It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream

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don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia)

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MessageSujet: don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia) don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia) EmptyDim 27 Juil - 23:16


calli&thalia ❧ a shoulder to lean on
J’avais trouvé l’annonce dans une boulangerie non loin de l’Université de New York – ma gourmandise me perdra. Une annonce assez banale d’une jeune femme qui cherchait une baby-sitter pour garder son fils de 5 ans. J’y avais vu là un signe du destin. Depuis quelque temps, je cherchais un petit boulot pour essayer de me démarquer de mon père. Pour l’instant, c’était lui qui subvenait à mes besoins, payant mon loyer et mes études, m’allouant un petit quelque chose pour vivre. Mais j’en avais un peu marre d’être à sa merci, en quelque sorte, et j’avais décidé qu’il était temps pour moi de me prendre en main. Évidemment, entre mes études et les castings auxquels je me rendais, ça ne serait pas facile, mais je me sentais capable de réussir. Donc, quand j’avais vu cette annonce comme tombée du ciel, j’avais aussitôt téléphoné au numéro renseigné et après quelques mots échangés, il avait été convenu que je rencontre Calliopée de Bonaparte chez elle à la cathédrale St John The Divine. Oui, oui, une cathédrale. Enfin, évidemment, elle n’habitait pas dans la cathédrale elle-même, mais dans une chapelle aménagée sur le terrain attenant à la cathédrale. Classe, non ? À vrai dire, j’étais dans mes petits souliers avant notre rencontre. J’avais beau être nulle en Histoire, a fortiori en Histoire de France, mais son nom, Calliopée de Bonaparte, m’avait impressionnée. Ce n’était pas tous les jours que je rencontrais une Française de la haute bourgeoisie qui tient son nom de Napoléon. Cependant, le courant était tout de suite passé entre nous deux. Déjà, nous n’étions pas si éloignées que ça en âge. Elle avait 25 ans, soit à peine plus vieille que moi et Elliot, le petit garçon de 5 ans, était en fait son fils adoptif. Avec lui aussi, je m’étais tout de suite bien entendue. J’avais déjà de l’expérience dans la garde d’enfants (j’avais passé mon adolescence à baby-sitter les enfants de nos voisins) et je m’entendais plutôt bien avec eux. J’avais été rapidement prise à l’essai et en fin de compte, Calli m’avait gardée.

Cela faisait donc maintenant un mois que je gardais Elliot. C’était un petit garçon adorable, vif et curieux et même si ce n’était parfois pas de tout repos de veiller sur lui, j’adorais m’occuper de lui. Avec Calli aussi, tout se passait bien. Elle était très occupée, entre ses études et son travail en tant que bénévole à St John The Divine, mais nous avions quand même sympathisé. Ainsi, lorsqu’elle m’appela en urgence pour garder Elliot quelques jours, le temps qu’elle passe des examens à l’hôpital, j’acceptai. Je pouvais rater quelques cours sans problème pour l’aider – bon, d’accord, j’étais bien contente de m’éloigner de l’Université – et mettre de côté mes castings pour le moment.

Quatre jours étaient passés et Calli ne devrait plus tarder à rentrer. Vers 14 h 00, je couchai Elliot pour sa sieste de l’après-midi. Il s’endormit rapidement et je sortis doucement de sa chambre. Je m’installai sur un canapé, attrapai un magazine people que j’avais emmené et en commençai la lecture. Je parcourais un article sur Lady Gaga lorsque j’entendis une porte s’ouvrir et se refermer. Ce devait être Calli.
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MessageSujet: Re: don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia) don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia) EmptyLun 28 Juil - 16:35

thalia & calliopée

❝ don't know what to say,

don't know what to do ❞


Je rentrais dans le taxi, mon bagage que je posais à mes côtés. Je m’entendais lui marmonner l’adresse où me déposer, puis soutenais ma tête en la posant contre la vitre. Quatre jours pouvaient changer une vie, et pas forcément en bien. Il y a quatre jours exactement, j’étais enceinte de deux mois et demi, et tout allait à peu près bien dans ma vie. Bien sûr, j’allais être mère célibataire et le père, qui était auparavant un de mes meilleurs amis, n’avait aucune idée de ce qui se passait. Mais je ne pouvais pas vraiment me plaindre, après tout, j’avais bien élevé Elliot seule, non ? Et il était devenu un petit garçon formidable, c’était donc j’avais bien rempli ma part du contrat, en quelque sorte. Donc oui, quatre jours auparavant, j’étais une femme forte, une femme décidée. Et puis une vive douleur au ventre m’avait submergée tandis que je cuisinais. J’avais failli mettre le feu à l’habitation à ce moment-là et appeler le 911 m’avait paru être la seule solution alors que du sang commençait à faire son apparition sur mes vêtements. Je savais alors exactement de quoi il s’agissait. J’avais déjà fait une fausse couche à seize ans, et exactement la même chose se produisait. Sauf que cette fois-ci, le médecin décida de me garder quelques jours par précaution, pour me faire faire des tests. Pour lui, ce n’était pas normal qu’à mon âge, j’en sois à deux fausses couches. Dans ma tête, il n’y avait rien de grave. Après tout, malgré mon éternel enthousiasme, j’étais une personne stressée, et le fait de devoir vivre cette grossesse seule n’avait pas dû aider. Comme la dernière fois, en somme. Puis les résultats tombèrent. « Vous ne pourrez jamais tenir une grossesse. Chacune d’entre elle se finira en fausse couche. » entendais-je de nouveau ses mots dans ma tête. Je séchais une larme qui venait de couler tandis que le chauffeur s’arrêtait devant chez moi. Je le payais avant de m’engouffrer dans la cathédrale et d’accéder à ma chapelle, en répondant à peine aux bonjours que l’on me lançait. Puis j’ouvrais la porte, et saluais lentement de la tête la babysitter que j’avais appelée en urgence. Et séchais de nouveau une larme qui coulait.

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MessageSujet: Re: don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia) don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia) EmptyLun 28 Juil - 19:50


calli&thalia ❧ a shoulder to lean on
Je posai mon magazine, me levai du fauteuil et me dirigeai vers Calli qui venait effectivement de rentrer dans la chapelle. « Bonjour ! » l’accueillis-je avec un grand sourire. Sourire qui se fana lorsque je vis une larme couler sur sa joue. « Oh. » Je n’avais rien trouvé de mieux à dire. Elle venait de passer quatre jours à l’hôpital. Et apparemment, elle n’en revenait pas avec de bonnes nouvelles. À vrai dire, j’étais un peu déboussolée. Même si cela ne faisait pas longtemps que je travaillais pour elle, j’avais découvert que Calli était une personne pleine de joie et de bonne humeur. La voir pleurer me bouleversait. Cependant, ce n’était pas de mes sentiments dont je me souciais pour le moment.

 
Je m’approchai de Calli et posai une main sur son bras. Sans rien dire, je pris son sac, le déposai sur une chaise et entraînai doucement la jeune femme vers la cuisine. Les gestes me venaient naturellement. Et pour cause. J’avais l’impression de rejouer la même scène que lorsque, quatorze ans plus tôt, ma mère était elle aussi revenue d’un séjour à l’hôpital, l’air abattu. Elle m’avait alors préparé un chocolat chaud avec des chamallows et de sa voix douce et posée, m’avait annoncé qu’elle souffrait d’un cancer du sein. J’avais pleuré, elle m’avait serrée contre son cœur, m’assurant que tout irait bien. Malheureusement, la maladie l’avait emportée quelques semaines plus tard. Et je me rappelai ma grand-mère qui m’avait prise dans ses bras après sa mort et qui m’avait laissée pleurer tout mon soûl et parler pendant de longues minutes sans rien dire. Juste à m’écouter.
 
Je chassais ce souvenir de mon esprit. Je ne savais pas quelles nouvelles avaient reçu Calli, mais s’il lui fallait une épaule sur laquelle pleurer, j’étais là. Je passais souvent pour la fille toujours joyeuse, toujours de bonne humeur. Mais je savais me pondérer quand le moment était venu. Et manifestement, ce moment était arrivé. Dans la cuisine, je me plaçai derrière le plan de travail et lui tendis une assiette de cookies. « Elliot et moi les avons préparés ce matin. » Si je lui parlais de son fils, ce n’était pas pour essayer d’échapper à une conversation sérieuse, mais pour faire comprendre à Calli qu’elle n’était pas obligée de me parler de ce qui la tourmentait. Et je voulais aussi lui faire savoir que quoiqu’il se passait, elle n’était pas seule. À elle d’amener la conversation sur la voie qu’elle souhaitait. Et si elle voulait que je m’en aille, je m’en irai – même si l’idée de la laisser ne me plaisait pas particulièrement. Mais ça serait son choix, quoiqu’il arrive. Je sortis deux mugs d’un placard et les posa entre nous deux. « Un café ? » lui proposai-je. 
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MessageSujet: Re: don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia) don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia) EmptyMar 29 Juil - 12:50

thalia & calliopée

❝ don't know what to say,

don't know what to do ❞


Je ne savais pas comment j’allais me remettre de cette nouvelle. « Vous ne pourrez jamais tenir une grossesse. Chacune d’entre elle se finira en fausse couche. » Les mots du médecin continuait à envahir mes pensées, encore et encore. J’avais beau me dire que, partout dans le monde, des personnes mourraient de faim, de la guerre, et d’autres atrocités, je n’arrivais pas à relativiser. J’avais l’impression que c’était la fin du monde, ou tout du moins, de mon monde. Je ne pourrais jamais avoir d’enfant. Rien de pire n’aurait pu m’arriver. J’avais toujours rêvé d’une grande famille. D’avoir une multitude d’enfants courant et s’amusant dans mon jardin. Et je ne l’aurais jamais. Avec difficulté, j’atteignais mon habitation, entendant à peine les salutations à mon égard des personnes que je croisais. « Bonjour ! » dit la jeune femme. Je ne répondis rien. Ce n’était pas un bon jour, ce ne serait jamais un bon jour. « Oh. » reprit-elle, probablement en voyant mon état. Je la laissais poser sa main sur mon bras, tout comme je la laissais prendre mon sac pour le déposer ailleurs, tel un automate. Je ne pouvais rien faire, rien dire, à part sécher les larmes qui s’échappaient. Je suivais la jeune femme dans la cuisine, sans rien dire. « Elliot et moi les avons préparés ce matin. » m’informa-t-elle en me tendant des cookies. Oh mon Dieu, Elliot. Je n’aurais jamais d’enfants à moi. Je n’aurais jamais d’enfants biologiques. Je portais une main à ma bouche et éclatais en sanglots, avant de m’accroupir et de m’avachir contre le bar de la cuisine. Ma respiration se faisait de plus en plus saccadée, et j’avais clairement du mal à reprendre mon souffle, n’arrivant pas à m’arrêter. A cet instant, je me moquais éperdument de pleurer devant une personne que je ne connaissais pas, que j’employais. Mon monde venait de prendre fin.

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MessageSujet: Re: don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia) don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia) EmptyMar 29 Juil - 22:38


calli&thalia ❧ a shoulder to lean on

J’avais clairement fait une boulette en proposant à Calli les cookies que j’avais faits avec Elliot le matin même. À leur vue, elle s’effondra sur le sol de la cuisine, le dos contre le bar, secouée de gros sanglots. Je restai un moment sous le choc avant de contourner l’îlot et de me baisser pour me retrouver à sa hauteur. Elle était ma patronne, j’étais son employée. Deux étrangères, quasiment. Mais je ne pouvais pas la laisser toute seule avec sa peine. Je m’agenouillai donc à ses côtés et la pris par les épaules, tout en lui frictionnant le dos. C’était bien ce qu’on était censé faire dans ces cas-là ? « Là… là… », murmurai-je doucement. En vérité, je ne savais ni quoi dire, ni quoi faire, me contentant de reproduire les gestes qu’on avait eus envers moi à la mort de ma mère ou que j’avais vus dans des films ou des séries. Belle secouriste, vraiment… Je ne savais pas quoi ajouter d’autre.

« Ça va aller. » ? Et si justement, ça n’allait plus jamais ? Je ne connaissais pas la cause de son chagrin et ça pouvait être n’importe quoi. « Tu n’es pas seule. » ? J’étais bien placée pour savoir que dans ces moments-là, on se sentait toujours seul. « Je suis là si tu veux parler et tu peux tout me dire. » ? Bof, elle me connaissait à peine et ne savait sans doute pas si elle pouvait me faire confiance. « Il faut te montrer forte. » ? Mais si justement, elle ne pouvait pas ? Il fallait se rendre à l’évidence : j’étais démunie, voilà tout.

Nous restâmes donc un moment dans cette position, elle recroquevillée sur elle-même, moi le bras passé autour de ses épaules, dans un silence seulement entrecoupé par le bruit de ses sanglots. Une crampe menaçait ma jambe, mais je m’en fichais. Je ne bougerai pas tant que Calli ne se calmerait pas. Elle avait l’air si accablée, ravagée. Ce ne pouvait pas être quelque chose de bénin, à mon avis. J’étais encore jeune à la mort de ma mère, à peine huit ans. J’avais été triste, bien sûr. Mais j’avais eu du mal à réaliser et à comprendre. Calli comprenait, elle. J’ignorais le pourquoi du comment, mais on aurait dit que le monde venait de s’écrouler. J’en avais la chair de poule. Je ne pouvais pas me résoudre à lui demander, mais la question tournait en boucle dans ma tête : qu’est-ce qui se passait donc ?  

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MessageSujet: Re: don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia) don't know what to say, don't know what to do (calli & thalia) EmptyDim 3 Aoû - 11:04

thalia & calliopée

❝ don't know what to say,

don't know what to do ❞


Je détestais être ainsi. Je détestais pleurer en fait. Pas que je pense que ce soit être faible ou dans le même style. Non, cela n’avait rien à voir avec cela. C’était que je m’étais toujours dit que, peu importe ce qui m’arrivait, il y avait toujours plus grave dans le monde et que mes problèmes étaient insignifiants par rapport aux gens vivants dans un pays en guerre, ou atteints de cancer, ou mourant de faim, par exemple. Donc pleurer pour mes petits problèmes me semblait vraiment ridicule. Je n’avais presque pas pleuré lorsque mes parents m’avaient foutue à la porte de chez moi, à seize ans, par exemple. Pourtant, je m’étais sentie bien seule à ce moment-là. J’étais enceinte, mon petit ami n’avait plus le droit de me voir, et mes parents, ceux qui devaient me soutenir en toutes circonstances, ne voulaient plus de moi. Et j’avais donc relativisé, disant que ce n’était qu’un problème de petite bourgeoise et qu’il y avait bien pire. Mais aujourd’hui, je n’y arrivais pas. J’essayais de me dire tout ça, mais cela ne fonctionnait pas. Oui, des gens mourraient partout dans le monde. Non, je n’étais pas mourante. Mais mon monde était fini. Ma vie était finie. Je ne pourrais jamais avoir d’enfant. Jamais. Et le fait de ne pas être seule pour pleurer ne m’empêchait pas de le faire. Je me moquais bien que Thalia pense qu’il y avait plus grave et que ce n’était pas une raison pour pleurer. Je me moquais éperdument de ce qu’elle pouvait bien penser d’ailleurs, la laissant simplement me consoler alors que je m’effondrais au sol lorsqu’elle mentionna Elliot, mon fils adoptif. Je n’aurais jamais d’enfants naturels. Je n’aurais jamais de famille. Et j’avais beau aimer Elliot comme s’il était mon fils, ce n’était pas la même chose. Mais comment dire cela ? A voix haute en plus ? C’était même monstrueux de simplement le penser.

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