La télévision ne diffusait que des conneries et des trucs pour les vieux, c’était un fait. Quand elle serait vieille, Artémis aurait sûrement plaisir à regardé des documentaires sur les gorilles d’ellenesavaitplustropoù mais ce n’était pas encore le cas aujourd’hui. Et comme, elle n’était pas aussi stupide qu’elle pouvait parfois le laissait croire aux autres, elle n’avait aucune envie de regarder une ridicule émission de téléréalité. Elle appuya sur le bouton off de sa télécommande l’air passablement ennuyé et se dirigea vers la cuisine. C’était la seule pièce de son appartement à être propre et rangée, et pour cause, elle ne lui servait presque jamais. Elle attrapa son téléphone sur le comptoir et fit défiler son répertoire afin de trouver quelqu’un à appeler. Ce soir, plus que jamais, elle aurait été ravie que son père l’invite à l’un de ces stupides dîners de charité. C’était peut-être ennuyeux à mourir, au moins, ils servaient du bon champagne là-bas et puis, il y avait toujours au moins une personne à qui parler. Là, elle s’ennuyait et il n’y avait rien ni personne pour faire que cela cesse.

Néanmoins, son court moment d’abattement ne dura pas longtemps. Arrivée à la lettre P dans son répertoire, elle sut ce qu’elle allait faire de sa soirée. Elle ouvrit son frigo et attrapa une bouteille qui traînait dedans - c’était d’ailleurs la seule chose qu’il y avait dans le dit frigo – et attrapa sa veste et son sac avant de quitter son appartement. Elle ne mit pas bien longtemps à parcourir la centaine de mètres qui la séparait de l’endroit où elle se rendait. Il fallait bien dire aussi que malgré le peu de distance qu’elle avait à parcourir, elle avait choisit de prendre un taxi. Bien des gens aurait trouvé ça ridicule, le chauffeur de taxi en premier qui la regardait l’air sévère et qui n’aurait rien eu à dire parce qu’il était payé, mais elle, elle s’en moquait pas mal.

Arrivée devant la porte de son ami, elle frappa. Il fut un temps où elle aurait préféré sonner et où elle n’aurait arrêté que quand la porte se serait ouverte mais pas aujourd’hui. Il y avait deux raisons à cela, la première était qu’elle ne savait pas s’il était là et qu’elle ne voulait pas sonné dans le vide pendant x temps. La deuxième était que s’il était là, elle ne savait pas s’il était seul parce que oui, il avait une petite amie, aussi incroyable que cela puisse paraître. Artémis la connaissait vaguement, à une époque, elle s’était rapprochée d’elle parce qu’elle travaillait chez Starbucks et qu’elle pouvait comme ça, avoir des trucs gratuit. Mais depuis que Logan était devenue secrétaire – parce que c’était son nom – Artémis ne voyait plus aucun intérêt à ne serait-ce que parler avec elle. La porte de l’appartement s’ouvrit et un fin sourire se dessina sur le visage de la jeune fille, elle montra la bouteille qu’elle avait à la main et entra dans l’appartement sans ya voir été inviter. « On a quelque chose à fêter ! »

Je suis devenue ce type que l'on pourrait juger de bien. Qui l'eut cru ? Personne. Même moi, le premier. Il devait être vingt heures, ou quelque chose qui s'y approchait lorsque le jeune homme referma d'un geste ferme le cahier qu'il tenait entre ses mains. Et un soupir suivit son geste. Après une longue journée passée à l'université, il avait rentré chez-lui quelques heures auparavant. Nouveau rythme de vie pour un nouvel homme. Car oui, on pouvait dire qu'il s'était complètement métamorphosé depuis. Depuis qu'elle était entrée dans sa vie, pouvons-nous dire cela comme cela. Elle, Logan. Celle qui disait aimer, aimer plus que tout. Bien une première pour le jeune homme volage, affamé constamment par de nouvelles conquêtes. Personne n'y croyait. Ni même lui. Lui, il dessinait sa vie ainsi. Celle d'un homme volage, conquête perpétuelle de nouvelles proies. A croire qu'il s'était trompé sur lui. A croire, oui. Alors pour laver les maux de cette rude journée, il décida de prendre sa douche. Après avoir consulté une nouvelle fois son cellulaire.
Une longue douche, une bonne douche chaude. Celle que l'on chérit tant après une putain de journée, celle qu'on chérit après cette journée de merde. Alors qu'il était sur le point de se rhabiller, il crut entendre quelqu'un toquer à sa porte. Peut-être le fruit de son imagination. Mais qui pourrait bien venir toquer à sa porte à cette heure de la soirée ? Il haussa un petit sourcil, cherchant bien là qui cela pourrait être. A sa réflexion, il ne trouva personne. Qui aurait eu l'idée stupide de venir le voir sans le prévenir avant ? Certes, cela pourrait être Logan, mais pourquoi toquerait-elle à la porte ? Ce serait insensé. Il enfila rapidement son jean et se décida de sortir de sa salle de bain. Tout en essayant de mettre son tee-shirt, il accourut vers la porte d'entrée et ouvrit. Ne prenant même pas la peine d'être habillé correctement. C'était donc devant cet 'invité' qu'il finit de se vêtir. Une fois son tee-shirt mis, il posa un regard sur la personne qui se trouvait devant lui et qui venait de prononcer quelques mots. Il y avait quelque chose à fêter. Penny la regarda l'air surpris. Artémis. C'était elle. Que faisait-elle ici ? Cela faisait des mois qu'ils ne s'étaient pas vu. Des mois qu'ils ne s'étaient pas livrés à quelques plaisirs interdits en tenu d'Adam et de Eve. « Pardon ? Je crois que tu as du te tromper de personne, Artémis ! » lui fit-il alors remarquer.

C’est un Penny surpris qu’Artémis vît en ouvrant la porte. Surpris par quoi ? Elle se le demandait bien et alors qu’elle s’apprêtait à réfléchir à la raison de cette surprise, elle s’aperçut qu’en fait, elle n’en avait rien à faire. C’était une bonne chose alors, cela lui ferait ça de moins à penser. « Pardon ? Je crois que tu as du te tromper de personne, Artémis ! » La jeune femme leva les yeux au ciel, ce genre de remarque c’était tellement du Penny tout cracher. Oui, ils ne s’étaient pas vu depuis longtemps, et alors ? Il n’allait sûrement pas lui faire croire qu’elle lui avait manqué, elle savait pertinemment que ce n’était pas le cas et elle s’en moquait pas mal. Lui non plus, il ne lui avait pas manqué, elle était juste venu le voir parce qu’elle n’avait rien de mieux à faire et qu’elle venait de se souvenir de son existence. « Tu n’es pas Penny Daniels peut-être ? Un des garçons les plus insupportable qu’il existe sur la terre. Et bah si, donc ! Je ne me suis pas trompée. Maintenant tais-toi et laisse-moi entrer. » Et sans attendre de réponses, elle poussa légèrement le jeune homme et entra, oubliant par la même occasion de savoir si il était seul ou non.

Un tour rapide de l’appartement lui fit voir qu’il était bien seul et que donc, elle n’avait pas grand soucis à se faire. Faisant comme si elle était chez elle, elle se dirigea vers la cuisine et en sortit une flûte du champagne, une seule. Elle ouvrit la bouteille et remplit son verre avant de se détourner. Penny l’avait apparemment suivit et la jeune femme s’estima heureuse qu’il n’est pas encore essayer de la mettre dehors. De toute façon, il pouvait toujours essayer, il n’aurait pas gain de cause. « Je voulais fêter quelque chose avec toi tu sais, mais tu m’as contrarié. Tant pis, je boirai toute seule. » Elle haussa les épaules et porta le verre de champagne à ses lèvres. Elle en prit une gorgée avant de reprendre la parole d’un ton moqueur. « Alors, tu as perdu ta femme Penny ? »

« Tu n’es pas Penny Daniels peut-être ? Un des garçons les plus insupportable qu’il existe sur la terre. Et bah si, donc ! Je ne me suis pas trompée. Maintenant tais-toi et laisse-moi entrer. ». A ses paroles, Penny soupira longuement. Que lui voulait-elle. Il n'eut même pas le temps de réagir, ni de lui répondre quoique ce soit que la dénommée Artémis était déjà entrée dans son appartement. C'était du Artémis tout crachée, elle n'avait pas changé fallait-il croire. Certains la jugeront bien trop hautaine, bien trop garce, bien trop sûre d'elle. C'est vrai qu'elle était tout ce mélange. Penny la suivit du regard sans un mot, après tout quoiqu'il lui dise, elle n'en ferait qu'à sa tête. Alors il referma la porte derrière lui et vint emboîter le pas de la jeune femme. Il s'arrêta à l'entrée de son salon, et posa son regard sur elle. Il la regarda impassible à chacune de ces actions. Elle faisait comme si de rien n'était, elle faisait comme si elle était chez-elle. Le jeune homme soupira une nouvelle fois. Ecoutant les douces paroles de la jeune femme. « Je voulais fêter quelque chose avec toi tu sais, mais tu m’as contrarié. Tant pis, je boirai toute seule. ». Une nouvelle fois, un soupir s'échappa de la bouche jeune homme. A croire qu'il ne savait plus faire que cela. Il ne prêta guère attention à la phrase qui suivie. « Je peux savoir ce qu'il y a fêter ? » demanda alors Penny avant de s'approcher de la jeune femme. Après quoi, il s'approcha de la table basse et vint attraper la bouteille qui s'y trouver. Un petit rictus mesquin se dessina sur ses lèvres, et il porta à sa bouche le goulot de la bouteille en verre. Il but une ou deux gorgées du breuvage et vint reposer la bouteille à sa place initiale. Puis il vint s'asseoir au côté d'Artémis qui ne semblait guère apprécier le comportement du jeune homme. Chose qui le fit grandement amuser. « Alors, je t'écoute, chère Artémis... » reprit-il.

« Je peux savoir ce qu'il y a fêter ? » La réponse était non bien évidemment et elle le resterait tant qu’Artémis n’aurait pas trouvé de réponses valables à sa question. La vérité c’était qu’elle était venue ici sans idée en tête et qu’il n’y avait rien à fêter, Penny menait une vie pathétique et elle n’allait sûrement pas boire à ça. Elle haussa donc simplement les épaules et but une nouvelle gorgée de son verre. Pendant qu’elle buvait tranquillement son verre, Penny semblait s’amuser à essayer de la provoquer comme l’aurait fait un gamin de six ou sept ans. En effet, ce dernier, attrapa la bouteille qu’elle avait laissé traîner sur la table et but directement dedans. Artémis fronça les sourcils mais ne fit pas le moindre commentaire là-dessus. Elle se contenta d’aller récupérer la bouteille une fois que Penny l’eut lâché pour pouvoir se resservir.

Elle reprit place là où elle se trouvait quelques minutes plus tôt, et là où Penny l’avait rejointe. « Alors, je t'écoute, chère Artémis... » Il avait toujours de ces manières de parler, cela donnait juste envie de le faire taire, de le frapper ou de l’étrangler, enfin quelque chose dans ce genre-là. Comme il n’avait pas été très précis dans ces dernières paroles, Artémis choisit d’ignorer le rapport qu’elle pourrait avoir avec sa question précédente et arbora un faux air perplexe. « Tu m’écoutes ? Quelle chance j’ai alors. Dommage que j’ai n’ai pas grand-chose à dire. Je n’ai jamais trop aimé faire la conversation tu sais bien. » Il se pouvait bien d’ailleurs que le semblant de conversation qu’ils avaient là étaient un des plus longs qu’ils n’avaient jamais eu. Artémis se leva et alla chercher un nouveau verre qu’elle remplit. « Cher Penny… » Elle insista bien sur le cher, histoire de se moquer un peu de lui. « Tu devrais boire un peu, tu m’as l’air vraiment vraiment très coincé là. C’est assez… Dramatique. De mon point de vue. »

Penny s’installa confortablement dans son canapé. Après tout, il était chez-lui. Et ce n’était pas en présence d’Artémis qu’il ferait de bonne manière. Alors il la regarda avec insistance, attendant une réponse de la jeune fille. Bien entendu, il se doutait qu’elle était venue ici sans raison. Comme toujours auparavant. A la différence qu’aujourd’hui ça ne finirait pas comme d’habitude. Non, ce soir, ils ne s’adonneraient pas à quelques plaisirs interdits en tenue d’Adam et d’Eve. Les temps changent. Si Artémis n’avait pas changé, ce n’était pas le cas de Penny. Devenu bien trop rangé, bien trop calme, bien trop… l’archétype du mec bien. Il suivit longuement du regard Artémis silencieusement. Et posa un regard interrogateur sur elle lorsqu’elle prononça un « mon cher Penny ». Sa formule avait presque l’air solennel. Quelque intrigué, il l’écouta. Ah… Il était devenu coincé à son goût. Elle le trouvait très coincé. Penny, bien trop coincé ? Ce serait du… comment dire jamais vu. Lui, le coureur de jupon, lui qui chaque soir se trouvait en compagnie d’une fille différente. Lui, oui. Comment l’imaginer coincé. Un petit sourire qui se voulait amusé se dessina sur les lèvres du jeune homme. « Boire, pourquoi pas… Mais en ta compagnie dans ce cas, comme avant quoi ! » lança-t-il. Il se leva afin de se chercher une coupe de champagne, par la suite il servit du champagne à Artémis et à lui. Un regard malicieux se déposa sur la jeune fille qui se tenait en face de lui. Puis un sourire se dessina sur ses lèvres. « Hum, tu sais j’attend juste que tu me décoinces, Artémis. » lança-t-il. Son dire puant l’amusement et l’ironie à plein nez.


[tu m'excuseras de cette m*rde. ]

Penny resservit du nouveau du champagne à Artémis dont le verre était tout juste vide et à lui par la même occasion. La jeune femme sourit et posa son verre sur la table basse devant elle. « Je suis sûre que tu es vraiment très honoré que je me sois souvenue de ton existence et qu’aujourd’hui est le plus beau jour que ta vie misérable connais depuis bien longtemps. » Il n’avait pas besoin de savoir que ce qui avait amené la jeune fille ici c’était un ennui profond et une absence de choses à faire pour ce soir-là. Il n’avait d’ailleurs pas besoin de savoir du tout ce qui l’avait amené là. Elle rattrapa son verre et en but quelques gorgées avant de reprendre. « Mais ne me remercie pas, parfois je me réveille le matin et je suis d’humeur très généreuse, c’était le cas aujourd’hui. »

Il n’avait pas changé, il pouvait prétendre ce qu’il voulait mais dans le fond c’était toujours le même, elle le vit dès qu’il ouvrit la bouche par la suite. « Hum, tu sais j’attend juste que tu me décoinces, Artémis. » La jeune femme secoua la tête et s’approcha de lui. Elle posa sa main sur le canapé et lui lança un regard moqueur. « Je voudrais bien tu sais… mais les mecs pris ne m’intéresse pas. » Elle haussa les épaules et prit un air désolé. N’importe qui la connaissant aurait pu croire qu’elle mentait, ce n’était pas le genre d’Artémis d’avoir des scrupules et elle se fichait bien de faire du mal mais ce qu’elle ne supportait pas, c’était les copines jalouses hystériques. Elles étaient fatigantes, hargneuses et parfois même dangereuse alors Artémis s’abstenait. « Tu t'es fait combien de pouf depuis que t'es avec l'autre dis-moi ? Ça m’intéresse vraiment de le savoir. »

Assis sur son canapé, ou plutôt affalé dessus, Penny se tenait de façon décontracté. Sa coupe de champagne d’une main, il avait étendu son bras opposé sur le dossier du canapé. Peu de temps après avoir pris la parole, il posa un petit regard espiègle sur la jeune femme qui se tenait encore debout. Certes, il aurait bien pu lui proposer de s’installer à ses côtés. Mais non, après tout, c’était Artémis. LA fille capricieuse que l’on ne pouvait que détester au fond de soi. Avait-elle bon fond, certainement, mais il fallait lui trouver… ce bon fond. C’est vrai, Penny aurait pu faire des efforts pour l’accueillir chaleureusement. Tel qu’on le ferait avec une amie. Amie ? Non, elle n’était pas son amie. Elle n’était… pas grand-chose à vrai dire pour lui, mise à part une fille qui avait terminé dans son lit. Certains diront une de plus. Et la liste pourrait être longue, d’après certains. La liste des conquêtes du jeune homme, son tableau de chasse. Tableau de chasse qu’il a apparemment lâchement abandonné. Artémis s’approcha, toujours avec ses airs hautains qu’il lui avait connu auparavant. « Je voudrais bien tu sais… mais les mecs pris ne m’intéresse pas. » lui dit-elle alors. Penny ne put s’empêcher de sourire malicieusement à sa remarque. La phrase était quelque peu étonnante, après tout, ça devait être le dernier de ses soucis de savoir si son aventure éphémère était en couple ou non. Mais peu importe, dans tous les cas, il s’en foutait. Il s’en foutait d’elle. D’elle, de Artémis ! Elle n’était plus qu’à présent une fille parmi les autres, une fille avec qui il n’aurait jamais eu de futur. Jamais d’avenir, jamais… rien, juste quelques aventures nocturnes, quelques activités bestiales. Et rien de plus. Le jeune homme but une gorgée de champagne lorsque la jeune fille reprit de nouveau la parole. Lui demandant alors combien de filles étaient passées dans son lit depuis qu’il était avec… l’autre. Par l’autre, elle devait bien entendu parler de sa petite-amie, de Logan. Logan Duke. Celle qui a été la cause de la métamorphose du jeune homme. Penny reposa une nouvelle fois son attention sur Artémis. Restant longuement songeur, cherchant bien entendu quoi lui répondre. Pourtant la réponse était simple : zéro. Zéro ! Aucune, nothing, nada ! Zéro nana écartant leurs cuisses plus vite que leurs ombres. Zéro nana qu’il avait embobinées par ses beaux discours. Zéro… « Ca ne te regarde pas ça. » lâcha-t-il d’un ton quasi sérieux.

Il ne lui répondit pas, ou plutôt, il ne lui répondit pas vraiment. Soit disant que ça ne la regardait pas. C’était sûrement le cas d’ailleurs mais Artémis n’était pas de cet avis, elle était curieuse de le savoir et quand elle voulait savoir quelque chose, elle obtenait toujours des réponses. C’était donc une chance pour elle que l’absence de réponse Penny veule tout dire. Ca ne la regardait pas, autrement dit, il était devenu un mec fidèle. La jeune femme fronça les sourcils devant cette réponse. C’était assez… inattendue, étrange, incompréhensible. Et elle se posait d’autant plus de questions maintenant. « Je vois. Et ça te va comme ça ? Je veux dire, tu ne trouves pas que c’est un peu ennuyeux. » Elle était tellement intriguée par le sujet qu’elle n’avait même pas pris la peine de prendre un ton moqueur. C’était une des raisons pour laquelle elle n’avait voulu jamais s’engager avec quelqu’un, parce qu’elle avait peur de s’ennuyer et que sa vie devienne terriblement monotone. Etre une petite vieille avant l’âge quoi, avec une stupide routine. Elle voulait s’amuser tant qu’elle était encore jeune et ça, on ne pouvait pas lui reprocher. Sa mère c’était mariée à vingt ans et il n’y avait plus qu’à voir ce qu’elle était devenue maintenant quoi.

Cependant, ce bref instant où Artémis devint presque agréable ne dura pas longtemps, elle se redressa bientôt, se leva et secoua la tête désespérée en regardant Penny, toujours affalé sur son canapé. « Ou alors c’est toi qui est devenu ennuyeux, pauvre vieux. Fais gaffe, on pourrait te confondre avec un papy. Il te manque plus qu’un bol de soupe et un jeu de cartes et puis c’est bon. » Elle attrapa son sac et sa veste qu’elle avait posé un peu plus loin. « On sort, et te plains pas, je suis gentille, je te laisse le choix de l’endroit. »

« Je vois. Et ça te va comme ça ? Je veux dire, tu ne trouves pas que c’est un peu ennuyeux. ». A cette réflexion, le jeune homme lâcha un soupir et leva les yeux au ciel, même s’il serait plus correct de dire : il leva les yeux au plafond. Artémis à croire que cette fille était une fouine dans une vie antérieure. Une grosse fouine toute velue. Certes ce portrait n’a sûrement rien à voir avec l’Artémis actuelle qui se trouvait sous ses yeux. Bien entendu, la jeune fille qui était ici n’avait rien d’un animal, et ne semblait pas avoir une pilosité très importante. A cette réflexion, un petit rictus moqueur se dessina sur ses lèvres. A la suite de cela, une légère moue vint se peindre et survint un raclement de gorge. « Ca me convient parfaitement. » lâcha-t-il. Parfaitement… Faux ! Archi-faux ! S’il avait dû argumenter sur sa situation actuelle, bien entendu, ça n’était pas parfait sur ce point là dans sa relation avec Logan. Elle n’avait rien de parfait même à ses yeux. Mais cela, il se contenta de ne pas lui dire. Il se voyait mal lui dire « oui, ça me va parfaitement, même si je baise plus en ce moment. ». Non. Il n’allait pas lui dire cela. Il se contenta alors de lui en dire peu. C’était sûrement le mieux à faire. Alors qu’il venait de se taire, Artémis reprit aussitôt la parole. « Ou alors c’est toi qui est devenu ennuyeux, pauvre vieux. Fais gaffe, on pourrait te confondre avec un papy. Il te manque plus qu’un bol de soupe et un jeu de cartes et puis c’est bon. » venait-elle de lui dire alors. Il secoua alors légèrement la tête et rétorqua : « ahah, très drôle… ». Au ton du jeune homme, on voyait bien que cela ne le faisait pas rire. Pas rire du tout même. Il lança un regard loin d’être sympathique à Artémis qui venait de prendre ses affaires. S’en allait-elle déjà ? Eh bien. Sa visite fut de courte durée et pourtant le peu de temps qu’il l’avait vu lui avait suffisamment suffit. Il lâcha alors un soupir de soulagement. « On sort, et te plains pas, je suis gentille, je te laisse le choix de l’endroit. ». Et non ! Oui, elle allait s’en aller… mais pas seule. Penny se leva à son tour, faisant un petit pas. Puis il resta statique debout. « ON ? Tu sors. Moi, je reste là. Je n’ai aucune envie de sortir… » reprit-il. Et il croisa les bras, la défiant du regard.

Lorsqu’elle s’était levée, Artémis entendu Penny lâcher un soupir de soulagement. Cela ne l’avait guère étonnée en fait et elle avait été ravie que ce soulagement ne soit que de courte durée. Cela ne la dérangeait pas la moins du monde qu’il ne veule pas qu’elle soit là. Au contraire ça l’amusait, il n’y aurait pu eu d’intérêt à s’imposer chez lui s’il avait voulu de sa présence après tout. . « ON ? Tu sors. Moi, je reste là. Je n’ai aucune envie de sortir… » Ce fut au tout d’Artémis de lever les yeux au ciel. Aucune envie de sortir ! On n’avait pas idée de dire des choses pareilles. En plus elle était certaine que c’était faux, il prétendait juste cela par principe, pour la contrarier. Mais elle n’était pas contrariée, elle s’était encore une fois attendue à ce genre de réaction. « Tu deviens vraiment trop prévisible tu sais. Ça en est désespérant. » Elle retourna s’assoir près de lui et fit mine de réfléchir plusieurs minutes avant de reprendre la parole. « Enfin comme tu veux. Si tu restes ici, moi aussi. On pourra… regarder la télé. Oui tiens ! C’est passionnant ça comme programme. En plus, il passe un super documentaire sur les gorilles, tu vas ADORER ça. » Elle se tut et secoua la tête, désespérée, avant de se mettre à chercher la télécommande. Elle espérait vraiment qu’il allait finir par se laisser convaincre parce qu’elle n’avait absolument pas l’intention de rester ici. Mais elle ne voulait pas non plus partir toute seule, sans avoir obtenue ce qu’elle voulait. Après tout, elle ne demandait pas grand-chose pour une fois, juste qu’il bouge de son canapé pour aller faire un tour. « Tu es sûr de ne toujours pas vouloir sortir ? Parce que si on reste là, il n’y aura que moi quoi, si on sort, tu pourras te débrouiller pour voir d’autres gens. Enfin, à toi de voir ce que tu préfères. »

« Tu deviens vraiment trop prévisible tu sais. Ça en est désespérant. ». Désespérant. Sans grand étonnement, il avait déjà l’impression d’avoir déjà entendu cette phrase fuser de la bouche de cette fille, de cette détestable fille, Artémis. A croire qu’elle était venue ici pour le critiquer. Pauvre fille. Penny fronça les sourcils, lui lançant alors un regard noir. Loin d’être ce regard des plus amicales. Pour qui se prenait-elle à lui dire cela ? Qui était-elle pour juger les goûts télévisuels du jeune homme ? Elle ne le connaissait pas. Ou bien elle ne connaissait seulement tel qu’il voulait se montrer. Comme chacun de vous, comme chacun de nous. On a longuement cru le connaitre et pourtant en quelques cartes, notre portrait que nous nous étions fait du jeune homme s’était écroulé sous nos yeux. Elle ne le connaissait pas, oui. Penny tourna la tête silencieusement, lâchant un long soupir. Et c’est alors qu’elle se mit à chercher la télécommande. Il secoua la tête doucement. Décidemment, elle comptait vraiment rester avec lui. Et il en était sûr. Elle n’allait pas le lâcher tant qu’il n’accepte son invitation. Et pourtant, il était décidé. Non, il n’allait pas sortir. Encore moins avec elle. Oui, il allait rester là. « Tu es sûr de ne toujours pas vouloir sortir ? Parce que si on reste là, il n’y aura que moi quoi, si on sort, tu pourras te débrouiller pour voir d’autres gens. Enfin, à toi de voir ce que tu préfères. » reprit alors la jeune femme. Voir d’autres gens ? Que ne fallait-il pas encore entendre. « Voir d’autres gens ? Tu sais, Artémis, je n’ai vraiment pas besoin de toi pour me débrouiller pour voir d’autres gens, comme tu le dis bien. Je suis assez grand pour me débrouiller seul, je n’ai pas besoin de ton aide pour ça. ». Il ponctua sa phrase par un sourire fortement forcé. Puis après avoir marqué une brève pause, il reprit : « alors, reste ici, si ça te chante. Je m’en fous. Oh et puis non. Casse-toi. »