La maison était ancienne mais tellement bien décorée. La maitresse de maison avait du passer pas mal de temps à tout retaper. Les meubles étaient noirs et pourtant sans aucune trace de poussière, les murs étaient plus blancs que les dents du 44ème président des Etats-Unis d’Amérique et la cheminée grisonnante réchauffée très bien cette immense bâtisse. Sur celle-ci des photos de famille, comme celles qu’on avait l’habitude de voir dans les séries télévisées à la Desperate Housewives. La mère était toujours au centre avec ses airs de Bree Hodge, un sourire fier sur le visage. Ses deux enfants grands et sveltes se tenaient près d’elle arborant de grands sourires. Le mari par contre semblait vide, bien qu’il fût vêtu de son plus beau costard il ne souriait pas et son regard était vide. Noah s’attardait sur le visage de la mère de famille. Aurait-elle sourit de cette façon si elle avait su que son mari aimait se taper de jeunes gars dans le genre de Noah?

Un sourire sadique s’illumina sur le visage du jeune gigolo, il aurait bien voulu tout lui avouer lui-même rien que pour voir la tête qu’elle allait faire. Mais le téléphone sonna, et Noah revint à sa réalité. Il était encore en caleçon au beau milieu du salon des O’neal, leur photo de famille entre les mains. Le téléphone hurla à nouveau… -rien- Apparemment son client n’était pas du genre à se lever pour répondre au téléphone. Etonnant pour un avocat. Le téléphone se tut et Noah reporta son attention sur la photo qu’il reposa là où il l’avait trouvée.

« Vous êtes bien chez les O’neal mais nous ne sommes pas là pour le moment, laissez votre message et vos coordonnés après le bip sonore, nous vous rappellerons des que possible. » Annonça la voix de madame O’neal par le biais du téléphone.

Un silence…
Noah reporta son attention vers le combiné, silencieux.

« Chéri ? » reprit la voix de madame O’neal. « Ne me dit pas que tu dors encore ? » un nouveau silence. « On arrive dans une vingtaine de minutes et n’oublie pas de faire le ménage chéri ! » Noah sourit, très amusé par la situation. « Et lève-toi ! Il est déjà six heures du matin chéri ! »

Le gigolo leva les yeux au ciel. Voilà pourquoi le vieux O’neal s’amusait à tromper sa femme, c’était un vrai tyran. Madame O’neal finit par raccrocher et Noah se dirigea vers la chambre à coucher où il avait laissé monsieur O’neal quatre heures auparavant. Le quinquagénaire était totalement nu allongé comme sur les draps. On aurait dit un ivrogne qui n’avait même pas eu le temps de se mettre en pyjama avant de se jeter sur son lit. Répugnant. Noah attrapa le jean de son amant et lui jeta à la figure. Celui-ci gémit sans prendre la peine d’ouvrir les yeux.

« Réveilles-toi vieux dégueulasse, ta femme arrive dans vingt minutes et moi, j’dois me tirer. » grogna Noah en ramassant son propre jean. Le gros lard émergea finalement, se redressant sur ses fesses déformées par le temps. Il regardait Noah s’habillait comme le gros dégueulasse qu’il était, le gigolo ne lui accorda aucun regard et enfila son débardeur blanc. Ses cheveux étaient en pétard et ses yeux étaient cernés par la fatigue. O’neal, le père, alias Hector, se releva tout en continuant de fixer le jeune garçon.

« Tu n’as pas dormi de la nuit ? »
« J’suis pas payé pour dormir… » Rétorqua Noah d’un ton sec. Le vieux se mit à sourire, mais Noah n’était pas d’humeur à lui rendre son sourire, pas le temps d’être poli.
« Tu étais plus gentil hier soir… »
« Je suis payé pour ça, maintenant file-moi mon fric ! »

Hector perdit subitement son sourire alors que Noah, lui, en arborait un bien grand. Le vieux ouvra le tiroir de sa table de nuit et en sortit une liasse de billets verts. Il se retourna ensuite vers son gigolo et s’avança doucement. Noah savait très bien ce que le vieux O’neal avait en tête… Et c’est sans surprise que celui-ci s’avança vers lui, approchant ses lèvres de celles du jeune gars. Noah tourna la tête laissant les lèvres du vieux dégueulasse, s’écrasaient contre sa joue. Se reculant, le quinquagénaire affichait une mine déçue…

« Je t’appelle… ? » brailla-t-il comme s’il était à la limite de pleurer.
Noah ne répondit pas et se contenta de fourrer les billets dans sa sacoche.
« Tu ferais mieux de t’habiller avant que des gosses débarquent, tu risques de leur filer la nausée… » S’esclaffa Noah. Puis, sans faire attention aux braillements de l’autre con, le gigolo se dirigea doit vers la porte d’entrée. C’était l’heure de redevenir un mec normal…

Dehors la pluie menaçait. L’été était fini et ça se sentait. Les poils droits comme des « i », Noah se mit à remonter la rue. Cette rue qui était anormalement vide, en même temps c’était dimanche, la plupart des New-Yorkais étaient encore sous la couette ou à flemmarder devant la télévision. Mais apparemment ce n’était pas le cas d’elle qui descendait la rue, sur le trottoir d’en face. Le sang de Noah ne fit qu’un tour et sans réfléchir celui-ci traversa la route sans même se donner la peine de vérifier qu’aucun véhicule n’approchait. Une fois de l’autre côté Noah se mit à la suivre sans que celle-ci ne s’en aperçoive. Le cœur de Noah cognait contre sa poitrine et il avait l’impression que tout le monde pouvait l’entendre et ce jusqu’à l’autre bout de la ville… tout le monde sauf elle.

Hum…
La jeune femme se retourna enfin et le sourire de Noah s’illumina. À croire qu’avec elle il redevenait un gars normal bien loin de celui qui se taper des vieux pour de l’argent. Mais ce n’est pas pour ça qu’il l’aimait ! Non en fait il ne l’aimait pas… c’était juste euh… de l’amitié renforcée.

« Tu m’suis ? » dit-il finalement, un sourire malicieux dessiné sur son visage.

Anastasy referma la porte de son appartement et souffla un bon coup, elle venait de finir de travailler, il était 5h du matin et elle était épuisé. Ce soir, Anastasy avait accompagné Damien Hamilton, un producteur assez connu dans le milieu pour une "petite soirée privée" de 200 personnes. Celui-ci ne voulant pas se montrer seul, il avait donc fait appelle à elle comme tout les hommes qu'elle fréquentait. La soirée avait été très longue elle avait débuté à 20h30 et comme à chaque fois elle serait de faire valoir pour les hommes qu'elle accompagnait. Il était vrai que Ana était très belle, de plus elle était aussi jeune et avoir un créature tel qu'elle à son bras était une fierté que beaucoup d'hommes riches aimaient s'offrir.

Secouant son pied droit pour faire sortir son dernier escarpin, elle en profita pour la suite pour s'effondrer sur son canapé. Impossible d'aller plus loin, elle qui avait tant l'habitude de marcher avec se genre de chaussure, elle avait subit un enfer, à force de piétiner pendant des heures en faisant des sourires par là des compliments d'un autre côté. La jeune femme devait reconnaitre que la soirée avait été difficile pour elle, d'habitude elle aimait son métier, malgré le fait qu'elle ne menait pas une vie normal, le fait d'être envié, désiré et surtout regardé lui plaisait énormément. Mais avec cette fatigue accumulé depuis plusieurs jours, la jeune femme avait eu beaucoup de mal à gérer sa fatigue et donc par définition son attitude un peu grognon.

Fermant les yeux pendant quelques instants, Ana espérait pouvoir enfin s'endormir et rattraper les heures de sommeil qui lui manquait. Elle resta quelques minutes sur le dos, les yeux clos espérant trouver le sommeil mais celui-ci ne sembla pas venir, alors elle se tourna sur le côté mais rien y faisait. Elle bougea encore pendant quelques minutes jusqu'à se qu'elle réalise que cela ne servait à rien, elle n'arrivait pas à se détendre et à dormir; Ouvrant d'un coup sec les yeux, elle se redressa tout aussi rapidement, Ana se dirigea vers la sale de bain, faisant tomber rapidement sa robe de soirée sur le sol, ainsi que ses sous-vêtements, elle se glissa sous l'eau chaude, espérant grâce à cela détendre ses muscles tendu. Hier soir avait été difficile pour Ana, elle avait beaucoup pris sur elle, pour ne pas envoyer bouler son client qui en plus d'être d'un ennui à toute épreuve la confondu avec une prostitué et espérait plus que des sourires et des petits baisés.
Elle avait eu raison, la douche lui avait fait un bien fou, mais il était certain maintenant qu'elle ne voulait plus du tout dormir. Habillé d'un jean et d'un top rouge, elle était maintenant assise sur son canapé à 6h du matin se demandant ce qu'elle pourrait bien faire. Normalement à cette heure si, elle dormait et cela jusqu'à au moins 10h, alors devoir s'occuper jusque là serait une tache difficile pour la jolie brune. Alors que les minutes passaient plus lentement que jamais, Ana attrapa son sac à main et sortie dans la rue. Elle erra dans la rue pendant un petit moment à la recherche d'une boulangerie de qualité qui pourrait la satisfaire.

C'est à ce moment là qu'elle entendit du bruit dans son dos, fronçant légèrement les sourcils, elle se retrouva pour découvrir Noah. D'abord surprise, elle ouvrit les yeux en grand, mais cet état ne dura pas longtemps car un grand sourire venait d'apparaitre au coin de ses lèvres. Elle murmura « Noah.. », pas besoin de parler fort, son ton de voix était posé, aimant même, ses intonations étaient beaucoup plus intime, beaucoup moins hautaine lorsqu'elle s'adressait au jeune homme. Elle se pencha vers lui et déposa délicatement ses lèvres sur les siennes en guise de bonjour, se fut rapide, les effusions de sentiments ne se faisait pas entre les deux jeunes gens, il valait mieux mettre de la distance pour le bien de chacun.

Comprenant qu'elle venait de se trouvait une occupation pour un petit moment son sourire réapparu, elle hocha la tête lorsqu'il lui demanda de la suivre, elle ne se posait pas plus de question, elle n'en avait pas besoin, elle avait confiance en lui et lui aurait été facile d'aller n'importe où en sa compagnie.

Elles étaient si douces. Si parfaites et tellement belles ! Il ne pouvait décidemment plus se passer de ces lèvres qui à chaque baiser, embrasaient tout son être. Dommage qu’elles appartenaient à une personne aussi caractérielle que cette fille. En la regardant de plus prêt Noah pu constater qu’elle était aussi fatiguée que lui. Mais d’ailleurs, pourquoi était-elle encore dehors à cette heure-ci ? Est-ce qu’elle venait de coucher avec un des nombreux gros dégueulasses qu’abritait cette ville ? Un haut le cœur envahi Noah et ses mains se mirent à trembler. Il n’était pas jaloux. Juste que… il était protecteur envers elle. Et bien qu’elle soit la meilleure chose qu’il lui soit arrivé depuis des années, elle n’était qu’une amie. Oui une simple amie. Rien de plus, rien de moins…

« On va petit déjeuner ! » annonça-t-il préférant abandonner. Il glissa sa main dans celle de la jeune fille et un frisson le parcourut. Sa main était tellement chaude. À croire que tout chez elle était fait pour attirer le pauvre Noah qui ne semblait plus savoir où donner de la tête. Ils commencèrent à remonter la rue vers le café le plus proche. Ici les cafés étaient pas fameux, du moins beaucoup moins luxueux que ceux de Park avenue… mais plus chaleureux.

Tirant la jeune fille derrière lui, Noah traversa la rue sans faire attention à la berline noire qui fonçait droit sur eux. Les freins émirent un cri de douleur. Noah posa sauvagement sa main libre sur le capot de ce qui s’avérait être une Mercédès. Elle s’était arrêtée à quelque centimètre et une femme assise côté passager, aux allures de Bree Hodge lançait des jurons à l’encontre de son mari, médusé derrière son volant. On aurait presque pu voir la peur dans ses yeux…
« Vous pouvez pas regarder quand vous traversez nom d’un chien ?! » La femme cocue hurlait à s’en arracher le gosier. Le mari blêmit et ça réaction arracha un sourire à Noah.
« Chérie ce n’est pas leur faute… j’aurai du rouler moins vite… ! »
Sans un mot madame O’neal foudroya son mari du regard et celui-ci déglutit. Noah au bord de la crise de rire, en avait les larmes aux yeux et les coins de ses lèvres semblaient atteindre ses oreilles.
« C’est bon traverse Noah… ! » finit par lancer le père de famille, agacé par la situation. Le gigolo acquiesça et les deux faux amoureux reprirent leur chemin. En s’éloignant on pouvait entendre la vieille chouette demander des comptes à son mari. La suite de leur dispute était hors d’atteinte quand les deux amants entrèrent dans un café.

Le café était désert. Une odeur de bacon et d’œuf embaumait la petite pièce. L’estomac de Noah était noué, il pourrait manger pour quatre s’il voulait. Le barman qui était entrain de frotter son comptoir les gratifia d’un sourire forcé et les deux jeunes gens allèrent s’asseoir à une table à l’abri des regards. Le gigolo installa sa maitresse dos au barman. Celui-ci grimaça et Noah compris qu’il s’intéressait un peu trop à son amie. Un sourire fier accroché au visage, il prit place face à Anastasy.

« Alors tu… »
« Puis-je prendre votre commande ? »
Noah tourna son regard vers la jeune serveuse qui devait avoir dans les seize ans voir moins. Elle était du genre mal polie ou bien elle venait de le faire exprès ? Elle tenait dans ses mains un petit calepin et affichait un sourire forcé tout comme le barman quelques minutes auparavant. A croire que ça leur faisait chier d’avoir des clients…

« Des œufs brouillés, du bacon, une part de tarte au citron et un café noir s’te plait. » annonça Noah devant la jeune serveuse aux yeux écarquillés. Il se tourna à nouveau vers son amie, toujours aussi souriant. Elle prit sa commande et un silence s’installa…

« Alors tu reviens d’où comme ça ? » demanda-t-il finalement à la jeune fille…

Ana hocha de nouveau la tête, heureuse qu'il lui propose cela, son ventre c'était déjà manifesté peu de temps avant pour lui signaler son besoin de nourriture, elle rêvait d'un bon croissant. Elle avait pris cette fâcheuse habitude lorsqu'elle avait un petit séjour en France avec un gros client. Celui-ci lui avait fait découvrir ces viennoiserie pur beurre qui enchantaient son palais lorsqu'elle en mangeait. N'ayant aucun problème de poids, elle pouvait facilement se permettre se genre de petit plaisir. Sa main dans celle de son ami, elle se laissa guider, n'étant pas vraiment opérationnel pour dire ou faire quoi que se soit avant d'avoir pris un petit déjeuné.
Anastasy était encore dans ces pensées lorsqu'elle entendit le grincement des freins d'une voiture faisant au passage un bon sur le côté afin d'éviter la voiture. Elle jeta un coup d'œil à Noah qui venait de poser ou plutôt taper sa main sur la capot de la voiture. Ana fronça les sourcils lorsque la femme commença à les insulter, elle ouvrit la bouche pour lui rendre la pareil ne supportant pas le fait d'être traité ainsi surtout par une vieille bique dans son genre. Mais lorsque le mari calma sa femme, elle ouvrit les yeux surprise, leva un sourcil et refermant la bouche, elle observa tour à tour Noah et le mari essayant de comprendre se qu'il se déroulait sous ses yeux. Es-ce qu'elle avait bien comprit? d'un côté elle espérait se tromper, savoir que Noah, SON Noah avait pu passer la nuit avec un homme comme celui qui était dans la voiture la mettait hors d'elle. Ana n'avait qu'une envie c'était de lui mettre un bon coup de pied dans ses partie génitale pour avoir osé poser les yeux sur lui. Ana était possessive, Noah était une personne chère à son coeur, se qui par définition la rendait deux fois plus jalouse. Accordant un regard froid au couple, elle fut bien contente de voir Noah partir. Mais en entendant la femme demander des comptes à son mari, elle eu presque pitié de la pauvre femme. Jamais Ana ne deviendrait ainsi, elle ne supporterait pas de vieillir de se faire tromper par son mari (si déjà elle se mariait), non elle préférait mourir plutôt que de se voir dépérir.

Toujours aussi silencieuse, elle se laissa conduire dans une café encore désert à cette heure, elle adressa un sourire charmeur au barman, qui sembla apprécier. Ana ne pouvait s'empêcher de charmer, c'était encrer en elle, il fallait qu'elle plaise. Se genre de petit geste était devenu naturel chez elles, elle n'y faisait même plus attention c'était un mécanisme qu'elle répétait pour chaque homme qu'elle croisait. Assise à une table, elle ne remarqua pas le petit échange silencieux entre son compagnon et le barman trop occupé à contempler la carte. Lorsqu'elle entendit la voix de Noah, elle releva instantanément la tête mais avant qu'il est pu dire quoi que se soit une serveuse arriva et lui coupa la parole. Agacé par se manque de politesse, elle fusilla la femme d'une regard noir, qui ne sembla pas pour autant l'atteindre. Lorsque se fut son tour de choisir, elle dit d'un ton détaché « Je vais prendre la même chose ... », la serveuse hocha rapidement la tête et commença à partir mais Ana ajouta « mais .... à la place du café noir, je vais prendre un café au lait, 3/4 de café et 1/4 de lait, il n'en faut pas trop, oh et je n'aime pas le citron, donc je vais plutôt prendre une tarde à la myrtille ... ooh non plutôt à a la mure? enfin je sais pas la myrtille me plait bien, on peut avoir uen tarte à la mure et à la myrtille? .... non .... bon très bien alors je vais prendre une part de tarte à la framboise », Ana sourit d'un air satisfait à la serveuse qui semblait vouloir lui arracher les yeux « oh et puis à la place des œufs mettez moi un croissant, s'il vous plait!! Se sera tout merci...». Anastasy lui fit un sourire innocent avant de reporter son attention sur Noah.

Un silence s'installa avant que Noah ne se décida à parler « Là j'étais chez moi mais j'ai passé une bonne partie de la nuit avec un producteur, on était à Los Angeles et il a fallu rentrer dans la nuit, mais bon d'un côté je préfère je n'aurais pas supporter de passer la nuit à l'hôtel avec lui, la soirée était d'un ennui total et lui avec...» Ana marqua un temps avant de froncer les sourcils, se rappelant du petit incident de tout à l'heure, elle demanda « au fait c'était quoi, le truc qui c'est passé tout à l'heure? tu le connais bien le mec ?»