Cette journée été particulièrement chiante en cours, elles le sont toutes de toute façon mais certaines moins que d'autres ... En fait, elles dépendent des jours où je croise Mason ou pas. Aujourd'hui je l'ai croisé, du coup vous pouvez devinez quelle genre de journée bien pourrie c'était. Ca fait des siècles qu'on ne s'est pas parlés donc on pourrait croire que j'ai tourné la page, c'est ce qu'une personne normale aurait fait en tout cas. Je rappelle que quand il s'agit de Mason je n'agis pas d'une façon normale. Si trois ans n'ont pas réussi à me faire tourner la page, j'ai peur que quelques mois ... Je dois être masochiste, je dois aimer souffrir à cause de lui. Parce que c'est ce qui se passe à chaque fois que je repense à la soirée où ... well, quelque chose est presque arrivé. Mais même si on n'a pas été jusqu'au bout ce soir là, ce qui est arrivé est comme marqué au fer rouge. Repenser aux retrouvailles de nos lèvres et de nos peaux, c'est une torture même si c'est moi qui ait tout arrêté et que je sais que j'ai pris la bonne décision.

Là, je reviens. Les mecs ont bien senti que la journée était pourri et comme ils sont dans une période où ils veulent utiliser le moindre prétexte pour faire une fête. Mais comme on a un examen demain matin pour une fois j'ai décidé d'être raisonnable et j'ai voulu rentré plus tôt ... Il est vingt-trois heures et je suis déjà en route pour rentrer chez moi, et il faut me croire quand je dis que c'est vraiment tôt. Par chance Eric habite dans mon quartier, ce qui est assez pratique quand on a un peu trop bu. Ca doit me faire quoi, dix petites minutes à pieds ? Et puis j'ai pas bu comme un trou non plus, pas ce soir, j'en ai pas vu envie. Parfois quand je croise Mason à la fac ou que je pense à lui, j'ai envie de boire et parfois non. Ca dépend.

« Regardez, c'est pas l'autre pédé de l'autre soir ? » lance soudain une voix masculine que je tourne dans ma rue. Je me retrouve nez-à-nez avec trois types qui ne tardent pas à m'encercler. J'ai un sourire en coin désabusé. « Si je crois bien que c'est lui Tom. » Je crois qu'ils parlent de la soirée où Mason et moi on a failli coucher ensemble. Je sens leur hostilité, leur envie de frapper mais je lève les mains pour dire que je ne cherche pas les ennuis ...

Sauf que je ne tarde pas à me retrouver au sol. Je me suis défendu, quelques secondes mais à trois contre un c'est un peu compliqué. Ma tête frappe le béton sur le trottoir tandis que le goût du sang a envahi ma bouche. A croire que ça fais une éternité qu'ils voulaient frapper quelqu'un et que c'est tombé sur moi. Je n'ose même plus respirer parce que c'est douloureux. Les coups pleuvent et la douleur irradie dans tout mon corps. Rapidement je m'évade mentalement pour échapper à la réalité. Je pense à rien, juste à la Croatie et à quel point tout était tranquille là-bas. Le trio dit des choses qui n'arrivent pas jusqu'à moi parce que tout ce que je fais c'est d'attendre que ça passé. Je ne sens plus mon ventre et j'ai froid. Je sens un liquide chaud couler sur mon visage et soudain ça s'arrête.