Arrivée au boulot à six heures du matin, comme d'habitude, lorsque l'horloge affichait 10 heures, la moitié de sa journée était déjà faite. Delliah commençait à cette heure si matinale pour la bonne et simple raison que tout devait être nickel lorsque les portes du zoo ouvraient. L'aquarium nettoyé, les otaries soignées et prête pour les nombreux spectacles qu'elles allaient enchainés dans la journée. Ils n'étaient que quelques uns à travaillé aussi tôt mais au fond ce n'était pas plus mal, ça lui donnait l'occasion de profiter de ses après midi. Elle prit sa pause comme d'habitude alors que la foule commençait à arriver et lorsqu'elle revint à l'aquarium, son patron l'attendait en grimaçant. Sur le coup, elle se demandait si elle avait fait quelque chose de mal, mais elle compris bien vite ce qui l'ennuyait : il gérait parfaitement l'aquarium et avait plutôt besoin d'elle à la boutique ou l'on venait de recevoir de nouvelles marchandises. Généralement, elle était choisie et acceptait volontiers, parce qu'elle adorait décorer les rayons, tout installé à sa façon mais là, Charlie savait parfaitement à quel point elle évitait Penny Daniels. Toujours avec le sourire, elle acceptait pourtant sans râler et traversait donc le parc. Au passage, elle prit quelques caisses dans la camionnette garée à l'arrière et fit ensuite son entrée tout sourire pour apercevoir Penny au comptoir. Léger pincement au cœur, elle restait plutôt douée pour cacher ses émotions, ce qu'elle fit en le rejoignant. « Ne fait pas cette tête mon amour, je viens t'aider.» Ton ironique mais toujours avec son sourire angélique, elle déposait les caisses devant le comptoir avant de s'appuyer contre celui ci. « Il y en a encore pas mal dans la camionnette on en a pour un bout de temps. » Ajouta t-elle d'un air distrait. Qu'ils le veuillent ou non, ils allaient passer quelques heures ensembles. Si Dell prenait soin de l'éviter jusqu'ici, c'était plus ou moins impossible pour elle de rester en mode silencieux pendant autant de temps. Un mal pour un bien au fond, puisqu'elle devait bien admettre que passer du temps avec lui et lui parler lui manquait énormément.

Sur le coup, Dell s'en voulait déjà de s'être montrée plutôt cool avec lui, mis à part son petit ton ironique. Une partie d'elle avait envie de se montrer exécrable, pour bien lui faire comprendre qu'elle lui en voulait et qu'il l'avait fait souffrir. il était d'ailleurs le seul à l'avoir fait, puisque généralement, c'était son rôle à elle, alors forcément, ça faisait encore plus mal, puisqu'il était le premier à lui mettre une aussi grosse claque. L'autre partie avait plutôt envie de se montrer adorable, pour tenter de le reconquérir. Deliah savait pourtant qu'il ne méritait pas qu'elle lui court après, au fond il espèrait peut-être même qu'elle ne le fasse pas, le problème est qu'elle ne savait pas. Ils n'avaient jamais vraiment parlé après leur rupture et au final, elle se demandait s'il s'était soucier un jour d'elle ou s'il n'en avait jamais rien eut à faire. Si la deuxième option était la bonne, il n'y avait rien à dire et ca expliquerait qu'il l'ignore mais elle refusait d'y croire. Sept mois, s'il n'en avait rien eut à faire d'elle, cela aurait durer bien moins. Enfin, elles l'espérait. En attendant, l'ange et le démon bataillaient dans son esprit et elle changeait d'humeur à chaque phrase, totalement paumée sur le comportement à adopter avec lui. Sans répondre, elle l'avait suivit jusque la camionnette et prit une des caisses ou elle devinait plusieurs peluches vu la taille de celle-ci. « Je te laisse le lourd. » Elle n'allait pas faire sa petite précieuse toute fragile mais puisqu'il était là, elle allait se contenter du léger. Après tout, à la base sa place était à l'aquarium, pas à la boutique. La dernière fois qu'elle l'avait ré-organisée, leur histoire commençait à peine et cela avait été une de ses plus belles journées de travail. Enfin soit, mauvaise idée, il fallait se concentrer sur aujourd'hui pas sur les mois passés. Ouvrant une caisse, elle découvrait des peluches d'ours polaire qu'elle regardait tel un enfant. Même a 23 ans, elle trouvait toujours ça aussi adorable et possédait d'ailleurs presque chaque exemplaire que contenait la boutique chez elle.« Je les vois bien sur la droite du présentoir, ça te va? » Après tout, c'était lui qui y passait la moitié de sa vie, donc autant que ça lui convienne. Pourtant, avant même d'avoir la réponse, elle reculait déjà certaines peluches pour disposer les nouvelles. Elle s'abaissait ensuite pour en reprendre quelques unes et s'arrêtait pour l'observer, telle une nfant avec ses peluches plein les mains. « Il y avait quelqu'un d'autre? Enfin je me suis toujours demandé ?» dit-elle tout en haussant les épaules, comme si sa réponse n'avait aucune importance. Sa question venait de nulle part, mais elle s'était toujours demandé si c'était une cause de leur rupture et avait bien envie d'obtenir au moins cette réponse aujourd'hui.

La camionnette se vidait doucement et à présent, elle allait se concentré sur le déballage et l'étalage des nouvelles choses, ils étaient bien assez pour finir de décharger. Sans avoir l'âme d'une décoratrice d'intérieur, elle aimait tout de même beaucoup tout arranger à sa façon et dans quatre heures, elle avait fini le boulot. Si elle voulait se charger de la plus grosse partie du boulot, elle devait donc activer un peu. Bras croisé, remplis de peluches, elle attendait une réponse et restait un peu déconcertée par celle-ci. Elle hésitait vraiment être un "ok" ou à lui balancer l'une de ses peluches au visage. Enfin, il avait répondu à sa question, c'était mieux que rien et elle avait fait en sorte de cacher le sourire qui se dessinait sur les lèvres. Au moins, il n'avait pas été voir ailleurs, c'était mieux que rien, non? Mais à côté, elle n'avait donc toujours rien pour expliquer leur rupture alors qu'une autre fille était la meilleure explication à ses yeux. « Hum... Cool. » Une nouvelle fois elle haussait les épaules avant de faire un demi tour pour lui tourner le dos et faire à nouveau face à son présentoir. Insatisfaite, comme d'habitude, elle serrait la mâchoire pour ne pas s'énerver de ne pas obtenir un peu plus de sa part. Elle pouvait tout aussi bien se plonger dans le même silence, cela leur faciliterait les choses à tout les deux et elle ne serait pas l'unique à tenter de faire un effort, mais Dell était bavarde, beaucoup trop même et il n'y avait personne d'autre à qui faire la conversation, si ce n'est lui. Et puis, surtout, ses réponses elle les voulait. De nouveau face à lui, elle croisait les bras poussant un soupire en voyant qu'il n'était pas décidé à ajouter un seul mot. « Tu me soules Daniels! Sérieusement, tu me donnes juste envie de te claquer pour me défouler une bonne fois! Tu comptes me dire un jour pourquoi? Non parce que c'est moi qui devrait t'ignorer ET te détester et là tu vois, je fais d'énormes efforts mais toi, aucun...»

Ses poings se serraient un peu plus, tout comme ses mâchoires. Elle rêvait totalement, là. Il la larguait et au moment ou elle se décidait enfin à cherche des explications, elle avait l'impression que c'était encore lui qui la provoquait. L'envie de le frapper ne lui manquait pas, pas du tout même mais ce serait purement enfantin. Et puis surtout, ils étaient sur leurs lieux de travail, avec une cliente dans le magasin, une unique cliente. A croire que quelqu'un l'avait placée là pour calmer les pulsions de Dell et surtout pour la forcer à ne pas hausser le ton. Elle pourrait tellement lui faire mal, physiquement... Un de ses nombreux avantages avec son emploi au gouvernement. Elle avait reçu un entrainement en béton et pouvait mettre à terre plus fort qu'elle d'apparence sans le moindre effort. Dans une ville aussi dangereuse, c'était plutôt rassurant en fait. Mais bon, elle n'allait pas utiliser ses cours sur lui, il ne le méritait pas, elle n'en avait pas le droit et n'avait même pas l'envie de le blesser, d'une manière comme d'une autre. En même temps, à part physiquement, ce n'était pas comme si elle pouvait quelque chose contre lui, pour toucher à ses sentiments, il fallait déjà qu'il en aie. « Facile à dire quand on a les réponses. T'en a jamais rien eut à foutre, ça doit pas mal aider aussi ça » Sept mois et elle avait l'impression qu'il bâclait ça comme si elle était une fille qu'il avait eut dans son lit pour une nuit. A se demander si elle n'était pas juste en décoration pendant ces 7 mois parce que ça faisait bien d'être en couple ou pour une toute autre raison, franchement sur le coup, elle n'avait même pas envie d'en trouver.

Elle ne savait pas vraiment si elle l'avait aimé, on disait souvent qu'on ne reconnaissait l'amour que quand on le croisait, mais elle avait tenu énormément à lui. Jusqu'ici, il avait été le seul à qui elle avait osé s'attacher et même si dans l'avenir elle connaitrait peut-être bien mieux, pour le moment, elle n'avait que lui. Résultat, avoir l'impression qu'il n'en avait rien à faire était juste épuisant, et blessant surtout. A croire qu'elle avait été seule dans cette relation, c'était peut-être le cas et qu'elle s'était simplement laissée aveuglée. Sur le coup, son énervement avait prit le dessus et lorsqu'il disait l'avoir aimée, elle ne put que lever les yeux au ciel. Si elle croyait celle là il lui en racontait une bien meilleure? « Juste que QUOI ? » Après trois mois, Dell était enfin sur le point d'apprendre la vérité et il s'arrêtait en bon chemin pour lui dire. « Juste que tu t'es lassé? Que t'avais besoin de t'envoyer de nouveau tout ce qui bougeait, parce que 7 mois c'est long? » Le pire était qu'elle ne lui en voudrait même pas. Lorsqu'elle s'était mise avec lui, elle savait parfaitement qu'il était coureur de jupon, elle avait elle-même de grande difficulté à se poser alors elle ne pouvait pas le reprocher. « Termine ta phrase Pen', je suis prête à entendre n'importe quoi, mais je veux savoir. »