Love is an elevator.

Et Golden Baby s'en est assez de courir te faire désirer en ces lumières qui donnent vie à nos nuits. Et Golden Baby, ton cœur de verre est dur à prendre quand on est fière.

edisod one ◄► kaliska & salem.

« Je t’attendrais ce soir chez-moi, honey. On se dit : 20h30 ? ». Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme à la lecture du message qui lui était adressé. Il se devait être cinq moins le quart lorsqu’il le reçut. Installé sur la terrasse de l’un de ces bars dont il avait coutume de côtoyer avec quelques uns de ses collègues de travail. L’expéditeur (qui était en réalité une expéditrice) du message n’était autre qu’une de ces filles qu’il fréquentait régulièrement. Son prénom ? Il n’a guère d’importance dans des moments pareils, vous savez. Salem ne prit pas la peine de répondre. Après tout, sa réponse était d’une telle évidence. Une journée de travail achevée, il allait terminée sa journée et sa nuit chez cette mystérieuse fille.
Vingt heures et vingt minutes et des poussières… des poussières éphémères. Salem gara sa voiture sur le parking qui se trouvait juste en face de l’immeuble. Il ferma la porte d’un geste désinvolte et fermer à clé son véhicule. Il se baissa et s’observa un instant dans le rétroviseur. Par la même occasion, il replaça une mèche de ses cheveux à sa place. Une fois recoiffé, (qui a dit qu’il n’y avait que les filles qui soignaient leur apparence ? Qui, dites-moi) il se releva et avança fièrement vers le hall d’entrée de cet immeuble en plein cœur d’Harlem. Il composa le numéro de l’appartement de la jeune femme et attendit qu’il puisse ouvrir la porte d’entrée. Salem, notre sale matou, pénétra dans l’antre de la demoiselle. Quelques pas et il se trouva au sein de l’immeuble. Ses pas le guidèrent jusqu’à l’ascenseur où une jeune fille semblait l’attendre aussi. Il la dévisagea rapidement, la regardant du coin de l’œil. Une fille brune plutôt jolie. Il fit alors un raclement de gorge qu’il accompagna par la suite par un charmant « bonsoir ». Pur politesse. Sûrement lui avait-elle répondu à la suite de cela, mais Salem n’y fit guère attention. A croire qu’il n’avait qu’une hâte : de rentrer dans cet ascenseur. Etrange envie, certainement. Après quelques secondes d’attente, la porte s’ouvrit. D’un geste (sûrement de gentleman, jugerez-vous), il laissa cette fille passer devant lui. Il emboita son pas et entra à son tour. Il se stationna juste à ses côtés. Son regard croisa enfin celui de la jeune fille et… Salem cligna deux fois ou trois fois de suite des cils. A croire qu’il n’en croyait pas ses yeux. Cette fille… elle semblait avoir tout de banal. Et pourtant, il fallait bien croire que non. Non. Non, elle n’avait rien de banal cette fille. Bien au contraire. Elle, c’était elle. Elle, c’était inconnue. Cette fameuse inconnue. Cette putain d’inconnue jolie. Il resta sans voix et attendit qu’elle ait appuyé sur l’un des chiffres. Le chiffre cinq. Elle habitait donc au numéro cinq. Un petit sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme… « Hum, je vais au cinquième aussi. » finit-il par dire peu de temps après un discret raclement de gorge. Au cinquième, bien entendu, il ne devait pas y aller à ce cinquième étage. A croire que sa soirée ne se déroulerait pas comme il l’avait prévu. Tout cela à cause d’une fille. Non, pas à cause de n’importe quelle fille. A cause d’elle. Elle, oui.

Ce matin-là, Kaliska s’était levée d’excellente humeur avec une seule pensée en tête : voir la vie du bon côté. Elle ne savait pas exactement où elle été cherchée cette idée-là, elle devait sûrement trop écoutée d’émission stupide à la télé ces derniers jours mais soit, c’était comme ça. En tout cas, elle devait avouer qu’elle s’était plutôt bien débrouillée tout au long de la journée pour respecter sa nouvelle devise. Déjà, il faisait froid dehors, très froid, et cela avait suffi à faire naître un petit sourire sur le visage de la jeune femme. Elle aimait l’hiver, juste pour ça. Elle avait fait un tour dehors et ses pas l’avait même conduit jusqu’à un centre commercial bondé. La foule, elle détestait ça mais elle avait réussi à ne pas se formaliser de ça en pensant qu’ils étaient venus là pour faire leurs achats pour les fêtes de fin d’année et que c’était tellement beau. Ok, elle détestait Noël aussi mais à ça elle avait pu répondre que c’était une fête merveilleuse où les familles se retrouvaient alors. Et comme elle trouvait sa nouvelle manière de pensée flippante, elle avait décidé de retourner faire un tour dehors sans plus s’attarder dans le centre commercial.

Elle avait fini par atterrir à Central Park où elle s’était assise sur un banc après avoir acheté un café. C’était à peu près à ce moment-là qu’elle avait décidé d’abandonner sa toute nouvelle bonne résolution. En face d’elle, un couple ne cessait de se bécoter, c’était affolant, pathétique et ça puait l’amour. L’amertume qu’elle avait pu contenir en pensant au Noël en famille un peu plus tôt, ressurgissait maintenant devant cette vision déplorable. En plus de ça, un ballon venu de nulle part atterrit comme par magie juste sur son café qui se renversa sur le sol. Sans attendre bien longtemps, la jeune femme se releva et reprit la direction de chez elle.

Il était un peu plus de vingt heures lorsqu’elle arriva à son immeuble. C’était la première fois qu’elle regardait l’heure de la journée et elle était bien incapable de dire si elle était partie ou non longtemps mais cela n’avait pas grande importance. En entrant dans le hall, elle fixa d’un regard lasse les escaliers avant de se diriger vers l’ascenseur, moins fatiguant. Un homme arriva alors et la salua. Comme elle n’était plus d’humeur, Kali ne daigna même pas répondre ni lever la tête. Lorsque l’ascenseur arriva, elle entra dedans sans un mot devant l’homme qui l’avait laissé passer et appuya sur le bouton du cinquième étage. Il pouvait penser qu’elle était impolie où quelque chose de ce genre-là, ça lui était bien égal. Il n’était pas un de ses voisins et elle se moquait bien qu’il est une bonne image d’elle ou pas. De toute façon, elle ne le reverrait sûrement jamais. Ou pas. Parce que bien qu’il lui est d’abord paru inconnu, quand elle leva les yeux vers lui, elle constata qu’elle avait déjà croisé son chemin à plusieurs reprises. Pas ici certes, mais elle l’avait déjà vu, deux fois. La première fois, c’était en pleine rue alors qu’il se donnait en spectacle. La deuxième fois, c’était dans un supermarché où elle avait eu la désagréable impression qu’il la suivait. Enfin, elle devait avouer, que si elle l’avait reconnu et qu’elle se souvenait l’avoir rencontré, c’était plus parce qu’elle n’avait pas pu rester totalement indifférente. Il avait un certain charme dans son genre. « Hum, je vais au cinquième aussi. » Comme par hasard. Finalement, ce n’était peut-être pas une impression qu’elle avait eu au supermarché, peut-être qu’il la suivait vraiment. Elle était prête à parier en tout cas, qu’il n’allait pas réellement au cinquième. Enfin tant pis. Elle lui répondit simplement par un hochement de tête tandis que l’ascenseur arrivait à proximité du troisième étage. Dans les minutes qui allaient venir, cet ascenseur ne monterait pas au-delà de ce troisième étage, Kaliska le sut au moment où il s’arrêta sans raison apparente. Elle soupira, appuya sur tous les boutons mais il ne bougea pas. Elle finit par se résigner et abandonna enfin le silence qu’elle avait gardé depuis le début pour faire le plus évidente de toutes les constatations. « On est coincé. » C’est en disant cela que Kaliska décida de croire que le destin était vraiment décidé à s’acharner contre elle.

Love is an elevator.

Et Golden Baby s'en est assez de courir te faire désirer en ces lumières qui donnent vie à nos nuits. Et Golden Baby, ton cœur de verre est dur à prendre quand on est fière.

edisod one ◄► kaliska & salem.

Il l’observa silencieusement. La contemplant. Elle ne lâcha pas un mot depuis qu’il était ici. Peut-être était-elle ce genre de fille pas très bavarde de nature, peut-être était-elle ce type de nana que l’on juge timide, bien trop réservée pour adresser la parole à une tierce personne. Le seul et unique geste qu’elle lui adressa fut ce léger hochement de tête. Ou était-elle muette, songea-t-il. Une fille muette, une fille ne pouvant parler… Salem se contenta de lui sourire et se tut. Alors que son regard balayait le visage de cette inconnue, de cette belle inconnue, sans trop d’indiscrétion, son attention se porta sur les chiffres qui défilèrent lentement. Un, deux… trois. Ce n’était pas un piètre décompte, ce n’était que les numéros d’étage. Trois. Le chiffre trois. Depuis quelques minutes, le chiffre était affiché. Troisième étage. C’était ici qu’il devait se rendre. Normalement. Si elle n’avait pas été là. Elle. Pourquoi était-elle là ? N’aurait-elle pas pu rentrer plus tôt chez-elle ? Sombre idiote. Petite naïve. Une légère secousse se fit ressentir. L’ascenseur avait décidé de ne plus monter. Pauvre con. Salem reporta son attention sur la jeune fille qui semblait s’énerver sur tous les boutons, en appuyant un à un sur tous. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du jeune homme, qui ne put s’empêcher de pouffer de rire discrètement. Pensant bien là qu’elle se vexerait s’il se moquerait ouvertement d’elle. Elle se résigna donc et se tourna vers lui, vers Salem, lui adressant la parole. Elle parle ! Elle parle, voyez-vous cela. « On est coincés. » lui dit-elle alors. Intérieurement, le jeune homme ne put s’empêcher de rire. Non, ce n’est pas possible, je n’avais pas remarqué que l’on était coincés, songea-t-il à lui-même. Il se tourna donc vers elle. « Certes, on est coincés. Mais vous savez, ce n’était pas en appuyant sur tous ces boutons que vous le referiez fonctionner. Vous pouvez même essayer de sauter si ça vous chante pour le faire bouger, ça ne marchera pas ! » lui fit-il remarquer, un sourire quelque peu moqueur se dessinant sur ses lèvres. « Ne le prenez pas mal, je ne faisais que de plaisanter… » prit-il la peine d’ajouter, voyant la mine quelque peu boudeuse de la jeune femme. Il posa son regard dans celui de la jeune femme. Il la défia du regard un instant. Il se mordit intérieurement la lèvre inférieure. Il ne savait guère ce qu’il se tramait dans sa tête à ce moment précis, mais pourtant il fut chambouler par de nombreuses pensées. Il secoua doucement la tête tentant de redonner vie à leur dialogue qui s’était éteint. « Bien, il nous reste plus qu’à patienter. J’espère que vous n’êtes pas claustrophobe ! » lâcha-t-il ironiquement. Un petit rire s’échappa alors de sa bouche.

Il se moquait d’elle. C’était un fait. Certes, elle n’avait pas fait la remarque la plus intelligente qui soit, oui, elle s’était énervée et avait appuyé sur tous les boutons en sachant bien que ça n’aurait aucun effet. Mais ce n’était pas un raison ! Lorsqu’il lui fit remarquer que ce qu’elle venait de faire ne servit à rien et qu’elle pouvait même essayer de sauter sans que l’ascenseur ne bouge plus, la jeune femme fronça les sourcils. Elle savait tout ça, elle le savait ! Mais ça avait été un simple réflexe, de la même manière qu’elle frappait sur son frigo quand il ne voulait pas marcher correctement – elle avait dû le changer d’ailleurs, le frigo. « Ne le prenez pas mal, je ne faisais que de plaisanter… » Kaliska secoua la tête, la plaisanterie n’était décidément pas de son goût. Il y a deux heures, avant qu’elle ne passe à Central Park, elle aurait peut-être rit, ou au moins sourit mais plus maintenant. Elle croisa les bras sur sa poitrine et s’appuya contre le mur qui se tenait derrière elle. Qu’avait-elle pensé déjà en voyant les escaliers tout à l’heure ? Trop fatiguant. Et bien, il y avait fort à parier que, finalement, ce trajet en ascenseur soit bien plus fatiguant et éprouvant que cinq étages à monter par les escaliers.

« Bien, il nous reste plus qu’à patienter. J’espère que vous n’êtes pas claustrophobe ! » Si c’était une tentative de réinstaurer un semblant de conversation, elle était bien piètre. On voyait bien là que le jeune homme ne connaissait pas Kaliska et son peu de conversation habituel. Quoiqu’il en soit, à sa réflexion, la jeune femme ne put s’empêcher de penser que si elle n’était pas claustrophobe, elle était allergique au pauvre type dans son genre ce qui, dans ce cas-là, revenait au même. Et même si le pauvre type en question était plutôt charmant et très regardable, la jeune femme ne comptait pas se montrer plus aimable et bavarde que nécessaire. « Non, ça va. » Ce qu’elle avait pensé à propos des pauvres types dans son genre, elle le garda pour elle. Tant qu’à rester enfermé ici avec lui, autant rester un minimum en bon terme. Sans compter que c’était peut-être un psychopathe ou un fou ou toute autre chose dans ce genre-là. Sa vie allait peut-être finir dans cet ascenseur, en tout cas, et étrangement, cette pensée ne la dérangea pas le moins du monde.

Elle avait mal aux pieds. Ce n’était qu’un détail certes mais c’était son plus gros souci actuellement – enfin si on mettait de côté le fait qu’elle était coincé avec un inconnu plus que bizarre dans un ascenseur, bien sûr. Elle se laissa glisser contre le mur et se retrouva assise sur le sol. Pas forcément très propre d’ailleurs, le sol, mais bon tant pis, elle n’était pas à ça près. Comme le silence se faisait pesant et surtout, comme elle détestait se sentir fixé comme ça, elle tenta à son tour de relancer le dialogue avec une question piège. « Alors, vous allez voir qui au cinquième ? » Question piège parce que Kali connaissait assez ses voisins pour savoir qu’à son étage, il n’y avait personne qui puisse intéresser l’homme – enfin à part elle bien sûr, et ce n’était pas se montrer prétentieuse que d’affirmer ça. A moins qu’il ne soit gay ou qu’il ne rende visite à sa grand-mère ? Que ce soit l’une ou l’autre des deux raisons, cela lui paraissait peu probable.

Love is an elevator.

Et Golden Baby s'en est assez de courir te faire désirer en ces lumières qui donnent vie à nos nuits. Et Golden Baby, ton cœur de verre est dur à prendre quand on est fière.

edisod one ◄► kaliska & salem.

« Non, ça va. » venait de lui lâcher cette inconnue. Décidemment, elle n’était pas bavarde. Tant mieux. Au moins, il ne sortirait pas de cet ascenseur avec un mal de tête mémorable tout cela à cause d’une piètre fille qui parlait, parlait et encore et encore. Ce genre de fille qui était pire qu’un moulin à paroles, ce genre de nana qui s’empresse de parler de tout et de rien, qui s’empresse à vous raconter toute leur vie et en une micro-minute, vous connaissez toutes leurs vies. Au moins, elle ne le saoulerait pas. C’est un bon point. Salem se contenta alors d’un haussement des épaules. Deuxième bon point. Il ne serait pas à côté d’une folle hystérique qui paniquera au bout de quelques secondes. Le cellulaire du jeune homme vibra une fois, puis deux. Il se résigna alors à enfonça sa main droite dans la poche de sa veste et y trouva (comme par magie) son blackberry. Il lut rapidement le message qui s’afficha à ses yeux. Un soupir s’échappa de sa bouche. Si cette inconnue n’était pas bavarde et semblait être du genre calme, c’était tout l’inverse de cette fille qui venait de lui envoyer un message, un énième message. Cette fameuse demoiselle qu’il devait rendre visite… Ce sera pour une prochaine fois. Le jeune homme rangea son cellulaire dans sa poche. Son regard navigua sur les quatre coins de l’ascenseur, avant de se poser sur la jeune fille, sur cette inconnue. Cette inconnue dont il ignorait tout. Tout, son prénom, son âge, ce qu’elle faisait dans la vie, si elle était en couple ou bien célibataire. La seule chose qu’il savait à présent d’elle était qu’elle habitait dans un immeuble de hamilton heights, au cinquième étage. Il ne savait que cela. Pour le moment…
Elle venait de s’asseoir. S’asseoir sur le sol. Peut-être était-elle déjà fatiguée. Il baissa alors la tête pour pouvoir l’observer attentivement. Il s’appuya contre l’ascenseur et croisa les bras, un air penseur. « Alors, vous allez voir qui au cinquième ? » lui demanda-t-elle alors. Un sourire quelque peu gêné se dessina sur les lèvres du jeune homme. Au cinquième étage… Que comptait-il faire à cet étage, il ignorait qui y habitait. Alors savoir qui il allait voir… il passa la main dans ses mèches, afin de replacer l’une de ses mèches. Pendant ce temps, il chercha. Il chercha ce qu’il pouvait bien lui répondre. Quelque chose de plausible et qui ne serait guère ridicule. Il se racla la gorge. Qui pouvait-il venir voir ? Qui ? Oui. Et de multitudes d’options s’offrait à lui. Une amie, un collègue de travail, un bon pote, un cousin, un oncle, sa grand-mère… Sa mamy… ça peut le faire. Bien que ce soit bien entendu faux. Sa grand-mère n’étant pas de New-York, mais qu’importe. Dans ce genre de moment, le mensonge n’allait être qu’une vérité éphémère. « Ma chère grand-mère. Je viens passer la voir, étant donné que ça fait un bon moment qu’on ne sait pas vu… » déclara-t-il. C’était dit. Il restait plus qu’à savoir si elle allait gober ceci et qu’elle soit quelque peu attendrie par le jeune homme. Ce soir, Salem se la jouerait : gars attentionnait avec sa chère mémé. « Et vous, je suppose que vous habitez ici. Sinon, vous ne m’aurez pas posé cette question. Un brin curieuse, non ? » finit-il par lui dire.

« Ma chère grand-mère. Je viens passer la voir, étant donné que ça fait un bon moment qu’on ne sait pas vu… » C’était juste tout sauf crédible enfin, aux yeux de la jeune femme en tout cas. Elle avait appris assez en observant les gens pour savoir quand ils mentaient et quelqu’un qui mettait autant de temps à réfléchir et à répondre à une question aussi simple était quelqu’un qui mentait. Néanmoins, Kaliska ne releva pas et se contenta de répondre par un petit sourire avant de répondre. « Elle en a de la chance. Mais vous devriez peut-être la prévenir non ? Ce serait terrible qu’elle s’inquiète quand même. » Ce qui était terrible, c’était qu’elle n’avait rien de mieux à faire que de parler d’une grand-mère fictive. Enfin pas réellement fictive non, le jeune homme devait sûrement avoir réellement une grand-mère et même si ça n’avait pas été le cas, la jeune femme s’en moquait. Elle n’était juste pas dans cet immeuble et encore moins au cinquième étage. En tout cas, il fallait vraiment que ce maudit ascenseur redémarre, c’était la seule conclusion à tirer de tout ça.

La jeune femme sortit son téléphone de sa poche, c’était plus histoire de faire quelque chose de ses mains parce qu’elle n’attendait ni appel, ni messages quelconques. Elle aurait pu vouloir vérifier depuis combien de temps ils étaient là, mais là encore, elle n’en avait aucune idée, faute d’avoir regardé l’heure avant. « Et vous, je suppose que vous habitez ici. Sinon, vous ne m’aurez pas posé cette question. Un brin curieuse, non ? » Curieuse ? Bah voyons, comme si elle se souciait réellement de ce qu’il pouvait faire de sa soirée. Ce qu’elle voulait en lui demandant cela, c’était juste le tester pour voir si elle avait raison. Et elle avait vue, cela lui suffisait. « Si c’est comme ça que vous appelez ça. Mais je vérifiais juste quelque chose en fait. Parce que, honnêtement, je me moque bien de ce que vous êtes venu faire ici. » Elle rangea son téléphone dans sa poche et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille avant de reprendre. « Quant à votre supposition et bien… je pense qu’elle va rester à l’état de supposition. Peut-être que j’habite ici, peut-être que je suis moi aussi venu rendre visite à ma grand-mère, qui sait ? » Elle haussa les épaules et appuya la tête contre le mur. Si ils sortaient un jour de là, ce dont elle se permettait de douter, il verrait qu’effectivement elle habitait ici mais en attendant, elle ne voyait pas pourquoi elle devrait répondre clairement alors que lui, ne faisait que la baratiner depuis qu’ils étaient là. Enfin, si on excluait bien sûr le moment où il s’était moqué d’elle.

Love is an elevator.

Et Golden Baby s'en est assez de courir te faire désirer en ces lumières qui donnent vie à nos nuits. Et Golden Baby, ton cœur de verre est dur à prendre quand on est fière.

edisod one ◄► kaliska & salem.

Un sourire béat se dessina sur les lèvres du jeune homme qui tenta de laisser paraitre des airs naturels. Se faire passer pour le bon petit gars. C’était certainement ce qu’il savait faire le mieux. « Elle en a de la chance. Mais vous devriez peut-être la prévenir non ? Ce serait terrible qu’elle s’inquiète quand même. » lui dit-elle alors. Il tourna légèrement la tête vers elle. La prévenir. Prévenir qui ? Prévenir qui déjà ? Ah oui. La grand-mère de ce cher Salem McDaniels qui habitait dans cet immeuble. Cette vieille inexistante. Bien entendu. Ce n’était que de belles paroles. Comme toujours. Il fit un petit raclement de gorge afin de se clarifier quelque peu la voix. « Ne vous inquiétez pas pour elle. Je viens de lui envoyer un message. » lui confia-t-il. Il reste à savoir si elle goberait cela. Jusqu’à présent, elle semblait y avoir cru à cette histoire de grand-mère. Elle semblait. Ce n’était qu’une apparence. Et Salem était pourtant bien le premier à savoir que les apparences étaient souvent trompeuses. Oui, il le savait. Il le savait très bien. Bien entendu, il en était fier. Non, pas vraiment fier, mais il aimait jouer de ces apparences, tel un caméléon. Salem, le chat caméléon. Joli slogan de pub pour sa belle gueule. Son regard se posa sur la jeune femme. L’observant attentivement. Elle n’avait rien de ces filles naïves, écervelées qu’il avait pu rencontrer au cours de soirées mondaines. Ce genre de filles qui gobaient tout ce que vous le disiez, qui gobaient si… naïvement. Elle n’avait rien de tout cela. Peut-être ne croirait-elle pas à ce qu’il venait de lui dire. Il ne le savait pas. Il l’ignorait tout simplement. Il l’ignorait comme il ignorait son prénom. Son regard se posa une nouvelle sur elle. Elle, cette inconnue. Cette belle inconnue. Sa belle inconnue. La sienne, oui.
Quelques paroles fusèrent de sa bouche en réponse à ce qu’il venait de lui dire quelques secondes auparavant. « Si c’est comme ça que vous appelez ça. Mais je vérifiais juste quelque chose en fait. Parce que, honnêtement, je me moque bien de ce que vous êtes venu faire ici. ». Un sourire légèrement amusé se dessina sur les lèvres du jeune homme. « Quel caractère » pouvait-il se dire à lui-même. « Vérifier quelque chose ? » l’interrogea-t-il, le sourire au bout des lèvres. Qu’entend-t-elle par cela. Vérifier quelque chose, ça signifiait qu’elle savait quelque chose… ou qu’elle pensait savoir quelque chose. Mais quoi ? Elle ne devait pourtant savoir rien de lui, comme lui ne savait rien d’elle. Etrange. Puis c’est alors qu’il lâcha un « en tout cas, quel caractère… ». En effet, quel caractère. S’il avait décidé qu’elle serait sienne, la tâche semblerait être plus délicate qu’habituellement. Elle n’avait rien de ces filles qu’il avait tant côtoyé, elle n’avait rien de ces filles qu’il fréquentait la nuit. Non. Elle, elle était différente…

Il la prenait réellement pour une imbécile, c’était ce qu’elle était forcée de constater. Plus, il parlait, plus il s’enfonçait dans les mensonges tout en ayant l’air de supposer qu’elle goberait comme une pauvre gourde. Ce qu’elle n’était pas. Mais, bizarrement, cela l’amusait plus que ça ne l’agaçait. C’était un bon point pour lui, du moins elle le supposait. « Ne vous inquiétez pas pour elle. Je viens de lui envoyer un message. » Mais c’est qu’elle était cool la mamie ! Elle était branché et tout. Il en avait de la chance. Il était vraiment triste qu’elle n’ait pas la chance de connaître des grands-mères comme ça. Sa voisine d’en face avait déjà bien du mal à faire fonctionner son téléviseur alors le jour où elle arriverait à lire des messages sur un téléphone n’était pas arrivé. Elle laissa échapper un petit rire moqueur avant de répondre. « Mais bien sûr. Ce serait vraiment très cool hein, si c’était vrai quoi. » Elle haussa les épaules et jeta un nouveau coup d’œil à son téléphone, ils étaient là depuis même pas dix minutes, elle aurait le temps de regarder l’heure de nouveau une dizaine de fois avant qu’ils ne puissent mettre un pied hors d’ici.

Soit, puisqu’elle était coincée là encore un moment, elle devait faire encore un effort pour faire la conversation un minimum. C’était une chance qu’il vienne de dire quelque chose à nouveau. « Vérifier quelque chose ? » Un nouveau rire s’étala sur le visage de Kaliska et elle le regarda plusieurs secondes avant de décider ce qu’elle allait lui répondre. Après encore un haussement d’épaule, elle choisit de lui répondre le plus simplement du monde par la vérité. « Je voulais voir si c’était vrai, que vous alliez au cinquième étage. Et j’ai eu ma réponse. » C’était tout. Elle se redressa tout en restant appuyé contre le mur. Finalement, elle préférait quand elle était debout. « Vous êtes un bon baratineur en tout cas. Enfin dans votre genre quoi. Vous ne devez juste pas avoir assez l’habitude de parler avec des filles intelligentes. Dommage… » Oui parce qu’elle se considérait comme faisant partie des filles intelligentes, ça allait de soi. Elle n’était pas comme toutes ces filles sans personnalités qui riaient comme des écervelées à la simple vue d’un mec avec un tant soit peu de charme et elle le revendiquait sans problème. « En tout cas, quel caractère… » La jeune femme arbora un air satisfait, chez elle, avoir du caractère n’était pas un défaut. Même si quand on le lui disait en général, c’était une manière de dire poliment qu’elle était pénible ou encore désagréable. Tant pis, elle préférait ça plutôt qu’autre choses. « On me le dit souvent. »