Sujet: We need to talk ♠ Minnie Mar 12 Avr - 19:54
Le téléphone sonne, me faisant sortir de ma léthargie. La télé allumé sur un programme ridicule de télé achat, le volume au minimum, la lumière éteinte. A la première sonnerie, ma tête pivota vers la fenêtre. Des nuages sombres ornaient le ciel, une légère brume s’ajoutait au spectacle. Deuxième sonnerie, je pris la télécommande et coupais le son alors que la présentatrice essayait de m’inciter à acheter une ceinture miracle qui me permettrait d’avoir de magnifique abdos dans forcer…comme si j’en avais besoin. Troisième sonnerie, je dépliais mes jambes afin de me redresser. Quatrième sonnerie, j’avançais vers le combiné et décrochais avant que la cinquième sonnerie retentisse. « J’ai trouvé son adresse. » L’homme qui me parlait, sans aucune forme de politesse, venait d’obtenir toute mon attention. « Broadway, n°1 » Je raccrochais sans prendre le temps de remercier mon interlocuteur - futile.
Broadway, n°1. Je souris…pourquoi n’y avais-je pas penser plus tôt ? Ce quartier est fait pour elle. Mais vais-je réussir à y aller ? Pour la première fois depuis longtemps, j’eus un doute. Deux ans…c’est long. Sans plus attendre, j’enfilais une veste, pris un parapluie et claquais ma porte d’entrée. NY…magnifique ville, toujours vivante, illuminé, cela fait six mois que j’y vis et je ne m’u habitue toujours pas. D’un mouvement de bras, je hélais un taxi et grimpais à l’intérieur. Je donnais l’adresse au chauffeur et, cela me fit ressentir un léger stress. C’est la première fois, j’en eus même envie de vomir. J’inspirais et expirais tout au long du trajet, essayant de calmer les battements affolés de mon cœur.
J’arrivais devant l’immeuble, payais le taxi et sorti de l’habitacle chaud. Broadway, n°1. Je pénétrais dans l’immeuble, toujours avec cette envie de vomir, le stress grandissant. J’arrivais devant la porte. Jamais je n’ai autant douté de ce que je dois faire. Vais-je réussir à sonner ou vais-je m’enfuir comme un lâche ? Je restais cinq bonnes minutes devant la porte avant de prendre ma décision. Le levais mon bras et frappa à la porte. Un grand fracas se fit entendre à l’intérieur, avec un son étouffé. Oui…j’étais au bon endroit. Aucun doute possible.
Le secret pour un gâteau réussi, c'est d'y mettre une petite touche d'originalité. Quand on lit ça, on se dit que la personne ne va pas suivre la recette à la lettre, ajouter un petit truc parce qu'elle sait que ça le rendra encore meilleure... Mais quand on parle de Minnie cela au contraire gâche généralement tout. Quand elle commence une recette, au début, elle la suit minutieusement. Elle pèse le moindre ingrédient qui doit être pesé, suit bien tout à la la lettre, puis rapidement, elle se lasse, les chiffres lui donnent mal à la tête et là c'est le drame. Elle ajoute tout et n'importe quoi jusqu'à arriver généralement à des espèces de mélasses qu'on voit parfois dans les dessins animés mais qu'on imagine pas exister ailleurs qu'à la télé. Et bien vous avez ici, un spécimen rare : Minnie, dix-neuf ans, atroce – horrible, affreuse, dégoutante, nullissime – cuisinière. Beaucoup voit là, la raison de sa minceur. Avec ce qu'elle prépare, elle doit pas manger grand chose ou du moins pas le garder longtemps dans l'estomac. Que nenni ! Elle ne goûte jamais sa cuisine. Elle préfère en faire profiter les autres, oui elle est généreuse la petite. Mais une fois la mélasse mise en bouche, les gens déchantent très rapidement. Seules les personnes qui ne la connaissent pas se risquent encore à goûter sa cuisine – quoiqu'à force la rumeur de son affreuse nullité risque de parvenir aux oreilles de toute la ville. Tout son immeuble est déjà au courant. C'est donc par cette magnifique journée – bon en fait il fait un temps de chien mais pourquoi doit-il toujours faire soleil pour qu'une journée soit belle ? - que Minnie avait entrepris de préparer un gâteau. La cuisine s'était très rapidement transformée en champ de bataille : de la farine sur le sol, du chocolat dans l'évier, et une espèce de truc avec des grumeaux dans le plat. Il allait falloir utiliser le fouet électrique pour les défaire et avoir une jolie mélasse. Elle s'apprêtait à mettre en marche la machine quand elle entendit frapper à la porte. Elle avait de la farine sur le visage et bout de chocolat sur le nez mais elle n'avait pas le temps d'aller se faire une petite beauté. Tant pis. Il ne lui restait plus qu'à faire un sprint dans la cuisine, un petit dérapage dans le couloir, on saute la montagne de fringues... Attendez quelle montagne ? Minnie fonça alors dessus, dérapa, et s'étala par terre. Bon, on verra une autre fois pour la rapidité. Minnie ouvrit alors la porte.
« Bonjo... commença-t-elle avant de voir la personne.»
Et de la refermer aussitôt. Oui elle avait fermé la porte au nez à son grand frère disparu depuis deux ans. Il était là. Comme si de rien était. Comme s'il n'était jamais parti. Comme s'il n'avait pas donné de nouvelles pendant deux années. Deux ans ! Minnie mit ses mains sur son visage avant de rouvrir la porte et de croiser les bras.
« Est ce que je suis en train de rêver ? »
Il lui avait tant manqué. Elle avait envie de le serrer dans ses bras et de le frapper en même temps. Qu'est ce qui allait prendre le dessus ? Elle avait encore des doutes.
Sujet: Re: We need to talk ♠ Minnie Dim 24 Avr - 14:24
La porte s’ouvrit rapidement, laissant apparaître Minnie dans toute sa splendeur. Elle n’avait pas changé. Toujours la même, avec la même spontanéité qu’à l’époque. J’avalais difficilement ma salive. Je savais que c’était à moi de parler, de m’excuser, de tout lui expliquer. Mais les mots n’arrivaient pas à franchir mes lèvres, ma gorge était sèche. J’avais bien besoin d’un grès verre d’eau…ou de quelque chose de beaucoup plus fort. Je restais béat devant la porte. Minnie, avec son entrain habituel, commença une phrase de bienvenue. C’est quelle est polie la petite ! Tout ça grâce à la bonne éducation de « notre père ». Il aurait dû faire la même chose avec moi…peut-être aurais-je été différent. Mais, elle se stoppa au milieu de sa phrase, me reconnaissant. Mon rythme cardiaque s’intensifia d’un coup, je n’étais plus très loin de l’infarctus. J’ouvris la bouche mais à ce moment-là elle ferma la porte. Et voilà comment avoir l’air idiot devant une porte.
Une femme sortie de l’appartement voisin. Un sourire sur les lèvres. Là…j’ai vraiment l’air d’un sombre idiot à poiroter devant une porte. J’en avais pris l’habitude…des attitudes assez particulière de ma sœur. Ah…elle ouvre la porte de nouveau. Sûrement le temps d’ingérer la nouvelle. Son grand frère préféré est de retour. C’est un évènement ça ! J’inspirais de nouveau une grande bouffée d’air, comme si j’allais faire de l’apnée. « Attention…vous allez devoir rester sous l’eau pendant une minute trente secondes. »
« Tu ne rêves pas Minnie. Je suis de retour. »
Ok…pas très originale comme parole de retour. J’aurais pu faire mieux. Du style « Salut Sis’ ça roule ? Je t’es manqué ? » Finalement…ma phrase première était bien mieux….je crois. J’étais fier de moi, j’ai réussi à aligner neuf mots sans bégayer et en souriant. Enfin…c’est le sourire que je fais quand je vais chez le dentiste mais c’est un sourire tout de même. J’observais le visage de Minnie…Elle semblait perdue, comme si elle ne savait quel est la réaction à adopter dans un cas comme celui-ci.
« Tu ne rêves pas Minnie. Je suis de retour. » Elle ne rêvait pas. Son coeur eut un petit dératé. Elle avait l'impression d'être dans un soap opéra. Il ne manquait plus que la musique sentimentale pour faire pleurer le spectateur, et le tableau serait complet. Elle regarda le sol pour ne pas craquer. Elle ne le prendra pas dans ses bras. Elle ne le frappera pas. Elle... Mais si elle ne rêvait pas, comment expliquer sa présence ici ? Sa barbe avait un peu poussé mais à part à ça il n'avait pas changé. Toujours les mêmes beaux yeux bleus hérités de leur mère. Minnie, elle, avait les yeux marrons, comme leur père. Marron caca. Bon non ils étaient vert aussi. Maigre consolation. En plus elle avait le prénom d'une souris. Quelle chance ! Et oui ce n'était pas offert à tout le monde d'être célèbre. On lui demandait souvent des autographes dans la rue et comme Minnie est une personne adorable, elle ne dit jamais non. Elle en a même fait sur les fesses d'un monsieur avec un petit coeur sur la fesse gauche. Bon on arrête le délire, elle n'est pas célèbre. Elle a essayé une fois d'obtenir une réduction à Disneyland vu qu'elle porte le même nom que la célèbre souris mais bizarrement ça n'avait pas fonctionné. Même en faisant les yeux du chat dans Shrek, c'est pour dire ! Elle pensa pendant une microseconde à fermer la porte à nouveau et aller finir sa délicieuse mélasse. OH ! Ou sinon, elle allait donner sa mélasse à Nate ! Elle ne dirait pas que c'est elle qui l'a faite, sinon il ne la mangerait pas. Et il serait malade et il aura eu ce qu'il méritait. Mais elle aimait pas voir son frère malade. Elle se sentait de suite obligée de le dorloter. Ah elle était faible face à lui. Il la connaissait trop bien et en plus Minnie était une piètre menteuse. Prétendre qu'elle s'en fichait qu'il soit là c'était comme essayer de faire croire qu'en fait Minnie est une meurtrière ou une intello en math : impossible de tomber dans le panneau une seule seconde. Elle était perdue dans ses pensées quand il lui demanda s'il pouvait entrer. Entrer ? Le méritait-il ? Avait-il le mot de passe qui lui ouvrirait les portes d'Alibaba ? Qu'il n'essaye pas de lui répondre Abracadabra.
« Mot de passe ? demanda-t-elle impassible. »
Jamais elle ne laisserait entrer quelqu'un qui ne connait pas le mot de passe. Elle ne laissait pas entrer n'importe qui quand même. Mais en plus, le mot de passe ne suffisait pas pour Nate, il allait en plus devoir s'expliquer. Et valait mieux qu'il en trouve une bonne !
« Mais en fait, ça dépend, c'est quoi ton excuse ? … Tu t'es fait kidnappé ? T'avais perdu ta voix pendant deux ans ou tu as voyagé dans le temps et comme à la préhistoire ils ont pas de téléphone, t'as pas pu me donner de nouvelles...»
Elle aimerait bien comprendre. Elle s'était faite à l'idée que leur père était parti. Après tout il avait son travail en Australie. Leur mère, ce n'était pas vraiment de sa faute si elle était partie au pays imaginaire. Mais Nate, c'était quoi son excuse ? Un rhume des foins l'avait cloué au lit pendant deux ans ? Le professeur Lockart de Harry Potter lui avait jeté le sort « Oubliette » et il avait alors perdu la mémoire pendant deux ans ? Un aborigène lui avait jeté une malédiction « Ta soeur tu oublieras, chagrin tu auras, et pendant deux tu ne la verras » ? Mmh. Restait à attendre la réponse de Nate. Il avait l'air un peu malade. Comme s'il allait vomir. Il n'allait pas vomir quand même ? Parce que sinon Minnie risque de vomir aussi. Et bonjour les dégâts !
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