Même si je ne la connaissais pas par coeur et que nous n'avions pas fais connaissance l'un de l'autre, depuis une éternité. Le fait est que je la pensais vraiment sincère !

Je l'interrogeai ensuite tout naturellement, concernant les travaux qu'elle souhaitait encore faire dans la chambre de son enfant. Si je pouvais la dépanner pour que les choses aillent plus vite et ne lui coûtent pas une fortune pour pas grand chose, ce serait avec le plus grand des plaisirs; Après tout ce qu'elle avait fait pour moi depuis qu'on se connaissait, ce serait tout de même la moindre des choses ! J'insistai d'ailleurs bien sur le fait que je ne demandais aucun paiement d'aucune sorte que ce soit. C'était un point auquel je tenais vraiment pour ma part ! "Oh ça je pense pouvoir le faire sans problème !" Lui répondis-je finalement avec un sourire, devant le peu de choses qu'il y avait à faire. "Et tout le reste est fait ? Peinture, décoration et tout ça ?" L'interrogeai-je ensuite avec un peu de curiosité tout de même. Pour ma part, j'avais toujours rêvé de pouvoir faire une véritable chambre de princesse à ma fille. Mais je n'avais jamais eus l'occasion de lui offrir ça.
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"Oh ça je pense pouvoir le faire sans problème !" Je ne pus m'empêcher de sourire sincèrement à Milo lorsqu'il m'annonça cette nouvelle, ce serait en effet une excellente chose si il pouvait faire ces petits travaux lui-même, ainsi je n'aurais pas à attendre trop longtemps et, surtout, je pourrais avoir confiance, ce qui serait installé le serait bien, j'en étais certaine. Je lui adressai alors un joyeux sourire avant de reprendre la parole. "Génial, tu m'enlèves une sacrée épine du pied, tu sais ?! Mais tu me promets de faire attention à toi, hein ?" J'avais toujours eu une peur folle de l'électricité, on m'avait tant de fois répété de faire attention, de ne pas toucher à ce que je ne connaissais pas, que depuis j'en devenais craintive.
"Et tout le reste est fait ? Peinture, décoration et tout ça ?" Le sujet était très intéressant à mes yeux, et, d'ailleurs, j'étais plutôt fière de ce que j'avais pu faire, car je n'avais fait appel à personne. "Oui, tout le reste est près, il y a encore quelques bibelots à ajouter mais rien d'importants. D'ailleurs, tu seras le premier à voir la demeure de mon petit bout." La décoration était pour le moins sobre puisque je ne savais pas si il s'agissait d'une fille ou d'un garçon, mais cela ne m'empêcherait pas de finir la personnalisation après la naissance. En attendant, tout était déjà prêt, et, assurément, mon enfant ne manquerait de rien, au contraire, il risquait de s'y perdre !

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Si je pouvais rendre service à Harmony, ce serait vraiment avec le plus grand des plaisirs ! Et sans rien attendre en retour. Ne serait-ce que parce qu'elle avait déjà bien assez fait pour moi, au cours des mois écoulés ! La question ne se posait donc même pas et je lui proposais mon aide sans hésitation. De toute évidence, elle n'était pas trop fermée à cette aide que je pouvais lui apporter. Chose qui me rassurait et me plaisait bien à vrai dire ! "Je fais toujours attention à moi. Enfin quand j'y pense." Lui répondis-je en lui lançant un regard amusé. Venant d'elle, ça ne m'étonnait pas du tout qu'elle s'en fasse à ce point ! Elle s'en faisait toujours pour un oui ou pour un non. En tout cas, c'était bien l'impression qu'elle me donnait depuis que je la connaissais. Et à vrai dire, je n'étais pas certain que cela soit forcément une très bonne chose pour elle, sur du long terme.

Après un très court instant de silence, je lui demandai si toute la chambre était prête sinon. Mais surtout la déco, vu que c'était davantage mon truc ça. Mais c'était déjà fait. Je souris donc, ravi de savoir que j'allais être le premier à découvrir les lieux. Sacré privilège que voilà, tout de même ! "Oh j'y compte bien, oui !" Lui répondis-je avec un sourire tout à fait ravi, quand elle m'assura que je serais le premier à découvrir la petite demeure de son enfant. J'étais assez curieux de nature. Mais plus encore quand ça concernait les gosses. Alors forcément, j'avais bien envie de découvrir ça par moi même ! "Et je suppose que tu as tout fait toute seule ? " L'interrogeai-je sur un ton faussement sévère. Plus pour la forme que pour être tout à fait sérieux.
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Ce n'était vraiment pas mon genre d'accepter de l'aide et encore moins d'en demander, mais je devais bien reconnaître qu'à ce moment-là, j'arrivais vraiment à un point de fatigue extrême, alors tant pis pour les petites habitudes, j'avais accepté l'aide de Milo, et puis, de toute façon, le fait que j'accepte avait l'air de lui faire sincèrement plaisir, je ne pouvais donc que m'en réjouir et me féliciter d'avoir mis ma fierté de côté. Je souris d'ailleurs à sa remarque qui me rassura par la même occasion. "Alors, je compte sur toi pour ne pas oublier de faire attention alors, je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose, je m'en voudrais vraiment." Et une telle chose ne m'encouragerait pas à accepter l'aide que l'on pourrait me proposer à l'avenir.
Je souris à sa première remarque avant de me laisser prendre à son jeu et de me montrer faussement honteuse, baissant le regard. "Euh, ben... Oui, j'ai tout fait toute seule, ou presque..." Je relevai bien vite le regard, retrouvant mon sourire également. Il est vrai que j'avais presque tout fait toute seule. Les deux choses pour lesquelles j'avais fait appel, c'était la livraison des meubles et la pose du sol, mais, tout le reste, je ne le devais qu'à mes petites mains, même la peinture, qui m'avait d'ailleurs bien fatiguée. Je réfléchis alors à une idée qui m'était venue subitement. "Si ça te dit, je peux te laisser un pan de mur pour que tu y réalises une fresque, si ça peut te faire plaisir." Je ne doutais pas qu'il ferait une merveille si il acceptait.

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C'était avec un réel plaisir et sans la moindre hésitation, que je rendais service à Harmony. Bon, pour le moment elle avait accepté quand même un peu à contre coeur. Mais j'allais tout faire pour qu'elle ne regrette pas d'avoir accepté et pour même, éventuellement, accepter plus facilement de l'aide à l'avenir. Je n'avais pas forcément la faculté de faire changer d'avis les gens, en général. Mais sait-on jamais ! Pour le coup, j'avais bien envie de me croire capable de ça ! Bon, déjà qu'elle n'aimait pas trop qu'on lui rende service ... Mais alors s'il m'arrivait quoi que ce soit pendant que je ferais un truc pour elle, je ne doutais pas que ce serait la goutte d'eau qui ferait déborder le vase. Et que dès lors, elle n'accepterait plus jamais qu'on l'aide ! "Tu devrais arrêter de t'en faire autant pour les autres, tu sais !?" Lui fis-je remarquer sur un ton plus taquin qu'autre chose. Après tout, si elle était ainsi, je n'allais pas la changer !

Je soupirai un peu quand elle me confirma qu'elle avait presque tout fait, dans la chambre de son enfant, toute seule. Elle était définitivement irrécupérable ! C'en était presque désespérant, pour de vrai ! "Limite, je me demande quel effet ça te ferait si on t'attachait et te forçait à regarder quelqu'un te rendre service en faisant, par exemple, des travaux chez toi !" Remarquai-je sur un ton faussement menaçant. Bon, cette idée était quand même pas mal tordue, non ? Moi je trouvais que oui, finalement. Alors autant oublier ça, en fait ! "Sérieusement !?" M'étonnai-je subitement, en oubliant totalement les menaces que je venais tout juste de proférer à son encontre. En même temps, quand on me laissait me faire plaisir en exprimant mon art, j'oubliais à peu près tout, tant j'étais soudainement heureux !
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Si je n'avais pas été dans l'état de fatigue avancée dans lequel je me trouvais, je n'aurais très certainement pas accepté que Milo m'aide pour la chambre de mon enfant. Certes, il y avait un peu une part de fierté là-dedans, idiote, il est vrai. Pour moi, me faire aider était un signe de faiblesse, pour moi cependant, venant des autres non, comme si moi, je n'avais pas le droit d'être parfois plus faible. Et puis, puisque c'était Milo, il y avait aussi le fait que je ne voulais pas profiter de ses services sans lui venir en aide sachant qu'il en avait besoin. Mais puisque j'étais épuisée, que m'aider lui faisait plaisir et que sa situation semblait s'améliorer, alors j'avais rapidement plié, certaine, finalement, que je n'allais pas du tout le regretter. Mais de là à ne pas du tout me faire de souci pour lui... Là, c'était une toute autre histoire. "Je ne me fais pas du souci pour n'importe qui, simplement pour ceux qui en valent la peine !"
La réflexion de Milo, bien que justifiée et véridique, me fit presque éclater de rire. Je me demandais où il pouvait aller chercher ses idées parfois. "Je vois où tu veux en venir, mais je ne pense pas que ce soit à ce point-là, si ?" La remarque fut cependant bien vite balayée de mon esprit lorsque je vis à quel point ma proposition de s'exprimer sur un mur de la chambre de mon enfant pouvait lui faire plaisir. "Bien sûr ! Tu crois que je te ferais une proposition comme ça pour plaisanter et te faire de faux-espoirs ? Ce n'est pas mon style, voyons ! Si je te le propose, c'est que tu peux vraiment le faire. Et puis au moins, le petit aura une chambre vraiment unique et personnalisée !"

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Harmony avait toujours les bonnes paroles quand même ! C'était dingue de constater à quel point, parfois ! Je lui faisais remarquer qu'il ne fallait pas qu'elle continue de s'en faire à tout bout de champ, pour tout le monde, qu'elle trouvait un truc dingue à me répondre ! Je levai d'ailleurs les yeux au ciel à sa réponse. Non mais franchement. Elle était irrécupérable là ! "Dans ce cas, j'espère pour toi que tu ne juges pas que plein de gens en valent la peine. Sinon, c'est du pareil au même !" La taquinai-je avec un franc sourire amusé. Maintenant que je commençais à la connaître, je craignais quand même un peu qu'elle ne soit du genre à s'en faire pour trop de gens, malgré ce qu'elle affirmait là et tentait de me faire croire tout le contraire. Je n'étais pas dupe ! Et l'idée que j'eus assez soudainement, me semblait dingue mais pas stupide !

Au moins, mon idée totalement stupide, la fit rire ! Ce qui était un peu le but quand même ! Alors ça me rassura et me fit sourire un peu plus encore. "Je crois que tu n'as pas conscience en fait ! Je te jure, j'ai l'impression qu'accepter de l'aide pourrait te rendre dingue." J'étais sérieux et en même temps, je ne faisais évidemment que plaisanter. J'espérais quand même qu'elle n'était pas sincèrement à ce point. Mais j'avais tout de même pas mal de doutes pour ça. Elle était à un tel niveau à ce sujet, que c'était quand même à se poser des questions ! Mais je ne lui en voulais pas. ELle était juste ainsi .Et franchement trop généreuse. Comme elle le prouva par sa proposition qui me plu directement. "Ben je sais pas ! Mais c'est jsute ... Diiiingue ! J'adore ! C'est sûr hein ?" C'était pas que j'avais déjà tout un tas d'idées, mais presque quand même !
realised by morphine.

Si je me faisais du souci pour les gens de qui j'étais proche, le nombre n'était pas vraiment impressionnant. Autant dire presque que mes amis se comptaient sur les doigts d'une main. Mais ce faible nombre était compensé par une inquiétude encore plus grande qu'elle n'aurait dû l'être et par une constante tendance à me poser des questions, comme pour vouloir anticiper. Alors, dans un sens, Milo n'avait pas tort, pour résumer, je me faisais quand même trop de souci. "Oh non, ne t'inquiète pas, rares sont mes amis, et autant te dire que je ne suis pas vraiment du genre à m'attacher facilement dès le premier regard, c'est en tout cas très rare." C'est ce que j'avais fait pour mon ex et l'expérience m'avait quand même servi de leçon.
Il est vrai que si je m'obstinais de la sorte à refuser l'aide que l'on me proposait et à en demander quand j'en avais besoin, c'était en grande partie à cause d'une certaine fierté, mais il y avait aussi le fait que j'avais appris à me débrouiller toute seule, du coup, c'était une habitude qui m'était restée. "Tu exagères là ! La preuve, j'ai accepté de ta part et je n'en suis pas encore devenue marteau pour autant ! Si ?" Autant je plaisantais sur ce sujet, autant j'étais parfaitement sérieuse dans la proposition que je lui avais faite, et qui était vraiment subite mais réfléchie. Dans le fond, n'était-ce pas malgré moi une façon de le remercier pour l'électricité ?! "Je suis tout à fait sérieuse ! Encore plus quand je vois à quel point ça peut te faire plaisir !"

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Je fis un peu la moue en apprenant qu'Harmony n'avait justement que très peu d'amis. Finalement, j'étais bien incapable de savoir ce qui était le mieux dans tout ça. Je songeais seulement que ce n'était peut-être pas une si bonne chose que ça. Soit, elle s'épuisait moins à vouloir aider un tas d'amis, puisqu'elle n'en avait pas tant que ça. Mais le fait de n'être que peu entourée, ce n'était pas non plus une bonne chose. En fait, tout ça était d'un compliqué ! Harmony était une personne très complexe, qui était trop seule pour son propre bien ! "Oh, mademoiselle est une louve solitaire alors !" La taquinai-je finalement, avec un sourire amusé. Je n'allais pas non plus l'embêter avec tout ça. Il s'agissait de ses choix après tout. Même si je m'inquiétais pour elle. Ca, je ne pouvais ni le nier ni le lui cacher. Elle était une amie alors c'était normal que je m'en fasse pour elle, non ?

Je grimaçai volontairement d'une façon excessive, quand elle me fit remarquer qu'elle avait accepter mon aide sans pour autant être déjà devenue complètement marteau. Soit, elle avait raison sur ce point. Enfin plus ou moins. Elle n'avait quand même pas hésité sans opposer quelques résistances d'abord. "On ne peut quand même pas dire que tu as accepté mon aide, sans l'ombre d'une hésitation !" Lui fis-je remarquer en penchant légèrement la tête de côté pour lui lancer un regard entendu. Non parce qu'il ne fallait quand même pas déconner en disant qu'elle avait accepté cette offre, de gaieté de coeur. "Evidemment, j'accepte sans aucune hésitation !" Confirmai-je, en affichant toujours un grand sourire ravi. Ce n'était pas tous les jours qu'on me proposait des trucs qui me plaisaient, comme ce qu'elle venait de me proposer elle ! Là, elle ne venait pas de donner de la confiture à un cochon !
realised by morphine.

Je ne pus m'empêcher de sourire, amusée, à la remarque de Milo, il avait vu juste, "louve solitaire" était bien la qualification qui me correspondait le mieux. Je n'étais pas pour autant une sauvage, au contraire. Je savais tout à fait me tenir en société, j'aimais d'ailleurs me retrouver de temps à autre dans des soirées ou encore des galas, mais cela s'arrêtait là, le plan relationnel était relégué au second plan et je restais bien souvent à l'écart. D'ailleurs, je ne cherchais pas établir le moindre contact, et lorsque quelqu'un se donnait la peine de le faire de lui-même, mise à part une discussion banale, il ne pouvait rien obtenir d'autre de moi. Peut-être qu'en agissant ainsi j'étais passée à côté de belles rencontres, mais tant pis, ce n'était pas vital à mes yeux, je m'en remettrais...
Soit, Milo n'avait pas tout à fait tort, je n'avais pas accepté sa proposition sans me poser la moindre question, mais, quand même, j'avais rapidement fini par céder, du moins, par rapport à ce qui était dans mes habitudes. En temps normal, il en aurait fallu beaucoup plus pour me décider. Je fis abstraction de sa remarque avant de me pencher sur la deuxième, en profitant par la même occasion pour prendre ma défense sur le sujet en question. "Tu vois que je ne refuse pas l'aide, la preuve, je t'ai proposé de participer à la décoration sans que tu me le demandes expressément !" Bon, je devais bien admettre que là aussi il y avait de l'exagération, il m'avait déjà proposé son aide et je lui faisais cette proposition plus pour lui faire plaisir que pour me rendre service.

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