Bliss... Il ne l'avait pas oublié, loin de la. Il lui avait fait du mal, sans le vouloir, inconsciemment... Cette histoire l'avait frustré, il ne pensait avoir rien fait de blessant à ce moment la. l'amour rends fou... Avec les années, et du recul, il avait compris qu'il avait fauté, et finalement, il s'en était voulu... Et la, en la croisant à ce mariage, un flou total s'empara de lui, que faire ? Que dire ? Il voulait lui parler, il en avait besoin, s'excuser peut être ? Ou bien, s'expliquer, chose qu'il n'avait pas eu le temps de faire la dernière fois qu'il l'avait rencontré. Il l'avait contacté, et même si ils n'avaient pas discutés comme les meilleurs amis du monde, cela lui avait suffit. Il irait lui rendre visite au travail. Lui qui aimait tellement, mais tellement les mariages... Cela tombait à merveille.

Il était donc arrivé, en pleins coeur de l'Upper East Side, les mains dans les poches, un peu pommé, mais avec ce magnifique sourire toujours perché sur les lèvres, il poussa la porte, se jetant un peu dans le vide, forcément, il avait une boule au ventre, se demandant, comment cela allait se passer. Il n'y avait personne, ou, il ne voyait personne... Il regarda autour de lui, un moment, et attendit, il avait bien fait du bruit avec la porte, on l'avait forcément entendu.

Le hasard peut bien faire les choses... Ou mal. Enzo savait bien qu'elle n'allait pas se jeter dans ses bras, après tout, ce qui s'était passé était de sa faute, et il savait l'effet que ça faisait de se sentir trahis. Seulement, il ne l'avait pas compris lorsqu'il était avec Bliss... Mais bien plus tard, lorsqu'une fille le blessa d'une manière assez réciproque. Et après tant d'année, il était tout de même content de voir qu'elle semblait être en forme.

Bon, finalement, elle était la, et arriva derrière son comptoir avec un sourire aux lèvres, pensant avoir affaire à un client, avant de lui demander s'il était intéressé par une robe. Ouh... Cette idée ne lui avait même pas traversé l'esprit. Ces robes étaient magnifiques oui, mais le problème, c'est le mariage hein, cela ne risquait pas de lui arriver. Enzo afficha un sourire spontané, amusé par l'idée même.

- Ahah.. Elles sont belles, mais je ne suis pas là pour ça.

Aurait-elle pensé qu'il était simplement venu pour lui demander d'organiser un mariage ? Oh... Non loin de la. Baissant les yeux, il s'approcha du comptoir et posa ses mains dessus, affichant maintenant une mine un peu moins enthousiaste, et un air plus sérieux.

- Je suis venu ici pour parler.. Avec toi. De.. Du passé.

Comment allait elle le prendre ? Il n'était jamais bon de parler du passé, mais il avait réellement besoin de mettre les points sur les I, chose qu'il n'avait pas pu faire il y a quelques années... D'ailleurs, elle était au travail non ? Il espérait ne pas la déranger. Après tout, c'était lui le méchant, elle, elle pouvait dire ce qu'elle voulait.. Le brun reposa ses yeux sur elle, et l'observa, attendant une quelconque réaction de sa part.

« Dommage, elles donneraient bien sur toi ! »

Sourire moqueur, elle tentait simplement de détendre l'atmosphère. Elle perdit pourtant assez rapidement ce sourire en le voyant s'approcher. Au fond, s'il n'était pas là pour les robes, il devait forcément l'être pour elle. Parler du passé n'aidait jamais à avancer dans la vie, du moins la plupart du temps ce n'était pas le cas. Bliss préférait avancer en pensant au présent et à l'avenir. Là, elle se disait pourtant que ce n'était pas plus mal s'ils se parlaient, ne fus-ce que pour mettre les choses à plat. Après tout, il ne lui demandait de devenir les meilleurs amis du monde, pas encore et elle pouvait au moins lui accorder quelques minutes, la boutique était de toute façon vide.

« 7 ans... c'est un peu tard pour des explications, non? Il y a prescription... Enfin... vas-y je t'écoute. »

Un légère rancoeur était toujours présente, qu'elle l'admette ou non. Bliss ne voulait pourtant pas lui lancer un flot de reproches parce qu'après autant d'années, il y avait prescription. Il n'avait pas juger bon de s'expliquer à l'époque, alors pourquoi maintenant? Sa curiosité la poussait quand même à vouloir l'écouter. Avec les années, elle ne doutait pas qu'Enzo aie acquit en maturité, tout comme elle. S'il l'avait blessée aujourd'hui comme il l'avait fait à l'époque, elle se serait contentée de prendre sur elle et de garder le sourire. Sa petite crise de larmes n'avait tout de même servit à rien... Il y a sept ans c'était pourtant l'unique réaction qu'elle avait pu avoir, parce qu'il lui avait fait très mal sans même s'en rendre compte.

Un petit sourire s'afficha sur les lèvres du grand brun suite a la dernière réflexion de Bliss... Un peu d'humour, ça ne fait aucun mal. Il avait de la chance, au moins, elle était de bonne humeur, il n'avait plus qu'a espérer que ça dure. Mais Enzo avec une robe.. Aucune chance. Il venait de s'appuyer contre le comptoir, face à elle.. Qui était un peu en train de se demander l'utilité de remuer le couteau dans la plaie. Oui.. Quelle idée de revenir sur un truc aussi vieux ? Vaut mieux tard que jamais non ? Il s'en voulait toujours finalement... Et il se sentirait peut être mieux avec deux ou trois explications.

- Tu sais... Je suis désolé. C'est bête de se ramener pour dire ça, après autant de temps... Mais à ce moment la, je ne pensais pas que ce que je faisais pouvait autant t'affecter. J'étais inconscient. Il a fallu attendre qu'on me fasse un peu la même chose quelques années plus tard, pour me rendre compte à quel point ça pouvait faire mal.

Il avait tout dit non ? Pour une fois, rien que qu'une fois, il avait su ravaler sa fierté pour parler à cœur ouvert à quelqu'un. Ce n'était pas rien, d'ailleurs, il regrettait déjà d'une certaine façon. Mais au moins, dorénavant, elle aurait peut être moins envie de lui taper sur la figure dès qu'elle penserait à lui, rien qu'un peu..

- Alors... Tout était entièrement de ma faute. Mais ça, j'étais trop borné pour l'avouer.

Pas de quoi être fier hein ? Il ne la regardait plus, ses doigts tapotaient le comptoir, tic... Un Enzo hésitant, moins confiant que d'habitude était la. Cette histoire était ancienne, oui, il n'y avait plus que des souvenirs.. Mais il n'avait jamais aimé faire du mal aux gens alors...

Était-ce méchant d'être satisfaite d'entendre que lui aussi avait souffert? Peut-être... surtout qu'elle détestait voir son entourage souffrir. Lui l'avait mérité en quelques sortes et si cela lui avait permis de comprendre certaines choses, ce n'était pas plus mal. Bliss était bien trop gentille pour chercher à se venger mais apparemment, une autre jeune fille avait fait le sale boulot pour elle.

« Ça fait mal hein? » Sans être vraiment moqueuse, elle était satisfaite. Non pas qu'il aie souffert lui aussi mais plutôt qu'il comprenne ce qu'elle avait ressentit à l'époque « J'ai réagis excessivement cet été là tu sais... T'es pas le seul à m'avoir blessée, mais t'étais le premier... alors forcément, je me suis prise une bonne claque, c'était pas facile à digérer et encore moins à pardonner. »

Pour tout avouer, elle l'avait maudit. Cette revanche, elle avait eut envie de la prendre mais elle s'était chaque fois rappelé que ce n'était pas son genre. Son caractère avait aussi changé sur ce point. Elle n'était pas devenue la pire des garces, son côté sympa avec tout le monde remontait souvent à la surface, mais elle ne se laissait plus marcher sur les pieds. Bliss posait ses mains sur celles d4enzo pour qu'il cesse de faire tapoter ses doigts sur le comptoir. Il était très convaincant et elle espèrait ne pas se tromper en lui faisait confiance.

« Excuses acceptées! Enfin je suppose que c'est des excuses? Peu importe, en fait... compteur remis à zéro, on était jeunes et cons. Toi surtout... »

Sourire amusé, elle retirait finalement ses mains qui se trouvaient toujours sur celles de son ex petit ami. Peut-être qu'elle aurait toujours un peu de rancœur en pensant à leur histoire mais elle n'allait pas lui déclarer la guerre 7 ans plus tard. De toute façon, s'il n'y avait pas eut de rupture à causes de ses conneries, il y en aurait eut une à la fin de l'été à cause de la distance, il avait simplement écourté leurs moments ensembles.

Honteux.. D'une certaine façon oui. Il détestait faire du mal aux autres, et encore moins à une fille qui ne lui avait rien fait, bien au contraire... Il avait carrément baisser la tête et affichait une petite moue, celle d'un enfant qui savait qu'il avait fait une bêtise. Une façon de l'attendrir ? Oui aussi, il ne savait pas vraiment comment elle allait réagir ?

- Ah... J'aurais jamais du être ce mec la... C'est embêtant d'avoir ce rôle. Mais... J'ai bien compris pourquoi tu avais réagis de cette manière !

Le rôle du tout premier briseur de cœur. Le tout premier méchant garçon. Ça avait un aspect très négatif, et même si ce n'était que dans la vie d'une seule personne, il n'aimait pas être à ce poste. Et puis, il savait pourquoi elle s'était comporté comme ça... Quand une nana te drague de manière plus que flagrante alors que t'est casé, normalement tu arrêtes tes jolies sourires et ton regard d'ange... Et lui non, il avait laisser faire, de manière idiote alors... Forcément.

La jeune blonde posa ses mains sur les siennes, histoire d'arrêter ces bruits stressants, mais Enzo fut si surpris qu'une onde le traversa. Étonné.. Mais la dernière phrase de Bliss le rassura, même plus, elle l'amusa.

- Oui surement, mais j'avais pas mal de concurrence hein ?

Il lui dit ça en affichant un jolie sourire, malicieux Elle détacha enfin ses mains des siennes, un sourire aux lèvres, magnifique. Tout est bien qui finit bien. Le jeune homme jeta un coup d'œil autour de lui, admirant la pièce, avant de reposer ses yeux dans ceux de Bliss.

- Alors... Que s'est il passé depuis tout ce temps ? Tu sembles très bien t'en sortir, je dois dire que je suis heureux de te voir la, en pleine forme.

« Oui... j'ai fait bien pire par la suite, alors je ne vais pas te descendre pour ça. »

Par bien pire, elle entendait ses jeux avec Nolà. Les nombreuses fois ou elle s'était faite passée pour sa sœur et inversement, où elles avaient pris plaisir à changer de peau et donc à changer de petit ami.Une sorte de piège pour voir s'ils tenaient assez à elles pour les différencier, chose que même leurs parents avaient du mal à faire par moment. Elles en avaient rit des années, avant que Nolà ne décide de tout révéler, ecoeurant ainsi les deux petits amis en question mais surtout, en brisant le lien qui les avait unis depuis la naissance.

« Oh que oui, il y avait de la concurrence! »

Même si sur le coup, elle n'en avait juste rien à faire des erreurs des autres, celles qui ne la touchait pas. Il avait représenter le diable à ses yeux plusieurs semaines, avant qu'elle ne passe à autre chose. Elle ne pouvait pas se contenter de le maudire et ressasser cette histoire de quelques semaines pendant de longs mois. Elle réfléchissait ensuite à sa vie depuis leur rupture. Il n'y avait plus aucun point en commun en fait, elle avait changé de tout au tout.

« Hum... Franchement je me demande par ou commencer! Disons que la vie que j'avais cet été là n'existe plus du tout. Avec Nolà on ne se parle plus depuis 6 ans, je ne sais plus rien d'elle. Mes parents m'ont expédiée à New York il y a quatre ans pour que j'arrête de "salir le nom des Vladesca" comme ils disent... J'étais enceinte sans être mariée alors forcément pour un sénateur, catholique qui plus est, c'était pas le top! Mais je dois dire que c'est la meilleure chose qu'ils ont fait pour moi. » L'envoyer loin d'eux en lui payant son appartement pour qu'elle ne revienne pas, pour que personne ne découvre sa grossesse. S'ils savaient qu'avec ou sans cet argent, elle n'avait pas l'intention de les rejoindre un jour... « Le petit a quatre ans et je suis fiancée, même si c'est compliqué en ce moment... et toi ? Qu'est ce qui t'a amené à New York? »

Effectivement, le temps était passé à une vitesse folle et sa vie n'avait plus rien en commun avec le passé. La seule chose qui lui restait était peut-être qu'elle restait rancunière mais au fond, elle s'était améliorée de ce côté là. Enzo avait eut le droit à des larmes, des insultes surement aussi, elle arrivait à peine à s'en souvenir, alors qu'il était un "simple" petit ami et qu'il n'avait pas été jusque la trompé. Son fiancé avait été épargné de tout cela alors qu'il avait été jusqu'au bout, comme quoi elle se calmait avec les années. Sur le coup, elle se demandait si c'était vraiment une bonne chose.

« Disons qu'à l'époque ça nous amusait d'échanger nos petits amis pour une soirée ou l'autre... histoire de les tester... et il y a eut l'échange de trop. Nolà a complétement pété un câble, on était toutes les deux amoureuses du même mec, et la jalousie a prit le dessus. Ce mec n'étant autre que mon fiancé et père du petit... »

Ça, ça n'avait plus ou moins rien à voir dans leur dispute, elle n'était pas certaine que Nolà savait tout ca. Lorsqu'elle était partie, Camille ne parlait plus à aucune d'elles, la jalousie et la petite guerre qu'elles s'étaient livrées durant des semaines les avaient séparées. Après plusieurs mois, Bliss et Camille s'étaient revu et si dans un premier temps, elle avait cherché à l'éviter, elle avait finalement compris que Nolà ne reviendrait pas et que repousser celui qu'elle aimait dans l'espoir de réparer les choses avec sa sœur était ridicule. Bliss ne s'était pas trompée puisqu'elle n'avait toujours aucune nouvelle de Nolà. Lorsqu'Enzo en vint à Nolan, elle s'abaissait pour prendre son sac et en sortir une photo qu'elle posait sur le comptoir. Oui, il fallait bien l'avouer, elle était fière, très fière de son fils.

« C'est lui... Il est adorable ! » De la joie de parler de son fils, elle passait a la tristesse de l'échec de ses fiançailles. « On avait un mariage en vue... mais il a fait pire que toi et je ne suis pas sure d'avoir envie de fermer les yeux, de le pardonner. L'infidélité et moi on a jamais été très amies... »

Sourire confiant malgré tout, elle en voulait pas se faire plaindre, loin de là. Elle savait que peu importe sa décision, ce serait difficile de surmonter cela mais elle s'en sortirait, comme toujours.

« Wah ! T'es un peu notre nouveau James Bond alors? Je suis contente que t'aies pu réaliser ton rêve.»

Elle s'apprêtait déjà à lui dire d'être patient pour la fiancée et le bébé mais ce n'était peut-être pas dans ses espérances et ses projets, puisque selon lui, il avait la belle vie. Elle ne pouvait que le comprendre, elle qui avait souvent répéter ne pas vouloir d'enfant avant une trentaine d'années. D'ailleurs, elle s'était imaginé une vie de célibataire jusque cet âge. Pas au sens propre mais sans fiançailles, habitations ensembles et compagnie, de quoi garder sa liberté le plus longtemps possible. Elle ne regrettait absolument pas de n'avoir pas suivit ses plans.