Sujet: "But I can see you every night free..." [Peter] Lun 3 Aoû - 20:14
New York brille de milles feux ce soir, la ville bouge et ne s’arrêtera qu’a l’aurore d’ailleurs. L’effervescence est à son comble ce soir et ça n’est pas pour déplaire aux new-yorkais très habitués à cette agitation. Les touristes avancent tranquillement, attendus nulle part, ils profitent de la grosse pomme. Ethel , au contraire, court au milieu de ces gens. La demoiselle a environ une heure de retard et n’est même pas sure de l’endroit vers lequel elle se dirige. Ces amis lui ont rapidement parlé de ce bar qui ressemble a pub français un peu plus branché et dont tout le monde parle comme le prochain lieu hype et à connaitre. Ethel n’aime pas spécialement les bars branchés, les gens qu’elle y trouve autant que le lieu… fade et sans aucune personnalité. Souvent, ils ne savent même pas pourquoi ils sont là, ils ont suivis les autres qui à leur tour ont suivi les autres… mais il semble que le business marche comme ça et elle n'est pas du genre à faire de grand débat sur le capitalisme et ce qu'il engendre. Elle ne se sent pas supérieur a ces gens puisqu'elle fréquente quelque fois ces lieux mais à choisir elle préférerait faire différemment, aller dans des endroits où elle ne croiserait pas chaque fois les mêmes personnes, les mêmes cocktails, le même style de musique. « New-York est bien trop grand et peuplé pour que je m’habitue au même visage » pense-t-elle souvent.
Mais ce soir, elle n'est pas particulierement bien alors elle a préféré sortir plutôt que de s’étaler sur le canapé avec Goodbye, son chat et un épisode de Greek. Seule. Rien ne l’effraie plus que le silence, Ethel est absolument incapable de vivre dans le silence. Elle préfère les cris, les sanglots même plutôt que le silence ! C’est une sensation effrayante de néant qui l’envahit à chaque fois et qui la met face à elle-même et parfois, elle préférait même se mentir plutôt que de retrouver cette sensation.
Alors cinq amis, quatre messages, trois bières, deux cocktails & un bar suffiront à la jeune américaine pour passer une excellente soirée.
La brune trouve rapidement le bar, il est déjà bondé et l'odeur de l'alcool la submerge lorsqu'elle entre au point même de lui piquer les narines. Elle trouve facilement ces amis, s'installe avec eux en se répendant en excuse puis commande un verre.
La soirée avance et la jeune Caldwell a la confirmation de son préjugé. Autour d’eux les gens semblent ici pour les apparences. Voir et être vu. La jeune femme entame sa deuxième bière espagnole et n’est pas très interessée par le débat sur le capitalisme qu’on entamait ces compagnons de soirée. Néanmoins un détail l’intrigue. Le type qui joue un peu plus loin sur la scène. A cet instant il n’est qu’un détail pour la demoiselle mais un détail perturbant. Malgré le talent qu’elle croit discerner, il ne colle pas avec le lieu. Il a cet air un peu perdu et concentré à la fois. Des gestes précis mais presque nonchalant comme s’il considéré qu’être sur scène ce soir était plus une répétition qu'un concert. De longues minutes d’ailleurs, la jeune femme le fixe sans savoir quoi penser de lui. Il l’intrigue, bien plus que les fils à papa qui se font passer pour des gens bohèmes. Elle ne saurait vraiment décrire cette sensation mais elle aimerait apprendre à le connaître.
« Caldwell ! t’en penses quoi ? » demande l’un de ces amis sans vraiment se rendre compte qu’il la tire de sa reverie. Ethel se donne un peu plus de contenance et avale lentement une gorgée du liquide en sachant parfaitement que tous les regards sont portés sur elle et finit par dire « Oui… ouais ! je suis d’accord avec toi » et le débat reprend. Elle attrape quelques pistaches qu'elle ouvre nerveusement.
A nouveau, elle tourne la tête vers le jeune homme à la guitare et sourit en écoutant sa reprise de Johnny Cash. Elle adore sa voix.
[Finalement il est pas très long désolé . Si le fait que j'écrive au présent te gêne n'hésite pas à me le dire, je modifierai pour le prochain post]
Sujet: Re: "But I can see you every night free..." [Peter] Ven 7 Aoû - 2:57
Il fait chaud sur le stage, comme tous les soirs, et Peter Sparks entre en scène nonchalamment avec son groupe. La lumière tape fort sur lui, mais il commence à être habitué. Sa guitare sur le bras, il entend les jeunes filles crier. Il déteste quand ça fait ça. Des jeunes, tous des jeunes. Des adolescents qui gueulent qui sont trop fans. Des filles qui lui arracheraient ses vêtements si elles en avaient l'occasion. Pourtant Peter en a marre. Il a l'impression qu'il fait ça trop souvent. Il deviendra jamais célèbre s'il joue dans les bars toute sa vie. L'argent tombera pas du ciel pourtant, et il a pas le choix de se mettre à jouer. Ce soir, ils ont préparé plusieurs morceaux. Wonderful Tonight, de Clapton, du Johnny Cash, plein de trucs sympa mais qui plairont pas forcément à la jeunesse bourgeoise New Yorkaise. Cette jeunesse qui empeste l'alcool. Il a envie d'être saoul lui aussi. Et stone. Il se fera une ligne après le concert. Il doit régler ça avant. Il se sent médiocre sur cette scène, fixé par cette bande de jeunes qui se demandent sans doute ce qu'il attend pour jouer. Et pourtant, bientôt il commence à chanter. Il a l'impression que plus il chante, plus ce sentiment de médiocrité s'efface. Voilà pourquoi il ne lâche pas. Ça le libère de faire ça. Pourtant, il aimerait être ailleurs ce soir. Ëtre avec quelqu'un. C'est débile, et sans doute finira-t-il la nuit avec une inconnue qui n'en a rien à foutre de lui et qui ne veut qu'une nuit, parce que c'es trop souvent ce qu'il se trouve.
Il enchaîne chanson sur chanson dans son répertoire, et observe les gens dans la salle. Il y a cette fille qui le fixe. Elle est avec une bande d'amis, mais elle ne semble pas prendre part aux festivités comme les autres. Elle semble dans son monde. Elle le fixe, il est persuadé que c'est lui qu'elle regarde. Bien sûr, elles sont des dizaines et peut-être même une centaines à le regarder. Mais ce n'est pas lui qu'elles regardent. C'est le musicien. Il a l'impression que c'est lui, Peter Sparks, ce type perdu et solitaire qu'elle voit. C'est sans doute la mélancolie et la musique qu'il joue qui le rend fou. Soudainement, son regard se détache pour se tourner vers sa bande d'amis. Il continue, mais ne la quitte pas des yeux. Il est persuadé qu'il doit la regarder encore, il ne la connait pas encore, mais il est persuadé qu'il la connait. La chanson est terminée. Il y a des applaudissements. Elle le regarde à nouveau, quand il se décide à entâmer une nouvelle chanson. Walk the Line , de Johnny Cash. Il adore cette chanson depuis toujours, allez savoir pourquoi. Il gratte légèrement pour les premiers accords, et sourit au fil des premiers mots qu'il jette à la salle. Elle a reporté son attention sur lui, et un infime sourire s'est dessiné aux lèvres du musicien qui fixe à nouveau la jeune femme. Il souffle ses dernières paroles. C'est la dernière chanson de la soirée.
« Merci, bonne soirée. »
C'est médiocre comme au revoir, mais il quitte la scène prestemment. En arrière, les gars ont remarqué son attitude, et un jeune homme qui partageait la scène avec le groupe le lui fait remarquer alors qu'il se change et attrappe une bouteille d'eau. « Ouais, Sparks, qu'est-ce qui te prend ce soir, t'as passé toute ta soirée à reluquer cette fille!? » Peter soupire et lance un regard noire au gars. Il jette la bouteille vide dans le recyclage, et range sa guitare dans son case. Un autre gars renchérit, ce qui le fait pratiquement rougir, honteux. « C'est vrai Pete' , on a tous remarqué. Et elle te matait en plus. T'es amoureux ou quoi?! » Peter leur lance un 'la ferme' et disparaît derrière la porte qui mène au bar. Il va aller décompresser, mais il doit aller voir cette fille. C'est plus fort que lui, après tout, elle l'a regardé elle aussi.
Son voeu se retrouve exaucé on dirait, car lorsqu'il commande une bière au bar, il manque de foncer dans la jeune femme en question. Il hausse les sourcils et la regarde un peu curieusement, avant de la suivre, chose qu'il n'aurait jamais vraiment pensé faire de sa vie.
Sujet: Re: "But I can see you every night free..." [Peter] Jeu 13 Aoû - 18:04
Ethel l’écoute jouer jusqu'à la dernière note. Elle le fixe et sent son regard sur elle. Il est doux et plein de passion. Mais il est seul sur scène et dans cette salle ils sont peut-être des centaines. Il regarde dans sa direction ça c’est sur mais est-ce vraiment elle, elle Ethel Caldwell a qui il jette ce regard ? Elle le voudrait, elle le voudrait sincèrement. Il gratte encore sa guitare quelques instants et finit sur de jolies notes qu’elle savoure en même temps que sa bière. Le temps a finit par s’arrêter pour elle. Il sort de scène et dans sa tête, elle lui dit « adieu » espérant « à plus tard »… Finalement, la jeune brune décide de participer à la conversation de ses amis. Ils lui semblent bien engagés ce soir. Le monde semble horrible et mal géré a les écouter. Ethel aurait aimé participer et envisager des plans de destruction de l’Amérique mais il faut avouer que le chanteur l’a absolument intriguée.
La jeune femme finit par se proposer pour chercher de quoi boire. Arrivée au bar, la jeune femme sourit au barman et commande un Cosmopolitan, une bière espagnole et un Mojito. Le jeune homme assez peu expérimenté retient rapidement la commande et prend son temps pour lui apporter. Ethel l’attend, loin d’être impatiente elle observe les gens vivrent autour d’elle. Deux jeunes filles près d’elle parle du fameux chanteur, il s’appelle Peter d’après leurs dires, elles n’ont certainement pas l’âge légal pour rentrer dans ce bar mais elle semble ne pas regretter la prestation. Après tout c’était surement vers une autre fille que se tournait son regard. Ethel, s’était imaginé être la seule à le regarder mais non… Elle sort un billet de $20 de sa poche et le pose sur la table. Normalement il n’a pas de monnaie à lui rendre. La jeune femme se retourne et se retrouve nez à nez avec le chanteur. Les jeunes filles qui parlaient de lui tout à l’heure on arrêté de parler. Elle le fixe sans mot dire. Elle aime aussi son odeur. Le mélange d’une eau de cologne qu’elle ne connait pas, de cigarettes et de talent. Ethel sourit rapidement, si le regard de tout à l’heure n’était pas pour elle, elle n’a pas l’intention de passer pour une groupie... Alors elle s’éloigne et il la suit, l’appelle.
Je… hein ?... oui, j’ai beaucoup aimé… enfin je suis une fan inconditionnelle de Cash et de The Doors alors forcement !...
La brune se demande ce qui lui arrive, elle n’a pas pour habitude de manquer d’assurance… Ethel représente même l’effronterie et l’insolence a elle toute seule en temps normal !
…Mais je crois pas avoir été la seule dit-elle en effectuant un signe de menton qu’elle dirige vers les deux petites blondes du bar.
Les boissons qu’elles portent commencent à être lourdes et malgré ce besoin naissant de rester près de lui, la jeune fille ne voudrait pas voir s’écrouler $20 sur ses converses.
Je dois… tu sais… y aller, ils m’attendent
Elle regrette déjà sa phrase, elle espère au fond qu’il s’invitera à leur table ou l’invitera à la sienne. Qu’il restera près d’elle un peu plus longtemps en tout cas. Une sensation étrange naît au creux de son ventre. L’alcool surement ? Autre chose ?... peut-être.
Sujet: Re: "But I can see you every night free..." [Peter] Jeu 13 Aoû - 18:50
Elle. Elle est hésitante, visiblement mal à l'aise devant lui. Fallait s'y attendre, il croyait quand même pas qu'elle allait lui tomber dans les bras, non plus. Il a envie de lui dire de rester, mais visiblement elle n'est pas à l'aise. Il n'a pas envie de la rendre encore plus mal à l'aise qu'elle ne l'est, mais il a vraiment envie qu'elle vienne le rejoindre. D'apprendre à la connaître. Elle lui dit qu'elle a aimé le 'spectacle' . Parce que ce n'en était pas vraiment un, à bien y penser. Il n'était pas authentique, c'était une répétition de ce qu'il faisait toujours. Les mêmes chansons, les mêmes commentaires pour être drôle, il avait toujours cette impression quasi-insupportable de se répéter. Elle lui fait remarquer que d'autres filles ont aimé le spectacle, pourtant il s'en moque. Ce soir, c'est elle qui l'intéresse. Sparks n'en a que faire des groupies appuyées au bar qui attendent leur tour. Il les trouve ennuyantes, déjà. Trop habituelles. Certains auraient profité, pas lui. Il n'en pouvait plus de cette routine dégradante. Toujours la même histoire qui se répétait. Il avait besoin de changer d'air, mais ce n'était pas si facile. Il fallait que la jeune femme accepte de venir boire un verre avec lui. Ou quoique ce soit. Il fallait qu'il la convainque de ne pas retourner avec ses amis. Était-elle en couple? Il aurait remarqué avant. Il voit qu'elle a de la difficulté avec ses boissons. Il voudrait bien l'aider, mais ce n'est pas vraiment son genre. Il n'est pas ce type super brave et tout, en fait il est plutôt lâche. Pourtant, quand elle dit que ses amis l'attendent, il a envie de venir avec elle.
« Je peux vous aider? J'veux dire, avec les verres... »
C'est sur un coup de tête qu'il s'avance vers elle. Quelques filles au bar gloussent, et épient ses faits et gestes. Il le sait, ce sont toujours ces mêmes filles qui le surveillent au bar. Il prend deux des trois boissons, se moque vraiment beaucoup du fait que la jeune fille doit certainement le prendre pour un fou, et il la suit jusqu'à la table où elle et ses amis sont installés. Il dépose les consommations sur la table, et pendant qu'il sait qu'on le regarde, il jette un regard à l'inconnue qui le fascine depuis le début du spectacle avant de prendre la parole à nouveau.
« Dites, ça vous ennuie si je vous l'emprunte pour la soirée? »
Peut-être que oui, ça les embête, et pourtant, il reste indifférent et murmure un 'merci' avant d'intimer à Ethel de le suivre, vers une partie un peu plus isolée. Il connaît bien cet endroit, habituellement c'est réservé aux artistes qui se produisent. Pas vraiment un carré VIP, plutôt une salle des employés. Il sait qu'on doit les observer, mais il s'en fiche. Il prend la main de la jeune femme, parce qu'il veut la rassurer en quelque sorte. Il n'est pas méchant, un peu brusque soudainement, mais il la trouve différente de ce qu'il voit habituellement ici. Elle n'est ni une vantarde, ni une gamine insupportable. Il esquisse un léger sourire alors qu'ils sont finalement installés à une table au fond du bar, en quelque sorte là ou personne n'ira les déranger. Il déteste être dérangé.
« Désolé d'être brusque, j'ai pas trop l'habitude.. Je suis Peter Sparks, et toi? Si tu me permets de te tutoyer, bien sûr... »
Sujet: Re: "But I can see you every night free..." [Peter] Sam 5 Sep - 23:39
Quand Sparks propose de l’accompagner, la jeune brune est soulagée. Il n’a pas l’air très habitué à effectuer ce genre d’attention… Est-ce qu’il la drague ou est-ce qu’il s’intéresse simplement à elle ? Si c’est une réelle technique de drague, il est vraiment doué dans le rôle du « type un peu brusque mais attendrissant » !
Arrivée à sa table, Ethel croise le regard d’une de ses amies. Elle semble surprise qu’elle ait « réussie » à faire venir à leur table le guitariste de la soirée. Les jeunes femmes s’échangent un rapide sourire qui semble dire « on en reparle après ! »…
Les choses vont très vite en fin de compte ! Peter lui propose de s’éloigner avec lui en demandant l’autorisation à ses amis.
Il ne leur laisse même pas le temps de répondre mais elle adore sa manière de faire, sa fougue, elle se sent spectatrice d’une scène dans laquelle elle aimerait jouer. Alors elle suit, silencieuse mais souriante, elle sent bien les regards de ce qu’elle décide déjà d’appeler des « groupies ». Lorsqu’il attrape furtivement sa main pour la guider dans cette pièce pleine de monde, elle esquisse un sourire parce que la jalousie a encore monté d’un cran autour d’elle.
L’endroit où ils s’installent est vraiment reculé mais beaucoup plus chaleureux. Une sorte d’autre pièce où ils sont intouchables. Autour d’elle se trouve des membres du staff et elle croit reconnaitre un des bassistes qui étaient sur scène un peu plus tôt.
Perdue dans sa contemplation de l’endroit, elle en oublie presque qu’elle se trouve avec Lui, lui avec un L majuscule. Parce qu’il est différent et qu’elle a déjà un peu peur de ne plus le recroiser… une nouvelle histoire commence ce soir. Elle rit un peu. Est-ce qu’il peut la tutoyer ? Ça n’est pas tout à fait le genre de question qu’elle pensait entendre de la part d’un rockeur au regard mystérieux, d’autant qu’elle n’a pas hésité une seconde à le faire. Néanmoins, elle hoche la tête affirmativement.
Peter Sparks… Sparks… Elle n’oubliera pas.
Ethel repond-t-elle calmement Moi c’est Ethel…
Et ça y est, elle se sent à l’aise à ses cotés… Elle approche de sa bouche la seule boisson qu’elle a conservée, qui d’ailleurs n’est pas la sienne et boit doucement dans les deux pailles noires le Mojito.
Alors dis-moi Sparks… tu joues depuis longtemps ? C’est d’un banal !
Maintenant qu’elle se sent à l’aise, elle veut jouer… jouer avec lui, connaître toutes ces expressions, découvrir son sens de la répartie alors elle lui lance une anecdote… celles qu’elle adore placer à n’importe quelle moment, à n’importe qui.
Dis… tu savais que si on avait proportionnellement la force d’une fourmi, on pourrait soulever un piano à queue à mains nus sans aucun problème ? J’ai lu ça ce matin articule-t-elle souriante, le regard pétillant.
C’est quitte ou double… mais c’est le jeu & Ethel aime beaucoup jouer…
Sujet: Re: "But I can see you every night free..." [Peter] Lun 7 Sep - 2:14
Elle lui demande depuis quand il joue, Peter sourit légèrement. Il a envie de passer la nuit à lui parler. Elle a une honnêteté, une innocence qui lui a manqué avec le temps. C'est précisément ce genre de filles qui ne lui ferait pas mal. Ou plutôt qui l'empêcherait peut-être d'avoir mal. Il ne la connait pas encore, mais est persuadé d'avoir devant lui une personne qui jouera un rôle important dans sa vie, éventuellement. Il l'observe, la belle inconnue, et finit par lui répondre, le regard mystérieux.
« Depuis longtemps. Je n'aimais pas l'école. »
C'était une façon d'en dévoiler un peu, une demi-remarque qui peut en dire long comme ne rien vouloir dire d'après les interprétations. Si elle s'attend à le connaître de A à Z, elle aura de la difficulté. Il est rare que Peter se laisse apprivoiser comme ça. À vrai dire, il est un véritable casse-tête même pour les gens les plus proches. Toujours dans son rôle d'artiste torturé et drogué, on pourrait dire que c'est pratiquement sa véritable personnalité. Il souffre un peu de tout ça, mais il fera bien attention de ne pas le lui montrer. Pour l'instant, il reste plutôt silencieux, la laissant parler à son tour. Elle est un peu moins timide, et s'appelle Ethel. Original, il n'en connaît aucune.
Elle se met à lui lancer une anecdote. Une histoire de force et de fourmi. Ça le fait sourire, d'une certaine façon. C'est une manière enfantine de commencer la conversation, mais il a envie d'embarquer. Pour oublier un peu ses soucis, oublier qu'il fait trop souvent face à la même routine et que ce soir il la brise, sous les regards quelque peu éberlués des autres artistes en coulisses qui semblent bien sûr se demander ce que Sparks a en tête.
« Tu as jamais entendu parler de l'histoire de la mère dont l'enfant était coincé sous une voiture? Elle a été capable de la soulever au bout de ses bras pour récupérer le gamin. Pas besoin d'être une fourmi, parfois, on peut faire des choses tout aussi particulières sous le feu de l'action. »
Il lui sourit, doucement, et alors qu'une serveuse passe par là pour lui demander s'il a besoin de quelque chose, il l'envoie ailleurs. Généralement les serveuses ne viennent pas le voir, c'est lui qui leur fait signe. Il est persuadé que son attitude a piqué la curiosité, et ça l'agace même s'il se moquait au début qu'on l'observe. Ou plutôt, ça le rend un peu triste. Il regarde la jeune femme face à lui, un peu troublé. Il ne sait pas trop comment expliquer le fait que les regards par moment se rivent sur eux. Il a envie de l'entraîner avec lui, de s'enfuir. Aller dans un parc par exemple. Ou sur une terrasse où on ne le reconnaîtra pas. Une fois de plus, il pose ses mains sur la table, et elles frôlent légèrement celles d'Ethel. Il sourit, un peu maladroitement, et poursuit.
« Tu ne viens pas ici très souvent je me trompe? Je ne t'avais jamais vue. Enfin, pas que je connaisse tous les spectateurs personnellement, mais c'est rare de voir quelqu'un écouter réellement ce que l'on fait. »
Il se sent un peu idiot avec ses explications, et il observe la table, et le passage qui mène à l'arrière du bar. Il se demande si ce serait trop d'aller faire un tour dehors, mais il voit bien qu'elle n'a pas terminé de boire son verre.
« J'espère que leur attitude ne t'a pas trop embêté. Parfois, j'ai plus l'impression de jouer dans une jungle que devant des gens intéressés. »
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