It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream

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Esteban & Ebba - Run baby, run !

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MessageSujet: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyDim 26 Oct - 21:33

Ebba + Esteban
Run baby, run
Il fallait que je me fasse violence, un peu, afin de sortir de ma réserve, de ma discrétion, de ma peur viscérale de déranger, et commencer à agir normalement. Pour le bien de tous, surtout le leur. Je n’étais plus une étrangère, je n’étais plus l’inconnue les observant de loin, par journaux interposés. J’étais leur soeur et je me devais d’agir comme tel. Alors j’avais sauté le pas. Enfin... Il m’avait quand même fallu trois jours pour me faire à l’idée, quatre heures pour rédiger un texto qui disait seulement ‘j’ai mon après-midi de libre, la saga complète des Harry Potter et des chocolats.’, et vingt minutes d’angoisse avant de recevoir la réponse. Positive. Ce n’était peut-être rien pour le commun des mortels, mais c’était absolument terrifiant pour moi. J’étais tellement peu habituée à ce genre d’interaction, que j’en oubliais de demander une confirmation de l’heure ou du lieu, et me retrouvant à fourrer le tout, et mon chien, dans mon sac, avant de claquer la porte de mon appartement derrière moi. En réalité, je n’attendais que ça. Plus tard, je m’en voudrais énormément de ne pas avoir poussé jusqu’à un deuxième sms, lorsque je me rendrais compte qu’Ambroise ne pourrait pas être chez lui lorsque je m’y présenterais, puisqu’il sera chez moi. Ou du moins, à la porte, lui aussi, puisque je ne pourrais pas lui ouvrir la porte alors que j’attendrais qu’il m’ouvre celle à quelques dizaines de kilomètres de là. Je m’en voudrais, m’excuserais, il se prendra sur lui toute la responsabilité et s’excusera, bref, nous serions deux idiots au fonctionnement aussi étrange que similaire, mais nous n’en étions pas encore là. Pour l’instant, j’avais encore l’absolue certitude qu’il attendait que je le rejoigne à leur domicile, avec tous mes appâts, et décidais de descendre quelques stations avant la leur, afin de ne pas apparaître trop vite devant sa porte façon groupie de base. C’était une bonne idée, en soi, et Yoshi-le-chien sembla du même avis que moi. Je pense que c’est ce qu’il essaya de me dire en se jetant hors de mon sac pour entreprendre une course effrénée entre les passants. Enfin, dans un premier temps, il se contenta de s’éloigner de quelques pas, de s’installer sur son arrière-train, et de me fixer en lâchant un aboiement de pure provocation. Provocation, oui, puisqu’alors que je m’approchais de lui, bras tendus, et à pas feutrés pour ne pas l’effrayer, il me laissa faire, histoire de créer l’illusion que je pouvais le faire, avant de se redresser à la dernière seconde, et disparaitre dans la foule. Et la foule, c’était bien le mot pour qualifier la population touristique de ce coin de Manhattan. Alors, m’excusant tous les mètres, je poursuivais mon chiot en le suppliant mentalement de ne pas traverser la rue. Il n’en sortirait pas vivant. J’étais à moins de quatre blocks de chez Nastazià... Puis à moins de trois, puis deux... Et je courais toujours, le rattrapant parfois, le voyant s’éloigner toujours. Heureusement, mon statut de danseuse m’offrait une bonne respiration et une excellente endurance, mais ce chien... Ce chien n’était pas terrestre ! Il venait obligatoirement d’ailleurs. Sur son passage, certains promeneurs trébuchaient, d’autres s’écartaient dans un bond, mais tous finissaient par me fusiller du regard, moi, la maîtresse indigne, promenant un chiot sans laisse en plein Upper East Side. Le husky tourna dans la rue des Alinovitch, heureusement moins fréquentée, et je pus accélérer mon rythme sans craindre de blesser quiconque. Autour de moi, quelques passants offusqués, et puis lui, là, à douze mètres, statique en plein dans la trajectoire de ma boule de poils. Je ne le reconnaissais pas immédiatement, mais sa tête me disait quelque chose. Il m’était familier, sans savoir pourquoi, jusqu’à ce que... « G.I JOE !! ATTRAPE-LE !! » j’hurlais pour que ma voix couvre la distance, désignant d’un index tressautant au rythme de mes foulées, le chiot supersonique. C’était le petit-copain-pas-petit-copain de Nastazià ! Mon cerveau avait fini par faire le lien. Et forcément, il allait m’aider, non ? Et tandis que le chiot le dépassait à tout allure, et que moi je le rattrapais lui, à défaut de mon chien, je l’entrainais dans ma course en lui tendant une main en guise de présentation. « Salut ! Moi c’est Ebba. Tu m’excuseras, je suis un peu essoufflée, je cours depuis cinq blocks, du coup, il y a de fortes chances que je décède d’ici quelques minutes. » j’énonçais, sans cesser de courir, avant de plaquer deux doigts contre ma gorge, juste sous ma mâchoire, prenant mon pouls. « Rectification : quelques secondes. Mais sache que ce fut un plaisir de te rencontrer... » J’haussais la voix, tout en le dépassant, l’abandonnant derrière moi en tentant un dernier sprint. Le sprint de la dernière chance. Après quoi, je pourrais rendre l’âme tranquillement.   
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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyDim 2 Nov - 18:40

Run baby, run
Ebba & Esteban


Les mains enfoncées au fin fond des poches de son blouson, Esteban arpentait les rues de la ville comme on erre à la recherche d’une occupation un jour de pluie. Des occupations, le colombien n’en manquait pourtant pas mais aujourd’hui, il avait profité d’un creux dans son emploi du temps pour flâner en ville comme il aimait parfois le faire. Non pas qu’il soit poète, ni même adepte de méditation, mais le fait de se fondre ainsi dans la foule New-yorkaise lui  donnait l’impression d’être quelqu’un. Depuis son plus jeune âge, il avait rêvé de fouler les trottoirs de cette ville et désormais, il y était. Certes, rien ne s’était passé comme prévu, mais il pouvait enfin toucher son rêve du doigt. Seulement voilà, ce rêve, il l’avait construit avec sa sœur Luisa, et s’était promis de voir avec elle les tours de New-York dont ils avaient tant parlé étant enfants. Mais depuis deux ans, c’était bel et bien seul qu’il arpentait les rues de la Grosse Pomme, espérant y trouver à chaque coin de rue cette sœur disparue dont il n’avait plus aucune nouvelle depuis leur fuite à travers la forêt. Au fond, il savait qu’elle s’en était sortie comme lui ou plutôt, il s’efforçait d’y croire. Ca ne pouvait pas être autrement. Tout comme son frère, Luisa avait du poursuivre son rêve et un jour, ils se retrouveraient ici, tous les deux. Mais en attendant, Esteban ne pouvait que tracer seul son chemin au milieu de cette foule d’anonymes, tout en gardant cet espoir que tout n’était pas perdu.

Plongé dans ses réflexions, le colombien avançait donc en direction du quartier dans lequel vivait Nastazià. Tant qu’à être libre, et dehors, il ne pouvait décemment pas se passer d’aller lui rendre visite si elle était chez elle. Mais alors qu’il approchait du bloc en question, une voix féminine qui braillait derrière lui l’interpella : « G.I JOE !! ATTRAPE-LE !! » Amusé, Esteban fit volte-face et fronça immédiatement les sourcils lorsqu’il réalisa que l’on s’adressait à lui. Avant même qu’il n’ait le temps de comprendre le sens de cet ordre qu’on venait de lui donner, une boule de poil lancée à toute allure le rasa, suivie de près par une fusée blonde qui ne lui paraissait bizarrement pas inconnue. Et sans demander son reste, la jeune femme agrippa le bras d’Esteban pour l’entrainer avec elle à la poursuite de ce qu’il identifia comme son chien, et qui avait visiblement décidé de lui faire visiter la ville au pas de course. « Salut ! Moi c’est Ebba. Tu m’excuseras, je suis un peu essoufflée, je cours depuis cinq blocks, du coup, il y a de fortes chances que je décède d’ici quelques minutes. » lança soudain la jolie blonde sans s’arrêter de courir une seule seconde. Ebba. Bien sûr, il s’agissait donc de la demi-sœur de Nastazià, celle-là même qu’il avait vue sur une photo le jour où elle lui avait annoncé son existence. Se prenant au jeu sans hésiter, le colombien laissa échapper un éclat de rire lorsqu’elle rectifia sa phrase pour lui annoncer qu’elle donnait encore moins cher de sa propre peau, avant de répondre : « De même ! Ravi de t’avoir croisée ! Esteban. » se présenta-t-il tout en courant tout sourire aux côtés d’une Ebba au bord de l’apoplexie.

Le monstre à pattes qui les devançait ne semblait pas vouloir s’arrêter en si bon chemin, et tout en le coursant sans vraiment prendre à garde aux passants qui l’entouraient, le colombien bouscula quelques personnes en grimaçant à chaque fois, s’excusant sans cesser de courir. Le jeune homme était sportif, certes, mais il ne comptait pas non plus courir après ce foutu cabot jusqu’au soir. Le voyant alors s’engouffrer dans une rue annexe qu’il connaissait, Esteban s’écria : « Continue par là , je passe de l’autre côté ! » avant de tourner à angle droit pour remonter à toute vitesse la ruelle qui lui permettrait de barrer la route au fuyard. Et au bout d’un interminable sprint, Esteban se retrouva enfin nez-à-nez avec  le chien. Ecartant les bras pour le stopper, il réceptionna l’animal de plein fouet, perdant même l’équilibre et se retrouvant étalé sur le trottoir, mais enfin en possession de l’infatigable boule de poil qui avait désormais jeté son dévolu sur lui en lui flanquant de grands coups de langue sur le visage.
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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyLun 3 Nov - 1:48

Ebba + Esteban
Run baby, run
J’allais mourir. J’allais connaître la mort la plus ridicule qu’une danseuse puisse avoir. J’aurais voulu mourir sur scène, comme Molière, ou comme Dalida le chantait si bien. J’allais mourir d’épuisement et de suffocation dans les rues de New York. Qu’allait indiquer mon épitaphe ? ‘Fauchée en pleine jeunesse et pleine course après avoir poursuivit son chien pendant une dizaine de blocks’ ? Peut-être même qu’ils auraient le bon goût d’ajouter une photo de mon chien en médaillon ? Ça allait être joli. Déroutant, mais très joli. À condition que mon chiot ne parte pas avec moi, ma plus grande peur étant qu’il se fasse faucher avant moi. Par la mort, évidemment, mais plus concrètement par une voiture ou une moto. Fort heureusement, je n’étais plus seule, j’avais GI Joe avec moi, et si quelqu’un pouvait sauver mon chien, hormis Bruce Willis et Chuck Norris, c’était bien GI Joe, non ? Tout en courant, je l’informais de la situation et de mon pronostic vital très clairement engagé, avant de lui offrir une voie de sortie. J’allais mourir, certes, mais je ne voulais pas lui imposer mon héritage pour autant. Il était mon presque-presque-presque-à peu près-presque-beau-frère, mais il n’avait pas à se sentir obligé par un quelconque lien. D’autant que le lien était assez ténu, dans notre cas. Il était le presque-copain de ma presque-soeur, et on se rencontrait pour la première fois. « De même ! Ravi de t’avoir croisée ! Esteban. » se présenta-t-il, tout de même, après un éclat de rire. Ok, j’allais prendre ça pour un ‘oui’ et m’autoriser à rendre mon dernier soupir. Surtout qu’il avait l’air en bien meilleure forme que moi. Et dire que je courais tous les matins depuis vingt ans ! Je trouvais un deuxième souffle en puisant au fond de mes poumons, et boostée par les foulées rapide du GI, je redoublais d’effort pour ne pas me laisser distancer. Comme un chiot muni de si petites pattes pouvait-il aller si vite ? Était-ce le fait d’être au ras du sol et propulsé par quatre pattes au lieu de deux ? Devais-je tenter de l’imiter ? Irais-je plus vite ainsi ? J’étais sérieusement en train d’étudier cette question lorsque mon presque-presque, m’informa que je devais « Continue par là , je passe de l’autre côté ! » Il m’abandonnait ? Déjà ? Je n’eus pas le temps de me poser plus la question, que déjà mon chien disparaissait à l’angle d’une rue, et que je du redoubler de volonté pour obliger mes jambes à poursuivre. Je ne les sentais plus, en réalité. J’étais comme morte en-dessous de la ceinture. Un nouvel angle de rue, et brusquement... Whooo ! Ça c’était de la chute ! Presque-presque venait de rattraper mon chien façon quaterback. J’allais enfin pouvoir m’arrêter... Je viens de dire que j’allais pouvoir m’arrêter ! Arrête-toi, Ebba ! Crotte, ils étaient où les freins ? Plus que quatre mètres... Trois mètres... Dans deux mètres j’allais les manquer... Un mètre... « Comment on s’arrête ? » je hurlais, légèrement paniquée, avant d’aviser un monsieur juste en face de moi. Gros le monsieur. Suffisamment pour endurer le choc ? « Monsieur ! Attrapez-moi ! » je le suppliais en écartant les bras, juste avant de m’encastrer dans lui, sa bedaine amortissant l’impact, tandis qu’il ne reculait que d’un pas ou deux sous le choc. « Merci. » je lui glissais en profitant de la position pour lui offrir un câlin de gratitude. Il devait avoir soixante ans et une calvitie, c’était très innocent, je ne voyais pas le mal. Son épouse, si, au vu de la gifle qu’il se reçu après que je m’eus détachée de lui pour rejoindre Esteban au sol. Je n’avais pas vu la gifle, je ne m'intéressais plus qu’à mon chien et mon souffle. Dans ce sens. Assise par terre, à la perpendiculaire de Presque-Presque, mes longues jambes étalées sur le bitume, j’obligeais les gens à nous enjamber pour poursuivre leur route, mais n’y prêtais pas attention. Je rigolais à présent. Nerveusement, peut-être, en tapotant le buste de mon sauveur de chien pour le félicité de son acte de bravoure. Je ne pouvais pas parler, pas encore, alors je communiquais par geste. Et lorsque je fus enfin en mesure d’aligner trois mots, ce fut pour disputer mon chiot. « Pas bien ! » je grondais en lui attrapant mollement le museau. « Je suis pas du tout, pas du tout contente ! » je poursuivais en promenant ma main le long de son échine en une caresse absolument contradictoire. « Si tu recommences, je te jure que je te prive de tes testicouilles. » Oui, j’avais encore un peu de mal niveau prononciation de ce mot. « T’as fait tomber Presque-Presque, en plus ! Sur le dos ! Si ça se trouve, il est tétraplégique, maintenant ! » Très rassurant ! N’empêche, que ce dernier point avait du affecté le chiot, puisqu’il se remit à lécher le visage du potentiellement tétraplégique. J’en laissais échapper un petit rire. « C’est comme ça qu’on se dit bonjour en Russie, mais tu dois déjà le savoir. » j’excusais l’attitude très affectueuse du chiot, tout en le lui arrachant du visage, avant de me relever péniblement pour lui tendre la main, afin qu’il en fasse de même. « Tu vas bien ? » je demandais en l’observant se remettre sur ses jambes. « Si t’as mal, il faut me le dire, et... Whoooo, t’es géant ! T’as mal au dos ? On dirait Gulliver... En plus beau. Parce que t’es vraiment très beau. Tu veux un massage ? » Ok, pause ! Stop ! On rembobine ! Voilà, j’avais été à peu près normale pendant quelques instants, mais c’était déjà fini. La gêne, la culpabilité, et le fait que je ne sois pas normale de base, me faisait délivrer l’intégralité du contenu de mon cerveau sans aucun filtre, et pas forcément dans le bon ordre. Pour le massage, j’évoquais son mal de dos, évidemment. Et quand au fait qu’il soit beau, je le savais déjà, c’est juste que je ne m’attendais pas à ce que ce soit autant le cas. Ma réflexion n’avait rien de déplacé dans mon esprit, elle était seulement le résultat d’un état de fait. Il possédait une symétrie faciale absolument admirable, une structure osseuse ravissante, et des proportions quasi-parfaite. CQFD, je n’avais rien dit de mal. Si ?
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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyDim 9 Nov - 19:33

Run baby, run
Ebba & Esteban


Esteban venait de heurter le sol avec fracas sous le regard éberlué des passants les plus roches mais au moins, il avait réussi sa « mission ». Même s’il n’avait pas opté pour la méthode douce, il avait enfin remis la main sur ce chien qui faisait visiblement courir Ebba depuis un bon moment, en témoignait son essoufflement et la teinte rouge cerise de ses joues. Et parlant d’Ebba, le colombien ne tarda pas à la voir débouler à l’angle de la rue et foncer littéralement vers lui. Sans broncher, il observa la scène un peu comme s’il la voyait au ralenti, comme s’il devinait par avance l’accident qui allait arriver. Et en effet, non sans avoir braillé en arrivant, la jeune femme vint s’emplafonner dans un homme pour le moins corpulent qui recula même de quelques pas avant de l’arrêter pour de bon. Bouche entrouverte, un peu comme s’il ne pouvait pas croire ce qu’il était en train de voir, Esteban observa la scène avant d’éclater de rire en apercevant la gifle que le pauvre sauveur d’Ebba reçut en guise de rappel à l’ordre par sa femme. Sans même s’en apercevoir, la jeune russe se précipita ensuite vers Esteban et son chiot, pour disputer ce dernier avec plus ou moins de conviction et d’efficacité. Toujours étalé par terre, le colombien patienta un moment le sourire aux lèvres, tout en écoutant le discours éclairé qu’Ebba offrait à son chiot : « Si tu recommences, je te jure que je te prive de tes testicouilles. T’as fait tomber Presque-Presque, en plus ! Sur le dos ! Si ça se trouve, il est tétraplégique, maintenant ! » Et alors qu’Esteban fronçait les sourcils en essayant de raccrocher tous les wagons, le chiot se remit à le gratifier d’une avalanche de coups de langue qui le firent autant grimacer que rire lorsqu’Ebba évoqua cette manière bien particulière de se saluer en Russie. « Oui, j’en ai eu quelques échos ! » répondit le jeune homme sans cesser de rire, avant de profiter de fait qu’Ebba récupère son chien pour se redresser tout en secouant machinalement son blouson.

« Tu vas bien ? Si t’as mal, il faut me le dire, et... Whoooo, t’es géant ! T’as mal au dos ? On dirait Gulliver... En plus beau. Parce que t’es vraiment très beau. Tu veux un massage ? » enchaina la jeune femme à toute vitesse, sans laisser la moindre occasion à Esteban de répondre à ses questions. Il resta d’ailleurs les yeux écarquillés quelques instants, avant d’esquisser un sourire mi-amusé, mi-gêné. En l’observant, il pouvait clairement voir qu’elle regrettait ce qu’elle avait dit et qu’elle se sentait même un peu honteuse ce qui, à vrai dire, la rendait plutôt craquante. Comme sur la photo que Nastazià lui avait montrée, Ebba avait cette bouille angélique presque sortie d’une peinture de la Renaissance, mais l’autre facette de sa personnalité qu’il venait de découvrir la rendait d’autant plus intéressante. Amicalement parlant, bien sûr. « Ca va, t’en fais pas. Manifestement je ne suis pas tétraplégique… donc tout va bien ! Et euh… merci ? » ajouta-t-il après un bref moment d’hésitation, se montrant presque timide alors que ce n’était clairement pas dans ses habitudes. « Pour le massage, je verrai ça avec ta sœur si tu veux bien… Par contre, j’ai une proposition pour toi ! » continua Esteban en reprenant une attitude un peu plus normale et détendue. « Un café, un chocolat ou un thé dans un bar que je connais, un peu plus loin, ça te dit ? » Accompagnant son discours d’un sourire, le colombien termina : « On pourra faire connaissance, un peu plus au calme cette fois ! » En faisant référence au petit monstre qu’il avait du intercepter, Esteban se pencha pour le caresser vigoureusement, ce qui eut pour effet de le faire sautiller dans tous les sens et de faire de nouveau éclater de rire le colombien.
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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyDim 9 Nov - 20:53

Ebba + Esteban
Run baby, run
Bon, visiblement, il était au courant pour le baiser à la russe. Tant mieux, mon chien pouvait continuer à la gratifier, tranquillement, de coups de langues, pendant que je lâchais trop d’informations à la seconde. Pas de ma faute si mon cerveau allait si vite que je n’avais plus le temps d’installer un filtre à l’orée de mes lèvres. Il avait tout en version brute, sans affinage, sans traficage. Finalement, c’était mieux, non ? C’était plus franc. Cela dit, j’avais observé de nombreuses fois la gêne occasionnée par ma trop grande franchise, et je craignais qu’il s’agisse, encore une fois, du cas. Je n’avais rien dit de mal, et pourtant je savais que certaines choses ne se disaient pas. Lesquelles ? Voilà où résidait mon problème. Je ne savais pas. Je n’en avais aucune idée. Visiblement, j’avais dit quelque chose qu’il ne fallait pas, au vu de son air affiché, mais impossible de mettre le doigt sur ce dont il s’agissait. Alors j’attendais. J’attendais qu’il prenne la parole, qu’il me dise ce qui le dérangeait dans ce que je venais de dire, ou bien qu’il me le montre. « Ca va, t’en fais pas. Manifestement je ne suis pas tétraplégique… donc tout va bien ! Et euh… merci ? » Voilà ! Là, juste là ! Il était gêné ! En disant merci, il était tout rose ! Mais merci pour quoi, d’ailleurs ? Pour ce moment ? Hahaha heum... Bon, déjà, il n’était pas handicapé suite à sa chute, mais ça pourrait venir ensuite, s’il ne soignait pas son dos. C’était sérieux, le dos. L’épicentre de la machinerie du corps, disait mon ostéopathe. « Pour le massage, je verrai ça avec ta sœur si tu veux bien… Par contre, j’ai une proposition pour toi ! » Pourquoi avec ma soeur ? Nastazià n’était pas masseuse. Enfin pas que je sache. Ou alors il parlait de la méchante ? Non, il fallait de l’altruisme pour devenir ostéo, et ça n’allait pas du tout avec la personnalité de mon autre soeur. Il devait parler de Nasta, et ne le faisait, certainement, pour ne pas m’embêter. « Ne sois pas idiot, ça ne me dérange pas, et c’est très rapide. » je coupais court à tout refus, et tandis qu’il me proposait « Un café, un chocolat ou un thé dans un bar que je connais, un peu plus loin, ça te dit ? » je reposais mon chien au sol, pour récupérer les poignets de Presque-presque, les disposant sur chacune de ses épaules opposées, avant de me rendre dans son dos, et de placer mes mains sur les siennes, sur ses épaules donc. « Bouge pas. » j’ordonnais doucement, depuis son dos, plaçant mon genou dans sa cambrure de reins, tandis qu’il poursuivait sur sa lancée : « On pourra faire connaissance, un peu plus au calme cette fois ! » Un CRAC ponctua son affirmation, après que j’eus tiré ses épaules en arrière tout en enfonçant mon genou dans ses reins. Voilà, il était débloqué. « C’est fait ! On peut aller boire ce café, maintenant. » j’affirmais, tout sourire, en le contournant pour revenir lui faire face, avant de... « Oh, mais non, j’suis bête ! Y a Ambroise qui m’attend, j’peux pas lui poser un minou. » ou un lapin, mais c’était du pareil au même. « Mais pourquoi tu viendrais pas avec moi ? On fera un truc à trois, comme ça. T’aimes les écolières décoiffées ? » J’avais beau poser la question, j’avais déjà décidé qu’il venait. Voilà pourquoi j’avais attrapé son poignet et le tirais derrière moi en direction de cet immeuble, un bloc plus loin. Après tout, j’avais assez de chocolat pour tout le monde, et ce n’était pas comme si je ramenais un inconnu chez la fratrie. C’était Presque-presque. Bon, après, je doutais qu’il soit fan d’Harry Potter, mais sur un malentendu... Cependant, mon plan tomba à l’eau après quelques longues secondes face à un interphone désespérément muet. « Je comprends pas, on avait pourtant rendez-vous. » Oui, sauf que j’avais oublié de préciser où nous avions rendez-vous. Ambroise était, actuellement, en train de sonner chez moi pendant que je sonnais chez lui. On change pas une équipe qui gagne. Cela dit, loin de me laisser abattre, j’haussais les épaules nonchalamment. Il avait probablement changé d’avis, ça arrivait. J’étais la petite nouvelle, l’illégitime, c’était déjà gentil de sa part d’avoir dit oui au départ. « T’es toujours d’accord pour un café ? » ou il en avait déjà marre de moi ? Ce que je pouvais comprendre aussi. Surtout maintenant que je lui avais fait miroiter le duo gagnant Harry-Chocolat. Quoique... J’avais pas parlé des chocolats, si ? Et je les avais toujours sur moi. « C’est pas plus mal à deux, finalement, ça en fera plus pour toi. » des chocolats.« J'espère que t'es gourmand. » j'achevais dans un sourire complice. Ok, qu'est-ce que j'avais mal dit, encore ?

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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyDim 16 Nov - 20:06

Run baby, run
Ebba & Esteban


Esteban avait beau être surprise, amusé, curieux et tout un tas d’autres adjectives en même temps, il n’ne oubliait pas la politesse. Une fois debout et certain d’être en un seul morceau, il proposa donc à Ebba de venir faire plus ample connaissance dans un café du coin. De son point de vue, l’idée n’était pas mauvaise et cette proposition lui parut être la chose la plus naturelle à faire pour partir sur de bonnes bases avec la jeune femme. Pourtant, cette dernière sembla ne pas en faire cas, préférant  porter tout son attention sur le dos du colombien qui allait pourtant très bien selon lui. Sans qu’il ne trouve les moyens de l’en empêcher tant elle le surprenait, Esteban se retrouva donc dans une position peu conventionnelle, au beau milieu de la rue et sous le regard ahuri des passants. Les bras croisés, Ebba dans son dos qui le sommait de ne plus bouger, il continua son discours en affichant une moue mi-étonnée mi-amusée. Elle était vraiment étrange comme fille… Et alors qu’il attendait sa réponse, tout autant que ses prochains mouvements d’ailleurs, Esteban sentit son genou se placer au creux de son dos. Et sans qu’il n’ait le temps de dire quoi que ce soit, son dos craqua sous les manipulations d’Ebba. « Aow ! » grogna-t-il pour la forme, avant de se tortiller dans tous les sens comme pour constater qu’effectivement, cette petite séance de kinésithérapie improvisée lui avait fait du bien.

A peine remis de ses « émotions », Esteban dut une nouvelle fois faire face à la spontanéité décidément maladive d’Ebba, qui déblatéra à toute vitesse et sans lui laisser la moindre chance d’en placer une : « Oh, mais non, j’suis bête ! Y a Ambroise qui m’attend, j’peux pas lui poser un minou. Mais pourquoi tu viendrais pas avec moi ? On fera un truc à trois, comme ça. T’aimes les écolières décoiffées ? » Puis, toujours sans attendre l’avis du jeune homme, elle se saisit de son poignet pour le trainer littéralement à sa suite en direction de ce qu’il devinait être l’appartement de son frère. N’ayant de toute façon rien de mieux à faire, Esteban baissa les bras et se laissa entrainer par Ebba sans demander son reste jusqu’au pas de la porte d’un immeuble qu’il ne connaissait pas mais dans lequel, visiblement, personne ne les attendait. Qu’à cela ne tienne, la jeune femme revint alors à la toute première proposition que lui avait faite Esteban, et demanda : « T’es toujours d’accord pour un café ? C’est pas plus mal à deux, finalement, ça en fera plus pour toi. J'espère que t'es gourmand. » Cette fois, le colombien avait l’impression de perdre totalement le fil de la discussion, et le sourire complice qu’arbora Ebba à la fin de sa tirade ne fit qu’ajouter à son air totalement dérouté. Fronçant les sourcils, il secoua légèrement la tête en souriant et répondit : « Oui… oui bien sûr, je suis toujours partant mais… qu’est-ce que tu racontes ? Bon sang, j’ai un mal de chien à te suivre ! Ca vient de moi, ou t’es toujours comme ça ?! » questionna-t-il, amusé, tout en faisant volte-face pour marcher aux côtés d’Ebba pour s’éloigner de l’immeuble d’Ambroise. « C’est pas un reproche hein ! » ajouta prestement Esteban, soucieux de ne pas la vexer d’entrée de jeu. Mais bien vite, un nouveau sourire vint prendre place sur ses lèvres alors qu’il reprenait : « J’ai absolument rien compris !  Vas-y, rembobine. Qu’est-ce que j’aurais plus pour moi ? Pourquoi je devrais êtr gourmand ? »
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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyDim 16 Nov - 23:10

Ebba + Esteban
Run baby, run
Il avait l’air d’avoir du mal à me suivre. Chose absolument habituelle tant mon cerveau n’allait pas dans le même sens que tout le monde. Je ne savais pas exactement pourquoi, mais il en avait toujours été ainsi. Pourtant je n’étais pas folle, peut-être un peu fantaisiste, mais tout à fait équilibrée. Mes réflexions n’étaient en rien irrationnelles, elles étaient peut-être un peu trop rapides, c’est vrai, perdant souvent mon interlocuteur. Et ma maîtrise de la langue, parfois approximative ne faisait que renforcer cette impression de patchwork oral. Pourtant, c’était simple : il me proposait un café, mais je ne pouvais pas, puisqu’Ambroise m’attendait à leur domicile. Alors, plutôt que d’abandonner Presque-Presque, et puisqu’il était presque autant de la famille que moi, je lui proposais de se joindre à nous deux pour notre programme Harry Potter & Chocolats. Du moins, ça, c’était avant que je ne me rendre compte qu’il n’y avait personne à l’appartement, et puisque je n’avais pas le numéro d’Ambroise avec moi... De fait, j’enchainais en revenant sur sa proposition de café, en lui affirmant que ce n’était pas plus mal, qu’il aurait plus de chocolat pour lui, afin d’atténuer un peu la peine de la fausse joie Harry Potterienne. Oui, parce que j’avais parfaitement conscience que malgré sa haute stature et sa masse de muscle, Gulliver était, en fait, un fondu de sorcellerie enfantine. Qui ne l’était pas ? Bref, c’était pas difficile de me suivre, si ? « Oui… oui bien sûr, je suis toujours partant mais… qu’est-ce que tu racontes ? Bon sang, j’ai un mal de chien à te suivre ! Ca vient de moi, ou t’es toujours comme ça ?! » Ha bah si, en fait. Du coup, je lui offrais une légère moue en penchant la tête sur le côté. Je pourrais parler russe, en fait, que ça ne changerait rien à mes facilités de communication. J’étais vraiment pas très douée pour ça.  « C’est pas un reproche hein ! » Bah si, quand même un peu, mais ce n’était pas sa faute, c’était la mienne. « Je ne suis pas vexée, je suis habituée. » j’affirmais dans un hochement de tête. Ça aurait pu être triste, sauf que ça ne l’était pas. J’étais différente, et tant que cette différence ne dérangeait pas mon interlocuteur, alors ça m’allait. Il fallait que j’apprenne à penser moins vite et parler moins vite aussi, faire le tri et prendre le temps de détailler chacun de mes propos, afin de m’assurer de n’induire personne en erreur. Je le savais, on me le répétait souvent, et je m’y efforçais. Sauf que, parfois, comme là, mon enthousiasme prenait le dessus, et j’oubliais de replacer le filtre. « J’ai absolument rien compris !  Vas-y, rembobine. Qu’est-ce que j’aurais plus pour moi ? Pourquoi je devrais être gourmand ? » « Pour le chocolat. » je répondais en fronçant les sourcils. C’était évident, non ? De quoi d’autre voudrait-il être gourmand ? À part de Kouglof, évidemment. Mais puisque je n’en avais pas dans mon sac... Et c’était moi la bizarre ? Il réclamait un kouglof que je n’avais pas... Enfin, je ne voyais pas trop ce qu’il pouvait vouloir d’autre, en fait. « T’es étrange, quand même, Presque-presque. » je lui affirmais en prononçant ‘étronge’ au lieu d’ ‘étrange’. Mais ce n’était qu’un détail. « Qu’est-ce que tu n’as pas compris d’autres ? Je devais aller regarder Harry Potter chez mon presque-frère, sauf qu’il n’est pas là, pour une raison que j’ignore, et comme j’ai pas la clef de leur appartement, et que j’ai pas pensé à rentrer son numéro de téléphone dans mon portable, je te propose d’aller dans ce café que tu aimes bien, où tu pourras manger les chocolats tout seul, sans avoir à partager. » Bon, pour les films ça s’avérait un peu plus compliqué, mais j’étais prête à lui promettre de les voir avec lui plus tard, pour par qu’il soit trop frustré. Ce que je pourrais comprendre. En attendant... « On peut y aller ? Je me pèle le cul. » j’annonçais, très naturellement, un sourire d’excuse aux lèvres. Parce que oui, on m’avait appris cette expression comme quelque chose de très usuel et pas du tout vulgaire. Ma naïveté me perdra, un jour. « Oh, au fait, je suis Vassilissa Ebba Bassyrov Alinovitch, la demi-soeur de Nastazià. » Des fois qu'il n'ait pas compris ça non plus. Mais dans ce cas, ça m'embêterait, ça voudrait dire qu'il invitait vraiment n'importe qui dans la rue.

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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptySam 22 Nov - 18:05

Run baby, run
Ebba & Esteban


Depuis qu’il avait croisé Ebba, Esteban avait la vague impression de se trouver en face d’un véritable OVNI. Jamais auparavant il n’avait eu l’occasion de côtoyer une fille aussi… étrange et pourtant, il avait rencontré un certain nombre de cas désespérés depuis qu’il était à New-York. Mais avec Ebba, c’était différent. Elle était bizarre, certes, mais cela la rendait affreusement attachante, voire même attendrissante. Sans même le vouloir ou s’en rendre compte, elle semblait capable de rendre le sourire à n’importe qui, quelles que soient les circonstances. Seulement voilà, aussi craquante soit-elle, elle n’en restait pas moins difficile à suivre et après avoir tenté à plusieurs reprises de comprendre où elle voulait en venir, Esteban capitula en lui demandant de plus amples explications. Bien sûr, il n’avait pas l’intention de la vexer et fut d’ailleurs soulagé lorsqu’elle avoua avoir l’habitude de ce genre de réflexions. Mais la jeune femme sembla tout de même un peu surprise, et ne se priva pas de le lui faire savoir en déclarant : « T’es étrange, quand même, Presque-presque. » avec une prononciation bien particulière, reflétant tout  fait son accent russe qui prenait visiblement souvent le dessus. En l’entendant, Esteban fronça les sourcils mais n’eut pas le temps de continuer que déjà, Ebba reprenait : « Qu’est-ce que tu n’as pas compris d’autres ? Je devais aller regarder Harry Potter chez mon presque-frère, sauf qu’il n’est pas là, pour une raison que j’ignore, et comme j’ai pas la clef de leur appartement, et que j’ai pas pensé à rentrer son numéro de téléphone dans mon portable, je te propose d’aller dans ce café que tu aimes bien, où tu pourras manger les chocolats tout seul, sans avoir à partager. » expliqua-t-elle, éclairant soudain la lanterne du colombien qui acquiesça comme pour lui prouver qu’il avait enfin raccroché. Et alors qu’elle exprimait avec plus ou moins de tact son désir d’aller se mettre au chaud, Ebba se présenta de nouveau, de manière plus solennelle cette fois. Tout sourire, Esteban lui tendit alors la main en précisant : « Oui, ça je crois que j’avais saisi… Mais… au cas où, je suis Esteban Santos, le… euh… l’ami ? de Nasta. » Esteban avait un peu de mal à qualifier cette relation qu’il entretenait avec la jeune russe, et pour cause : l’un comme l’autre n’avait jamais ressenti ni l’envie ni le besoin de mettre un nom sur ce qu’ils vivaient, préférant laisser faire les choses sans se prendre la tête avec un quelconque engagement . Le colombien se retrouvait d’ailleurs un peu gêné devant Ebba, mais pour passer à autre chose, il décida de revenir sur un détail qui le turlupinait depuis quelques minutes déjà. « Et euh… donc… je dois comprendre que mon surnom c’est… Presque-Presque ? Je peux savoir pourquoi ou c’est un secret ? » questionna-t-il en bifurquant pour prendre la direction du café dont il lui avait parlé et qui se trouvait désormais juste devant eux. « C’est là, tu vas voir c’est très sympa. » annonça-t-il en ouvrant la porte de l’établissement avant de s’écarter. « Après toi… »
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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyDim 23 Nov - 0:59

Ebba + Esteban
Run baby, run
Il était gentil, serviable, souriant, grand, et vraiment très beau, mais il comprenait vraiment pas très vite. Je n’allais pas lui en vouloir, on ne pouvait pas avoir toutes les qualités, et surtout, je ne doutais pas que, si nous étions amenés à nous fréquenter plus souvent, il finirait par se faire à mon esprit tordu et à me comprendre plus facilement. C’était le cas d’Islay, de Daniil, et de plus en plus de Nastazià aussi. J’avais bon espoir, ça viendrait. Il suffisait d’apprendre ma manière de raisonner pour obtenir la traduction instantanée. En attendant, il me tendait la main pour se présenter à nouveau. « Oui, ça je crois que j’avais saisi… Mais… au cas où, je suis Esteban Santos, le… euh… l’ami ? de Nasta. » Heu... Ok, j’étais différente, mais j’étais pas complètement stupide non plus. « Je sais qui tu es. » je lui affirmais tout de même en tapant dans cette main qu’il me tendait toujours. Un peu basse, d’ailleurs, la main, pour un high five. Du coup, j’attrapais son poignet pour lui relever le bras, et taper à nouveau, histoire de lui montrer comment il fallait faire. « C’est mieux. » je le félicitais, bien qu’il n’ait rien fait à part se laisser faire, justement. Mais j’étais pédagogue, et j’avais appris à toujours féliciter mes petites danseuses, même pour pas grand chose. Le monde était trop dur, je voulais n’être que douceur. « Et euh… donc… je dois comprendre que mon surnom c’est… Presque-Presque ? Je peux savoir pourquoi ou c’est un secret ? » Je le suivais, tournant où il tournait, traversant lorsqu’il traversait, cavalant légèrement pour me maintenir à sa hauteur. « Un secret ? Je suis nulle pour les secrets. Tu crois que c’est un secret ? » Oui, d’accord, c’était mon surnom, mais c’était le ‘Presque’ de Nastazià, mais peut-être qu’il ne le savait pas ? Sur le moment, je n’y songeais pas, et lui répondais machinalement que : « T’es le presque-amoureux de ma presque soeur, donc t’es mon presque-presque-beau-demi-frère-par-alliance-inexistante-puisque-en-dehors-des-liens-du-mariage. Presque-presque, c’est plus court. Non ? » Si. « C’était un secret ? » Peut-être. « Je suis nulle en secret. » C’était une évidence. Ma lamentation à peine achevée, il me désigna le café dont il parlait, avant de m’en maintenir la porte ouverte. « Après toi… » Galant avec ça ! À moins que ce ne soit de la drague ? Selon moi, non, mais puisque j’étais aussi nulle pour ça... Il faudrait que je lui demande. C’était bien trop subtil pour moi, tout ça. J’aurais pu simplement me dire qu’il s’agissait du chéri de ma soeur et que, par conséquent, il n’y avait pas lieu qu’il me drague, mais les us et coutumes des autres, me dépassaient très souvent. « Tu crois qu’ils acceptent les chiens ? » Ca c’était une bonne question, surtout dans ce coin de Manhattan. « Enfin, les vrais chiens. » je rectifiais en avisant un chihuahua en robe rose, que sa maîtresse nourrissait à la fourchette. J’allais partir du principe que oui, et le suivais pour m’installer à la table qu’il venait de nous trouver. L’ambiance était typiquement américaine, rien à voir avec ce qu’on pouvait trouver en Russie ou en France. Les chaises avaient été remplacées par des fauteuils club bien larges et confortables, les tables s’avéraient basse, les murs de briques étaient décorés de photos en noir et blanc de familles et visages souriants, donnant au tout des faux-airs de salon. Sans les serveurs, le comptoir central proposant ses gourmandises, et la myriade d’autres clients, on aurait pu se croire chez nous, enfin chez lui ou chez moi, pas ‘chez nous’. Si bien que j’autorisais mon chien à sortir du sac à main, pour le poser sur mes cuisses. Moins d’une seconde plus tard, il se roulait en boule entre mon flanc et le cuir d’un accoudoir, la truffe glissée dans mon dos, avec seulement le cul ressortant, et sa queue fouettant l’air. Il avait l’air content, lui. « Alors, Presque-presque... » Je commençais, m’apprêtant à lui demander ce qu’il voulait savoir sur moi, puisque nous étions là pour faire connaissance, mais le serveur m’interrompit en se précipitant pour prendre notre commande. Je demandais un grand café latte, et profitait de le laisser passer sa propre commande pour m’interroger sur ce que je pourrais bien lui apprendre sur moi. Quelles étaient mes particularités ? Qu’est-ce qui pouvait être suffisamment intéressant ? Ou différent ? « Je suis très flexible. » je lançais, alors, subitement, après le départ du serveur, tout en entortillant la queue de mon chiot autour de mon index. « Et j’ai une paire de côtes supplémentaires. Ça me fait un long buste, et me permet des mouvements que les autres danseuses peuvent pas faire. En vrai, je m’appelle Vassilissa, mais ma mère m’appelait toujours Ebba. J’ai rencontré une acrobate, et je lui ai appris à voler. J’ai rencontré un footballeur aussi, et je crois qu’il me drague, mais je suis pas sûre. Mon meilleur ami est écossais. Mon chien s’appelle Yoshi à cause de Yoshi, parce que c’est Yoshi qui a choisi son prénom, vu qu’ils ont les mêmes yeux, mais pour moins de confusion, je l’appelle Connard. Yoshi, hein, pas Yoshi. Et toi, tu me dragues ? » J’avais énoncé tout ça très calmement, sans jamais varier d’émotion ou perdre mon sourire. Et j’allais m’arrêter là pour le laisser répondre, avant de réaliser que ma dernière question nécessitait probablement quelques explications. Il parlait pas encore le ebbien, Presque-presque. « Je pense pas que tu me dragues, je pense jamais qu’on me drague. Mais il paraît que je le vois jamais, et à en croire les autres, je me ferais draguer tout le temps. J’en doute fortement, ce serait très étrange. » Essentiellement parce que j’étais quelconque, souvent invisible et parfois trop bizarre. « Tu veux voir mon lama ? » Oups, j’avais encore pensé trop vite. Pourtant, dans ma tête, le lien était évident : Presque-presque ne pouvait pas me draguer, il n’avait pas le droit, parce qu’il était peut-être le ‘presque’ dans les mots, mais dans les faits, il était quand même le fond d’écran du portable de Nastazià, celui qu’elle m’avait montré. Et le mien, c’était un lama. Mon fond d’écran. D’où ma question. Logique, non ?

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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyDim 30 Nov - 16:16

Run baby, run
Ebba & Esteban


Une fois la seconde salve de présentations passée, et un high five en bonne et due forme effectué, Ebba et Esteban se dirigèrent donc vers le café dont il lui avait parlé un peu plus tôt. Et histoire d’entretenir une conversation le long du chemin, le colombien chercha à savoir d’où lui venait cet étrange surnom qu’elle lui donnait depuis toute à l’heure, et sur lequel il ne parvenait pas à coller la moindre signification. Pourtant, à en croire l’expression de sa voisine, il n’y avait rien de plus évident. « T’es le presque-amoureux de ma presque sœur, donc t’es mon presque-presque-beau-demi-frère-par-alliance-inexistante-puisque-en-dehors-des-liens-du-mariage. Presque-presque, c’est plus court. Non ? » déblatéra-t-elle, tout en s’interrogeant à plusieurs reprises sur le fait que cet aveu puisse constituer un secret. De son côté, Esteban haussa les épaules d’un faux air sérieux dont la crédibilité était mise à mal par le début de sourire qui pointait au coin de ses lèvres. Visiblement, Nastazià n’avait pas été plus douée que lui pour définir la relation qui les liait lorsqu’elle avait tenté de l’expliquer à sa sœur. « Ouais, ça se tient… Je comprends mieux. Du coup, toi aussi tu es ma Presque-Presque… ça fait beaucoup de presque… » observa-t-il en faisant mine de réfléchir, avant de lâcher un bref soupir et de conclure : « Mais ça me va ! »

Une fois arrivés à destination, Esteban laissa entrer Ebba devant lui tout en effaçant ses craintes quand au fait que l’établissement accepte les chiens. « Oui, je suis déjà venu ici avec Gringo, il n’y a pas de problèmes. Je te présenterai Gringo un jour, je suis sûr qu’il s’entendra bien avec… lui. » déclara-t-il en ébouriffant les poils du chiot qu’Ebba tenait toujours dans son sac. S’engouffrant ensuite dans le café en question, Esteban fila s’installer autour d’une table en compagnie d’Ebba qui en profita pour libérer son fauve qui s’installa plus ou moins confortablement sur le même fauteuil que sa maitresse. Très vite, un serveur vint prendre leurs commandes respectives et après avoir demandé un simple expresso, le jeune homme reporta son attention sur Ebba qui entamait déjà un long monologue, visant apparemment à se présenter avec un peu plus de détails. Et quels détails ! Esteban apprit en effet un tas de choses sur elle et sur son chien, même si ce n‘était pas forcément ce à quoi il s’était attendu. Une fois de plus, il ne put que sourire devant l’attitude tellement décalée de son interlocutrice, jusqu’au moment où elle le soupçonna de la draguer. Là, les yeux du colombien s’écarquillèrent alors que la jeune femme continuait comme si elle n’avait rien remarqué : « Je pense pas que tu me dragues, je pense jamais qu’on me drague. Mais il paraît que je le vois jamais, et à en croire les autres, je me ferais draguer tout le temps. J’en doute fortement, ce serait très étrange. » Acquiesçant sans tarder, Esteban répondit : « Ce serait étrange oui ! Mais rassure-toi, j’ai pas du tout l’intention de te draguer ! Enfin, je veux bien croire qu’un tas d’autres garçons le fassent ! Mais moi, j’ai Nasta… Et puis même si je voulais le faire, elle me tuerait probablement au premier essai ! » déclara-t-il en s’efforçant une nouvelle fois de rester sérieux et en hchant la tête pour appuyer ses propos. « Tu veux voir mon lama ? » Quoi ? Pourquoi parlait-elle de lama tout à coup ? Est-ce qu’il avait encore loupé un épisode ? Lui qui ‘apprêtait à se présenter comme elle l’avait fait, il se retrouvait de nouveau un peu interdit, pas certain de la marche à suivre.  « Euh… hein ? Un lama ? T’as un lama ?! » questionna-t-il sans trop savoir où cela le mènerait. « C’est moi qui te fais penser à un lama ?! »
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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyLun 1 Déc - 21:40

Ebba + Esteban
Run baby, run
 « Ouais, ça se tient… Je comprends mieux. Du coup, toi aussi tu es ma Presque-Presque… ça fait beaucoup de presque… » Bah oui, c’était l’évidence même ! L’était bizarre parfois, GI Joe. Si ça allait dans un sens, ça allait forcément dans l’autre, puisqu’il n’y avait pas de genre. Ni féminin, ni masculin, c’était mixte. Évidemment, il aurait été utile de préciser que si j’étais la presque soeur de sa presque copine, je n’étais pas, en revanche, la presque copine de sa presque soeur. Bah oui, ça pouvait porter à confusion tout de même. « Mais ça me va ! » Tant mieux, je n’avais pas eu l’intention d’en changer, alors autant que ça lui aille. En attendant, il me conduisait dans un café qui fleurait bon le chaud. Café chaud, thé chaud, pain chaud. Absolument tout ce qu’un new-yorkais pouvait rechercher en cette période réfrigérante. Enfin, réfrigérante pour eux, parce que selon mon thermomètre interne, c’était le printemps pour moi. Une question légitime se posa lorsque je sentais ma boule de poil remuer contre moi. Est-ce qu’il acceptait les chiens ? « Oui, je suis déjà venu ici avec Gringo, il n’y a pas de problèmes. Je te présenterai Gringo un jour, je suis sûr qu’il s’entendra bien avec… lui. » Gringo ? Est-ce qu’il s’agissait de son chien ? Il avait un chien ? Il avait pas une tête à avoir un chien. Il avait une tête à avoir un loup, ou un puma... Ou un serpent. Oui, je le voyais bien avec un boa albinos autour du cou. Je sais pas pourquoi. « Gringo, c’est un chien ou un serpent ? » je lui demandais, alors, logiquement, tout en le suivant vers la table qu’il nous avait repéré. Cela dit, j’étais pas vraiment sûre qu’un serpent s’entende bien avec... lui. Lui qui avait un prénom d’ailleurs, ou plutôt deux. Chose que je lui apprenais, une fois installés, en me voulant le plus descriptive possible. Il voulait faire connaissance, et puisque personnage n’avait encore jamais eut cette requête à mon propos, je tâchais de ratisser large. J’avais vingt-trois ans, donc vingt-trois de vécu. C’était difficile de résumer vingt-trois années en quelques minutes. J’en profitais même pour lui demander s’il me draguait. Bien sûr, je n’y croyais pas, mais puisque je n’y croyais jamais, j’avais pris l’habitude de me renseigner à chaque fois, désormais. Et je continuerais de le faire jusqu’à ce que quelqu’un m’explique qu’il ne valait mieux pas le faire. Il eut l’air surpris, mais ne s’énerva pas. Bon point pour lui. « Ce serait étrange oui ! Mais rassure-toi, j’ai pas du tout l’intention de te draguer ! Enfin, je veux bien croire qu’un tas d’autres garçons le fassent ! Mais moi, j’ai Nasta… Et puis même si je voulais le faire, elle me tuerait probablement au premier essai ! » Ha, il était d’accord, c’était étrange qu’on me drague ? Non, puisqu’il poursuivit en expliquant qu’il croyait possible qu’un tas de garçons le fassent. Ok, je ne comprenais plus rien. « Non, c’est Solanà la tueuse. Nastazià s’auto-détruirait mais t’épargnerait. » j’énonçais très calmement, très normalement, consciente d’exposer une vérité, mais pas réellement consciente de la gravité de cette vérité. J’avais cette capacité à cerner relativement rapidement les gens, et sans dire que je connaissais Nastazià par coeur, je comprenais son mode de fonctionnement. Elle n’était pas du genre à reprocher aux autres, plutôt de celui de se reprocher les choses à elle-même. Elle était trop douce et aimante pour faire le moindre mal à Esteban, même si ce dernier lui en occasionnait énormément. Peut-être que j’aurais du garder ça pour moi, mais puisque je n’avais pas de filtre et que ma franchise s’avérait définitivement trop vaste... Et puis il l’aimait, il la connaissait, je ne lui apprenais rien, pas vrai ? Ils avaient beau ne pas trouver les mots, les sourires et les regards fuyant lorsqu’ils évoquaient l’autre, parlaient d’eux-mêmes. Sans compter que Nastazià avait Presque-Presque en fond d’écran de son portable. Ce qui me donna envie de lui montrer le mien. « Euh… hein ? Un lama ? T’as un lama ?! » J’hochais la tête. Evidemment que j’avais un lama, sinon pourquoi lui proposer de le lui montrer. J’en tirais mon portable de mon sac pour le lui tendre. Ainsi, il pourrait voir mon lama, celui avec lequel je posais lors d’une voyage en Amérique du Sud. « Il est pas vraiment à moi, on ne s’est vu qu’une seule fois. Mais j’aime me dire qu’il pense encore à moi, parfois. Tu crois que ça a de la mémoire, un lama ? » Pour ce que j’en savais, c’était peut-être comme les poissons rouges. « C’est moi qui te fais penser à un lama ?! » Quoi ? Non. Pourquoi ? Est-ce qu’il pensait avoir une tête de lama ? Venais-je de faire une gaffe ? Avais-je mis le doigt sur un complexe remontant à l’enfance ? « Tu ressembles pas du tout à un lama. » je lui affirmais, catégorique, déposant une main compatissante sur la sienne. Je me voulais rassurante et douce. Ça marchait ? « Je voulais juste te montrer mon fond d’écran puisque tu es celui de Nastazià, mais... En fait, en y repensant, c’est pas logique. Tu vas devoir me montrer le tien, maintenant, pour qu’on soit à égalité. » Ce qui n’avait pas plus de sens. « Ca fait combien de temps que vous vous connaissez, que vous vous fréquentez ? » je demandais, brusquement, très sérieuse, après un instant de silence. Je ne savais que ce que j’avais pu lire dans les journaux, et il ne s’y trouvait pas. Et puisque Nasta n’avait fait que me montrer sa photo. « Enfin, sauf si ça te dérange d’en parler, ce que je comprendrais parfaitement. » j’ajoutais en me rendant compte du caractère déplacé de ma question, tandis que le serveur revenait avec nos commandes.

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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyMar 16 Déc - 16:10

Run baby, run
Ebba & Esteban


Un serpent ? Pourquoi voulait-elle que Gringo soit un serpent ?! Sans cesser de sourire, Esteban secoua la tête tout en répondant : « C’est mon chien. Non pas que j’ai peur des serpents, mais je préfère rester classique ! » argumenta-t-il  tout en traversant la salle jusqu’à leur dégoter la table idéale autour de laquelle s’installer. S’ensuivit une conversation toute aussi étrange que les précédentes, à croire qu’il ne pouvait en être autrement lorsqu’on se risquait à discuter avec Ebba. Mais cela ne dérangeait pas le moins du monde le colombien, bien au contraire. « Non, c’est Solanà la tueuse. Nastazià s’auto-détruirait mais t’épargnerait. » répondit la jeune femme lorsqu’il lui parla des conséquences d’une éventuelle relation en dehors de celle qui le liait à Nastazià . Et sur ce coup, il fut contraint de hocher la tête tant il partageait l’avis de sa presque-belle-sœur. Elle ne connaissait pas ses sœurs depuis si longtemps que ça, mais en était visiblement venue aux mêmes conclusions qu’Esteban concernant leurs personnalités respectives.

Continuant ensuite sur sa lancée d’idées loufoques, Ebba évoqua l’existence d’un lama qui éveilla la curiosité et l’amusement de son interlocuteur. Sans tarder, ce dernier tenta de se renseigner sur l’animal qu’elle s’empressa de lui montrer en photo sur son téléphone. « Il est pas vraiment à moi, on ne s’est vu qu’une seule fois. Mais j’aime me dire qu’il pense encore à moi, parfois. Tu crois que ça a de la mémoire, un lama ? » questionna-t-elle devant un Esteban incrédule qui arqua un sourcil en faisant mine de réfléchir, avant de répondre : « Oui oui, surement… Enfin, lama ou pas, on n’oublie pas une fille comme toi à mon avis ! » ajouta-t-il en riant, et en faisant plus ou moins subtilement référence à la personnalité un brin à part d’Ebba. Puis, se voulant visiblement rassurante, la jeune femme rassura Esteban sur le fait qu’il n’avait rien de commun avec un lama, et expliqua tout en déposa sa main sur celle du colombien : « Je voulais juste te montrer mon fond d’écran puisque tu es celui de Nastazià, mais... En fait, en y repensant, c’est pas logique. Tu vas devoir me montrer le tien, maintenant, pour qu’on soit à égalité. » Haussant es épaules, le jeune homme s’exécuta sans broncher et dégaina à son tour son téléphone qu’il tendit à sa voisine, pour qu’elle puisse admirer… Gringo. Esteban n’avait en effet pas vraiment prit le temps de changer de fond d’écran depuis des lustres, et même s’il possédait des dizaines de photos de Nastazià, elle n’avait pas encore l’honneur d’orner l’écran d’accueil de son téléphone. « Non, c’est pas ta sœur… c’est un truc de filles de mettre sa moitié en fond d’écran non ? » tenta-t-il de se justifier avec un petit sourire, avant de reprendre : « Bref, en tous cas le voilà ! Je te présente Gringo ! Il est moche hein ? » plaisanta-t-il, bien conscient (et même plutôt fier) de ne pas avoir le chien le plus mignon du monde.

Et alors qu’ils n’en avaient jusqu’ici pas vraiment parlé, Ebba décida d’aborder le sujet du pseudo-couple qu’Esteban formait avec sa sœur. Même s’il n’avait absolument pas l’habitude d’en parler ni même de s’étaler sur ce dont était faite sa vie, le colombien se prêta néanmoins volontiers au jeu. « Non, non, ça ne me dérange pas du tout. Bon… j’avoue que j’ai pas trop l’habitude de parler de tout ça, mais ça ne me dérange pas. » affirma-t-il pour la rassurer, avant de poursuivre : « Ca fait quelques mois qu’on se connait. En fait, elle m’a appelé un soir où sa machine à laver avait rendu l’âme pour que je vienne la réparer. C’est comme ça qu’on s’est rencontrés. Et… bref, je te passe les détails. Disons qu’on s’est plutôt bien entendus… » expliqua-t-il en levant légèrement les yeux au ciel sans pouvoir empêcher un petit sourire d’étirer ses lèvres. Il attrapa ensuite la tasse que le serveur avait posé devant lui, et avala une gorgée de café avant de reprendre : « Mais bon… voilà, on passe beaucoup de temps ensemble, mais il n’y a rien de vraiment officiel. J’veux dire… on n’a pas vraiment mis de mot sur… ça. » tenta-t-il d’expliquer, prouvant une nouvelle fois à Ebba que la situation était loin d’être claire. Puis, par curiosité, mais aussi parce qu’il référait parler des autres plutôt que de lui, Esteban demanda : « Et… j’ai le droit de te demander ce qu’elle t’a dit à propos de moi ? Enfin, si elle t’a parlé de moi… »
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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyMar 16 Déc - 21:01

Ebba + Esteban
Run baby, run
 « C’est mon chien. Non pas que j’ai peur des serpents, mais je préfère rester classique ! » Classique ? À quel point classique ? Est-ce qu’il avait un caniche ? Un bichon ? J’étais en train de me le représenter avec un caniche. L’image était assez dérangeante. J’aurais préféré un serpent. Ou un lama, tiens ! Un lama ça en imposait un peu plus, ça ne manquait pas d’originalité. Un lama comme le mien. Comme celui que je lui présentais via mon fond d’écran. Techniquement ce n’était pas réellement le mien, juste une rencontre, mais il ne m’avait craché dessus et, d’après les locaux, c’était plutôt un signe d’affection à mon encontre. Cela dit, je n’étais pas certaine qu’il se souvienne de moi, ou qu’il se souvienne tout court. Est-ce que ça avait au moins de la mémoire, ces bestiaux ? « Oui oui, surement… Enfin, lama ou pas, on n’oublie pas une fille comme toi à mon avis ! » Ha oui ? J’en fronçais les sourcils de perplexité. « Pourquoi ? » A moins que... « C’est à cause de mes cheveux ? » C’était forcément à cause de mes cheveux, c’était toujours à cause de mes cheveux, comme s’ils étaient une sorte de balise GPS permettant au monde entier de me repérer n’importe où, n’importe quand. « Tu penses que je devrais me teindre en brune ? » je l’interrogeais avant de devoir me retrouver à le rassurer quant à sa ressemblance physique avec un lama. Et après c’était moi la bizarre ?! Non, il ne ressemblait pas à un lama, c’est juste que... Okay, c’était pas logique. Je pensais que c’était logique, que j’étais en train de rétablir une sorte d’équilibre, mais ce n’était pas le cas. Et si je voulais qu’on soit réellement à égalité, il devait me montrer son fond d’écran, maintenant. Comme ça tout le monde aurait vu le fond d’écran de tout le monde. Je ne savais pas vraiment ce que ça allait nous apporter, aux uns et aux autres, mais sur le moment, ça semblait the right thing to do. Et puis, ça n’avait pas vraiment l’air de le déranger, puisqu’il me tendit rapidement son portable pour que je vois par moi-même. Oh, un chien ! « C’est pas un caniche ! » j’exultais, rassurée. « Non, c’est pas ta sœur… c’est un truc de filles de mettre sa moitié en fond d’écran non ? » Hein ? C’était pas un caniche, ma soeur. Si ? Pour ce que j’en savais, c’était peut-être un petit mot doux qu’ils utilisaient entre eux. « T’es sa moitié ? » Voilà qui était tout aussi surprenant que le caniche. Je ne comprenais pas trop ce mot. Enfin, si, je savais ce que ça voulait dire, une moitié de quelque chose, mais comment on pouvait être la moitié de quelqu’un ? Ou alors ça avait quelque chose à voir avec le fait de se sentir entier en présence de quelqu’un ? J’avais bien du mal avec les expressions américaines, et plus encore lorsqu’il s’agissait de décrire une relation qu’eux-mêmes ne semblaient pas vraiment aptes à décrire. « Bref, en tous cas le voilà ! Je te présente Gringo ! Il est moche hein ? » Un Gringo que je ne lâchais pas des yeux, un sourire niais probablement accroché à mes lèvres. « Il est troooooooop choupiiiiiiiiiiii ! » je m’exclamais, sans tenir compte de ce qu’il venait de dire. Il était vraiment trop beau son chien, avec sa bonne bouille et sa langue pendouillante. J’avais juste envie de prendre ses babines pour les transformer en ailes et puis lui faire un gros câlin aussi. Lui faire des papouilles sur le ventre, et lui grattouiller le cou. Oui, j’avais un problème avec les animaux, je les aimais vraiment trop. Du coup, dans un raclement de gorge, je décidais de revenir à un sujet plus sérieux, celui de la relation qu’il entretenait avec Nastazià. Enfin, si ça ne le dérangeait pas d’en parler, évidemment. « Non, non, ça ne me dérange pas du tout. Bon… j’avoue que j’ai pas trop l’habitude de parler de tout ça, mais ça ne me dérange pas. » Oui, ça, j’avais compris. À la manière dont, l’un comme l’autre, s’avéraient incapable de s’exprimer sur le sujet, ils devaient pas souvent l’évoquer. « Ca fait quelques mois qu’on se connait. En fait, elle m’a appelé un soir où sa machine à laver avait rendu l’âme pour que je vienne la réparer. C’est comme ça qu’on s’est rencontrés. Et… bref, je te passe les détails. Disons qu’on s’est plutôt bien entendus… » « Bien entendus ? » je répétais sans comprendre. Moi je m’entendais avec beaucoup de monde, sans pour autant.... Ooooooh ! Oooh ? Il parlait de sexe ? « Ooooh... D’accord. » j’acquiesçais avant même qu’il ait eu besoin de préciser. « Mais bon… voilà, on passe beaucoup de temps ensemble, mais il n’y a rien de vraiment officiel. J’veux dire… on n’a pas vraiment mis de mot sur… ça. » Pourquoi ? « Pourquoi ? » oui, j’étais une fille comme ça, posant immédiatement les questions que j’avais en tête. « T’as dit ‘moitié’ tout à l’heure, c’est que tu arrives a posé des mots spontanément.  Même si je sais pas trop ce que ça veut dire, ça a l’air sérieux comme dénomination, non ? » Et d’ailleurs, c’était obligatoire d’avoir sa moitié en fond d’écran quand on est une fille ? Parce que moi, j’avais un lama, quoi. « Et… j’ai le droit de te demander ce qu’elle t’a dit à propos de moi ? Enfin, si elle t’a parlé de moi… » Oui, il avait le droit, c’est d’ailleurs ce que je lui signifiais en hochant de la tête, manquant me prendre la paille de ma boisson dans le nez. Seulement... « Elle ne m’a pas dit grand chose. » j’expliquais en déplaçant la paille sur le côté avant de boire. C’était dangereux ces choses-là. « Je crois qu’on était en train d’évoquer mon absence de sexualité lorsqu’elle m’a montré son fond d’écran, en te désignant comme son presque... Presque je sais plus trop ce qu’elle a dit. Petit ami, peut-être ? » Ou petit copain ? Amoureux ? Je ne me souvenais plus exactement ce qu’elle avait dit, juste de la traduction que j’en avais faite. « Tu sais, elle ne posera jamais de définition sur ce que vous vivez, parce qu’elle a peur des définitions qu’elle a déjà posé auparavant. Alors, il faut que tu le fasses toi, faut que tu lui affirmes ce qu’elle est. Mais tu dois pas le faire avant d’être absolument sûr de pouvoir tenir ta propre définition, parce que... Si elle ne le fait pas, c’est pour ne pas être déçue, à nouveau. La déçois pas, c’est important. » j’expliquais, calmement, d’une voix un peu faible, d’ailleurs. Je parlais toujours comme ça, faiblement. Je doutais, souvent, que ce que j’avais a dire mérite réellement d’être exprimé de manière plus forte. « J’sais pas vraiment si c’est mon rôle de te dire ça, je débute dans celui de soeur... » je m’excusais, par avance, en haussant les épaules. « Et toi ? T’as des frères et soeurs ? Tu pourrais me conseiller sur ce que je peux et ce que je ne peux pas faire ? » J’avais été fille unique toute ma vie. Désormais, j’étais la petite dernière d’une fratrie de quatre. Ça changeait radicalement ma conception de mon moi profond, non ?  

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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyDim 21 Déc - 17:34

Run baby, run
Ebba & Esteban


Il ne la connaissait même pas depuis une heure mais déjà, Esteban avait le sentiment qu’Ebba avait quelque chose de special. Dans son caractère, sa façon d’être, ses manières ou sa façon de parler… A vrai dire, le colombien n’était pas encore parvenu à mettre le doigt sur ce qui la rendait si particulière mais une chose était sûre : cette fille était inoubliable. Pourtant, elle sembla pour le moins surprise lorsqu’Esteban le lui avoua, et mit immédiatement la faute sur ses cheveux blonds comme les blés, demandant même au jeune homme s’il valait mieux qu’elle se les teigne en brun. « Non non, t’es très bien comme ça ! Et puis quelle qu’en soit la raison, c’est plutôt un compliment d’être inoubliable ! Ne change rien… » affirma-t-il, sans pour autant s’étendre sur les raisons de cette réflexion qu’il venait de lui faire. Puis, la conversation dévia finalement sur le fond d’écran du jeune homme et donc sur Gringo, qui suscita un certain enthousiasme chez Ebba, visiblement émerveillée par ‘animal qui ne payait pourtant pas de mine. Mais cet enthousiasme débordant permit au moins à Esteban d’éluder facilement la question de sa « moitié » qu’il avait évoquée sans vraiment le vouloir.

Pourtant, Ebba ne tarda pas à en revenir à sa sœur, ou plutôt à la manière dont elle avait rencontré Esteban. Leur rencontre n’avait absolument rien de romantique ni même de poétique, mais le colombien ne rechigna pas à en parler à Ebba. Dans un premier temps, elle ne sembla pas vraiment saisir le sens de ses paroles, mais réalisa finalement où il voulait en venir sans qu’il n’ait besoin d’enter dans les détails. « T’as dit ‘moitié’ tout à l’heure, c’est que tu arrives à poser des mots spontanément.  Même si je sais pas trop ce que ça veut dire, ça a l’air sérieux comme dénomination, non ? » questionna Ebba lorsqu’Esteban évoqua ses difficultés à mettre des mots sur la relation qu’il entretenait avec Nastazià. Un peu gêné, il se contenta de hausser les épaules en affichant une petite moue sceptique. A vrai dire il n’en avait pas la moindre idée, et accueillit avec un petit soulagement les conseils qu’Ebba ne tarda pas à lui prodiguer. Certes, il précisa aussi qu’elle débutait dans son rôle de petite sœur mais étrangement, Esteban se trouva rassuré. Soudain, il voyait en cette fille un soutien face à toutes les interrogations qui peuplaient son esprit depuis des lustres. Elle  n’était peut-être pas la meilleure personne pour cela, mais il se sentait particulièrement en confiance avec Ebba, et acquiesça donc sagement lorsqu’elle lui demanda de ne pas décevoir Nastazià.

« Et toi ? T’as des frères et soeurs ? Tu pourrais me conseiller sur ce que je peux et ce que je ne peux pas faire ? » Sans le savoir, Ebba aborda tout à coup un sujet plus que délicat pour Esteban. D’ailleurs, son premier réflexe fut de baisser la tête pour fuir le regard de sa voisine en lâchant un bref soupir. Il ferma ensuite les yeux quelques instants, comme pour se donner un peu de courage, puis les releva vers Ebba en expliquant : « J’ai une sœur, oui. Mais… on a été séparés il y a quelques années et… je ne l’ai pas revue depuis. » avoua-t-il douloureusement, tentant en vain de ne pas montrer à quel point le fait d’évoquer Luisa le touchait. « Je la cherche encore. Je suis sûr que je finirai par la retrouver. ajouta-t-il un peu comme s’il se parlait à lui-même, avant de conclure en haussant les épaules : « Donc j’ai bien peur de ne pas pouvoir te conseiller sur ce point-là… Enfin, on pourra toujours essayer si tu as un doute ! Mais je ne te promet rien… »
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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyLun 22 Déc - 3:44

Ebba + Esteban
Run baby, run
 « Non non, t’es très bien comme ça ! Et puis quelle qu’en soit la raison, c’est plutôt un compliment d’être inoubliable ! Ne change rien… » Je demeurais perplexe, tout de même. Pas quant à la teneur de ce qu’il venait de dire, mais plutôt concernant ce qu’Islay aurait à dire de ce qu’il venait de dire à mon propos. J’y comprenais rien, aux hommes, moi, mais à en croire mon ami, j’étais trop naïve, et un compliment n’était jamais juste un compliment. Il y avait toujours quelque chose derrière. Une attente, un désir, une expectation. Et plus le compliment était gros, plus l’attente était importante. Il m’avait dit de me méfier des gros compliments. Alors, inoubliable, c’était gros comment, comme compliment ? Cela dit, c’était lui qui le définissait comme compliment, parce que moi, j’étais pas sûre d’avoir très envie de m’enorgueillir du fait de ne pas pouvoir être oubliée. J’aimais plutôt la discrétion, passer inaperçue, me faire toute petite. Alors, son compliment sonnait plus comme un défaut qu’une qualité, à mes yeux. Est-ce qu’il espérait me faire peur pour obtenir quelque chose de moi ? Oh seigneur ! Pourquoi fallait-il que je m’y connaisse aussi peu en être humain ? Si seulement j’étais née avec la capacité d’être normale, pour une fois, alors un simple café ne se serait pas transformé en triturage introspectif de cerveau. Cela dit, l’avantage d’être complètement à l’ouest, c’est qu’on pouvait faire dévier mon esprit très rapidement, en l’entrainant vers autre chose. En l’occurrence, là, son chien, Gringo, juste trop beau, et par extension, sa rencontre avec Nastazià. Oui, oui, cherchez pas, quelque part, tout était lié. Le chien au fond d’écran, le fond d’écran à Nastazià, et Nastazià à Esteban. Un Esteban qui ramait à définir sa relation, à y poser un nom. Pourtant, il l’avait déjà fait en qualifiant Nasta de ‘Moitié’, mais quand je lui en faisait prendre conscience, il ne semblait pas s’en extasier et, au contraire, affichait une moue perplexe. C’était quoi le problème, à la fin ? Il devait bien savoir ce qu’il ressentait pour elle, non ? J’essayais de démêler tout ça, malgré mon peu de connaissance dans le domaine, trouvant des excuses à la frileuse Nastazià, pas vraiment chanceuse dans ses relations, et poussant Esteban à s’en ouvrir à elle, au moins pour la rassurer, pour lui permettre de vivre tout ça pleinement, sans plus trop s’inquiéter de tout et de rien. Elle avait besoin de lui, elle avait besoin de pouvoir reconnaître qu’elle avait besoin de lui, donc elle avait besoin qu’il lui permette de reconnaître qu’elle avait besoin de lui. C’était pourtant pas compliqué, si ? Dans ma tête ça sonnait simple, mais peut-être était-ce parce que je ne le prononçais pas à voix haute ? Et puis, je reconnaissais devant lui que j’étais potentiellement nulle, pour ça, n’ayant aucune expérience dans le rôle de soeur. D’ailleurs, s’il avait des conseils à me donner, j’étais prête à les entendre. Mais lorsque j’évoquais l’existence d’une soeur ou d’un frère, Esteban se refermait immédiatement. J’étais pas très douée dans la communication verbale, mais question langage corporel, j’étais pro. Et son regard fuyant, ses épaules basses et rentrées, son cou ployé, ainsi que son soupir, ne trompaient personne. Du moins, pas moi. J’avais dit une bêtise ? « J’ai une sœur, oui. Mais… on a été séparés il y a quelques années et… je ne l’ai pas revue depuis. » Comment ça, séparés ? Et pourquoi ça lui faisait mal comme ça ? Parce qu’il avait mal, ça se voyait. C’était même tellement évident que je me demandais pourquoi quelqu’un, dans la salle, n’avait pas encore appelé le 911. « Je la cherche encore. Je suis sûr que je finirai par la retrouver. » Je... Je ne comprenais pas. Je cherchais son regard, mais ne le trouvais pas. Il s’exprimait sans me voir, comme observant par-delà moi, vers un écran connu de lui seul, projetant des images connues de lui seul également. « Donc j’ai bien peur de ne pas pouvoir te conseiller sur ce point-là… Enfin, on pourra toujours essayer si tu as un doute ! Mais je ne te promet rien… » C’était idiot, ce qu’il disait. Déjà parce qu’à partir du moment où il avait eu une soeur toute sa vie, même si elle n’était plus là maintenant, ça voulait dire qu’il s’y connaissait forcément. Mais surtout, pourquoi s’inquiétait-il de ça après ce qu’il venait de me dire ? Je fronçais les sourcils, mordais ma lèvre, regardais en l’air, hésitante, avant de me lancer après un moment de silence. « Tu la cherches où ? » Ma question était stupide, mon air affiché devait l’être tout autant, mais j’étais totalement perdue, tant dans ce qu’il venait de dire, rien n’avait de sens dans mon esprit. Il avait annoncé ça comme on explique qu’on a perdu ses clefs et qu’on les cherche à travers tous l’appartement. Perdre une personne c’était quand même un tantinet différent, non ? « Je suis désolée, j’aurais pas du poser cette question, ça ne me regarde pas... » surtout que ça avait l’air tellement douloureux. « Si tu as envie d’en parler ou de m’expliquer, je suis là. Et si t’as juste envie de pas l’évoquer du tout, je peux te montrer un tour que j’ai appris à Connard ? » je proposais en désignant du pouce mon chien. Un geste pas assez précis au vu de la tête affiché par le monsieur à la table d’à côté. « Non, pas vous, monsieur. Mon chien. Vous êtes pas Connard... Enfin, vous êtes peut-être un connard, mais vous n’êtes pas Connard, puisque Connard c’est mon chien. » Pourquoi il s’offusquait encore plus ? J’avais dit quelque chose de mal ? Peut-être. Pour le savoir, je me penchais vers Esteban, par-dessus la table, afin de l’interroger. « Ca veut dire quelque chose de bien précis, connard ? » je chuchotais, très sérieuse, avant de tenter un petit sourire en direction du courroucé. C’était bien un petit terme affectueux et mignon, hein ?

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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptySam 27 Déc - 18:53

Run baby, run
Ebba & Esteban


Sans vraiment le savoir, Ebba avait abordé un sujet plus que délicat pour Esteban en lui demandant s'il avait des frères et soeurs. Il aurait voulu faire comme si de rien n'était, cacher son malaise et répondre le plus simplement du monde, mais le colombien en était tout bonnement incapable. Le vide laissé par Luisa, la blessure toujours ouverte même après toutes ces années était bien trop douloureuse pour que le colombien feigne d'être heureux et totalement à l'aise avec ce sujet. Bien sûr, Ebba ne pouvait pas savoir, ni même comprendre qu'elle avait mis les pieds dans le plat… Et ce fut pour cette raison qu'Esteban tenta maladroitement d'en dire un peu plus sur sa soeur et sur cette histoire qui lui faisait si mal. Mais le jeune homme n'avait tellement pas l'habitude d'en parler qu'il n'était pas certain de livrer les bonnes informations à son interlocutrice, ni même de les lui livrer dans le bon ordre. D'ailleurs, cette dernière ne tarda pas à le questionner : « Tu la cherches où ? » Cette question, aussi innocente soit-elle, lui arracha un sourire amer. Vu sous cet angle, à travers les yeux d'Ebba, son histoire avait l'air si simple… mais malheureusement pour lui, elle ne l'était absolument pas. Et après avoir lâché un bref soupir, Esteban répondit : « Ici… ailleurs… » en restant assez évasif, alors qu'Ebba s'empressait de s'excuser en accusant sa propre indiscrétion. Et avant même qu'il n'ait le temps de la rassurer sur ce point, la jeune femme enchaina : « Si tu as envie d’en parler ou de m’expliquer, je suis là. Et si t’as juste envie de pas l’évoquer du tout, je peux te montrer un tour que j’ai appris à Connard ? »

Subitement, Esteban écarquilla les yeux, tout comme l'homme qui se trouvait à la table voisine et qui, visiblement, prit le "compliment " pour lui. Et pour ne rien arranger, Ebba vint renchérir plus ou moins habilement, alors que leur voisin semblait tout proche de l'explosion. Discrètement, le colombien lui fit signe de se taire, et ce fut le plus sérieusement du monde qu'Ebba se pencha vers lui pour chuchoter : « Ca veut dire quelque chose de bien précis, connard ? » En premier lieu, Esteban afficha un sourire en croyant qu'elle plaisantait mais bien vite, il comprit que "connard" était un mot qui ne lui avait visiblement pas été traduit comme il le fallait. « Euh… oui… Oui, et je te conseille de ne pas le répéter si tu ne veux pas qu'il nous saute dessus ! » chuchota le colombien en affichant à son tour un petit sourire courtois en direction de leur voisin. « Je… t'expliquerai quelques trucs si tu veux bien… Rapport à la langue. Moi aussi j'ai galéré au début niveau maîtrise de l'anglais… » confia-t-il en arborant de nouveau un petit sourire. « Il ne faut pas trop écouter les gens qui prétendent vouloir t'apprendre à parler anglais tu sais...  Ils ont parfois un humour un peu… particulier. » expliqua-t-il, fort de sa propre expérience d'étranger lorsqu'il avait débarqué aux Etats-Unis. « Enfin je dis ça… tu peux me faire confiance à moi ! Je sais de quoi je parle ! » conclut-il, rassurant, alors qu'il faisait discrètement signe à l'homme à côté d'eux de se calmer puisque la situation était désormais sous contrôle.
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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyDim 28 Déc - 20:18

Ebba + Esteban
Run baby, run
 « Ici… ailleurs… » Ha bah oui, c’était super précis, comme réponse, ça. Mais puisque je venais de décider que ma question avait été déplacée et indiscrète, je me contenterais de cette réponse. Je ne comprenais toujours pas, et probablement que je ne comprendrais jamais, puisque, s’il n’avait pas envie d’en parler, je ne comptais pas l’y forcer. Ça m’intriguait, bien sûr, mais je lisais sur ses traits toute la douleur que cette simple évocation lui provoquait. J’avais juste envie qu’il aille mieux, et si pour ça je devais le distraire, alors je le ferais. Cela dit, je n’imaginais pas le distraire autant. J’espérais lui montrer un tour que j’avais appris à mon chien, pas être la victime incomprise d’un regard noir de la part de notre voisin de table. Qu’est-ce que j’avais dit, encore ? Connard c’était le nom de mon chien, rien d’autre. Pourquoi il prenait ça pour lui ? C’est comme si j’avais dit ‘Chéri’ ou ‘Bébé’... Se serait-il retourné aussi, en pensant être le destinataire ? Comme si j’affublais tous les inconnus d’un petit surnom affectueux. J’essayais de me rattraper, de lui expliquer, mais ne faisait, manifestement, qu’empirer les choses. Au point qu’Esteban en vint à me faire signe de me taire. J’avais vraiment dit quelque chose de mal ? À moins que ce ne soit ma définition du terme Connard qui n’était pas la bonne ? Dans le doute, je lui posais la question, cherchant à savoir si ça voulait dire quelque chose de particulier. « Euh… oui… Oui, et je te conseille de ne pas le répéter si tu ne veux pas qu'il nous saute dessus ! » me répondit-il dans un même chuchotement, penché au-dessus de la table comme si nous échangions un secret. « Et ça veut dire quoi ? C’est si grave que ça ? Je croyais que c’était un petit surnom mignon... » Et j’en étais presque désolée, du coup, en jetant un regard d’excuse à mon chien qui... Qui s’en foutait royalement, trop occupé à mâchonner sa queue. « Je… t'expliquerai quelques trucs si tu veux bien… Rapport à la langue. Moi aussi j'ai galéré au début niveau maîtrise de l'anglais… » Je pensais pourtant bien maîtriser la langue. On me l’avait enseigné dès mon entrée à Vaganova, mais le vocabulaire, ici, était tellement plus vaste que dans mes livres... Et puis, il y avait tous les mots déformés, les accents bizarres, et l’argot aussi. « Il ne faut pas trop écouter les gens qui prétendent vouloir t'apprendre à parler anglais tu sais... Ils ont parfois un humour un peu… particulier. » Vraiment ? Tout ceci n’était qu’une vaste blague à mes dépends ? « Ils appelaient mon chien comme ça, et quand j’ai voulu savoir, ils m’ont dit que ça lui correspondait bien, que c’était tout à fait lui. J’ai cru que c’était un petit terme affectueux, du coup. Ils le disaient tellement gentiment, j’aurais pas pu deviner qu’il en était autrement. » ‘Ils’, mes collègues et amis danseurs, ceux avec lesquels je passais le plus clair de mon temps, et mon chien aussi. Finalement, ils ne m’avaient pas réellement mené en bateau, puisque je n’avais pas posé la question. « Enfin je dis ça… tu peux me faire confiance à moi ! Je sais de quoi je parle ! » J’hochais de la tête. Du naturel confiant, peut-être trop d’ailleurs, je ne remettais pas, une seule seconde, les compétences et l’honnêteté de Presque-Presque. Mais... « Ca fait longtemps que tu es aux Etats-Unis ? Tu parlais un peu la langue avant d’arriver ? Moi, j’ai appris avant de venir, l’anglais et d’autres langues aussi, mais ça n’a rien à voir avec la véritable immersion. C’est comme ça que j’ai compris que mon professeur avait un affreux accent russe que personne ne comprenait. Terrible. » un accent qui avait transpiré jusqu’à ma propre prononciation, évidemment, et qui m’avait laissé passablement incomprise dans les premiers temps. J’avais fait d’énormes progrès depuis, et ne subsistait qu’une légère trace slave qu’on disait charmante. « Tu viens d’où, d’ailleurs ? » Oui, parce qu’il ne me semblait pas qu’il l’ait évoqué. Je crois même que je venais seulement d’apprendre qu’il n’était pas d’ici et que l’anglais n’était pas sa langue maternelle. Certes, Esteban n’était pas le top prénom donné aux petits américains, mais il aurait pu être d’origine latine tout en étant né sur le sol américain. C’était bien le cas de Maria-Esperanza, la serveuse du café à côté de chez moi. Elle était américaine, mais ses parents venaient du Salvador. Alors, pourquoi pas Esteban ?

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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyDim 4 Jan - 23:06

Run baby run - Ebba & Esteban
Même s'il ne la connaissait pas vraiment, Esteban avait le pressentiment qu'Ebba était une fille absolument imprévisible. Et ce pressentiment fut une nouvelle fois confirmé lorsqu'elle s'adressa à son chien en usant d'un nom un peu particulier, qui ne fit qu'attirer l'attention et la colère de leur voisin de table. Pourtant, la jeune femme ne sembla pas comprendre son erreur et demanda même quelques explications au colombien qui lui conseilla vivement de ne pas répéter le surnom de son chien si elle ne voulait pas avoir d'ennuis. « Et ça veut dire quoi ? C’est si grave que ça ? Je croyais que c’était un petit surnom mignon... » reprit-elle, toujours penchée au-dessus de la table comme Esteban, afin que leur voisin n'entende plus rien de leur conversation. Affichant un petit sourire, le colombien secoua vivement la tête pour lui signaler que ce petit surnom n'avait absolument rien de mignon, et que c'était précisément la raison pour laquelle leur voisin s'indignait tant. Et alors qu'Esteban lui conseillait de ne pas avoir une confiance aveugle envers les américains qui prétextaient pouvoir lui apprendre à parler leur langue, Ebba reprit : « Ils appelaient mon chien comme ça, et quand j’ai voulu savoir, ils m’ont dit que ça lui correspondait bien, que c’était tout à fait lui. J’ai cru que c’était un petit terme affectueux, du coup. Ils le disaient tellement gentiment, j’aurais pas pu deviner qu’il en était autrement. » Cette fois, le colombien ne put retenir un éclat de rire, qui se transforma après quelques instants en une sorte de sourire compatissant. « Désolé, je crois qu'ils n'aiment pas tellement ton chien en fait… » expliqua Esteban en affichant une petite grimace. « Enfin… comment t'expliquer… Tu vois Gargamel dans Les Schtroumpfs ? Hé bin lui c'est un connard.  Scar dans le Roi Lion ? Pareil. » En constatant que leur voisin lâchait finalement l'affaire et retournait vaquer à ses occupation, Esteban s'installa de nouveau plus confortablement sur son fauteuil, en assurant à Ebba qu'elle pouvait lui faire confiance puisque lui-même avait été à sa place un jour.

« Ca fait longtemps que tu es aux Etats-Unis ? Tu parlais un peu la langue avant d’arriver ? Moi, j’ai appris avant de venir, l’anglais et d’autres langues aussi, mais ça n’a rien à voir avec la véritable immersion. C’est comme ça que j’ai compris que mon professeur avait un affreux accent russe que personne ne comprenait. Terrible. » Tout en sirotant son café, Esteban écoutait sa voisine avec attention, apprenant du même coup qu'elle était probablement bien plus à l'aise que lui avec la langue locale… sauf pour quelques détails, visiblement. « Ca fait 4 années que je suis aux Etats-Unis.. mai seulement 3 à New-York. Je viens de Colombie. J'ai du… fuir le pays, je te passe les détails… C'est à ce moment-là que j'ai été séparé de ma sœur. Mais comme on a toujours rêvé de vivre ici à New-York, je me suis arrangé pour venir. Et depuis je la cherche, je suis sûr qu'elle est quelque part par ici, ou qu'elle arrivera un jour… » expliqua finalement Esteban, répondant ainsi aux questions qu'il avait lues un peu plus tôt dans les yeux d'Ebba.  « Et toi alors, ça fait combien de temps que tu es ici ? Nasta m'a un peu parlé de toi mais… comment vous vous êtes retrouvées au juste ?  »


Dernière édition par Esteban J. Santos le Lun 5 Jan - 18:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyLun 5 Jan - 4:36

Ebba + Esteban
Run baby, run
« Désolé, je crois qu'ils n'aiment pas tellement ton chien en fait… » Il avait éclaté de rire. Et si, dans un premier temps, j’avais froncé les sourcils d’incompréhension, je devais bien admettre que son rire, puis son sourire, avaient quelque chose de très communicatif. Essentiellement parce que j’étais d’une nature souriante, et que je ne savais rester insensible à un vrai et beau sourire. Cela dit, ça ne me disait toujours pas pourquoi il riait de la sorte. Il se moquait ? J’avais dit quelque chose de drôle ? Ça m’arrivait tout le temps, ça, faire rire à mes dépends. Un ami m’avait dit que j’étais comique malgré moi. Je ne savais toujours pas comment je devais le prendre. Comme un compliment ? « Enfin… comment t'expliquer… Tu vois Gargamel dans Les Schtroumpfs ? Hé bin lui c'est un connard. Scar dans le Roi Lion ? Pareil. » Ca aussi, je ne savais pas comment le prendre, le fait qu’il se sente obligé d’user de référence enfantine pour m’expliquer quelque chose. Ça laissait entendre que mon pouvoir de compréhension était aussi évolué que celui de Marylis ? Cependant, ça marchait. J’avais absolument tout compris, et ma main s’écrasa automatiquement contre mes lèvres pour en camoufler la grimace de stupeur. Pauvre Conna...Yoshi ! Pauvre Yoshi ! Pendant tout ce temps je l’avais insulté sans le savoir ? Quelle horrible maîtresse je faisais ! Du coup, j’attrapais mon chien pour le coller contre moi, sa truffe dans mon cou, pas certaine que cela suffise à me faire pardonner. Je ne le reposais que lorsque la conversation dévia, et que je me retrouvais à l’interroger sur le nombre d’années qu’il avait passé ici, et son pays d’origine - à Esteban, pas au chien. Parce qu’il ne venait pas d’ici, il me l’avait appris plus tôt. Mais d’où, alors ? « Ca fait 4 années que je suis aux Etats-Unis.. mai seulement 3 à New-York. Je viens de Colombie. J'ai du… fuir le pays, je te passe les détails… C'est à ce moment-là que j'ai été séparé de ma sœur. Mais comme on a toujours rêvé de vivre ici à New-York, je me suis arrangé pour venir. Et depuis je la cherche, je suis sûr qu'elle est quelque part par ici, ou qu'elle arrivera un jour… » La Colombie ? C’était où ça ? Et pourquoi ça me parlait ? J’abandonnais bien vite mes questionnements, au profit de la deuxième partie de sa réponse. Ainsi il avait du fuir son pays, et c’est ainsi qu’il avait perdu sa soeur. Je comprenais mieux, à présent. « Mais alors, t’es quoi ? Une sorte de réfugié politique ? » J’avais probablement trop regardé Homeland. Ou pas assez, finalement. Parce que si j’avais été plus lucide, j’en serais arrivée à la conclusion que sa soeur n’était plus de ce monde, ou alors recluse dans un bordel d’un pays sous-développé... Au lieu de quoi, j’étais comme lui, persuadée qu’elle se trouvait à New York et n’attendait plus que de le retrouver, elle aussi. Ça avait quelque chose de romantique, de lyrique presque... « T’as essayé de mettre des avis de recherches ? Tu sais, comme pour les chiens perdus ? » Bien moins romantique, d’un coup. « Non, parce que New York c’est quand même très grand... Alors, peut-être qu’en placardant des affiches, ou alors... Une petite annonce dans le journal ? Ou une pancarte lors du Superbowl ? Tu sais, là où les gens mettent des numéros de téléphone en espérant être filmé par la caméra survolant les gradins ? Faut que tu te rendes visible si tu espères qu’elle puisse te voir, et venir jusqu’à toi. » Et j’avais encore plein d’idées merveilleusement naïves à lui soumettre, mais il m’en empêcha en me questionnant à son tour. « Et toi alors, ça fait combien de temps que tu es ici ? Nasta m'a un peu parlé de toi mais… comment vous vous êtes retrouvées au juste ?  » Juste retour des choses, vu l’interrogatoire que je lui faisais subir depuis notre arrivée. « Ca fait un peu plus d’un an que je suis ici, mais ça fait des années que je sais qui je suis. C’est un peu gênant, mais... Je suivais la vie de Nastazià et Solanà au travers des journaux, à distance. Ça peut paraître étrange, mais je voulais pas les déranger. Je voulais pas simplement débarquer dans leur vie et... m’imposer ? Je voulais juste savoir, et je savais à travers les articles. Et puis, j’ai quitté St Pétersbourg pour New York, et j’ai eu peur de les croiser à chaque coin de rues. C’était idiot, tu sais aussi bien que moi que ça n’arrive jamais. Sauf ce soir-là... Le soir de mon anniversaire. L’un de mes collègues étaient convié à une soirée un peu mondaine et beaucoup modeuse, et il a voulu m’y convier en pensant me faire plaisir. C’était le cas, ça m’a fait plaisir, mais... C’est pas mon monde. C’est là que j’ai croisé Nasta. Elle était à cette soirée aussi. Alors j’ai paniqué, bousculé un serveur, renversé tout un plateau de coupes de champagne, et j’ai fini par me cacher derrière une plante verte quand Nasta s’est approchée pour m’aider à ramasser. » je confessais, rougissante. « Son manager m’a insulté, et puis elle est partie, et... Je voulais pas être ça. Tu vois ce que je veux dire ? Elle avait beau ne pas savoir qui j’étais, moi je savais, et je ne voulais pas que ma soeur garde cette image de moi, maladroite, angoissée, idiote. Alors je suis allée chez elle. C’était stupide et impulsif, mais j’ai pas vraiment réfléchi... La suite, tu la connais, je crois. » je ponctuais d’un haussement d’épaules tendant à cacher un peu de mon malaise. C’était jamais évident d’expliquer cet épisode que je ne m’expliquais pas moi-même. Je ne comprenais toujours pas comment je m’étais retrouvée à la porte de son domicile à une heure très avancée de la nuit. « C’est pas facile, tu sais ? Je veux dire que... Ils font tout pour m’intégrer, ils se démènent pour que je me sente comme la soeur que je suis, mais... On a pas eu la même enfance, ni la même éducation, on vient pas du même monde, et j’ai du mal, parfois, avec certaines de leurs réactions, de leurs attitudes. Ils s’attachent tellement vite... Moi aussi, évidemment, mais, je suis plus sur la réserve, je ne veux rien forcer... Et puis, ils ne savent pas tout, il y a des choses qu’ils ne comprendraient pas, des choses qu’on fait pour survivre lorsqu’on connait la misère. Une misère qu’ils n’ont jamais, ne serait-ce qu’entrevue. Pour eux, tout est toujours tout noir ou tout blanc... Ils ne connaissent pas la nécessité du gris. » Cette fois, mon regard se déroba, se posant quelques instants sur ce chiot assoupi contre mes cuisses. Je ne me plaignais ni de ma vie, ni de mon enfance, j’avais été parfaitement heureuse, pas plus que je ne reprochais quoique ce soit au trio... J’évoquais, simplement, des différences évidentes et incontournables... Du moins, jusqu’à ce que : « SHAKIRA ! » je m’exclamais brusquement. « C’est ça, hein ? Elle est colombienne ? Je savais bien que ça me disait quelque chose ! » Oui, bravo Ebba, sois fière de cette culture générale très très impressionnante.

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MessageSujet: Re: Esteban & Ebba - Run baby, run ! Esteban & Ebba - Run baby, run ! EmptyDim 11 Jan - 22:59

Run baby, run !
Ebba & Esteban

Une fois la déconvenue due au surnom bien particulier qu'Ebba donnait à son chien, la conversation redevint un peu plus sérieuse. La jeune femme la réorienta en effet vers les origines d'Esteban, et les raisons de sa présence ici à New-York. Et même s'il n'avait absolument pas l'habitude de s'étaler sur le sujet, le colombien ne rechigna pas à lui répondre, entrant même dans des détails qu'il n'avait jusqu'ici abordé qu'avec un nombre de personnes extrêmement limité. Ainsi, il lui expliqua sa situation ainsi que celle de sa sœur dans les grandes lignes, constatant avec une certaine satisfaction qu'Ebba semblait prendre ses propres problèmes très à cœur. « Mais alors, t’es quoi ? Une sorte de réfugié politique ? » questionna-t-elle d'ailleurs avec beaucoup d'intérêt. « Euh, ouais… Je sais pas si on peut dire ça comme ça, mais… c'est à peu près ça. En fait, mon père était militaire et… c'est pour ça que les FARC ont prit ma famille en otage. » expliqua Esteban à voix basse, sur le ton de la confidence mais sans regarder Ebba pour autant. Au lieu de ça, il jouait nerveusement avec sa tasse de café, qu'il manqua d'ailleurs de renverser à deux ou trois reprises avant de reprendre : « Mes parents se sont sacrifiés pour nous permettre, à ma sœur et moi, de fuir… et c'est là que j'ai perdu sa trace. » conclut-il finalement avant que sa voix ne vienne trahir son émotion grandissante. Cette fois, elle savait à peu près tout de lui et aussi bizarre que cela puisse paraître, Esteban eut l'impression de se délester d'un poids l'espace de quelques secondes.

Cependant, le jeune homme ne tenait pas spécialement à faire durer cette conversation très personnelle, et changea habilement de sujet en évoquant la manière dont Ebba avait retrouvé sa sœur Nastazià. La jeune russe se lança alors beaucoup plus facilement qu'Esteban dans un long récit, qui ne manqua pas de le faire sourire lorsqu'elle en vint à sa toute première entrevue avec Nasta. Le colombien aurait volontiers éclaté de rire, mais en apercevant la teinte rosée que prenaient les joues de son interlocutrice, il se retint et se contenta d'un sourire amusé en la laissant poursuivre. Mais au moment où Esteban pensait voir arriver la fin de ce récit, Ebba reprit : « C’est pas facile, tu sais ? Je veux dire que... Ils font tout pour m’intégrer, ils se démènent pour que je me sente comme la sœur que je suis,  mais... On a pas eu la même enfance, ni la même éducation, on vient pas du même monde, et j’ai du mal, parfois, avec certaines de leurs réactions, de leurs attitudes. Ils s’attachent tellement vite... Moi aussi, évidemment, mais, je suis plus sur la réserve, je ne veux rien forcer... Et puis, ils ne savent pas tout, il y a des choses qu’ils ne comprendraient pas, des choses qu’on fait pour survivre lorsqu’on connait la misère. Une misère qu’ils n’ont jamais, ne serait-ce qu’entrevue. Pour eux, tout est toujours tout noir ou tout blanc... Ils ne connaissent pas la nécessité du gris. » Bien malgré lui, Esteban comprenait précisément ce que la jeune femme voulait dire, et pour cause. Nastazià ne manquait de rien, ses frères et sœurs non plus, et à plusieurs reprises le jeune homme s'était senti un peu à part à cause de cette différence notable. Il avait vécu dans la rue, et Nasta vivait au milieu des vêtements de luxe. En somme, ils n'étaient absolument pas dans le même monde et même si en général cela ne lui posait aucun problème, le colombien devait bien avouer que cette opposition radicale était par fois difficile à vivre. Alors même s'il n'osa pas demander plus de détails à Ebba qui détournait d'ailleurs les yeux, Esteban la comprenait.  « Je sais… » avoua-t-il du bout des lèvres. Mais alors qu'il s'apprêtait à continuer, le jeune homme sursauta devant une Ebba soudain extrêmement enthousiaste. « SHAKIRA ! C’est ça, hein ? Elle est colombienne ? Je savais bien que ça me disait quelque chose ! » Posant ironiquement une main sur son cœur en lâchant un petit soupir, Esteban afficha ensuite un sourire et acquiesça. « Oui ! Oui, c'est bien ça. » déclara-t-il, plutôt heureux de voir qu'elle connaissait son pays, même si ce n'était qu'à travers cette chanteuse plus ou moins talentueuse. Mais avant même qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit, son téléphone se mit à vibrer dans sa poche, l'obligeant à s'excuser pour décrocher discrètement. Quelques instants plus tard, une petite grimace traversant son visage, Esteban se redressa pour s'excuser de nouveau :  « Excuse-moi, c'était un client… je dois vraiment y aller. » Terminant son café d'une traite, le colombien salua Ebba en s'excusant une énième fois, et en lui promettant de la revoir très vite avant de quitter l'établissement pour filer vers son appartement et y récupérer tout le matériel dont il aurait besoin pour ce dépannage en urgence.  


To be continued...


Emi Burton
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